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Guadeloupe et Maurice


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Généralement les "lettres" de Michel de Poncins ont certains relents assez peu agréables mais la dernière livraison est assez intéressante :

Les journaux sont pleins de l’incendie qui a éclaté en Guadeloupe. Ils ont dit que l’île vivait sous perfusion de la métropole : assistanat et chômage au rendez-vous. Dans les situations de ce type, plus on en reçoit, plus il en faut et le pouvoir sarkozien se prépare à déverser de plus en plus d’argent qu’il n’ a pas et qu’il devra chercher on ne sait où.

Des flammèches de l’incendie se transportent sur l’île voisine de la Martinique.

Besancenot, le riche révolutionnaire, est venu sur place à nos frais évidemment, selon lui, uniquement pour s’instruire ; « s’instruire de quoi, lui demande un journaliste ? » « Apprendre comment faire en France », répond-il sans sourciller. Les Français savent au moins ainsi ce qui les attend quand ce Monsieur aura appris.

Un cas intéressant est celui de la Réunion qui commence aussi à s’agiter et qui offre comme les autres le spectacle désolant de l’exception française.

Cette île lointaine vit pratiquement en totalité de l’aide publique de la métropole ; environ 40 % de la population reçoit des aides diverses. Le reste évidemment vit aussi indirectement de cette manne publique, les commerçants et bien d’autres en recevant les effluves. Cela n’a jamais empêché les manifestations, car la logique interne à toute aide publique est que les bénéficiaires en redemandent sans cesse et que d’autres arrivent sur leurs traces pour revendiquer une part du gâteau. Le 21 février 2003, ce qui est une drôle de coïncidence de date, le bonhomme Raffarin avait du se rendre d’urgence sur place et lâcher, notamment, une miette en annonçant le relèvement du plafond d’accès à la CMU ; c’est la stratégie des miettes utilisée par tous les pouvoirs crypto-socialistes depuis des décennies et qui joue un rôle majeur dans l’effet de ruine : on jette des miettes aux foules affamées d’aides publiques.

Personne ne parle, ces jours-ci, de l’île Maurice indépendante depuis 1969 et voisine de la Réunion. Or, c’est la même région, le même territoire et la même population. C’est aussi la même histoire, fortement liée à l’histoire de France, avec une parenthèse britannique pour l’île Maurice.

Maurice n’ayant plus à sa disposition, lors de son indépendance, des contribuables européens agenouillés et consentants a du se débrouiller toute seule et elle a choisi la voie de la libre entreprise. Le gouvernement, bien que travailliste, a volontairement tourné le dos au socialisme et à l'Etat-Providence. Ainsi, les forces vives de ce pays ont pu, à tous les niveaux de responsabilité, se mobiliser pour créer tout un réseau de petites et moyennes industries exportatrices. Une coopération industrielle d'entreprises européennes et surtout françaises a pu s’organiser ; plus de cent entreprises franco-mauriciennes ont été ainsi créées dans les dix premières années.

Le résultat a été spectaculaire. La comparaison avec l'île voisine de la Réunion est significative. Souffrant de l'aide française, celle-ci se traîne depuis des décennies avec une proportion incroyable de chômeurs et de rmistes et cela ne s’arrête pas.

Voici des signes de la prospérité de l'Ile Maurice : relativement faible taux de chômage et hausse des salaires les plus bas. La prospérité est obtenue malgré une très forte densité et malgré le manque de ressources naturelles, sauf la canne à sucre. Cela confirme que cette prospérité peut se construire sans ressources naturelles et uniquement sur la base de bonnes ressources humaines jouant dans la liberté.

Au départ du développement, il n'y avait pas de smic. Cela explique que tout le monde se soit mis à travailler sans tarder ; une conséquence est, justement, que maintenant les salaires, notamment les plus faibles, ont beaucoup progressé comme ils le font dans les pays où il n’y a pas de smic ou un smic très faible : voir la Suisse.

Depuis peu, apparaît un nouveau et excellent phénomène, à savoir la nécessité de délocaliser. En France, beaucoup critiquent les délocalisations en accusant les industriels. Cette accusation est injuste, car ce sont les hommes de l'Etat qui, par leurs dépenses incroyables et les charges qui s'ensuivent, poussent les entreprises dehors.

En revanche, quand la qualification de la main d’œuvre augmente et que la gestion des affaires se perfectionne, un cercle vertueux s'amorce. Les salaires progressent et il faut délocaliser certaines productions. Mais la main d’œuvre locale, précisément, est mieux payée et en outre elle peut bénéficier de produits moins coûteux venant de pays où cette même main d’œuvre est moins chère. Ce type de délocalisation et malgré les problèmes ponctuels est de bon augure.

Les prélèvements obligatoires à l'île Maurice ne dépassaient pas il y a quelques années 10 %, ce qui est l'une des causes évidentes de la prospérité. Le Président Chinois, lors de sa récente tournée africaine s’y est arrêté ce qui montre son intérêt pour un si petit pays.

Si on avait voulu faire une expérience pratique de la liberté, on n’aurait pas pu faire mieux que de juxtaposer ces deux îles. L'Océan indien va devenir un pôle de prospérité dans les années à venir et l'île Maurice a l'ambition de jouer pour l'Océan indien le rôle que joue Singapour pour l'Asie du sud et du sud-est.

Les aides publiques, y compris les promesses inconsidérées du pouvoir en vigueur aujourd’hui en France, sont depuis toujours prélevées dans les conditions contraignantes que l’on sait sur les capitalistes et les travailleurs français ; elles ravagent à due concurrence et comme un cyclone l’économie française et à l’autre bout des océans entretiennent le cyclone de la misère. C’est le cas des aides qui vont être déversées sur la Guadeloupe et par imitation inévitable sur les territoires semblables.

Ces îles sont appelées à continer à sombrer dans les sables mouvants de l’aide publique française.

Michel de Poncins

Ca manque cependant de chiffres, en avez-vous permettant des comparaisons percutantes? Lucilio doit surement avoir ça dans son sac à malices :icon_up:

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Intéressant article qui ne liste cependant pas tous les problèmes et notamment les conséquences d'entretenir à prix d'or une importante masse de fonctionnaires délocalisés : hausse des prix et envie contre les privilégiés.

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Tu peux aller sur gapminder. C'est édifiant.

(cf http://graphs.gapminder.org/world/#$m…i141_t001844,,,, )

Très intéressant, merci.

Intéressant article qui ne liste cependant pas tous les problèmes et notamment les conséquences d'entretenir à prix d'or une importante masse de fonctionnaires délocalisés : hausse des prix et envie contre les privilégiés.

Indeed. Des détails chiffrés?

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Petite expérience personnelle : je bosse au quotidien avec le centre offshore Mauricien de ma boîte, et j'avoue que le service est vraiment très bon et les gens y sont très qualifié. Certes, ca veut tout et rien dire… Mais bizarrement, j'ai beaucoup plus de mal à imaginer un centre offshore rempli de gens qualifiés en Guadeloupe.

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[…] Indeed. Des détails chiffrés?

Les fonctionnaires en poste aux Antilles touchent des primes supplémentaires à hauteur de 40% de leur traitement. Curieuse pratique alors qu'il s'agit d'un département français.

Et sinon, j'ai entendu un indépendantiste dire: "la liberté est une femme qu'il faut épouser pour enfanter la prospérité". J'espère qu'il ne s'agit pas d'une parole en l'air comme les propos des "indépendantistes" corses.

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C'était donc bien une histoire de pognon et Roselyne a la solution :

Dans le plan d’investissement sur la santé, “j’ai décidé par tête d’habitant de consacrer deux fois plus d’argent aux habitants des Antilles qu’à un habitant de la métropole“, a déclaré dimanche Roselyne Bachelot.

“On a un devoir de solidarité avec la Guadeloupe“, a expliqué la ministre de la Santé. “Pour ma part, je veux vraiment accélérer l’effort que je fais pour la Guadeloupe“. “A ma place de ministre de la Santé, c’est ce que je veux faire: faire du concret et pas faire du déclamatoire comme le fait actuellement l’opposition“, a ajouté Mme Bachelot. “Véritablement, il faut mettre le paquet“. Source

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plusieurs choses :

- L'article part d'un postulat faux : Je suis à la Réunion en ce moment même et rien ne bouge, nada… Et la réunion ne bougera pas car aucune communauté ethnique n'est majoritaire, (car il ne faut pas se leurrer, le probleme antillais est avant tout commaunautaire).

Bref, comme asseneur de vérité toute faite l'auteur se pose là, comme il lui était impossible de comparer la Guadeloupe et Maurice (îles distantes de 15 000 kms) Il lui fallait un petit mensonge de rien du tout pour faire le lien. Alors il s'est permis d'extrapoler sur la situation à la Réunion. Mais bon… ça ne remet pas en cause son analyse sur Maurice.

- D'autre part, Maurice n'est pas du tout un paradis libéral ou les gens prospère en paix. Il y a un gros probleme de corruption à Maurice. Ensuite Les Mauriciens n'habitent pas dans des hotels de luxe, et Maurice est toujours un pays en voie de developpement, et on trouve plus de tresseur de panier et de fabriquants de Tshirt contrefaits que d'entrepreneurs.

Cela-dit, il est vrai que Maurice dispose de nombreux atouts : fiscalité avantageuse pour les investisseurs étrangers, population trilingue, climat, etc…

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Oh là, je vois un vol en rase-motte qui coupe les pâquerettes du 1er degré au ras de la tige.

Oups ! C'était du second degré, je n'avais pas compris :icon_up: . En tant que blanc de guadeloupe je suis en ce moment très énervé par toutes les imbécilités qu'on peut lire à propos de l'île, en particulier dans le monde, qui pour l'occasion s'est surpassé.

Les fonctionnaires en poste aux Antilles touchent des primes supplémentaires à hauteur de 40% de leur traitement. Curieuse pratique alors qu'il s'agit d'un département français.

Ce n'est pas une curieuse pratique, ces 40% sont le seul moyen d'avoir du fonctionnaire sur place. En Guadeloupe les prix sont pas 40% plus cher, ils sont de 60 à 100% plus cher qu'en métropole (bien souvent 100%), à cela il faut ajouter que la plage et les cocotiers c'est bien gentil 5 minutes et que sinon quelqu'un qui n'est pas fana de planche à voile, se fait vite très chier là bas. A noter aussi la mentalité locale, qui quand on ne l'a connait pas depuis la naissance réserve beaucoup de surprise et qui explique peut être que la plupart des fonctionnaires mutés la bas se barre au bout de 4-5 ans grand max.

Et sinon, j'ai entendu un indépendantiste dire: "la liberté est une femme qu'il faut épouser pour enfanter la prospérité". J'espère qu'il ne s'agit pas d'une parole en l'air comme les propos des "indépendantistes" corses.

La grande majorité des guadeloupéens ont une peur bleue de l'indépendance, mais vraiment une peur bleue.

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A noter aussi la mentalité locale, qui quand on ne l'a connait pas depuis la naissance réserve beaucoup de surprise et qui explique peut être que la plupart des fonctionnaires mutés la bas se barre au bout de 4-5 ans grand max.

cad ?

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Comme c'est cool le protectionnisme colonial.

Faut arrêter avec ce terme "colonial" à propos de la guadeloupe, c'est totalement injustifié. Le système la bas n'a rien de colonial, les gens emploient ce terme pour se rendre intéressant et les journeaux bondissent dessu parce que ça intéresse les lecteurs moyen de gauche.

cad ?

Beh les rapports entre les gens là bas sont très spécifiques, et s'organisent selon des règles propres qui n'ont rien à voir avec celles qui régissent les relations sociales en métropole, l'esclavage sur le plan historique est relativement récent et il faut bien avouer que la métropole se fout complètement de ses DOM, d'ou des rapports difficiles entre les gens…

A cela on peut ajouter d'autres spécifictés, comme le fait que les gens et les choses sont jamais à l'heure, que l'assistanat des années précédentes à favorisé une réelle culture de la fainéantise…

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Ensuite Les Mauriciens n'habitent pas dans des hotels de luxe, et Maurice est toujours un pays en voie de developpement, et on trouve plus de tresseur de panier et de fabriquants de Tshirt contrefaits que d'entrepreneurs.

Ce sont aussi des entrepreneurs, pas besoin de monter une start-up high tech pour l'être… Même si ton second exemple est plus problématique.

Les pays en développement ne manquent pas d'entrepreneurs et la meilleure façon de les tuer, c'est d'arroser d'argent.

cad ?

Sans vouloir remettre en cause l'explication culturelle, la distance doit jouer et l'envie de se rapprocher de tes proches…

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Faut arrêter avec ce terme "colonial" à propos de la guadeloupe, c'est totalement injustifié.

Non. C'est exactement la réalité économique : le gouvernement français, via moult artifices fiscaux force l'orientation du commerce vers la métropole, au plus cher, et interdit les Antilles françaises de commercer librement avec les voisins des Caraïbes, les États-Unis, le Canada ou le Brésil, meilleurs marchés. C'est exactement ce qui a provoqué l'indépendance des colonies espagnoles d'Amérique. Oui, c'est bien du colonialisme.

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Beh les rapports entre les gens là bas sont très spécifiques, et s'organisent selon des règles propres qui n'ont rien à voir avec celles qui régissent les relations sociales en métropole, l'esclavage sur le plan historique est relativement récent et il faut bien avouer que la métropole se fout complètement de ses DOM, d'ou des rapports difficiles entre les gens…

A cela on peut ajouter d'autres spécifictés, comme le fait que les gens et les choses sont jamais à l'heure, que l'assistanat des années précédentes à favorisé une réelle culture de la fainéantise…

J'ai du mal à comprendre comment tu peux à la fois critiquer le manque d'attention de la métropole et l'assistanat puisqu'en bonne logique l'assistanat est payé par l'Etat métropolitain.

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J'ai du mal à comprendre comment tu peux à la fois critiquer le manque d'attention de la métropole et l'assistanat puisqu'en bonne logique l'assistanat est payé par l'Etat métropolitain.

Le paradoxe n'est qu'apparent car distribuer l'argent des contribuables pour acheter la paix sociale ne vaut pas une vraie politique de prospérité. C'est même un signe de désintérêt.

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Le paradoxe n'est qu'apparent car distribuer l'argent des contribuables pour acheter la paix sociale ne vaut pas une vraie politique de prospérité. C'est même un signe de désintérêt.

C'est vrai mais je doute que la métropole ait l'autorité pour faire autre chose qu'arroser.

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Non. C'est exactement la réalité économique : le gouvernement français, via moult artifices fiscaux force l'orientation du commerce vers la métropole, au plus cher, et interdit les Antilles françaises de commercer librement avec les voisins des Caraïbes, les États-Unis, le Canada ou le Brésil, meilleurs marchés. C'est exactement ce qui a provoqué l'indépendance des colonies espagnoles d'Amérique. Oui, c'est bien du colonialisme.

Mais c'est quoi ce délire ?

C'est un département français, c'est normal que le commerce avec la métropole soit favorisé, tout comme dans le département de la manche, on fait plus de commerce avec le territoire national plutôt qu'avec l'Angleterre.

Ces dispositions statutaires sont faites pour permettre une égalité de traitement avec les autres départements, c'est la république, enfin c'était le principe de départ.

Les gens qui parlent de colonie ou qui parlent de système colonial, le font parce qu'il s'agit de personnes noires et d'une île éloignée, c'est une facilité intellectuelle de bas étage. C'est pas parce que les gens sont black et loin et que c'est une colonie.

Sur la liberté du commerce, la guadeloupe bénéficie des mêmes possibilités que les pays de l'UE, il n'y a pas de Wall Mart en France donc il y en a pas en Guadeloupe.

Et je comprend pas trop le rapprochement avec les terres espagnoles en amérique du sud. :icon_up:

J'ai du mal à comprendre comment tu peux à la fois critiquer le manque d'attention de la métropole et l'assistanat puisqu'en bonne logique l'assistanat est payé par l'Etat métropolitain.

Par manque d'attention je pointe un manque de considération, le guadeloupéen en France n'est pas ressentie comme un français dont l'histoire fait partie de l'histoire nationale, il y a des ministres d'origine africaine, d'origine maghrebine, le noir des antilles reste dans l'imaginaire collectif qu'un mec bon a danser du zouk et préparer des ti punch. Les pouvoirs publics n'ont pas vraiment eu de projet, on s'est visiblement contenté de distribuer des aides et puis arrêter quand il n'y avait plus d'argent, d'où les émeutes. Bref on a laissé faire sans vraiment faire quelque chose. Pourtant cette île c'est la France.

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L'IFRAP confirme mes soupçons avec une analyse détaillée:

Martinique et Guadeloupe :

le manque de concurrence comme origine de la crise

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Derrière l’augmentation importante des prix à la consommation par rapport à la métropole (de 20 à 60% selon les produits), le véritable problème des DOM est bel et bien issu des monopoles et du manque de concurrence.

Monopoles publics parce que les administrations des Antilles ont la haute main sur un certain nombre de services publics (ports, aéroports etc.) qui s’interfacent avec le monde extérieur et renchérissent d’autant le coût des produits importés (taxes et redevances aéroportuaires, octroi de mer etc.).

Monopoles privés, qui vont à l’encontre des règles de concurrence saine et non faussée prônées par Bruxelles y compris dans ces régions dites « ultra-périphiques » (RUP).

Pour pallier le renchérissement du coût de la vie lié aux monopoles publics et privés, la métropole dispense subsides et régimes dérogatoires officiellement pour contre-balancer les difficultés supposées nées de l’insularité. Exercice budgétaire après exercice budgétaire, ces financements publics sont distribués à fonds perdus.

L’économie de ces îles semble stagner et pourtant les transferts d’argent public n’ont jamais été aussi importants : près de 13,3 milliards € en 2009 vers les DOM/TOM, soit une augmentation de 3,4% par rapport à 2008. Une somme qui comprend 3,3 milliards d’aides européennes.

Les primes de 40% de majoration des traitements offertes aux fonctionnaires pour compenser la cherté de la vie représentent un transfert supplémentaire d’argent public de 1,5 milliard € [1], et sans compter les majorations versées au bénéfice des fonctionnaires en retraite (avec l’ITR : l’indemnité temporaire de retraite [2]) profondément réformée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009.

Des dispositifs fiscaux et sociaux dérogatoires

Quant aux dispositifs fiscaux et sociaux dérogatoires, ils sont également très largement dispensés :

Exonérations des cotisations sociales propres aux DOM/TOM qui représentent 1,2 milliard €

Niches fiscales spécifiques qui représentent près de 3,3 milliards d’€, soit une progression de près de 11,8% depuis 2008, et ce, en dépit du plafonnement de la niche relative aux investissements locatifs outre-mer et le plafonnement global des niches fiscales.

Crédits budgétaires affectés à l’Outre-mer Crédits budgétaires (en milliards €) Dépenses fiscales Soustraction des crédits alloués aux Missions régaliennes de l’Etat Total : Transfert net de l’Etat pour l’Outre-mer

13,3 3,2 -3,8 12,7

Répartition de l’enveloppe des transferts nets de 12,7 milliards Collectivités d’outre-mer art.74 C (ex-TOM) 3,3

La Réunion 4,0

Guadeloupe 2,5

Martinique 1,9

Guyane 1,1

Entre chômage, taxes et sur-administation

Malgré cette avalanche de deniers publics, le chômage atteignait en Martinique 22,4% et en Guadeloupe 22% au second trimestre 2008, soit 3 fois la moyenne nationale, tandis que les allocataires du RMI étaient 4 fois plus nombreux dans ces départements par rapport à la métropole (2%). Enfin, l’évaluation du dépassement du seuil de pauvreté, se révèle deux fois plus importante (12 et 12,5%) dans ces DOM par rapport à la métropole.

A la vérité, le malaise s’abreuve à plusieurs sources : d’abord et paradoxalement, la présence d’un secteur public hypertrophié, avec près de 28% d’emplois publics en Guadeloupe et 37 % en Martinique, quand la France, déjà en tête des statistiques, en compte 23%. Cette « sur-administration » structurelle, conjuguée aux indemnités et majorations évoquées plus haut, conduit à un décrochage important avec le privé. Seul le public parvient en effet à contrebalancer la cherté de la vie induite notamment par des taxes plus élevées ou n’existant pas en métropole : l’octroi de mer et les taxes aéroportuaires.

Les taxes aéroportuaires, dont les montants sont fixés à l’initiative des CCI locales (Chambres de Commerce et d’Industries), frappent les voyageurs comme le fret, dans la plus totale opacité [3]. L’octroi de mer, dont le taux est à l’initiative du conseil régional, frappe quant à lui les importations maritimes. Les rentrées fiscales procurées par ces taxes bénéficient directement aux budgets locaux [4].

Des entreprises en sous nombre

Alors que le développement économique insulaire devrait reposer en théorie sur quelques secteurs particulièrement bien développés comme le tourisme par exemple puisque les petits pays insulaires inscrits dans cette voie accroissent de façon significative leur PIB [5]. Malheureusement, le professionnalisme et l’accueil touristique ne sont pas à la hauteur pour recevoir une clientèle haut de gamme qui permettrait de développer le secteur des services voisins. Il n’y a pas non plus d’échappatoire du côté des productions sucrières ou bananières qui vivent douloureusement la concurrence des pays voisins et des pays africains (dans le cadre des accords de Lomé) qui disposent d’une entrée dans l’espace économique européen à égalité avec les produits domiens.

Devant ces écueils, les grandes familles de planteurs et d’industriels se sont rapidement reconverties dans l’import-export et la grande distribution en occupant une place monopolistique dans les deux îles. L’intégration verticale permet la détention exclusive des centrales d’achats, de bénéficier du monopole de certaines franchises dans les deux îles et de posséder les réseaux de grande distribution. Il en résulte inévitablement un manque de concurrence qui se reflète à la hausse sur les prix à la consommation en renforçant les tendances existantes. Ainsi, l’un des groupes îliens contrôle 43% des surfaces de vente en Martinique alors qu’un seul acteur ne peut normalement en posséder plus de 25%. Il y a manifestement abus de position dominante.

Par ailleurs, selon les chiffres de l’INSEE pour 2006, le nombre d’entreprises en Guadeloupe est seulement de 1776 avec une sur-représentation des commerces par rapport à la métropole et seulement 33 572 salariés. Si l’on compare avec la Dordogne, département à population comparable (388 293 conte 440 000 habitants en Guadeloupe), la Dordogne affiche quant à elle 17 370 entreprises employant 119 954 personnes.

Aussi, il semble que la résolution sur le long terme des problèmes économiques de la Guadeloupe et de la Martinique passe par l’amendement du principe de la « préférence communautaire » qui place de facto les Antilles en situation de dépendance des produits de la métropole, alors que des productions locales (Etats-Unis, Mexique, Brésil) seraient sans aucun doute bien meilleur marché. Une économie plus saine passe aussi par une concurrence réelle et non faussée au sein du secteur privé, quitte à en appeler à l’arbitrage de Bruxelles. C’est avec des prix soumis à la concurrence que le débat sur le pouvoir d’achat perdra de son acuité, permettant ainsi de baisser l’importance des transferts publics et des primes allouées aux fonctionnaires. Ainsi pourraient être jetées les bases d’une régulation plus saine de la vie économique insulaire, prélude à un changement des comportements qui devrait bénéficier à l’industrie touristique et aux secteurs économiques exportateurs. Cette évolution permettrait de mettre fin à une économie de comptoir rappelant trop souvent l’ancien régime.

Agnès Verdier-Molinié

Samuel-Frédéric Servière

http://www.ifrap.org/Martinique-et-Guadelo…l?date=20090224

Mais c'est quoi ce délire ?

C'est un département français, c'est normal que le commerce avec la métropole soit favorisé, tout comme dans le département de la manche, on fait plus de commerce avec le territoire national plutôt qu'avec l'Angleterre.

Ces dispositions statutaires sont faites pour permettre une égalité de traitement avec les autres départements, c'est la république, enfin c'était le principe de départ.

Les gens qui parlent de colonie ou qui parlent de système colonial, le font parce qu'il s'agit de personnes noires et d'une île éloignée, c'est une facilité intellectuelle de bas étage. C'est pas parce que les gens sont black et loin et que c'est une colonie.

Sur la liberté du commerce, la guadeloupe bénéficie des mêmes possibilités que les pays de l'UE, il n'y a pas de Wall Mart en France donc il y en a pas en Guadeloupe.

Eh bien le libre échange est très nettement préférable.

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