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Armageddon économique ?


vincponcet

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Pourtant il n'y a pas d'équivoque possible. Enfin, pour moi les élites sont ceux qui détiennent les postes clef du pays. Donc grosso-modo, pour un pays comme la france, ceux qui gravitent dans la sphère politico-économique. On les reconnait généralement par leur haute suffisance, leur leçons de moral, leur voiture de fonction, leur parachute doré, etc…

Dans d'autres pays, ce sont peut-être les patrons de grosses boîtes, les génies, les inventeurs, les philosophes … ?

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Le mot elite a une connotation "haut de gamme", il faut trouver autre chose (de parasites de luxe a gangsters)

On a le haut de gamme qu'on mérite. Cite moi un personnage connu que tu considères comme elite (et qui accessoirement s'est expatrié, mais là j'en demande un peu trop :icon_up: ) et qui ne fasse pas partie de la catégorie que je viens de citer.

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Pourtant il n'y a pas d'équivoque possible. Enfin, pour moi les élites sont ceux qui détiennent les postes clef du pays. Donc grosso-modo, pour un pays comme la france, ceux qui gravitent dans la sphère politico-économique. On les reconnait généralement par leur haute suffisance, leur leçons de moral, leur voiture de fonction, leur parachute doré, etc…

En France, ces gens sont formés dans les grandes écoles. Or, prend donc les promotions d'aujourd'hui d'HEC, Polytechnique, Centrale ou de l'ESSEC. Quelle proportion file à l'étranger dès qu'ils en ont l'opportunité et ne veulent pas spécialement revenir en France ? Probablement 20 ou 30 %. Ergo, oui, les élites fuient.

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En France, ces gens sont formés dans les grandes écoles. Or, prend donc les promotions d'aujourd'hui d'HEC, Polytechnique, Centrale ou de l'ESSEC. Quelle proportion file à l'étranger dès qu'ils en ont l'opportunité et ne veulent pas spécialement revenir en France ? Probablement 20 ou 30 %. Ergo, oui, les élites fuient.

D'où la nécessité d'importer des plombiers polonais.

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Parce que tu crois encore que les êtres d'élites sont formés dans les grandes écoles ?

Je ne parle pas des êtres d'élite en terme de valeur personnelle, mais de l'élite auto-désignée qui, à défaut de valeur, aura du pouvoir.

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Interview intéressante de Taleb dans la Tribune d'hier.

Lien permanent :

http://www.latribune.fr/info/20080923U7JQPWZ

interview nassim nicholas taleb

Auteur du " cygne noir ", les belles lettres (2008)

" Plus la finance est mathématisée, plus c'est du baratin "

Votre ouvrage " le Cygne noir " est assez distrayant. Parfois un peu méchant. Quels enseignements peut-on en tirer ?

L'enseignement numéro un est d'identifier les situations dans la vie où on a tendance à être le dindon de la farce. Vous connaissez peut-être l'histoire de la dinde et du boucher. Pendant mille jours, la dinde va être nourrie tous les jours. Le mille et unième jour, juste avant Noël, ou Thanksgiving pour les Américains, la dinde ne sera pas nourrie. Cela sera une surprise pour la dinde, mais pas pour le boucher. Je voudrais éviter d'être la dinde, ou plutôt me rapprocher de la connaissance du boucher. Nous avons en nous un mécanisme qui nous rend particulièrement dupe devant un monsieur qui porte un habit. Quand on regarde l'histoire de la médecine, on s'aperçoit que l'Académie a été la plus dangereuse pour les patients, pas les petits chirurgiens qui accompagnaient les soldats. Personne n'a osé contester l'autorité du grand médecin en habit qui ordonnait des saignées.

En tant qu'ancien praticien des marchés, avez-vous aujourd'hui identifié des hommes en habit dans la finance ?

En numéro un, les économistes. Les standards scientifiques des économistes sont tellement faibles que leurs papiers ne sont généralement pas réplicables. Cela va de pair avec les gens qui font du risque mathématique, qui appliquent des méthodes d'ingénierie mathématique aux risques des marchés. Ils pensent pouvoir donner une mesure de risque comme on mesure une température, et ils sont convaincus de la pertinence de leur modèle. Votre grand-mère pourrait faire aussi bien sur les mêmes instruments financiers !

En décembre 2007, l'École supérieure de commerce de Paris vous a engagé pour parler devant le comité exécutif d'une grande banque française. Vous ne voulez pas la nommer, mais ses couleurs sont rouge et noir. Que s'est-il passé ?

J'ai exposé ma thèse, puis j'ai demandé à l'assistance, au comité exécutif, combien d'entre eux utilisaient les méthodes charlatanesques comme le ratio de Sharpe et la valeur en risque (value at risk). Ils ont presque tous levé la main. Après leur avoir donné mon avis, j'ai senti une certaine hostilité envers ma personne. On voyait facilement qu'ils pensaient maîtriser leur risque. C'est le symptôme classique d'une organisation qui ne comprend pas ses risques. Lors du dîner, personne ne voulait s'asseoir à côté de moi.

Quand on lit les rapports annuels des banques, on découvre 5, 10, 15 pages, voire plus, d'explications sur le contrôle des risques. Est-ce du baratin ?

C'est du baratin. Quand vous avez un fort effet de levier, si vous basez vos risques sur des méthodes scientifiques, c'est du baratin. Plus la finance est mathématisée, plus c'est du baratin. Moins c'est prestigieux, moins c'est du baratin. La comptabilité, ce n'est pas du baratin. La statistique financière, c'est du baratin. Les gens ne le perçoivent pas car, pour faire des statistiques financières, il faut porter un habit.

Pourtant, certains chercheurs ont formalisé le contrôle des risques…

Ce sont plus que des charlatans, le premier d'entre eux étant Harry Markowitz. J'ai montré que tout ce qui dépend du calcul d'inspiration gaussienne ne marche pas. Je l'ai dit en 1998 (crise financière russe, après la crise financière asiatique), et je l'ai redit depuis : Harry Markowitz et Myron Scholes sont des charlatans.

Existe-t-il des méthodes permettant aux banques de contenir le risque ?

Oui. Avant le krach de 1987, les gens étaient plus prudents et pragmatiques. Ils ne se basaient pas sur des estimations d'événements rares, et cela marchait très bien. En 1987, on a commencé à donner aux traders des méthodes basées sur une évaluation des probabilités. En octobre, on a eu un krach. Par la suite, Markowitz a reçu le prix Nobel et cela a renforcé sa crédibilité. Le problème aujourd'hui est que sa théoriedu portefeuille est enseignée à 150.000 personnes chaque année. Par ailleurs, dans les universités, ceux qui enseignent ne sont pas des praticiens de marché. Vous obtenez une situation où un prof de 35 ans enseigne Markowitz à des étudiants parce que c'est plus facile que de passer par une approche empirique.

Faut-il tout jeter dans l'enseignement financier ?

L'Europe est mieux lotie que les États-Unis, car on y apprend encore l'économie politique, qui est un enseignement basé sur des choses pratiques. Certains enseignements basés sur le calcul probabiliste du risque sont à jeter, et cela représente 80 % de la finance moderne. En revanche, il faut conserver l'enseignement concret de la comptabilité.

Comment qualifier la gestion des risques dans les banques ?

C'est un mirage. Les gens font des projections théoriques à partir d'événements qui doivent n'avoir lieu que tous les mille ans ou les dix mille ans, alors que la finance moderne n'a que quinze ans d'existence ! Dans les produits dérivés, 90 % du compte de résultat d'un trader peut être réalisé en un jour. Les banques ont 2 comptes de résultat : celui qui vient de la marge d'intérêt du compte courant de votre belle-mère et celui qui vient de la gestion du risque. En 1982, les banques américaines ont perdu en un seul mois tout l'argent gagné dans leur histoire. Elles l'ont encore fait en 1990-1992 et elles viennent de perdre 1.400 milliards de dollars, soit beaucoup plus que ce qu'elles ont gagné au cours de toute leur histoire…

Les méthodes mathématiques de calcul des risques ont-elles des propriétés aveuglantes ?La chose la plus dangereuse que j'aie découverte auprès des banques est que plus un établissement possède de risk-managers mathématiques et plus il est en risque. Comme ces méthodes ne marchent pas, les gérants vont quand même se sentir à l'aise parce qu'ils auront l'impression d'avoir quantifié le risque. Je démontre dans mon livre que lorsqu'on donne un chiffre à quelqu'un, il se sent automatiquement à l'aise. Or, si vous n'êtes pas sûr de ce chiffre, vous allez causer une montée de la prise de risque de cette personne qui ne sera pas compensée par le chiffre que vous lui avez donné.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL BOULARD

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T'inquiète Timur, tout marche comme sur des roulettes. Meilleure économie au monde, gens travailleurs et épargnants, les plus grands cerveaux de la planète, la liberté en sus, tu n'as aucune raison d'avoir peur, lopette.

Je n’ai jamais dit que tout marchait comme sur des roulettes. L’homme n’étant pas parfait, rien ne peut marcher parfaitement. Ce que je dis c’est que les fondamentaux de l’économie mondiale sont très bons et qu’il ne faut pas tomber dans la psychose. Des crises il y en a toujours eu. Les conneries des banques centrales et des gouvernements font des dégâts, mais le dynamisme des entreprises est largement plus fort. Parler d’armageddon économique alors que la croissance mondiale est attendue à 4% en 2008 et en 2009, moi ça me fait rire…

On avait un peu parlé de la théorie de Taleb (AB l'a eu comme prof) là : http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=37028

Merci.

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Je n’ai jamais dit que tout marchait comme sur des roulettes. L’homme n’étant pas parfait, rien ne peut marcher parfaitement. Ce que je dis c’est que les fondamentaux de l’économie mondiale sont très bons et qu’il ne faut pas tomber dans la psychose. Des crises il y en a toujours eu. Les conneries des banques centrales et des gouvernements font des dégâts, mais le dynamisme des entreprises est largement plus fort. Parler d’armageddon économique alors que la croissance mondiale est attendue à 4% en 2008 et en 2009, moi ça me fait rire…

Tu me rappelles les brillants stratèges qui, à la rentrée 2007, prédisaient que tout irait mieux dans la seconde moitié de 2008. :icon_up:

Cette croissance est en grande partie fictive car le chiffre ne prend pas en compte les énormes impôts supplémentaires qu'il faudra payer plus tard, si on laisse faire les économistes (à peu près tous libéraux-keynésiens, c'est-à-dire partisans de la pseudo-liberté économique des marchés et de la relance par la dépense publique) et les politiciens. En un an, ce sont plus de 1000 milliards de dollars qui se sont évaporés, soit plus de 7% du PIB américain. Croire que cela n'aura aucune conséquence sur l'économie réelle est absurde. Soit les banques devront absorber leurs pertes elles-mêmes (c'est évidemment la solution que je préconise), elles prêteront beaucoup moins et l'économie s'anémiera par manque d'investissement et de consommation, soit le contribuable va renflouer les banques et la dette accumulée va se transformer en impôts supplémentaires, entraînant une longue période de croissance molle (au mieux). Comme le plan Paulson n'est de toute façon pas à la hauteur, nous aurons vraisemblablement un peu des deux mais dans tous les cas, c'en est fini des 4% de croissance. Globalement, on va revenir aux 2-3% habituels pour la croissance mondiale et les Etats-Unis vont devoir s'habituer à faire comme l'Europe, dans les 2% annuels.

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Croire que cela n'aura aucune conséquence sur l'économie réelle est absurde.

Je n'ai jamais dit cela. J'ai dit que les dégâts occasionnés seront certainement moins graves que ce que les peureux et les pessimistes de nature pensent.

elles prêteront beaucoup moins

Elles prêterons peut-être moins mais sûrement mieux.

et l'économie s'anémiera par manque d'investissement et de consommation,

On dirait que tu considères les prêts bancaires comme le seul moteur de croissance pour une entreprise.

c'en est fini des 4% de croissance. Globalement, on va revenir aux 2-3% habituels pour la croissance mondiale et les Etats-Unis vont devoir s'habituer à faire comme l'Europe, dans les 2% annuels.

:icon_up:

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Ah non, tu ne vas pas t'y mettre aussi.

Rien de tel qu'une bonne piqure de rappel: alors qu'il est sans cesse décrié ici, Keynes était un fervent partisan du marché. La plupart des économistes et banquiers actuels voient l'état et les impôts comme un moyen commode d'éponger leurs pertes, tout en cachant leurs intérêts derrière la façade d'un système prétendu libéral mais qui repose en réalité sur l'irresponsabilité et la perte de liberté. A tout prendre, je préfèrerais que l'état impose par la force l'étalon-or plutôt que de laisser perdurer un système si hypocrite.

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