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La Ligue des droits de l'Homme attaque le bilan de Sarkozy

Par Isabelle LIGNER

PARIS (AFP) - La Ligue des droits de l'Homme a présenté jeudi l'édition 2007 de son "état des droits de l'Homme en France", déplorant une "régression continuelle des libertés" et condamnant particulièrement le bilan de Nicolas Sarkozy, candidat UMP à la présidence et ex-ministre de l'Intérieur.

Qualifiant la "vision du monde" de M. Sarkozy d'"absolument terrifiante", le président de la LDH, Jean-Pierre Dubois, a laissé peu de suspense sur la prise de position du comité central samedi dans le duel Nicolas Sarkozy-Ségolène Royal. "Il faut réagir avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il martelé, parlant de "grave régression en matière de droits fondamentaux depuis cinq ans".

"La politique législative de course au sécuritaire à dominante xénophobe sacrifie au report de voix d'extrême droite les droits des étrangers, l'humanité élémentaire et, au bout du compte, les libertés de tous", écrit-il dans ce bilan publié aux éditions La Découverte.

La LDH constate en 2006 une "aggravation de la crise sociale", un "approfondissement de la crise institutionnelle" et une "extension de la crise éthique" qui "se répand au rythme de la contamination de l'ordre républicain par l'agenda lepéniste".

"L'année 2006, plus encore que les précédentes, fut une très mauvaise année pour les étrangers vivant sur le sol français", estime M. Dubois, selon lequel "la chasse aux sans-papiers s'est intensifiée au rythme de la précampagne présidentielle du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, avec son volet +chasse aux enfants+ particulièrement insupportable".

L'organisation avertit qu'"agiter le fantasme de l'+immigration subie+ (terme employé par M. Sarkozy), dangereuse, c'est construire le racisme, c'est préparer plus d'affrontements, d'injustices, de violences".

Elle déplore les effets de plusieurs lois votées en 2006, notamment celle du 31 mars sur "l'égalité des chances" qui a signifié "stigmatisation, sanctions, alourdissement des difficultés pour les familles et les jeunes les plus fragiles". La LDH assure également que la nouvelle loi Sarkozy sur l'immigration du 24 juillet a signifié "exclusion et précarisation" et s'inquiète de la nouvelle législation visant à restreindre davantage le regroupement familial, annoncée par M. Sarkozy

Elle qualifie de "point d'orgue de cinq ans de mise en oeuvre législative de pans entiers du programme de Le Pen" la loi sur la "prévention de la délinquance" dont l'inspirateur est, selon la LDH, "toujours (l'ex) ministre de l'Intérieur qui se mêle déjà de justice, de santé, d'éducation, de logement".

Selon la LDH, ce texte institue "un contrôle social généralisé, un fichage municipal de la population, un système de délation imposé de fait aux travailleurs sociaux et la transformation des maires en shérifs" et "risque de préfigurer un véritable basculement de notre société". "Les libertés et l'égalité ont ainsi régressé de concert en 2006, au profit non d'une sécurité durable mais d'une idéologie sécuritaire qui augmente l'insécurité qu'elle prétend combattre", affirme encore l'organisation.

Selon elle, en outre certains policiers "ne respectent pas les droits des citoyens" et "se sentent sinon couverts, du moins rarement inquiétés, dans le climat crée par les provocations ministérielles". La LDH se félicite en revanche de l'avènement en 2006 de "résistances symboliques mais aussi militantes", saluant notamment la "retentissante victoire contre le CPE" et le combat du Réseau éducation sans frontières (RESF) pour protéger les familles sans-papiers grâce au "recours légitime à la désobéissance citoyenne".

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