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"No Kid" par Corinne Maier


climax

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Le moutard lui est monté au nez

DE MUELENAERE,MICHEL

mercredi 25 juillet 2007, 11:40

Après « Bonjour Paresse », Corinne Maier malmène Sa Majesté Bébé.

« Enfanter n'est pas une obligation », clame-t-elle. Son pamphlet dénonce la pression sociale ambiante. Le livre a fait grand bruit dans la presse française où l'on adooooore les éradicateurs de symboles. Certains courageux y ont décelé les signes d'une tendance, un mouvement de pensée voire – soyons fous – une nouvelle idéologie. No Kid, le nouveau livre de Corinne Maier, promet sans doute de devenir un phénomène de librairie, à défaut avouons-le de mettre la pensée postmoderne cul par-dessus tête.

Le public potentiel est substantiel. En Belgique, on compterait près d'un million de couples sans enfants. Et, selon les statistiques officielles, près de 1,5 million de personnes isolées sans progéniture. Ce marché-là pourrait être séduit par les quarante raisons de ne pas avoir d'enfant développée par Corinne Maier. Celle-ci avait déjà fait abondamment parler d'elle, devenant la vache à lait de son éditeur avec un précédent brûlot, Bonjour Paresse, où elle évoque « l'art et la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise ». Du travail, au fruit du travail il n'y avait qu'un pas.

No Kid est écrit comme on s'inflige un bon lavement, comme on vomit par-dessus le bastingage, comme un enfant vocifère « pipi-caca-boudin-prout ». Ça ne va pas très loin mais ça dégage. Qu'on se le dise donc, les enfants ça fait mal au début. Ensuite c'est sale, ça pue, ça coûte cher, c'est nul, c'est ingrat, c'est dangereux. Qualités qu'ils partagent, oserait-on dire, avec les vieux, les adultes, les chiens, les furets et les tortues. Tout parent un peu sensé reconnaîtra en effet qu'engendrer et assumer le service après-vente ce n'est pas de tout repos. C'est même parfois franchement galère et il y a des jours où l'on regrette que la garantie de reprise ne s'applique pas pendant deux décennies au moins.

Un point pour Maier, inspirée par le mouvement Childfree né aux Etats-Unis : sa charge contre les bien pensants et les bataillons toujours plus nombreux de la police de la pensée, les amateurs du « fais ceci, fais cela », est une entreprise aussi saine qu'une louche de gin sur une plaie ouverte. Au fil des pages, quelques observations fleurent bon le vécu coco.

« On répète aux parents qu'ils doivent “éveiller” leur enfant dès son plus jeune âge. Il convient de converser avec lui, de s'exclamer “bravo” quand il babille, de le faire jouer, de lui lire des livres dès le plus jeune âge, de lui chanter des chansons en faisant “ainsi font” avec les mains, de transformer le moment du repas en “un moment convivial et agréable”, d'exprimer de la joie et de l'intérêt devant la résonance d'un rot, le contenu d'une couche. Pour réussir une telle performance, il faut soit être idiot soit se gaver de Prozac. Voir ses parents faire les guignols à longueur de journée rend-il les enfants intelligents ? J'ai des doutes ».

En ce bas monde, il y a des choses qui méritent un courageux détricotage : c'est l'enfant qui donne un sens à l'existence, toute femme doit éprouver le désir d'enfanter et du plaisir à accoucher, toute mère doit allaiter, il y a une bonne et une mauvaise éducation Autant de trous noirs à idées reçues. Autant d'occasions de chuchotis, de sourcils froncés ou de remarques acides entre amis ou entre parents. Citant régulièrement Freud à la barre, l'auteure – mère elle-même, précisons-le – conclut qu'« éduquer est une mission toujours vouée à l'échec, parce que vouloir le bien ou le bonheur de l'autre fait des ravages ». Le dialogue parents-enfants, c'est « le dîner de cons tous les jours ».

Bien entendu, dans son emportement Maier n'évite pas de tomber dans l'outrance totale et la mauvaise foi crasse. « En fait, la lecture est la meilleure ennemie de la réussite. Le malentendu est total : les enfants qui aiment vraiment lire deviennent des barjots. Souvent les enfants qui aiment bien lire deviennent juste des supplétifs de l'intelligence, des intermittents de la culture, des grouillots d'édition, des bibliothécaires ou des pigistes mal payés et mal considérés ».

L'argument qui tue ne transparaît qu'en seconde moitié de l'ouvrage. En réalité, l'enfant est à la fois l'outil du contrôle social et l'héritier de l'ordre établi, le cheval de Troie du capitalisme et le moyen de maintenir les femmes dans les liens d'une sujétion millénaire :icon_up: . « Avoir un enfant dans un pays riche est un acte non citoyen », affirme Corinne Maier. :doigt: Ah, il s'agissait donc d'un ouvrage politique ! « “Ne paistes”, de tous les pays, mes sœurs, mes frères d'armes, restons désunis, sceptiques et, si possible, sans descendance. » Si c'est pas un projet d'avenir, ça.

En cliquant sur ce lien, vous comprendrez pourquoi personne n'aura envie de faire des enfants à Mme Maier.

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Beauvoir a dit tout ça bien avant elle et avec plus de talent.

… on m'avait filé Beauvoir à lire quand j'étais gosse, j'ai rendu le livre après 10 pages tellement je la trouvais insupportable.

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Vu la mentalité, je ne vais lui reprocher de ne pas se reproduire, prions pour que les décroissants et autres gauchistes fassent de même !

(et nous multiplions-nous comme des petits pains :icon_up: )

Dans le même genre, en pire, http://en.wikipedia.org/wiki/Voluntary_Hum…nction_Movement

Le cas extrême ou l'homme n'est plus la mesure de la moralité mais tout le reste l'est.

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C'est pire que je croyais, en fait cette cruche est constamment en train de dépeindre une pauvre classe moyenne constituée de pauvres benêts dépourvus d'autonomie et de sens critique; victimes du diktat de la "société". (décidément le mot société est à bannir, elle a trop bon dos la société). Cela dit si elle avait voulu être véritablement cohérente et subversive; au lieu de se cacher derrière un humour facile; elle aurait abandonné ses enfants ou les louer ou les vendre sur ebay; pour aller au bout de sa connerie. Comme ça elle aurait été trainée en justice par les services sociaux, et aurait eu l'occasion de prétendre au titre de martyr de "la société".

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C'est pire que je croyais, en fait cette cruche est constamment en train de dépeindre une pauvre classe moyenne constituée de pauvres benêts dépourvus d'autonomie et de sens critique; victimes du diktat de la "société". (décidément le mot société est à bannir, elle a trop bon dos la société).

Ca ça commence à sérieusement me courir sur le haricot, et c'est typique de l'intello gauchiste (quoique ça arrive aussi chez certains libéraux).

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Beau tissu de conneries apparemment. Ceci dit, l'impulsion de de départ, je la comprends. J'en ai franchement marre que les gens nous demandent "quand allez-vous faire un enfant" et soient outrés voire insultants quand on déclare qu'on n'est pas sûrs d'en vouloir.

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Beau tissu de conneries apparemment. Ceci dit, l'impulsion de de départ, je la comprends. J'en ai franchement marre que les gens nous demandent "quand allez-vous faire un enfant" et soient outrés voire insultants quand on déclare qu'on n'est pas sûrs d'en vouloir.

Pour une femme, c'est quand même un peu bizarre, il faut bien l'avouer.

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Pour une femme, c'est quand même un peu bizarre, il faut bien l'avouer.

C'est inhabituel, certes. Que ça provoque une certaine surprise, ok. Mais qu'on se fasse traiter de tous les noms, ça ça me les casse. Le mieux qu'on a, c'est parfois une sorte de condescendance. Vachement sympa.

Je connais plein de gens qui font des trucs beaucoup plus cons que ne pas faire d'enfants, et on ne leur dit rien…

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… on m'avait filé Beauvoir à lire quand j'étais gosse, j'ai rendu le livre après 10 pages tellement je la trouvais insupportable.

Tiens, j'ai lu son premier roman, "L'Invitée", pas trop mal, assez kitsch et daté, et qui raconte les déboires de jeunes tourmentés à Saint-Germain-des-Prés dans les années 40.

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J'en ai franchement marre que les gens nous demandent "quand allez-vous faire un enfant" et soient outrés voire insultants quand on déclare qu'on n'est pas sûrs d'en vouloir.

Surtout que vous n'êtes pas dans une tranche d'âge critique (ie vous avez le temps).

C'est vrai que les femmes qui déclarent ne pas vouloir d'enfant sont marginalisée, à entendre certains individus, on est femme quand on est mère.

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Pour une femme, c'est quand même un peu bizarre, il faut bien l'avouer.

Et pourtant ça arrive …

En tout cas les hommes sont moins choqués qu'une femme ne veuille pas d'enfant que les autres femmes.

Les femmes croient souvent que quand tu ne veux pas d'enfant, tu méprises les mères.

Le simple fait d'exprimer ton choix (ce que je ne fais, en règle générale que quand on me pose la question du "et vous c'est pour quand?") reviens à critiquer leur choix à elles.

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Surtout que vous n'êtes pas dans une tranche d'âge critique (ie vous avez le temps).

J'ai l'impression qu'il y a une nouvelle forme de panique qui s'installe en la matière (distillée entre autre par les magazines féminins)./

Plus tu attends longtemps plus tu prend des risques, tu dois vraiment faire un premier bébé avant 30 ans sinon ça devient vraiment tard …

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…tu dois vraiment faire un premier bébé avant 30 ans sinon ça devient vraiment tard …

C'est pas faux. :icon_up: Sérieusement, plus tu attends, plus ce sera difficile d'en avoir dans un âge avancé (a fortiori si c'est le premier). Et surtout, avoir un enfant qui a 40 ans de moins que toi, c'est pas le top du point de vue éducation de l'enfant et partage avec lui des choses de la vie.

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Au reste elle n'a pas tout à fait tort…

:icon_up: allez, vas-y. Toi aussi tu as peur d'avoir du caca sur les mains ?

Beau tissu de conneries apparemment. Ceci dit, l'impulsion de de départ, je la comprends. J'en ai franchement marre que les gens nous demandent "quand allez-vous faire un enfant" et soient outrés voire insultants quand on déclare qu'on n'est pas sûrs d'en vouloir.

Bon, c'est évidemment tout à fait déplacé d'en faire tout un plat mais d'un autre coté, c'est vrai que c'est surprenant des gens qui ne veulent pas d'enfant par principe. Y en a bcp qui n'en font pas parce que pas l'occasion, pas prets, etc. mais par principe, c'est un peu bizarre.

Maintenant, chacun sa vie…

J'ai l'impression qu'il y a une nouvelle forme de panique qui s'installe en la matière (distillée entre autre par les magazines féminins)./

Plus tu attends longtemps plus tu prend des risques, tu dois vraiment faire un premier bébé avant 30 ans sinon ça devient vraiment tard …

ben, c'est un peu vrai. Pour le premier, ca va encore mais pour les suivants, ca devient tard…

C'est pas faux. :doigt: Sérieusement, plus tu attends, plus ce sera difficile d'en avoir dans un âge avancé (a fortiori si c'est le premier). Et surtout, avoir un enfant qui a 40 ans de moins que toi, c'est pas le top du point de vue éducation de l'enfant et partage avec lui des choses de la vie.

C'est surtout dur pour les parents qui doivent se remettre au foot à 40/45 ans…. :warez:

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