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Armageddon économique ?


vincponcet

Messages recommandés

Les obligations en mark to market pour les assurances, tu es sûr?

Il me semblait que pour les obligations hold to maturity ça n'était pas le cas.

 

 

La directive «Solvabilité I» calcule une marge de solvabilité déterminée en « valeur historique » et en fonction des volumes de prime, des sinistres, des provisions techniques et des taux de cession en réassurance. La directive «Solvabilité II», inspirée de Bâle II, devant entrer en vigueur au début de l’année 2014, vient combler les lacunes de la première directive et propose une nouvelle approche fondée notamment sur :

- Un nouveau mode de valorisation des éléments d’actifs et passifs en « valeur de marché » dans la continuité des normes IFRS,

- Un niveau de marge de solvabilité devant refléter le profil réel de risques de l’entreprise calculée soit par l'application d'une formule standard, soit par la prise en compte d'un modèle interne (Pilier I),

.

Si il y a un krach sur le marché comme en 2009......

 

La magnifique formule de calcul pour la marge de solvabilité fait la part belle aux emprunts d'états, c'est du sans risque les amis :)

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En gros l'équation (I – S) + (G – T) + (X – M) = 0 devrait s'écrire (I+eI – S+eS) + (G+eG – T+eT) + (X+eX – M+eM) = 0

 

Maintenant relis le reste de cette théorie en prenant en compte les marges d'erreur et tu verras à quel point il s'agit d'une fumisterie.

C'est toujours égal à zéro, c'est ce qui compte. L'intérêt de cette équation, c'est juste de montrer que les balances respectives s'annulent, quoi qu'il arrive (ce qui est une tautologie comptable, marges d'erreur ou pas). 

 

Le type vole 1000 milliards par an aux épargnants 

L'argent du QE3 ne vient pas de l'épargne privée, ni ne crée d'inflation !

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C'est toujours égal à zéro, c'est ce qui compte. L'intérêt de cette équation, c'est juste de montrer que les balances respectives s'annulent, quoi qu'il arrive (ce qui est une tautologie comptable, marges d'erreur ou pas). 

 

L'argent du QE3 ne vient pas de l'épargne privée, ni ne crée d'inflation !

 

L'inflation des actifs est donc un mythe ?

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L'argent du QE3 ne vient pas de l'épargne privée, ni ne crée d'inflation !

Cool alors, la richesse crée de toute pièce n'est prise à personne ! S'il empêche une déflation il nuit déjà aux épargnants mais c'est surtout les taux d'intérêt ridicules qui punissent les gens responsables au profit des too big to fail. Mais visiblement, tant qu'il n'y aura pas inflation Beber sera toujours excusé, quelque soit l'état de l'économie dont on lui confie si sereinement la responsabilité.
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L'argent du QE3 ne vient pas de l'épargne privée, ni ne crée d'inflation !

Il constitue une redistribution forcée des richesses de ceux qui ont épargné vers ceux qui sont endettés.

Quant au QE3, il ne crée pas d'inflation des prix à la consommation pour une seule raison : les banques ont arrêté de prêter. Dès qu'elles s'y remettront, tu vas la sentir passer... Elle crée tout de même une inflation d'un tas de bulles, et notamment des prix du capital et des biens les plus en amont des chaînes de valeur.

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Oh là, pas si vite.

Pourriez vous me rappeler les taux d'inflation officielle en Inde, Brésil, Russie, Chine dernièrement ?

Certes, les prix à la conso en occident sont restés relativement stable. Mais les pays périphériques sont en train de s'en manger une bonne.

Votre inflation, elle est là (en partie).

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Cool alors, la richesse crée de toute pièce n'est prise à personne ! S'il empêche une déflation il nuit déjà aux épargnants mais c'est surtout les taux d'intérêt ridicules qui punissent les gens responsables au profit des too big to fail. Mais visiblement, tant qu'il n'y aura pas inflation Beber sera toujours excusé, quelque soit l'état de l'économie dont on lui confie si sereinement la responsabilité.

Aucune richesse n'a été "créée de toute pièce", le QE c'est juste un échange entre un bon du trésor et sa valeur en cash, cherchant à envoyer l'investissement vers des actifs moins sur, mais au total il n'y a aucun changement dans le bilan du privé. Cela dit ça a des effets pervers qu'il convient de dénoncer, bien sur.

 

Il constitue une redistribution forcée des richesses de ceux qui ont épargné vers ceux qui sont endettés.

J'avoue ne pas voir par quel mécanisme. A priori il me semble que c'est l'inverse: le QE a détourné du capital vers les actifs des épargnants, et ça a eu un effet distributif (comme reconnu par la banque d'Angleterre: http://www.bankofengland.co.uk/publications/Pages/news/2012/073.aspx). L'idée derrière le QE c'est de pousser le capital hors des actifs sans risques (et ce n'est pas sans effets de bords, sans réelles preuves que ça soit une bonne chose: http://pragcap.com/quantitative-easing-the-greatest-monetary-non-event).

 

Quant au QE3, il ne crée pas d'inflation des prix à la consommation pour une seule raison : les banques ont arrêté de prêter. Dès qu'elles s'y remettront, tu vas la sentir passer... 

Les banques ne prêtent pas leurs réserves, donc quel que soit le montant de celles-ci, ces liquidités ne circuleront pas dans l'économie. Les banques ne prêteront que s'il y a des projets rentables qui émergent dans le secteur privé (ce qui n'est a priori pas inflationniste, du moins pas dans des proportions problématiques). C'est d'ailleurs un argument de poids contre la poursuite du QE3: à part augmenter les réserves des banques, ça ne fait pas grand chose, parce que le problème ne vient pas de là. Le "mécanisme de transmission" de la liquidité ne fonctionne pas.

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Aucune richesse n'a été "créée de toute pièce", le QE c'est juste un échange entre un bon du trésor et sa valeur en cash, cherchant à envoyer l'investissement vers des actifs moins sur, mais au total il n'y a aucun changement dans le bilan du privé. Cela dit ça a des effets pervers qu'il convient de dénoncer, bien sur.

 

 

 

Tu passes juste à coté du fait que le QE a envoyé les profits des banques américaines à des niveaux stratosphériques.

 

 

http://www.boursier.com/actualites/reuters/les-financieres-font-leur-come-back-a-wall-street-140777.html

 

A partir du moment où leurs coûts de refinancement s'effondrent car la FED fait bouger les taux en raison d'achat massif d'obligations, cela permet aux banques d'afficher des profits astronomiques.

 

On a hâte de voir la stratégie de sortie d'une telle stratégie car qui est assez con pour acheter des obligations souveraines US sachant que les taux vont remonter ?

 

 

La situation de la banque centrale américaine va être délicate dans les six prochains mois. Oublions tout l’argumentaire autour de la croissance, du taux de chômage ou de l’inflation… La banque centrale doit faire face à un risque extrême : une violente réaction du marché obligataire, un krach.

Sans vouloir entrer dans le débat sans fin de l’efficacité ou non du « Quantitative Easing » sur l’économie réelle, la banque centrale américaine par ses achats à clairement affecté le niveau des taux longs. En créant des liquidités pour intervenir sur les marchés, par des achats fermes, elle a artificiellement fait baisser le rendement offert par les titres obligataires sans risque. Ces achats sont loin d’être négligeables alors que le Trésor américain révise à la baisse ses projections d’émission sur le second trimestre (un peu plus de 200 Mds $ en brute pour 135 Mds $ d’achat du Fed au Q3).

Le problème pour la Fed est double : 1) elle détient dans son bilan près de 3 000 Mds $ d’obligations. Une remonté trop rapide des taux induirait d’importantes pertes à la banque centrale, 2) elle doit éviter un ajustement trop violent des marchés obligataires. Une remonté trop brutale des taux longs conduirait à une rechute de l’économe américaine et pourrait créer une crise dans les pays émergents (sortie de capitaux, violents mouvements de change…), à l’image de 1994 et de la crise Mexicaine.

Un article posté sur le site de la Fed de New York confirme, selon nous, que M. Bernanke & Co, ont été surpris par la brutalité de la réaction du marché obligataire à l’annonce d’une réduction prochaine du « QE ». Les deux économistes de la Fed de New York ont effectué des comparaisons sur le comportement des taux à 10 ans zéro coupon. Ils n’hésitent pas à comparer la récente correction du marché à un « sell off » ou « krach obligataire » à l’image de celui observé en 1994. Ils ont estimé les pertes supportées par les détenteurs obligataires lors de 31 « sell off » (pertes de plus de 5%). Les pertes moyennes durant ces périodes sont de 11,9% avec un record de – 38%. La correction dure en moyenne 303 jours (avec un plus bas de 16 jours entre juin et juillet 1985 et 1 309 jours entre avril 67 et novembre 70). D’après les deux auteurs, la correction actuelle du marché obligataire américain est comparable au « sell off » de 1994 ou de 2003 avec une perte pour les investisseurs, en deux mois (jusqu’au 5 juillet), de 11,5% contre 13,8% en août 2003 et 17,5% en novembre 1994. Les niveaux de taux sont différents mais les pertes pour les investisseurs sont comparables, d’où la réaction violente de M. Bernanke & Co durant les dernières semaines pour « calmer » les marchés et insister sur le fait que les taux directeurs resteront bas jusqu’en 2015 !

 

 

Les banques ne prêtent pas leurs réserves, donc quel que soit le montant de celles-ci, ces liquidités ne circuleront pas dans l'économie. Les banques ne prêteront que s'il y a des projets rentables qui émergent dans le secteur privé (ce qui n'est a priori pas inflationniste, du moins pas dans des proportions problématiques). C'est d'ailleurs un argument de poids contre la poursuite du QE3: à part augmenter les réserves des banques, ça ne fait pas grand chose, parce que le problème ne vient pas de là. Le "mécanisme de transmission" de la liquidité ne fonctionne pas.

 

Bravo tu viens de découvrir que l'argent déversé par les banques centrales créent des bulles d'actifs (matières premières, actions, obligataire, change, immobilier) mais finissent rarement dans l'économie réelle ou productive.

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Tu passes juste à coté du fait que le QE a envoyé les profits des banques américaines à des niveaux stratosphériques.

Oui, ça fait partie des effets pervers que j'évoquais plus haut. Je ne défends pas le QE, hein, je fais juste remarquer qu'il ne fonctionne pas comme certains semblent le penser (ça ne le rend pas plus souhaitable, je suis tout à fait d'accord).

 

Bravo tu viens de découvrir que l'argent déversé par les banques centrales créent des bulles d'actifs (matières premières, actions, obligataire, change, immobilier) mais finissent rarement dans l'économie réelle ou productive.

Je réitère: les banques centrales ne "déversent" rien, elles échangent des actifs, le bilan du privé reste inchangé. D'autres problèmes surviennent, en raisons d'incitations particulières que ces opérations impliquent, et je suis le premier à les dénoncer, mais le mécanisme n'est pas aussi direct.

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Je réitère: les banques centrales ne "déversent" rien, elles échangent des actifs, le bilan du privé reste inchangé. D'autres problèmes surviennent, en raisons d'incitations particulières que ces opérations impliquent, et je suis le premier à les dénoncer, mais le mécanisme n'est pas aussi direct.

 

Le mécanisme n'est pas direct mais est très incitatif à la prise de risque. Si la banque centrale maintient ses taux directeurs et les obligations souveraines à des niveaux artificiellement bas, je vais être incité à acheter des obligations souveraines et les déposer en collatéral à la banque centrale et acheter des actifs qui me rapportent beaucoup plus. La combinaison est gagnante tant que la banque centrale ne change pas sa politique (taux bas + taux fictifs). Désolé mais le jeu n'en vaut pas la chandelle pour la banque centrale car l'ensemble est très instable.

 

Sans parler des assureurs et des fonds de pension qui souffrent de cette situation de taux bas.

 

http://www.boursorama.com/actualites/les-gestionnaires-institutionnels-peinent-a-repondre-aux-besoins-des-clients-468a794df7396cdc45525f88b769f926

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Au passage, je signale ce bon article sur le sujet que j'ai lu aujourd'hui.

 

http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221177311/consequences-lassouplissem

 

L'économiste en question a l'air libéral, je vais aller fouiller son site.

 

http://www.leconomiste.eu/citations.html

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Le mécanisme n'est pas direct mais est très incitatif à la prise de risque. Si la banque centrale maintient ses taux directeurs et les obligations souveraines à des niveaux artificiellement bas, je vais être incité à acheter des obligations souveraines et les déposer en collatéral à la banque centrale et acheter des actifs qui me rapportent beaucoup plus. La combinaison est gagnante tant que la banque centrale ne change pas sa politique (taux bas + taux fictifs). Désolé mais le jeu n'en vaut pas la chandelle pour la banque centrale car l'ensemble est très instable.

En effet, d'autant plus incitatif à la prise de risque qu'il y a une sorte de jurisprudence sur le sauvetage d'institutions en danger.

 

Sur une autre note je me permets d'émettre un doute sur ce concept de "taux artificiellement bas" que je vois surgir régulièrement: le taux "naturel" dans notre système de taux flottant est zéro, puisque la monnaie est issue par un monopole est n'est pas contrainte par une quelconque commodité (cf http://www.epicoalition.org/docs/Forstater_Mosler_article.pdf). Les seuls moyens qu'a l'Etat d'intervenir sur le marché des taux est d'émettre des bonds ou de payer des intérêts sur les réserves (ce qui crée un plancher de taux), donc la condition de non-intervention de l'Etat sur le taux d'intérêt, c'est un taux directeur à zéro (le "own-rate" de la monnaie du monopole d'Etat), ce qui laisse ainsi le marché libre de pricer les taux de manière totalement décentralisée en fonction des cas de figure. 

(Maintenant, on aurait effectivement un taux naturel (ou des taux naturels plutôt) différent de zéro dans un système à taux fixe où la masse monétaire est contrainte et où le taux d'intérêt signalerait une certaine quantité d'épargne et donc un certain niveau de demande future qui soit fixe, ça serait peut-être même mieux, mais ce n'est pas le cas dans le système actuel).

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Aucune richesse n'a été "créée de toute pièce", le QE c'est juste un échange entre un bon du trésor et sa valeur en cash, cherchant à envoyer l'investissement vers des actifs moins sur, mais au total il n'y a aucun changement dans le bilan du privé.

Un échange entre un bon du trésor créé de toute pièce contre sa valeur en cash crée de toute pièce, qui augmente le prix du bon du trésor et réduira peut-être celui du cash, le tout pour faire monter bourse et immobilier de la manière la plus artificielle qui soit... mais au total il n'y a aucun changement dans le bilan du privé ! En fait, Beber a pris cette richesse au gouvernement pour le rendre au privé !

Maintenant, la question à 1000 millards : comment "envoyer l'investissement vers des actifs moins sûrs" sans diminuer la rentabilité du reste ?!

Les taux négatifs que nous avons connu ont-ils incité Hollande à réduire le déficit ? Bénéficient-ils plus au préteur qu'à l'emprunteur ?

Mais que les épargnants se rassurent, il n'y a pas d'inflation et il n'y en aura pas, c'est certain. Aussi certain qu'ils sont couverts par la garantie des dépôts (inutile puisque les banques vont très bien). Aussi certain que le NASDAQ va continuer de monter, que la crise est derrière nous™ ou qu'il sera facile d’arrêter le QE.

Bernanke n'est pas le problème. On ne peut pas dire qu'il ait pris beaucoup de risque... Et puis si il n'avait pas été là, il aurait fallu réduire les déficits publics voire même mettre en faillite des banques. Rendez-vous compte! des banques! en faillite ! Les épargnants devraient le remercier mais non, ils se servent des malheurs de Chypre pour alimenter le déni de la Reprise, se plaignent du faible taux de leur assurance-vie et voient de l'inflation ou des bulles partout où le Rebond se manifeste... ingrats !

Le dollar est la monnaie internationale ; attendre sagement que l'inflation apparaisse aux USA pour commencer à s'inquiéter, c'est donner carte blanche à un très petit nombre de personne en présumant qu'ils soient capables de contrôler le système le plus complexe qui soit et qu'ils feront passer l'intérêt général avant le leur, celui de leur gouvernement et celui de leur peuple. Aussi règlent-ils des problème qu'ils ont eux-mêmes créé, et par les mêmes méthodes ! Banques centrales comme politiciens, moins ils en font, mieux c'est.

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En effet, d'autant plus incitatif à la prise de risque qu'il y a une sorte de jurisprudence sur le sauvetage d'institutions en danger.

 

Sur une autre note je me permets d'émettre un doute sur ce concept de "taux artificiellement bas" que je vois surgir régulièrement: le taux "naturel" dans notre système de taux flottant est zéro, puisque la monnaie est issue par un monopole est n'est pas contrainte par une quelconque commodité (cf http://www.epicoalition.org/docs/Forstater_Mosler_article.pdf). Les seuls moyens qu'a l'Etat d'intervenir sur le marché des taux est d'émettre des bonds ou de payer des intérêts sur les réserves (ce qui crée un plancher de taux), donc la condition de non-intervention de l'Etat sur le taux d'intérêt, c'est un taux directeur à zéro (le "own-rate" de la monnaie du monopole d'Etat), ce qui laisse ainsi le marché libre de pricer les taux de manière totalement décentralisée en fonction des cas de figure. 

(Maintenant, on aurait effectivement un taux naturel (ou des taux naturels plutôt) différent de zéro dans un système à taux fixe où la masse monétaire est contrainte et où le taux d'intérêt signalerait une certaine quantité d'épargne et donc un certain niveau de demande future qui soit fixe, ça serait peut-être même mieux, mais ce n'est pas le cas dans le système actuel).

 

J'ai beaucoup plus simple en stock, on ferme la banque centrale et on laisse l'état s'endetter si il il le souhaite au prix de marché. Si il n'arrive pas à rembourser on le laisse faire faillite. Dans le même temps, on supprime toutes les règles à la con type bâle et solvency et on verra si des gogos sont prêts à prêter à des politiques irresponsables de leurs actes. Pour ma part, dans un système comme celui là je n'aurai quasiment pas d'obligations d'états.

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 Je réitère: les banques centrales ne "déversent" rien, elles échangent des actifs, le bilan du privé reste inchangé.

Comment ça? Le LTRO de la BCE c`est de la création de cash en échange de collatéraux. C`est-à-dire que la BCE "déverse" de la monnaie.

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Oh là, pas si vite.

Pourriez vous me rappeler les taux d'inflation officielle en Inde, Brésil, Russie, Chine dernièrement ?

Certes, les prix à la conso en occident sont restés relativement stable. Mais les pays périphériques sont en train de s'en manger une bonne.

Votre inflation, elle est là (en partie).

 

A ce propos h16, est-ce que tu lies l'inflation dans les pays émergents au QE de la FED ou aux politiques expansionnistes menées en parallèle par les banques centrales des pays émergents ?

 

Pour moi, c'est la 2e proposition : il me semble que si une banque centrale d'un pays X ne mène pas de politique expansionniste, l'effet inflationniste sera limité (dans le pays X).

 

Supposons que tout l'argent créé par les USA soit utilisé pour investir dans X. Les banquiers américains doivent convertir leurs $. Les premiers à le faire acquièrent bien plus de monnaie X que prévu car le taux de change ne s'ajuste que progressivement. Ce surplus de monnaie X fait monter le prix des actifs X dans lesquels investissent les américains (par exemple le foncier ou l'immobilier). La structure de production est modifiée poussant à plus d'investissement dans ces secteurs (malinvestissement).

 

Mais comme la masse monétaire X n'a pas variée, d'autres prix dans le pays X baissent. D'autant plus que le taux de change $/X s'ajuste progressivement et qu'il est de plus en plus couteux d'acheter de la monnaie X.

 

Au final, certes il y a un risque de malinvestissement (causant pénuries) mais le taux de change apparaît comme un rempart contre ça. 

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Pour moi, c'est la 2e proposition : il me semble que si une banque centrale d'un pays X ne mène pas de politique expansionniste, l'effet inflationniste sera limité (dans le pays X).

...

Les US achètent en dollar des biens produits en Chine. Localement, les Chinois utilisent ... des RMB, pas des USD. Il y aura donc conversion. Si les USD sont déversés, le RMB augmente, ce qui freine les exportations. La BC chinoise a tout intérêt à noyer dans les RMB à hauteur des USD injectés (ou en proportion, disons).

Le fait est, indépendamment du mécanisme, que les pays émergents ont des inflations significatives (>5%).

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Les US achètent en dollar des biens produits en Chine. Localement, les Chinois utilisent ... des RMB, pas des USD. Il y aura donc conversion. Si les USD sont déversés, le RMB augmente, ce qui freine les exportations. La BC chinoise a tout intérêt à noyer dans les RMB à hauteur des USD injectés (ou en proportion, disons).

Le fait est, indépendamment du mécanisme, que les pays émergents ont des inflations significatives (>5%).

 

Et avec un peu de chance, il suffit que les brouettes de $ fassent flamber les matières premières pour que tu te retrouves avec une inflation importée contre laquelle tu ne peux pas lutter (dépendance énergétique, dépendance alimentaire) et qui vient s'ajouter à l'inflation liée à la hausse de ta demande interne (caractéristique des pays émergents).

 

Double effet kiss cool :)

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Merci pour ses précision.

 

Le QE de la FED entraine dans sa course les autres banques centrales. Il arrive au bon moment pour les USA : les émergents on trop besoin de leurs exportations aux USA. 

 

Vivement, le jour où la Chine pourra se passer de laisser filer le RMB pour ne pas pénaliser ses exportations (biens à plus forte valeur ajoutée que maintenant).

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Merci pour ses précision.

 

Le QE de la FED entraine dans sa course les autres banques centrales. Il arrive au bon moment pour les USA : les émergents on trop besoin de leurs exportations aux USA. 

 

Vivement, le jour où la Chine pourra se passer de laisser filer le RMB pour ne pas pénaliser ses exportations (biens à plus forte valeur ajoutée que maintenant).

 

Et pourtant ça date.

 

 

La boutade « Le dollar c’est notre devise, mais votre problème », attribuée au secrétaire d’Etat au Trésor John Connally sous le président Richard Nixon

 

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J'ai beaucoup plus simple en stock, on ferme la banque centrale et on laisse l'état s'endetter si il il le souhaite au prix de marché. Si il n'arrive pas à rembourser on le laisse faire faillite. Dans le même temps, on supprime toutes les règles à la con type bâle et solvency et on verra si des gogos sont prêts à prêter à des politiques irresponsables de leurs actes. Pour ma part, dans un système comme celui là je n'aurai quasiment pas d'obligations d'états.

C'était l'avis de Milton Friedman: http://reason.com/blog/2013/08/12/qe-phooey-milton-friedman-thought-there

 

Comment ça? Le LTRO de la BCE c`est de la création de cash en échange de collatéraux. C`est-à-dire que la BCE "déverse" de la monnaie.

Oui, le LTRO est un prêt, qui est en train d'être remboursé d'ailleurs (ce qui réduit la masse monétaire d'autant); mais je parlais du QE plus spécifiquement ( http://pragcap.com/stop-with-the-money-printing-madness | http://pragcap.com/understanding-quantitative-easing )

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J'avoue ne pas voir par quel mécanisme. A priori il me semble que c'est l'inverse: le QE a détourné du capital vers les actifs des épargnants, et ça a eu un effet distributif (comme reconnu par la banque d'Angleterre: http://www.bankofengland.co.uk/publications/Pages/news/2012/073.aspx). L'idée derrière le QE c'est de pousser le capital hors des actifs sans risques (et ce n'est pas sans effets de bords, sans réelles preuves que ça soit une bonne chose: http://pragcap.com/quantitative-easing-the-greatest-monetary-non-event).

Par quel mécanisme ? Celui que j'ai expliqué il y a quelques posts. Quant à détourner le capital vers des actifs productifs, c'est très exactement le contraire qui s'est passé. Plus personne ne prête aux entreprises, et tout le monde prête aux Etats (la bulle obligataire est juste colossale).

 

Les banques ne prêtent pas leurs réserves, donc quel que soit le montant de celles-ci, ces liquidités ne circuleront pas dans l'économie. Les banques ne prêteront que s'il y a des projets rentables qui émergent dans le secteur privé (ce qui n'est a priori pas inflationniste, du moins pas dans des proportions problématiques). C'est d'ailleurs un argument de poids contre la poursuite du QE3: à part augmenter les réserves des banques, ça ne fait pas grand chose, parce que le problème ne vient pas de là. Le "mécanisme de transmission" de la liquidité ne fonctionne pas.

Les banques ne prêteront que si elles pensent que l'économie va un jour aller mieux. Ca ne risque pas d'arriver de sitôt, notamment à cause des règles de Bâle (une obligation qui rapporte peu mais qui a en face 0 capital, c'est tout bénèf quand on doit minimiser l'utilisation de son capital).

 

Je réitère: les banques centrales ne "déversent" rien, elles échangent des actifs, le bilan du privé reste inchangé.

Elles échangent les actifs à leur valeur faciale (contre du cash qu'elles créent), par à leur valeur réelle. En cela, elles améliorent le bilan du privé.

 

Sur une autre note je me permets d'émettre un doute sur ce concept de "taux artificiellement bas" que je vois surgir régulièrement: le taux "naturel" dans notre système de taux flottant est zéro, puisque la monnaie est issue par un monopole est n'est pas contrainte par une quelconque commodité (cf http://www.epicoalition.org/docs/Forstater_Mosler_article.pdf).

Non, non et non. Le phénomène fondamental qui provoque l'émergence du taux d'intérêt, ce n'est ni la limitation de la quantité de monnaie, ni la nature risquée ou non des activités ou que sais-je encore : le taux d'intérêt existe toujours à cause de la préférence temporelle de chacun d'entre nous, point barre.
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Par quel mécanisme ? Celui que j'ai expliqué il y a quelques posts.

Je ne retrouve pas votre post à ce sujet.

 

Quant à détourner le capital vers des actifs productifs, c'est très exactement le contraire qui s'est passé. Plus personne ne prête aux entreprises, et tout le monde prête aux Etats (la bulle obligataire est juste colossale).

 

En effet, le "safe asset shortage" des post-keynésiens: http://www.economist.com/blogs/freeexchange/2013/02/safe-asset-shortage

 

Les banques ne prêteront que si elles pensent que l'économie va un jour aller mieux. Ca ne risque pas d'arriver de sitôt, notamment à cause des règles de Bâle (une obligation qui rapporte peu mais qui a en face 0 capital, c'est tout bénèf quand on doit minimiser l'utilisation de son capital).

 

Surtout que la demande privée reste déprimée, cf l'output gap depuis 5 ans !

 

Elles échangent les actifs à leur valeur faciale (contre du cash qu'elles créent), par à leur valeur réelle. En cela, elles améliorent le bilan du privé.

 

Le gouvernement ne pouvant pas manquer d'argent, c'est équivalent à du cash; cf cet exemple: BS.png

 

Non, non et non. Le phénomène fondamental qui provoque l'émergence du taux d'intérêt, ce n'est ni la limitation de la quantité de monnaie, ni la nature risquée ou non des activités ou que sais-je encore : le taux d'intérêt existe toujours à cause de la préférence temporelle de chacun d'entre nous, point barre.

Euh, non. L'autrichien Bob Murphy a précisément fait son PHD sur le fait que la "pure time preference theory", ça ne tient pas: http://consultingbyrpm.com/blog/2011/07/is-keynes-from-heaven-or-hell.html et https://files.nyu.edu/rpm213/public/files/Dissertation.pdf (à partir de la page 127). Le taux d'intérêt est un phénomène principalement monétaire, la récompense pour se séparer de la liquidité pendant un certain temps. Dans le cas d'un monopole d'émission, donc en ce qui concerne la monnaie étatique actuelle, le taux "de base" (i.e. sans intervention étatique particulière) est bien zéro, cf la source plus haut, sur lequel viennent se rajouter diverses composante (risque d'inflation, etc). 

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Le gouvernement ne pouvant pas manquer d'argent, c'est équivalent à du cash; cf cet exemple: BS.png

Le gouvernement peut manquer d'argent, bien entendu. Sinon il ne risquerait pas de faire défaut. Croire le contraire, c'est un peu comme se préparer à un suicide collectif pendant que le gourou de la secte dîne dans ta vaisselle et couche avec ta femme : quoiqu'il arrive, ça va te décevoir.

Quant à ton exemple, il dit que comptablement il n'y a pas de différence. Sauf qu'il y a une différence entre un actif pourri marqué "10 millions de Dollars" dessus, et un montant équivalent de billets bien frais ; pas une différence de quantité comptable, mais une différence de qualité (c'est important en mark to market).

Le taux d'intérêt est un phénomène principalement monétaire, la récompense pour se séparer de la liquidité pendant un certain temps.

C'est quoi, la différence avec ce que je dis ?

Dans le cas d'un monopole d'émission, donc en ce qui concerne la monnaie étatique actuelle, le taux "de base" (i.e. sans intervention étatique particulière) est bien zéro, cf la source plus haut, sur lequel viennent se rajouter diverses composante (risque d'inflation, etc).

Le papier imprimé ne repose que sur lui-même et sur le bon vouloir d'un gars, donc les gens vont davantage accepter de se séparer de leur liquidité ? :rolleyes:
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Le gouvernement peut manquer d'argent, bien entendu. Sinon il ne risquerait pas de faire défaut.

 

Si la monnaie était une denrée artificiellement rare, par exemple autoritairement adossée à un métal brillant où à un type de cailloux, vous auriez raison. Mais dans notre système, l'Etat imprime sa monnaie, autant qu'il y en a besoin, pour aucun coût. Autrement dit, quelles que soient ses obligations, le trésor est à un clic de souris de les remplir, la seule limite étant l'inflation (il peut toujours rembourser en nominal, mais si la politique menée empêche l'output réel de suivre l'évolution de la masse monétaire, il y aura probablement hausse des prix, bien entendu). Donc non, l'Etat ne peut pas "manquer d'argent", pas plus que la mairie de Paris ne peut "manquer de tickets de métro" alors que c'est elle qui les crédite sur votre pass, pas plus que l'arbitre de foot ne peut "manquer de points" à donner aux équipes sur le terrain. Dans notre système la monnaie n'est qu'un ensemble de bits sur un ordinateur, "faire défaut" là dessus ne vient que d'une volonté politique (ou d'une incompréhension grave du mécanisme monétaire), certainement pas d'une nécessité réelle.

 

Quant à ton exemple, il dit que comptablement il n'y a pas de différence. Sauf qu'il y a une différence entre un actif pourri marqué "10 millions de Dollars" dessus, et un montant équivalent de billets bien frais ; pas une différence de quantité comptable, mais une différence de qualité (c'est important en mark to market).

 

Cf ci-dessus, l'Etat ne peut pas faire défaut sur une monnaie qu'il crée lui-même, donc le bon du trésor qui prétend valoir X dollars s'échangera toujours contre X dollars, ce n'est donc en aucun cas un "actif pourri" (c'est même l'inverse, c'est l'actif financier le plus sur qui soit, puisque contrairement à une entité privée qui peut faire défaut, l'Etat lui ne peut pas). De là, l'échanger contre son montant en cash se ramène à un échange d'actifs de valeur égale, juste à plus court terme que la maturité initiale du bon. Il y aurait litige si l'inflation était élevée, pour des bonds à long-terme, ce qui n'est pas le cas ici vu l'output gap qui se maintient aux US (et c'est en fait un argument pour limiter les émissions publiques à des bons court-terme). Mais c'est un détail pour notre conversation je pense, le QE étant néfaste pour d'autres raisons, et surtout il a montré son inefficacité à remplir son mandat tout en aliénant les marchés aux déclarations de la FED.

 

C'est quoi, la différence avec ce que je dis ?

 

Que ce qui définit le taux d'intérêt c'est l'offre et la demande de monnaie, qui varie en fonction des prévisions d'inflation, de déflation, etc, c'est à dire de paramètres essentiellement monétaires. Il est intéressant de mettre en parallèle avec le taux de change, je cite Murphy: 

"The rate of interest is an exchange rate between present and future dollars. Austrians wouldn’t explain the exchange rate between the USD and the Japanese yen by reference to “proximity preference,” or the fact that consumers subjective prefer, other things equal, American goods to Japanese goods.[/size]

 

Le papier imprimé ne repose que sur lui-même et sur le bon vouloir d'un gars, donc les gens vont davantage accepter de se séparer de leur liquidité ? :rolleyes:

C'est surtout que vous allez en taule si vous ne payez pas votre taxe foncière ou vos impôts qui eux sont libellés dans la monnaie de l'Etat. La seule chose qui donne cours à une monnaie, c'est le monopole de la violence étatique et les taxes, cet article en français résume bien la chose: http://frappermonnaie.wordpress.com/2011/12/06/1-la-monnaie-souverain/

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Selon 2 économistes de la FED, le QE 2 n'a pas servi à grand chose (on peut déjà avoir la même conclusion pour le QE 3 sans attendre la fin....)

 

http://www.boursier.com/actualites/news/us-eco-le-qe-americain-ne-servirait-pas-a-grand-chose-542285.html

 

Mais ils proposent de continuer la politique de taux 0..... 2 clowns...

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Si la monnaie était une denrée artificiellement rare, par exemple autoritairement adossée à un métal brillant où à un type de cailloux, vous auriez raison. Mais dans notre système, l'Etat imprime sa monnaie, autant qu'il y en a besoin, pour aucun coût.

Désolé de te ramener à la réalité, mais l'Etat ne crée pas de monnaie. Un organisme qui produit de la monnaie, ça s'appelle une banque ; et si l'Etat peut très bien avoir une banque à sa botte (qu'on appelle alors banque centrale), il n'est pas lui-même une banque.

Dans notre système la monnaie n'est qu'un ensemble de bits sur un ordinateur, "faire défaut" là dessus ne vient que d'une volonté politique (ou d'une incompréhension grave du mécanisme monétaire), certainement pas d'une nécessité réelle.

Tu iras dire ça aux Grecs, aux Russes, aux Argentins et à pas mal d'habitants d'autres pays (je me limite aux vingt dernières années, pour que tu n'esquives pas le problème avec un gros "mais, c'est pas des bits, c'est du papier, heu !").

Cf ci-dessus, l'Etat ne peut pas faire défaut sur une monnaie qu'il crée lui-même, donc le bon du trésor qui prétend valoir X dollars s'échangera toujours contre X dollars,

Et donc, les obligations qui disent "je paierai tant de brouzoufs tous les ans" doivent avoir la même valeur de manière permanente ? Tu es juste en train de dire que des millions de traders ont tradé des obligations pour rien, depuis plusieurs siècles, là. Tu sais, quand on dit "les taux montent/descendent pour la France", c'est que la valeur d'une obligation descend/monte, même si elle envoie toujours les mêmes flux de cash à terme.

ce n'est donc en aucun cas un "actif pourri" (c'est même l'inverse, c'est l'actif financier le plus sur qui soit, puisque contrairement à une entité privée qui peut faire défaut, l'Etat lui ne peut pas).

Tu iras dire ça à ma voisine, qui a hérité de sa grand-mère un splendide emprunt russe encadré dans son entrée.

C'est surtout que vous allez en taule si vous ne payez pas votre taxe foncière ou vos impôts qui eux sont libellés dans la monnaie de l'Etat. La seule chose qui donne cours à une monnaie, c'est le monopole de la violence étatique et les taxes, cet article en français résume bien la chose: http://frappermonnaie.wordpress.com/2011/12/06/1-la-monnaie-souverain/

(1) Tu ne réponds en rien à ma remarque.

(2) La monnaie est indépendante de l'existence de l'Etat. Tu veux vraiment des exemples ?

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Désolé de te ramener à la réalité, mais l'Etat ne crée pas de monnaie. Un organisme qui produit de la monnaie, ça s'appelle une banque ; et si l'Etat peut très bien avoir une banque à sa botte (qu'on appelle alors banque centrale), il n'est pas lui-même une banque.

Je parle de l'Etat sens large, c'est à dire l'ensemble Trésor + Banque Centrale, dans le cas précis actuel d'une monnaie fiat souveraine. Dans le cas des USA par exemple, le Treasury + la FED sont intimement liés, et je comprends les deux dans l’appellation "l'Etat".

 

Tu iras dire ça aux Grecs, aux Russes, aux Argentins et à pas mal d'habitants d'autres pays (je me limite aux vingt dernières années, pour que tu n'esquives pas le problème avec un gros "mais, c'est pas des bits, c'est du papier, heu !").

C'était surtout des systèmes monétaires à taux fixe, donc un cas différent de ce dont je parle depuis le début. Quand l'Etat ne contrôle pas la monnaie (parce qu'elle est adossée à un métal ou à une devise étrangère), bien logiquement il peut faire défaut. Cf l'exemple des tickets de métro: la mairie de Paris ne peut pas faire défaut sur les tickets qu'elle imprime elle-même, par contre si on lie ces même tickets à des pommes de terres, ou aux tickets de Londres dont elle ne contrôle pas l'impression, là le défaut devient possible. Les grecs peuvent faire défaut en Euro, puisque ce n'est pas leur monnaie souveraine, de la même manière qu'un Etat peut faire défaut sur une dette libellée en une monnaie qu'il n'émet pas.

 

Et donc, les obligations qui disent "je paierai tant de brouzoufs tous les ans" doivent avoir la même valeur de manière permanente ?

Non, c'est juste pour illustrer que le défaut sur un T-bond du gouvernement US est impossible, hors refus politique de payer (contrainte artificielle auto-imposée), puisque le US dollar est une monnaie souveraine.

 

Tu es juste en train de dire que des millions de traders ont tradé des obligations pour rien, depuis plusieurs siècles, là.

Absolument pas. Si je me suis mal expliqué veuillez bien m'en excuser, je cherchais juste à exprimer que le système monétaire actuel (monnaie souveraine) est très récent, c'est pourquoi il est encore courant de l'analyser (à tort) avec des modèles théoriques qui datent des régimes précédents (taux fixe, monnaies métaux, etc), et donc d'imaginer des contraintes qui existaient à l'époque mais qui n'existent plus maintenant, de même que des mécanismes qui existaient auparavant mais qui ne fonctionnent plus du tout pareil aujourd'hui. L'analyse du déficit public en est un très bon exemple: s'il n'y a pas de différence fondamentale entre l'Etat et le secteur privé dans un régime de taux fixe, ils fonctionnent différemment quand l'Etat est l'émetteur de la monnaie et le secteur privé son utilisateur.

 

(1) Tu ne réponds en rien à ma remarque.

(2) La monnaie est indépendante de l'existence de l'Etat. Tu veux vraiment des exemples ?

1/ Le papier imprimé repose sur le monopole public et la levée d'impôt impérative, sans cela la valeur est nulle, bien sur. Le taux zéro correspond au own-rate d'une monnaie fiat monopolistique (source).

2/ Historiquement oui, mais dans le cas spécifique (mais prévalant actuellement) dont je parle - USD, EUR, YEN, AUD, les pays européens avant et sûrement après l'euro, etc. -, la monnaie à tout à voir avec l'Etat (trésor + BC), puisque c'est lui qui donne cours à sa monnaie en exigeant le paiement des taxes en cette monnaie. Je ne dis pas que c'est bien, mais c'est comme ça.

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Non, c'est juste pour illustrer que le défaut sur un T-bond du gouvernement US est impossible, hors refus politique de payer (contrainte artificielle auto-imposée), puisque le US dollar est une monnaie souveraine.

Si pour toi, un dollar est un dollar, alors je vais t'emprunter quelques millions, et te les rendre dans cent ans, quand leur valeur aura baissé de 98 %. Tu sais, entre l'inflation qui te vole chaque année un pourcentage de ce qui t'es dû sur une obligation, et le défaut qui te vole une fois de temps à autre l'essentiel de sa valeur, il n'y a pas tant de différences que ça. L'inflation est un défaut partiel permanent, mais je comprends qu'on préfère retirer doucement le sparadrap.

 

Absolument pas. Si je me suis mal expliqué veuillez bien m'en excuser, je cherchais juste à exprimer que le système monétaire actuel (monnaie souveraine) est très récent, c'est pourquoi il est encore courant de l'analyser (à tort) avec des modèles théoriques qui datent des régimes précédents

 

1/ Le papier imprimé repose sur le monopole public et la levée d'impôt impérative, sans cela la valeur est nulle, bien sur.

Pourtant, les banques ont émis du papier qui avait de la vraie valeur jadis, quand elles avaient des réserves de métaux précieux. En tout cas, merci d'avouer que la valeur du papier monnaie étatique repose sur la contrainte. Or, la contrainte c'est mal. Ergo, pourquoi tu voudrais la conserver ?
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Si pour toi, un dollar est un dollar, alors je vais t'emprunter quelques millions, et te les rendre dans cent ans, quand leur valeur aura baissé de 98 %.

Le taux réel tient compte de l'inflation, je ne perdrais donc pas d'argent en termes réels sur une telle transaction - à supposer que l'inflation ne soit pas supérieure à ce que vous décrivez - puisque je chargerais un taux en conséquence. Le taux de base c'est le fed's fund rate, ça ne s'applique pas sur les crédits commerciaux, c'est juste un plancher en cas de risque d'inflation (à zéro en temps normal, différent si la FED intervient sur le marché dans un but précis). Inflation ou pas, ce qui compte c'est le rendement réel, et par exemple le dollar a bien perdu 98% de sa valeur mais en termes réels les américains n'ont jamais connu un siècle avec autant de croissance, le bilan est globalement positif, il n'a jamais été aussi positif d'ailleurs.

 

Tu sais, entre l'inflation qui te vole chaque année un pourcentage de ce qui t'es dû sur une obligation, et le défaut qui te vole une fois de temps à autre l'essentiel de sa valeur, il n'y a pas tant de différences que ça. L'inflation est un défaut partiel permanent, mais je comprends qu'on préfère retirer doucement le sparadrap.

Oui, mais il y a des problèmes bien plus graves que l'inflation. De plus, dans un système de crédit libre la croissance créant de l'inflation (exemple), et la récession de la déflation, le choix est vite fait.

 

 http://www.amazon.com/Deadly-Innocent-Frauds-Economic-Policy/dp/0692009590

 

Pourtant, les banques ont émis du papier qui avait de la vraie valeur jadis, quand elles avaient des réserves de métaux précieux.

En effet, mais ça n'en fait pas des systèmes moins mauvais, ça a eu d'autres conséquences, très souvent désastreuses, liées à la fixation du taux de change, et les credit crunch associés, etc. Pour le coup regardez les effets en Grèce d'une déflation parfaitement évitable liée au taux de change fixe arbitrairement imposé par l'Euro. Charles Gave en parle mieux que moi sur l'Institut des Libertés (exemple parmi d'autres).

 

En tout cas, merci d'avouer que la valeur du papier monnaie étatique repose sur la contrainte. Or, la contrainte c'est mal. Ergo, pourquoi tu voudrais la conserver ?

Je n'ai jamais dit que je voulais la conserver (plus je me renseigne et plus je me rapproche du free banking) mais je suis réaliste et ce genre de système n'est pas prêt de changer, autant le comprendre au mieux non ? De plus, le libéralisme dans la plupart de ses courants veut un Etat, limité mais un Etat quand même, ce qui admet la légitimité d'une certaine forme de contrainte. Enfin, le sujet n'est pas tant que critiquer un tel système sur un point de vue moral que d'éviter les analyses factuellement fausses qui découlent d'une mauvaise compréhension de son fonctionnement, et qui empêchent de se concentrer sur les vrais problèmes.

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