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Quelle efficacité pour un plan de relance?


JackieV

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Je suis chargé du rôle de discutant pour la séance d'éco sur l'investissement. Les exposants ont un sujet sur le plan de relance de Sarkozy et je pressens l'oppostion relance par la demande / relance par l'investissement, avec bien sûr consensus général sur la nécessité d'un plan de relance, voire même sur la nécessité de réformes structurelles dans le sens de plus de réglementation (of course).

Le rôle de discutant constiste à nuancer ou critiquer l'exposé, puis à animer le débat.

Je pense amener la réflexion sur les origines de la crise (due en grande partie à un trop d'intervention, je compte pour appuyer ma démonstration m'inspirer de la vidéo poster récemment sur le forum), puis à la nécessité dégraisser le mammouth étatique.

J'aimerai aussi pouvoir démontrer l'inefficacité d'un plan de relance en soi. Mais je manque pour cela d'outil théoriques (si ce n'est la théorie du revenu permanent de Milton, qui ne m'a guère convaincu).

J'ai donc une nouvelle fois besoin de votre aide (sur tous les points cités, en particulier le dernier).

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Bon.

D'où l'argent va-t-il venir ? On relance, on relance, c'est bien beau tout ça, mais on ne peut le faire que de deux façons :

- on tape dans le bas de laine

- on fait de la dette.

Le bas de laine de l'état, hein, je crois qu'on peut l'oublier. On va donc faire de la dette. Même en imaginant que cette dette soit remboursable et que l'effet escompté soit obtenu (ce qui reste à prouver, notamment en donnant un exemple historique d'une relance keynésienne qui a fonctionné - c'est un piège, y'en a pas), il y a bien un moment où quelqu'un va devoir payer.

a/ admettons qu'on rembourse à (relativement) court terme. Ce qui veut dire que ce sont les contribuables actuels qui vont payer. Bref. On va donc faire payer encore plus ceux qui payent déjà lourdement. En pratique, on n'est pas sûr que leur pouvoir d'achat va augmenter maintenant avec le plan de relance, mais on est certain qu'il va diminuer ensuite. Bof.

b/ admettons qu'on rembourse à plus long terme. Ce ne sont donc pas les contribuables actuels qui payent, mais leurs enfants. D'une part, plus la dette est payée longtemps après, plus les intérêts de celle-ci sont lourds ; les enfants devront donc payer plus cher que les parents (ici, introduire la notion de justice sociale, c'est bien gluant, et ça sert contre les socialauds, slurp). D'autre part, comme on n'a toujours pas l'assurance que la relance aura eu lieue (eh oui, la glorieuse incertitude des politiques menées est malheureusement la seule chose certaine dans tout ce fourbi), il est en outre possible et probable que les enfants doivent rembourser avec autant ou moins que ce qu'avaient les parents. Yeah. Great.

Autrement dit, peu importe les options, la création massive de dette va causer, de fait, une baisse de pouvoir d'achat massive : soit maintenant, soit plus tard, mais une baisse. Et cette baisse est certaine. En balance, on a une hypothétique amélioration.

Ca, c'est tout le socialisme : on troque une hypothétique amélioration contre une certitude d'emmerdes (on retrouve le même biais dans le réchauffement climatique).

Pour rappel, tout ceci est donc construit sur l'hypothèse encore plus forte que la dette serait bien remboursable.

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Tu peux parler d'effet d'éviction et de Robert Barro (1974), "Ricardian Equivalence Hypothesis".

Tu peux parler de Friedman qui a montré que les politiques de relance ne faisaient qu'amplifier les cycles ("The Effects of a Full-Employment Policy on Economic Stability")

Inspire toi de ces articles de Wikibéral

http://www.wikiberal.org/wiki/Plan_de_relance

http://www.wikiberal.org/wiki/Multiplicateur_keyn%C3%A9sien

Pour la théorie du revenu permanent de Friedman, elle ne te convainc peut-être pas mais c'est pour cela qu'il a eu le Nobel et lui même considérait ces travaux comme ses meilleurs.

Voir aussi http://www.catallaxia.org/wiki/Robert_Barr…st_pas_gratuite

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J'aimerai aussi pouvoir démontrer l'inefficacité d'un plan de relance en soi. Mais je manque pour cela d'outil théoriques (si ce n'est la théorie du revenu permanent de Milton, qui ne m'a guère convaincu).

Tu peux toujours soulever les questions suivantes,

Si un plan de relance bien a le pouvoir d'améliorer les choses, en toutes logiques il a aussi le pouvoir de les empirer.

Est-ce que ceux qui sont en charge de définir le plan de relance ont vu venir la crise? Si non, en quoi peut on être certain qu'ils n'empireront pas les choses?

Pourquoi l'économie américaine ne s'est pas effondrée après la deuxième guerre mondiale lors de la plus grosse baisse de dépenses gouvernementales jamais vu?

Si la cause d'une crise économique est le manque de demande, est-ce qu'on peut conclure qu'une famine est causée par une soudaine épidémie d'anorexie? Dans ce cas, la meilleure action charitable pour aider un pays en famine n'est pas d'envoyer de la nourriture mais, de la marijuana pour stimuler leur appétit.

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Tu peux aussi pousser la logique keynésienne et te demander pourquoi ne pas imaginer des plans largement plus audacieux. Si a petite échelle on peut créer des emplois, faire repartir l'économie et donc rembourser l'argent investi dans le plan, pourquoi ne pas faire un plan tellement énorme qu'il amènera la plein emploi et une croissance de 15% par an ?

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(ici, introduire la notion de justice sociale, c'est bien gluant, et ça sert contre les socialauds, slurp). D'autre part, comme on n'a toujours pas l'assurance que la relance aura eu lieue (eh oui, la glorieuse incertitude des politiques menées est malheureusement la seule chose certaine dans tout ce fourbi), il est en outre possible et probable que les enfants doivent rembourser avec autant ou moins que ce qu'avaient les parents. Yeah. Great.

Dans l'aspect "émotion":

273 000 $ de dépenses par emploi créé ou préservé

01.09

C'est le coût anticipé du plan de relance de Barack Obama. D'un total de 819 milliards de $, il est censé permettre de créer 3 millions d'emploi. L'énergie, l'environnement, l'éducation, la santé et les infrastructures seront prioritairement ciblés. Une démarche qui rappelle le New Deal à propos duquel Henry Morgenthau, le secrétaire du Trésor nommé par Roosevelt, n'hésitait pas à dire (traduction libre): « Nous avons tenté de dépenser de l'argent. Nous dépensons davantage que ce qui a jamais été dépensé auparavant et cela ne fonctionne pas. Après huit ans de cette administration nous avons autant de chômage qu'au départ [de la crise] et une dette énorme par-dessus le marché ! »

Source : John Morton Blum, From the Morgenthau Diaries: Years of Crisis, 1928-1938, Boston, Houghton Mifflin Company, 1959, p. 24-25.

http://www.institutmolinari.org/chiffres.htm

L'effet stimulus : Oh, bama ! -- Quoiqu'en dise la presse européenne mainstream, le plan Obama ne suscite en rien le retour de la confiance des investisseurs. Selon Nathalie Elgrably, chroniqueuse libérale canadienne :

"La réalité est pourtant simple. Si les marchés n’en finissent plus de s’écrouler, et si les plans de relance sont mal accueillis, c’est que les millions d’investisseurs n’apprécient ni la nouvelle administration ni ses initiatives pour stimuler l’économie.

Peut-on les blâmer? Obama, le Lucky Luke de la Maison blanche, dépense plus vite que son ombre. Si on additionne tous les plans de relance, on atteint un total mirobolant d’environ 8000 milliards. Il faudrait dépenser dix millions par jour pendant presque 2 000 ans pour atteindre ce chiffre! Et comme ils seront en partie financés par l’impression de monnaie, il faut s’attendre à une inflation importante d’ici 12 à 18 mois. Et qui dit inflation, dit dévaluation de la monnaie. N’est-il donc pas logique que les investisseurs boudent la bourse et se tournent vers les valeurs sûres, comme l’or?

Si l’on tient compte de toutes les obligations, actuelles et futures, du gouvernement américain, y compris la sécurité sociale et les régimes publics de soins de santé, on arrive à 65 000 milliards. C’est plus que le PIB mondial! Concrètement, cela signifie que l’Oncle Sam est en faillite.

Les marchés boursiers en sont conscients et ils lancent un message clair. Ils ne veulent pas d’un gouvernement qui s’endette sans réfléchir. Ils n’apprécient pas que la Réserve fédérale poursuive une politique inflationniste. Ils n’approuvent pas que les contribuables soient forcés de secourir des constructeurs automobiles inefficaces ou des banquiers irresponsables. Ils se méfient d’un Sénat qui autorise un plan de relance de plus de 1000 pages sans même l’avoir lu. Ils n’admettent pas qu’au nom de la crise économique, on envisage de nationaliser des banques. Ils ne comprennent pas que leurs dirigeants, plutôt que de tirer des leçons de l’échec des efforts de relance du Japon dans les années 1990, s’apprêtent à reproduire les mêmes erreurs."

Certes, les marchés financiers ont pendant des années cru que l'on pouvait transformer des prêts pourris en placement sûrs simplement en les titrisant par tranches. Cela relativise la foi aveugle en leur capacité prédictive. Mais quelque chose me dit que les prévisions des marchés ont plus de chances d'être auto-réalisatrices quand elles sont noires que quand elles sont roses…

http://www.objectifliberte.fr/2009/03/breves.html

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Je mentionnerai l'exemple historique de l'echec du New Deal ( http://mises.org/freemarket_detail.aspx?control=515 ).

Tu peux aussi mentionner la thèse selon laquelle la crise est un probléme de mal-investissement et non pas de sous-investissement. "Relancer" l'investissement actuellement revient en fait à maintenir des projets insoutenables étant donné la capactié réelle de l'économie en terme de ressources. Thèse défendue ici http://www.latribune.fr/opinions/20090114t…e-de-choc-.html et plus generalement dans les ouvrages "autrichiens" traitant de ce sujet.

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Merci à tous pour vos réponses. L'IEP étant bloqué demain, la sécance d'éco saute ; j'ai donc un peu de temps pour commencer mon travail de recherche. Je tiendrai au courant. Anyway, merci beaucoup pour vos précieux liens. :icon_up: 'Zallons mater du socialo.

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http://mises.org/story/2321

http://mises.org/story/3154

The underlying goal of the financial bailout is not to keep the economy "healthy" but to keep a few Wall Street firms, mortgage banks, and insurance firms in business. Never mind that most mortgage and insurance firms in the country are profitable; the government wants to support the inefficient, large, high-profile firms. If these firms were allowed to go bankrupt, the economy would recover quickly. Other firms, not necessarily with an address on Wall Street, would step in and buy them out.

Ce que tu peux faire ressortir des liens ci-dessus pour le devoir :

Le plan est inefficace : la relance pervertie l'outil qui rend rationnel la production dans une économie de marché, à savoir le système de perte et de profit. Le plan fait vivre des entreprises qui, sans lui, auraient fait faillite. Donc le gouvernement force les gens à payer pour des services qu'ils ne désirent plus. Les pertes et les profits indiquent les industries dans lesquelles il est utile de produire. Plus ces balises disparaissent, plus la production devient chaotique.

Le plan est injuste : Les pertes et les profits punissent les entrepreneurs qui se trompent et récompensent ceux qui anticipent avec succés, alors que le gouvernement récompense ceux qui se trompent.

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Merci à tous pour vos réponses. L'IEP étant bloqué demain, la sécance d'éco saute ; j'ai donc un peu de temps pour commencer mon travail de recherche. Je tiendrai au courant. Anyway, merci beaucoup pour vos précieux liens. :icon_up: 'Zallons mater du socialo.

Hmm, es-tu certain que tu dois être partisan dans cette discussion ? Où plutôt modérateur ?

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Hmm, es-tu certain que tu dois être partisan dans cette discussion ? Où plutôt modérateur ?

Le but, outre de pointer les inexactitudes et d'éclairer les points sombres de l'exposer principal, est de lancer et d'orienter le débat… Quitte à l'orienter, autant que ce soit dans le bon sens.

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