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Oui, Rothbard était bien un anarcap conservateur


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Les tribunaux par exemple.

Du droit qu'a chacun de défendre sa personne et sa propriété, de punir les criminels, de défendre la personne et la propriété d'autrui avec son accord, de défendre les intérêts de ceux qui ne sont pas en mesure de le faire eux même… ou pour dire les choses autrement du droit naturel.

Voila un point intéressant. Défendre la personne et la propriété d'autrui avec son accord.

Comment obtient-on l'accord des enfants d'un autre?

Raisonnement d'étatiste pur jus.

On m'accuse d'étatisme parce que je défend le droit des parents contre le kidnapping d'état, que je condamne la police de la morale qui s'accorde des droits sur les enfants des autres.

Et pourtant, aucun contre-argument. Une hautaine déclaration que je n'y connais rien. Si j'étais si loin dans l'erreur, il serait pourtant facile de le démontrer.

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Invité Arn0
Voila un point intéressant. Défendre la personne et la propriété d'autrui avec son accord.

Comment obtient-on l'accord des enfants d'un autre?

L'opinion exprimé par les enfants ne rentre pas en ligne de compte ici. Ce n'est pas ce qui justifie l'intervention de la justice. Si tu aurais lu jusqu'au bout tu aurais vu : "…de défendre les intérêts de ceux qui ne sont pas en mesure de le faire eux même…". L'autorité parentale est fondée sur l'intérêt de l'enfant, elle ne peut servir a le bafouer ouvertement.
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L'opinion exprimé par les enfants ne rentre pas en ligne de compte ici. Ce n'est pas ce qui justifie l'intervention de la justice. Si tu aurais lu jusqu'au bout tu aurais vu : "…de défendre les intérêts de ceux qui ne sont pas en mesure de le faire eux même…". L'autorité parentale est fondée sur l'intérêt de l'enfant, elle ne peut servir a le bafouer ouvertement.

Si on commence à juger ce que sont les intérêts des autres, le droit de propriété n'existe plus. On peut dire que consommer des drogues est contre l'intérêt d'un homme et lui enlever ses drogues.

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Invité Arn0
Si on commence à juger ce que sont les intérêts des autres, le droit de propriété n'existe plus. On peut dire que consommer des drogues est contre l'intérêt d'un homme et lui enlever ses drogues.
Tu reconnais pourtant bien aux parents le droit de juger de l'intérêt de leur enfant.
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Tu reconnais pourtant bien aux parents le droit de juger de l'intérêt de leur enfant.

Encore une fois le mot droit est sans pertinence dans cette phrase. Il n'y a aucun conflit entre l'enfant et le parent.

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Invité Arn0
Encore une fois le mot droit est sans pertinence dans cette phrase. Il n'y a aucun conflit entre l'enfant et le parent.
Mais bien sur que si il peut exister un conflit entre les intérêts des parents et de l'enfant. Ce n'est pas parce que l'enfant n'est pas capable de le formuler, voir n'est pas capable de s'en rendre compte, que ce conflit n'existe pas.
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Mais bien sur que si il peut exister un conflit entre les intérêts des parents et de l'enfant. Ce n'est pas parce que l'enfant n'est pas capable de le formuler, voir n'est pas capable de s'en rendre compte, que ce conflit n'existe pas.

Le conflit n'a rien à voir avec les intérêts.

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http://www.lewrockwell.com/mcmaken/mcmaken79.html

Murray Rothbard identified a subspecies of libertarian that he liked to call the "modal libertarian." Rothbard had generally encountered these people in his experiences with the Libertarian Party during the 1970’s and ’80’s. He regarded them as such: "an adolescent rebel against everyone around him: first, against his parents, second against his family, third against his neighbors, and finally against society itself. He is especially opposed to institutions of social and cultural authority: in particular against the bourgeoisie from whom he stemmed, against bourgeois norms and conventions, and against such institutions of social authority as churches." Needless to say, Rothbard took a rather dim view of this type, and was especially contemptuous of the modal’s unwillingness to read anything other than the "approved" literature of their little libertarian circle (like the latest book extolling the virtues of snorting cocaine or directing porn videos). And, when they weren’t busy reading the same five authors over and over again, they were engaging in debates to determine who was the most "pure" libertarian so that any "dissidents" could be thrown out into the darkness to join their statist brethren.

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Invité Arn0
Le conflit n'a rien à voir avec les intérêts.
Si tu parles de conflit au sens de rapport de force alors il y a bien un conflit entre les gens qui veulent protéger l'enfant et les parents qui veulent le tuer. Le tribunal doit régler ce conflit par la Justice. Puisque l'autorité des parents repose uniquement sur l'intérêt de l'enfant la Justice implique que le tribunal doit se prononcer en faveur des plaignants.
Toujours est-il que je vous remercie chaleureusement d'avoir méthodiquement salopé mon fil consacré à Rothbard…
Un modérateur peut séparer la discutions sur la légitimité de l'infanticide du fil.
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Si tu parles de conflit au sens de rapport de force alors il y a bien un conflit entre les gens qui veulent protéger l'enfant et les parents qui veulent le tuer. Le tribunal doit régler ce conflit par la Justice. Puisque l'autorité des parents repose uniquement sur l'intérêt de l'enfant la Justice implique que le tribunal doit se prononcer en faveur des plaignants.

On ne peut pas criminaliser les intentions. Avoir l'intention de commettre un crime n'est pas un crime, sinon on tombe dans l'abysse du Precrime.

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Invité jabial

Sans vouloir être méchant, bien sûr qu'un tribunal juge des intentions. Les intentions doivent être prouvées matériellement et c'est pourquoi on s'interdit de les considérer lorsqu'elles ne sont pas associées à des actes ; mais c'est bien pour ça qu'on ne condamne pas de la même manière celui qui renverse un type par maladresse et celui qui le renverse dans le but de l'occire.

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Invité Arn0
On ne peut pas criminaliser les intentions. Avoir l'intention de commettre un crime n'est pas un crime, sinon on tombe dans l'abysse du Precrime.
Je ne vois pas trop en quoi c'est juger des intentions que de condamner les parents infanticides après leur crime ou de retirer un enfant à ses parents qui l'ont violé.
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Sans vouloir être méchant, bien sûr qu'un tribunal juge des intentions. Les intentions doivent être prouvées matériellement et c'est pourquoi on s'interdit de les considérer lorsqu'elles ne sont pas associées à des actes ; mais c'est bien pour ça qu'on ne condamne pas de la même manière celui qui renverse un type par maladresse et celui qui le renverse dans le but de l'occire.

Ce n'est pas parce qu'il avait l'intention de commettre un crime qu'on le condamne mais parce qu'il l'a commit.

Je ne vois pas trop en quoi c'est juger des intentions que de condamner les parents infanticides après leur crime ou de retirer un enfant à ses parents qui l'ont violé.

Retirer et en faire quoi? Demander à l'enfant ce qu'il souhaite faire? Ou en faire ce que vous désirez?

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Toujours est-il que je vous remercie chaleureusement d'avoir méthodiquement salopé mon fil consacré à Rothbard…

En effet, revenons au sujet. J'ai plutôt dans l'idée que Rothbard était plutôt un anarcap réactionnaire, proposant une utopie primitiviste. Voilà le débat relancé. :icon_up:

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  • 3 years later...

Le dernier numéro du QL publie un article de Rothbard qui mérite de réactiver ce fil. L'objet en est la critique de ce qu'il appelle la culture du "Grand Bond en avant" des libertariens. Sa lecture m'a rempli de satisfaction, car je me découvre exactement sur la même longueur d'onde que la critique rothbardienne du mouvement libertarien, dont il analyse la corruption idéologique par les mantras de la gauche multiculturaliste. L'éthique y est sacrifiée sur l'autel des idéaux hédonistes, les valeurs héritées et l'esprit d'indépendance oubliées au profit d'un ralliement au politiquement correct le plus panurgique.

Rothbard met en lumière le mécanisme par lequel, en devenant le champion de la lutte contre les discriminations, le mouvement libertarien s'est fait le complice de l'extension de l'étatisme dans la reconnaissance des droits nouveaux inventés par les progressistes ces dernières années, au nom de l'égalitarisme et du culte du changement. Un symptôme évident en est leur haine manifeste à l'égard des institutions traditionnelles et nationales, leur sympathie à l'égard des organisations mondialistes.

La plupart des libertariens ralliés à cette conception de la tolérance répressive et oppressive développent de fait un système de croyances constructivistes, qui sont des variantes marchéistes des illusions politiques gouvernementales. Processus d'infection dont j'ai souvent souligné le caractère pernicieux et qui m'a rendu de plus en plus hostile envers les partis libéraux francophones, au point de devoir constater une divergence fondamentale sur des sujets comme l'immigration, la sécurité et la justice, l'intégration européenne, l'éducation et les sujets sociétaux touchant à la morale. Ou comment l'idéologie libertarienne, réduite à un vulgaire progressisme de marché, succombant aux sirènes de l'émancipation et convertie à la nouvelle religion humanitariste, s'est retournée contre la liberté.

LES LIBÉRAUX ÉTATISTES *

par Murray Rothbard (1926-1995)

On ne connaît que trop bien, depuis quelques années, ce phénomène que constituent les « conservateurs étatistes », individus ayant trahi et apparemment oublié leurs principes et leur héritage dans une quête de puissance et de lucre, de respectabilité et d'accès aux coulisses du pouvoir; individus qui se sont désormais établis à Washington, à la fois physiquement et intellectuellement.

Tout le monde ne connaît cependant pas un autre développement, apparenté et bien plus contradictoire: la montée en puissance, au cours des dernières années, des « libéraux étatistes », qui dominent pratiquement totalement le mouvement libéral-libertarien dont ils ont pris le contrôle. Ce qui est bizarre avec eux, c'est qu'ils violent évidemment la nature et le sens du libéralisme, à savoir un attachement à l'idéal constitué soit de l'absence de tout État, soit d'un État très fortement réduit et strictement limité à la défense des personnes et de la propriété: ce que le philosophe ex-libéral Robert Nozick avait appelé l'État ultra-minimal ou ce que le grand écrivain paléolibéral H.L. Mencken appelait « un État à la limite de ne plus être un État du tout. » Jusqu'à quel point ce développement en est-il arrivé, et comment a-t-il pu se produire?

Confusion entre public et privé

Le libéralisme étatiste imprègne et domine ce que, par analogie avec les conservateurs, on pourrait appeler le « mouvement libéral officiel ». À partir de ce qui n'était il y a une vingtaine d'années qu'un courant, de ce que les marxistes appelaient un groupuscule, le libéralisme a mis en place un « mouvement officiel », bien qu'il n'ait jamais, Dieu merci, obtenu un quelconque pouvoir politique. Alors qu'il n'y a heureusement aucun équivalent libéral au National Review [magazine conservateur américain de William Buckley, NdT] pour régner sur le mouvement ou pour purger les hérétiques, il existe un réseau d'institutions et de revues qui constituent bel et bien un « mouvement officiel ». (…)

Ce qui est fascinant, c'est que presque toutes ces institutions, depuis les instituts jusqu'au Parti libertarien autrefois si pur, en passant par les magazines, ont abandonné particulièrement rapidement toute trace de leurs principes initiaux: la ferme résolution de réduire l'État et de défendre les droits de propriété.

Certaines raisons ne nécessitent bien entendu pas d'explications: la volonté d'imiter les conservateurs étatistes qui ont soif de respectabilité et de reconnaissance sociale, trouvée à l'occasion de cocktails à Washington, et qui, ce n'est pas un hasard, recherchent aussi le pouvoir, une bonne planque et des soutiens financiers. Mais il y a plus. À la base se trouve ce que beaucoup d'entre nous ont pu apprendre douloureusement au cours des ans: il ne peut y avoir de véritable séparation entre une idéologie politique formelle d'une part, les idées et les attitudes de l'autre.

Le libéralisme est logiquement compatible avec presque toutes les cultures, toutes les sociétés, toutes les religions et tous les principes moraux. Sur le plan purement logique, la doctrine politique libérale peut être séparée des autres considérations: on peut logiquement être – et, de fait, la plupart des libéraux-libertariens le sont – hédoniste, libertin, immoral, ennemi militant de la religion en général et du christianisme en particulier tout en demeurant un partisan cohérent de la politique libérale. En fait, en bonne logique, on peut être un défenseur cohérent des droits de propriété sur le plan politique tout en étant un fainéant, un bel escroc et un racketteur en pratique, comme bien trop de libéraux-libertariens tendent à l'être. On peut, sur le plan purement logique, faire ces choses. Mais sur le plan psychologique, sociologique, et en pratique, ça ne marche jamais ainsi.

C'est pourquoi, comme l'a souligné Justin Raimondo en étudiant ce qui avait mal tourné dans le mouvement libéral, ce dernier a commis une grave erreur à ses débuts, dans les années 1970, en se coupant de tout mouvement de droite ainsi que de tout type de tradition ou de culture américaine. En suivant l'exemple d'Ayn Rand, que la plupart des libertariens admiraient avec enthousiasme, les libéraux prétendaient être de véritables individualistes et d'authentiques révolutionnaires, n'ayant rien à voir avec la droite et apportant au monde une révélation politique totalement novatrice. De fait, le mouvement libéral a toujours été presque délibérément ignorant de l'Histoire et de tout ce qui touche aux affaires étrangères. Les syllogismes compliqués de la théorie libertarienne, la science-fiction, la musique rock et les mystères des ordinateurs ont constitué la totalité des connaissances et des intérêts de ses membres.

Une des raisons de cette séparation, que je n'avais pas bien saisie à l'époque, était issue d'une violente haine envers la droite, ainsi que de la crainte des libéraux de se retrouver associés avec un mouvement conservateur ou de droite, ou de se retrouver étiquetés comme tel. Une partie de cette haine provenait d'une haine plus générale et encore plus intense à l'encontre de la chrétienté, haine que certains avaient héritée d'Ayn Rand.

Pour être précis, l'un des aspects importants du récent virage vers l'étatisme vient de ce qu'un égalitarisme profondément enraciné a exercé son influence et infecté les idées politiques des libertariens. Grattez un peu, et sous l'égalitariste vous trouverez inévitablement un étatiste. Comment l'égalitarisme qui se développe et qui se répand au sein des libéraux peut-il être rendu compatible avec leur prétendue croyance à l'individualisme et au droit de chacun de s'élever suivant son propre mérite, sans être gêné par l'État? La solution à ce problème est à peu près la même que dans les autres versions courantes du « politiquement correct ».

Les libéraux-libertariens sont fermement convaincus que, si les individus ne sont pas « égaux » entre eux, tous les groupes imaginables: communauté ethnique, race, sexe et, dans certains cas, espèce, sont en réalité et doivent être rendu « égaux », que chacun possède des « droits » qui ne doivent pas être restreints par une forme quelconque de discrimination.

Et ainsi, s'opposant à son ancienne et supposée dévotion envers des droits de propriété absolus, le mouvement libéral a reconnu presque tous les faux « droits » de la gauche qui ont pu être fabriqués au cours des dernières décennies. (…)

Dans le « mouvement libéral officiel », les « droits civiques » ont été acceptés sans problème, remplaçant totalement les véritables droits de propriété. Dans certains cas, cette acceptation d'un « droit à ne pas être l'objet d'une discrimination » a été explicite. Dans d'autres, lorsque les libéraux veulent accorder leurs nouvelles idées avec leurs anciens principes et n'ont pas peur des sophismes, voire de l'absurde, ils choisissent la voie sournoise tracée par l'American Civil Liberties Union (ACLU): si la moindre trace d'État intervient quelque part, alors le prétendu « droit » à un « accès égal » doit prendre le pas sur la propriété privée ou même sur toute mesure de bon sens.

C'est ainsi que lorsque le juge Sorokin, qui va bientôt être promu, suite à un consensus bipartite du Sénat américain, à la prestigieuse Cour d'appel fédérale, a décidé qu'un clochard malodorant devait avoir le droit d'empuantir une bibliothèque publique du New Jersey et de suivre les enfants aux toilettes, parce qu'il s'agit là d'un lieu public dont l'accès n'est donc pas susceptible de restrictions, la dirigeante nationale du Parti libertarien a publié un communiqué officiel le félicitant de sa décision. D'une façon analogue, les libertariens ont rejoint l'ACLU dans son combat pour la prétendue « liberté d'expression » des clochards et des mendiants dans les rues de nos villes, aussi agaçants et intimidants puissent-ils être, et ce parce que les rues sont, somme toute, des lieux publics et, que tant qu'elles le resteront, elles devront continuer à rester des cloaques, bien qu'il soit assez difficile de voir pourquoi la grande théorie libertarienne le nécessiterait. [il est à noter que Walter Block, dans un article défendant la liberté totale d'immigration (« A Libertarian Case for Free Immigration », Journal of Libertarian Studies, 13, no 2, 1998), a repris à son compte l'argument sur la bibliothèque publique à laquelle on ne peut refuser l'accès. Son ami Hans-Hermann Hoppe a critiqué cette position dans son livre Democracy, the God that failed (Transaction Publishers, 2001, note de la page 159). Hoppe ajoute que la propriété publique devrait être considérée comme appartenant aux contribuables et que ni le clochard, ni l'étranger n'ayant payé d'impôts, ils ne peuvent revendiquer ces lieux. NdT]

Toujours dans la même veine, le principal juriste « libéral de gauche » de Washington affirme fièrement jusqu'à ce jour qu'il ne fit que suivre les principes libéraux quand, à son poste du ministère fédéral de la Justice – poste qui en soi n'est déjà pas facile à concilier avec de tels principes –, il apporta son concours au pouvoir judiciaire dans son abominable décision de menacer de prison le conseil municipal de Yonkers (New York) s'il refusait d'approuver un projet de HLM pour la raison que ces lieux deviendraient rapidement un dépotoir de drogués et de criminels. Son raisonnement était le suivant: cette opposition était une violation de la doctrine de non-discrimination car Yonkers avait d'autres projets de logements publics sur son territoire!

Ce ne sont pas seulement les opérations purement gouvernementales que vise cette doctrine « libérale ». Elle s'applique aussi à toutes les activités qui ont affaire à l'influence du secteur public, en utilisant par exemple les rues de l'État ou en acceptant des fonds publics. En fait, il n'est même pas toujours besoin d'une véritable action du gouvernement. Parfois, ces libéraux se rabattent sur l'argument qu'il est vraiment très difficile de toute façon, de nos jours, de faire la différence entre de qui est « privé » et ce qui est « public », que tout est à moitié public, et qu'essayer de conserver des droits de propriété dans une telle situation est irréaliste, naïf, ne tient pas compte de la réalité et ne constitue qu'un grain de sable « puriste » jeté dans la machine du « progrès » néoconservateur ou libéral de gauche.

« Droits » des homosexuels

(…)

Les « droits civiques » et la « liberté d'expression », ainsi que le mélange du « public » et du « privé » ne sont que le premier « Grand Bond en avant étatique » du mouvement libéral. L'une des caractéristiques culturelles de la plupart des membres de ce mouvement a toujours été un soutien passionnée aux moeurs et aux pratiques des « modes de vie alternatifs » et à « l'orientation sexuelle » en opposition avec les habitudes et les principes bourgeois ou traditionnels. La forte corrélation entre cette tendance « libertaire » et la haine endémique envers la chrétienté devrait sauter aux yeux de tous.

Alors que cette attitude culturelle a toujours imprégné les libertariens, la nouvelle caractéristique vient de leur soutien aux « droits des homosexuels » comme expression d'un « droit civique » à la non-discrimination. Les choses en sont venues au point où l'un des plus éminents instituts libéraux pratique sa propre forme de « discrimination positive » envers les homosexuels, embauchant ou ne soutenant que des homosexuels déclarés et, pour le moins, licenciant tout membre de l'équipe qui ne serait pas assez enthousiaste quant à cette procédure ou quant aux droits homosexuels en général.

Dans un autre institut libéral, qui ne s'occupe que de questions économiques, le numéro 2 a récemment tiré profit des vacances du numéro 1 pour organiser une réunion et dévoiler ouvertement son homosexualité à tout le monde. Puis il demanda les réactions de l'équipe à son ardente annonce pour ensuite demander au numéro 1 de mettre dehors ceux qui n'avaient pas montré un enthousiasme suffisant envers cette nouvelle.

Le Parti libertarien a pendant des années eu son comité « gay et lesbien ». Autrefois, le programme de ce comité se réduisait à demander l'abolition des lois contre la sodomie, position libérale bien banale. Aujourd'hui, au contraire, dans notre meilleure des époques, les théoriciens de ce comité exigent l'autorisation de la nudité publique et des actes sexuels en public, chose que leurs collègues d'Act Up ont réussi à faire cet été lors d'une parade homosexuelle à New York: acte techniquement illégal, bien que cette illégalité n'ait manifestement pas entraîné de représailles de la part du nouveau maire républicain. La justification, bien sûr, étant que les rues sont publiques (n'est-ce pas?) et que tout doit y être permis.

Jusqu'à récemment, l'attachement des institutions libérales de gauche aux « droits des homosexuels » était plus implicite qu'explicite, et se manifestait soit sous le couvert d'une action publique, soit par une discrimination « positive » de leur part. Le mois dernier, un nouveau pas a été franchi dans la revendication ouverte et officielle de droits spécifiques des homosexuels. David Boaz, dirigeant de l'institut le plus en vue de la gauche libérale, le Cato Institute [Rothbard fut à sa création un membre influent du Cato Institute. Voir à ce sujet et à propos des différents ultérieurs la biographie de Rothbard par Justin Raimondo: An Enemy of the State, Prometheus Books, 2000, chapitre 5. NdT], a en effet écrit un éditorial étonnant dans le New York Times, étonnant non pour le journal où il est paru bien entendu, mais quant à son contenu.

Le contenu de cet article était inhabituel à deux égards. Premièrement, pour la première fois peut-être de la part d'une institution se prétendant libérale, il traitait les initiatives « anti-homosexuelles » qui ont eu lieu dans le pays comme un « assaut » envers les « droits » des homosexuels, sans discuter du contenu de leurs propositions, qui n'étaient que des tentatives d'interdire les lois condamnant la discrimination anti-homosexuelle. Bref, les initiatives que dénonçait ce libéral étaient en fait des mesures destinées à protéger les droits de propriété contre un assaut de la part de cette partie de la législation qui confère des privilèges particuliers aux homosexuels. Ce qui est particulièrement étrange dans cette erreur, c'est que, si les libéraux sont compétents pour juger de quelque chose, ce devrait être pour ce qui concerne la distinction entre protection et agression des droits de propriété.

La nouvelle devise de presque tous les libéraux de gauche pour ce qui est de choisir des candidats du Parti libertarien est devenue: « fiscalement conservateur, mais socialement tolérant ». La signification de l'expression « fiscalement conservateur » peut se réduire, et se réduit dans les faits, à bien peu: elle signifie habituellement dépenser, ou proposer de dépenser, un peu moins que leurs adversaires politiques, ou encore ne pas trop augmenter les impôts.

« Socialement tolérant », tournure au mieux vaseuse, est une expression codée pour un ensemble de politiques et de caractéristiques éparses: attachement aux droits des homosexuels, aux droits civiques et généralement et par-dessus tout, ne pas être « rempli de haine » comme la droite chrétienne, Pat Buchanan et le Rothbard-Rockwell Report. Alors que nous ne sommes tous par définition que des brutes épaisses suant la « haine » par tous les pores, les libéraux de gauche, comme nous le savons tous si bien, ne sont que de braves gars, leurs êtres n'émettant que des ondes d'amour, de générosité et de chaleur d'esprit. Et, comme nous disons à New York, que leur vie soit la plus longue possible! De fait, je n'ai pas la même expérience personnelle des néoconservateurs que certains d'entre vous, mais je peux vous assurer que les libéraux de gauche valent les néoconservateurs en ce que vous ne voudriez pour rien au monde avoir affaire à eux. Faites-moi confiance pour ça.

Immigration libre

Pour être « socialement tolérant », il ne faut bien entendu pas émettre la moindre critique sur l'idée d'immigration libre. Au contraire, il convient de la soutenir sans réserves. Avec les libéraux de gauche et les néoconservateurs, toute proposition, quelle qu'en soit la raison, de limiter l'immigration ou même de réduire le flux d'illégaux est automatiquement et hystériquement dénoncée comme raciste, fasciste, sexiste, hétérosexiste, xénophobe, et toute la panoplie d'épithètes injurieux à portée de main. (Bien que les néoconservateurs semblent, curieusement, faire une exception flagrante envers ceux qu'ils appellent de manière assez vague les « terroristes arabes ».) Les choses en sont venues à un tel point que le Parti libertarien, qui s'était opposé avec force et de manière constante à tout impôt et à toute dépense de fonds publics, est maintenant en train de changer rapidement de politique et d'attitude, y compris sur ce sujet, pourtant depuis longtemps cher aux coeurs libéraux.

En Californie, il y aura en novembre de cette année un vote sur une proposition remarquablement simple et intitulée « Save Our State » [sauvons notre État], qui pourrait être reprise par tout Américain des classes ouvrières ou moyennes. En fait, ceux qui la connaissent en sont des partisans enthousiastes. Cette proposition interdit tout usage de fonds publics en faveur d'étrangers en situation irrégulière. La plupart des gens, bien sûr, pensent que ces illégaux devraient plier bagage et retourner chez eux, mais certainement pas bénéficier, aux frais du contribuable, de l'aide médicale et des écoles publiques, ainsi que de tout l'appareil de l'État-providence.

Comme vous pouvez l'imaginer, tout l'establishment et tous les groupes bien-pensants se sont opposés avec hystérie à cette proposition. Dans cette coalition on pouvait évidemment retrouver le grand patronat, les syndicats, les associations d'enseignants, les médias, les experts, les professeurs, et toutes les élites faiseuses d'opinion, bref les suspects habituels [the usual suspects]. Ces groupes ont tous dénoncé « Save Our State » comme un encouragement à la diffusion de l'ignorance et du mal. Les partisans de la proposition furent dépeints comme pleins de haine, racistes, sexistes, hétérosexistes, xénophobes, etc. Les seuls à la défendre étaient un ensemble d'organisations inconnues, véritablement populaires, qui essaient d'éviter, plutôt qu'elles ne recherchent, la publicité parce qu'elles ont déjà reçu des menaces de mort et d'attentat à la bombe, probablement de la part des membres de la « communauté illégale » que l'on appellerait normalement « gangsters » s'il n'y avait le politiquement correct.

Notre collaborateur Justin Raimondo est, je suis fier de le dire, le coordinateur de « Save Our State » à San Francisco et il rapporte que le chef de la section de San Francisco du Parti libertarien (je dois préciser ici que l'État de Californie est peut-être le seul où le Parti a de nombreux membres et ne se résume pas à une organisation de papier) s'oppose à cette proposition – une première chez les libéraux: s'opposer à une réduction d'impôts!

Quel raisonnement a conduit le Parti libertarien à abandonner précipitamment le contribuable et les droits de propriété en faveur du politiquement correct? C'est que l'application de la proposition « Save Our State » pourrait représenter une menace pour les libertés civiles! Mais l'application de n'importe quelle mesure, bonne ou mauvaise, pourrait bien sûr menacer les libertés civiles et ce n'est pas une excuse pour refuser de voter un projet valable. Les frontières, apparemment, ne doivent pas seulement rester grandes ouvertes: il faut aussi encourager cette ouverture et la financer au frais du contribuable américain. La confusion entre public et privé, le changement de définition des « droits » sont visiblement allés si loin que tout immigré en situation irrégulière a maintenant le droit de lessiver le contribuable pour un montant que Dieu seul connaît. Bienvenue dans le libéralisme étatiste!

(…)

Quelques libéraux de gauche ont répondu à nos critiques du projet de gouvernement mondial que seuls des xénophobes et des étatistes pouvaient se soucier de « souveraineté nationale », parce que d'après les grandes théories libérales seul l'individu est souverain, pas la nation. Je ne souhaite pas discuter longuement de ce point. Mais, selon moi, il devrait être évident à tout libéral que l'ajout de nouveaux niveaux de gouvernement, plus élevés et plus étendus, ne peut qu'augmenter l'étendue et l'intensité du despotisme. Et que plus ces niveaux sont élevés, moins ils sont soumis au contrôle, à leur limitation ou à leur suppression de la part de la population.

Bons scolaires

L'une des raisons principales qui aurait à ce qu'il paraît conduit les libéraux à haïr la religion est qu'ils seraient eux, les libéraux, des défenseurs acharnés de la raison avant tout, alors que les croyants seraient inévitablement trompés par ce que les rationalistes aiment appeler une « superstition ». Il est instructif de réfléchir sur la qualité des capacités de raisonnement que ces libéraux ont montré lors de leur éloignement de la liberté et des droits de propriété.

Retournons maintenant à une dernière mesure qui illustre le « Grand Bond en avant étatiste » du mouvement libéral. Il s'agit de son soutien au programme de bons scolaires, proposition que les libéraux de gauche de Californie ont soumis sans succès au vote en novembre dernier. Les néoconservateurs et les libéraux de gauche entrèrent joyeusement dans la bataille californienne du bon scolaire, qu'ils ont largement financée, convaincus de n'avoir d'autres adversaires que les habituels et syndicats d'enseignants et de progressistes.

Les libéraux de gauche utilisèrent à cette occasion leur mot ronflant favori, « choix », qu'ils avaient d'abord appliqué au choix des femmes quant à l'avortement, et qu'ils voulaient désormais étendre au choix des parents et des enfants quant aux écoles à fréquenter, et au choix entre écoles privées et publiques. Ayant anticipé le déroulement du débat, les partisans du bon scolaire menaient tranquillement leur campagne quand ils furent à nouveau éclipsé par un article influent de Lew Rockwell dans le Los Angeles Times, article qui constitua, d'après ce qu'ils avouèrent tristement un peu plus tard, la plus grande force ayant conduit à l'échec de leur plan. Lew sortit du débat habituel pour souligner des points auxquels tenaient particulièrement les parents et les contribuables californiens mobilisés dans la critique du système d'école publique.

Lew souligna que (1) l'État-providence et le fardeau subi par les contribuables augmenteraient au lieu de diminuer avec la mise en place de ce programme de bons scolaires; et (2) que si les enseignants des écoles publiques peuvent certes s'opposer à ce programme, ce qui est bien plus important et plus dangereux, c'est que ce programme conduirait à un contrôle des écoles privées plus strict de la part de l'État, ces écoles étant pour l'instant encore en grande partie à l'abri des intrusions gouvernementales. Le gouvernement contrôle toujours ce qu'il subventionne et, dans le cas du bon scolaire, l'État serait obligé de définir de qui constitue une « école » afin qu'elle puisse toucher les aides.

Comme pour tout programme de redistribution, l'étendue des choix des bénéficiaires ne peut croître qu'aux dépens des perdants, en l'occurrence des parents d'enfants allant aujourd'hui dans une école privée. Cet argument se révéla non seulement être une véritable bombe, mais Lew utilisa, pour la première fois je crois, un autre argument puissant et sensible; (3) le programme de bon scolaire détruirait les écoles publiques de banlieues aujourd'hui relativement bien et soigneusement protégées, parce qu'elles seraient obligées d'accepter tous ceux qui viendraient d'autres quartiers.

En bref: ces écoles de quartiers, contrôlées dans une certaine mesure par les parents et les contribuables locaux, seraient forcées d'accepter les hordes de la jeunesse inéducable et même criminelle du centre-ville. Les choix de ces parents de banlieue diminueraient. Non seulement les enfants des banlieues seraient en danger, mais la valeur de leurs biens immobiliers, reposant pour une bonne part sur leur déménagement pour des quartiers comportant d'assez bonnes écoles, serait en grand péril.

Alors que ce dernier argument de Lew Rockwell, très politiquement incorrect, fut en butte à l'hystérie prévisible des libéraux de gauche, qui l'accusèrent comme d'habitude de racisme, sexisme, hétérosexisme, etc., etc., son argument fut particulièrement efficace là où il le fallait: chez les habitants de la classe moyenne des banlieues, qui étaient jusque-là prêts à voter en faveur du programme de bon scolaire. Il n'y a pas de meilleur témoignage de la puissance des idées, quels que puissent être l'ambiance politique préalable ou les soutiens financiers.

Triade en trois temps

Une remarque générale: il y a quatorze ans, le Parti libertarien mena sa campagne présidentielle la plus richement dotée, et donc la plus largement relayée par les médias. Lors de cette campagne, menée par ce qui déjà n'était certainement pas son aile la plus puriste, les médias, qui s'y intéressaient pour la première fois, demandèrent qu'on leur explique en quelques mots ce qu'était le « libertarianisme ». La réponse fut: un « progressisme combiné avec un faible niveau d'impôts » [Cf. la remarque qui suit. NdT]

(…)

En conclusion: contrairement aux libéraux de gauche qui tentent désespérément d'arracher ses dents à la révolution populaire, je crois que les jours du « réalisme » de Washington, répandu à la fois chez les conservateurs et chez les libéraux de gauche, sont comptés. Il existe désormais un puissant mouvement populaire, qui se lève partout au coeur de l'Amérique: mouvement radical et populiste de droite, conduit par une détestation profonde et un mépris envers, tout d'abord évidemment les Clinton et leur répugnante équipe, puis Washington en général, ses idéologues et sa culture, enfin tous les politiciens en général et ceux habitant Washington en particulier.

Cette droite populaire est très différente de ce que nous avons connu jusqu'ici. Elle déteste profondément les médias dominants et ne leur accorde aucune confiance. De plus, elle ne voit pas l'utilité des organisations de Washington et de leurs dirigeants traditionnels. Ce peuple ne se satisfait pas de devoir financer ces organisations et de devoir suivre docilement leurs ordres. Ses membres ne sont peut-être pas « socialement tolérants ». Mais ils sont mauvais coucheurs, en ont marre du gouvernement fédéral et sont de plus en plus en colère. Dans cette atmosphère naissante, la stratégie supposée être pragmatique de Washington, consistant à faire la lèche au pouvoir, n'est pas seulement immorale et sans principes: elle ne peut plus marcher, même à court terme. Les classes ouvrières et les classes moyennes opprimées sont enfin en marche, et ce nouveau mouvement de droite n'a pas de place pour les traîtres de l'élite qui les ont si longtemps menés par le bout du nez, ni de temps à perdre avec eux.

Texte publié en novembre 1994 dans le Rothbard-Rockwell Report, puis repris dans The Irrepressible Rothbard, publié par The Center for Libertarian Studies en 2000. Traduction de Hervé de Quengo.

http://www.quebecoislibre.org/06/060416-2.htm

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"C'est pourquoi, comme l'a souligné Justin Raimondo en étudiant ce qui avait mal tourné dans le mouvement libéral, ce dernier a commis une grave erreur à ses débuts, dans les années 1970, en se coupant de tout mouvement de droite ainsi que de tout type de tradition ou de culture américaine."

"Quelques libéraux de gauche ont répondu à nos critiques du projet de gouvernement mondial que seuls des xénophobes et des étatistes pouvaient se soucier de « souveraineté nationale », parce que d'après les grandes théories libérales seul l'individu est souverain, pas la nation. Je ne souhaite pas discuter longuement de ce point. Mais, selon moi, il devrait être évident à tout libéral que l'ajout de nouveaux niveaux de gouvernement, plus élevés et plus étendus, ne peut qu'augmenter l'étendue et l'intensité du despotisme. Et que plus ces niveaux sont élevés, moins ils sont soumis au contrôle, à leur limitation ou à leur suppression de la part de la population."

Excellent texte. Je retiens ces deux passages pour l'appliquer à la situation française : tant que les libéraux et les libertariens n'auront pas mis à mal l'image d'un libéralisme d'importation ("anglo-américain") ou rendu synonyme d'idéologie pour la nouvelle classe dominante dénationalisée, il ne prendra pas hic et nunc.

La seconde citation reste tout autant d'actualité : je ne vois pas beaucoup de choses dans le monde libéral francophone sur l'idéologie de la local ou global governance, sur les mécanismes institutionnels européens.

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Donc en fait le parti libertarien aux États-Unis est un parti de libéraux de gauche.

Je comprends davantage leur position que celle de Rothbard en l'occurrence. Ils partent d'une situation où l'étatisme est généralisé et s'y adaptent : quels seraient la logique de défendre un accès inégal aux « services » fournis et payés par les contribuables ? Certes il vaut mieux s'attaquer à leur existence même, mais en attendant, ce n'est pas cohérent de justifier une discrimination dans l'accès à ces services sur la base de « communauté ethnique, race, sexe, whatever… ».

De même pour le chèque éducation (instruction pour être plus précis), si l'on applique le cas à la France, on part d'une situation désespérée où le chèque améliorerait la situation actuelle, sans être la solution libérale idéale. Idem pour les faux droits du type mariage homosexuel, idéalement le mariage serait contrat (ou un sacrement religieux ayant une telle valeur) où l'état ne devrait pas avoir son mot à dire. Dans les faits, il s’emmêle, la solution du moindre de mal me parait être celle où l'état ne dit rien sur la nature des co-contractants.

Par contre l'ajout de nouvelles couches de gouvernement est totalement absurde avec un gros potentiel liberticide !

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La seconde citation reste tout autant d'actualité : je ne vois pas beaucoup de choses dans le monde libéral francophone sur l'idéologie de la local ou global governance, sur les mécanismes institutionnels européens.

Si si, on n'a eu pas mal de libéraux français pour nous expliquer que c'était super l'Europe parce que ça forçait la France à être moins étatiste qu'autrement, ignorant totalement le point de Rothbard, qui est d'ailleurs une position traditionnellement libérale, à savoir les incitations perverses mises en branle par un degré supplémentaire de centralisation.

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Donc en fait le parti libertarien aux États-Unis est un parti de libéraux de gauche.

Je comprends davantage leur position que celle de Rothbard en l'occurrence. Ils partent d'une situation où l'étatisme est généralisé et s'y adaptent : quels seraient la logique de défendre un accès inégal aux « services » fournis et payés par les contribuables ? Certes il vaut mieux s'attaquer à leur existence même, mais en attendant, ce n'est pas cohérent de justifier une discrimination dans l'accès à ces services sur la base de « communauté ethnique, race, sexe, whatever… ».

Je ne crois pas que Rothbard défende le contraire, il dit simplement qu'il n'y a pas de "droits des homosexuels", en tout cas pas plus que pour les hétéros. Il fustige de même toutes les politiques anti-droit de propriété qui se réalisent au nom du droit des homosexuels ou d'autre chose de socialement cool. Et les droits des homosexuels ne leur donne pas le droit de faire ce qu'ils veulent à volonté sur la place publique, genre se mettre nu ou se pavaner par exemple.

De même pour le chèque éducation (instruction pour être plus précis), si l'on applique le cas à la France, on part d'une situation désespérée où le chèque améliorerait la situation actuelle, sans être la solution libérale idéale.

C'est peut-être mieux mais les arguments de Rockwell à ce propos sont convaincants, je suis personnellement contre le chèque-éducation.

Idem pour les faux droits du type mariage homosexuel, idéalement le mariage serait contrat (ou un sacrement religieux ayant une telle valeur) où l'état ne devrait pas avoir son mot à dire. Dans les faits, il s’emmêle, la solution du moindre de mal me parait être celle où l'état ne dit rien sur la nature des co-contractants.

Encore une fois Rothbard ne s'opposait à aucune forme de contrat, je ne crois pas qu'il se soit dit fondamentalement contraire au mariage des homosexuels enfin je ne sais pas, le fait d'imposer à l'église de les célébrer par contre aurait été tout à fait scandaleux.

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