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Il y a 2 heures, poincaré a dit :

Je m'interroge sur la narration féministe y compris dans la version première vague. Je repense à un film sur les suffragettes au début du 20ème siècle en Angleterre et leur combat pour le droit de vote contre la répression du gouvernement. Le fait est que, même pour le combat de l'isonomie, le filtre pour analyser la réalité se fait toujours sous l'angle rapport H/F. En France, leur exclusion du droit de vote a été officiellement actée après la révolution; une chose m'interpelle, et certains tiennent pour explication leur penchant conservateur qui risquait de mettre en péril les nouveaux intérêts politiques au pouvoir : « les femmes perpétueraient dans notre pays la domination du cléricalisme (…) le vote des femmes mettrait en péril l’action entreprise par les partis de gauche, au bénéfice de la droite. »


Donc ma question est la suivante : est-ce un fait, et peut-on sérieusement le tenir comme principale explication de cette mise à l'écart de la sphère politique ?

 

Je sais pas si c'est effectivement le cas (mais c'est très probable) mais ce qui est sûr c'est que la croyance selon laquelle les femmes voteraient dans l'intérêt de l'église n'est absolument pas un prétexte et tout à fait présente en particulier au XIXe. Je n'ai pas de sources mais il me semble assez bien attesté que les églises étaient fréquentées par un nombre disproportionnées de femmes, que les femmes avaient un rôle dans la vie religieuse laïque et dans les congrégations bien supérieur à celui des hommes et que par conséquent, on peut facilement considérer qu'elles sont plus religieuses et plus soumises aux idées religieuses. 

 

De plus, on pense également que les prêtres ont une forte influence sur leurs ouailles en particulier sur les femmes, vue comme plus faibles, et qu'ils leurs dicteraient donc leur vote. 

 

On me dira que c'est sexiste et ça ne me dérangerait pas, mais ils peuvent parfaitement  être sexistes et de bonne foi.

 

 

Et très honnêtement, vu la gueule de la première vague du mouvement américain pour la tempérance, on peut se dire qu'ils avaient peut-être pas tort 

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Il y a 2 heures, poincaré a dit :

est-ce un fait, et peut-on sérieusement le tenir comme principale explication de cette mise à l'écart de la sphère politique ?

 

C'est le principal argument avancé par les radicaux (c'est-à-dire la gauche du début de la troisième république, peu à peu poussé vers le centre par la montée en puissance des socialistes).

 

La droite utilisait quant à elle des arguments essentialistes sur les capacités naturelles des deux sexes ; sans prétendre que la misogynie n'existait pas à gauche, force est de constater que l'objection des radicaux étaient théoriquement conjoncturelle si on la combine avec la vision progressiste de l'histoire que portait la gauche*.

 

* un peu comme le discours colonialiste des radicaux qui consiste à dire que les peuples colonisés sont voués à devenir indépendants... "quand" ils ont seront devenus capables...

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Ah les sympathiques suffragettes...

 

Frances E. Willard : It is not fair that a plantation Negro who can neither read or write should be entrusted with the ballot.

Anna Howard Shaw : You have put the ballot in the hands of your black men, thus making them political superiors of white women. Never before in the history of the world have men made former slaves the political masters of their former mistresses!

Belle Kearney : The enfranchisement of women would insure immediate and durable white supremacy, honestly attained, for upon unquestioned authority it is stated that in every southern State but one there are more educated women than all the illiterate voters, white and black, native and foreign, combined.

Elizabeth Cady Stanton : What will we and our daughters suffer if these degraded black men are allowed to have the rights that would make them even worse than our Saxon fathers?

Laura Clay : The white men, reinforced by the educated white women, could ‘snow under’ the Negro vote in every State, and the white race would maintain its supremacy without corrupting or intimidating the Negroes.

Susan B. Anthony : I will cut off this right arm of mine before I will ask for the ballot for the Negro and not for the woman.

Carrie Chapman Catt : White supremacy will be strengthened, not weakened, by women’s suffrage.

Rebecca Ann Latimer Felton : I do not want to see a negro man walk to the polls and vote on who should handle my tax money, while I myself cannot vote at all…When there is not enough religion in the pulpit to organize a crusade against sin; nor justice in the courthouse to promptly punish crime; nor manhood enough in the nation to put a sheltering arm about innocence and virtue—-if it needs lynching to protect woman’s dearest possession from the ravening human beasts—-then I say lynch, a thousand times a week if necessary.

 

(merci aux féministes intersectionnelles pour avoir repêché ces citations croustillantes)

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il y a 35 minutes, Lancelot a dit :

Ah les sympathiques suffragettes...

Il ne faut pas oublier que les suffragettes étaient une composante du mouvement progressiste de l'époque, qui était souvent très chargé en racisme, en puritanisme (d'inspiration généralement religieuse) et en eugénisme (les mouvements à la mode, à l'époque). Merci de nous le rappeler. :lol:

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il y a 18 minutes, Rincevent a dit :

mouvement progressiste de l'époque, qui était souvent très chargé en racisme, en puritanisme (d'inspiration généralement religieuse) et en eugénisme (les mouvements à la mode, à l'époque). Merci de nous le rappeler. :lol:

 

En quoi ca a changé? :D

Le racisme reste présent avec l'affirmative action, le puritanisme avec les attaques contre la prostitution et le porno et l'eugénisme avec l'écologie radicale.

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il y a 4 minutes, Zagor a dit :

En quoi ca a changé? :D

Le racisme reste présent avec l'affirmative action, le puritanisme avec les attaques contre la prostitution et le porno et l'eugénisme avec l'écologie radicale.

Chuuuuuut. :lol: (Et le puritanisme est aussi là avec le véganisme.)

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Ce qui m'amène à penser que la grande différence qui distingue le souci du progrès du progressisme, c'est que le progressisme est profondément déçu par l'humanité telle qu'elle est, d'où son besoin constant de la rééduquer, de la corriger, de la redresser, de la purifier (de moeurs comme de lignée), de couper les branches jugées mauvaises, et au final de l'exterminer, parce que rien n'est plus paisible et durable que la mort.

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il y a 9 minutes, Marlenus a dit :

Point commun avec les libéraux. :D

:lol: Les libéraux (pour faire simple) acceptent de la laisser dans son merdier, cependant (les libéraux de gauche espèrent quand même qu'elle s'en tirera dans l'ensemble, les libéraux de droite espèrent qu'elle laissera s'en tirer ceux qui y arriveront d'eux-mêmes).

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Il y a 1 heure, Rincevent a dit :

Ce qui m'amène à penser que la grande différence qui distingue le souci du progrès du progressisme, c'est que le progressisme est profondément déçu par l'humanité telle qu'elle est, d'où son besoin constant de la rééduquer, de la corriger, de la redresser, de la purifier (de moeurs comme de lignée), de couper les branches jugées mauvaises, et au final de l'exterminer, parce que rien n'est plus paisible et durable que la mort.

 

Pour que la différence saute aux yeux où faut avoir défini le progrès, faute de quoi on ne peut pas comparer les deux termes.

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Il y a 14 heures, Waren a dit :

Bulldozer va encore frapper; magnifique, encore mieux que Bel Casse'em ou Marie-Ségolène !

 

http://madame.lefigaro.fr/societe/parite-egalite-marlene-schiappa-veut-relever-a-50-les-quotas-de-femmes-dans-tous-les-domaines-020619-165396

 

 

A moins de «produire» plus de femmes, avoir 50% de femmes éboueurs implique d'en avoir 50% dans la magistrature mais je ne suis pas sûre que ce soit ce que Marlène a en tête.

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Les entreprises de BTP dans quelques mois : Bon, qui se dévoue pour être transgenre ? Personne ? Joâo, Sandro, Tiago, maintenant vous êtes Joana, Sandra et Talia. Et que je ne vous entende pas vous plaindre, caraï !

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1 hour ago, Romy said:

A moins de «produire» plus de femmes, avoir 50% de femmes éboueurs implique d'en avoir 50% dans la magistrature mais je ne suis pas sûre que ce soit ce que Marlène a en tête.

 

15 hours ago, Waren said:

Bulldozer va encore frapper; magnifique, encore mieux que Bel Casse'em ou Marie-Ségolène !

 

http://madame.lefigaro.fr/societe/parite-egalite-marlene-schiappa-veut-relever-a-50-les-quotas-de-femmes-dans-tous-les-domaines-020619-165396

 

 

 

 

"50% est déjà un compromis"

??

"Aucun pays n'a atteint la parité et aucun d'entre eux n'y parviendra seul."

 

Un commentaire:

bonjour une erreur s'est glissé dans cet article, vous dites que les femmes représentent 52% de l'humanité alors que sur le site de la banque mondiale le dernier nombre disponible est 49.556.

?

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Il y a 3 heures, Romy a dit :

A moins de «produire» plus de femmes, avoir 50% de femmes éboueurs implique d'en avoir 50% dans la magistrature mais je ne suis pas sûre que ce soit ce que Marlène a en tête.

 

Il y a 3 heures, Mégille a dit :

Les entreprises de BTP dans quelques mois : Bon, qui se dévoue pour être transgenre ? Personne ? Joâo, Sandro, Tiago, maintenant vous êtes Joana, Sandra et Talia. Et que je ne vous entende pas vous plaindre, caraï !

Tel que je le comprends c'est juste pour augmenter les quotas dans les conseils d'administration, et la haute administration publique.

Ou alors c'est un truc creux juste pour se faire mousser.

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il y a 8 minutes, Azref a dit :

 

Tel que je le comprends c'est juste pour augmenter les quotas dans les conseils d'administration, et la haute administration publique.

Ou alors c'est un truc creux juste pour se faire mousser.

Ce qui est en contradiction avec la logique, si on peut dire, de l'argument. Puisque les femmes représentent la moitié de l'humanité, elles doivent l'être dans les conseils d'administration mais aussi dans les usines d'équarissage. Idem, si les hommes représentent 50% de l'humanité alors ils devraient aussi l'être à l'ENM. Quand on utilise un discours égalitariste pour se réserver l'accès aux coussins dorés, il faut accepter de passer pour une idiote. C'est effrayant de la part de Schiappa de ne pas s'en soucier, comme si la logique ne pouvait plus être un argument face à une «bonne» intention et une proposition qui «va dans le bon sens». 

  • Yea 1
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il y a 3 minutes, Romy a dit :

Ce qui est en contradiction avec la logique, si on peut dire, de l'argument. Puisque les femmes représentent la moitié de l'humanité, elles doivent l'être dans les conseils d'administration mais aussi dans les usines d'équarissage. Idem, si les hommes représentent 50% de l'humanité alors ils devraient aussi l'être à l'ENM. Quand on utilise un discours égalitariste pour se réserver l'accès aux coussins dorés, il faut accepter de passer pour une idiote. C'est effrayant de la part de Schiappa de ne pas s'en soucier, comme si la logique ne pouvait plus être un argument face à une «bonne» intention et une proposition qui «va dans le bon sens». 

Ah mais je suis d'accord, simplement, je pense que pour elle, concrètement, les 50% sont dans les postes de pouvoir uniquement.

Ce truc sera donc juste un rehaussement du quota au final.

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18 minutes ago, Azref said:

Ah mais je suis d'accord, simplement, je pense que pour elle, concrètement, les 50% sont dans les postes de pouvoir uniquement.

Ce truc sera donc juste un rehaussement du quota au final.

Il n'y a pas besoin de le penser, c'est dans sa réponse à Sastre.

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il y a 20 minutes, Azref a dit :

Ah mais je suis d'accord, simplement, je pense que pour elle, concrètement, les 50% sont dans les postes de pouvoir uniquement.

Ce truc sera donc juste un rehaussement du quota au final.

Pour la magistrature, et certainement d'autres domaines, un quota de 50% y ferait baisser le nombre de femmes mais évidemment il faut comprendre effectivement 50% et plus. Et puis, qu'est-ce qu'un domaine de pouvoir?

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il y a 8 minutes, Romy a dit :

Pour la magistrature, et certainement d'autres domaines, un quota de 50% y ferait baisser le nombre de femmes mais évidemment il faut comprendre effectivement 50% et plus. Et puis, qu'est-ce qu'un domaine de pouvoir?

Oui, c'est effectivement une logique de 50% ou plus.

Et les postes sont les postes de direction en général.

50% d'éboueurs femme, ce n'est pas vendeur.

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Il y a 4 heures, Romy a dit :

A moins de «produire» plus de femmes, avoir 50% de femmes éboueurs implique d'en avoir 50% dans la magistrature mais je ne suis pas sûre que ce soit ce que Marlène a en tête.

 

Dans tous les cas de figure c'est une catastrophe.

 

La population active occupée en France en 2018 est de 27,1 millions de personnes, dont :

- hommes : 14 millions ;

- femmes : 13,1 millions.

 

Parallèlement, la population active au chômage en France en 2018 est de 2,7 millions de personnes, dont :

- hommes : 1,4 millions ;

- femmes : 1,3 millions.

 

Ce qui nous fait une population active totale (occupée ou non) de 29,8 millions de personnes.

 

On constate que le nombre d'hommes qui travaillent est supérieur d'un million au nombre de femmes qui travaillent. Établir un quota obligatoire de 50 % de femmes dans tous les emplois revient par conséquent au minimum à mettre au chômage instantanément un million de travailleurs au seul motif qu'ils ne sont pas du bon sexe.

 

En théorie, cela devrait faire sortir parallèlement un million de femmes du chômage. Cela supposerait cependant que parmi les 1,3 million de chômeuses, 77 % seraient prêtes à reprendre un emploi précédemment exercé par un homme dans un domaine qui ne respectait par le quota minimum de femmes. Le taux de chômage des femmes dans ces conditions descendrait à 2 % (difficile d'imaginer le réduire davantage à cause du chômage frictionnel). Je m'abstiendrai d'évaluer le réalisme de cette hypothèse. Admettons la simplement pour la suite de la démonstration.

 

Sans rentrer dans le détail des emplois occupés, voici les déséquilibres les plus importants par secteur d'activité :

- agriculture/sylviculture : 0,3 million d'hommes de plus que de femmes ;

- industrie : 1,5 million d'hommes de plus que de femmes ;

- construction : 1,4 million d'hommes de plus que de femmes ;

- distribution, logistique et restauration : 1 million d'hommes de plus de femmes ;

- fonction publique et enseignement : 0,9 million de femmes de plus que d'hommes ;

- sanitaire et social : 2,3 millions de femmes de plus que d'hommes.

 

En fait, on a donc 0,3 + 1,5 + 1,4 + 1 = 4,2 millions d'hommes en trop dans les secteurs de l'agriculture/sylviculture, de l'industrie, de la construction, de la distribution, de la logistique et de la restauration (appelons les secteurs à tendance masculine). Si on admet qu'un million de chômeuses prend des emplois dans ces secteurs, alors sur les 4,2 millions d'hommes en trop, un million peut garder son emploi dans le respect de la parité. Il reste donc 3,2 millions d'hommes qui doivent dégager. À ce stade du raisonnement, le nombre d'emplois qui restent non pourvus dans les secteurs à tendance masculine est de 2,2 millions, c'est-à-dire la différence entre les 3,2 millions d'hommes écartés et le million de femmes embauchées.

 

En parallèle, on a 3,2 millions de femmes de plus que d'hommes dans la fonction publique et le sanitaire et social. On peut donc imaginer que 2,2 millions de ces femmes soient transférées pour occuper les emplois vacants dans les secteurs à tendance masculine. Sur les 3,2 millions d'hommes écartés de ces secteurs, 2,2 millions pourraient prendre les places laissées vacantes dans la fonction publique et le sanitaire et social. On retrouve ainsi l'estimation minimale d'un impact d'un million d'hommes mis au chômage et d'un million de femmes sorties du chômage.

 

Mais pour aboutir à ce résultat, plus de cinq millions de personnes doivent être obligées de changer de secteur d'activité (2,2 millions d'hommes et 2,2 millions de femmes qui échangent leurs postes et, à la louche, une grosse part du million de chômeuses qui retrouvent du travail dans des secteurs à tendance masculine). Vu la population active de 29,8 millions, cela veut dire qu'en gros un actif sur six est obligé de se reconvertir. Pour aboutir à ce résultat, une coercition massive des entreprises et des individus est  nécessaire. L'impact serait désastreux pour la productivité et pour le bien-être de la population.

 

On aboutirait aussi à une situation ou sur les 2,7 millions de personnes en recherche d'emploi, 2,4 millions seraient des hommes, soit environ 89 % d'hommes parmi les chômeurs. Le taux de chômage des hommes serait de 16 %, celui des femmes de 2 %. Imaginons l'impact sur les structures familiales et sociales.

 

C'est tout simplement un cauchemar. Et c'est le scénario le plus favorable.

 

Parce qu'en réalité, il semble douteux que l'intention de la ministre soit d'exclure de la fonction publique et du secteur sanitaire et social 2,2 millions de femmes et de les obliger à se reconvertir dans des secteurs à tendance masculine. J'ai plus l'impression qu'elle parle d'un quota minimum de femmes partout, pas de la parité.

 

Dans ce cas de figure, il n'y a pas échange des emplois entre 2,2 millions d'hommes dans les secteurs à tendance masculine et 2,2 millions de femmes dans la fonction publique et le sanitaire et social. On en reste donc au stade où un million de femmes sortent du chômage pour occuper des emplois dans des secteurs qui étaient en déficit de femmes et 3,2 millions d'hommes restent sur le carreau.

 

On passerait ainsi de 2,7 millions de personnes en recherche d'emploi à 4,9 millions, avec une variation de + 2,2 millions (+ 81 %) dont + 3,2 millions d'hommes et - 1 million de femmes. Le taux de chômage grimperait de 9 à 16 %. Un actif homme sur trois serait au chômage. 94 % des personnes en recherche d'emploi seraient des hommes. C'est un désastre pour l'équilibre des structures familiales et sociales. Il faudrait s'attendre à une hausse de la violence, de la délinquance...

 

Sachant que le ratio PIB/population active occupée est de 87 K€/actif occupé en 2018, on peut estimer très grossièrement qu'avec 2,2 millions de postes qui seraient laissés vacants dans les secteurs à tendance masculine, on perdrait sur le long terme environ 190 milliards d'euros de PIB (8 % du PIB). Probablement beaucoup plus à court et moyen terme compte tenu des coûts induits (reconversion, frais de gestion et de contrôle, etc.).

 

Une telle chute de l'activité aurait des effets désastreux sur toutes les assiettes fiscales et de cotisations sociales, alors que la demande en prestations sociales exploserait. Comme on est en France, les impôts et taxes augmenteraient donc massivement. On a vu ces derniers mois ce que ça peut donner comme résultat dans la rue.

 

Mais cela reste encore un scénario optimiste. Parce que tout le raisonnement précédent repose sur l'hypothèse que les métiers sont interchangeables au sein d'un même secteur d'activité, ce qui n'est bien sûr pas le cas.

 

Prenons l'exemple de mon secteur d'activité, l'immobilier. C'est relativement paritaire au niveau de la branche, avec 47 % d'hommes et 53 % de femmes. Si on appliquait un quota minimum de 50 % de femme au niveau des entreprises, on ne serait pas trop inquiétés. Mais si je regarde par métier, dans mon organisme de logement social par exemple :

- 100 % des informaticiens sont des hommes ;

- 100 % des ouvriers et artisans du bâtiment sont des hommes ;

- 100 % des chargés de contentieux et de recouvrement sont des hommes ;

- 92 % des gardiens d'immeubles sont des hommes ;

- 85 % des monteurs d'opération (responsables de chantiers en maîtrise d'ouvrage ) sont des hommes ;

- 100 % des travailleurs sociaux sont des femmes ;

- 100 % des gestionnaires RH sont des femmes ;

- 92 % de l'équipe commerciale est composée de femmes ;

- 75 % de l'équipe compta/finances est composée de femmes ;

- etc.

 

En pratique, si demain on doit avoir un minimum de 50 % de femmes dans chaque métier, on ferme la boutique. C'est aussi simple que ça. Et si c'était un minimum de 50 % d'hommes dans chaque métier, ce serait la même chose. Dans les deux cas cela nous oblige à licencier environ quarante pourcent de l'effectif, avec des fonctions clés qui ne sont plus remplies. Du coup, c'est tout le monde au chômage. On peut faire des observations similaires dans presque tous les secteurs. Les hommes et les femmes ont tendance à choisir des métiers et des environnements de travail différents.

 

Bref, les résultats seraient déjà catastrophiques sur le papier avec l'hypothèse très simplificatrice que les emplois sont interchangeables au sein de chaque secteur. Alors dans la réalité autrement plus complexe, on n'ose imaginer l'ampleur du désastre.

 

Mais bien sûr, pour celui qui veut établir la république des soviets et réinstaurer le passeport ouvrier, le quota de 50 % de femmes est un bon angle d'attaque du système économique.

 

(Source des données : INSEE, enquête emploi publiée le 9 avril 2019 et comptes nationaux 2018)

image.png

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il y a 2 minutes, Antoninov a dit :

Quelle tartine qui tombe à côté de la plaque: Schiappa explique elle-même qu'elle parle des niveaux de pouvoirs.

Donc une meilleure approche serait de prendre les 5 ou 10-% de cadres et chefs dans les domaines que tu cites.

 

J'ai lu ce matin qu'elle demandait un quota de 50 % "dans tous les domaines". Si elle s'est rendue compte de sa boulette et qu'elle a précisé par la suite qu'elle ne parlait que des "domaines de pouvoir", tant mieux. Enfin, non, c'est de la merde quand même, mais à moins grande échelle.

 

Quand à mon raisonnement démographique, cela change simplement son échelle. Augmentation massive du chômage des cadres hommes et postes non pourvus de cadres. Sachant que les cotisations des cadres sont indispensables à l'équilibre du système social (gros contributeur alors qu'ils présentent des risques plus faibles), cela aura un impact sur les taux de cotisations ou le niveau des allocations.

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2 hours ago, Cortalus said:

 

J'ai lu ce matin qu'elle demandait un quota de 50 % "dans tous les domaines". Si elle s'est rendue compte de sa boulette et qu'elle a précisé par la suite qu'elle ne parlait que des "domaines de pouvoir", tant mieux. Enfin, non, c'est de la merde quand même, mais à moins grande échelle.

 

Relit le post de Restless, elle répond à Sastre en expliquant qu'elle ne cible que les emplois direction et les hauts fonctionnaires.

 

Et la réponse de Sastre est très bien.

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