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Les Echos - Bernanke, pompier pyromane par Xavier Méra


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Messages recommandés

http://www.lesechos.fr/info/analyses/4672662.htm

XAVIER MERA

Bernanke, pompier pyromane

[ 16/01/08 ]

En injectant des liquidités, les banques centrales encouragent les banques à s’exposer au risque d’illiquidité.

(en gras au milieu de la version papier, on aussi le voir dans la version pdf de l'article, à télécharger depuis le site des echos).

Alors que le président de la banque centrale américaine évoque une nouvelle baisse des taux de la Fed face à la crise du « subprime », il convient de s'interroger sur la source du risque systémique qu'elle est censée ainsi étouffer. On devrait notamment se demander si ce n'est pas l'organisation même du système bancaire qui est à la source des crises financières récurrentes et de leurs conséquences désastreuses.

Normalement, l'activité d'intermédiation financière des banques consiste à prêter à des individus des sommes empruntées à d'autres individus. Cependant, dans les systèmes bancaires contemporains, les banques peuvent procéder autrement, faire comme si les dépôts à vue étaient des emprunts et prêter l'argent ainsi collecté, bien qu'elles soient censées être capables de rendre les dépôts à la demande. Autrement dit, elles se mettent en position d'insolvabilité puisque leurs réserves ne sauraient couvrir leurs engagements. Les banques peuvent néanmoins fonctionner ainsi tant que les déposants ne souhaitent pas récupérer leur monnaie tous en même temps.

Elles ne peuvent cependant pas s'adonner à ces pratiques sans limite. En effet, lorsqu'une banque prête les dépôts de ses clients, cette monnaie est susceptible, à force de passer de main en main, d'être déposée dans d'autres banques. Après compensation entre les banques, celles qui ont relativement plus étendu leurs crédits doivent régler les autres grâce à leurs réserves. Ces banques s'exposent donc davantage au risque d'illiquidité.

La banque centrale, en obligeant les banques à être ses clientes grâce à son monopole d'émission des billets, centralise les réserves. Elle peut alors les faire augmenter en injectant de nouvelles liquidités dans le système. Une expansion coordonnée de leurs crédits devient dès lors possible car le problème du transfert des réserves des unes aux autres est repoussé. Mais la formation d'un tel édifice porte en elle la création d'un risque systémique : c'est parce que les réserves sont très faibles par rapport aux dépôts en général qu'une difficulté locale peut se transformer en effondrement du système.

Si une banque doit rembourser plus de monnaie qu'elle n'en a suite à la faillite d'un de ses créanciers majeurs, elle doit emprunter à d'autres banques pour éviter la liquidation. Ces dernières sont confrontées au dilemme suivant : soit elles prêtent la monnaie, vidant ainsi leurs coffres et devenant elles-mêmes illiquides, soit elles refusent de le faire et la banque en difficulté est liquidée. Mais les clients de la banque en défaut seront alors eux-mêmes en incapacité de payer leurs engagements, provoquant des faillites en chaîne qui rendront illiquides les autres banques.

La « solution » habituelle est connue. La banque centrale injecte des liquidités et sauve ainsi les banques pour contrecarrer la contagion, de préférence avant que les premières faillites ne surviennent. C'est ce qu'on observe actuellement, la baisse répétée du Fed Fund Rate et du Discount Rate de la Fed étant une succession de pas dans ce sens. Les injections de liquidités augmentent les réserves des banques, mais cela ne fait que déplacer le problème. En effet, les banques vont pouvoir renouveler leurs émissions jusqu'à ce que la crise ressurgisse à une échelle plus grande puisque les crédits peuvent être multipliés en proportion de l'élargissement des réserves. Et elles seront d'autant plus enclines à multiplier les crédits que la perspective de futures injections de liquidités par les banques centrales en cas de problème les y encourage. Ainsi, la prise de risque excessive des banquiers est récompensée dans la mesure où ceux-ci en touchent les bénéfices sans en supporter pleinement les coûts.

Les banques centrales prétendent intervenir pour résoudre des problèmes de liquidité, mais il ne faut pas s'y tromper. Leur action encourage en réalité les banques à s'exposer au risque d'illiquidité. A contrario, si le ratio de réserves des banques était de 100 %, le risque systémique serait éliminé. Une politique visant à réduire ce risque systémique consiste donc à augmenter le ratio minimal de réserves des banques, ce que les banques seraient pressées de faire si elles n'avaient pas affaire à un prêteur en dernier ressort. Etant donné l'aléa moral ainsi créé par la banque centrale, c'est aujourd'hui son existence même qui doit être mise en question.

XAVIER MERA est analyste pour l'association Liberté chérie.

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Félicitations à Xavier pour cet excellent article, qui plus est publié dans les Echos, et qui permet à un nullard en éco comme moi de bien comprendre le problème de Banques Centrales. Chapeau!

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Aux banques, qui peuvent prêter plus d'argent en étant protégées de la faillite et à l'état, qui peut se financer à bon compte.

D'accord pour les banques. Mais comme certaines d'entre elles font faillite, c'est l'Etat, dernier maillon de la chaine à ce petit jeu, qui perd en définitive, non ?

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D'accord pour les banques. Mais comme certaines d'entre elles font faillite, c'est l'Etat, dernier maillon de la chaine à ce petit jeu, qui perd en définitive, non ?

Ce n'est pas l'Etat le dernier maillon de la chaine bancaire, c'est la Banque Centrale, qui refinance les banques en créant de la monnaie à partir de rien.

Evidemment, une augmentation de la masse monétaire conduit à une baisse du pouvoir d'achat de la monnaie et donc les prix montent.

Donc au final, comme toujours, c'est le travailleur de base qui paie, avec son pouvoir d'achat qui diminue.

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D'accord pour les banques. Mais comme certaines d'entre elles font faillite, c'est l'Etat, dernier maillon de la chaine à ce petit jeu, qui perd en définitive, non ?

Tu peux expliquer en quoi l'état est perdant lorsqu'une banque fait faillite? Ce serait plutôt les actionnaires de la banque et surtout les déposants, non?

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Cet article est vraiment très bien, bravo à Xavier.

La dernière phrase, l'air de rien, est un vrai coup de tonnerre dans ce genre de publications, même si l'on sait que Les Echos sont probablement dans la presse quotidienne le seul journal assez proche des idées libérales.

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Bien sûr. Mais je pensais à l'Etat en tant que bénéficiaire dans une économie florissante, ce qui n'est probablement pas le cas quand des banques font faillites.

OK, je comprends. L'état peut effectivement pâtir de la faillite d'une banque qui annoncerait une crise financière, c'est-à-dire un échec de sa politique économique. C'est une des raisons pour lesquelles il permet le renflouage du système financier. Il n'en est pas moins vrai qu'il bénéficie du système de banque centrale, grâce à laquelle il peut emprunter à taux réduit.

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Cet article est vraiment très bien, bravo à Xavier. La dernière phrase, l'air de rien, est un vrai coup de tonnerre dans ce genre de publications, même si l'on sait que Les Echos sont probablement dans la presse quotidienne le seul journal assez proche des idées libérales.

Tu trouves La Tribune plus libéral que les Echos ? Je ne lis jamais le premier alors je me pose la question.

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Bien sûr. Mais je pensais à l'Etat en tant que bénéficiaire dans une économie florissante, ce qui n'est probablement pas le cas quand des banques font faillites.

Déjà, la plupart des gens ne comprennent pas la relation de cause à effet entre injection de monnaie, boom et crack.

D'autre part, les conséquences apparaissent sur plusieurs années. Donc même si les politiciens comprenaient, ils voudraient toujours plus d'injection de monnaie, parce que cela génère un boom à court terme, tout en créant la possibilité d'un crack à moyen terme. Mais le moyen terme, pour le politicien, ça n'existe pas. En plus, même si le politicien comprenait, comme la plupart des gens ne comprennent pas, et bien, il pourrait tout de même vouloir utiliser cet outil.

Quand je parle du politicien qui utilise l'injection de monnaie, je sais bien que le gouverneur de banque centrale est censé être indépendant, néanmoins, il est nommé par les politiciens, et puis si tous les articles d'opinions vont dans le sens de "l'injection, c'est bien", et bien il sera conforté dans l'idée d'injecter.

Bref, il y a des questions de compréhension, d'opinion "publique" ou même des "experts" et du public choice dans ta remarque.

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Ce n'est pas l'Etat le dernier maillon de la chaine bancaire, c'est la Banque Centrale, qui refinance les banques en créant de la monnaie à partir de rien.

Evidemment, une augmentation de la masse monétaire conduit à une baisse du pouvoir d'achat de la monnaie et donc les prix montent.

Donc au final, comme toujours, c'est le travailleur de base qui paie, avec son pouvoir d'achat qui diminue.

La banque centrale cree donc de l' argent et la donne au banque sans contrepartie ? Dans ce cas le crime

profite clairement aux banques, aux emprunteurs et ce, aux depends des epargnants.

Ca me fait penser a la fable de l' ange gabriel :

… The Angel Gabriel is a benevolent spirit who

wishes only the best for mankind, but unfortunately knows

nothing about economics. He hears mankind constantly complaining

about a lack of money, so he decides to intervene and

do something about it.

And so overnight, while all of us are

sleeping, the Angel Gabriel descends and magically doubles

everyone's stock of money. In the morning, when we all wake

up, we find that the amount of money we had in our wallets,

purses, safes, and bank accounts has doubled.

What will be the reaction? Everyone knows it will be instant

hoopla and joyous bewilderment. Every person will consider

that he is now twice as well off, since his money stock has doubled.

(…) everyone's cash balance, and

therefore total M, has doubled to $200 billion.

Everyone rushes

out to spend their new surplus cash balances. But, as they rush

to spend the money, all that happens is that demand curves for

all goods and services rise. Society is no better off than before,

since real resources, labor, capital, goods, natural resources,

productivity, have not changed at all. And so prices will, overall,

approximately double, and people will find that they are

not really any better off than they were before. Their cash balances

have doubled, but so have prices, and so their purchasing

power remains the same. Because he knew no economics,

the Angel Gabriel's gift to mankind has turned to ashes.

But let us note something important for our later analysis of

the real world processes of inflation and monetary expansion.

It is not true that no one is better off from the Angel Gabriel's

doubling of the supply of money. Those lucky folks who

rushed out the next morning, just as the stores were opening,

managed to spend their increased cash before prices had a

chance to rise; they certainly benefited. Those people, on the

other hand, who decided to wait a few days or weeks before

they spent their money, lost by the deal, for they found that

their buying prices rose before they had the chance to spend

the increased amounts of money. In short, society did not gain

overall, but the early spenders benefited at the expense of the

late spenders. The profligate gained at the expense of the cautious

and thrifty: another joke at the expense of the good

Angel

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J'en profite pour dire que ce genre d'article résulte d'un process assez rigoureux au sein de Liberté Chérie.

Selon l'actualité, nous demandons à des auteurs que nous avons identifié d'écrire sur un sujet, et selon un axe particulier. L'auteur si il est intéressé, rédige une première ébauche et là, nous faisons des commentaires et de multiples aller-retours. L'objectif pour nous est d'avoir un article fort qui expose des idées avec lesquelles Liberté Chérie est complètement d'accord, qui aura des accroches qui maximiseront sa potentialité de publication et qui fera que le lecteur se posera des questions une fois qu'il aura lu l'article. L'objectif est de passer une idée en décalage avec la pensée mainstream en montant que le problème d'actualité ne trouve pas sa source dans ce qui est généralement pointé du doigt.

Bref, l'auteur n'est pas tout seul, mais aussi, il doit prendre en compte nos besoins. Pour LC, c'est plus proche d'une commande que le fait de pousser un article déjà écrit.

En même temps, LC fait un travail de relation médias, avoir les bonnes adresses, les bons contacts dans les rédactions pour pouvoir pousser nos articles.

Au final, nous soumettons peu, essentiellement parce que tout cela prend beaucoup de temps, et que nous n'avons des masses d'auteurs, mais nous avons un fort taux de publication.

Pour donner un exemple, l'idée de cet article doit dater de octobre, et depuis novembre, on essaye de le publier. C'est l'article qui nous a pris le plus de temps, mais c'est pour dire que ça ne se fait pas en 2 jours.

Tout ça pour dire que si ça intéresse du monde d'écrire des articles sous signature LC et d'être publié dans les grands journaux nationaux, n'hésitez pas à venir vers moi.

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La banque centrale cree donc de l' argent et la donne au banque sans contrepartie ? Dans ce cas le crime

profite clairement aux banques, aux emprunteurs et ce, aux depends des epargnants.

Ca me fait penser a la fable de l' ange gabriel :

Quand la BC créé de la monnaie, elle le fait en prétant aux banques, mais les banques doivent fournir une garantie en face de cet emprunt. Et devinez quel est la garantie demandée ? les bons du trésor. Ainsi, la BC imprime pour "monétiser" de la dette de l'Etat. La boucle est bouclée, tout va bien dans le meilleur des mondes :icon_up:

Il n'y a pas que les épargnants qui perdent. Il y aussi ceux qui sont touchés par l'inflation, càd généralement, celui qui ne vit que de son travail (avec exception bien sur pour celui qui travaille dans un secteur en boom artificiel créé par la banque centrale).

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J'en profite pour dire que ce genre d'article résulte d'un process assez rigoureux au sein de Liberté Chérie.

Selon l'actualité, nous demandons à des auteurs que nous avons identifié d'écrire sur un sujet, et selon un axe particulier. L'auteur si il est intéressé, rédige une première ébauche et là, nous faisons des commentaires et de multiples aller-retours. L'objectif pour nous est d'avoir un article fort qui expose des idées avec lesquelles Liberté Chérie est complètement d'accord, qui aura des accroches qui maximiseront sa potentialité de publication et qui fera que le lecteur se posera des questions une fois qu'il aura lu l'article. L'objectif est de passer une idée en décalage avec la pensée mainstream en montant que le problème d'actualité ne trouve pas sa source dans ce qui est généralement pointé du doigt.

Bref, l'auteur n'est pas tout seul, mais aussi, il doit prendre en compte nos besoins. Pour LC, c'est plus proche d'une commande que simplement le fait de pousser un article déjà écrit.

En même temps, LC fait un travail de relation médias, avoir les bonnes adresses, les bons contacts dans les rédactions pour pouvoir pousser nos articles.

Au final, nous soumettons peu, essentiellement parce que tout cela prend beaucoup de temps, et que nous n'avons des masses d'auteurs, mais nous avons un fort taux de publication.

Tout ça pour dire que si ça intéresse du monde d'écrire des articles sous signature LC et d'être publié dans les grands journaux nationaux, n'hésitez pas à venir vers moi.

Toutes mes excuses, je ne voulais pas déprécier le travail de LC, je ne savais pas tout ce que tu as expliqué, c'est vraiment formidable tout ce que vous faites.

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La banque centrale cree donc de l' argent et la donne au banque sans contrepartie ? Dans ce cas le crime

profite clairement aux banques, aux emprunteurs et ce, aux depends des epargnants.

C'est un peu plus compliqué que cela, car il y a des contreparties pour ne pas introduire trop d'instabilité dans le système, selon diverses modalités qui relèvent plus de la cuisine que du raisonnement prudent. De plus il y a des règles qui limitent la vitesse de création monétaire sur le circuit décrit plus haut, comme le taux de réserves obligatoires qui s'applique aux banques.

La FED est réputée pour sa politique fortement interventionniste et volontariste, et nos politiciens voudraient évidemment que la BCE s'en inspire (sous leur contrôle), alors que cette dernière suit une philosophie plutôt monétariste de lutte contre l'inflation.

En ce qui concerne la BCE, voici la palette des instruments habituels:

Instruments de politique monétaire du SEBC

Pour atteindre ses objectifs, le SEBC dispose d'une série d'instruments de politique monétaire : le SEBC effectue des opérations d'open market, offre des facilités permanentes et assujettit les établissements de crédit à la constitution de réserves obligatoires sur des comptes ouverts sur les livres du SEBC.

Opérations d'open market

Les opérations d'open market jouent un rôle important dans la politique monétaire du SEBC pour le pilotage des taux d'intérêt, la gestion de la liquidité bancaire et pour indiquer l'orientation de la politique monétaire. Le SEBC dispose de cinq types d'instruments pour effectuer les opérations d'open market. L'instrument le plus important est constitué par les opérations de cession temporaire (sous forme de pensions ou de prêts garantis). Le SEBC peut également recourir aux opérations ferme, à l'émission de certificats de dette, aux opérations d'échange de devises et aux reprises de liquidités en blanc. Les opérations d'open market sont effectuées à l'initiative de la BCE, qui décide également du choix des instruments et des modalités de leur utilisation. Ces opérations peuvent s'effectuer par voie d'appels d'offres normaux, d'appels d'offres rapides ou de procédures bilatérales Pour ce qui concerne leur objectif, leur régularité et leurs procédures, les opérations d'open market du SEBC peuvent être divisées en quatre catégories, présentées ci-dessous (voir également le tableau 1).

# Les opérations principales de refinancement consistent en des opérations de cession temporaire destinées à fournir des liquidités de manière régulière, avec une fréquence hebdomadaire et une échéance de deux semaines. Ces opérations sont exécutées par les banques centrales nationales par voie d'appels d'offres normaux. Les opérations principales de refinancement jouent un rôle pivot dans la poursuite des objectifs assignés aux opérations d'open market du SEBC et constituent le principal canal de refinancement du secteur financier.

# Les opérations de financement à plus long terme consistent en des opérations de cession temporaire destinées à fournir des liquidités, avec une fréquence mensuelle et une échéance de trois mois. Ces opérations sont destinées à fournir aux contreparties un refinancement supplémentaire à plus long terme et sont exécutées par les banques centrales nationales par voie d'appels d'offres normaux. Ces opérations n'ayant pas pour objet, en principe, d'émettre des signaux à l'intention du marché, le SEBC les met normalement en oeuvre en retenant les taux de soumission qui lui sont proposés.

# Les opérations de réglage fin sont effectuées de manière ad hoc en vue de gérer la situation de liquidité sur le marché et d'assurer le pilotage des taux d'intérêt, notamment pour atténuer l'incidence sur les taux d'intérêt de fluctuations imprévues de la liquidité sur le marché. Les opérations de réglage fin prennent essentiellement la forme d'opérations de cession temporaire, mais peuvent également comporter des opérations ferme, des opérations d'échange de devises et des reprises de liquidités en blanc. Les instruments et procédures utilisés dans la conduite des opérations de réglage fin sont adaptés aux types de transactions et aux objectifs spécifiques visés dans le cadre de ces opérations. Les opérations de réglage fin sont normalement exécutées par les banques centrales nationales par voie d'appels d'offres rapides ou de procédures bilatérales. Le conseil des gouverneurs de la BCE décidera si, dans des circonstances exceptionnelles, les opérations de réglage fin pourront être mises en oeuvre par la BCE elle-même.

# De plus, le SEBC peut mener des opérations structurelles en émettant des certificats de dette et en ayant recours à des opérations de cession temporaire ou à des opérations ferme. Ces opérations sont effectuées lorsque la BCE souhaite ajuster la position structurelle du SEBC vis-à-vis du secteur financier (sur une base régulière ou non régulière). Les opérations de nature structurelle menées sous la forme d'opérations de cession temporaire et d'émissions de certificats de dette sont réalisées par les banques centrales nationales par voie d'appels d'offres normaux. Les opérations structurelles sous la forme d'opérations ferme sont exécutées selon des procédures bilatérales.

Facilités permanentes

Les facilités permanentes permettent de fournir ou de retirer des liquidités au jour le jour, d'indiquer l'orientation générale de la politique monétaire et d'encadrer les taux du marché au jour le jour. Deux facilités permanentes sont à la disposition des contreparties éligibles, qui peuvent y recourir à leur propre initiative, sous réserve du respect de certaines conditions d'accès d'ordre opérationnel (voir également le tableau 1) :

# Les contreparties peuvent utiliser la facilité de prêt marginal pour obtenir des banques centrales nationales des liquidités au jour le jour contre des actifs éligibles. Dans des circonstances normales, il n'existe aucune limite ni aucune restriction à l'accès des contreparties à la facilité, mise à part l'obligation de présenter suffisamment d'actifs en garantie. Le taux d'intérêt de la facilité de prêt marginal constitue normalement un plafond pour le taux d'intérêt du marché au jour le jour.

# Les contreparties peuvent utiliser la facilité de dépôt pour effectuer des dépôts au jour le jour auprès des banques centrales nationales. Dans des circonstances normales, il n'existe aucune limite de dépôt ni autre restriction à l'accès des contreparties à cette facilité. Le taux d'intérêt de la facilité de dépôt constitue normalement un plancher pour le taux du marché au jour le jour.

Les facilités permanentes sont gérées de façon décentralisée par les banques centrales nationales.

Réserves obligatoires

Le régime des réserves obligatoires du SEBC s'applique aux établissements de crédit de la zone euro et a essentiellement pour objet de stabiliser les taux d'intérêt du marché et de créer (ou d'accentuer) un besoin structurel de liquidités. Le montant des réserves obligatoires à constituer par chaque établissement est déterminé en fonction d'éléments de son bilan. Pour répondre à l'objectif de stabilisation des taux d'intérêt, le système des réserves obligatoires du SEBC permet aux établissements concernés de constituer leurs réserves en moyenne. L'accomplissement des obligations de réserves est vérifié sur la base de la moyenne des avoirs quotidiens de réserves des établissements au cours d'une période de constitution d'un mois. Les avoirs de réserve des établissements de crédit sont rémunérés au taux des opérations principales de refinancement du SEBC.

Contreparties

Le cadre de la politique monétaire du SEBC est conçu de manière à y faire participer un large éventail de contreparties. Les établissements assujettis à la constitution de réserves en vertu de l'article 19.1 des statuts du SEBC et de la BCE peuvent avoir accès aux facilités permanentes et participer aux opérations d'open market par voie d'appels d'offres normaux. Le SEBC peut sélectionner un nombre limité de contreparties susceptibles de participer aux opérations de réglage fin. En ce qui concerne les opérations ferme, il n'existe aucune restriction a priori quant aux contreparties autorisées. Pour ce qui concerne les opérations d'échange de devises effectuées dans le cadre de la politique monétaire, il est fait appel à des participants actifs du marché des changes. L'éventail des contreparties intervenant dans ces opérations est limité aux institutions retenues pour les opérations de politique de change du SEBC qui sont implantées dans la zone euro.

Source: http://www.banque-france.fr/fr/eurosys/europe/bce/11.htm

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Toutes mes excuses, je ne voulais pas déprécier le travail de LC, je ne savais pas tout ce que tu as expliqué, c'est vraiment formidable tout ce que vous faites.

ah boulette, je ne voulais pas te citer toi, je faisais juste répondre sur le fil.

C'était un message informatif et de recrutement, c'est tout.

Je corrige mon post.

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Quand la BC créé de la monnaie, elle le fait en prétant aux banques, mais les banques doivent fournir une garantie en face de cet emprunt. Et devinez quel est la garantie demandée ? les bons du trésor. Ainsi, la BC imprime pour "monétiser" de la dette de l'Etat. La boucle est bouclée, tout va bien dans le meilleur des mondes :doigt:

Quoi, la garantie de cet emprunt se fait grace aux bons du tresor qui sont eux meme un pret d' etat ?

Excuse mon ignorance :icon_up: mais quelle difference entre un bon du tresor et une injection monetaire (qui est aussi

un emprunt si je suis bien ?)

merci …

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Quoi, la garantie de cet emprunt se fait grace aux bons du tresor qui sont eux meme un pret d' etat ?

Excuse mon ignorance :icon_up: mais quelle difference entre un bon du tresor et une injection monetaire (qui est aussi

un emprunt si je suis bien ?)

merci …

L'Etat emprunte, et la BC prète.

Quand on parle d'injection de monnaie par la BC, c'est qu'elle prête.

Des bons du trésor sont des emprunts que l'Etat contracte auprès de ceux qui achètent ses bons du trésor.

Mais l'investisseur qui achète des bons du trésor, il le fait avec son argent qu'il a sur son compte en banque.

Tandis que lorsque la BC prête, elle n'a rien sur son compte, elle créé l'argent qu'elle prête.

Bon nuance, en fait, parce qu'un investisseur peut acheter des produits financiers "à la marge", càd en empruntant auprès d'une banque, qui elle même comme je viens de le dire emprunte auprès de la BC.

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Pour ma part, j'ignorais que la BC prêtait aux banques en acceptant comme garanties leurs bons du trésor. Du crédit sert à garantir du crédit. C'est fabuleux, ça… mais finalement ce n'est qu'une conséquence logique de la dématerialisation de la monnaie.

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Il y aussi ceux qui sont touchés par l'inflation, càd généralement, celui qui ne vit que de son travail (avec exception bien sur pour celui qui travaille dans un secteur en boom artificiel créé par la banque centrale).
Je trouve un peu marxiste ce genre d'opposition simpliste. Un banquier ne vit pas de son travail? Et aucun des pauvres travailleurs que tu décris ne sont acionnaires des secteurs que tu abhorres

edit : il semble que le message contenant cette citation ait ete supprime

Je pense qu' il veut dire par la une personne qui vit en n' investissant pas (pas de revenus autres que ceux du travail) dans ce cas son argent vaut de moins en moins au fil du temps et il n' y a rien pour compenser ca .. (mais je me trompe peut etre)

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Je pense qu' il veut dire par la une personne qui vit en n' investissant pas (pas de revenus autres que ceux du travail) dans ce cas son argent vaut de moins en moins au fil du temps et il n' y a rien pour compenser ca .. (mais je me trompe peut etre)

Pour répondre au post qui a disparut :

Le banquier au sens du métier de celui qui prète, dans le monde actuel, en général, il est employé d'une banque, pas propriétaire de la banque, il n'a pas le rôle du "capitaliste" dans sa fonction de banquier. Par contre, il est " celui qui travaille dans un secteur en boom artificiel créé par la banque centrale".

Sinon, le travailleur qui a des actions, et bien, il n'est pas "celui qui ne vit que de son travail", vu qu'il a aussi un rôle de "capitaliste".

Je parlais d'idéaux-types. Après bien sûr que des gens cumulent les rôles dans des proportions différentes.

Néanmoins, il existe bien des gens qui tirent leur revenu essentiellement de leur activité de "capitaliste" et d'autres qui tirent leur revenu essentiellement de leur activité de "salarié". Et je faisais bien une case spéciale pour le salarié "qui travaille dans un secteur en boom artificiel créé par la banque centrale".

Pour répondre à ce post :

oui, le salarié qui n'a pas de capital et qui ne travaille pas dans un secteur en boom artificiel créé par la banque centrale et bien, il voit son pouvoir d'achat diminuer.

Celui qui est salarié (n'étant pas dans un secteur bénéficiant du boom) et qui a du capital, et bien, son pouvoir d'achat venant de son salaire baisse, mais le revenu de son capital monte, et donc ça compense.

En attendant, les salariés ne travaillant pas dans un secteur en boom et qui n'ont pas de capital, ça existe, et c'est même loin d'être quantité négligeable.

avec un patrimoine médian français à 98K€ et un dernier décile à moins de 900euros de patrimoine, cela concerne bien beaucoup de personnes.

http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/REVPMEN06g.PDF (page 103)

(en plus, l'étude de l'insee parle d'actif brut, càd qu'elle ne compte pas le capital restant dû en déduction de la valeur du patrimoine. Càd que le jour où vous achetez une maison disons de 200K€, légalement, vous n'êtes propriétaires en net de rien, vu que votre actif net, c'est la maison - le pret que vous n'avez pas commencé à rembourser, càd 0, mais pour les stats de l'insee, du jour au lendemain, vous entrez dans les stats de ceux qui ont 200K€ de patrimoine, et là dessus, l'insee va pouvoir ainsi grossir ses stats d'"inégalité" de patrimoine. Bref, tout ça pour dire que le patrimoine réel est sans doute bien plus faible que celui affiché par l'insee.

"Patrimoine : il s'agit ici du patrimoine brut car l'endettement du ménage n'est pas déduit ; ce patrimoine brut inclut la résidence principale, l'immobilier de rapport – c'est-à-dire rapportant un revenu foncier, les actifs financiers duménage, et les actifs professionnels lorsque le ménage a une activité d'indépendant à titre principal ou secondaire. Il n'inclut ni les biens durables, ni les bijoux, ni les oeuvres d 'art." http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/REVPMEN06g.PDF page 102 en bas.

(tiens, truc amusant, pour trouver une référence, dans google, j'ai tapé "insee patrimoine moyen", et un fil de liborg apparait en 6ème position, la classe, non ?)

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Ce n'est pas ce que j'ai écrit.

Je n'ai pas compris de quoi tu parles alors.

Si tu parles du fait que l'Etat emprunte aux banques, je ne vois pas en quoi cela ferait du mal à l'Etat si une banque fait faillite.

Que ton créancier fasse faillite, c'est même plutôt une bonne nouvelle, parce que tu ne dois plus rien à personne.

(à nuancer avec le mode de liquidation, la créance peut bien être revendue à un tiers lors de la liquidation).

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Excusez moi de casser l'ambiance, mais l'article en question est loin d'etre génial il me semble.

En plus cette attitude est assez "anti-libérale", puisque le libéralisme consiste notamment dans le fait de "donner crédit" aux gens dont c'est le métier. Je veux dire : les banques se réunissent, mettent au point des "ratio cooke", des pratiques bancaires normalisées, et paf! un mec débarque pour nous expliquer que c'est nul. Rappelez vous Smith… On fait confiance a son boucher ou a son marchand de bière, au fait qu'il a une meilleure connaissance de son intéret particulier qu'un intervenant externe, ou qu'un analyste en culotte courte.

D'autre part j'ai lu (en diagonale) que certains s'étonnent du fait que la BCE demande de l'emprunt d'Etat en garantie de ses prets, en oubliant apparemment que c'est la pratique de marché, y compris entre simples intervenants sur le marché monétaire. Ca s'appelle de la pension livrée…

:icon_up:

Et oui, l'emprunt d'Etat Français est une meilleure garantie qu'un billet de trésorerie Leroy-Merlin…

:doigt:

Techniquement, cette notion passe par le biais d'un simple indicateur qui répond au doux nom d'ICPG. Ca n'a rien a voir avec une sinistre machination par laquelle la banque centrale et le Trésor public s'entendrait pour donner un intéret a ces titres. Un bon du Trésor est un bon titre, il est potentiellement reconnu en ICPG 3 par le dépositaire central Français (Euroclear France). Un billet de Trésorerie LVMH a un ICPG 0, autrement dit c'est de la merde et la BCE ne donne pas de cash contre ce titre, pas plus qu'Euroclear France ne donne du pouvoir d'achat intraday a son détenteur.

Pour ceux qui m'auront suivi jusque là, j'ajoute que la France est au top de ce qui se fait matière de clearing. Le Portugal, la Belgique et les Pays-Bas sont sur le point d'adopter notre plate-forme.

Vivement ESES et SP!

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Excusez moi de casser l'ambiance, mais l'article en question est loin d'etre génial il me semble.

En plus cette attitude est assez "anti-libérale", puisque le libéralisme consiste notamment dans le fait de "donner crédit" aux gens dont c'est le métier. Je veux dire : les banques se réunissent, mettent au point des "ratio cooke", des pratiques bancaires normalisées, et paf! un mec débarque pour nous expliquer que c'est nul. Rappelez vous Smith… On fait confiance a son boucher ou a son marchand de bière, au fait qu'il a une meilleure connaissance de son intéret particulier qu'un intervenant externe, ou qu'un analyste en culotte courte.

Le libéralisme consiste également dans le droit pour n'importe qui d'entrer en concurrence avec les acteurs du marché déjà présents, selon les modalités qu'il veut, plutôt que dans un monopole/oligopole légal.

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