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Armageddon économique ?


vincponcet

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J'ai quand même l'impression qu'un pays est prospère quand il vend plus qu'il n'achète, non ?

Pas forcement, le deficit commercial est toujours equilibre par les flux monetaires ou de capitaux. On peut donc etre tres prosperes sans vendre le moindre bien industriel mais en vendant sa monnaie ou en exportant plus de capitaux.

C'est une des raisons pour laquelle il est idiot de subventionner une industrie qui tend a disparaitre puisque cela se fait au detriment de l'accumulation de capital. C'est exactement faire le contraire de ce dont l'economie a actuellement besoin.

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J'ai quand même l'impression qu'un pays est prospère quand il vend plus qu'il n'achète, non ?

SOPHISMES ECONOMIQUES

FREDERIC BASTIAT

VI. Balance du commerce

Nos adversaires ont adopté une tactique qui ne laisse pas que de nous embarrasser. Établissons-nous notre doctrine? ils l'admettent le plus respectueusement possible. Attaquons-nous leur principe? ils l'abandonnent de la meilleure grâce du monde; ils ne demandent qu'une chose, c'est que notre doctrine, qu'ils tiennent pour vraie, soit reléguée dans les livres, et que leur principe, qu'ils reconnaissent vicieux, règne dans la pratique des affaires. Cédez-leur le maniement des tarifs, et ils ne vous disputeront pas le domaine de la théorie. « Assurément, disait dernièrement M. Gauthier de Rumilly, personne de nous ne veut ressusciter les vieilles théories de la balance du commerce. » — Fort bien; mais, monsieur Gauthier, ce n'est pas tout que de donner en passant un soufflet à l'erreur: il faudrait encore ne pas raisonner, immédiatement après, et deux heures durant, comme si cette erreur était une vérité.

Parlez-moi de M. Lestiboudois. Voilà un raisonneur conséquent, un argumentateur logicien. Il n'y a rien dans ses conclusions qui ne soit dans ses prémisses: il ne demande rien à la pratique qu'il ne justifie par une théorie. Son principe peut être faux, c'est là la question. Mais enfin il a un principe. Il croit, il proclame tout haut que, si la France donne dix pour recevoir quinze, elle perd cinq, et il est tout simple qu'il fasse des lois en conséquence.

« Ce qu'il y a d'important, dit-il, c'est qu'incessamment le chiffre de l'importation va en augmentant et dépasse le chiffre de l'exportation, c'est-à-dire que tous les ans la France achète plus de produits étrangers et vend moins de produits nationaux. Les chiffres en font foi. Que voyons-nous? en 1842, nous voyons l'importation dépasser de 200 millions l'exportation. Ces faits me semblent prouver, de la manière la plus nette, que le travail national n'est pas suffisamment protégé, que nous chargeons le travail étranger de notre approvisionnement, que la concurrence de nos rivaux opprime notre industrie. La loi actuelle me semble être une consécration de ce fait, qu'il n'est pas vrai, ainsi que l'ont déclaré les économistes, que, quand on achète, on vend nécessairement une portion correspondante de marchandises. Il est évident qu'on peut acheter, non avec ses produits habituels, non avec son revenu, non avec les fruits du travail permanent, mais avec son capital, avec les produits accumulés, économisés, ceux qui servent à la reproduction, c'est-à-dire qu'on peut dépenser, dissiper les profits des économies antérieures, qu'on peut s'appauvrir, qu'on peut marcher à sa ruine, qu'on peut consommer entièrement le capital national. C'est précisément ce que nous faisons. Tous les ans nous donnons 200 millions à L'étranger. »

Eh bien, voilà un homme avec lequel on peut s'entendre. Il n'y a pas d'hypocrisie dans ce langage. La balance du commerce y est avouée tout net. La France importe 200 millions de plus qu'elle n'exporte. Donc, la France perd 200 millions par an. — Et le remède? C'est d'empêcher les importations. La conclusion est irréprochable.

C'est donc à M. Lestiboudois que nous allons nous attaquer, car comment lutter avec M. Gauthier? Si vous lui dites: La balance du commerce est une erreur, il vous répondra: C'est ce que j'ai avancé dans mon exorde. Si vous lui criez: Mais la balance du commerce est une vérité, il vous dira: C'est ce que j'ai consigné dans mes conclusions.

L'école économiste me blâmera sans doute d'argumenter avec M. Lestiboudois. Combattre la balance du commerce, me dira-t-on, c'est combattre un moulin à vent.

Mais, prenez-y garde, la balance du commerce n'est ni si vieille, ni si malade, ni si morte que veut bien le dire M. Gauthier; car toute la Chambre, y compris M. Gauthier lui-même, s'est associée par ses votes à la théorie de M. Lestiboudois.

Cependant, pour ne pas fatiguer le lecteur, je n'approfondirai pas cette théorie. Je me contenterai de la soumettre à l'épreuve des faits.

On accuse sans cesse nos principes de n'être bons qu'en théorie. Mais, dites-moi, messieurs, croyez-vous que les livres des négociants soient bons en pratique? Il me semble que, s'il y a quelque chose au monde qui ait une autorité pratique, quand il s'agit de constater des pertes et des profits, c'est la comptabilité commerciale. Apparemment tous les négociants de la terre ne s'entendent pas depuis des siècles pour tenir leurs livres de telle façon qu'ils leur présentent les bénéfices comme des pertes, et les pertes comme des bénéfices. En vérité, j'aimerais mieux croire que M. Lestiboudois est un mauvais économiste.

Or, un négociant de mes amis, ayant fait deux opérations dont les résultats ont été fort différents, j'ai été curieux de comparer à ce sujet la comptabilité du comptoir à celle de la douane, interprétée par M. Lestiboudois avec la sanction de nos six cents législateurs.

M. T… expédia du Havre un bâtiment pour les Etats-Unis, chargé de marchandises françaises, et principalement de celles qu'on nomme articles de Paris, montant à 200,000 fr. Ce fut le chiffre déclaré en douane. Arrivée à la Nouvelle-Orléans, il se trouva que la cargaison avait fait 10 % de frais et acquitté 30 % de droits, ce qui la faisait ressortir à 280,000 fr. Elle fut vendue avec 20 % de bénéfice, soit 40,000 fr., et produisit au total 320,000 fr., que le consignataire convertit en coton. Ces cotons eurent encore à supporter, pour le transport, assurances, commission, etc., 10 % de frais: en sorte qu'au moment où elle entra au Havre, la nouvelle cargaison, revenait à 352,000 fr., et ce fut le chiffre consigné dans les états de la douane. Enfin, M. T… réalisa encore, sur ce retour, 20 % de profit, soit 70,400 fr.; en d'autres termes, les cotons se vendirent 422,400 fr.

Si M. Lestiboudois l'exige, je lui enverrai un extrait des livres de M. T… II y verra figurer au crédit du compte de profits et pertes, c'est-à-dire comme bénéfices, deux articles, l'un de 40,000, l'autre de 70,400 fr., et M. T… est bien persuadé qu'à cet égard sa comptabilité ne le trompe pas.

Cependant, que disent à M. Lestiboudois les chiffres que la douane a recueillis sur cette opération? Ils lui apprennent que la France a exporté 200,000 fr. et qu'elle a importé 352,000 fr.; d'où l'honorable député conclut « qu'elle a dépensé et dissipé les profits de ses économies antérieures, qu'elle s'est appauvrie, qu'elle a marché vers sa ruine, qu'elle a donné à l'étranger 452,000 fr. de son capital. »

Quelque temps après, M. T… expédia un autre navire également chargé de 200,000 fr. de produits de notre travail national. Mais le malheureux bâtiment sombra en sortant du port, et il ne resta autre chose à faire à M. T… que d'inscrire sur ses livres deux petits articles ainsi formulés:

Marchandises diverses doivent à X fr. 200,000 pour achats de différents objets expédiés par le navire N.

Profits et pertes doivent à marchandises diverses fr. 200,000 pour perte définitive et totale de la cargaison.

Pendant ce temps-là, la douane inscrivait de son côté fr. 200,000 sur son tableau d'exportations; et comme elle n'aura jamais rien à faire figurer en regard sur le tableau des importations, il s'ensuit que M. Lestiboudois et la Chambre verront dans ce naufrage un profit clair et net de 200,000 fr. pour la France.

Il y a encore cette conséquence à tirer de là, c'est que, selon la théorie de la balance du commerce, la France a un moyen tout simple de doubler à chaque instant ses capitaux. Il suffit pour cela qu'après les avoir fait passer par la douane, elle les jette à la mer. En ce cas, les exportations seront égales au montant de ses capitaux; les importations seront nulles et même impossibles, et nous gagnerons tout ce que l'Océan aura englouti.

C'est une plaisanterie, diront les protectionnistes. Il est impossible que nous disions de pareilles absurdités. — Vous les dites pourtant, et, qui plus est, vous les réalisez, vous les imposez pratiquement à vos concitoyens, autant du moins que cela dépend de vous.

La vérité est qu'il faudrait prendre la balance du commerce au rebours, et calculer le profit national, dans le commerce extérieur, par l'excédant des importations sur les exportations. Cet excédant, les frais déduits, forme le bénéfice réel. Mais cette théorie, qui est la vraie, mène directement à la liberté des échanges. — Cette théorie, messieurs, je vous la livre comme toutes celles qui ont fait le sujet des précédents chapitres. Exagérez-la tant que vous voudrez, elle n'a rien à redouter de cette épreuve. Supposez, si cela vous amuse, que l'étranger nous inonde de toutes sortes de marchandises utiles, sans nous rien demander; que nos importations sont infinies et nos exportations nulles, je vous défie de me prouver que nous en serons plus pauvres.

http://www.librairal.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3…nce_du_commerce

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SOPHISMES ECONOMIQUES

FREDERIC BASTIAT

VI. Balance du commerce

http://www.librairal.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3…nce_du_commerce

Désolé, je dois être réfractaire à Bastiat (oups, un crime de lèse majetsé), je le suis pas trop sur ce coup là, peut-être parce que c'est un peu "daté". Autant la description de l'échange commercial de M. T est précis et réel, autant l'exemple du bateau qui coule avec sa cargaison a l'air très artificiel: si l'armateur du bateau perd sa cargaison et donc ne vend rien à l'extérieur, la douane pourrait très bien compter 0 exportation: du reste, comment la douane peut-elle compter la valeur d'une cargaison à l'exportation avant qu'elle n'ait été vendue ?

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… Prend un exemple de la vie réelle : quels biens exportent donc en quantité le Luxembourg, la Suisse, Hong-Kong ? Parce que sur le plan industriel, on ne peut pas dire que ce sont des géants. Pourtant, la richesse par tête de pipe est élevée…

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… Prend un exemple de la vie réelle : quels biens exportent donc en quantité le Luxembourg, la Suisse, Hong-Kong ?

Pour Hong Kong, essentiellement des souvenirs pittoresques de Paris, Londres, Rome, des gadgets publicitaires, etc…

Le Luxembourg et la Suisse exportent de la défiscalisationleur bon air pur.

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J'ai quand même l'impression qu'un pays est prospère quand il vend plus qu'il n'achète, non ?

Prenons le cas d'un agriculteur français qui importe pour 100 keuro de pétroles afin de produire 200t céréales qui seront exclusivement consommer en France.

Imaginons maintenant que celui-ci pour ne pas aggraver la balance du commerce ne puisse plus importer que pour 10 keuro de pétroles, et bien il verra son rendement baisser et il ne pourra plus produire que pour 40t de céréales.

Cela se traduira au bilan par une création moindre de richesse et un appauvrissement du pays malgré l'amélioration de la balance commerciale.

Ce qui est important c'est la richesse créée!

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… Prend un exemple de la vie réelle : quels biens exportent donc en quantité le Luxembourg, la Suisse, Hong-Kong ? Parce que sur le plan industriel, on ne peut pas dire que ce sont des géants. Pourtant, la richesse par tête de pipe est élevée…

La Suisse exporte pas mal de biens, même si ça a pas l'air de se voir à l'étranger. 200 milliards en 2007, soit 40% de la valeur du PIB annuel. Surtout de la chimie (68 milliards), des machines-outils et de l'électronique (43 milliards), des montres (16 milliards) et des instruments de précision (14 milliards). Y'a pas que des banques, du chocolat et du fromage, en Suisse :icon_up:

Prenons le cas d'un agriculteur français qui importe pour 100 keuro de pétroles afin de produire 200t céréales qui seront exclusivement consommer en France.

Imaginons maintenant que celui-ci pour ne pas aggraver la balance du commerce ne puisse plus importer que pour 10 keuro de pétroles, et bien il verra son rendement baisser et il ne pourra plus produire que pour 40t de céréales.

Cela se traduira au bilan par une création moindre de richesse et un appauvrissement du pays malgré l'amélioration de la balance commerciale.

Ce qui est important c'est la richesse créée!

J'ai du mal à voir cet exemple micro-économique appliqué globalement a l'économie du pays. M'est d'avis qu'il doit bien y avoir un afflux de capitaux extérieurs pour acheter "le pétrole" si globalement les exportations sont plus faible que les imporations, non ?

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… Je sais que la Suisse ou le Luxembourg exportent des choses, mais ce que je voulais montrer, c'est que ces exportations n'expliquent qu'une petite partie de la richesse de ces pays qui est concentrée dans d'autres secteurs et pour lesquels on ne fait pas forcément de l'export.

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Prenons le cas d'un agriculteur français qui importe pour 100 keuro de pétroles afin de produire des céréales pour une valeur de 200 keuro et qui seront exclusivement consommer en France.

Pour pouvoir importer 100k de pétrole, l'agriculteur devra payer en euros ou en dollars. Pour avoir des dollars, il devra vendre quelque chose aux Américains. S'il veut payer en euros, il devra convaincre les producteurs de pétrole qu'ils pourront acheter quelque chose avec ces euros. Dans les deux cas, il faudra exporter.

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Dans les deux cas, il faudra exporter.

Tout le problème réside dans le terme exporter.

Car si notre étranger vient dépenser le numéraire qu'il a acquis grâce à l'échange avec l'agriculteur en France lors d'un séjour touristique cela n'entrera pas dans la balance des paiements.

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Une note discordante, voire un pavé dans la mare. Un groupe de socialauds iconoclastes, les "Gracques" , appelle à rompre avec la fantasmagorie populiste ambiante en commençant par un constat lucide : la crise actuelle ne sonne pas le glas du capitalisme. Elle ne vient pas d'un excès de dérégulation, comme le clament les slogans politiques et la presse, mais résulte d'une régulation étatique catastrophique. Selon eux, la politique actuelle va à contre-sens de la raison et de ce qu'il faudrait faire. Le danger réside dans les divers plans de relance du crédit par les Etats, qui conduiront à amplifier la crise et enfoncer l'économie dans la dépression.

Ils mettent en garde contre le risque de faillite des Etats, prônent la rigueur et le désendettement

Evidemment, leurs autres solutions sont socialistes et interventionnistes : réguler mieux, plus large etc. Néanmoins, il est intéressant de constater que leur diagnostique de la crise est plutôt correct. Et étonnant de voir que cette saillie vienne de gauche plutôt que de l'UMP.

La Bourse ou la vie, le chantage des marchés, par les Gracques

LE MONDE | 12.11.08 |

(…)

Ce qui s'est produit ne se prête pas à une analyse idéologique univoque. Gardons-nous donc des vieilles antiennes de l'économie administrée. Ce n'est pas la fin du capitalisme, ce n'est pas la remise en cause de l'économie de marché. Ce n'est même pas seulement une crise de la dérégulation. Elle n'est née ni des hedge funds (fonds spéculatifs), ni des paradis fiscaux, mais aux Etats-Unis et sur un segment de marché assez régulé, les crédits hypothécaires. Elle a, dans l'histoire des crises financières, la caractéristique unique de venir de ce que les banques ont trop prêté… aux pauvres. Le dérèglement ne vient pas seulement de la dérégulation, mais aussi d'une mauvaise régulation, doublée d'une passivité des autorités face aux contournements de la loi. Mauvaise régulation que celle qui forçait les banques américaines à prêter aux communautés les plus défavorisées, et qui leur permettait ensuite de socialiser ce risque auprès d'agences privées sous-capitalisées - donc très rentables aux heures fastes - et bénéficiant de la garantie de l'Etat. Pile l'actionnaire gagne, face l'Etat perd. Mauvaise dérégulation que celle qui permettait de replacer ces prêts auprès de la clientèle dans des produits endettés et assurés par des assureurs sans capital.

(…)

Il y a une même origine de fond aux bulles successives sur les pays émergents, les valeurs technologiques, les créances hypothécaires, les matières premières ; c'est l'irresponsabilité d'une politique monétaire trop accommodante qui a maintenu pendant des années les taux d'intérêt réels en deçà des taux de croissance soutenables. La politique de la Réserve fédérale en est responsable, et complices ceux qui agonisaient la Banque centrale européenne (BCE) de ne pas suivre son exemple. L'argent facile n'a servi qu'à accroître provisoirement la valeur des actifs, à encourager l'endettement et à provoquer des bulles, car il faut bien que les liquidités en excès s'investissent quelque part. Il a enrichi les riches et renversé les valeurs. Une fois passé le coeur de la crise, il faudra y mettre fin pour que la croissance dépende des gains de productivité et la fortune de l'innovation. Le retour à la rigueur… C'est notre cinquième proposition, certainement pas la moins douloureuse.

Ce qui peut provoquer la prochaine crise globale, c'est le risque que les Etats, soucieux de "relancer la machine", fassent déraper leur dette. Aujourd'hui, les liquidités affolées se réfugient dans les emprunts d'Etat. Cela ne durera pas toujours ; ne les laissons pas créer une nouvelle bulle sur les emprunts d'Etat, après les quatre précédentes ! La crise bancaire doit au contraire servir de signal d'alerte. A cette occasion, on s'aperçoit que les Etats sont petits par rapport aux masses de capitaux en circulation. Le total de bilan de chaque grande banque représente à peu près une fois le PIB de son Etat d'origine. L'Islande a fait faillite. L'Irlande a garanti tous les passifs bancaires pour deux fois son PIB. Le jour où une agence de notation décidera de dégrader la notation de la dette d'un Etat du G10, celui-ci ne pourra plus lever de la dette pour financer son déficit. Il devra vendre ses actifs à la casse et licencier ses fonctionnaires.

Déjà au lendemain des crises bancaires, on commence à voir à l'intérieur même de l'Union, une différentiation des "spreads"(différences entre les taux) entre Etats, et même un marché des CDS souverains, c'est-à-dire un marché de l'assurance contre les faillites d'Etat. Les Etats aussi font faillite… Cela ne gêne pas la droite conservatrice : "Starve the beast ", affamez la bête, disaient les reaganiens. La gauche progressiste plaide pour la capacité de l'Etat à réguler l'économie et à assurer les solidarités. Protéger l'Etat et réformer l'économie, c'est se mettre du côté de la régulation et aussi du côté de la rigueur, c'est-à-dire de la justice.

http://www.lemonde.fr/archives/article/200…117671_0_1.html

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J'ai quand même l'impression qu'un pays est prospère quand il vend plus qu'il n'achète, non ?

Non. Si l'on fait un tout petit peu de comptabilité nationale (pas de l'économie, hein, juste de la bête comptabilité sans théorie), on tombe assez vite sur l'équation suivante : X - M = S - I, où X représente les exportations de biens et services, M leurs importations, S l'épargne nationale et I l'investissement dans le pays. Un gros excédent budgétaire peut donc être causé par un sous-investissement (cas de la France des années 1993-2002) ou une épargne excessive.

Tu peux voir ça d'une autre manière. Un pays est riche quand les gens ont ce dont ils ont besoin pour satisfaire leurs besoins. Le besoin de détenir de la monnaie est un besoin marginal par rapport aux autres (manger, se loger, se vêtir, avoir des loisirs, tout ça quoi)… En conséquence de quoi, un pays est plutôt plus prospère quand il vit dans une abondance de biens et services (fabriqués sur place ou à l'étranger, peu importe), que quand il vit sur un tas d'or inutilisé.

Le fétichisme mercantiliste n'est qu'une conséquence de la confusion entre le signe de la richesse (l'argent) et la richesse elle-même (les biens et services).

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Ce que vous écrivez Rincevent n'est pas sans rappeler :

Abondance, Disette

Frédéric Bastiat

http://bastiat.org/fr/abondance_disette.html

Mais, dit-on, si l'étranger nous inonde de ses produits, il emportera notre numéraire!

Eh, qu'importe? L'homme ne se nourrit pas de numéraire, il ne se vêt pas d'or, il ne se chauffe pas avec de l'argent. Qu'importe qu'il y ait plus ou moins de numéraire dans le pays, s'il y a plus de pain aux buffets, plus de viande aux crochets, plus de linge dans les armoires, et plus de bois dans les bûchers?

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Non. Si l'on fait un tout petit peu de comptabilité nationale (pas de l'économie, hein, juste de la bête comptabilité sans théorie), on tombe assez vite sur l'équation suivante : X - M = S - I, où X représente les exportations de biens et services, M leurs importations, S l'épargne nationale et I l'investissement dans le pays. Un gros excédent budgétaire peut donc être causé par un sous-investissement (cas de la France des années 1993-2002) ou une épargne excessive.

Tu peux voir ça d'une autre manière. Un pays est riche quand les gens ont ce dont ils ont besoin pour satisfaire leurs besoins. Le besoin de détenir de la monnaie est un besoin marginal par rapport aux autres (manger, se loger, se vêtir, avoir des loisirs, tout ça quoi)… En conséquence de quoi, un pays est plutôt plus prospère quand il vit dans une abondance de biens et services (fabriqués sur place ou à l'étranger, peu importe), que quand il vit sur un tas d'or inutilisé.

Le fétichisme mercantiliste n'est qu'une conséquence de la confusion entre le signe de la richesse (l'argent) et la richesse elle-même (les biens et services).

Si je comprend bien, un X-M négatif (déficit commercial) correspond à un S-I négatif également ? Donc il faut un investissement extérieur supérieur à l'épargne nationale pour équiliber ?

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Si je comprend bien, un X-M négatif (déficit commercial) correspond à un S-I négatif également ?

Exactement. La précision empirique est de l'ordre de 1 %, ce qui, quand on sait comment la comptabilité nationale est établie, relève presque du miracle.

Donc il faut un investissement extérieur supérieur à l'épargne nationale pour équiliber ?

La balance commerciale n'est en effet qu'une partie (mineure) de la balance des paiements, qui est, par définition, toujours à l'équilibre. Tout déficit de la balance commerciale est donc compensé par un excédent de même valeur dans la balance des mouvements de capitaux. La comptabilité en partie double est sans pitié.

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Exactement. La précision empirique est de l'ordre de 1 %, ce qui, quand on sait comment la comptabilité nationale est établie, relève presque du miracle.

La balance commerciale n'est en effet qu'une partie (mineure) de la balance des paiements, qui est, par définition, toujours à l'équilibre. Tout déficit de la balance commerciale est donc compensé par un excédent de même valeur dans la balance des mouvements de capitaux. La comptabilité en partie double est sans pitié.

Du point de vue économique, ne vaut il pas mieux un pays qui la possibilité d'investir à l'étranger que de dépendre de l'étranger pour compenser son déficit commerical ?

Le déficit extérieur chronique des USA n'a t'il pas jouer un rôle dans le déclanchement de la crise qui nous occupe ? Car les USA sont un cas pathologique de balance très déséquilibrée, non ?

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Le déficit extérieur chronique des USA n'a t'il pas jouer un rôle dans le déclanchement de la crise qui nous occupe ? Car les USA sont un cas pathologique de balance très déséquilibrée, non ?

Bof. Les USA ont la chance d'être, par rapport aux autres, un excellent pays où investir, ce qui peut expliquer ce déficit. D'autres chercheurs ont fait jouer des hypothèses et théories moins classiques, mais très intéressantes, comme de compter les importations de cerveaux et les exportations de biens intellectuels.

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Bof. Les USA ont la chance d'être, par rapport aux autres, un excellent pays où investir, ce qui peut expliquer ce déficit. D'autres chercheurs ont fait jouer des hypothèses et théories moins classiques, mais très intéressantes, comme de compter les importations de cerveaux et les exportations de biens intellectuels.

J'ai du mal à y croire en novembre 2008: j'investi où: dans l'immobilier ? dans les banques ? dans l'automobile ? :icon_up: .

J'ai plutôt l'impression que les USA font croire depuis des décénies que c'est un très bon pays où investir, mais que c'est plus de la poudre aux yeux qu'autre chose: la crise en est la preuve.

Quand à l'exportation des biens intellectuels, la aussi, grosse intoxication américaine: le meilleur n'est pas celui qu'on croit.

http://strategis.ic.gc.ca/epic/site/rti-rt…r/te04349f.html

http://www.berr.gov.uk/files/file11959.pdf

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Pendant ce temps, CITIGroup est au plus mal, comme GM.

http://www.lesechos.fr/info/finance/300311193.htm

Citigroup au bord du gouffre, le Conseil cherche une issue

Le cours de l'établissement dirigé par Vikram Pandit, qui reste la plus grosse banque américaine sur le critère des actifs, a chuté de près de 45 % en deux jours. Le Conseil doit se réunir aujourd'hui pour étudier divers scénarios, afin de rassurer les marchés.

Les dirigeants du groupe ont donné la consigne à ses employés de défendre la solidité financière du groupe en leur donnant des arguments étayant cette vision, rapporte le "WSJ". Ils espèrent également qu'en étant plus transparent sur les comptes de Citigroup, ils vont rassurer ses contreparties. C'est ainsi que la banque a rappatrié dans ses comptes 17,4 milliards d'actifs logés dans des véhicules de titrisation (SIV) sur lesquels la garantie de Citigroup n'était pas explicite. Le problème est que Citigroup a en portefeuille des dizaines de milliards d'actifs que beaucoup de spécialistes jugent "toxiques".

http://www.lemonde.fr/economie/article/200…20769_3234.html

General Motors, un géant exténué

Célèbre, la phrase avait été prononcée en 1953 par le PDG de General Motors (GM), Charles Wilson : "Ce qui est bon pour l'Amérique est bon pour GM, et vice versa." A l'époque, plus qu'un slogan, elle exprimait une conviction nationale. A lui seul, et jusqu'aux années 1980, le constructeur occupait plus de la moitié du marché intérieur des ventes de véhicules familiaux aux Etats-Unis. Il ne lui en reste plus que 22 %. Mais ce n'est pas sa seule puissance qui est atteinte, son image est aussi gravement détériorée.

Aujourd'hui, M. Wagoner et Ron Gettelfinger, le président de l'UAW, font cause commune devant le Congrès pour quémander un sauvetage en urgence. Mais de plus en plus de voix s'élèvent aux Etats-Unis pour juger qu'une faillite donnerait plus de marge de manœuvre à l'Etat pour mener une restructuration complète.

Ca pue. Quant au CAC, il continue sa descente.

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Goldman Sachs pourrait être intéressé par CITIgroup, ca donnerait Sachs and the CITI, ok ok elle est pas top, mais c'était la boutade du matin dans mon service, tout comme le bloomberg qui donne la "security description" de la Wells Fargo pou 2011, si Bloomberg commence à déconner total mais qu'est-ce qu'on va faire???

De toute façon il faut savoir que le strong support remains zero, comme disait l'autre, mais je pense que ce qui accentue aussi les pertes c'est encore et toujours le deleveraging des hedge funds.

En ce qui concerne GM, voilà une société qui n'a pas su préparer le futur de l'automobile et n'a pas su faire ce que les européens font depuis bien longtemps: faire rouler des moteurs peu gourmands.

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La couverture or en Suisse n'est plus d'actualité. On s'est rendu compte qu'il est dangeureux d'avoir raison tout seul. Si le franc Suisse était couvert comme avant par 40% d'or (jusque en 1992), le reste du monde se dit: j'achète du franc suisse = j'achète de l'or => le franc suisse se renchérit par rapport à toute les autres monnaies => catastrophe pour les exportations. Le franc suisse comme valeur refuge a causé bien des souci par le passé, ne tentons pas le diable.

C'était 40% fixe (du fait de la loi/constitution) ou ajustable selon la demande de monnaie papier à la discression du banquier ?

Fixe, effectivement ça pouvait poser des problèmes pour faire face à la demande de monnaie-papier.

Sinon, fallait mieux ne pas changer.

La solution dans le sens inverse aurait été un libération de la banque, mais faut pas trop en demander.

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J’admets, j’étais optimiste qu’Obama choisirait Paul Volcker pour le poste de Secrétaire du Trésor ou chef de la Fed. Malheureusement, ceci n’est pas le cas :

« President-elect Barack Obama picked Timothy Geithner, head of the Federal Reserve Bank of New York, to be his Treasury secretary, with Lawrence Summers getting a senior White House role, a Democratic aide said. […] Since the latest crisis began in August 2007, Geithner has been a strong advocate within the Fed for more extensive action to try to contain it. This year, he aggressively advocated cutting interest rates to try to protect the economy and led the creation of a wide range of policy tools in an effort to stabilize the banking system. »

Ce qui nous mène à un extrait traduit de la version anglaise de Dinero, Crédito Bancario y Ciclos Económicos, écrit par Jesús Huerta de Soto :

Supposons que le système banquier ne réduit pas la vitesse à laquelle il accélère l’expansion de crédit, et fait le contraire : il l’intensifie constamment et progressivement, avec le but de faire disparaitre les symptômes d’une crise émergente. Dans ce cas ci, le moment où les acteurs économiques commencent à réaliser que le taux d’inflation est certain à grimper, une fuite vers les valeurs réelles (éd. or ?) commence, ainsi qu’un bond astronomique des prix de biens et de services, et finalement, l’effondrement du système monétaire.

De plus d'Europe 2020 ( http://www.europe2020.org/spip.php?article564〈=fr ):

1. L’évolution récente, à la hausse, du Dollar US est une conséquence directe et provisoire de la chute des bourses mondiales

2. Le « baptême politique » de l’Euro vient juste d’avoir lieu donnant une alternative « de crise » au Dollar US, en tant que « valeur-refuge » crédible

3. La dette publique américaine s’enfle de manière désormais incontrôlable

4. L’effondrement en cours de l’économie réelle des Etats-Unis empêche toute solution alternative à la cessation de paiement

5. « Forte inflation ou hyper-inflation aux Etats-Unis en 2009 », là est la seule question.

Fin du dollar? L'euro le remplace? Le yuan? L'or?

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Fin du dollar? L'euro le remplace? Le yuan? L'or?

Tu crois vraiment qu'il existe même rien qu'une monnaie, quelque part dans le monde, qui parvienne à conserver sa valeur si on lui retire le reste du système monétaire international ?

Logique. Après Bush/Sarkozy les émules de Hoover, Obama l'émule de Roosevelt. S'attendre à des saisies de métaux précieux et la mise en cartel de l'économie US dans la main de l'état fédéral ?

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C'était 40% fixe (du fait de la loi/constitution) ou ajustable selon la demande de monnaie papier à la discression du banquier ?

Fixe, effectivement ça pouvait poser des problèmes pour faire face à la demande de monnaie-papier.

Sinon, fallait mieux ne pas changer.

La solution dans le sens inverse aurait été un libération de la banque, mais faut pas trop en demander.

En fait c'était une parité (monnaie =substitut de l'or) fictive depuis 1971: à cet époque (en mai) 1Fr Suisse a été fixé comme équivalent à 217,59 mg d'or fin. La seule chose qui subsitait jusque à la révision de la constitution de 2000, c'est que la BNS (banque centrale) devait se tenir cette équivalence dans son bilan, soit 4600CHF le kg d'or: la BNS avait des montagnes d'or sous-évalué dans son bilan, ce qui réduisait l'efficacité de sa politique monétaire. L'abolition de cette parité fictive a permis à la BNS de vendre 1300 tonnes d'or entre 2000 et 2005 et de redistribuer 20milliards aux collectivités publiques.

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