Foucault Recommande Hayek

[Invité jabial]

Tu crois encore qu'aux US les grandes entreprises ne sont pas favorisées? Ce sont les champions de la politique mercantilo-corporatiste, pourtant.

Ils sont particulièrement comiques quand d'un côté ils donnent et de l'autre ils reprennent (avec l'anti-trust). C'est un peu comme construire des aéroports et prélever des droits de douane, comme aurait dit Bastiat (qui parlait de routes).

[UAS]

Certes. Ce que je vois en tout cas, c'est que si demain un état libéral, même très modéré, se met en place, qui garderait par exemple uniquement une influence sur la défense-police-justice-education-santé et quelques infrastructures, mais plus d'aide à la culture, plus d'aide au logement, plus d'aide à l'emploi, plus d'aide à la consommation, plus d'aide à l'export, mise en concurrence avec l'étranger pour les fournitures et travaux publics, plus de licences en tout genre etc. Qui c'est qui va verser des grosses larmes ? Plutôt Decaux, Lagardère, Dassault, un peu moins les 80% des gens qui bossent dans des TPE et PME.

[Invité jabial]

Tu oublies qu'à court terme, tous les gens qui directement ou indirectement bénéficient d'une subvention vont se retrouver confrontés à une crise personnelle, et ce, en même temps. Le risque d'une guerre civile n'a rien d'aussi certain que ce qu'on prétend parfois ici, mais l'ignorer totalement serait du suicide. Pour moi deux éléments sont nécessaires pour l'éviter : diviser les griefs en opposant les parasites les uns aux autres, et assurer par avance d'une répression juste mais sévère des fauteurs de troubles.

[Nick de Cusa]

Ben oui. C'est bien pour ça que je ne fais aucune confiance à la 'grande bourgeoisie française' pour transformer la société en société libérale, et d'une certaine manière, aller contre ces grand patrons et rentiers français en leur signifiant clairement que l'état (puisqu'il existe) n'est pas leur copain ne me semble pas fondementalement anti-libéral. Par exemple commencer un politique libérale en faisant sauter tous les verrous anti-libéraux qui concerne les grosses boites (et qui les arrange) du style subvention, appels d'offre exclusivement vers les grosses structure, aide à l'emploi ou l'export, aide à leur région ou commune d'implantation, etc. Faut quand même savoir qu'aujourd'hui, dès qu'une unité de production employant 100 personnes ou plus s'installe, l'état se met en tête de l'aider en créant infrastructures, aides diverses, etc.

Je pense vraiment que si les entrepreneurs étaient vraiment libéraux, comme aux US (et en fait un peu partout dans le monde), les gens n'auraient pas spécialement ce mépris du riche. Qu'on ne me demande pas d'admirer Dassault ou Lagardère ou Decaux.

D'accord sur ton diagnostic pour la France. Les USA ne font pas mieux dans tous les domaines. C'est vrai qu'ils ont des mécanismes pour garantir des contrats gouvernementaux à des PME, mais pour les grosses entreprises, ça ne change pas grand chose.

Disons que c'est plus transparent là bas dans certains domaines. En France, la facture fiscale se discute derrière portes fermées au cas par cas.

Mais pour le soutien aux divers secteurs, ça se vaut. Juste un exemple (parmi une masse écrasante), un extrait du FT de hier:

The best policy on subsidies is simply to ditch them KENNETH GREEN.

By KENNETH GREEN

29 January, 2007

Financial Times

759 Words

© 2007 The Financial Times Limited. All rights reserved

Only in the government does it make sense to fix one bad idea - the subsidising of fossil-fuel energy - by giving even larger subsidies to less efficient forms of energy such as ethanol and wind power. Only in government can you find the kind of hypocrisy shown by Nancy Pelosi, speaker of the US House of Representatives, and the new Democratic Congress, which gave a whopping Dollars 14bn subsidy to the alternative energy industry in their "first 100 hours" but would have screamed had Republicans given the same to oil companies. And only in government do you see a Republican oilman from Texas declare that he would rather run cars on corn from Iowa, doubling the huge subsidy that ethanol producers suck out of taxpayer wallets.

[Apollon]

Glucksmann soutient Sarkozy. (Un mythe s'effondre ?)

C'est dans un article du Monde daté d'hier ou d'aujourd'hui qui commence par qqch comme "la France est en train de changer" au lieu de "Je suis en train de changer"

Pour rappel, Glucksmann autrefois maoïste souhaitait l'embrasement de l'Europe de Lisbonne à Moscou…

[Ronnie Hayek]

Glucksmann soutient Sarkozy. (Un mythe s'effondre ?)

C'est dans un article du Monde daté d'hier ou d'aujourd'hui qui commence par qqch comme "la France est en train de changer" au lieu de "Je suis en train de changer"

Pour rappel, Glucksmann autrefois maoïste souhaitait l'embrasement de l'Europe de Lisbonne à Moscou…

Ben oui, Glucksmann est un néoon pur jus.

[UAS]

Si d'un côté on retire les privilèges que les plus puissants tirent du collectivisme, et qu'en même temps, on fait bénéficier des avantages du libéralisme aux TPE-PME et qu'on permet par exemple aux chomeurs de monter leur micro-buziness (vente à l'étalage, coursier, etc.) sans freins, sans démarches, sans contrôle, je crois que le petit peuple appréciera. En tout cas, je suis dernièrement allé sur le site du medef, j'ai vu des guide pour obtenir des aides à l'export, des soutiens aux luttes contre la discrimination, des demandes de l'état pour favoriser tel ou tel secteur ou région, des histoires de normes, en même temps une demande de baisse des charges patronales, mais rien de concrèt pour un libéralisme au niveau de l'individu. Bref, pour le patron français, c'est vive le libéralisme quand ça les avantage (mettre en concurrence les employés, moins de taxes…), et vive le collectivisme quand ça les avantages aussi (completer le salaire de leurs employés avec des aides, contrats d'état, aides diverses, ne pas permettre à l'employé de se mettre en libéral.). En fait, je pense que ça embeterait bien le "patronat" que les individus échappent à l'entreprise en créant leur boite ou en étant indépendant (du producteur au consommateur, ce qui est le mode de fonctionnement de l'artisanat), et ça les embeterait bien aussi que leurs secteurs ne soient plus "protégés".

Faudrait faire un sondage dans les grosses boites : sont ils ok pour subvenir eux même aux besoins sociaux de leur employés (payer assez pour que l'employé puisse payer sa retraite, la santé, l'éducation de leurs gosses, leur logement, leur épargne anti-risque, etc.) oui ou non. On verrai, avec ce que propose les grosses boites niveau salaire, si elles sont si attirantes que ça. Avec un tel système, clair que les employés auront un certain nombre de revendications à faire, et elle le feront à leur employeur, pas vis à vis de l'état (autre désavantage du libéralisme pour l'entreprise), et beaucoup de gens se diront que quitte à gagner des clopinettes sans sécurité de l'emploi, autant ouvrir un stand de vente de hot-dog (désavantage pour l'entreprise).

Aux USA c'est quand même très différents, ok il y a des secteurs protégés et aidés, mais grosso-modo les entreprises payent beaucoup moins de charge, les systèmes vieillesse santé sont privés, l'éducation aussi (en grande partie), les pauvres ont plus de chance de grimper et les riches plus de chance de dessendre qu'en france (une certaine justice social), la figure classique de l'entrepreneur ricain c'est Bill Gate, chez nous c'est Bernard Tapis ou Lagardère, ça n'a rien à voir.

[Invité jabial]

Ca n'a rien de typique des entrepreneurs de crier au racket quand l'intervention de l'Etat (ou plutôt, quand la violation de Droits, car dans la réalité d'un monde étatisé il est parfois impossible de faire sans l'Etat) ne les arrange pas et de l'exiger quand ça les arrange.

Aux USA c'est en train de changer, ils sont en train de copier toutes les erreurs françaises. Et ça ne risque pas de s'améliorer, quel que soit l'élu… à moins que Ron Paul ait l'investiture GOP, mais j'ai du mal à y croire.

[Libérus]

Poyur ceux qui s'intéressent aux rapports entre Foucault et le libéralisme, je signale un livre déjà mentionné en passant par "Parti Libéral" en octobre 2005 :

Bonnafous-Boucher, Maria: "Le libéralisme dans la pensée de Michel Foucault, un libéralisme sans liberté."

Je n'ai pas encore trouvé le temps de le lire.