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Monnaie privée et convertibilité-or


JackieV

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Trouvé dans le Monde d'aujourd'hui : un écolo-coco nous parle des monnaies privées.

Et si on essayait ? (2/6) Créer des monnaies par millions LE MONDE | 18.08.09 | 14h04 • Mis à jour le 19.08.09 | 09h55

n.gife dites pas à Roland Canonica qu'il contribue à changer le monde, il croit qu'il est banquier… Et c'est d'un ton placide, avec un bel accent helvète de Neuchâtel, qu'il explique au journaliste français étonné que la Banque Wir existe depuis 1934, et que, oui, elle gère sa propre monnaie, et que, ma foi, ça marche bien : 60 000 entreprises participent au système. Bien sûr, on a été un peu prudents, on visite tous les clients avant d'ouvrir un compte. Ah, un détail, les wirs ne rapportent pas d'intérêts. OAS_AD('Middle1');

Si M. Canonica est très heureux que vous l'appeliez, il n'est pas du genre à vous promettre que sa banque se pliera en quatre pour vous, et qu'il multipliera vos économies par miracle. "On vise le long terme", dit-il. Et, en passant : "C'est une opportunité pour résister à la mondialisation." En fait, la Banque Wir, dont M. Canonica se présente comme "le technicien", est un archétype des systèmes monétaires indépendants que de plus en plus de groupes divers veulent créer à travers le monde : elle crée et gère sa propre monnaie.

Elle est née en Suisse en 1934, au coeur de la crise économique, de l'union d'une quinzaine de petites entreprises : celles-ci voulaient pouvoir s'échanger leurs produits, alors même que, faute d'argent, le commerce était au point mort. L'idée était de s'ouvrir des crédits mutuels au sein d'un Wirschaft Ring ("cercle économique"). Ils seraient comptabilisés en une unité spécifique, le wir, de valeur égale à un franc suisse.

Comment cela fonctionne-t-il ? Quand l'entreprise A achète quelque chose à B, A reçoit un crédit et B enregistre le débit correspondant. Le débit en wir sera compensé par les ventes de B à un participant C, ou réglé en francs suisses, avec lesquels la convertibilité est totale.

Le système a fait ses preuves, de nombreuses autres entreprises s'y sont agrégées, l'organe de comptabilité a obtenu le statut bancaire. Mais cette banque présente une caractéristique remarquable : elle ne cherche pas à gagner de l'argent, juste à faciliter les transactions entre les participants. "Nous pratiquons un taux de 0,8 %, pour couvrir les frais, dit M. Canonica d'un ton détaché. C'est beaucoup moins qu'ailleurs." Le système prospère : soixante-quinze ans après sa création, il fait circuler chaque année plus de 1,7 milliard de francs suisses (1,1 milliard d'euros), et il est cité en exemple par un des meilleurs spécialistes mondiaux des monnaies complémentaires.

"Vous l'aimez cuit comment, votre saumon ? - Euh, comme vous voulez, ça ira." Bernard Lietaer reçoit très gentiment dans son grand appartement de Bruxelles, décoré de masques africains et asiatiques et de centaines de livres. Plutôt que de vous retrouver dans un restaurant, il prépare - avec talent, il faut le dire - le repas, tout en poursuivant la conversation.

Son amabilité recouvre une longue et originale expérience de financier. Au sein de la Banque royale de Belgique, il a appartenu à la petite équipe qui a conçu le système monétaire qui a conduit à l'euro ; puis, il est devenu gérant d'un des premiers fonds spéculatifs, le Gaia Fund, au début des années 1990. Il était alors un des plus gros acheteurs "d'options" à la City de Londres. Mais, aussi étrange que cela paraisse, il a quitté ce jeu qui ne répondait pas à ses aspirations, et a commencé à se passionner en intellectuel sur le phénomène monétaire, avant de promouvoir les monnaies complémentaires.

Pour comprendre sa démarche ou celle de la Banque Wir, il faut se rappeler un fait, si contraire au sens commun : la monnaie n'est pas fabriquée par une autorité centrale qui l'adosse à des réserves d'or ou d'argent ; elle est créée par les banques privées à partir des promesses de remboursement des emprunteurs. Et durant les dernières décennies, les banques se sont émancipées de toute autorité - avec les résultats que l'on sait.

"L'homogénéisation monétaire, dit M. Lietaer, a incontestablement facilité les échanges à chacune des étapes historiques, le passage à l'Etat-nation, puis la mondialisation. Mais elle a aussi pénalisé la capacité de gérer les problèmes qui se manifestent dans les économies locales. En même temps, la puissance financière a tendance à se concentrer dans un nombre sans cesse plus réduit de centres de décision de plus en plus éloignés du citoyen ."

Les conséquences sont néfastes. La monnaie est indifférente à la finalité de l'échange, et se moque de servir à enfouir des déchets toxiques ou à dispenser des cours d'alphabétisation. Elle pousse à des activités susceptibles de détruire l'environnement : "Quand une banque prête 300, il faut lui rendre 600. La croissance est nécessaire pour créer les 300 supplémentaires", explique Bernard Lietaer. La création monétaire étant aux mains des banques, elle conduit à la concentration d'argent d'un côté et à la sous-monétarisation d'une partie de la population mondiale de l'autre : "Cette rareté, écrit un autre spécialiste, Patrick Viveret, oblige les dominés à n'utiliser qu'une faible partie de leur potentiel d'échange et d'activité." Et puis, comme l'expérience actuelle le montre, le système financier est intrinsèquement instable.

La solution de Bernard Lietaer à tous ces maux ? "Il faut de la diversité monétaire, comme il y a de la biodiversité dans une forêt, afin d'amortir les chocs. Les sociétés matriarcales ont toujours eu un système de double monnaie : une pour la communauté dans laquelle on vit, l'autre pour les échanges avec l'extérieur. Il nous faut créer des monnaies complémentaires qui permettent aux communautés de satisfaire leurs besoins d'échange sans dépendre d'une autorité extérieure."

Le plus étonnant est que déjà, nombre de monnaies s'émancipent du système dominant : les bons de réduction dans les supermarchés, les "miles" des compagnies aériennes ou les chèques-déjeuner sont si courants qu'on n'y prête plus attention. A une échelle plus impressionnante, les "marchés d'émissions de gaz à effet de serre" mis en place par les Nations unies ou par l'Union européenne afin de parer au changement climatique ne créent rien moins qu'une nouvelle monnaie, la monnaie carbone.

Partout dans le monde, des communautés créent de nouvelles monnaies : les SEL (système d'échange local) permettent aux individus d'échanger leurs compétences, comptées en unités de temps. Les SOL (abréviation de solidaire), expérimentés en France par une dizaine de communes, fonctionnent sur carte à puce comme une carte de fidélité dans un magasin - sauf que c'est tout un réseau de magasins et d'institutions qui participent au système.

En Allemagne, plus d'une trentaine de monnaies régionales (appelées regio) ont cours. L'Argentine a passé le pire moment de sa crise financière, entre 1998 et 2002, avec des systèmes privés d'échange qui ont impliqué jusqu'à six millions de personnes. Au Brésil, dans un bidonville de Fortaleza, la Banco Palmas délivre depuis dix ans des microcrédits avec le palma , sa monnaie, qui présente un taux d'intérêt très faible. Elle a ainsi créé 3 200 emplois. D'autres villes brésiliennes commencent à imiter cette démarche.

Le mouvement est stimulé par l'affaissement du système financier capitaliste, et va prendre une autre ampleur grâce aux nouvelles technologies. Les téléphones portables deviennent un moyen de paiement électronique. Une possibilité de plus en plus appréciée en Afrique, où le système bancaire est défaillant : au Ghana, par exemple, TradeNet permet d'effectuer les transactions des matières premières agricoles sur le téléphone.

Internet pourrait permettre à des communautés autonomes de créer leur propre monnaie. Un réseau discret prépare cette mutation, dont Jean-François Noubel, cocréateur en son temps du serveur AOL, est un prophète : "La philosophie d'Internet peut s'appliquer à la monnaie comme elle l'a fait avec les médias, où l'on passe d'un système centralisé à un système où chacun est producteur et transformateur d'information. Il y aura ainsi des millions de monnaies, comme il y a maintenant des millions de médias. Il s'agit maintenant de fabriquer les outils d'interopérabilité, les protocoles permettant de mettre en réseau ce qui est fait."

Concrètement, des groupes expérimentaux commencent à définir des règles d'échanges et des registres de crédit, avec deux caractéristiques essentielles : les monnaies ne peuvent générer de phénomène spéculatif, et elles peuvent être pondérées par des paramètres définis en commun, comme par exemple la bonne réputation que s'attire chaque membre du réseau. De la même manière qu'Internet repose sur des protocoles tels que HTML (format de données conçu pour représenter les pages Web), le réseau "Metacurrency project" (projet monnaies libres) achève d'élaborer un protocole pour des monnaies libres.

Les banquiers qui tiennent les rênes des institutions monétaires laisseront-ils ce bouleversement arriver ? Jean-François Noubel ne s'en inquiète pas : "Le processus est énorme, il est dans l'air, il est en train d'arriver. On va déposséder les banques du pouvoir de faire la monnaie."

Pour en savoir plus :

Monnaies régionales, de Bernard Lietaer, éd. Charles-Léopold Mayer, 2008.

Le site de "Metacurrency project" (création de monnaies).

La Mare aux Canards (vidéo)- TINA Films, contact tinafilms@free.fr

Découvrir les SOL.

Un dossier sur l'enjeu des monnaies plurielles.

Prochain article :

"Recréer la nature"

Hervé KempfArticle paru dans l'édition du 19.08.09

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Trouvé dans le Monde d'aujourd'hui : un écolo-coco nous parle des monnaies privées.

En fait, j'ai préparé un billet (à paraître demain) sur cet article précisément (dont je donnais le lien en message #81 :icon_up: ). Hervé Kempf dit tout et son contraire dans ce machin. En revanche, l'idée d'une monnaie émise par le privé semble ravir ce bobo. Comme quoi …

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En fait, j'ai préparé un billet (à paraître demain) sur cet article précisément (dont je donnais le lien en message #81 :icon_up: ). Hervé Kempf dit tout et son contraire dans ce machin. En revanche, l'idée d'une monnaie émise par le privé semble ravir ce bobo. Comme quoi …

Ton camarade Éco(dé)mystificateur (sic) a été plus prompt : (badurl) http://ecodemystificateur.blog.free.fr/index.php?post/2009/08/19/D%C3%A9poss%C3%A9der-les-banques-du-pouvoir-de-faire-la-monnaie (badurl)

J’ai déjà eu l’occasion de parler des monnaies libres ici et . Je vous propose un texte du journal Le Monde très bien fait sur le sujet.

Et n'oubliez pas :

"la monnaie n'est pas fabriquée par une autorité centrale qui l'adosse à des réserves d'or ou d'argent ; elle est créée par les banques privées à partir des promesses de remboursement des emprunteurs"

Quel ()mystificateur ce RST.

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Un autre exemple de monnaie privée : http://www.latimes.com/news/nationworld/na…89.story?page=1

A few dozen local businesses banded together this spring to distribute the Plenty -- a local currency intended to replace the dollar. Now 15,000 Plenties are in circulation here, used everywhere from the organic food co-op to the feed store to, starting this month, the Piggly Wiggly supermarket.

Last popularized during the Great Depression, scrip, or locally created stand-ins for U.S. currency, is making a comeback. Pittsboro, population 2,500, is one of a handful of communities that launched its own money in recent months. It reports an avalanche of calls from other communities that have lost faith in the global financial system.

"The Plenty is not going to get siphoned off to Wall Street, or Washington, or make a stop in Bentonville on its way to China," said B.J. Lawson, a software entrepreneur who is president of the board of the Plenty cooperative. "It gives us self-reliance."

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Et cet abruti est venu commenter sur mon blog (ici : http://h16.free.fr/index.php?2009/08/16/63…h-de-trop#c6584 ) , a commencé à s'embourber dans sa propre vision de l'inflation et m'a collé des propos que je n'avais pas tenu, et… s'est fait désanusser par quelques commentaires de deux joyeux drilles qui passent chez moi.

Et voilà que je fais (sans le vouloir) un billet qui, précisément, répond à ce crétin de RST en montrant que l'article du Monde, s'il offre quelques réflexions, n'en contient pas moins quelques balourderies bien grasses : (badurl) http://www.wikio.fr/vote?url=http://h16.free.fr/index.php?2009/08/20/634-patatras-quand-le-monde-chute-sur-la-monnaie-privee (badurl)

à commencer par, justement, cette idée idiote que les banques produisent de la monnaie ex nihilo, comme ça pif pouf, sans contrôle.

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Je n'ai pas lu les économistes autrichiens. Pourriez-vous m'aider un peu? Question : la monnaie est convertible en or, on découvre une nouvelle application industrielle pour l'or et son prix s'en trouve soudainement multiplié par 100. Qu'advient-il?

Par votre question, vous posez la question du choix du valorimètre d'une monnaie. Une monnaie privée est toujours un contrat commercial entre d'une part l'émetteur, c'est à dire le banquier, et d'autre part l'utilisateur de la monnaie. Chaque billet de banque, chaque "unité monétaire", est ainsi un contrat commercial par lequel le banquier s'engage envers l'utilisateur.

Le contrat de monnaie peut prévoir que le banquier remettra immédiatement ou sous un certain délai la quantité d'or prévue. Lorsque ce délai est nul, il est possible de qualifier ce contrat de monnaie de "substitut", voire de "certificat" d'un dépôt de l'or. Mises n'étudie que le cas particulier de la monnaie "substitut". Un banquier peut imaginer d'autres types de contrats de monnaie.

Le valorimètre d'une monnaie est le procédé intellectuel qui permet de fixer la valeur de la monnaie. Pour une monnaie "substitut" de l'or, le valorimètre précise des détails techniques tel la quantité et la qualité de l'or, lié à la teneur de l'alliage de l'or. Un valorimètre de monnaie est exprimé dans le contrat de monnaie. Le banquier ne peut donc pas le modifier.

Un contrat de monnaie peut stipuler un délai de 10 jours pour livrer l'or ou une quantité minimale de 1 kilo d'or pour accepter l'échange. Dans ce cas, un banquier possédant des actifs immobiliers dont la valeur est 1000 fois la masse monétaire émise, revendra un actif pour obtenir de l'or. Un tel banquier n'a évidement pas besoin de posséder de l'or dans ses coffres. En effet il peut l'acheter immédiatement lorsque des utilisateurs le demandent.

C'est ainsi qu'il coexistera des banques ayant autant d'or que la masse monétaire émise et des banques ayant des "réserves fractionnaires". Les actifs immobiliers serviront un revenu au banquier à réserves fractionnaires. L'or stocké représente le coût d'une immobilisation stérile. C'est ainsi que la banque à réserves fractionnaires sera plus rentable que la banque qui choisit d'émettre des billets couvert entièrement par de l'or.

Vous évoquez un évènement par lequel le "prix" du sousjacent, ici l'or, serait soudain multiplié par 100. Une nouvelle utilisation industrielle peut faire flamber le prix de l'or. Une "ruée bancaire" sur l'or est un autre événement qui provoquerait une flambée des prix de l'or. Je met des guillemets pour le prix. En effet lorsque l'or est le prix, son "prix" ne varie pas nominalement, puisqu'il est exprimé en or. Cette flambée des prix de l'or est alors observée en utilisant un autre valorimètre.

Un banquier peut préférer choisir un panier de plusieurs matières premières comme valorimètre de la monnaie qu'il émet. Une matière première, ou plutôt une "commodity", est alors un sous-jacent du valorimètre de la monnaie.

Par exemple, 20% d'or et 80% d'argent. Ou par exemple 5% or, 20% argent, 5% café, 5% blé, 5% pétrole, etc… Ou encore un indice CRB(Commodity Research Bureau). Le contrat de monnaie précise alors la question des coûts de livraison et de transport des divers "sous-jacent" de la monnaie. Le contrat de monnaie précise la procédure par laquelle l'utilisateur prendra possession des commodities obtenues en échange de la monnaie.

Le banquier se couvre l'émission de la masse monétaire par la possession d'un sousjacent ayant une certaine valeur, quelle que soit la nature de ce sous-jacent. Il s'en déduit que le coût d'immobilisation est strictement le même quel que soit le choix du ou des sous-jacents d'une monnaie.

On aurait donc pu imaginer en conclure que le choix du sous-jacent d'une monnaie serait indifférent. L'or fut et reste une référence monétaire importante. Le choix de l'or semble alors un bon choix marketing pour un banquier. Pourtant le choix du sousjacent d'une monnaie n'est pas indifférent. Il est essentiel.

Votre objection souligne que l'existence d'un risque de flambée du prix du sous-jacent. L'activité économique risque alors des désordres majeurs. La flambée du prix d'un sous-jacent ne peut pas être écartée sur le long terme. Soit invention industrielle, soit ruée bancaire.

La demande globale de chaque sous-jacent se décompose entre une demande monétaire et une demande non monétaire. Une invention industrielle augmentera la demande non monétaire. Une ruée bancaire augmentera la demande monétaire. Si l'augmentation globale de la demande reste sous un certain seuil, il n'y aura pas de flambée du prix de ce sous-jacent.

Mais nul ne peut connaître ni anticiper le niveau d'un tel "seuil de la demande" au delà duquel les prix flambent. En effet, ce seuil dépend des capacités de productions, des coûts de productions et des délais de production. Néanmoins le marché des produits dérivés "future" de ce sous-jacent contribue à stabiliser le marché.

En cas de flambée du prix d'un sous-jacent de la monnaie, le coût s'accroît soudainement. Une banque ayant des réserves fractionnaires devra acheter alors le sous-jacent au prix fort. Et elle subira de lourdes pertes d'exploitation. Mais une banque possédant 100% de stocks de sous-jacent de monnaie ne subira pas de perte d'exploitation.

En cas de flambée du prix d'un sous-jacent, les emprunteurs subiront un coût inattendu. Une partie des emprunteurs seront insolvables. Les banques subiront alors, une augmentation importante des créances douteuses. Une flambée du prix du sous-jacent nuirait ainsi aux banques, qu'elle aient choisit ou non, les réserves fractionnaires.

Votre objection sur le risque de flambée des prix du sous-jacent inciteront un banquier à préférer un panier de plusieurs commodities pour sa monnaie. Le banquier limite aussi son émission monétaire en dessous d'un certain "seuil". Le savoir-faire du banquier est donc évaluer le niveau de ce seuil au delà duquel un risque de flambée d'un prix pourrait survenir.

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Comme je l'ai déjà dit autre part, la monnaie n'est qu'un moyen d'échange de biens et services dont le but est d'éviter le troc. La valeur de la monnaie est donc couverte par l'ensemble des biens existants. L'or n'est qu'une partie de ces biens.

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Comme je l'ai déjà dit autre part, la monnaie n'est qu'un moyen d'échange de biens et services dont le but est d'éviter le troc. La valeur de la monnaie est donc couverte par l'ensemble des biens existants. L'or n'est qu'une partie de ces biens.

Quand on utilise un papier convertible en or c'est en fait l'or qui sert de monnaie.

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Comme je l'ai déjà dit autre part, la monnaie n'est qu'un moyen d'échange de biens et services dont le but est d'éviter le troc.

c'est un moyen d'échange mais il faut ajouter une définition de la nature de la monnaie: la monnaie est un "objet économique" qui a de la valeur aux yeux de ceux qui l'utilisent. Et cet objet a trois caractéristiques : moyen d'échange pratique, objet qui conserve sa valeur dans le temps, et ayant une valeur reconnue qui puisse s'ajouter et se diviser facilement. La monnaie, "objet économique" s'achète et se vend comme toute autre marchandise.

La valeur de la monnaie est donc couverte par l'ensemble des biens existants. L'or n'est qu'une partie de ces biens.

Non. C'est une erreur fréquente de croire qu'il existerait un lien entre la quantité de monnaie et la quantité des biens existants. Ces deux grandeurs sont indépendantes.

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c'est un moyen d'échange mais il faut ajouter une définition de la nature de la monnaie: la monnaie est un "objet économique" qui a de la valeur aux yeux de ceux qui l'utilisent. Et cet objet a trois caractéristiques : moyen d'échange pratique, objet qui conserve sa valeur dans le temps, et ayant une valeur reconnue qui puisse s'ajouter et se diviser facilement. La monnaie, "objet économique" s'achète et se vend comme toute autre marchandise.

Mais ce n'est pas une marchandise.

Non. C'est une erreur fréquente de croire qu'il existerait un lien entre la quantité de monnaie et la quantité des biens existants. Ces deux grandeurs sont indépendantes.

Comme avoir beaucoup d'argent en banque et vivre dans une tente ?

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Non. C'est une erreur fréquente de croire qu'il existerait un lien entre la quantité de monnaie et la quantité des biens existants. Ces deux grandeurs sont indépendantes.

Quand on était encore à l'étalon or, la quantité de monnaie croissait moins vite que la quantité de biens existants et les prix baissait.

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De base, la monnaie, ce n'est rien d'autre qu'une marchandise particulièrement liquide.

Non. Je suis d'accord avec gdm : c'est un objet économique. Une monnaie seule ne vaut rien.

:doigt:

J'essaye de comprendre :icon_up:

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Quand on était encore à l'étalon or, la quantité de monnaie croissait moins vite que la quantité de biens existants et les prix baissait.

Il faut encore distinguer étalon or pur, étalon or classique, étalon change or, système de Bretton Woods etc.

Ton affirmation n'est pas vraie pour tous ces types d'étalon or.

Non. Je suis d'accord avec gdm : c'est un objet économique. Une monnaie seule ne vaut rien.

Une marchandise est un objet économique. Qu'est-ce que ça veut dire une "monnaie seule"?

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Une marchandise est un objet économique. Qu'est-ce que ça veut dire une "monnaie seule"?

Je suppose qu'il voulait dire "une monnaie sans système économique qui accepte de l'échanger". En gros on ne peut pas manger des billets quoi.

Le problème c'est que ce n'est pas vrai généralement. L'or a bien une valeur en soi, et avant lui les boisseaux de céréales ou les coquillages en avaient une aussi.

Toutes les marchandises ont une valeur d'usage et une liquidité. On a choisit pour la monnaie des marchandises à forte liquidité.

La monnaie fiat n'a plus que cette liquidité, et aucune valeur d'usage. Il n'empêche qu'économiquement elle se comporte bien comme une marchandise, mais une marchandise à valeur d'usage nulle.

Après c'est vraiment une question de mots, mais je préfère ne pas distinguer la monnaie des marchandises car toute marchandise est susceptible de servir de monnaie, même lors d'un échange.

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Non. Je suis d'accord avec gdm : c'est un objet économique. Une monnaie seule ne vaut rien.

Comme du pétrole, sans moteur ou lampe. La monnaie n'existe, et n'est une marchandise, que parce qu'elle peut être échangée contre d'autres marchandises - c'est même le bien qu'il est le plus commode d'échanger dans ce but, et c'est pour ça qu'elle a le rôle bien particulier qu'on lui connait.

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Comme du pétrole, sans moteur ou lampe. La monnaie n'existe, et n'est une marchandise, que parce qu'elle peut être échangée contre d'autres marchandises - c'est même le bien qu'il est le plus commode d'échanger dans ce but, et c'est pour ça qu'elle a le rôle bien particulier qu'on lui connait.

Et ce rôle particulier est de ne servir qu'à ça. A moins que tu ais dans l'idée de couler tes pièces de monnaie.

Une monnaie peut ne quasiment plus rien valoir alors qu'un moteur sera toujours un moteur.

Après c'est vraiment une question de mots, mais je préfère ne pas distinguer la monnaie des marchandises car toute marchandise est susceptible de servir de monnaie, même lors d'un échange.

C'est sans doute une question de mots, mais quand on voit qu'on se met à échanger tout et n'importe quoi et y compris ce qui n'existe pas, ça ne peut vraiment pas faire de mal d'en revenir aux bases.

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Après c'est vraiment une question de mots, mais je préfère ne pas distinguer la monnaie des marchandises car toute marchandise est susceptible de servir de monnaie, même lors d'un échange.

Je suis d'accord. Les trois caractéristiques classiques de la monnaie sont: permanence de la valeur, pratique à transférer d'un individu à l'autre, et enfin c'est un étalon de mesure de la valeur des autres objets.

Une marchandise sera une bonne monnaie si elle s'approche de ces trois critères. Toute autre marchandise peut aussi être une monnaie. Mais elle sera alors une monnaie de mauvaise qualité vis à vis d'un des trois critères de la monnaie.

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Quand on était encore à l'étalon or, la quantité de monnaie croissait moins vite que la quantité de biens existants et les prix baissait.

Je disais "C'est une erreur fréquente de croire qu'il existerait un lien entre la quantité de monnaie et la quantité des biens existants. Ces deux grandeurs sont indépendantes."

Lorsque deux choses ont une cause commune, il existe toujours une corrélation entre ces deux choses. Cela ne signifie pas qu'il existerait un lien logique entre ces deux choses.

La corrélation ne signifie pas une causalité. L'exemple du briquet et des fumeurs. Ainsi un possesseur de briquet aura plus souvent le cancer du fumeur. Il existe une corrélation entre la possession d'un briquet et le fait d'être fumeur. Mais ce n'est pas le briquet qui serait la cause du cancer.

Plus il existe de biens, plus nombreux sont les biens à vendre, et plus il peut exister un plus grand nombre de transactions. Cela ne signifie pas que la cause de la masse monétaire serait la quantité de biens existant.

La quantité de monnaie résulte du besoin d'échanger. Toute création monétaire provient d'un prêt bancaire. Tout prêt bancaire signifie une prévision d'achat, d'échange. Posséder de la monnaie est inutile à celui qui ne prévoit pas d'acheter.

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La quantité de monnaie résulte du besoin d'échanger. Toute création monétaire provient d'un prêt bancaire. Tout prêt bancaire signifie une prévision d'achat, d'échange. Posséder de la monnaie est inutile à celui qui ne prévoit pas d'acheter.

Je dirais plutôt que tout prêt bancaire est une anticipation d'une valeur future de biens ou services produits. Un salarié qui emprunte pour l'achat d'une maison par exemple, remboursera ce prêt avec le fruit de sa production, convertie en monnaie par son employeur (salaire). Avec cette monnaie, il remboursera son emprunt. Si le fruit de sa production n'est pas au rendez-vous, il ne pourra plus rembourser son emprunt. L'argent crée par le biais du prêt accordé n'aura plus aucune valeur.

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Je dirais plutôt que tout prêt bancaire est une anticipation d'une valeur future de biens ou services produits.

Le banquier prête s'il a une raison de penser que l'emprunteur remboursera. Cette raison peut être une garantie hypothécaire. Ou cette raison peut être le fait que l'emprunteur produira suffisamment de richesses afin de rembourser son emprunt.

Je précise ce que vous dites: Pour le banquier et pour l'emprunteur, cette démarche commerciale est, en effet, une anticipation, une prévision de richesses, de valeurs, qui seront produites dans le futur.

Un salarié qui emprunte pour l'achat d'une maison par exemple, remboursera ce prêt avec le fruit de sa production, convertie en monnaie par son employeur (salaire). Avec cette monnaie, il remboursera son emprunt.

Oui.

Si le fruit de sa production n'est pas au rendez-vous, il ne pourra plus rembourser son emprunt. L'argent crée par le biais du prêt accordé n'aura plus aucune valeur.

Non. Chaque unité monétaire créée est un engagement du banquier. Même si l'emprunteur ne rembourse pas, l'argent est un circulation conserve toute sa valeur. La reconnaissance de dette signée par l'emprunteur est une créance qui avait de la valeur.

Si l'emprunteur ne rembourse pas, cette valeur est détruite. Une créance non recouvrable entraîne ainsi une perte sèche pour le banquier. C'est la valeur de la créance sur l'emprunteur qui perd sa valeur. Ce n'est pas la monnaie émise qui perd sa valeur.

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La monnaie fiat n'a plus que cette liquidité, et aucune valeur d'usage. Il n'empêche qu'économiquement elle se comporte bien comme une marchandise, mais une marchandise à valeur d'usage nulle.

Ca peut toujours servir pour rembourrer l'oreiller !

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