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Annulation d'un mariage pour erreur sur la virginité, le sondage


Appréciation de la décision par les liborgiens  

84 membres ont voté

  1. 1. L'annulation du tribunal :

    • Vous approuvez la décision et la motivation du juge
      74
    • Vous approuvez la décision mais pas la motivation
      5
    • Vous désapprouvez la décision mais estimez que l'état de droit doit prévaloir sur l'opinion publique
      2
    • Vous souhaitez que la décision soit renversée
      0
    • Vous n'êtes pas libéral (donnez votre avis en discussion)
      0
    • Vous avez un autre avis car vous êtes quelqu'un de différent
      3


Messages recommandés

Maurice, ça te fait quoi que de toute façon ils vont divorcer si le mariage n'est pas annulé ? Tu as pas l'impression de faire partie d'une troupe de guignols ?

Eh bien la signification est complètement différente, entre une annulation et le pronnoncé d'un divorce. Dans le cas du divorce le mariage aura été réputé valide. Il y a donc une énorme différence symbolique et surtout pratique en fin de compte. Avec l'annulation on reconnaît que le mari est dans son bon droit, avec le divorce non. Maintenant si le jugement d'annulation est infirmé j'attend avec impatience de voir le déroulement du divorce, ça promet d'être comique si il n'y a pas de consentement mutuel.

Pour le coup Maurice a un peu raison.

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Lis ce putain de jugement et comprends ce que signifie la notion de "qualité essentielle", que son appréciation n'est pas objective et n'a strictement rien à voir la morale universelle, d'où il découle qu'on ne puisse en inférer qu'il s'agit d'une intrusion des valeurs coraniques au sein du Droit rendu en France.

Elle signifie juste, et c'est éminemment libéral, que chacun dispose d'une grille de préférence particulière et a encore, et c'est très heureux, le droit d'émettre des réserves pour passer un contrat à l'égard des qualités qu'il exige de son cocontractant. Car le mariage n'est rien d'autre qu'un contrat !! Pitié, ne me fais pas l'objection de ma mère "Oui mais c'est des mots, moi je te parle de la vie" : jusqu'à preuve du contraire, le contrat est une des choses les plus importantes dans la vie de tous les jours, de lui découlent l'échange, la confiance et le respect de la parole donnée ; c'est le suc de l'existence.

Je vous conseil de revoir vos cours de droit avant de dire aux autres ce qu'ils doivent lire et de vous improviser juriste.

Concernant le mariage il doit certes y avoir une intégrité du consentement, et ce dernier est apprécié souverainement par les juges. C'est ainsi que les juges ont refusé d'annuler un mariage lorsque l'épouse avait découvert que son mari était un ancien forçat, ou alors lorsque la femme apprenait que son mari était un ancien prêtre défroqué. Ce n'est donc pas aux parties seules qu'il appartient de définir ce que sont les qualités essentielles, c'est pas à la carte.

Et puis même le dol n'est pas admis contre des choses permettant d'annuler le mariage, à la différence de ce qui se passe en droit des contrats ("En mariage trompe qui peu" affirmait le bon vieux Loysel). Seules les manoeuvres frauduleuses peuvent permettre l'annulation. Mais le mensonge c'est caractéristique du dol.

Bref en droit positif le mariage n'a jamais été considéré comme un contrat basique, le mariage c'est une institution.

Bon sinon moi je suis plus publiciste que civiliste donc il se peut que je me trompe.

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Je vous conseil de revoir vos cours de droit avant de dire aux autres ce qu'ils doivent lire et de vous improviser juriste.

Concernant le mariage il doit certes y avoir une intégrité du consentement, et ce dernier est apprécié souverainement par les juges. C'est ainsi que les juges ont refusé d'annuler un mariage lorsque l'épouse avait découvert que son mari était un ancien forçat, ou alors lorsque la femme apprenait que son mari était un ancien prêtre défroqué. Ce n'est donc pas aux parties seules qu'il appartient de définir ce que sont les qualités essentielles, c'est pas à la carte.

Et puis même le dol n'est pas admis contre des choses permettant d'annuler le mariage, à la différence de ce qui se passe en droit des contrats ("En mariage trompe qui peu" affirmait le bon vieux Loysel). Seules les manoeuvres frauduleuses peuvent permettre l'annulation. Mais le mensonge c'est caractéristique du dol.

Bref en droit positif le mariage n'a jamais été considéré comme un contrat basique, le mariage c'est une institution.

Bon sinon moi je suis plus publiciste que civiliste donc il se peut que je me trompe.

Non vous ne vous trompez pas, c'est tout à fait exact. Cependant j'ai juste simplifié pour être audible avec momo.

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Il y a un truc dans le Code Civil qu'on appelle le divorce. N'est ce pas ?

Ce qui prouve bien que le problème n'est pas juridique mais politique et qu'il s'agit d'une attaque contre les lois républicaines .

Ce que l'ensemble de la classe politique et des milieux associatifs (à part vous) ont heureusement bien compris

Lis la décision, elle n'est pas bien longue. Le juge a annulé le mariage pour erreur. Dans un pays libre, les gens se marient avec la personne de leur choix, qui répond aux critères de leur choix. Si une qualité déterminante du consentement fait défaut alors il y a erreur et le mariage est nul.

Concernant le mariage il doit certes y avoir une intégrité du consentement, et ce dernier est apprécié souverainement par les juges. C'est ainsi que les juges ont refusé d'annuler un mariage lorsque l'épouse avait découvert que son mari était un ancien forçat, ou alors lorsque la femme apprenait que son mari était un ancien prêtre défroqué. Ce n'est donc pas aux parties seules qu'il appartient de définir ce que sont les qualités essentielles, c'est pas à la carte.

"Le juge apprécie souverainement" c'est simplement la formule de la cour de cassation pour indiquer qu'elle ne traite que du droit et ne reconsidère pas les faits retenus par le juge de degré inférieur. Le juge doit examiner si l'erreur a bien été déterminante du consentement. Si oui il doit annuler, sinon, il n'annule pas, comme dans les exemples que tu cites. Autrement dit, les parties définissent les qualités essentielles au moment de la conclusion du mariage. Le juge les applique, éliminant les demandes d'annulation opportunistes suite à la survenance d'une erreur bénigne.

Et puis même le dol n'est pas admis contre des choses permettant d'annuler le mariage, à la différence de ce qui se passe en droit des contrats ("En mariage trompe qui peu" affirmait le bon vieux Loysel). Seules les manoeuvres frauduleuses peuvent permettre l'annulation. Mais le mensonge c'est caractéristique du dol.

Oui mais ici le dol n'est pas le vice du consentement retenu.

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Eh bien la signification est complètement différente, entre une annulation et le pronnoncé d'un divorce. Dans le cas du divorce le mariage aura été réputé valide. Il y a donc une énorme différence symbolique et surtout pratique en fin de compte. Avec l'annulation on reconnaît que le mari est dans son bon droit, avec le divorce non. Maintenant si le jugement d'annulation est infirmé j'attend avec impatience de voir le déroulement du divorce, ça promet d'être comique si il n'y a pas de consentement mutuel.

Il y a déjà consentement mutuel à l'annulation du mariage. C'est pourquoi une annulation de cette décision de justice serait un camouflet pour les deux personnes.

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Il y a déjà consentement mutuel à l'annulation du mariage. C'est pourquoi une annulation de cette décision de justice serait un camouflet pour les deux personnes.

Réfléchis un petit peu aux conséquences si une telle jurisprudence est adoptée.

Exemple:

Tu épouses quelqu'un avec qui tu souhaites avoir des enfants.Au bout de quelques années (avant la fin du délai de 5 ans) toujours pas d'enfant.Toi et ta compagne se présentent alors devant un juge et en faisant valoir que "avoir des enfants" est une valeur essentielle de votre union .Cette condition n'étant pas remplie et comme ,en plus, vous êtes d'accord, tous les deux , le mariage doit être annulé.

et hop !

Si une qualité déterminante du consentement fait défaut alors il y a erreur et le mariage est nul.

C'est sur ce point que la Cour d'Appel va vraisemblablement annuler le jugement car le mariage étant institutionnel (et non pas de droit privé) ce n'est pas aux demandeurs qu'il appartient de fixer eux-mêmes les conditions essentielles indispensables à valider leur union (et qui n'auraient pas été remplies, ce qui par conséquent devrait entrainer l'annulation le mariage.)

De surcroit,tout mariage peut être assorti d'un contrat de droit privé mais dans ce cas le non-respect du contrat, n'entraine jamais l'annulation mariage.

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Comme l'a bien expliqué Wallace le mariage civil en France n'est pas un contrat mais une institution. Par conséquent, la suspension de l'annulation du mariage et le passage en procédure de divorce par consentement mutuel s'inscrit parfaitement dans l'esprit des lois françaises, que l'on soit d'accord ou pas avec, du reste.

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Tu épouses quelqu'un avec qui tu souhaites avoir des enfants.Au bout de quelques années (avant la fin du délai de 5 ans) toujours pas d'enfant.Toi et ta compagne se présentent alors devant un juge et en faisant valoir que "avoir des enfants" est une valeur essentielle de votre union .Cette condition n'étant pas remplie et comme ,en plus, vous êtes d'accord, tous les deux , le mariage doit être annulé.

et hop !

Oui, et hop ! Et pas besoin de réfléchir longtemps, des décisions ont déjà été rendues en ce sens : la justice française a annulé des mariages parce qu'un membre du couple avait caché sa stérilité ou son impuissance à l'autre avant le mariage. Encore une fois, ce qui provoque l'annulation du mariage, ce n'est pas la stérilité ou l'impuissance, mais le fait d'avoir caché sciemment ce fait à son futur conjoint (qui aurait pu ne pas vouloir se marier s'il ou elle avait connu ce fait) et donc d'avoir vicié son libre consentement au mariage. L'annulation fait suite à l'erreur qui fausse le consentement, pas au fait même de la qualité considérée comme essentielle.

C'est sur ce point que la Cour d'Appel va vraisemblablement annuler le jugement car le mariage étant institutionnel (et non pas de droit privé) ce n'est pas aux demandeurs qu'il appartient de fixer eux-mêmes les conditions essentielles indispensables à valider leur union (et qui n'auraient pas été remplies, ce qui par conséquent devrait entrainer l'annulation le mariage.)

Pour ta gouverne, la Cour de cassation, le 2 décembre 1997, a jugé valide l'annulation d'un mariage parce que le mari avait caché à sa femme, personne aux fortes convictions catholiques, qu'il avait déjà été marié et divorcé. À cette occasion, la Cour rappela précisément que ce sont bien les futurs mariés qui déterminent subjectivement ce qu'ils considèrent comme étant les qualités essentielles qu'ils désirent voir remplies dans le chef de leur futur conjoint. Le tout sous contrôle souverain du juge. (Mais , bien sûr, les "juristes" de l'Union des mi-putes soumises en savent plus que les juges de la Cour de cassation.)

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Quelle est le rapport avec le "droit coranique" ? Et c'est le "droit coranique" aussi quand le mariage a été annulé pour un catholique ?

C'est juste que Maurice Pétain câble.

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(…)

Concernant le mariage il doit certes y avoir une intégrité du consentement, et ce dernier est apprécié souverainement par les juges. C'est ainsi que les juges ont refusé d'annuler un mariage lorsque l'épouse avait découvert que son mari était un ancien forçat, ou alors lorsque la femme apprenait que son mari était un ancien prêtre défroqué. Ce n'est donc pas aux parties seules qu'il appartient de définir ce que sont les qualités essentielles, c'est pas à la carte.

(…)

Bref en droit positif le mariage n'a jamais été considéré comme un contrat basique, le mariage c'est une institution.

Je trouve ces décisions infondées et j'espère que la jurisprudence évoluera. Avoir caché que l'on est ancien forçat ou prêtre défroqué, si la femme trouve cela important, cela me semble tout de même une dissimulation de nature à nuire à la réalité de son consentement. Que le juge tranche en faveur de celui qui a dissimulé n'est pas très compréhensible. Surtout si à l'époque des faits le divorce n'était pas aussi accessible qu'aujourd'hui.

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Quelle est le rapport avec le "droit coranique" ?

Aucun. Mais c'est une nouvelle parade oratoire : quand vous n'avez plus d'argument pour soutenir vos pulsions liberticides d'empêcher les gens de vivre comme ils veulent, vous lancer le mot Coran. Charia, ça le fait aussi.

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quand vous n'avez plus d'argument pour soutenir vos pulsions liberticides d'empêcher les gens de vivre comme ils veulent, vous lancer le mot Coran. Charia, ça le fait aussi.

Ce n'est pas en traitant par le mépris une asso comme Ni Putes Ni Soumises que tu arriveras à comprendre ce qui se passe vraiment.

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Ce n'est pas en traitant par le mépris une asso comme Ni Putes Ni Soumises que tu arriveras à comprendre ce qui se passe vraiment.

Comme l'a rappelé il n'y a pas si longtemps une politocarde socialiste afin de fustiger Fadela Amara, "Ni putes ni soumises" a été arrosée pendant des années par le gouvernement socialiste. Ca devrait tout de même vous mettre la puce à l'oreille, non?

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Lis la décision, elle n'est pas bien longue. Le juge a annulé le mariage pour erreur. Dans un pays libre, les gens se marient avec la personne de leur choix, qui répond aux critères de leur choix. Si une qualité déterminante du consentement fait défaut alors il y a erreur et le mariage est nul.

On en a déjà parlé, mais je ne suis toujours pas convaincu par tes arguments. Aussi il me semble utile d'être un peu plus clair car je crois qu'un débat intéressant pourrait avoir lieu.

Dans le fond, je suis tout à fait d'accord avec toi : d'une part un homme doit avoir le droit de "répudier" sa femme s'il y a tromperie sur les qualités essentielles telles que la virginité, que ce doit d'ailleurs idiot ou non ; d'autre part, au regard de la loi française, il n'y a effectivement aucun problème.

En revanche, s'il n'y a pas de problème au regard de la loi en tant que telle, il y en a un au regard de la laïcité. La laïcité devrait être la neutralité envers les opinions religieuses, or tu sais comme moi que ce n'est pas le cas. La laïcité française n'a rien de la neutralité qu'elle prétend être et s'érige en véritable religion républicaine. Dans l'espace public, un citoyen est censé se comporter non pas en tant que chrétien ou en tant que musulman, mais bien en tant que républicain.

On peut le critiquer (je ne me gêne pas pour le faire), mais c'est un fait. On est d'accord là dessus ?

A partir de là, deux choses :

1/ ou bien le mariage est un contrat privé et "échappe" ainsi à la morale républicaine ; 2/ ou bien le mariage est une institution, publique naturellement, concernant en cela la laïcité française. Or au regard de cette dernière il est impossible de faire quoi que ce soit au nom de la religion.

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[…] A partir de là, deux choses :

1/ ou bien le mariage est un contrat privé et "échappe" ainsi à la morale républicaine ; 2/ ou bien le mariage est une institution, publique naturellement, concernant en cela la laïcité française. Or au regard de cette dernière il est impossible de faire quoi que ce soit au nom de la religion.

Et donc? En effet, tu fais remarquer à raison que seule une conception viciée de la laïcité (l'absence de religion et non la neutralité vis à vis des religions) mène à la non-annulation de ce mariage. Par conséquent, la décision de justice initiale est bien conforme à la laïcité républicaine, non? Ou bien n'ai-je pas compris ton message?

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Comme l'a rappelé il n'y a pas si longtemps une politocarde socialiste afin de fustiger Fadela Amara, "Ni putes ni soumises" a été arrosée pendant des années par le gouvernement socialiste. Ca devrait tout de même vous mettre la puce à l'oreille, non?

Tant que ça ne concerne pas des mairies communistes, le momo il s'en fiche !

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Et donc? En effet, tu fais remarquer à raison que seule une conception viciée de la laïcité (l'absence de religion et non la neutralité vis à vis des religions) mène à la non-annulation de ce mariage. Par conséquent, la décision de justice initiale est bien conforme à la laïcité républicaine, non? Ou bien n'ai-je pas compris ton message?

Oui, la décision de justice est conforme à la laïcité républicaine telle qu'elle devrait être. Or la laïcité française est plus que la simple neutralité affichée, c'est une laïcité viciée qui veut être à la fois une morale et une religion. Cette laïcité-là a beau être viciée, c'est elle qui prévaut dans les institutions républicaines.

La décision de justice en elle-même n'a d'ailleurs été critiquée par personne. Les milieux politico-associatifs ont appelé à changer la loi, ce qui signifie bien que celle-ci a été appliquée correctement et que c'est cette application qui pose problème. Tout cela pour dire que le réel débat ne porte pas sur le jugement rendu en lui-même, mais bien sur un affrontement entre cette laïcité rigide propre à l'Etat français et l'Islam.

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(…)

A partir de là, deux choses :

1/ ou bien le mariage est un contrat privé et "échappe" ainsi à la morale républicaine ; 2/ ou bien le mariage est une institution, publique naturellement, concernant en cela la laïcité française. Or au regard de cette dernière il est impossible de faire quoi que ce soit au nom de la religion.

Le débat a souligné deux choses, à confirmer ou infirmer si nécessaire.

D'une part, la religion musulmane ne prévoit pas l'annulation du mariage pour cause de non-virginité : ce sont des interprétations personnelles ou locales. On peut très bien imaginer qu'un homme athée mais simplement jaloux et possessif estime sa vie impossible avec une femme ayant déjà appartenu à un autre.

D'autre part, le jugement appuie une évolution individualiste et relativiste du mariage (contrairement à l'interprétation hystérique dominante), conforme aux moeurs de l'époque d'ailleurs, selon laquelle le juge doit accorder un poids majeur aux volontés et aux croyances des individus, sans analyse de leur bien-fondé. Le rôle de la jurisprudence est notamment celui-là, me semble-t-il, c'est-à-dire faire évoluer en douceur l'interprétation du droit sans changer celui-ci tous les quatre matins.

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Exemple:

Tu épouses quelqu'un avec qui tu souhaites avoir des enfants.Au bout de quelques années (avant la fin du délai de 5 ans) toujours pas d'enfant.Toi et ta compagne se présentent alors devant un juge et en faisant valoir que "avoir des enfants" est une valeur essentielle de votre union .Cette condition n'étant pas remplie et comme ,en plus, vous êtes d'accord, tous les deux , le mariage doit être annulé.

et hop !

Cet exemple témoigne d'une ignorance du droit. L'annulation ne concerne que la formation du mariage, le divorce concerne ses effets. Dans l'exemple les époux se sont mariés avec comme condition essentielle "vouloir des enfants" (et non pas "avoir des enfants"), il n'y a donc aucune erreur et par conséquent pas de possibilité d'annulation.

C'est sur ce point que la Cour d'Appel va vraisemblablement annuler le jugement car le mariage étant institutionnel (et non pas de droit privé) ce n'est pas aux demandeurs qu'il appartient de fixer eux-mêmes les conditions essentielles indispensables à valider leur union (et qui n'auraient pas été remplies, ce qui par conséquent devrait entrainer l'annulation le mariage.)

De surcroit,tout mariage peut être assorti d'un contrat de droit privé mais dans ce cas le non-respect du contrat, n'entraine jamais l'annulation mariage.

Le mariage n'est pas de droit privé :icon_up:, alors qu'il est dans le code civil ??! Tu confonds, le mariage est un contrat donc les clauses sont en partie indisponibles. Et c'est fort heureusement les époux qui décident des qualités essentielles de leur conjoint, pouvoir qui serait irréel s'il n'était pas sanctionnable.

On en a déjà parlé, mais je ne suis toujours pas convaincu par tes arguments. Aussi il me semble utile d'être un peu plus clair car je crois qu'un débat intéressant pourrait avoir lieu.

Dans le fond, je suis tout à fait d'accord avec toi : d'une part un homme doit avoir le droit de "répudier" sa femme s'il y a tromperie sur les qualités essentielles telles que la virginité, que ce doit d'ailleurs idiot ou non ; d'autre part, au regard de la loi française, il n'y a effectivement aucun problème.

En revanche, s'il n'y a pas de problème au regard de la loi en tant que telle, il y en a un au regard de la laïcité. La laïcité devrait être la neutralité envers les opinions religieuses, or tu sais comme moi que ce n'est pas le cas. La laïcité française n'a rien de la neutralité qu'elle prétend être et s'érige en véritable religion républicaine. Dans l'espace public, un citoyen est censé se comporter non pas en tant que chrétien ou en tant que musulman, mais bien en tant que républicain.

On peut le critiquer (je ne me gêne pas pour le faire), mais c'est un fait. On est d'accord là dessus ?

A partir de là, deux choses :

1/ ou bien le mariage est un contrat privé et "échappe" ainsi à la morale républicaine ; 2/ ou bien le mariage est une institution, publique naturellement, concernant en cela la laïcité française. Or au regard de cette dernière il est impossible de faire quoi que ce soit au nom de la religion.

La France est un Etat de droit, ce n'est pas la passion ni les hommes qui rendent justice mais le droit. Ensuite la justice est une institution ce qui signifie, contrairement à ce que tu affirmes, non pas qu'elle applique la passion publique soit-disant laïque mais qu'elle nous en protège. Comme je l'ai déjà écrit ailleurs, l'opposition contrat/institution est fausse pour cette affaire, il y a opposition entre d'une part le contrat et l'institution, d'autre part l'opinion publique excitée.

D'autre part, le jugement appuie une évolution individualiste et relativiste du mariage (contrairement à l'interprétation hystérique dominante), conforme aux moeurs de l'époque d'ailleurs, selon laquelle le juge doit accorder un poids majeur aux volontés et aux croyances des individus, sans analyse de leur bien-fondé.

Je dirais plutôt "subjectiviste". Où est le relativisme ?

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(…)

Je dirais plutôt "subjectiviste". Où est le relativisme ?

Si vous préférez, simple querelle de mots, cela revient un peu au même. La logique de la décision veut que le juge annule aussi bien un mariage si un individu était persuadé de se marier avec une pute alors qu'il découvre que la mariée est une innocente jeune fille ayant menti sur son passé. En d'autres termes, la justice admet la relativité des points de vue individuels sur ce qui est important ou non, ce qui est généralement qualifié de "relativiste".

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La France est un Etat de droit, ce n'est pas la passion ni les hommes qui rendent justice mais le droit. Ensuite la justice est une institution ce qui signifie, contrairement à ce que tu affirmes, non pas qu'elle applique la passion publique soit-disant laïque mais qu'elle nous en protège. Comme je l'ai déjà écrit ailleurs, l'opposition contrat/institution est fausse pour cette affaire, il y a opposition entre d'une part le contrat et l'institution, d'autre part l'opinion publique excitée.

OK pour l'opposition contrat/institution.

Pour le reste, je crois que tu confonds si je peux me permettre ce qui est de ce qui devrait être. Je ne pense pas autre chose que toi : la justice ne devrait être entravée ni par l'hystérie des uns et des autres, ni par une quelconque morale (républicaine ou non). Mais fait est que les soi-disant défenseurs de la laïcité estiment que cette dernière doit avoir son mot à dire. Et c'est bien pour ça que je les critique !!

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Si vous préférez, simple querelle de mots, cela revient un peu au même. La logique de la décision veut que le juge annule aussi bien un mariage si un individu était persuadé de se marier avec une pute alors qu'il découvre que la mariée est une innocente jeune fille ayant menti sur son passé. En d'autres termes, la justice admet la relativité des points de vue individuels sur ce qui est important ou non, ce qui est généralement qualifié de "relativiste".

Bah non le juge a une appréciation subjectiviste : il applique ce qui compte pour les parties. C'est une démarche humble qui refuse de remplacer l'appréciation de tiers forcément bien intentionnés à celle des sujets. Le relativisme c'est bien autre chose, c'est affirmer que tout se vaut, que tout est également vrai, avec bien sur une exception qui est le relativisme lui-même, érigé en valeur absolue et incontestable. Le relativisme est le dernier refuge du croyant en déroute : "je reconnais avoir tort seulement si les autres ont tort aussi". C'est d'ailleurs pour cela qu'il fonde une part toujours croissante du discours anticapitaliste.

Pour le reste, je crois que tu confonds si je peux me permettre ce qui est de ce qui devrait être. Je ne pense pas autre chose que toi : la justice ne devrait être entravée ni par l'hystérie des uns et des autres, ni par une quelconque morale (républicaine ou non). Mais fait est que les soi-disant défenseurs de la laïcité estiment que cette dernière doit avoir son mot à dire. Et c'est bien pour ça que je les critique !!

La justice est-elle entravée ? ça reste à voir. C'est l'occasion pour la justice de montrer son indépendance. Voilà qui fera plaisir à la gauche.

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(…) Le relativisme c'est bien autre chose, c'est affirmer que tout se vaut, que tout est également vrai, avec bien sur une exception qui est le relativisme lui-même, érigé en valeur absolue et incontestable. Le relativisme est le dernier refuge du croyant en déroute : "je reconnais avoir tort seulement si les autres ont tort aussi". C'est d'ailleurs pour cela qu'il fonde une part toujours croissante du discours anticapitaliste.

(…)

Cela, c'est votre définition du relativisme.

Si je prends le Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale (PUF, 2004), je lis : "En tant que doctrine méta-éthique, le relativisme nie qu'un code moral quelconque ait une validié universelle (…) Dans le relativisme, le rejet de la validité universelle d'un code moral s'accompagne de la reconnaissance d'une pluralité de codes également valides".

On voit qu'il suffit de reformuler la définition pour la rendre moins caricaturalement illogique et insoutenable. Mais bon, c'est HS ici.

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Cela, c'est votre définition du relativisme.

Si je prends le Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale (PUF, 2004), je lis : "En tant que doctrine méta-éthique, le relativisme nie qu'un code moral quelconque ait une validié universelle (…) Dans le relativisme, le rejet de la validité universelle d'un code moral s'accompagne de la reconnaissance d'une pluralité de codes également valides".

On voit qu'il suffit de reformuler la définition pour la rendre moins caricaturalement illogique et insoutenable. Mais bon, c'est HS ici.

C'est simplement la version pédante de ce que vous a expliqué Apollon.

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Cela, c'est votre définition du relativisme.

Si je prends le Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale (PUF, 2004), je lis : "En tant que doctrine méta-éthique, le relativisme nie qu'un code moral quelconque ait une validié universelle (…) Dans le relativisme, le rejet de la validité universelle d'un code moral s'accompagne de la reconnaissance d'une pluralité de codes également valides".

Ainsi, les droits de l'homme ne sont pas universels. Ca se mange la queue.

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