Aller au contenu

Les cocus au balcon !


Messages recommandés

http://www.quebecoislibre.org/07/070617-3.htm

Il n’y a pas un mois que Nicolas Sarkozy a été élu président de la République et déjà les premiers déçus du nouveau régime se font entendre. Il ne fallait pourtant pas être grand clerc pour deviner qu’il n’avait jamais été dans les intentions du nouveau président de mener une politique libérale.

Et si d’aucuns ont pu me reprocher ma mauvaise foi flagrante, il faut qu’ils sachent – privilège de l’âge! – qu’elle s’appuie sur la litanie sans fin des promesses non tenues et des retournements de veste dont les gouvernants français ont toujours été coutumiers.

De Pompidou, as du mécano étato-industriel, à Chirac, socialiste masqué, en passant par Giscard, plus libertin que libéral, les représentants de la droite française ont toujours été plus étatistes et dirigistes que libéraux. Même si parfois leurs programmes, leurs propos et leurs engagements laissaient entendre le contraire.

En France, les mots ont le sens qu’on veut bien leur donner et les promesses, comme le rappelait cyniquement Charles Pasqua, n’engagent que ceux qui ont la faiblesse ou la bêtise de les prendre pour de l'argent comptant.

Pourquoi devrait-il en être autrement? A fortiori quand on sait que celui qui priva le même Pasqua de la mairie de Neuilly et lui succéda au conseil général des Hauts de Seine est un certain… Nicolas Sarkozy. Bon sang ne saurait mentir!

J’avais, dès avant l’élection, fait part de mon inquiétude quant à l’interventionnisme malsain du ministre de l’Économie qu’il fut durant quelques mois. La façon désinvolte avec laquelle il avait traité le dossier EDF, faisant ami-ami avec les représentants de la CGT, ne laissait rien augurer de positif pour qui se fait une certaine idée de l’économie. Être cul et chemise avec le syndicat le plus rétrograde de la planète n’était pas la meilleure garantie d’en finir avec les prébendes et les abus notoires qui ont fini par rendre ingouvernables nombre d’entreprises publiques.

Et d’ailleurs, dès son accession au pouvoir, des signaux peu rassurants pour ses électeurs ont été adressés à ceux dont on aurait pu penser qu’ils étaient désormais les ennemis de classe du nouveau régime. D’autant que le premier ministre lui-même avait rappelé dans un élan d’enthousiasme, vite douché au demeurant, que le message des Français était clair à cet égard et que par conséquent, on leur ferait rendre gorge. Mais voilà, la diatribe est une chose et la réalité en est une autre.

On se souvient qu’Alain Madelin, libéral proclamé et a priori sincère, avait été, en 1995, limogé de son poste éphémère de ministre des Finances pour avoir affirmé que le gouvernement auquel il appartenait n’avait pas été nommé pour faire plaisir aux fonctionnaires. Celui qui avait mis fin brutalement à ses fonctions, premier ministre de l’époque, se nommait… Alain Juppé.

Le même que l'on a retrouvé à un poste clé du gouvernement Sarkozy – avant que les électeurs bordelais ne le renvoient à ses chères études – et qui, avec Michèle Alliot-Marie, Jean-Louis Borloo ou Xavier Bertrand, sont au libéralisme ce que Jean-Paul II était au préservatif. Et encore, le propos est-il sans doute injurieux pour un pape qui a su faire montre de courage face aux dictatures des pays de l’Europe de l’est, ce qui n’a jamais été le cas de nos représentants fantoches.

François Hollande lui-même, socialiste archaïque s’il en est, et dont on sait aujourd’hui grâce à un livre à succès (c.f. La Femme Fatale) qu’il eût assez de lucidité pour tromper Ségolène Royal, n’avait pas hésité – en fin connaisseur! – à dire de Juppé, qu’il « incarnait physiquement l’impôt ». Moralement aussi, serait-on tenté d’ajouter!

Comme si ces nominations ne suffisaient pas à afficher la couleur, on apprit dans la foulée que l’inénarrable Raymond Soubie, ancien conseiller de Raymond Barre (dont les propos antisémites ont récemment défrayé la chronique), avait rejoint l’écurie présidentielle. Salué par la presse traditionnelle pour son onctuosité de prélat et son savoir-faire doucereux, autrement dit pour son immobilisme consensuel, Soubie a, nous dit-on, le profil qui rassure les syndicats. Syndicats avec lesquels il entretient depuis fort longtemps des relations harmonieuses pour ne pas dire incestueuses.

Archétype de ce que Pascal Salin, dans son excellent ouvrage Libéralisme (Odile Jacob) qualifie « d’entrepreneur nomenklaturiste » (« celui qui tire ses revenus des relations privilégiées qu’il entretient avec le pouvoir politique et le pouvoir administratif »), Soubie s’est constitué un joli patrimoine en revendant sa société de conseil à une multinationale du travail temporaire.

Honni par ses concurrents de jadis qui ne voyaient en lui qu’un « serpent venimeux » à la fourberie aussi implacable que légendaire, il est au contraire encensé par les syndicats qui apprécient son sens de la diplomatie et de la retenue. Dis-moi à qui tu plais et je te dirai qui tu es!

On lui doit d’avoir convaincu le nouveau président de renoncer à imposer le service minimum dans les transports. Les syndicats jubilent, qui n’en attendaient pas tant et qui savent dès lors qu’il suffit d’attendre, tapis dans l’ombre comme des bêtes sournoises, pour que sonne l’hallali. Car l’on sait en France, que pour eux, gagner du temps, c’est gagner tout court.

Songez que Ruth Richardson, ministre des Finances de Nouvelle-Zélande, n’a pas mis six semaines en 1991 pour supprimer le code du travail et avec lui… les syndicats! Cela fait rêver quand on sait en outre que cette seule mesure a permis de diviser par deux le taux de chômage dans les cinq années qui ont suivi.

Mais l’on vous dira que ce qui vaut pour un petit pays ne vaut pas pour la France. Et l’on vous dira d’ailleurs la même chose d’un grand pays comme les États-Unis ou d’un pays moyen comme l’Allemagne. En fait, la France est une exception économique qui ignore et surtout méprise les réussites et le courage des autres nations.

La palinodie a pris une tournure définitive avec les enseignants qui, reçus par le nouveau président, ont eu la confirmation que les quelques malheureuses heures de travail supplémentaires qui leur avaient été imposées pour venir en aide aux élèves en difficulté, seraient soit supprimées soit payées en sus d’un salaire déjà confortable pour le peu d’heures de présence qu’il requiert. De même, il n’auront plus l’obligation d’enseigner une seconde matière, mesure qui avait pour but d’alléger l’effectif des classes et de renforcer les options proposées aux élèves.

Cédant à un corporatisme égoïste, hypocrite et fallacieux, Sarkozy aura par ce seul geste ruiné le fondement même de sa campagne et l’ensemble des arguments qui la soutenaient.

Et en lieu et place de s’attaquer à la dépense publique et à la gabegie qui en découle, on préfère envisager la création d’une TVA sociale qui, contrairement à l’Allemagne, ne sera pas affectée à la réduction drastique du coût du travail mais à l’achat de la paix sociale.

On est donc en train de faire l’exacte contraire d’une politique libérale dont, seul, le choc salutaire aurait permis d’entrer dans un cycle vertueux et de réduire la dette, hydre multicéphale qui voit ses têtes se multiplier sans qu’on en coupe aucune.

Mais hormis quelques grincheux et cocus, la France est euphorique. Quatre cent députés de droite vont mener une politique de gauche! Que peut-on souhaiter de mieux? Et si l’on parle d’ouverture, c’est sans doute à propos des caisses de l’État.

Mais les vacances approchent, mieux, elles sont déjà là. Il n’y a donc pas lieu de s’affoler ou d’évoquer les sujets qui fâchent. On verra tout ça à la rentrée, à Pâques ou à la Trinité!

Et tant pis pour ceux qui n’avaient pas voté pour cela. Ils n’avaient qu’à savoir qu’en France, le cocu n’est plus seulement le personnage principal des comédies de boulevard mais aussi celui des bureaux de vote. Le principal étant, malgré tout, de continuer d’en rire!

Lien vers le commentaire

Moi ce que je constate c'est que pour l'instant il ne s'est encore rien passé - on a eu droit surtout à de grandes manoeuvres de relations publiques.

Attendons de voir ce que fera Sarko avant de juger. Nous savons déjà qu'il ne mènera pas une politique libérale mais on peut espérer qu'il réalisera certaines réformes indispensables.

Lien vers le commentaire
Free rider not free market

Jul 10th 2007

From the Economist Intelligence Unit ViewsWire

Nicolas Sarkozy wants a bigger budget deficit

EU leaders may soon rue their initial enthusiasm for France's hyperactive new President, Nicolas Sarkozy. He has shamelessly invited himself to the July 8th-9th summit of eurozone finance ministers (Ecofin) in Brussels, where he will attempt to backtrack from deficit reduction targets agreed by previous French governments, and will call for a stronger voice in how the European Central Bank (ECB) sets monetary policy.

Mr Sarkozy's main demand at the Ecofin meeting will be to delay for a further two years France's commitment to balance its budget by 2010, as agreed at an April meeting of euro finance ministers. Thus, a French pledge to cut its deficit to 1.8% of GDP in 2008 will fall away too. Instead, Mr Sarkozy wants to widen the deficit to 2.5%, and wants other eurozone members to endorse this.

In effect, Mr Sarkozy would be breaking revised eurozone rules aimed at deterring expansionary fiscal policies during an economic upswing. By demanding a stronger political voice in the way the ECB sets monetary policy he would also be calling into question the very independence of the ECB whose key purpose is to keep inflation low and deficits in check. This has irritated Germany in particular, one of the staunchest defenders of a strong anti-inflation monetary policy—and a main reason for keeping the ECB free of politics.

Mr Sarkozy is not the non-interventionist, liberal free-marketer he is often portrayed as in the media. He explicitly attacked the ECB for its tight monetary policy which he claims has strengthened the euro and strangled French exports. And at the end-June EU summit he successfully argued for the removal from the draft EU constitution preamble, mention of free-market competition.

Eurozone finance ministers and EU Commission officials are livid at this latest escapade for several reasons. First is the question of trust. By reneging on a deal to keep euro-area deficits on a downward trend, he undermines future good-faith negotiations and deters others from making painful concessions to get agreement. Second, his move is economically irresponsible. Euro consensus (and good economic practice) dictates that members do not loosen fiscal policy during an economic boom, so as to allow greater spending flexibility in a downturn. Mr Sarkozy's move elicits a sense of déjà vu. In 1999, the Jospin government had boosted spending during good times, providing little room for fiscal stabilisers to work when the downturn came.

Of course, France was not the only such offender back then. Germany and Italy too breached agreed fiscal limits (and without serious sanction), and the cumulative impact had been to undermine the credibility of the entire euro arrangement. But Germany has since worked hard to reign in its deficits, and the eurozone has clawed back much of its lost credibility in the eyes of financial markets. Mr Sarkozy's actions will also set a poor example for smaller and prospective, eurozone members, who may conclude either that the rules are not so firmly fixed, or that they only apply to the smaller members.

Just say "Non"

The ECB and other eurozone members are in no mood to roll over. Unlike previous periods of profligacy among eurozone member states, France is alone this time. Its critics give little credence to claims in Paris that the strong euro is undermining French exports, pointing instead to France's deteriorating competitiveness and indulgent labour laws; Germany, after all, is enjoying a strong export boom despite the high euro.

But peer pressure may not be sufficient. Mr Sarkozy's proposed tax cuts for business—aimed at stimulating employment and investment—which lie at the heart of Mr Sarkozy's economic reform program, may depend in part on how much leeway he can obtain from Ecofin and the ECB. Even if the stimulus does raise growth rates in the medium term, Mr Sarkozy will still needs to cover the shortfall in the short-run, and would undoubtedly prefer the eurozone rather than the French voter to take the strain. However, it is just such inducements that ECB independence is designed to restrain.

Moreover, if Mr Sarkozy gets his way, it may become harder to resist demands from other high-spending finance ministers who plead a special case. Mr Sarkozy may be just testing the waters, and could yet back down. More likely, he will be confrontational. He cannot go far wrong politically at home by picking a fight with the EU compatriots, even one that loses him friends abroad.

http://www.economist.com/daily/news/displa…tory_id=9464702

Lien vers le commentaire

Quelqu'un sait qui est le dénommé Patrick Bonney qui écrit depuis quelques mois sur le site du QL ?

Ses articles sont bien foutus, pertinents, et il sévirait en Belgique.

Si ça se confirme, je l'aurais bien eu profond… Très profond….

Bah, tu l'aurais eu encore plus profond avec la pétasse, …

Lien vers le commentaire
Quelqu'un sait qui est le dénommé Patrick Bonney qui écrit depuis quelques mois sur le site du QL ?

Ses articles sont bien foutus, pertinents, et il sévirait en Belgique.

Tiens, les articles de ce Bonney, à l'inverse de toi, commencent à me courir quelque part…

Mis à part une remise au goût du jour intéressante de Jacques Chardonne, je ne vois dans ses textes qu'un côté atrabilaire et Léon Bloy de pacotille…

Lien vers le commentaire
Moi ce que je constate c'est que pour l'instant il ne s'est encore rien passé - on a eu droit surtout à de grandes manoeuvres de relations publiques.

C'est bien le problème. Sarkozy devrait arrêter de songer à gagner et commencer à gouverner.

Lien vers le commentaire
Moi ce que je constate c'est que pour l'instant il ne s'est encore rien passé - on a eu droit surtout à de grandes manoeuvres de relations publiques.

Attendons de voir ce que fera Sarko avant de juger. Nous savons déjà qu'il ne mènera pas une politique libérale mais on peut espérer qu'il réalisera certaines réformes indispensables.

On peut rêver :icon_up:

Pour l'instant, on a la réforme(tte) de l'université avortée avant même d'être contestée, la loi sur le service minimum qui se réduit comme peau de chagrin tous les jours et autres joyeusetés. C'est plus de l'espoir qu'il faut là mais Sainte Rita

Bah, tu l'aurais eu encore plus profond avec la pétasse, …

Et oui malheureusement…

Lien vers le commentaire
Tiens, les articles de ce Bonney, à l'inverse de toi, commencent à me courir quelque part…

Mis à part une remise au goût du jour intéressante de Jacques Chardonne, je ne vois dans ses textes qu'un côté atrabilaire et Léon Bloy de pacotille…

C'est la littérature à l'estomac, mais après curetage du tuyau digestif. Autrement dit, c'est en effet assez vide.

Lien vers le commentaire

J'ai du mal à comprendre tous les discours fustigeant déjà Sarko le socialiste. Je vois difficilement comment on peut faire le bilan de cinq ans de présidence au bout de deux mois passés à l'Elysée… Je ne dis pas que Sarkozy réussira (j'en sais rien), mais dans l'état actuel des choses, tout est possible, à condition bien sûr de ne pas voir en lui un libéral intransigeant mais simplement un homme capable de mener des réformes indispensables.

Sur le reste, j'aurais tendance à penser que le dialogue n'est pas forcément une mauvaise chose : qu'on le veuille ou non, Sarkozy n'est pas un magicien omnipotent et s'il veut éviter une paralysie du pays, il lui est impératif de mettre de l'eau dans son vin. Ce peut être néfaste, lorsque les "bonnes" réformes ne vont pas assez loin, mais ce peut également être bénéfique lorsque de "mauvaises" réformes sont à prévoir (je pense notamment aux franchises médicales…)

Lien vers le commentaire
J'ai du mal à comprendre tous les discours fustigeant déjà Sarko le socialiste. Je vois difficilement comment on peut faire le bilan de cinq ans de présidence au bout de deux mois passés à l'Elysée…

Plutôt d'accord avec toi.

Je ne dis pas que Sarkozy réussira (j'en sais rien), mais dans l'état actuel des choses, tout est possible

N'avait-il pas d'ailleurs annoncé la couleur ? "Ensemble, tout est possible" :icon_up:

Lien vers le commentaire
mais ce peut également être bénéfique lorsque de "mauvaises" réformes sont à prévoir (je pense notamment aux franchises médicales…)

La franchise médicale n'est pas une mauvaise chose en soi, d'ailleurs, je gage qu'un certain nombre de compagnies privées faisant de l'assurance maladie dite au premier euro pratiquent déjà la chose. Là où le bât blesse en ce qui concerne notre beau pays, c'est que nous sommes pieds et poings liés à un système dont nous sommes captifs.

Lien vers le commentaire
La franchise médicale n'est pas une mauvaise chose en soi, d'ailleurs, je gage qu'un certain nombre de compagnies privées faisant de l'assurance maladie dite au premier euro pratiquent déjà la chose. Là où le bât blesse en ce qui concerne notre beau pays, c'est que nous sommes pieds et poings liés à un système dont nous sommes captifs.

Bah disons que dans le système actuel, la franchise ne règlera en aucun cas le dérapage des dépenses (puis la notion de "responsabilisation du patient" ne rime pas à grand chose) mais l'on sera par contre encore plus mal remboursé.

Lien vers le commentaire
Bah disons que dans le système actuel, la franchise ne réglera en aucun cas le dérapage des dépenses (puis la notion de "responsabilisation du patient" ne rime pas à grand chose) mais l'on sera par contre encore plus mal remboursé.

Le gouvernement est pieds et poings liés. Il est prisonnier d'un système imbécile mais qui a l'heur de plaire aux gogos car il donne l'illusion de la gratuité au même titre que l'école publique (cause principale du dérapage des dépenses). Annoncer son abandon pour se diriger vers un système d'assurance maladie privé et concurrentiel c'est se flinguer politiquement et condamner le gouvernement à une mort certaine. De fait Sarkozy est obligé d'user des recettes déjà éprouvées en matière de rafistolage.

Tant que l'opinion ne sera pas favorable à un tel passage, il sera vain d'espérer. Or, force est de constater que les forces de blocage sont nombreuses. Il suffit de voir à quel point le combat de Reichman est anecdotique et confidentiel au niveau des média.

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...