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Paranoia et extrême-gauche


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Hello je cherche une source à l'idée suivante :

"L'extrême gauche agite la peur de la mondialisation et de l'économie de marché"

(note pour Rincevent : Taguieff aurait pas ça ?)

Accessoirement, j'en veux bien une pour les réciproques de cette idée : "l'extrême droite agite la peur de l'étranger (la peur de l'autre, de la différence) ainsi que la peur de la délinquance et crée un rapport entre l'un et l'autre. Les intégristes religieux agitent la peur du mal, de l'enfer, au sens spirituel. "

Etes-vous d'accord avec ces affirmations?

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Hello je cherche une source à l'idée suivante :

"L'extrême gauche agite la peur de la mondialisation et de l'économie de marché"

(note pour Rincevent : Taguieff aurait pas ça ?)

Accessoirement, j'en veux bien une pour les réciproques de cette idée : "l'extrême droite agite la peur de l'étranger (la peur de l'autre, de la différence) ainsi que la peur de la délinquance et crée un rapport entre l'un et l'autre. Les intégristes religieux agitent la peur du mal, de l'enfer, au sens spirituel. "

Etes-vous d'accord avec ces affirmations?

Je ne répond pas directement à ta question mais je pense qu'une bonne explication est la suivante:

On reconnaît là sans doute la pensée d'un des philosophes les plus pertinents qui soient, Clément Rosset, dans la distinction qu'il établit entre la réalité et ses représentations, ses doublures chimériques. Sa « philosophie » se résumerait ainsi : le spectacle du réel est tellement insupportable à l'homme que pour s'en épargner la vue, ce dernier dédouble le monde et se crée illusions et chimères de toutes sortes. La cible favorite de Rosset est l'homme moral, jamais content de son sort, toujours indigné. Dans la réalité, il est comme un poisson tiré hors de l'eau et préfère les paradis artificiels de la représentation consolatoire : « Une ville est-elle rasée par un bombardement, l'homme moral en dénonce l'injustice. Sa fiancée le quitte-t-elle, c'est une traîtresse. Tel Géronte, il cherche sans cesse à condamner l'événement rebelle à son affectivité, sans prendre garde qu'en en dénonçant l'arbitraire il ne fait qu'exprimer deux fois la même chose, que de répéter sous une forme différente l'unique cruauté d'un événement. Que sa fiancée soit une traîtresse, cela nous était déjà apparu, puisqu'elle l'a trahi. L'homme moral ne fait ainsi que retourner à l'événement qu'il voudrait nier, sans qu'aucune considération ultérieure ne puisse en modifier l'essence, puisqu'elles se ramènent finalement toutes à constater que ce qui est est - et c'estlàque gît, en effet, l'inacceptable et, pour la morale, l'inaccepté. » Autrement dit, le réel est ce qu'il est et on ne pourra pas le changer d'autant que celui-ci est muet : « Le silence du monde est probablement la source principale de l'angoisse face au donné dont dérivent les constructions morales, et il n'est guère d'interprétations intellectuelles dont le besoin le plus urgent, encore que souvent caché, ne soit de réanimer, de sonoriser, cet oppressant et universel silence. » À cet égard, l'indignation, la révolte et ses slogans sont d'un indécrottable moralisme romantique car non seulement, ils mettent en place une autre tyrannie sous des dehors bienfaisants, mais par leur simplisme et leur lyrisme, ils continuent à faire perdurer ce qu'ils croient combattre. Toujours étonnant ces personnes qui prétendent lutter contre telle ou telle chose mais sans jamais en chercher les causes réelles…

L'incapacité a accepter le réel me semble la clef des idées que tu énonces.

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J'ai déjà une source en quelque sorte, relevée par Aron dans les étapes de la pensée sociologique :

Pareto : « La tendance à personnifier les abstractions, ou même seulement à leur donner une réalité objective, est telle que beaucoup de personnes se représentent la classe gouvernante presque comme une personne, ou au moins comme une unité concrète qu'ils lui supposent une volonté unique, et croient qu'en prenant des mesures logiques, elle réalise les programmes. C'est ainsi que beaucoup d'antisémites se représentent les sémites, beaucoup de socialistes les bourgeois. »

Je suis en Ecosse donc je n'ai aps les moyens de trouver une source solide. Merci d'avance à celui qui m'en fourni une.

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J'ai déjà une source en quelque sorte, relevée par Aron dans les étapes de la pensée sociologique :

Pareto : « La tendance à personnifier les abstractions, ou même seulement à leur donner une réalité objective, est telle que beaucoup de personnes se représentent la classe gouvernante presque comme une personne, ou au moins comme une unité concrète qu'ils lui supposent une volonté unique, et croient qu'en prenant des mesures logiques, elle réalise les programmes. C'est ainsi que beaucoup d'antisémites se représentent les sémites, beaucoup de socialistes les bourgeois. »

Je suis en Ecosse donc je n'ai aps les moyens de trouver une source solide. Merci d'avance à celui qui m'en fourni une.

La classe gouvernante (dominante) possède une définition en sociologie marxiste : c'est celle qui prélève la plus-value.

Dans les faits c'est la fonction publique.

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"L'extrême gauche agite la peur de la mondialisation et de l'économie de marché"

(note pour Rincevent : Taguieff aurait pas ça ?)

Accessoirement, j'en veux bien une pour les réciproques de cette idée : "l'extrême droite agite la peur de l'étranger (la peur de l'autre, de la différence) ainsi que la peur de la délinquance et crée un rapport entre l'un et l'autre. Les intégristes religieux agitent la peur du mal, de l'enfer, au sens spirituel. "

Je ne me souviens pas avoir lu ça chez Taguieff, et je n'ai rien dans le Web visible. Mais je suis profondément d'accord avec ces affirmations : rien n'est plus pratique qu'un ennemi délibérément vague et abstrait, où chacun peut mettre ses propres hantises. Si en plus on lui donne assez de pouvoir pour faire de lui un démiurge maléfique, alors on obtient un système complet d'explication du monde.

Pareto : « La tendance à personnifier les abstractions, ou même seulement à leur donner une réalité objective, est telle que beaucoup de personnes se représentent la classe gouvernante presque comme une personne, ou au moins comme une unité concrète qu'ils lui supposent une volonté unique, et croient qu'en prenant des mesures logiques, elle réalise les programmes. C'est ainsi que beaucoup d'antisémites se représentent les sémites, beaucoup de socialistes les bourgeois. »

Voilà une citation qui me ferait presque pardonner à Vilfredo son siège de sénateur à vie sous Mussolini. :icon_up:

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L'extrême-gauche et la gauche tout court ont bien raison d'avoir peur de la mondialisation, puisqu'elle tend à leur ôter les moyens financiers dont elles ont besoin pour leurs politiques. Ce n'est donc pas du tout une crainte irrationnelle.

Ensuite, je ne suis pas certain que les intégristes agitent la peur de l'enfer; ils fonctionnent à la carotte (le salut) plutôt qu'au bâton.

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L'extrême-gauche et la gauche tout court ont bien raison d'avoir peur de la mondialisation, puisqu'elle tend à leur ôter les moyens financiers dont elles ont besoin pour leurs politiques. Ce n'est donc pas du tout une crainte irrationnelle.

La gauche a aussi sa mondialisation et le gouvernement mondial qui va avec se profile. C'est bien pour ça que désormais on parle moins d'antimondialisme que d'altermondialisme : ils veulent une mondialisaton socialiste et sont selon moi en passe de l'obtenir à un horizon de 30 ans.

Ensuite, je ne suis pas certain que les intégristes agitent la peur de l'enfer; ils fonctionnent à la carotte (le salut) plutôt qu'au bâton.

Ca dépend qui tu appelles intégristes. J'ai remarqué que chez beaucoup, la pratique religieuse était décorrélée de la foi, la première étant plus culturelle et sociale qu'issue d'une "carotte" ou d'un "bâton" qui sont au mieux vus comme des métaphores.

C'est là que les évangélistes, les salafistes, etc, ont du succès : ils proposent autre chose que des métaphores, et n'ont aucune timidité à proposer des réponses métaphysiques simples et claires.

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Les libertariens aussi ont leur quota de paranoiaques, qui agitent la peur d'un état surveillant en permanence ses citoyens, prêt à bondir sur leur vie privé à la première occasion, ourdissant dans l'ombre des complots diaboliques pour enraciner son pouvoir.

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Les libertariens aussi ont leur quota de paranoiaques, qui agitent la peur d'un état surveillant en permanence ses citoyens, prêt à bondir sur leur vie privé à la première occasion, ourdissant dans l'ombre des complots diaboliques pour enraciner son pouvoir.

Même les paranoïaques ont des ennemis. :icon_up:

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Le fait est que les états policiers ont existé, existent et existeront.

Les illuminatis, Gnome de Zurich, Commission trilatérale et autres cultistes de Nyarlathotep, c'est des croquemitaines pour gauchos (et JPP)

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Je ne me souviens pas avoir lu ça chez Taguieff, et je n'ai rien dans le Web visible.

Heureusement, il reste des recoins de la toile qui t'échappent:

L'anti-américanisme radical constitue une nouvelle orthodoxie politique transnationale, qui n'a cessé de se répandre depuis 1989/1990. L'hyperpuissance américaine est devenue une figure répulsive, dernier recyclage de « l'impérialisme américain » censé porter une responsabilité majeure dans les malheurs du monde : injustices et inégalités, oppressions et exploitations, conflits sanglants et massacres génocidaires.

(…)

Outre la judéophobie démonologique des islamistes, je me suis attaché à étudier la judéophobie conspirationniste des nouveaux milieux anticapitalistes ou « révolutionnaires » qui surgissent dans les pays occidentaux. Ils donnent avec fureur et naïveté dans la vision du complot, lorsqu'ils attribuent tous les malheurs des hommes à de mystérieux « nouveaux maîtres du monde », recyclage du mythe des « Sages de Sion ». Le nouvel antijuif standard du troisième millénaire commençant dénonce à la fois « l'antisémitisme » et le « sionisme », il se déclare en même temps anti-antisémite et antisioniste, il se célèbre lui-même comme antiraciste et antifasciste, il s'affirme défenseur des droits de l'Homme, et tout particulièrement des droits des « victimes ». Il a tout pour plaire du point de vue de l'éthiquement correct. Il avance masqué. D'où les difficultés rencontrées par ceux qui s'appliquent à le démasquer. L'antisionisme absolu est devenu le révolutionnarisme des imbéciles, tout comme, à l'époque de l'affaire Dreyfus, l'antisémitisme nationaliste était le « socialisme des imbéciles » (August Bebel) !

(entretien avec Pierre-André Taguieff sur son livre "Prêcheurs de Haine")

http://www.communautarisme.net/Precheurs-d…uieff_a357.html

Les propagandistes islamistes comme les démagogues néo-gauchistes pratiquent systématiquement le terrorisme intellectuel dans les médias qui leur sont ouverts: toute critique de leur discours ou de leur comportement est aussitôt assimilée à un indice d'«islamophobie», de «racisme», de «fascisme» ou de complicité avec «l'extrême droite», voire à un symptôme de «néo-libéralisme» (dernière appellation du diable).

(L’émergence d’une judéophobie planétaire)

http://www.nouveau-reac.org/docs/TPA/TPA_emergence.htm

Les libertariens aussi ont leur quota de paranoiaques, qui agitent la peur d'un état surveillant en permanence ses citoyens, prêt à bondir sur leur vie privé à la première occasion, ourdissant dans l'ombre des complots diaboliques pour enraciner son pouvoir.

De fait, l'Etat nous surveille.

:icon_up:

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Et même de façon générale des sources sur la continuité entre extrême droite et extrême gauche d'ailleurs si possible :icon_up:

Une source ?

Le bon sens populaire (La réciproque de "les amis de mes amis sont mes amis" donne "les ennemis de mes ennemis sont mes amis")

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Heureusement, il reste des recoins de la toile qui t'échappent:

Certes, mais la citation n'y figure pas. Sur la vision qu'a Taguieff de l'extrême gauche, il faut avoir lu ça (en plus, c'est un artiste de la vanne qui tue) :

C'est juste, et ne parlons pas des électeurs PC qui ont rejoint le FN ("premier parti ouvrier de France au début des années 2000)…

Le mouvement n'a été rendu que plus facile pas le virage rouge-brun du PCF des mauvaises années.

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L'extrême-droite est révolutionnaire. A vrai dire, même à l'époque où elle arborait encore les couleurs de la royauté, la réaction n'a jamais été qu'une illusion. Une révolution qui n'est pas renversée à l'intérieur d'une génération est irréversible. Après ça, on peut faire une autre révolution et changer de nouveau de régime - mais revenir en arrière? Impossible.

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Certes, mais la citation n'y figure pas. Sur la vision qu'a Taguieff de l'extrême gauche, il faut avoir lu ça (en plus, c'est un artiste de la vanne qui tue) :

Musique69.gif

La citation est justement extraite d'un entretien avec Taguieff sur ce bouquin, "Prêcheurs de haine". Jette un oeil sur le lien.

L'extrême-droite est révolutionnaire. A vrai dire, même à l'époque où elle arborait encore les couleurs de la royauté, la réaction n'a jamais été qu'une illusion. Une révolution qui n'est pas renversée à l'intérieur d'une génération est irréversible. Après ça, on peut faire une autre révolution et changer de nouveau de régime - mais revenir en arrière? Impossible.

La "révolution nationale" est une vieille thématique dans le magma des tendances composant l'extrême droite. Ses partisans sont aussi souvent férus d'ésotérisme. La paranoïa semble inhérente à l'idéologie nationale-bolchévique, car le mythe des "maîtres du monde" est né dans les entrailles du socialisme qui a théorisé le complot capitaliste, de Fourier à Marx. Ce mythe d'un empire financier tirant les ficelles des affaires du monde à alimenté la paranoïa des fanatiques en tous genres et c'est un folkore que les deux extrêmes ont en commun.

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Musique69.gif

La citation est justement extraite d'un entretien avec Taguieff sur ce bouquin, "Prêcheurs de haine". Jette un oeil sur le lien.

J'ai jeté un oeil sur le lien, j'ai cherché une partie de la citation, et je ne l'ai pas trouvée. Pourtant, la fonction de recherche de Firefox marche, normalement ? :icon_up:

La "révolution nationale" est une vieille thématique dans le magma des tendances composant l'extrême droite. Ses partisans sont aussi souvent férus d'ésotérisme. La paranoïa semble inhérente à l'idéologie nationale-bolchévique, car le mythe des "maîtres du monde" est né dans les entrailles du socialisme, qui a théorisé le complot capitaliste, de Fourier à Marx. C'est ce mythe fondateur que les deux extrêmes ont en commun.

C'est marrant, tes deux premières phrases résument très bien "La foire aux illuminés", tandis que les deux dernières résument (une partie de) "Prêcheurs de haine".

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