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Pour en finir avec la repentance coloniale


Matthieu_LC

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Cela est vrai pour des aspects aussi fondamentaux que la sécurité publique, le droit et l'ordre ; l'Afrique noire n'avait pas inventé la roue, et avant l'arrivée des Occidentaux les transports y étaient presque totalement effectués par des porteurs ; il n'y avait pas de transport mécanique, de routes, de chemins de fer, de ports faits de main d'homme ; pas d'application de la science et de la technologie à l'activité économique ; pas de villes avec d'importants bâtiments, de l'eau propre et des égouts ; pas de service public de santé, d'hôpitaux, de lutte contre les maladies endémiques et épidémiques ; pas de formation scolaire. Tous ces éléments de progrès furent le fruit de contacts commerciaux pacifiques.

C'est vraiment n'importe quoi : ces éléments de progrès furent le fruit d'une politique de conquête coloniale. On pourrait faire remarquer que les équipements datent avant tout de la fin de la période coloniale : ce furent le fait en grande partie d'investissements publics réalisés pour des raisons politiques (maintenir la présence coloniale de plus en plus contestée) alors que les investissements privés étaient en net recul (pour la même raison : la colonisation paraissait condamnée). Les routes et chemins de fer furent réalisées souvent dans le cadre du travail forcé (ce qui n'a rien de très louable ni de très pacifique). On pourrait ajouter que les infrastructures de transport avaient essentiellement pour but d'acheminer les produits de splantations coloniales ou des exploitations minières vers les ports de la côte pour les expédier dans les métropoles.

Critiquer un certain discours, d'accord mais pas au point de présenter une image irénique de la colonisation.

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Je me suis fait agresser verbalement hier dans un bistrot

(…)

nul doute que le discours victimaire des Français sur la colonisation alimente ce genre de réactions.

Tu es donc toi aussi une victime du discours victimaire !

Drôle de langage pour un libéral.

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Jusqu'à une époque aussi tardive que la moitié du XIX siècle, l'Afrique noire n'eut même pas les plus simples ingrédients de la vie sociale et économique moderne. Ce furent les Occidentaux qui les apportèrent depuis une centaine d'années. Cela est vrai pour des aspects aussi fondamentaux que la sécurité publique, le droit et l'ordre ; l'Afrique noire n'avait pas inventé la roue, et avant l'arrivée des Occidentaux les transports y étaient presque totalement effectués par des porteurs ; il n'y avait pas de transport mécanique, de routes, de chemins de fer, de ports faits de main d'homme ; pas d'application de la science et de la technologie à l'activité économique ; pas de villes avec d'importants bâtiments, de l'eau propre et des égouts ; pas de service public de santé, d'hôpitaux, de lutte contre les maladies endémiques et épidémiques ; pas de formation scolaire. Tous ces éléments de progrès furent le fruit de contacts commerciaux pacifiques. Ces contacts facilitèrent aussi l'élimination de la traite des esclaves à travers l'Atlantique, la suppression virtuelle de celle qui allait d'Afrique au Moyen-Orient, et même la disparition de l'esclavage à l'intérieur de l'Afrique.

Il y a une part de vérité dans ce passage : sur le plan matériel le contact ( pacifique ou non) avec l'europe a été la cause de progrès mais il a en même temps tendance à exagérer la différence entre le point de départ et le point d'arrivée.

Sur le point de départ : "pas de ville avec d'importants bâtiments". Qu'en est-il de tombouctou ? Et il y a de nombreux autres exemples d'urbanisme en afrique.

Dans les grands empires sahéliens ( Ganha, Mali, Songhaï)

En Ethiopie.

Dans la partie sud :

Empire Kongo

Great Zimbabwe.

Je ne sais pas quelle importance avait cet urbanisme, mais l'afrique ne se résume pas au village.

Sur le point d'arrivée. A titre d'exemple, en afrique occidentale française, à la veille des indépendances 15 % des enfants étaient scolarisés en école primaire. On pourra parler de progès mais il est inutile d'éxagérer son importance.

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Invité jabial

Mon expérience d'agression la plus bizarre est la fois où je me suis fait insulter dans le bus par un parfait inconnu visiblement pas très cohérent. Il avait probablement bu.

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Mon expérience d'agression la plus bizarre est la fois où je me suis fait insulter dans le bus par un parfait inconnu visiblement pas très cohérent. Il avait probablement bu.

Ca m'était arrivé dans le RER, un soir, il y a quelques années. Il n'était pas dans son état normal (drogue, médicaments, ou délire psychotique) et m'a pris pour le Diable parce que j'étais habillé en noir. Il m'a même menacé physiquement, et je n'en menais pas très large.

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Ah bon? Les agressions verbales, ça n'existe pas?

Je ne nie pas la réalité de ton agression, je nie qu'elle soit le résultat d'un discours général sur la colonisation. Dans l'absolu, tu as rencontré un imbécile, voilà tout, je ne vois pas pourquoi il faudrait chercher des causes collectives à cette réalité.

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Je ne nie pas la réalité de ton agression, je nie qu'elle soit le résultat d'un discours général sur la colonisation. Dans l'absolu, tu as rencontré un imbécile, voilà tout, je ne vois pas pourquoi il faudrait chercher des causes collectives à cette réalité.

Bien vu :icon_up:

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  • 1 month later...

avez vous lu cet article de Jacques Marseille dans le dernier Point ?

http://www.lepoint.fr/content/debats/article?id=214492

La France doit exiger des excuses de l'Italie

13/12/2007 - Jacques Marseille - © Le Point - N°1839

A l'heure où le gouvernement algérien exige des « excuses » de la France pour les crimes imputés à la colonisation, il est temps que la France se libère enfin du poids qui l'étouffe depuis plus de deux mille ans… et exige à son tour de l'Italie des excuses pour les crimes perpétrés par César et ses légions contre nos ancêtres les Gaulois.

En effet, si la conquête romaine, comme la conquête française de l'Algérie, a fait bénéficier notre pays de certains bienfaits, elle l'a fait au prix de massacres et d'asservissements dont il n'est pas illégitime de rappeler les manifestations les plus cruelles.

Il faut tout d'abord souligner que la Gaule était au moment de l'agression italienne un pays de cocagne. Loin d'être un ensemble de villages repliés sur eux-mêmes-contrairement à ce que veut montrer Astérix-, les campagnes de la Gaule étaient densément peuplées. Loin d'être de féroces éleveurs de troupeaux habitant dans de misérables huttes au milieu des forêts, nos ancêtres étaient les acteurs éclairés d'une économie en plein développement qui a permis une expansion démographique sans précédent. A la veille de sa conquête par les colonisateurs italiens, la Gaule comptait sans doute 8 millions d'habitants. Techniciens habiles et artisans réputés, les Gaulois produisaient en série le verre plat utilisé pour les fenêtres, les vases à boire, les bouteilles trapues, les gobelets, les vases à parfum, les gallicæ (grosses galoches à semelles épaisses) et les chariots qui s'exportaient dans l'ensemble du monde méditerranéen. Exploité activement dans le Limousin, l'or excitait l'imagination et la convoitise des étrangers. Dans les villes qui se multipliaient, les techniques ne différaient pas de celles utilisées dans ce qu'on appelait alors le monde « civilisé ».

C'est ce pays prospère à la culture originale que va conquérir le colonisateur italien (c'est-à-dire romain) au prix de méthodes qui sont autant de violations des droits de l'homme. Pour s'emparer de sa proie, au mépris des conventions internationales, Jules César multiplie des campagnes terroristes qui en font, plus que Napoléon ou le père Bugeaud, celui dont Hitler a certainement dû s'inspirer. Outre les 600 000 ou 700 000 tués-soit le dixième de la population que comptait alors la Gaule indépendante !-, César s'est livré à de véritables opérations d'extermination, comme celles dont furent victimes, en 53 avant J.-C., les Eburons. Ces « ancêtres » des Belges s'étant révoltés, César voulut, écrit-il lui-même, « anéantir leur race et leur nom même », une définition avouée de ce qu'on nomme aujourd'hui un génocide. En-52, excédé par la résistance des habitants d'Avaricum (Bourges), il se livre à un carnage qui témoigne d'une véritable folie meurtrière. Seuls 800 habitants sur 40 000 en réchappèrent. En-46, lorsqu'il fait étrangler Vercingétorix à Rome, il bafoue sans vergogne la future convention de Genève de 1929 sur le traitement des prisonniers de guerre. Enfin, en imposant à la Gaule leur langue, leur religion et leur culture, les Italiens se livrent à un véritable génocide culturel. Imaginons ce que serait aujourd'hui une France celtisée où la langue anglaise et le tempérament irlandais s'allieraient pour faire de notre pays un des champions de la mondialisation. C'est tout ce potentiel de croissance que les Romains ont brisé et dont les Italiens devraient s'excuser lors de la prochaine visite officielle de leur président du Conseil en France.

Ridicule et grotesque, pensez-vous ? Evidemment ! Comme l'est l'exigence du gouvernement algérien. Comme le grand historien Marc Bloch le rappelait, la compréhension du présent repose sur la connaissance du passé et non pas sur son instrumentalisation. Comprendre le passé, c'est se demander pourquoi, de Victor Hugo à Zola et de Jaurès à Maupassant, personne ou presque n'a remis en question les principes de la colonisation française. Qui condamnerait Jaurès d'avoir osé proclamer en 1903 à la Chambre des députés : « […] la France a d'autant le droit de prolonger au Maroc son action économique et morale qu'en dehors de toute entreprise, de toute violence militaire, la civilisation qu'elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l'état présent du régime marocain » ?

On le voit, Nicolas Sarkozy a fait beaucoup et peut-être trop pour « excuser » les méfaits du système colonial français en Algérie. En fait, si les Algériens voulaient trouver des réponses à leur mal-développement, ils devraient surtout exiger des excuses de ceux qui les gouvernent depuis l'indépendance. Si l'Algérie est aujourd'hui un pays riche peuplé par des pauvres, elle le doit surtout aux gaspillages, aux erreurs de gestion et à la corruption qui gangrènent sa classe politique. En 1962, le PIB par habitant était en Algérie de 1 433 dollars (de 1990). En Tunisie, autre pays soumis au système colonial français, il s'élevait à 1 379 dollars. Quarante ans plus tard, il est de 2 813 dollars en Algérie et de 4 710 dollars en Tunisie, qui ne possède pourtant ni gaz ni pétrole. Est-ce la colonisation qui est responsable d'un tel décalage ?

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:icon_up:

De toute façon ce sont juste des petits mots entre gouvernements, alors franchement : qu'ils aient lieu ou pas, ça ne changera rien à nos vies.

Sauf si ces mêmes gouvernements décident de "dédommager" financièrement d'autres gouvernements, avec nos sous.

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