Apollon Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Bockel a été rétrogradé et perd son porte-feuille de la coopération. Pourquoi ? Il déplaisait aux despotes africains. Notons que c'est un ministre ex-socialiste qui a lancé la réforme pour en finir avec la françafrique et que c'est Sarkozy qui le descend. Le départ de M. Bockel souligne les incohérences de l'ElyséeLE MONDE | 21.03.08 | 15h45 • Mis à jour le 21.03.08 | 15h45 Que les pressions, très réelles, exercées par plusieurs chefs d'Etat africains "amis" de la France constituent le motif central du départ de Jean-Marie Bockel de son poste de secrétaire d'Etat à la coopération ou n'aient fait qu'y concourir, le plus éclairant est ailleurs : cinquante ans après la décolonisation, un lien peut être établi de façon crédible entre les deux faits. Des dirigeants africains peuvent obtenir la tête d'un ministre de la République française. Dans l'immédiat, la première conséquence de cette "évidence" est de renforcer la position des principaux intéressés. Voilà l'obscur secrétaire d'Etat soudain transformé en martyr de la Françafrique pour avoir, en janvier, remis en cause l'aide française "attribuée à des pays qui gaspillent leurs propres ressources". Les présidents congolais, Denis Sassou Nguesso, et gabonais, Omar Bongo, qui s'étaient sentis visés et avaient protesté auprès de l'Elysée, sortent aussi renforcés du remaniement français : le sort de M. Bockel témoignerait de leur capacité de peser sur la politique africaine de Paris. Le porte-parole du gouvernement gabonais s'est d'ailleurs réjoui du "signe intéressant" que constitue pour Libreville le départ de M. Bockel. Or la mésaventure du secrétaire d'Etat à la coopération traduit d'autres réalités. Elle révèle d'abord les nuances, voire le clivage, existant au sommet de l'exécutif à propos de la politique africaine. Tandis que la cellule diplomatique de l'Elysée semble avoir soutenu l'aggiornamento des relations franco-africaines souhaité par M. Bockel, le secrétaire général de l'Elysée, lui-même investi dans les affaires africaines, paraît avoir été réceptif aux protestations des vieux routiers de la "Françafrique" que sont MM. Sassou Nguesso et Bongo et aux missi dominici dont ils savent parfaitement faire usage. LE "PRÉFET" CLAUDE GUÉANT A EU LE DERNIER MOT Outre les secrets d'Etat français dont ces derniers sont censés être les dépositaires, leur influence diplomatique et les richesses pétrolières de leur pays constituent leurs principaux atouts. Face aux "diplomates" Jean-David Levitte et Bruno Joubert, le "préfet" Claude Guéant a eu le dernier mot. Ce clivage ne fait que refléter - ou inspirer - les incohérences des discours du président de la République sur l'Afrique. Après avoir, pendant la campagne présidentielle, promis la "rupture" avec les "réseaux d'un autre temps", Nicolas Sarkozy avait choisi comme étape de son premier voyage présidentiel en Afrique le Gabon, où M. Bongo règne depuis quarante ans et dont les habitants ne voient guère le produit de la manne pétrolière. Après avoir négativement décrit "l'homme africain" et son incapacité à " entrer dans l'histoire", à Dakar en juillet 2007, il a, en février, au Cap, magnifié le continent africain, terre de toutes les espérances, et la "magnifique leçon d'humanité" donnée par l'Afrique du Sud avec la fin de l'apartheid. Deux semaines après avoir appelé, encore au Cap, à construire "une nouvelle relation entre la France et l'Afrique", le président congédie le secrétaire d'Etat qui prônait cette évolution. L'émission de signaux paradoxaux correspond sans doute aux deux cibles visées par le chef de l'Etat. Aux électeurs français, lassés par des décennies d'aide vaine à l'Afrique, il veut signifier qu'il est temps d'être plus exigeant. Les appels de M. Bockel à une "générosité plus efficace" allaient dans ce sens. Mais la part déterminante de l'Afrique dans l'influence française par ailleurs déclinante sur ce continent comme dans le monde, amène M. Sarkozy à ménager les "vieux amis" de Paris, même s'ils sont loin d'être des parangons de bonne gouvernance. Mais en promettant la "rupture", M. Sarkozy a créé une attente. Les sociétés civiles africaines, reliées par Internet aux diasporas d'Europe et soutenues par des ONG internationales, veulent le prendre au mot. Dans les pays concernés, le soutien français à des satrapes indéboulonnables et sans successeur ternit l'image du "pays des droits de l'homme". Si le départ de M. Bockel marquait un retour au statu quo ante, le réveil pourrait être douloureux. Philippe Bernard Article paru dans l'édition du 22.03.08. Link to comment
h16 Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Rien ne bouge en Fraônce. Nous sommes en plein Chirac III. Quand je vous dis qu'il aurait mieux valu voter l'autre folle … Link to comment
Ash Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Je trouve Sarko plus drôle que Ségo. Mais ça se discute. Link to comment
Saucer Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Le Sarko bashing à la Jean-François Pauvre Khon me l'a rendu sympathique. C'est une faiblesse de ma part. Comme on le voit encore ici, le méchant dans l'histoire, c'est cet abruti de Guéant. Débarassé de ce gourou, peut-être que Sarko entamerait une politique un peu plus libérale. Link to comment
LaFéeC Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Quand je vous dis qu'il aurait mieux valu voter l'autre folle … Je commence à croire, aussi. Link to comment
Roniberal Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Je regrette mais c'est trop facile de dire cela. Ca me fait penser aux anciens soutiens de Bush qui ont, par la suite, regretté que Kerry n'ait pas été élu. Sur quel fondement vous dites-vous qu'avec Ségolène, cela aurait été moins pire? Certes, je ne suis pas un fan de Sarkozy, loin s'en faut, mais je trouve quelque peu ridicule l'anti-sarkozysme primaire. Link to comment
LaFéeC Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Sur quel fondement vous dites-vous qu'avec Ségolène, cela aurait été moins pire? Certes, je ne suis pas un fan de Sarkozy, loin s'en faut, mais je trouve quelque peu ridicule l'anti-sarkozysme primaire. Ségolène aurait peut-être fait du socialisme à la Blair… mais je trouve quelque peu ridicule l'anti-sarkozysme primaire. Je suis une anti-étatiste primaire. J'assume. Link to comment
john_ross Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Comme on le voit encore ici, le méchant dans l'histoire, c'est cet abruti de Guéant. Débarrassé de ce gourou, peut-être que Sarko entamerait une politique un peu plus libérale. Mais non il resterait encore Henri Guano Guaino. Link to comment
Ash Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Ségolène aurait peut-être fait du socialisme à la Blair… Super… comme si on avait pas assez de fonctionnaires déjà comme ça. Ensuite sans une Thatcher auparavant, le socialisme à la Blair n'existe pas. Link to comment
Calembredaine Posted March 21, 2008 Report Share Posted March 21, 2008 Super… comme si on avait pas assez de fonctionnaires déjà comme ça.Ensuite sans une Thatcher auparavant, le socialisme à la Blair n'existe pas. Link to comment
h16 Posted March 22, 2008 Report Share Posted March 22, 2008 Je regrette mais c'est trop facile de dire cela. Ca me fait penser aux anciens soutiens de Bush qui ont, par la suite, regretté que Kerry n'ait pas été élu.Sur quel fondement vous dites-vous qu'avec Ségolène, cela aurait été moins pire? Certes, je ne suis pas un fan de Sarkozy, loin s'en faut, mais je trouve quelque peu ridicule l'anti-sarkozysme primaire. Question de logique. Ségo, au pouvoir, n'aurait pas eu une large majorité. Elle aurait probablement gouverné avec un parlement à gauche, mais pas d'autant que Sarko à droite. De surcroît, elle aurait eu à combattre une opposition claire et un parti en ordre de marche, ce dont Sarko ne s'embarrasse pas (le PS est en miettes). Ségo est cordialement détestée par les autres caciques du PS, elle aurait aussi subi une opposition interne larvée. Bref, nous aurions eu le droit à ses petites phrases stupides d'idiote écervelée, à une politique étrangère hilarante, mais un status quo complet pour le reste en interne. Il est même possible qu'elle aurait mené quelques réformes qui seraient mieux passées parce que faites par la gauche. Evidemment, cette analyse n'est possible qu'a posteriori (si j'avais su, j'aurai pas votu). mais je trouve quelque peu ridicule l'anti-sarkozysme primaire. … surtout que pour Jean-François Kankahn, c'est devenu une obsession. Il ne peut pas sortir Sarko de son champ de vision. Ce matin, je tombe sur l'émission avec Marseille et Kahn sur Europe1. Ils parlent des Chtis. Pardon, Marseille parle des Chtis. Quand Kahn commence à en parler, paf, il arrive à coller du Sarko Roi Soleil Omnipotent dans son histoire. Ahurissant. Link to comment
Taranne Posted March 22, 2008 Report Share Posted March 22, 2008 Ségolène aurait peut-être fait du socialisme à la Blair… Tout est là: peut-être. L'Histoire ne s'écrit pas au conditionnel… Link to comment
Recommended Posts
Archived
This topic is now archived and is closed to further replies.