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Le dernier village Potemkine


Jesrad

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http://www.reason.com/blog/show/126109.html

Le village chinois de Nanjie, au contraire des autres villes et villages alentour qui embrassèrent un début de libéralisation, est retourné au maoïsme: statue du leader installée au cœur du village en 1993, propagande quotidienne, chants révolutionnaires, et recollectivisation des terres. En 1999 Time Magazine note que le village s'est plutôt mieux développé que ses voisins: écoles mieux équipées, usines payant autour de 27 euros par mois avec, le luxe, des congés payés suivant le mérite.

Et patatras: alors que la Banque Agricole de Chine prépare son introduction en bourse sur le marché de Hong Kong, elle révèle un encours de 160 millions d'euros vis-à-vis de la commune ! Selon la Banque, ces crédits monumentaux ont été accordés sous la pression d'un cadre du Parti Communiste qui voulait garder, semble-t-il, une "vitrine" du socialisme triomphant.

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http://www.reason.com/blog/show/126109.html

Le village chinois de Nanjie, au contraire des autres villes et villages alentour qui embrassèrent un début de libéralisation, est retourné au maoïsme: statue du leader installée au cœur du village en 1993, propagande quotidienne, chants révolutionnaires, et recollectivisation des terres. En 1999 Time Magazine note que le village s'est plutôt mieux développé que ses voisins: écoles mieux équipées, usines payant autour de 27 euros par mois avec, le luxe, des congés payés suivant le mérite.

Et patatras: alors que la Banque Agricole de Chine prépare son introduction en bourse sur le marché de Hong Kong, elle révèle un encours de 160 millions d'euros vis-à-vis de la commune ! Selon la Banque, ces crédits monumentaux ont été accordés sous la pression d'un cadre du Parti Communiste qui voulait garder, semble-t-il, une "vitrine" du socialisme triomphant.

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T'as oublié le plus drôle dans l'article:

To reduce its debts, companies run by the village have in recent years turned to marketing a soybean seed in the name of Spaceflight II. They claimed that after the seeds were sent out into space their genes underwent a mutation that would increase their harvest by 30%.

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  • 1 year later...

Quelques nouvelles rafraichissantes de ce charmant village…

Voyage chez les derniers communistes de Chine

Ironie de l'histoire, c'est une Chine ultralibérale qui célèbre aujourd'hui le soixantième anniversaire de la fondation de la République populaire. Mais une petite ville du Henan a refusé, dans les années 1980, la décollectivisation engagée par Deng Xiaoping. Et continue à vivre, depuis, comme au temps du maoïsme pur et dur.

Reportage. [01/10/09]

YANN ROUSSEAU, Les Echos

NOTRE ENVOYE SPECIAL À NANJIE.

Dès l'entrée dans la réception du seul hôtel de la ville, le voyage dans le temps est entamé. Derrière le vieux comptoir surplombé d'un immense « Servons le peuple » reprenant un slogan et l'écriture de Mao, tout le personnel porte un ensemble vert militaire, inspiré de l'uniforme des gardes rouges. Habituel contrôle d'identité. Pas d'ordinateur. A l'étage, la chambre et les draps semblent aussi d'époque. Sur la vieille télé, une ironique rediffusion en mandarin du « Dictateur », de Chaplin. Mais il est temps de se mettre au lit car, à Nanjié, dernier bastion maoïste d'une Chine qui fête aujourd'hui le soixantième anniversaire de la République populaire, la journée commence tôt.

A 5 h 50, les cris des ouvriers lancés dans les rues, dans un jogging obligatoire car sain, secouent l'aube. Une demi-heure plus tard, les haut-parleurs, installés dans toute la ville, entament la diffusion de l'hymne traditionnel de la Révolution culturelle « L'Orient est rouge. Le soleil se lève. La Chine a engendré Mao… Il est notre guide. » Pas de petit déjeuner. L'ensemble du personnel est déjà réuni dans la cour pour la leçon politique du matin, qui s'achève par un « Sans Parti communiste, pas de Nouvelle Chine »repris en choeur. Plus loin, trois grands-pères finissent leur séance de taï-chi au pied d'une immense statue blanche de Mao, bras tendu vers l'horizon, au centre d'une large place flanquée de hauts portraits de Lénine, Staline, Marx et Engels. Quelques vélos. Un tracteur chargé de choux. Presque pas de voitures. « Le Parti ne l'encourage pas », souffle une journaliste locale. Car ici, le Parti communiste chinois s'occupe de tout.

La vie quotidienne prise en charge

Oubliée au coeur de la province rurale du Henan, la petite ville de Nanjié semble avoir été gelée il y a trente ans, avant le basculement du pays dans une économie de marché. « En 1981, nous avons commencé les réformes préconisées par Deng Xiaoping, mais la décollectivisation, que nous avons expérimentée comme ailleurs jusqu'en 1984, a provoqué une fragmentation des coeurs. Nous avons alors décidé de remettre en commun tous les moyens de production. », raconte Wang Hongbin, le secrétaire général du Parti aux commandes de la municipalité depuis 1977. « A notre manière, nous avons aussi suivi la politique d'ouverture, mais sans jamais quitter la voie du socialisme »,insiste-t-il. Ecoeuré par les changements des années 1980 qui ont bouleversé le monde agricole chinois et par la dérive affairiste de certains « patrons », le cadre a réussi à convaincre l'ensemble des 3.000 habitants de réintégrer une structure collective en échange d'une prise en charge quasi totale de la vie quotidienne de la communauté.

A Nanjié, les résidents sont tous logés gratuitement dans des appartements de deux ou trois chambres affectés en fonction de la taille de leur famille. « Le sofa, la table basse, la machine à laver, les petits tabourets, l'air conditionné, l'eau chaude, la cuisinière, les lits et les rideaux beiges sont fournis gratuitement »,énumère longuement Huang Zunxian, un retraité de soixante-quatorze ans. Dans son salon, sous la grande horloge clignotante rouge illustrée d'un portrait du Grand Timonier et du slogan « Le président Mao est un humain, pas un dieu, mais ses pensées sont plus grandes que Dieu », il attend le retour de son fils et de sa belle-fille qui, comme tous les habitants, travaillent dans l'une des 26 entreprises de la ville contrôlées par le holding de la municipalité.

Equité oblige, les salaires sont ici plus faibles qu'ailleurs. Sur l'une des chaînes de production de l'usine de nouilles instantanées, une jeune ouvrière confie qu'elle ne gagne que 500 yuans (50 euros) par mois. Quelques ingénieurs peuvent espérer 2.000 yuans (200 euros) quand Wang Hongbin affirme ne percevoir que 250 yuans (25 euros). « Mais 70 % des revenus sont en fait liés à tous les bénéfices proposés gratuitement »,tient à compléter Sheng Ganyu, un cadre de la ville. Il rappelle que les soins médicaux, l'intégralité de la scolarité, l'eau chaude, l'électricité, le gaz et même la farine sont offerts gratuitement aux citoyens. Lors des mariages, organisés une seule fois par an, le 1er octobre, comme l'a décidé la section locale du Parti, les festivités sont aussi prises en charge. Tout comme la crémation des morts.

Argent de poche

Chaque mois, chaque travailleur perçoit encore l'équivalent de 60 yuans en une monnaie factice uniquement utilisable dans le seul petit supermarché de la cité. « C'est leur argent de poche », nous précise-t-on. « Et puis, tout le monde a un travail. On ne connaît pas le chômage ici. Ni la délinquance. Ce sont les préceptes de Mao qui nous aident à résoudre tous les problèmes que connaissent les campagnes du pays », martèle Wang Hongbin. Preuve de l'efficacité de son système, 95 % des jeunes de Nanjié partis faire des études à l'université reviendraient, selon lui, une fois diplômés. « On ne force personne. »

Dans les usines, des cadres et des ouvriers, interrogés librement, confirment leur attachement à l'expérience maoïste. « Ils s'occupent de tout », résume Huang Zunxian. Dans un pays ultralibéral où le contrat de travail protégeant les droits du travailleur commence à peine à être introduit, où la grande majorité de la population vit sans assurance médicale, fuit les hôpitaux aux coûts exorbitants et se retrouve sans aide financière en cas de licenciement, cette prise en charge totale rassure. « Cette adhésion de la population est naturelle. En Chine, beaucoup de gens ont peur de la rapidité des changements et même de la liberté. Ils ont besoin de se sentir protégés. Cela correspond à ce que Freud identifiait comme les pulsions d'autoconservation »,dissèque Huo Datong, le premier psychanalyste de Chine. « On retrouve ce même sentiment dans le culte de la population pour les postes de fonctionnaire. Dans l'imaginaire local, le fonctionnaire conserve encore un rang social supérieur à celui du commerçant ou du paysan. Il incarne la stabilité », analyse le chercheur, dont les conclusions sont confirmées par les sondages montrant que de plus en plus de jeunes Chinois cherchent à intégrer une administration pour profiter d'un logement, de passe-­droits et parfois d'une berline de fonction. Au pic de la crise, à l'automne dernier, une entrée dans un ministère chinois pouvait se monnayer jusqu'à 120.000 yuans (12.000 euros) auprès d'un officiel bien introduit.

« Un confort rassurant »

Huo Datong rappelle que tous les Chinois ne connaissent toutefois pas la même aversion au changement et que, si une forme de nostalgie maoïste traverse bien une partie de la population, beaucoup ont su s'adapter à la nouvelle donne écono­mique. « Finalement, le Parti a su jouer le rôle de la mère qui protège, mais également celui du père qui encourage l'esprit de compétition de ses enfants », souligne le psychanalyste. « L'expérience de Nanjié peut fonctionner à une petite échelle, dans une zone rurale où les gens sont d'anciens paysans qui ont connu la misère et se retrouvent dans un confort matériel rassurant, mais, à plus grande échelle, ce n'est pas viable »,s'emporte Hu Xingdou, un professeur d'économie à l'Institut de technologie de Pékin. « Nanjié n'est finalement qu'un modèle réduit de Corée du Nord. Une extension de l'expérience reviendrait à faire une grande marche arrière »,professe le chercheur, qui pointe les limites du laboratoire maoïste.

S'il affiche un confort relatif, le village peine à se développer, faute de capitaux, et a déjà dû accepter de recourir à de la main-d'oeuvre extérieure et même à des investissements étrangers. Plus de 7.000 travailleurs migrants ont été recrutés pour travailler dans les entreprises de la ville et dans les trois joint-ventures montés avec des partenaires japonais venus apporter une technologie nécessaire à la modernisation des chaînes de production.

Au bord de la faillite ?

S'ils sont logés gratuitement en dortoir et sont un peu mieux rémunérés que la population locale, les migrants sont exclus du système de protection totale accordé aux « vrais » résidents. « Oui, mais chaque année les meilleurs d'entre eux pourront espérer devenir des “ citoyens d'honneur ” de la ville et pourront se voir proposer un appartement », insiste Wang Hongbin, qui refuse de s'attarder sur le coût exact de ces poli­tiques sociales et sur l'état des finances de sa commune.

Depuis quelques mois, des blogueurs chinois et même une partie de la presse officielle, qui a pendant longtemps loué l'exemplarité de Nanjié, affirment que la ville serait au bord de la faillite. Souffrant du manque de compétitivité de ses entre­prises, elle n'aurait survécu que grâce à un soutien financier de l'Agricultural Bank of China, ordonné en 1989, dans le cadre du virage à gauche organisé après les massacres de Tiananmen, par un responsable politique de Pékin soucieux de démontrer la force éternelle du socialisme. « La ville n'a désormais plus accès à un quelconque prêt bancaire et a accumulé pour plus de 1,7 milliard de yuans de dette », affirmait, l'an dernier, le « China Daily », contrôlé par le gouvernement.

Dans le modeste salon de réception de la mairie, Wang Hongbin esquisse un sourire et écarte ces débats d'un revers de la main. « Nous ne sommes qu'un village sans avantage particulier qui montre que le communisme peut encore rendre les gens heureux », glisse-t-il. [:icon_up:il n'y a qu'un esclavagiste pour oser sortir un truc aussi énorme !]

Dehors, il fera bientôt nuit et les haut-parleurs vont se rallumer pour cracher, « Le socialisme est bon », un autre tube de la propagande maoïste.

http://www.lesechos.fr

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Dans un pays ultralibéral où le contrat de travail protégeant les droits du travailleur commence à peine à être introduit

AAAaaaaaaaarrrrgggghhhh ! Depuis quand la Chine est-elle libérale tout court ? Comment peut-on juxtaposer ultra-libérale et absence de contrat de travail dans une même phrase sans sentir une contradiction ? Et ça, ce sont Les Echos.

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AAAaaaaaaaarrrrgggghhhh ! Depuis quand la Chine est-elle libérale tout court ? Comment peut-on juxtaposer ultra-libérale et absence de contrat de travail dans une même phrase sans sentir une contradiction ? Et ça, ce sont Les Echos.

On peut tres bien travailler sans contrat de travail, ca n'a rien d'anti-liberale: on travail et en echange on est paye, c'est un systeme qui marche tres bien dans de nombreux cas.

Concernant la chine, aucun pays n'est completement liberale, mais au moins dans certaines regions et certain secteurs d'activite la chine a effectivement un droit du travail tres liberale.

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On peut tres bien travailler sans contrat de travail, ca n'a rien d'anti-liberal: on travail et en echange on est paye

Un contrat de travail, même non écrit, est un contrat de travail.

Concernant la chine, aucun pays n'est completement liberal, mais au moins dans certaines regions et certain secteurs d'activite la chine a effectivement un droit du travail tres liberal.

Eh eh. Source ?

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La Chine c'est zéro liberté de circulation des personnes/capitaux, 50% des entreprises détenues par l'Etat, aucune liberté d'expression, une bureaucratie corrompue et gargantuesque, l'invocation de la raison d'Etat pour un oui ou pour un non… Non, vraiment, la Chine n'a rien de libéral.

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Un contrat de travail, même non écrit, est un contrat de travail.

Le contrat implicite "je travail et donc tu me paye" existe bien sur en chine, comme partout.

Eh eh. Source ?

Des amis chinois qui sont employes (secteur informatique), un autre qui dirige une petite entreprise la bas (fabrication de moteur). J'ai precise "certain secteurs d'activite" car j'ai uniquement ces echos la, mais c'est sans doute le meme droit du travail pour la plupart des chinois.

Je pense que ca peut aussi se trouver sur google, je vais chercher.

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La Chine c'est zéro liberté de circulation des personnes/capitaux, 50% des entreprises détenues par l'Etat, aucune liberté d'expression, une bureaucratie corrompue et gargantuesque, l'invocation de la raison d'Etat pour un oui ou pour un non… Non, vraiment, la Chine n'a rien de libéral.

Meme si il y a du vrai la dedans, c'est tres exagere.

Par exemple qu'entend tu par "zero liberte de circulation des personnes" ? Les gens que je connais font du tourisme a l'etranger sans probleme. Et bien entendu ils se deplacent a l'interieur de la chine comme ils le veulent, sans demander d'autorisation.

50% des entreprises detenues par l'etat c'est possible, d'ou tient tu ce chiffre ? mais ce qui est important, c'est surtout la liberte de creer de nouvelles entreprises pour concurencer les anciennes detenues historiquement par l'etat. La dessus je sais pas ou ils en sont, ca doit dependre des cas j'imagine.

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Meme si il y a du vrai la dedans, c'est tres exagere.

Par exemple qu'entend tu par "zero liberte de circulation des personnes" ? Les gens que je connais font du tourisme a l'etranger sans probleme. Et bien entendu ils se deplacent a l'interieur de la chine comme ils le veulent, sans demander d'autorisation.

50% des entreprises detenues par l'etat c'est possible, d'ou tient tu ce chiffre ? mais ce qui est important, c'est surtout la liberte de creer de nouvelles entreprises pour concurencer les anciennes detenues historiquement par l'etat. La dessus je sais pas ou ils en sont, ca doit dependre des cas j'imagine.

La propriété de la terre est réservée à l'etat… donc il fait ce qu'il veut avec ce qu'il y a dessus.

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Texte interessant, mais encore une fois tres exagere.

Le "hukou" n'est plus utilise pour empecher les gens de bouger, dans les faits des dizaines de millions de chinois ruraux vont travailler a la ville malgre l'interdiction theorique. Par contre ca les empeche d'avoir une maison d'etat pas cher la ou ils ont demenage, ils doivent chercher sur le marche immobilier prive. Pareil pour l'ecole etc. D'un autre cote n'etant enregistre nul part je ne sais pas si ils payent des impots (a verifier).

Si j'ai bien compris le systeme du hukou est assez impopulaire, et a des chances d'etre change dans un futur proche.

Un blogger chinois qui parle du hukou: wangjianshuo's blog

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