Aller au contenu

Jésuitisme catholique contre jésuitisme de gauche


Cochon

Messages recommandés

Invité jabial

Dans l'autre camp? Quoi, c'étaient des franquistes? Je n'ai pas lu ça dans l'article que tu cites. Le coeur de cible des crimes franquistes n'étant pas vraiment le clergé catholique, il est plutôt logique que lorsque l'Eglise rend hommage à ses martyrs, il se trouve que ce soient des victimes de l'autre camp.

Lien vers le commentaire
Dans l'autre camp? Quoi, c'étaient des franquistes? Je n'ai pas lu ça dans l'article que tu cites. Le coeur de cible des crimes franquistes n'étant pas vraiment le clergé catholique, il est plutôt logique que lorsque l'Eglise rend hommage à ses martyrs, il se trouve que ce soient des victimes de l'autre camp.

Il est vrai que les prêtres basques massacrés en nombre par les franquistes n'ont pas droit aux hommages… L'église catholique est vraiment d'une hypocrisie et d'un jésuitisme qui le disputent à Zapatero.

Lien vers le commentaire
N'importe quoi…

Pourtant, Mauriac et Bernanos eux-mêmes en furent choqués et le nationalisme basque (PNV en tête) était démocrate-chrétien pendant la guerre civile… Une victime républicaine devrait chagriner autant qu'une victime franquiste, mais manifestement ni Benoit XVI dans sa grande charité chrétienne ni Zapatero dans son grand humanisme socialiste ne sont capables d'une telle position.

Lien vers le commentaire
Invité jabial
Il est vrai que les prêtres basques massacrés en nombre par les franquistes n'ont pas droit aux hommages… L'église catholique est vraiment d'une hypocrisie et d'un jésuitisme qui le disputent à Zapatero.

Avant de porter ce type d'accusations, j'aimerais savoir ce qu'il en est précisément. Je m'interroge sur le fait que tu te sois embarrassé ou non de ce genre de précautions.

Pourtant, Mauriac et Bernanos eux-mêmes en furent choqués et le nationalisme basque (PNV en tête) était démocrate-chrétien pendant la guerre civile… Une victime républicaine devrait chagriner autant qu'une victime franquiste, mais manifestement ni Benoit XVI dans sa grande charité chrétienne ni Zapatero dans son grand humanisme socialiste ne sont capables d'une telle position.

Sauf erreur de ma part, le procès a commencé en 87… Si ça se trouve, il y en a un autre pour tes prêtres basques.

Lien vers le commentaire
Avant de porter ce type d'accusations, j'aimerais savoir ce qu'il en est précisément. Je m'interroge sur le fait que tu te sois embarrassé ou non de ce genre de précautions.

Cf l'article cité plus haut. Pour les articles de François Mauriac, se reporter au très bon ouvrage d'un communiste bien connu, René Rémond, Les crises du catholicisme français dans les années trente.

Le pays basque est la seule zone républicaine où l'église catholique n'a pas été visée par l'anticléricalisme sanguinaire des républicains et de la gauche. Les franquistes ont remercié les prêtres basques en les massacrant systématiquement.

EDIT: les massacres de prêtres basques ont été extra-judiciaires: ils ont accompagné la conquête du pays basque par les franquistes et ce dans un silence assourdissant de l'église catholique espagnole (pourtant plus prolixe pour la déclaration du 1er juillet 1937 en faveur de Franco). Soit dit en passant, cette monumentale hypocrisie des catholiques espagnols explique le virage marxiste et laïcard du nationalisme basque, en rupture avec Sabino Arana et le PNV traditionnel.

Lien vers le commentaire
Il est vrai que les prêtres basques massacrés en nombre par les franquistes n'ont pas droit aux hommages… L'église catholique est vraiment d'une hypocrisie et d'un jésuitisme qui le disputent à Zapatero.

C'est ce qu'on appelle une "culture war". Pas la peine de pleurnicher.

S'il y a quelque chose qui me gène dans cette histoire, c'est plutôt les guillemets de l'AFP à propos des martyrs, comme si, quelque part, le fait d'être fusillé sans raison était justifiable ou du moins compréhensible selon la personnalité des fusilleurs et des fusillés. Il y a ça, aussi:

Le journal en ligne américain National Catholic Reporter a relevé dans la liste le nom du religieux Gabino Olaso Zabala, qui se serait rendu coupable de tortures alors qu'il était missionnaire aux Philippines.

Bon, c'est au conditionnel, mais quelqu'un aurait-il des sources indépendantes (le National Catholic est un organe catho de gauche)?

Lien vers le commentaire

Golias nous parle:

http://golias-editions.fr/spip.php?article1692

Amusant de voir un site catholique (enfin…) sinon justifier, du moins excuser l'assassinat de membres du clergé - enfin, certains de ses membres:

L’assassinat de Don Saturnino ne fut pas un acte planifié, consenti, par le gouvernement de la République, mais une réponse incontrôlée, la haine semée durant des décennies, lorsque la misère absolue est face à un pouvoir exercé au nom du Christ. (…)
Lien vers le commentaire
C'est ce qu'on appelle une "culture war". Pas la peine de pleurnicher.

S'il y a quelque chose qui me gène dans cette histoire, c'est plutôt les guillemets de l'AFP à propos des martyrs, comme si, quelque part, le fait d'être fusillé sans raison était justifiable ou du moins compréhensible selon la personnalité des fusilleurs et des fusillés. Il y a ça, aussi:

Tout à fait. Je dis simplement que l'habitude de célébrer les "bons" morts (républicains pour la gauche, catholiques pour la droite et l'église) ne cadre pas vraiment avec une approche humaniste, d'autant qu'historiquement les choses sont plus complexes (les républicains se sont massacrés entre eux, tous les catholiques n'étaient pas franquistes, etc..). C'est, effectivement, une culture de… guerre.

Golias nous parle:

http://golias-editions.fr/spip.php?article1692

Amusant de voir un site catholique (enfin…) sinon justifier, du moins excuser l'assassinat de membres du clergé - enfin, certains de ses membres:

Et en plus Golias ment assez médiocrement: les témoignages de l'époque montrent que le gouvernement républicain basque a interdit toute attaque contre l'église et que cela a marché dans sa zone d'autorité.

Lien vers le commentaire
Pourtant, Mauriac et Bernanos eux-mêmes en furent choqués

C'a du être horrible alors.

C'est ce qu'on appelle une "culture war". Pas la peine de pleurnicher.

Il ne pleurniche pas, il y a participe.

Je parie qu'il est membre d'une loge du GOF.

Lien vers le commentaire
Supposons que je le sois, ça vous gêne?

Oui, parce que je n'aime pas les sociétés secrètes antireligieuses et anti-civilisation. Ce qui explique par ailleurs que les (rares) franc-maçons qui n'hésitent pas à le dire ne me posent quant à eux aucun problème - curieusement ce sont aussi ceux qui ne participent pas à ce programme de démolition.

Et si rajoute juif, vous allez avoir une crise cardiaque?

Je ne vois pas en quoi un défaut et une qualité seraient comparables.

Et bravo sinon pour l'assimilation anti-maçonnerie et antisémitisme, classique parmi les maçons, qui révèle à quel point mes soupçons étaient fondés et combien mon antipathie est justifiée.

Lien vers le commentaire
Oui, parce que je n'aime pas les sociétés secrètes antireligieuses et anti-civilisation. Ce qui explique par ailleurs que les (rares) franc-maçons qui n'hésitent pas à le dire ne me posent quant à eux aucun problème - curieusement ce sont aussi ceux qui ne participent pas à ce programme de démolition.

Je ne vois pas en quoi un défaut et une qualité seraient comparables.

Et bravo sinon pour l'assimilation anti-maçonnerie et antisémitisme, classique parmi les maçons, qui révèle à quel point mes soupçons étaient fondés et combien mon antipathie est justifiée.

Il faut dire que ce genre de délires anti-franc maçonnerie (anti civilisation, programme de démolition, but secret, domination mondiale?) se trouve assez souvent corrélé à l'antisémitisme. Même en étant pas du tout franc-maçon par ailleurs.

Mais il est vrai que vous vous êtes déjà trompé sur mon compte tout à votre joie des accusations foireuses…

Lien vers le commentaire
Il faut dire que ce genre de délires anti-franc maçonnerie (anti civilisation, programme de démolition, but secret, domination mondiale?) se trouve assez souvent corrélé à l'antisémitisme.

Ouarf ouarf. Minable.

Le rôle politique de la franc-maçonnerie ne relève pas de la théorie du complot, GOF, BOB et autres se glorifient au contraire d'être à la pointe de tous les combats progressistes.

Moi je me borne à en prendre note.

Et sinon, que tu en sois ou pas est à la limite sans importance : tu en véhicules l'idéologie et les petits trucs rhétoriques, ça me suffit pour savoir d'où vient le vent.

Lien vers le commentaire
Ouarf ouarf. Minable.

Le rôle politique de la franc-maçonnerie ne relève pas de la théorie du complot, GOF, BOB et autres se glorifient au contraire d'être à la pointe de tous les combats progressistes.

Moi je me borne à en prendre note.

Et sinon, que tu en sois ou pas est à la limite sans importance : tu en véhicules l'idéologie et les petits trucs rhétoriques, ça me suffit pour savoir d'où vient le vent.

Rien que ça. J'étais d'extrême droite islamophobe, puis sioniste, et maintenant franc-maçon progressiste.

Vous n'êtes pas très cohérent dans vos accusations…

Lien vers le commentaire
Invité jabial
Supposons que je le sois, ça vous gêne?

Moi, oui. Le Grand Orient est une obédience renégate de faux maçons et de vrais socialistes qui porte une responsabilité non négligeable dans la mauvaise réputation de la FM en francophonie :icon_up:

Lien vers le commentaire
Il faut dire que ce genre de délires anti-franc maçonnerie (anti civilisation, programme de démolition, but secret, domination mondiale?) se trouve assez souvent corrélé à l'antisémitisme.

Effectivement. Ca arrange d'ailleurs bien les francs-macs qui ne manquent jamais d'assimiler leurs critiques aux fascistes, aux nazis, à Vichy, etc. On comprend dès lors que la critique de la maçonnerie (et je ne parle pas des délires rivaroliens sur le grand complot, mais des magouilles et renvois d'ascenseur connus et avérés) soit aussi timide dans nos contrées. Les anglo-saxons n'ont pas ces pudeurs.

Lien vers le commentaire
Effectivement. Ca arrange d'ailleurs bien les francs-macs qui ne manquent jamais d'assimiler leurs critiques aux fascistes, aux nazis, à Vichy, etc. On comprend dès lors que la critique de la maçonnerie (et je ne parle pas des délires rivaroliens sur le grand complot, mais des magouilles et renvois d'ascenseur connus et avérés) soit aussi timide dans nos contrées. Les anglo-saxons n'ont pas ces pudeurs.

Les franc-maçons ont été copieusement persécutés par les régimes que tu cites (d'où une certaine paranoïa j'imagine), et le concept de conplot judéo-maçonnique est une antienne courante de l'extrême-droite.

Qu'est-ce qu'ils ont fait de mal les franc-maçons, au fait?

En plus, on en apprend tous les jours : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liberté–…C3§onnique)

Lien vers le commentaire
Le rôle politique de la franc-maçonnerie ne relève pas de la théorie du complot, (…)

Mais tu sais très bien que ce que tu dénonces n'est pas l'apanage de toutes les obédiences et donc on ne peut généraliser sur LA franc-maçonnerie.

Lien vers le commentaire
Oui, parce que je n'aime pas les sociétés secrètes antireligieuses et anti-civilisation. Ce qui explique par ailleurs que les (rares) franc-maçons qui n'hésitent pas à le dire ne me posent quant à eux aucun problème - curieusement ce sont aussi ceux qui ne participent pas à ce programme de démolition.

Surtout bizarre quand on sait qu'il existe la règle interdisant de débattre de sujets religieux. Que nombre d'éléments de la tradition proviennent de la Bible, que certains Rites sont très imprégnés de christianisme par rapport à d'autres. Que le but général est de bâtir la civilisation et d'améliorer l'humanité, etc.

Qu'est-ce qu'ils ont fait de mal les franc-maçons, au fait?

Il y a des maçons qui ont réalisé de grandes, bonnes et excellentes choses. D'autres qui ont fait n'importe quoi aussi…

Et la cohorte d'inconnus qui ont essayé et continuent de vivre chaque jour en étant un peu meilleur.

Lien vers le commentaire
Effectivement. Ca arrange d'ailleurs bien les francs-macs qui ne manquent jamais d'assimiler leurs critiques aux fascistes, aux nazis, à Vichy, etc. On comprend dès lors que la critique de la maçonnerie (et je ne parle pas des délires rivaroliens sur le grand complot, mais des magouilles et renvois d'ascenseur connus et avérés) soit aussi timide dans nos contrées. Les anglo-saxons n'ont pas ces pudeurs.

Bien évidemment, il y a une différence entre assimiler les franc-maçons à des comploteurs judéo-capitalistes internationaux acharnés à détruire la civilisation chrétienne et dénoncer les copinages de membres du GO sur la côte d'Azur pour obtenir un permis de construire…

Soit dit en passant, une partie des frères à l'instar d'Alain Bauer ont fait un petit effort de nettoyage des loges qui étaient devenues trop affairistes.

Lien vers le commentaire
Il y a des maçons qui ont réalisé de grandes, bonnes et excellentes choses. D'autres qui ont fait n'importe quoi aussi…

Et la cohorte d'inconnus qui ont essayé et continuent de vivre chaque jour en étant un peu meilleur.

OK, c'est bien ce qu'il me semblait, les maçons n'ont pas dans les statuts de leur organisation des visées maléfiques.

Lien vers le commentaire

La franc-maçonnerie latine est majoritairement "adogmatique" - antireligieuse et progressiste - et c'est particulièrement vrai pour les obédiences adogmatiques/irrégulières. Alors bien sûr il y a la FM régulière et des loges sauvages, mais ce n'est pas la majorité du genre. Fredo sera sans doute le dernier à le contester. D'autre part, il est une parfaite illustration du fait que les maçons qui se revendiquent comme tels sont rarement des foudres de guerre anticléricaux.

Pour cochon, je ne t'ai accusé de rien à l'époque où tu te faisais appeler cochon hallal, je t'ai demandé si tu étais l'auteur du blog du même nom. Je ne dirai rien au sujet de notre cuisine interne mais tu serais sans doute surpris. Quoi qu'il en soit, c'était une question, rien de plus.

Lien vers le commentaire

Sur la question des différents types de loges, une article figurant sur le site de la Grande Loge régulière de Belgique:

http://www.glrb.org/fmain.htm

I. La Franc-Maçonnerie sur le continent

Introduite à Paris dès 1726, la Franc-Maçonnerie se répandit dans tout le royaume, puis en Europe, et en particulier dans nos régions, alors Pays-Bas autrichiens.

Une première Grande Loge fut établie en France en 1738. Le Grand Orient de France se constitua en 1773 sous la présidence du duc de Chartres, futur Philippe-Egalité, et coexista avec la Grande Loge jusqu'à la Révolution. Dès cette époque se dessina une certaine tendance de la Franc-Maçonnerie "latine" vers la discussion de sujets philosophiques et moraux, voire politiques. L'amour du verbe et le goût de la polémique firent que dans les Loges françaises on cultiva souvent le discours au détriment de la démarche initiatique.

Ces Loges furent d'abord le lieu d'une vie conviviale consacrée aux divertissements honnêtes de l'amitié, de l'éloquence et de la table. Elles jouèrent ainsi un rôle modeste dans la propagation des "Lumières" sans en être, il s'en faut de beaucoup, un agent important. Il est faux de voir dans leur action supposée la source ou une des sources de la Révolution française. Cette légende, née au XIXe siècle dans l'imagination d'un auteur antimaçonnique virulent, l'abbé Barruel, fut curieusement reprise plus tard par des membres du Grand Orient de France gagnés définitivement par la passion politique.

En réalité, par sa composition sociale, touchant les trois ordres de la société, la Franc-Maçonnerie n'aurait pu combattre la hiérarchie sociale traditionnelle sans provoquer sa propre désagrégation, et elle n'y a pas songé. De nombreux documents démontrent la neutralité de la Franc-Maçonnerie dans les événements révolutionnaires, et s'il y eut des maçons parmi les pourvoyeurs de la guillotine, il y en eut plus encore parmi ses victimes. Ces événements faillirent d'ailleurs, en France, être fatals à l'institution. En 1792 toutes les Loges étaient fermées et il a fallu la réaction thermidorienne pour que ce ne fut pas définitif.

La période impériale marqua un tournant capital dans l'évolution de l'Ordre en France. Sous l'Empire en effet, il devint l'instrument docile du pouvoir. Les nobles et les ecclésiastiques de l'ancien Régime se virent remplacés par les fonctionnaires impériaux, les officiers de la Grande Armée, les notables de l'industrie et du commerce. Le Grand Orient de France, pouvoir régulateur et centralisé, devint un instrument de l'ordre politique.

La chute de l'Empire entraîna la disparition de cette symbiose et le déclin brutal d'une institution par trop liée au régime déchu. Mais cet éloignement du pouvoir fit naître parmi certains le désir de retrouver l'influence perdue et les conduisit à intervenir de façon de plus en plus manifeste dans la vie politique en tant que maçons. Cette évolution sonnait le glas de la Franc-Maçonnerie traditionnelle en France et annonçait l'apparition d'une institution transformée visant à propager dans le monde une doctrine de progrès social basée sur la fraternité humaine, le refus des croyances anciennes et la suprématie de la Raison. C'est ce qu'un auteur maçonnique, Jean Baylot, a appelé la "Voie Substituée" .

Cette évolution fut largement aggravée par le conflit avec l'Eglise catholique. Celle-ci avait déjà condamné, dès 1738, une société qui recevait sans distinction des hommes de toutes confessions et faisait de la tolérance religieuse le premier de ses principes. Cette première condamnation n'avait guère eu de suites. Par contre ses réitérations multiples et virulentes, au cours du XIXe siècle, chassèrent des Loges la plupart des catholiques, qui s'y trouvaient en nombre. Elles devinrent un refuge pour ceux pour qui le combat contre l'Eglise finit par apparaître comme le devoir de tout homme épris de liberté.

Ces deux facteurs, nostalgie du pouvoir et refus de la suprématie romaine, furent déterminants et donnèrent à la maçonnerie continentale irrégulière le visage qu'on lui connaît encore. Sur le plan intérieur, la radicalisation des attitudes dans la seconde moitié du XIXe siècle conduisit à des réformes profondes de l'institution : suppression de l'interdiction des discussions politiques et religieuses en Loge, suppression de l'affirmation déiste et de toute référence à Dieu dans les rituels, ouverture de la Franc-Maçonnerie aux femmes par la création d'une obédience mixte, le "Droit humain" …

Dans les pays latins le conflit entre catholiques et partisans de la laïcité eut pour conséquence, d'une part, l'adhésion de nombreux Francs-Maçons aux partis de centre gauche de ces pays - ils y exercèrent parfois une influence notable - d'autre part, la politisation des obédiences maçonniques. Les maçons de ces obédiences furent amenés à prendre position sur les problèmes du moment (éducation, laïcité, congrégations religieuses, influence du Vatican, etc.) et certains militèrent plus ou moins ouvertement en faveur de causes défendues par les partis opposés aux catholiques.

Aussi y eut-il une certaine osmose entre obédiences maçonniques et partis politiques (républicains et libéraux italiens, libéraux belges et surtout radicaux français). Depuis 1945, l'évolution politique, le rôle accru des syndicats, des partis de gauche et d'extrême gauche, ont bouleversé la situation antérieure. Le parti radical français a perdu presque toute son influence, le parti libéral belge a considérablement évolué. Mais les affinités politico-maçonniques du passé ont laissé des traces dans la maçonnerie irrégulière.

En France par exemple le Grand Orient a gardé beaucoup d'intérêt pour la vie publique : témoins ses convents consacrés le plus souvent à des questions politiques, sociales et économiques, dont les Loges ont préalablement été invitées à débattre. Il se croit parfois tenu de prendre position sur des problèmes généraux de société. De son côté, le Grand Orient de Belgique connaît parmi ses membres une survivance tenace d'un anti-catholicisme profondément enraciné, conditionnant souvent une aversion instinctive pour toute mention de la divinité.

Retour au sommaire

III. Renaissance de la Franc-Maçonnerie traditionnelle

Cette évolution de la Franc-Maçonnerie française et belge au cours des XIXe et XXe siècles eut des conséquences dramatiques au sein de l'Ordre. En effet, la plupart des Grandes Loges étrangères rompirent toutes les relations avec ce qu'elles considéraient comme une insupportable dissidence. Refusant quant à elles toute ingérence politique, exigeant de leurs membres une croyance en Dieu et restant attachées aux anciennes coutumes héritées des Loges originelles,elles ne pouvaient que condamner cette déviation. Elles le firent sans équivoque dès la fin du XIXe siècle et n'ont jamais eu depuis de raisons de modifier leur position.

Ce schisme rejetait les maçonneries française et belge dans un isolement qu'elles acceptaient au bénéfice de leurs options idéologiques et politiques. Certains cependant ressentirent toujours douloureusement cet isolement, comprenant bien qu'il signifiait l'abandon de valeurs essentielles. Une réaction se dessina dès la fin du siècle dernier et prit progressivement quelque ampleur.

Quelques-uns voulurent faire revivre le contenu spirituel et le message initiatique du rituel maçonnique. Isolés, très minoritaires, leur action fût mal comprise et souvent mal reçue. A vrai dire ces tentatives, certes méritoires, mais trop souvent marquées par leur époque, n'étaient guère satisfaisantes. Certains comme Oswald Wirth voulurent expliquer rituels et symboles maçonniques par un recours à l'occultisme et à la spiritualité incertaine qui fleurissait en ce XIXe siècle finissant dans des arrière-boutiques littéraires. D'autres, comme Goblet d'Alviella en Belgique, tentèrent de replacer la maçonnerie dans la vaste fresque des religions humaines et de montrer qu'elle les contenait en les dépassant. Malheureusement les limites des connaissances de l'époque et surtout une interprétation toute extérieure du phénomène religieux conduisirent à des résultats parfois décevants.

Même imparfaite, cette volonté de redressement devait conduire à l'apparition de Loges refusant toute immixtion politique, et à la résurgence des vieilles règles maçonniques d'amour du prochain basé sur la croyance en Dieu, principe créateur.

En France, ce mouvement mena à l'établissement en 1913 de la "Grande Loge Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies" par deux Loges, "Le Centre des Amis", de Paris et "L’Anglaise" de Bordeaux. Cette obédience, devenue plus tard la "Grande Loge Nationale Française", compte actuellement plus de 24000 membres. Reconnue universellement, elle connaît un dévellopement extraordinaire.

En Belgique, le réveil de la maçonnerie traditionnelle se fit en deux étapes. Malgré plusieurs tentatives faites entre les deux guerres et après 1945, le Grand Orient de Belgique ne put jamais renoncer à la tentation de l'extériorisation ni, en opposition avec les Landmarks de la Maçonnerie universelle, à accueillir des néophytes faisant profession d'athéisme.

Prenant acte de cette impuissance, cinq Loges créèrent en 1959 la "Grande Loge de Belgique", qui voulait renouer avec l'universalité. Elle adopta une Constitution qui satisfaisait, dans sa déclaration liminaire, aux principes de la régularité maçonnique. Sur la base de ces documents, la nouvelle Grande Loge fut reconnue par la quasi-unanimité des Grandes Loges du monde. Tout semblait donc parfait. Malheureusement il s'avéra au bout de quelques années que la Constitution était encore insuffisamment explicite, car bientôt se manifestèrent des manquements aux règles qui purent paraître d'abord bénins, mais qui prirent au cours des années un caractère plus aigu. Ces règles furent même mises en question par des dirigeants de l'obédience, certains d'entre eux vidant les principes de base de tout contenu réel. Désireux à la fois de conserver une caution internationale et de renouer des relations avec les irréguliers, et en particulier les Loges du Grand Orient de Belgique, des membres en nombre grandissant ne purent conserver une attitude nette sur les points fondamentaux que constituent l'affirmation de l'existence de l'Etre Suprême et l'abstention de relations maçonniques avec des obédiences non reconnues.

La conséquence de l'équivoque ainsi créée fut que la Grande Loge de Belgique perdit au printemps de 1979 la reconnaissance de plusieurs Grandes Loges et qu'il devint évident qu'elle allait inévitablement perdre la quasi totalité des autres.

Une partie des maçons de la Grande Loge de Belgique entendirent réagir contre cet état de choses et, dès le 15 juin 1979, neuf Loges créèrent la Grande Loge Régulière de Belgique.

Lien vers le commentaire
Bien évidemment, il y a une différence entre assimiler les franc-maçons à des comploteurs judéo-capitalistes internationaux acharnés à détruire la civilisation chrétienne et dénoncer les copinages de membres du GO sur la côte d'Azur pour obtenir un permis de construire…

Certes. Tout le monde n'en est pas conscient, hélas.

Soit dit en passant, une partie des frères à l'instar d'Alain Bauer ont fait un petit effort de nettoyage des loges qui étaient devenues trop affairistes.

Faut dire que ce n'était vraiment pas du luxe.

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...