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Baverez sur le libéralisme


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Jérôme : effectivement, certains libéraux peuvent accepter la nationalisation temporaire de certains biens. La sensibilité libérale est assez large pour compter parmi elle des interventionnistes modérés, mais je crois que pour se faire, ils se doivent d'invoquer des arguments plus solides que le "dernier recours", qui me paraît un critère bien flou. Peut-être faudrait-il fouiner du côté de la théorie des bien publics.

On en trouvait beaucoup durant la guerre froide, de libéraux interventionnistes. Ils arguaient de l'exceptionnalité de la situation (la menace soviétique) pour faire des entorses aux principes de libre concurrence et de limitation du domaine de l'Etat. Je ferais un peu la même remarque que Sanksion sur le problème qui s'est posé alors : une fois la guerre froide terminée, certains s'étaient tellement attachés à cet Etat en guerre résultant de l'état d'exception qu'ils ont eu du mal à en sortir (et ils n'en sont pas sortis : ils ont remplacé la menace soviétique par la guerre contre le terrorisme).

Il faut donc, AMHA, adopter un principe de défiance devant ce genre de mesures qui se présentent toujours pour transitoires, et qui sont ensuite très difficiles à supprimer.

Des mesures économiques au départ provisoires risquent de perdurer alors qu'elles ne sont plus justifiées, faussant la concurrence. Ce risque existe en permanence. On ne peut aucunement en déduire que ces mesures n'étaient pas nécessaires et légitimes au départ. Le calcul coût-bénéfice d'une intervention étatique doit être effectué au cas par cas. Sinon on tombe dans une la position dogmatique et idéologique, très répandue, qui consiste à rejeter d'emblée toute intervention des pouvoirs publics (quitte à passer par des raisonnements simplistes et des calculs approximatifs). Le "dernier recours" ou le caractère exceptionnel n'est pas un argument pour justifier l'intervention mais au contraire un principe qui doit permettre de limiter cette intervention (dans son ampleur et dans sa durée).

Qu'appelez-vous "libéraux interventionnistes" ? Si j'admets certaines interventions de l'État, j'ai du mal à comprendre comment une situation de guerre froide (donc de simple menace) puisse justifier un élargissement du rôle de l'État.

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On en trouvait beaucoup durant la guerre froide, de libéraux interventionnistes. Ils arguaient de l'exceptionnalité de la situation (la menace soviétique) pour faire des entorses aux principes de libre concurrence et de limitation du domaine de l'Etat. Je ferais un peu la même remarque que Sanksion sur le problème qui s'est posé alors : une fois la guerre froide terminée, certains s'étaient tellement attachés à cet Etat en guerre résultant de l'état d'exception qu'ils ont eu du mal à en sortir (et ils n'en sont pas sortis : ils ont remplacé la menace soviétique par la guerre contre le terrorisme).

+1 Toute situation peut être décrétée exceptionnelle. On navigue d'exceptionnel en exceptionnel, la notion de "dernier recours" est aussi floue que celle de "service public".

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Baverez est un journaliste qui n'a pas de convictions à lui : il a toujours suivi la gamelle, que ce soit hier comme séguiniste, aujourd'hui comme proto libéral, demain je ne sais pas quoi encore (ça dépendra de celui ou de celle qui se trouvera à l'Elysée sans doute). La seule cohérence qu'il adopte, et qui permet de comprendre ses articles confus et globalement sans intérêts, c'est d'aller dans le sens du vent (ou plus précisément das le sens de ceux qui le paie). Aucun intérêt, et comme dirait l'autre, c'est ridicule, indigne d'un homme et cela mérite des coups !

Jérôme : effectivement, certains libéraux peuvent accepter la nationalisation temporaire de certains biens. La sensibilité libérale est assez large pour compter parmi elle des interventionnistes modérés, mais je crois que pour se faire, ils se doivent d'invoquer des arguments plus solides que le "dernier recours", qui me paraît un critère bien flou. Peut-être faudrait-il fouiner du côté de la théorie des bien publics.

On en trouvait beaucoup durant la guerre froide, de libéraux interventionnistes. Ils arguaient de l'exceptionnalité de la situation (la menace soviétique) pour faire des entorses aux principes de libre concurrence et de limitation du domaine de l'Etat. Je ferais un peu la même remarque que Sanksion sur le problème qui s'est posé alors : une fois la guerre froide terminée, certains s'étaient tellement attachés à cet Etat en guerre résultant de l'état d'exception qu'ils ont eu du mal à en sortir (et ils n'en sont pas sortis : ils ont remplacé la menace soviétique par la guerre contre le terrorisme).

Il faut donc, AMHA, adopter un principe de défiance devant ce genre de mesures qui se présentent toujours pour transitoires, et qui sont ensuite très difficiles à supprimer.

Très bon. La notion de secours invoqué par les interventionnistes n'est qu'une excuse, on vole d'exceptions en exceptions, et qui est capable de dire qu'une exception en est une qui nécessite vraiment une intervention politique dans l'économie? Qui a la science infuse et est capable de prédire correctement quels seront les mécanismes qui vont s'enclencher? C'est justement ce que les partisans de la social-démocratie font depuis des décennies, élargissant chaque fois plus le champ des exceptions, avec les effets indésirables qui s'accumulent et qu'on peut constater.

Le calcul coût-bénéfice d'une intervention étatique doit être effectué au cas par cas. Sinon on tombe dans une la position dogmatique et idéologique, très répandue, qui consiste à rejeter d'emblée toute intervention des pouvoirs publics (quitte à passer par des raisonnements simplistes et des calculs approximatifs).

Ici-même et sur Contrepoints les réflexions -après raisonnement et observation- amènent toutes à la même conclusion pour chaque cas: pas d'intervention. Il ne s'agit pas d'un dogme, il s'agit d'abord de partir du réel et d'analyser ce qui s'est passé après une intervention de l'Etat.

Le "dernier recours" ou le caractère exceptionnel n'est pas un argument pour justifier l'intervention mais au contraire un principe qui doit permettre de limiter cette intervention (dans son ampleur et dans sa durée).

Principe qui porte en lui les germes pour justifier d'autres interventions par la suite.

La première intervention exceptionnelle amènera des effets indésirables que l'on cherchera à ajuster par une nouvelle intervention exceptionnelle etc.. etc…

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Principe qui porte en lui les germes pour justifier d'autres interventions par la suite.

La première intervention exceptionnelle amènera des effets indésirables que l'on cherchera à ajuster par une nouvelle intervention exceptionnelle etc.. etc…

Je me place dans le cas où l'État s'interdit bien évidemment toute forme de politique discrétionnaire monétaire ou budgétaire destinée à corriger les effets des aléas conjoncturels. On sait que ce sont ces politiques qui créent et entretiennent les bulles spéculatives et les situation de sur-investissement à l'origine de nombreuses crises. Dans ce cas les crises bancaires et financières massives impliquant un risque systémiques devraient devenir très exceptionnelles… Ceci dit, vous avez raison, le caractère exceptionnel et provisoire est sujet à interprétation et peut rapidement mener à des dérives. Rappelez-vous qu'au départ l'impôt sur le revenu en France a été créé pour financer l'effort de guerre pendant la Première Guerre Mondiale. Il existe toujours aujourd'hui…

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Rappelez-vous qu'au départ l'impôt sur le revenu en France a été créé pour financer l'effort de guerre pendant la Première Guerre Mondiale. Il existe toujours aujourd'hui…

Et surtout, il a été lancé avec un taux marginal de 5 % pour la plus haute tranche. Dix ans après, le même taux marginal était de 90 %. La pente est toujours glissante.

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