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Le terrorisme, un mal être social ?


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Une étude récente sur les motivations réelles des terroristes semble montrer une motivation communautaire (quelle qu’elle soit) et non pas une motivation idéologique :

What terrorists really want

Empirical evidence is accumulating in terrorism studies and political psychology that individuals participate in terrorist organizations not to achieve their political platforms, but to develop strong affective ties with fellow terrorists.

Si les conclusions du papier en termes de solutions sont plus que discutables, l’identification des causes du problème terroriste est intéressante et assez convaincante.

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Je n'ai pas encore eu le temps de lire en détail cette étude, mais elle m'a l'air solide et argumentée. Maintenant, traduire l'unité du phénomène terroriste par une demande de solidarité sociale me parait de prime abord (mais je lirai le doc plus en détail) un peu flou et surtout discutable : pourquoi choisir l'activité terroriste plutôt que celle pacifique pour se faire reconnaître ? Et se faire reconnaitre de qui, sinon des acteurs acceptant comme légitimes des organisations qui emploient la violence terroriste plutôt que des moyens différents (donc pas les autres, ce qui constitue une part non négligeable de la population) ? Je ne suis pas sur que les membres de l'Ira ou de la bande à Baader répondent à des motivations purement communautaires, encore moins les nihilistes russes du 19eme siècle (et cela même si leurs motivations apparaissent parfois comme rudimentaires : on peut très bien s'engager en politique pour des raisons très connes). Il me semble qu'il est difficile de comprendre le terrorisme sans faire appel aux communautés politiques et langagières dans lesquelles elles naissent et s'insèrent, pour une raison assez simple : le terroriste compte sur la publicité occasionnée par son action pour "conscientisée" le reste de la communauté politique. C'est un message qui s'adresse à un peuple particulier dans un contexte particulier : on ne comprend pas bien en Europe -par exemple- la relative de bienveillance de certains pans de la communauté palestinienne pour le terrorisme aveugle en Israel si on ne le rapporte pas à une culture qui valorise les liens du sang et de la filiation. Il n'y a pas de victimes innocentes, parce que celles-ci partagent un lien de sang (réel ou fantasmé), avec les militaires israéliens accusés d'actions injustes ou oppressives.

Inversement, le même type d'action en Europe occidentale susciterait des réactions plus massives de rejet (sans doute parce que l'idée que les individus n'entretiennent pas ce genre de relations, mais sont relativement indépendants les uns des autres quant aux motivations, préférences et en termes de responsabilité). Et en général, par exemple pendant les années de plomb en Italie, des motivations beaucoup plus idéologiques étaient invoquées pour rendre l'action terroriste légitime (je rappelle d'ailleurs que l'exigence principale des ex membres des br, de la raf, de l'Eta, etc quand ils se faisaient toper, était d'avoir statut de prisonnier politique, et non de droit commun).

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avec les militaires israéliens accusés d'actions injustes ou oppressives.

EDIT

Et en général, par exemple pendant les années de plomb en Italie, des motivations beaucoup plus idéologiques étaient invoquées pour rendre l'action terroriste légitime (je rappelle d'ailleurs que l'exigence principale des ex membres des br, de la raf, de l'Eta, etc quand ils se faisaient toper, était d'avoir statut de prisonnier politique, et non de droit commun).

Tu enfonces une porte ouverte. Qui ignore ce fait?

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Ce que j'ai compris c'est qu'il parle du fait que les palestiniens peuvent utiliser le terrorisme aveugle contre les civils israéliens car ils ont un lien de sang avec les soldats israéliens (réel ou fantasmé).

Soldats qui pratiquent des actions injustes et oppressives.

Ce qui est fantasmé ce ne sont pas les actions injustes ou oppressives des soldats israéliens mais les liens de sang des civils avec ceux-ci.

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Ce que j'ai compris c'est qu'il parle du fait que les palestiniens peuvent utiliser le terrorisme aveugle contre les civils israéliens car ils ont un lien de sang avec les soldats israéliens (réel ou fantasmé).

Soldats qui pratiquent des actions injustes et oppressives.

Ce qui est fantasmé ce ne sont pas les actions injustes ou oppressives des soldats israéliens mais les liens de sang des civils avec ceux-ci.

OK, tu as peut-être raison. J'édite.

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Ce que j'ai compris c'est qu'il parle du fait que les palestiniens peuvent utiliser le terrorisme aveugle contre les civils israéliens car ils ont un lien de sang avec les soldats israéliens (réel ou fantasmé).

Soldats qui pratiquent des actions injustes et oppressives.

Ce qui est fantasmé ce ne sont pas les actions injustes ou oppressives des soldats israéliens mais les liens de sang des civils avec ceux-ci.

Je l'ai compris comme ça aussi.

Quand aux motivations, bien évidemment que les terroristes ont une analyse idéologique et des objectifs politiques, mais justement ce que tente de montrer cette étude, c’est que l’observation de leurs actions (et non de leurs discours) est en totale contradiction avec ces objectifs et que les groupes qui recrutent le mieux ne sont pas ceux qui ont des résultats concrets positifs (du point de vue de leur idéologie).

Quand au lien social, il est d’autant plus fort qu’on fait partie d’une petite communauté en lutte, avoir du lien social avec la majorité, quand cette majorité se mesure a l’échelle d’un pays, ou du monde, ça n’a aucun sens.

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J'ai souvenir d'avoir écouté une conférence - sûrement en 2006 - où il était expliqué que les terroristes d'al-Qaeda (du coup je ne sais pas si c'est extensible aux autres cas) avaient décidé de se tourner vers le terrorisme non pas particulièrement par conviction idéologique (ou religieuse) mais parce qu'ils sentaient qu'ils perdaient leurs racines, leurs principes dans le monde occidentalisé. Tout cela était décrit comme une réaction à une certaine incapacité d'avoir prise sur les réalités externes et comme lié à une perte d'identité. (Donc, un mal-être social même s'il n'est pas du même type que ce que tu dis de l'article.) Tout ceci étant confirmé par leurs parcours d'éducation et professionnel qui ne laissaient pas supposer qu'ils puissent devenir des terroristes.

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J'ai souvenir d'avoir écouté une conférence - sûrement en 2006 - où il était expliqué que les terroristes d'al-Qaeda (du coup je ne sais pas si c'est extensible aux autres cas) avaient décidé de se tourner vers le terrorisme non pas particulièrement par conviction idéologique (ou religieuse) mais parce qu'ils sentaient qu'ils perdaient leurs racines, leurs principes dans le monde occidentalisé. Tout cela était décrit comme une réaction à une certaine incapacité d'avoir prise sur les réalités externes et comme lié à une perte d'identité. (Donc, un mal-être social même s'il n'est pas du même type que ce que tu dis de l'article.) Tout ceci étant confirmé par leurs parcours d'éducation et professionnel qui ne laissaient pas supposer qu'ils puissent devenir des terroristes.

De mémoire, Adler a émis une hypothèse similaire dans J'ai vu finir le monde ancien.

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Il s'agit bien de la motivation des recrues de l'US Army ou de Tsahal, j'ai bon ?

Oui, c'est très comparable aux motivations des soldats et on peut se demander les raisons pour lesquelles l’armée ne capte pas ce besoin avant les groupes terroristes d’ailleurs, mais ce n’est pas limité a l’US Army et a Tsahal :icon_up:

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De fait. Cette manière de représenter les terroristes comme des malades s'inscrit dans un processus de diabolisation conçu pour éviter toute critique de nos maîtres. Ou alors on va aussi traiter de malade le pilote d'un bombardier qui lâche des bombes sur des civils.

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De fait. Cette manière de représenter les terroristes comme des malades s'inscrit dans un processus de diabolisation conçu pour éviter toute critique de nos maîtres. Ou alors on va aussi traiter de malade le pilote d'un bombardier qui lâche des bombes sur des civils.

Cela dit, ce que je sais de la psychologie des corps d’armée US, on ne peut pas forcement extrapoler les motivations des officiers a partir des motivations des soldats, leur communauté est différente, nettement moins soudée et plus individuelle (dans des limites évidemment, c’est une armée, pas un camp de boy scouts !)

Ce qui n’est probablement pas exportable à des armées plus récentes comme Tsahal ou aux groupes terroristes modernes, même si c’est possiblement exportable aux officiers KGP qui pilotaient tant bien que mal les groupes terroristes européens.

Mais pour faire le lien avec le sujet initial, ce qui semble évident c’est que l’échec du lien social touche également les armées souveraines qui n’arrivent plus a capter suffisamment ces profils psychologiques en priorité par rapport aux groupes terroristes. Ca ne signifie pas, bien sur, qu’il faille nécessairement remettre un service militaire en place, ou même qu’il faille garder des soldats de métier (les officiers, c’est autre chose), mais il faut bien se rendre compte qu’en supprimant les grandes armées nationales, on a possiblement crée un vide et qu’il aurai fallu (qu’il faudrait peut être encore) les remplacer par des structures apportant le même sentiment communautaire, que ce soit des corporations, des ordres religieux ou autre chose importe peu, le problème c’est que toutes ces structures ont disparu sans remplacement.

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Invité jabial
De fait. Cette manière de représenter les terroristes comme des malades s'inscrit dans un processus de diabolisation conçu pour éviter toute critique de nos maîtres. Ou alors on va aussi traiter de malade le pilote d'un bombardier qui lâche des bombes sur des civils.

Disons qu'entre se battre pour prendre le contrôle de quelque chose (comme l'US army ou… le Hezbollah) et juste faire un max de morts pour passer son sentiment d'impuissance face à son incapacité de le faire, c'est quand même pas tout à fait la même chose.

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Disons qu'entre se battre pour prendre le contrôle de quelque chose (comme l'US army ou… le Hezbollah) et juste faire un max de morts pour passer son sentiment d'impuissance face à son incapacité de le faire, c'est quand même pas tout à fait la même chose.

Ce n'est pas du tout la meme chose du point de vue du Quartier General, mais ce n'est pas forcement très éloigné pour les troupes, leurs motivations, et leurs actes (meme si, bien entendu, une armée organisée avec des traditions et un corps d'officiers est sensée controler ses troupes nettement mieux q'un groupe terroriste).

Et non, le Hesbollah n'est pas classifiable comme groupe terroriste, ce qui ne l'empeche pas forcement d'avoir des sous-sections qui le sont, mais on apelle ça les forces spéciales chez nous :icon_up:

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  • 1 year later...
Invité rogermila
Et en général, par exemple pendant les années de plomb en Italie, des motivations beaucoup plus idéologiques étaient invoquées pour rendre l'action terroriste légitime.

Les terroristes revendiquent toujours cette légitimité.

Nous n'avons jamais vu un tel niveau de délinquance gratuite, de vandalisme et de destruction dans nos rues», a déclaré le chef de la police de Toronto

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Sid Ryan, président de la Fédération du travail de l'Ontario, a affirmé pour sa part que "ce n'était pas les travailleurs du monde qui avaient causé la crise financière" et que donc ce n'était pas à eux d'en payer les frais, alors que les manifestants l'acclamaient et brandissaient des pancartes déclarant "A bas les sommets", "Un monde meilleur est possible" ou "Vive le socialisme".

http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/arti…-anti-G20.dhtml

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