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J'ai vu Gravity avec Georges Clooney et Sandra Bullock, pas mal du tout. Tout le film pratiquement se passe dehors dans l'Espace et suit des astronautes à la dérive lorsque leur navette est percutée par les restes d'un méchant satellite détruit par les russes (un poil tiré par les cheveux). En second plan avec la Terre et l'Espace c'est joliment fait, il y a des moments calmes et contemplatifs, et à la fois angoissants qui me plaisent bien.

 

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Bah comme l'Eglise catholique de france en général non ?

Corrigé, ensuite, évidemment, etre catholique n'immunise pas contre le fait d'etre de gauche, meme si la variante spécifiquement marxiste est "normalement" impossible.

Donc forcément, l'église, sur les sujets purement de moyens, suis l'air du temps, son domaine d'autorité, c'est les fins, pas les moyens.

Si je veux traverser la mer, le pape peut me dire si c'est une bonne chose ou non de partir explorer le monde, mais il n'a pas dans ses prérogatives de m'expliquer la navigation !

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J'ai vu Gravity, le dernier film de Cuaron et je suis un peu déçu. Je m'attendais à un grand film vu les critiques, et au final, c'est un film sympa mais sans plus. Il y a des jolies images, mais le scénario tourne un peu en rond et le développement des personnages est vraiment minimal. Du coup, on a l'impression que les scènes visuels sont là pour rallonger le film, alors qu'il ne fait qu'une heure et demi au total.

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Oh. Je pense que ça doit être une merde invraisemblable, avec un tel niveau de hype.

 

Eh ben détrompez vous. Il est bien, je pense juste qu'il hype pour de mauvaises raisons, ce qui en fait est dur à dire parce que je ne crois pas que Kechiche ait eu un agenda idéologique ou même un message à faire passer en faisant ce film.

 

Il est extrêmement réaliste, et il y a quelques aspects que j'ai particulièrement aimé.

 

Cette Adèle est un personnage individualiste qui ne trouve sa place ni parmi les lycéens débiles mentaux et obsédés ni dans la communauté LGBT complètement sectaire et minée de contradictions.

 

Elle ne sait pas parler d'art ni de littérature, alors que tout le monde le fait autour d'elle et attend d'elle qu'elle brille, notamment des hordes de bobos infâmes qui se retrouvent en bonne compagnie d'étudiants d'art pour asséner des platitudes et des inepties formidables, en la prenant et haut quand elle leur explique qu'elle cherche un travail stable ("oh, tu as peur de l'insécurité...").

 

Bref j'espère que le public bourgeois français regarde ouvre bien la yeux, entre ce film et celui de Ozon, j'ai l'impression que le cinéma français sort un peu de la complaisance, ou en tout cas, ce tournant réaliste ne manque pas de justesse.

 

Les scènes de sexe ont été critiquées, trop longue, assez porno-didactique... bon c'est pas faux mais je trouve qu'à la fin du film dans le dernier tête à tête ça fait plus ou moins sens.

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Eh ben détrompez vous. Il est bien, je pense juste qu'il hype pour de mauvaises raisons, ce qui en fait est dur à dire parce que je ne crois pas que Kechiche ait eu un agenda idéologique ou même un message à faire passer en faisant ce film.

 

Il est extrêmement réaliste, et il y a quelques aspects que j'ai particulièrement aimé.

 

Cette Adèle est un personnage individualiste qui ne trouve sa place ni parmi les lycéens débiles mentaux et obsédés ni dans la communauté LGBT complètement sectaire et minée de contradictions.

 

Elle ne sait pas parler d'art ni de littérature, alors que tout le monde le fait autour d'elle et attend d'elle qu'elle brille, notamment des hordes de bobos infâmes qui se retrouvent en bonne compagnie d'étudiants d'art pour asséner des platitudes et des inepties formidables, en la prenant et haut quand elle leur explique qu'elle cherche un travail stable ("oh, tu as peur de l'insécurité...").

 

Bref j'espère que le public bourgeois français regarde ouvre bien la yeux, entre ce film et celui de Ozon, j'ai l'impression que le cinéma français sort un peu de la complaisance, ou en tout cas, ce tournant réaliste ne manque pas de justesse.

 

Les scènes de sexe ont été critiquées, trop longue, assez porno-didactique... bon c'est pas faux mais je trouve qu'à la fin du film dans le dernier tête à tête ça fait plus ou moins sens.

 

Un petit article pour CP ? :)

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Exactement ce que je me disais. Je ne risque pas d'aller le voir.

 

J'ai lu une critique très judicieuse d'Eric Neuhoff, qui ne devrait pas te faire changer d'avis. 

 

 

La Vie d'Adèle, le zèle du désir
 
 
LA CHRONIQUE D'ÉRIC NEUHOFF- Palme d'or à Cannes, le film d'Abdellatif Kechiche raconte une histoire passionnelle entre deux filles. Les scènes d'amour s'étirent et se répètent.
 
Il faudrait vraiment que quelqu'un offre une montre à Abdellatif ­Kechiche. Son film dure trois heures. Tout ça pour raconter quoi? La guerre de Sécession? La révolution russe? Vous n'y êtes pas: juste l'histoire d'amour entre deux filles dans le nord de la France.
Soupçonnant la fragilité de son sujet, Kechiche l'étire, l'étale, confond ampleur et redondance. L'absence d'un producteur à la Selznick se fait cruellement sentir. Déçue par son expérience avec un garçon, une lycéenne jette son dévolu sur une demoiselle aux cheveux bleus. Ce détail prouve que cette dernière est une artiste. Elle sirote du lait fraise, parle de Sartre. La cadette l'écoute bouche bée. Elles se plaisent, se rapprochent. Leurs corps se découvrent dans des étreintes sonores, ponctuées de bruits d'évier. Elles s'épuisent dans des gymnastiques pas encore homologuées aux Jeux olympiques. Ces séquences n'en finissent pas. Au bout d'un moment, cela ressemble à un combat de catch de Borat. Ça n'était visiblement pas le but recherché.
 
La lutte des classes se met de la partie. Les prolétaires mangent des pâtes. Les bourgeois préfèrent les huîtres (le symbole n'est pas de la plus grande légèreté). Il n'était peut-être pas nécessaire de rappeler en long et en large qu'il est indispensable de vérifier qu'elles soient vivantes avant de les gober. Tout est à l'avenant. Un cours sur La Vie de ­Marianne a lieu en temps réel. Le propos est d'annoncer le coup de foudre qui va se produire. Ces choses-là n'arrivent pas que dans les livres. On nous permettra de trouver le procédé plutôt balourd. Pauvre Adèle! Ses rêves se cantonnent à un avenir d'institutrice. Emma - notez le prénom - ne l'entend pas de cette oreille. Pour cette Bovary du pinceau, la vie ne se conçoit qu'en étant peintre ou écrivain. Tout n'est pas perdu puisque la province continue à engendrer de pareils spécimens. Il y a de belles scènes.
Un bel objet de scandale
 
Toutes sont trop longues, répétitives. Il y en a de ratées (la rupture). Certaines sont superbes (les retrouvailles dans un café ; on remarquera néanmoins que dans cette ville aucun consommateur ne s'émeut des débordements des héroïnes). Kechiche conserve sa faculté à diriger ses acteurs. Adèle Exarchopoulos sort du lot, gros bébé aux joues rouges entraîné dans un tourbillon de sensualité et d'émotion. Elle fait place nette autour d'elle. Cela pleure beaucoup. Cela s'engueule souvent. Kechiche filme avec un Pialat sur la langue. Ce naturalisme pataud, ces images saturées de quotidien, ce réalisme exponentiel n'exigeaient peut-être pas une triple palme d'or à Cannes.
 

 

C'est un bel objet de scandale, monté de toutes pièces. Remplacez les amantes par un homme et une femme, il ne reste rien. On s'en veut de rabâcher cette ­évidence, mais l'art consiste à choisir. Un vernissage, une manifestation, une soirée dans un bar gay, une école maternelle, une fête dans un jardin: Kechiche, à qui on a trop dit qu'il était un génie, garde tout, comme le client d'un buffet à volonté qui remplit son assiette à ras bord. Il ne serait pas non plus inutile qu'il se procure une paire de ciseaux. Quant à Léa Seydoux, elle mérite une bonne ­fessée.
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'ffectivement et je sais que c'est ce que j'en aurais pensé. Kechiche est un réalisateur extrêmement suréavalué. Probablement parce qu'il est un tout petit peu meilleur que la moyenne de la médiocrité du pays, alors on le considère comme un génie mais c'est une réputation que je pense largement usurpée. Quant à Seydoux, je la trouve exaspérante. Si ce n'était son réseau familial, sa carrière n'aurait jamais décollé.

Encore un bon exemple de réussite à la française : de la reproduction sociale, du corporatisme et de la subvention pour une bouze payée par vos sous, qu'il faudra quand même payer 10 euros pour aller voir et dont on vous enfonce dans la tête à coup de marteau que c'est un chef d'oeuvre. Non merci.

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Je pense que Neuhoff n'a pas raison sur tout, je vais essayer de répondre à ses arguments
 
Il faudrait vraiment que quelqu'un offre une montre à Abdellatif ­Kechiche. Son film dure trois heures. Tout ça pour raconter quoi? La guerre de Sécession? La révolution russe? Vous n'y êtes pas: juste l'histoire d'amour entre deux filles dans le nord de la France.

Je ne vois pas ce qui empêche a priori l'histoire d'être intéressante.

 

Déçue par son expérience avec un garçon, une lycéenne jette son dévolu sur une demoiselle aux cheveux bleus. Ce détail prouve que cette dernière est une artiste. Elle sirote du lait fraise, parle de Sartre. La cadette l'écoute bouche bée.

Le passage sur Sartre est risible mais assez idiomatique à mon avis, c'est comme ça que parle l'étudiant moyen.


La lutte des classes se met de la partie. Les prolétaires mangent des pâtes. Les bourgeois préfèrent les huîtres (le symbole n'est pas de la plus grande légèreté). Il n'était peut-être pas nécessaire de rappeler en long et en large qu'il est indispensable de vérifier qu'elles soient vivantes avant de les gober. Tout est à l'avenant.

La scène des huitres est certes fastidieuse, mais me semble plausible, pour ce film c'est ce qui compte étant donné le parti pris réaliste. D'ailleurs je pense que beaucoup de dialogues et de situations sont improvisées, c'est ce qui ressort des interview des participants au tournage.

Pour ce qui est de la lutte des classes je pense que Neuhoff se trompe. Il me semble qu'Adèle incarne une absolue normalité, y compris sociologique (là où les personnages bourgeois sont perdus dans leur quête d'originalité et d'affirmation). C'est juste une fille qui essaie de faire son chemin, je pense que le fait qu'elle ne soit pas assimilable à une catégorie culturelle ou sociale fait la force du personnage.

 

 

Un cours sur La Vie de ­Marianne a lieu en temps réel. Le propos est d'annoncer le coup de foudre qui va se produire. Ces choses-là n'arrivent pas que dans les livres. On nous permettra de trouver le procédé plutôt balourd.

Là je suis d'accord, Kéchiche a nécessairement fait le choix de ce cours, et c'est lourdingue.


Pauvre Adèle! Ses rêves se cantonnent à un avenir d'institutrice. Emma - notez le prénom - ne l'entend pas de cette oreille. Pour cette Bovary du pinceau, la vie ne se conçoit qu'en étant peintre ou écrivain. Tout n'est pas perdu puisque la province continue à engendrer de pareils spécimens.
 

Ben oui, Emma est une étudiante en art assez médiocre qui essaie d'inculquer à Adèle son idéal d'"épanouissement" (c'est le terme qu'elle emploie) personnel débile, remarque que ça tombe au bon moment du film, quand elle commence à se lasser d'elle et à la juger.

 

Toutes sont trop longues, répétitives. Il y en a de ratées (la rupture). Certaines sont superbes (les retrouvailles dans un café ; on remarquera néanmoins que dans cette ville aucun consommateur ne s'émeut des débordements des héroïnes).

Un peu contradictoire dans la mesure où la scène de retrouvailles dans le café tire son intensité du souvenir qu'elles ont toutes les deux de leurs plaisirs passés.

 

C'est un bel objet de scandale, monté de toutes pièces. Remplacez les amantes par un homme et une femme, il ne reste rien.

Ce n'est pas faux, mais ce qui est intéressant avec l'hésitation sexuelle du personnage est qu'elle est montrée comme totalement opposée au sectarisme LGBT, ce qui me semble assez bien vu.

 

On s'en veut de rabâcher cette ­évidence, mais l'art consiste à choisir. Un vernissage, une manifestation, une soirée dans un bar gay, une école maternelle, une fête dans un jardin: Kechiche, à qui on a trop dit qu'il était un génie, garde tout, comme le client d'un buffet à volonté qui remplit son assiette à ras bord. Il ne serait pas non plus inutile qu'il se procure une paire de ciseaux.

En fait il parait que le film est déjà très coupé. Neuhoff exagère un peu, à part la scène du Jardin, les autres ne sont pas excessivement longues.
Ce qui est par ailleurs intéressant dans la scène du Jardin c'est que le fait d'être en compagnie de ces personnages de fats atrocement verbeux est de plus en plus oppressant au fur et à mesure que la scène progresse, et ce qu'on soit dans la position d'Adèle qui ne comprend pas ce qui se dit, ou dans celle du spectateur qui doit subir cette fumisterie.
 

Quant à Léa Seydoux, elle mérite une bonne ­fessée.

C'est vrai, elle ne joue pas bien et je pense que sa prestation dans la scène de la rupture est le boulet du film.

 

 

Le film n'est pas un chef d'oeuvre, et je ne pense pas que Kechiche soit un génie car il prend finalement peu parti et quand il le fait ce n'est pas pour le meilleur, mais je crois sincèrement qu'il arrive à faire parler le réel dans ce film. Ce ne serait pas étonnant que ce soit le meilleur film français de l'année (certes, Cannes est un festival international). Par ailleurs presque tous les préjugés que j'avais contre ce film, qui étaient à peu près les même que ceux que vous présentez, se sont avérés faux, c'est pourquoi je prends la peine de vous raconter un peu ce que j'en ai pensé.

  • Yea 1
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Bah comme l'Eglise catholique en général non ?

 

L'élection d'un pape gauchiste en est une preuve éclatante.

 

Quant à la vie d'Adèle, s'il y a des scènes de lesbiennes hardcores j'irai sinon c'est même pas la peine.

 

EDIT: Je viens de voir qu'il dure 3 heures, il faut être fou pour regarder une chose pareille.

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EDIT: Je viens de voir qu'il dure 3 heures, il faut être fou pour regarder une chose pareille.

 

Soit à peu près autant que The Hobbit (non le rythme n'est pas le même, c'est plus facile de tenir 2h50 devant du Peter Jackson que devant du Kechiche – pour la plupart des gens)

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The Hobbit était très lent. Les 2 autres suites à venir promettent la même lenteur - pourtant le bouquin est génial.

 

Pas étonnant quand on fait 3 films de 3h chacun pour 1 bouquin qui fait 200 pages, alors qu'on a fait 3 films de 3h pour 3 bouquins qui font chacun 800 pages.

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Je pense que ce genre de chronique sociale pseudo réaliste sur le thème des stéréotypes bourgeois devrait surtout plaire aux lecteurs de Télérama et aux auditeurs de France Inter. Grosso modo le public de profs et de snobs germanopratins qui s'ébaubit devant le cinéma mortifère des frères Dardenne, s'émeut avec des larmes de crocodile devant les fresques ouvrières mélancoliques de Ken Loach, et fait savoir autour de lui qu'il ne ratera surtout pas la projection du documentaire apologétique tourné par le réalisateur officiel de Tito au festival du film engagé de Cinéma Komunisto.

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Sinon j'ai vu Alabama Monroe récemment, j'ai beaucoup aimé la réalisation. Le propos bien qu'un peu confus est assez intéressant. La grosse qualité que je lui ai trouvé est qu'il pose des questions d'ordre moral, mais n'y répond pas et laisse le spectateur se faire sa propre idée sans (trop) l'influencer. Un des meilleurs films que j'ai vu récemment.

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Je pense que ce genre de chronique sociale pseudo réaliste sur le thème des stéréotypes bourgeois devrait surtout plaire aux lecteurs de Télérama et aux auditeurs de France Inter. Grosso modo le public de profs et de snobs germanopratins qui s'ébaubit devant le cinéma mortifère des frères Dardenne, s'émeut avec des larmes de crocodile devant les fresques ouvrières mélancoliques de Ken Loach, et fait savoir autour de lui qu'il ne ratera surtout pas la projection du documentaire apologétique tourné par le réalisateur officiel de Tito au festival du film engagé de Cinéma Komunisto.

:lol:

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