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Les OGM cachés : quand des anti-OGM se rendent compte de l’inanité de leurs arguments (ou pas)

 

Il y a un thème fréquent en ce moment sur l’internet anti-OGM : les braves et courageux anti-OGM auraient découvert un nouveau danger menaçant nos fermes, nos campagnes et nos assiettes : les « OGM cachés ». Qu’est-ce ? Ce sont des plantes modifiées par mutagenèse.

 

C’est intéressant, parce que la modification par mutagenèse existe au moins depuis les années 1930 (Wikipedia anglophone, Wikipedia francophone), et est un exemple souvent donné de l’incohérence du mouvement anti-OGM. Qui s’opposent depuis les années 1990 à une technique permettant de modifier de manière ciblée et maitrisée la génétique des plantes, tout en acceptant une autre technique qui modifie de manière aléatoire et massive cette génétique. J’en avais d’ailleurs parlé dans le podcast sur les OGM.

 

Et maintenant que lit-on ? Par exemple dans un article dans Libération :

 

Ces «OGM cachés» sont cependant arbitrairement exclus du champ d’application de la réglementation sur les OGM, sous le seul prétexte qu’ils ont été obtenus par une autre technique de manipulation génétique que la transgenèse.

On est d’accord que c’est arbitraire, sous seul prétexte de la technique de manipulation génétique. Mais ce ne sont pas les mutants obtenus par mutagenèse qui ont été exclus arbitrairement, ce sont les OGM qui ont été ciblés arbitrairement. Alors qu’on acceptait la mutagenèse depuis longtemps, et qu’aucun risque n’avait été perçu, on a monté une paranoïa autour des OGM. Et maintenant, cette paranoïa risque de glisser vers les techniques précédemment établies. Toujours sans raisons ni évidence.

 

Je trouve d’ailleurs rassurant que Pierre-Henry Gouyon n’approuve pas le terme, qui apporte davantage de confusion qu’autre chose, et lui préfère le terme « plantes pesticides ». Excellente idée ! Utilisons ce terme, et admettons que le riz doré ou les pommes de terre sans acrylamide (un cancérigène) n’en sont pas. Par contre la plupart des articles que je trouve dans divers médias reprennent cela sans aucun sens critique.

 

Ce que je trouve ahurissant dans cette histoire d’OGM cachés (faites une recherche Google, c’est discuté de partout) c’est la façon dont une mouvance anti-scientifique retourne son ignorance en argument supplémentaire. « Il y a encore plus de choses qu’on ne pensait qu’on ne comprend pas ! Faut tout interdire ! ». J’aimerais que la terre s’arrête pour descendre…

 

 

J'en profite pour recommander cet excellent épisode de Podcast Science : http://Podcast Science 169 – Le point sur les OGM avec Marc Robinson-Rechavi

  • Yea 2
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  • 1 month later...
  • 2 weeks later...

Les levures de boulanger, ces OGM monstrueux.

 

http://www.sciencedaily.com/releases/2015/08/150807144332.htm

 

 

The CRG scientists Marina Marcet-Houben and Toni Gabaldón used advanced computational methods to study the origins of the whole genome duplication in yeast to gain a more thorough understanding of this phenomenon, which is thought to have played a key role the evolution and adaption of the species. Unexpectedly, they show that the appearance of duplicated genes was not caused by a simple duplication of the whole genome but rather by a mating ("hybridization") event between two different species.

 

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L'opinion de ce type (qui est, heu, assez loin de faire l'unanimité dans la communauté scientifique) est que l'espèce humaine descend d'une guenon qui se serait fait baiser par un porc (ça, c'est vraiment résumé à mort, hein).

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Normalement, ce qui constitue une espèce, c'est que les membres de deux espèces ne peuvent justement pas s'hybrider, en tout cas dans les espèces "supérieures" (i.e. ni des plantes, ni des espèces unicellulaires, en gros). A la limite, si les espèces sont très proches, ça peut donner un hybride, mais il sera stérile (c'est le cas chez les équidés, ou chez les grands félins). Donc la réponse est "dans le cadre scientifique mainstream, ce mec propose une idée complètement dingue". Ce qui signifie que soit ce type est un génie méconnu et que tous les biologistes et zoologistes ont tort ; soit la science actuelle a globalement raison et cette théorie relève de la pseudo-science.

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Disons que les hybrides entre espèces sont en règle général impossibles/stériles/tarés. Mais des fois, ça marche, avec des plantes comme  les blés, ou des grands animaux comme les ours (hybrides ours blanc-grizzly qui sont techniquement d'espèce différente). Après, savoir exactement le rôle qu'ont joué les hybrides "chanceux" dans l'évolution .. c'est autre chose.

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  • 2 weeks later...

 

Le Kenya est-il en train de prendre le chemin des OGM ? Le vice-président William Ruto a déclaré le 12 août que son gouvernement comptait lever le moratoire, datant de 2012, sur l’importation d’organismes génétiquement modifiés dans le pays.

Parallèlement, deux institutions, la Kenya Agriculture and Livestock Research Organisation (Kalro), chaperonnée par le gouvernement kényan, et l’African Agricultural Technological Foundation (AATF), une association à but non lucratif spécialisée dans l’agronomie en Afrique, sont dans l’attente d’une décision de l’Autorité nationale pour la biosécurité, afin de permettre la première production et commercialisation d’un maïs transgénique au Kenya.

« Le Kenya ne peut pas rester à la traîne, alors que le monde embrasse les biotechnologies à cause de craintes invisibles et de désinformation », a déclaré William Ruto, s’exprimant devant le quatrième sommet sur la biosécurité, ajoutant que « tout ce qui est génétiquement modifié n’est pas forcément dangereux. ».

 

Les scientifiques du pays sont à l’unisson derrière le discours du vice-président. Le Conseil national pour la science et la technologie, conseillant le gouvernement, s’est toujours opposé au moratoire sur les importations d’OGM, instauré en 2012, suite à une étude démontrant que le maïs transgénique pouvait provoquer des cancers chez des rats de laboratoire.

Si la culture des OGM n’a pas encore été approuvée dans le pays, rien n’empêche la recherche sur les organismes génétiquement modifiés au Kenya. Le Karlo fait des expérimentations depuis plusieurs années dans ses fermes confinées de Kiboko, dans le sud-est du pays. Le maïs OGM, étudié par l’Autorité nationale de biosécurité, est de variété MON810, produit par le groupe américain Monsanto. Sa culture est aujourd’hui autorisée dans l’Union européenne, mais interdite en France.

Le gouvernement kényan souhaite éviter tout risque alimentaire. Le maïs est la base de l’alimentation kényane, cultivé aux quatre coins du pays, vendu le long des routes, bouilli et broyé afin de produire l’ugali, le plat national.

Une solution d’urgence

Mais le maïs kényan est en danger, menacé par la nécrose létale du maïs (NLM). Le virus, apparu au sud de la vallée du Rift, s’est étendu aux frontières avec l’Ouganda et la Tanzanie, et frappe aujourd’hui des milliers d’exploitations. Les pertes pour les agriculteurs ont été chiffrées à 4,1 milliards de shillings kényans (34 millions d’euros) en 2014, faisant flamber les prix du maïs, de même que celui de la farine alimentaire.

Les OGM de Monsanto, résistants au virus, apparaissent comme une solution d’urgence. Mais les fermiers s’inquiètent. « Le gouvernement est sous pression des entreprises pro-OGM, se lamente Justus Lavi, secrétaire général du Forum des petits fermiers du Kenya (KESSFF). Nous sommes très inquiets. Nous les agriculteurs, nous connaissons les dangers des OGM Monsanto. Le maïs MON810 disperse autour de lui une toxine qui fait chuter le nombre d’abeilles et la biodiversité, contamine les plantes aux alentours. On ne maîtrise pas non plus les conséquences sur la santé : des études montrent que les OGM peuvent avoir des effets sur les reins, provoquer des allergies ou des problèmes sexuels. »

Trois pays africains produisent des OGM

Plus inquiétants, selon Justus Lavi, « la levée du moratoire, et l’autorisation de culture OGM au Kenya, seraient une porte ouverte pour les OGM sur tout le continent. » Aujourd’hui, seuls trois pays en Afrique produisent des OGM : l’Afrique du Sud, le Burkina Faso et le Soudan.

La levée du moratoire au Kenya, grenier du continent, troisième producteur mondial de thé, et grand exportateur de haricots verts, de café, de choux, de mangue et d’oignons, pourrait avoir un effet d’entraînement dans toute l’Afrique. Déjà, en Ouganda, un projet de loi devrait être soumis sous peu au Parlement afin d’autoriser la commercialisation d’OGM. Les graines du maïs Monsanto pourraient donc se disperser rapidement, bien au-delà des frontières du Kenya.

 http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/08/25/l-agriculture-kenyane-prend-le-chemin-des-ogm_4736077_3212.html#H2QxtQJJT0OGLC5R.99

 

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C'est horrible : ils vont devoir utiliser une plante qui a montré son innocuité depuis 30 ans au moins dans les pays riches et qui va résoudre leurs problèmes de pesticides et de récoltes foutues. Franchement, il faut les en empêcher avec une campagne médiatique maximale et leur assurer de mourir de faim dans des conditions décentes !

  • Yea 1
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  • 2 weeks later...

C'est possible l'hybridation entre deux espèces différentes?

Oui, très.

 

Disons que les hybrides entre espèces sont en règle général impossibles/stériles/tarés.

Non, loin de là. C'est le truc qui m'a le plus retourné. Par exemple les hybrides d'âne (62 chromosomes) et de zèbres (32 chromosomes) - 15 paires d'écart berdel de morde - se reproduisent entre eux sans grande difficulté et les hybrides obtenus peuvent se reproduire aussi avec les ânes ou les zèbres (je ne sais plus lesquels).

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Le docteur McCarthy est un spécialiste reconnu de l'hybridation. Dans le domaine on sait que pratiquement tous les oiseaux du monde s'hybrident régulièrement dans la nature, mais c'est aussi le cas de facilement un quart de tous les mammifères. Et sa théorie d'hybridation-stabilisation explique tous les trous dans les fossiles par rapport à l'évolution. Le plus fort c'est surtout qu'il explique élégamment les traits qui autrement n'auraient aucune raison d'avoir évolués, chez l'homme comme chez de nombreuses autres espèces.

Et en fait il y a déjà des trucs laaaaaargement plus dingues que ça qui existent dans la nature, par exemple CECI.

J'veux dire... Woaaaaah. Deux espèces animales de phyles différents, fusionnées au niveau génétique, qui se reproduisent dans un seul corps de larve biarroïde puis se séparent au stade adulte en deux individus distincts qui n'ont plus rien à voir. Et ça c'est connu, étudié, et forcément ça perplexifie les scientifiques.

Je le dis depuis un moment déjà: la Nature a beaucoup plus d'imagination que nous.

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Tiens histoire de rigoler, je vous mets les hybrides les plus "impossibles" d'occurrence naturelle que j'ai répertoriés jusqu'ici:

chienche.jpg

chienche2.jpg

chienche3.jpg

Le "Chienche" (chien-vache) d'Indonésie, avec sa tronche d'alien, son bourrelet incisif supérieur de ruminant, et ses molaire de carnivore. Il va bien quoiqu'il a fallu l'allaiter à la main jusqu'au sevrage.

elanche.jpg

L'élanche (élan-vache), et son cousin:

wapitache.jpg

...le wapitache (wapiti-vache), et son autre cousin (ici abattu et débité en quartiers par un chasseur):

wapival.jpg

...le wapival (wapiti-cheval).

Saviez-vous que les éleveurs du coin ont réclamé une grande battue des jeunes wapitis mâles esseulés parce qu'ils perturbent leurs vaches à force d'essayer (et de réussir, manifestement...) de copuler avec ?

La longue série des oiseaux qui s'hybrident alors qu'ils ne sont même pas du même ordre:

paonlet.jpg

Le paonlet (paon-poule).

goelard.jpg

Le goelard (goeland-canne).

"Chuck the chicken-duck" la canoule (canne-poule), et ses œufs:

xchuck-eggs-300-209-32.jpg.pagespeed.ic.

harduc.png

Le harduc (harfang-grand duc).

Modifié par Rincevent
Spoilers pour ce genre d'images, bordel de merde !
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BEURK !

 

C'est des montages ou quoi ?

Non, pas de montage. Je vous ai épargné le cochon-humain.

Vous imaginez bien qu'avec l'avènement de l'Internet et des smartphones, ces photos se sont démultipliées. Essayez de discuter du sujet avec un éleveur, un jour.

Je vous dis: la Nature doit se taper des barres de rire devant la micro-masturbation nombriliste des écolos qui s'imaginent qu'on fait des trucs hyper-transgressifs et contre-nature en transplantant un pauvre gène d'une plante à une autre.

Plus de détails sur le chienche.

  • Yea 1
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Ou alors ce sont simplement des animaux dégénérés type elephantman. Je crois pas que les nazis aient eu du succès dans leurs expériences chien/homme.

C'est bien écrit "supposedly" partout.

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Tu te racontes tout ce que tu veux si ça t'aide à dormir :lol:

Les nazis étaient pas trop au top niveau biologie, hein. Même ressusciter l'auroch ils ont pas su faire. C'est un peu le drame ordinaire de quand on joue à singer la science, au lieu d'en faire de la vraie ;)

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Jesrad, sois gentil. Tes photos de trucs biofreaks (montages ou chimères réelles, peu importe, ce n'est pas l'objet de ce post de modération), tu les mets en spoiler. Il y a des âmes sensibles ici, et des estomacs plus délicats que le tien.

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