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Émeutes Et Insécurité En France


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Mais je ne trancherai pas. Ce que je trouve bien étrange cependant, c'est que Sarkozy a été considéré comme un incendiaire pour des propos que je juge moins graves que ceux de Royal (d'autant plus que celle-ci tentait assez lâchement de rendre Sarkozy responsable des tensions et de la fissuration du lien social).

C'est quoi le lien social? Pour ma part, en 44 ans, je n'ai jamais constaté quelque attache que ce soit qui me lie à je ne sais quelle autre personne. Plus sérieusement, le lien social ce n'est rien d'autre qu'une billevesée. Il n'y a a aucune raison pour que des gens qui n'ont rien en commun se découvrent un jour, par la grâce du socialisme triomphant, une quelconque inclinaison vers je ne sais quelle partie de la population. En revanche, ayant connu tout minot les sixties et les seventies, je puis affirmer que la société était très différente parce qu'il y avait du travail, que l'état se montrait raisonnable dans ses prétentions "ponctionnelles", ce qui permettait à tout un chacun de ne pas envier l'autre.

Les chocs pétroliers aggravés par la montée en puissance du socialisme à partir de 1981 ont tout chamboulé. L'état s'est découvert une vocation de nounou, il s'est montré gourmand, on a fait miroiter la possibilité degagner autant sinon plus tout en travaillant moins. Parallèlement, ces années furent également celles des années fric avec le mirage Tapie. On a commencé à imaginer une politique de la ville pour faire coller la réalité avec les fantasmes d'ingénierie sociale. On a alors cessé de penser en terme d'individus mais de zones. On a créé les ZAC, les ZUP, les ZEP et autres conneries du genre. Ce faisant on a accru les problèmes au lieu de les résoudre. La résultante? L'aigreur et l'envie qui ont tout naturellement débouché sur la haine de celui qui a réussi.

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C'est quoi le lien social? Pour ma part, en 44 ans, je n'ai jamais constaté quelque attache que ce soit qui me lie à je ne sais quelle autre personne. Plus sérieusement, le lien social ce n'est rien d'autre qu'une billevesée. Il n'y a a aucune raison pour que des gens qui n'ont rien en commun se découvrent un jour, par la grâce du socialisme triomphant, une quelconque inclinaison vers je ne sais quelle partie de la population. En revanche, ayant connu tout minot les sixties et les seventies, je puis affirmer que la société était très différente parce qu'il y avait du travail, que l'état se montrait raisonnable dans ses prétentions "ponctionnelles", ce qui permettait à tout un chacun de ne pas envier l'autre.

Les chocs pétroliers aggravés par la montée en puissance du socialisme à partir de 1981 ont tout chamboulé. L'état s'est découvert une vocation de nounou, il s'est montré gourmand, on a fait miroiter la possibilité degagner autant sinon plus tout en travaillant moins. Parallèlement, ces années furent également celles des années fric avec le mirage Tapie. On a commencé à imaginer une politique de la ville pour faire coller la réalité avec les fantasmes d'ingénierie sociale. On a alors cessé de penser en terme d'individus mais de zones. On a créé les ZAC, les ZUP, les ZEP et autres conneries du genre. Ce faisant on a accru les problèmes au lieu de les résoudre. La résultante? L'aigreur et l'envie qui ont tout naturellement débouché sur la haine de celui qui a réussi.

:icon_up:

Je suis plus jeune que toi mais je crois que c'est effectivement ça.

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Pour schématiser, archos vient de la base de manière consentie (d'où l'emploi du mot autorité dans l'expression "faire autorité", et d'où l'existence d'une violence, donc d'une contrainte légitime, pour faire respecter ses droits), alors que kratein vient d'en haut, et arrive directement dans taggle sans que tu le demandes. :icon_up:

D'accord. Merci de tes précisions. Il y a un auteur particulier qui fait allusion à cette distinction ?

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Pour schématiser, archos vient de la base de manière consentie (d'où l'emploi du mot autorité dans l'expression "faire autorité", et d'où l'existence d'une violence, donc d'une contrainte légitime, pour faire respecter ses droits), alors que kratein vient d'en haut, et arrive directement dans taggle sans que tu le demandes. :icon_up:

Ca montre juste que les romains voulaient faire croire que l'autorité gouvernementale était consentie. Fascistes va.

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L'autorité n'est pas nécessairement violente, sauf dans le cerveau des gauchistes…

En effet, elle ne l'est pas nécessairement ; juste éventuellement. C'est précisément parce qu'elle émane d'en bas que son recours à la violence est exceptionnel.

D'accord. Merci de tes précisions. Il y a un auteur particulier qui fait allusion à cette distinction ?

Je ne pense pas à un auteur particulier, ma réflexion est personnelle est émane juste de ce que Socrate, ou plutôt Platon, conchiait la démocratie (à l'époque, ça se disait presque littéralement "tyrannie de la majorité") et de ce que Hayek nomme son système "démarchie", mot qui m'a saisi au moment où je l'ai découvert.

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De toute façon, ces émeutes suburbaines ou manifs anti-Sarkozy sont plus ochlocratiques, pour rebalancer un terme sorti au moment des manifs anti-CPE, que démocratiques.

Macé-Scaron le disait bien aujourd'hui dans En aparté. Les actuelles manifs anti-Sarkozy sont surtout dûes à des anars de la CNT ou aux JCR.

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En effet, elle ne l'est pas nécessairement ; juste éventuellement. C'est précisément parce qu'elle émane d'en bas que son recours à la violence est exceptionnel.

Mais une autorité n'émane pas "d'en bas", voyons. Un père n'est pas placé sous la tutelle de ses gosses; un chef d'entreprise n'est pas subordonné à ses employés; et dois-je parler du professeur compétent?

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C'est quoi le lien social? Pour ma part, en 44 ans, je n'ai jamais constaté quelque attache que ce soit qui me lie à je ne sais quelle autre personne. Plus sérieusement, le lien social ce n'est rien d'autre qu'une billevesée. Il n'y a a aucune raison pour que des gens qui n'ont rien en commun se découvrent un jour, par la grâce du socialisme triomphant, une quelconque inclinaison vers je ne sais quelle partie de la population. En revanche, ayant connu tout minot les sixties et les seventies, je puis affirmer que la société était très différente parce qu'il y avait du travail, que l'état se montrait raisonnable dans ses prétentions "ponctionnelles", ce qui permettait à tout un chacun de ne pas envier l'autre.

Les chocs pétroliers aggravés par la montée en puissance du socialisme à partir de 1981 ont tout chamboulé. L'état s'est découvert une vocation de nounou, il s'est montré gourmand, on a fait miroiter la possibilité degagner autant sinon plus tout en travaillant moins. Parallèlement, ces années furent également celles des années fric avec le mirage Tapie. On a commencé à imaginer une politique de la ville pour faire coller la réalité avec les fantasmes d'ingénierie sociale. On a alors cessé de penser en terme d'individus mais de zones. On a créé les ZAC, les ZUP, les ZEP et autres conneries du genre. Ce faisant on a accru les problèmes au lieu de les résoudre. La résultante? L'aigreur et l'envie qui ont tout naturellement débouché sur la haine de celui qui a réussi.

Je suis totalement d'accord avec ce que tu dis concernant la politique de la ville, et la façon dont le sentiment d'"envie" est généré.

Pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïtés, quand je parle de lien social, je paraphrase ou reformule un peu grossièrement ce que dit Royal. Non seulement elle n'affirme pas que les émeutes actuelles sont illégitimes mais elle rendrait presque responsable Sarkozy de la situation générale des banlieues, de son contexte actuel. Donc en gros, si la gauche pousse aux émeutes, ça sera toujours la faute de Sarko.

Concernant le lien social, je pense qu'il existe d'une certaine façon. Il ne s'agit pas de pousser les gens au "vivre ensemble", mais de reconnaître que la société existe (j'existe, autrui existe, un tiers existe, etc…). Je pense que la moralité nous pousse à cohabiter ensemble d'une meilleure façon. On se sent moralement lié aux autres, dont on ne peut nier l'existence et l'influence. Bref, je parlerais plus de lien moral, que de lien légal (coercitif), pour désigner le lien social.

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Ca me fait toujours marrer/gerber d'entendre claironner l'indépendance de ce torchon, et les politiciens s'aplatir devant lui.

En fait, ça dépend de quelle indépendance on parle. Si l'on parle d'indépendance financière, je pense qu'elle est nettement meilleure que d'autres torchons de gauche aussi. Au moins peuvent-ils prétendre vivre de leurs ventes (d'autant qu'ils refusent, je crois, les subventions à la presse de l'état), ce qui est loin d'être le cas pour une merde sans nom comme Libé ou paroxysme du contre-exemple, le Monde Diplodocus.

Evidemment, si on parle de l'indépendance politique, là … c'est la cata.

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Concernant le lien social, je pense qu'il existe d'une certaine façon. Il ne s'agit pas de pousser les gens au "vivre ensemble", mais de reconnaître que la société existe (j'existe, autrui existe, un tiers existe, etc…). Je pense que la moralité nous pousse à cohabiter ensemble d'une meilleure façon. On se sent moralement lié aux autres, dont on ne peut nier l'existence et l'influence. Bref, je parlerais plus de lien moral, que de lien légal (coercitif), pour désigner le lien social.

Je le pense également. Seulement ce phénomène ne peut exister que de manière naturelle. Il dépend d'un certain nombre de conditions mais ne saurait en aucune façon exister parce qu'un politocard lambda l'a décrété. De fait, toute tentative de le créer au forceps est vouée à l'échec. Pire, elle aura exactement l'effet inverse. Il suffit de regarder ce qui se passe en France. Même les bobos socialistes ont recours à tout un éventail écoeurant de dérogations pour coller leurs gamins dans des écoles non fréquentées par la progéniture des quartiers populaires si typiques et agréables qu'ils investissent peu à peu. Ils ne vivent qu'entre eux, les bâtiments qui étaient d'accès libres auparavant se voient dotés de digicodes et autres interphones.

Ceux qui refusent et stigmatisent le communautarisme sont les premiers à le pratiquer. Mais c'est évidemment la faute des libéraux et de la droite.

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  • 4 years later...

Histoire de ne pas lancer un nouveau topic, je copie ce lien ici : http://www.fhimt.com…ris-brule-t-il/

Article très intéressant.

La comparaison avec les révolutions arabes est tentante, mais ça me parait quand même limite. Faut pas confondre "émeutes" et "manifestations". Sauf erreur, au départ en Afrique du Nord la police tirait sur des manifestants, pas sur des émeutiers.

Je n'étais pas en France lors des dernières émeutes mais il me semble que c'étaient des jeunes qui brulaient des voitures, pillaient les magazins en criant "mort aux français". Que les forces de police et de gendarmerie utilise la force contre ces jeunes-là, ça me parait normal.

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La comparaison avec les révolutions arabes est tentante, mais ça me parait quand même limite. Faut pas confondre "émeutes" et "manifestations". Sauf erreur, au départ en Afrique du Nord la police tirait sur des manifestants, pas sur des émeutiers.

Je n'étais pas en France lors des dernières émeutes mais il me semble que c'étaient des jeunes qui brulaient des voitures, pillaient les magazins en criant "mort aux français". Que les forces de police et de gendarmerie utilise la force contre ces jeunes-là, ça me parait normal.

c'est un peu des deux, il y a une tentation de la part d'un certain islamo-gauchisme autour d'Alain Gresh et de Ramadan d'importer en France le "Printemps arabe", ce qu'ils appellent le "printemps des quartiers" : http://rachid-zz.skynetblogs.be/archive/2012/02/24/pour-un-printemps-des-quartiers-populaires.html

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Tu lit quoi toi ?

Je me sens déjà coupable de lire rue89; (c'est comme regarder un film d'horreur) mais là, c'est pire que tout.

Comparé les banlieu française à Sidibouzid, c'est du pure fantasme.

Nos dirigeant sont des connards, ça va sans dire, mais à Sidibouzid, ils n'y avait ni la sécu, ni les logement sociaux, ni les restau du coeur.

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Cet article me fait marrer. Quand les sceptiques de l'intégration évoquent la menace d'un conflit civil, d'un choc des cultures, la presse bien elevée les qualifie de paranos, de suppôts de Huntignton, ou les accuse de propager la haine identitaire.

En revanche quand ce sont les gentilles associations et défenseurs patentés de la cause des banlieues qui pointent cette éventualité, la même presse désigne alors l'insuffisance des moyens et l'abandon des quartiers par les politiques, ou encore leur stigmatisation par la police.

Au demeurant la photo de Guéant en officier nazi est priceless, je la mettrais bien en avatar si ce n'était un peu provocateur.

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Une révolte des banlieues me parait fort possible, elle pourrait durer plusieurs semaines, de là à parler de guerre civile, c'est-à-dire d'embrasement et de contagion à la société toute entière, je n'y crois pas une seule seconde. Il y a la crise mais on n'est pas au Yemen ou en Egypte, l'écrasante majorité de la population a un toit, a de quoi manger sans problème, s'achète des vêtements et des écrans plats, et veut de la stabilité.

Donc bon…ça me parait un fantasme de gens de pays riches qui s'emmerdent et qui aimeraient bien que ça fighte un peu pour avoir des sensations fortes de temps en temps.

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il y a la crise mais on n'est pas au Yemen ou en Egypte, l'écrasante majorité de la population a un toit, a de quoi manger sans problème, s'achète des vêtements et des écrans plats, et veut de la stabilité.

ça ne veut strictement rien dire. Cette écrasante majorité risque justement de rester passive et de regarder les émeutes à la TV. C'est la minorité en colère qui pose problème, et à elle seule elle peut suffire à créer une guerre civile. La France c'est quand même le pays de mai 68.

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ça ne veut strictement rien dire. Cette écrasante majorité risque justement de rester passive et de regarder les émeutes à la TV. C'est la minorité en colère qui pose problème, et à elle seule elle peut suffire à créer une guerre civile. La France c'est quand même le pays de mai 68.

Une minorité de gens ne fait pas une guerre civile, des émeutes tout au plus, mais ça dure pas longtemps. Une guerre civile engage la plupart des secteurs de la société, des armes à feu, des bombardements etc…

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Une minorité de gens ne fait pas une guerre civile, des émeutes tout au plus, mais ça dure pas longtemps. Une guerre civile engage la plupart des secteurs de la société, des armes à feu, des bombardements etc…

L'autre jour j'ai vu l'excellent Valse avec bashir qui mettait en scène une scène de combat à Beyrouth, pendant laquelle les soldats israëliens essuyaient des tirs sous les yeux de la population locale qui observait la bataille depuis leurs balcons.

Les guerres modernes, ça peut prendre de drôles de formes.

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Une révolte des banlieues me parait fort possible, elle pourrait durer plusieurs semaines, de là à parler de guerre civile, c'est-à-dire d'embrasement et de contagion à la société toute entière, je n'y crois pas une seule seconde. Il y a la crise mais on n'est pas au Yemen ou en Egypte, l'écrasante majorité de la population a un toit, a de quoi manger sans problème, s'achète des vêtements et des écrans plats, et veut de la stabilité.

Donc bon…ça me parait un fantasme de gens de pays riches qui s'emmerdent et qui aimeraient bien que ça fighte un peu pour avoir des sensations fortes de temps en temps.

Là tout de suite, maintenant, bien sûr que non…Mais dans 4 ou 5 ans, voir plus, s'il y'a bien faillite de l'Etat, crise inflationniste, français ruinés et que les zozos de banlieue commencent à s'exciter voyant la décrépitude générale, ils pourraient bien être les victimes du retour de soufflet de la frustration colérique du petit peuple et de la mise au pas ordonnée par un populiste quelconque qui annoncera le grand retour à l'ordre.

Les graines du désordre sont bien là, le climat qui les fera pousser…pas encore ?

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Quand tu as des bombardements ou des kalachnikov sous tes fenêtres si.

Je n'ai pas de fenêtres car je vis dans un bunker.

Plus sérieusement, les guerres civiles sont en réalité très localisées autour de points stratégiques. Pour reprendre l'exemple de Beyrouth, ça a tapé sur les lignes de démarcation (cenre-ville) et dans quelques quartiers autour. Pendant ce temps, les gens continuaient à faire la fête dans les quartiers chauds, comme si de rien n'était.

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Plus sérieusement, les guerres civiles sont en réalité très localisées autour de points stratégiques. Pour reprendre l'exemple de Beyrouth, ça a tapé sur les lignes de démarcation (cenre-ville) et dans quelques quartiers autour. Pendant ce temps, les gens continuaient à faire la fête dans les quartiers chauds, comme si de rien n'était.

Oui ils devaient s'éclater…

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