Les plus belles intros littéraires

[xiii]

"Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était solitude et chaos; des ténèbres couvraient la face de l'abîme, et l'esprit de Dieu planait sur la face des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit ! » Et la lumière fut. Dieu vit que la lumière était bonne, et il sépara la lumière des ténèbres. Dieu appela la lumière Jour, et les ténèbres, il les appela Nuit.

Il fut soir, il fut matin, - jour un."

Si c'est pas la plus grandiose des introductions, ça…

Et encore, en hébreux ça le fait encore plus !

[Ronnie Hayek]

Un incipit qui m'avait beaucoup marqué dans ma jeunesse :

Qui suis-je ? Si par exception je m'en rapportais à un adage : en effet pourquoi tout ne reviendrait-il pas à savoir qui je "hante" ?

(André Breton, Nadja)

Et puis, l'un des plus envoûtants débuts de l'histoire de la littérature :

Nel mezzo del cammin di nostra vita

mi ritrovai per una selva oscura

ché la diritta via era smarrita.

(Dante Alighieri, La Commedia)

[Taranne]

In Talbot county, Eastern Shore, Maryland, near Easton, the county town of that county, there is a small district of country, thinly populated, and remarkable for nothing that I know of more than for the worn-out, sandy, desert-like appearance of its soil, the general dilapidation of its farms and fences, the indigent and spiritless character of its inhabitants, and the prevalence of ague and fever.

Frederick Douglass, My Bondage and My Freedom (1855, toujours pas traduit en français…)

[Saucer]

"Vendredi 12 avril. 8 heures 15. FDR Drive.

Gémissements de sirènes. Hurlements de voitures de police qui se ruent vers le nord. Ambulances qui foncent dans leur sillage. En avant, la toile d'araignée grise du Queensboro Bridge. Sur l'autre rive, zébrés comme des sucres d'orge, les cheminées de l'usine Con Ed de Ravenswood, qui vomissent leurs fumées vers le ciel. Et juste au-delà, Queens, muraille hideuse qui barre l'horizon. Des péniches et des remorqueurs remontent paresseusement le courant. Des mouettes tournoient et piaillent dans le ciel."

Herbert Lieberman, Nécropolis

Un des meilleurs romans policiers. Je vous le conseille à tous pour les plages, cet été.

[Fredo]

"C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar."

Gustave Flaubert (1862), Salammbô.

[Rincevent]

"J'apprends par la Lunaya Pravda que le Conseil Municipal de Luna City a adopté en première lecture un décret prévoyant la vérification, l'octroi de patentes, l'inspection (et la taxation) des distributeurs automatiques et publics de comestibles fonctionnant sur le territoire de la municipalité. J'apprends aussi que, cette nuit, doit se tenir une réunion de masse pour organiser les assises des Fils de la Révolution.

Robert A. Heinlein, Révolte sur la Lune.

[Ronnie Hayek]

Intros littéraires, Rincevent…

[Rincevent]

Intros littéraires, Rincevent…

L'objet qui contient ces phrases ressemble bien davantage à un livre que ces misérables opuscules "de poche" qui se targuent de contenir de la vraie littérature.

[Ronnie Hayek]

L'objet qui contient ces phrases ressemble bien davantage à un livre que ces misérables opuscules "de poche" qui se targuent de contenir de la vraie littérature.

Je suppose que tu achètes tes livres au kilo dans un hypermarché ?

[Rincevent]

Je suppose que tu achètes tes livres au kilo dans un hypermarché ?

Pas forcément. Mais quand je vois ce que les gens lisent dans le métro, je me dis que je préfère m'en aller plutôt que d'entendre ça plutôt que d'être sourd.

[Ronnie Hayek]

Pas forcément. Mais quand je vois ce que les gens lisent dans le métro, je me dis que je préfère m'en aller plutôt que d'entendre ça plutôt que d'être sourd.

Bernard Werber rend sourdingue ?

[h16]

En tout cas, Zola rend neurasthénique.

[Ronnie Hayek]

En tout cas, Zola rend neurasthénique.

Celui-ci ?

[h16]

Celui-ci ?

Allons, tu ne rends pas hommage au maître ! Tu aurais pu les citer tous, voyons !

[Ronnie Hayek]

Allons, tu ne rends pas hommage au maître ! Tu aurais pu les citer tous, voyons !

Zola Larousse ?

[Adrian]

Balzac ?

[h16]

Et leur fils commun : Balzolac © Lucilio. Plus d'un cachet par soir et c'est le coma assuré.

[Legion]

Par contre, c'est vrai que quand on voit ce que "livre" ça voulait dire au moyen-âge où la renaissance, je me demande comment les gens peuvent supporter ce format infâme qu'est le livre de poche (indépendamment même du contenu).

[Ronnie Hayek]

Par contre, c'est vrai que quand on voit ce que "livre" ça voulait dire au moyen-âge où la renaissance, je me demande comment les gens peuvent supporter ce format infâme qu'est le livre de poche (indépendamment même du contenu).

Exemple choisi au hasard :

[pankkake]

Euh ? Je trouve le livre de poche bien plus pratique.

[Saucer]

Personnellement, je scan tous mes bouquins et je les lis sur ma PSP. C'est moins la honte.

Je scan actuellement le Petit Robert Collèges et Lycées, j'en suis à "Ballon".

[pankkake]

[Etienne]

Intros littéraires, Rincevent…

+1

[pankkake]

Et puis bon, si tu lis Heinlein en français, tu en as le droit, mais il est conseillé de se cacher

[Taranne]

Intros littéraires, Rincevent…

Définir "littéraires".

[Ronnie Hayek]

Définir "littéraires".

Je notais simplement que la SF à caractère idéologique n'appartenait pas à la littérature.

[pankkake]

Ah bon, la littérature est liée au genre ?

[Ronnie Hayek]

Ah bon, la littérature est liée au genre ?

Ah ah ah, non. Tu n'as pas bien lu ma réponse.

[pankkake]

Ben, tu exclus un livre de la littérature uniquement à partir de son genre, pourtant.

[Ronnie Hayek]

Ben, tu exclus un livre de la littérature uniquement à partir de son genre, pourtant.

Tututut : le mot important dans mon message était "idéologique" (il se trouve que le bouquin mentionné par Rincevent était de la SF, mais c'eût pu être tout aussi bien un polar, un mélodrame, etc.).