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Vers une interdiction totale de la burqa en France ?


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Cela a commencé dans les écoles, voilà maintenant qu'ils "réfléchissent" au problème du niqab et de la burqa sur la voie publique. Et tout ça au nom des libertés individuelles !

Je redoute le jour où tous les hommes devront s'habiller en costume à col Mao !

(badurl) http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/06/17/des-deputes-reclament-une-commission-d-enquete-sur-le-port-de-la-burka_1207794_823448.html (badurl)

Si quelqu'un pouvait mettre la balise badurl, j'ai un écran tactile au boulot.

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En même temps pour vouloir porter la burqa, faut être totalement à la masse.

Peut-être mais cela ne justifie pas l'interdiction de la porter dans la rue. Dans un lieu privé, répondant à un réglement précis oui, mais ça c'est encore du cache-poussière sous le tapis pour faire bien sur la photo de famille républicaine laïcarde.

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Peut-être mais cela ne justifie pas l'interdiction de la porter dans la rue. Dans un lieu privé, répondant à un réglement précis oui, mais ça c'est encore du cache-poussière sous le tapis pour faire bien sur la photo de famille républicaine laïcarde.

Je ne suis pas sûr que la raison soit exclusivement la conformité avec les commandements de l'Eglise laïcarde. Une telle interdiction rentre aussi dans l'inflation de mesures prophylactiques et dans l'idéologie de la transparence. Le voile intégral s'oppose en effet à l'impératif de transparence, qui est un des fléaux de la démocratie actuelle, selon laquelle il faudrait dévoiler les intentions de chacun dans l'espace public. Le gouvernement pourra ainsi toujours arguer du caractère injustement secret de cette tenue. Hystérie sécuritaire. En bref, je crois que c'est à rapprocher du projet de loi visant à interdire tout port d'un masque ou d'un vêtement quelconque qui cache le visage, comme la cagoule… ou les masques à gaz.

Estrosi et ses cagoules

La proposition de loi que vient de déposer Christian Estrosi dont l’objectif est, paraît-il, de lutter «contre les bandes violentes» comporte un article 3 dont la teneur a déjà fait beaucoup parler. Il s’agit de «compléter le Code pénal pour instaurer une circonstance aggravante nouvelle lorsque certaines violences sont commises par des personnes dissimulant volontairement leur visage, par exemple à l’aide de cagoules, afin d’éviter d’être identifiées et poursuivies par la justice».

Ce texte va venir en séance publique à la fin du mois de juin et le groupe socialiste sous la responsabilité de Delphine Batho conduit actuellement toute une série d’audition afin de répondre à trois questions simples : qui veut atteindre l’auteur de la proposition ? Cette loi était-elle nécessaire ? Le moyen proposé est-il conforme au droit, aux lois, aux usages, aux mœurs, à l’idée que l’on se fait d’une société civilisée ? Et n’en déplaise à Frédéric Lefèbvre, ce n’est qu’à l’issue de ce travail patient et minutieux que nous déciderons de notre vote.

Dans l’attente, mon propos du jour ne porte que sur cette histoire de cagoule. J’ignore si le maire de Nice a puisé son inspiration dans l’histoire mais on retrouve en 1723 une loi votée par le Parlement de Grande Bretagne intitulée Black Act. Elle visait à punir de la peine de mort, le «crime» de braconnages sur les terres du roi George Ier pratiqué par un groupe dont les membres se noircissaient le visage avant de chasser. Au fil du temps, le Black Act fut utilisé pour réprimer les classes populaires qui avaient pris l’habitude de porter des déguisements lors des manifestations souvent par peur de représailles. Il fut cependant aboli en 1827. Édifiant non?

Demain donc, porter dans un regroupement, une cagoule sera «une circonstance aggravante». Et encore nous avons échappé au pire car notre député des Alpes maritimes envisageait au départ d’en faire une infraction à part entière ! Il en explique d’ailleurs avec clarté l’ambition dans une question qu’il posait à la ministre de l’Intérieur le 29 avril dernier: «Quand on est un honnête citoyen, on n’a pas besoin de masquer son visage». J’imagine que son lieu de résidence lui interdit d’imaginer qu’il est des villes et des régions dans lesquelles le froid par exemple justifie parfois que l’on ressente le besoin de se couvrir d’une écharpe ou d’un bonnet… Et même quand on participe à une manifestation, il est possible que l’on ait envie de dissimuler son visage sans pour autant avoir de mauvaises intentions. C’est par exemple le cas de ceux qui n’ont tout simplement pas envie de se retrouver en photo dans les journaux et être reconnus de leurs proches. Mais passons là encore pour disputer Christian Estrosi sur le fond.

Je ne m’attarde pas mais je pourrais sur les difficultés juridiques de définition : est-ce qu’une personne qui porte de larges lunettes de soleil est concernée par l’expression qui figure dans la proposition de loi -«dissimule volontairement en tout ou partie son visage afin de ne pas être identifiée», et le fait d’avoir les cheveux longs dont la frange est très basse ?

Je pourrais aussi gloser sur l’intention. Si le port d’arme peut laisser assez logiquement supposer une intention mauvaise, il en va nécessairement différemment du port d’un accessoire vestimentaire qui à lui seul ne révèle aucune dangerosité particulière.

Et j’en viens à l’essentiel : quelle est l’utilité d’une telle «circonstance aggravante» alors que le comportement délictueux visé est déjà réprimé sévèrement par des peines allant de 3 à 10 années d’emprisonnement ? En effet, le code pénal comporte un article (431-3) qui vise le «rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l'ordre public».

Peut-on sérieusement imaginer qu’une loi peut affirmer que le fait de dissimuler son visage lors d’une extorsion par exemple, présente le même caractère de dangerosité (au point de justifier une aggravation de la peine encourue de 7 à 10 ans d’emprisonnement) que le fait que cette extorsion soit commise avec violence, ou sur une personne vulnérable, ou à raison de l’appartenance de la victime à une ethnie, une race, une religion ou à raison de son orientation sexuelle ?

Je n’ai donc aucun mal à conclure que ce point de la proposition de loi de Christian Estrosi est aussi inutile qu’inapplicable.

http://assemblee.blogs.liberation.fr/urvoa…e-destrosi.html

H16 n'a qu'à bien se tenir!

:icon_up:

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Peut-être mais cela ne justifie pas l'interdiction de la porter dans la rue. Dans un lieu privé, répondant à un réglement précis oui, mais ça c'est encore du cache-poussière sous le tapis pour faire bien sur la photo de famille républicaine laïcarde.

On pourrait répondre que dans un lieu public comme la rue, le règlement est défini par l'autorité publique, digne représentante des citoyens et de la volonté générale.

L'interdiction serait en ce sens légitime.

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Pour "lutter contre les atteintes aux libertés individuelles", on va instaurer l'uniforme obligatoire. La liberté de s'habiller, comme celle de s'exprimer, défend avant tout les vêtements et les propos qui choquent les autres. La liberté d'expression limitée aux idées consensuelles n'a rien à voir avec une liberté.

nb : et en plus, la burqa a l'énorme avantage qu'elle permet de se déplacer de façon totalement anonyme. Il n'est pas rare que des hommes la portent pour préserver leur identité, ce que je ferais si le besoin s'en faisait sentir.

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On pourrait répondre que dans un lieu public comme la rue, le règlement est défini par l'autorité publique, digne représentante des citoyens et de la volonté générale.

L'interdiction serait en ce sens légitime.

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nb : et en plus, la burqa a l'énorme avantage qu'elle permet de se déplacer de façon totalement anonyme. Il n'est pas rare que des hommes la portent pour préserver leur identité, ce que je ferais si le besoin s'en faisait sentir.

Une femme égyptienne faisait venir son amant tous les jours chez elle caché sous une burqa :doigt:

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nb : et en plus, la burqa a l'énorme avantage qu'elle permet de se déplacer de façon totalement anonyme. Il n'est pas rare que des hommes la portent pour préserver leur identité, ce que je ferais si le besoin s'en faisait sentir.

Cet avantage est l'élément crucial de la méfiance qu'elle suscite aux yeux des gardiens de la transparence. Cela rejoint mon propos plus haut : ce n'est pas tant le caractère religieux de ce vêtement qui gêne les hommes de l'Etat, que l'anonymat qu'il permet dans l'espace public, avec la liberté de mouvement que cela implique. Pour parler la langue du Leviathan, c'est son caractère secret qui le rend illicite.

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Un monde où tout le monde serait en burqa serait aussi un monde avec des ventes massives de déodorant. Narta doit être pour la burqa.

Ceci posé, c'est évident qu'une fois tout le monde anonymisé de la sorte, certains étatistes auraient les mains moites. D'un autre côté, adieu les petits rabais sur les fruits et légumes quand on a ses habitudes.

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J'aime bien l'explication de Freejazz sur la dictature de la transparence, ça ne m'était pas venu à l'esprit.

On pourrait répondre que dans un lieu public comme la rue, le règlement est défini par l'autorité publique, digne représentante des citoyens et de la volonté générale.

L'interdiction serait en ce sens légitime.

Sans relancer un énième débat sur la privatisation des rues, je ne vois pas quels arguments crédibles peuvent être avancés pour dire que porter une burqa serait illégal, défierait "l'autorité publique" (beurk, ça laisse un sale goût rien qu'en le disant) ou encore dérangerait "l'ordre public" (il m'en restait un bout dans la gorge).

D'ailleurs c'est quoi "l'autorité pub…" (au-dessus de mes forces) ? Est-ce lié au bon sens populaire universel qui permet à des hordes de supporters avinés de brailler, klaxonner, vomir voire casser dans les rues les soirs de victoire de leur équipe de starlettes surpayées mais qui interdit à une jeune femme de circuler paisiblement dans les mêmes rues, vêtue comme elle le souhaite ?

Tout ça ne tient pas debout, soit les députés cumulards qui poussent ces lois assument pleinement leur élans liberticides et dévoilent leur paranoïa sécuritaire, soit ils se taisent et vont cuver leur digestif dans un roupillon piqué en séance d'assemblée.

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Ah mais il y a l'ami GERIN en première ligne :

"La vision de ces femmes emprisonnées nous est déjà intolérable lorsqu'elle nous vient d'Iran, d'Afghanistan, d'Arabie saoudite… Elle est totalement inacceptable sur le sol de la République française", a ajouté le député et maire de Vénissieux (Rhône).

Si ce n'est pas un grand numéro de faux-jeton, je ne m'y connais plus.

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En même temps pour vouloir porter la burqa, faut être totalement à la masse.

Dans certaines régions du monde ça a surement l'avantage de protéger du sable et des poussières. En France non. Ceci n'empêche pas que cette interdiction serait ridicule. Un jour les vitres fumés des voitures seront également interdites.

Une femme égyptienne faisait venir son amant tous les jours chez elle caché sous une burqa :icon_up:

Il y en a aussi qui font rentrer dans leur pays des putes sous des burka.

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Demain donc, porter dans un regroupement, une cagoule sera «une circonstance aggravante». Et encore nous avons échappé au pire car notre député des Alpes maritimes envisageait au départ d’en faire une infraction à part entière ! Il en explique d’ailleurs avec clarté l’ambition dans une question qu’il posait à la ministre de l’Intérieur le 29 avril dernier: «Quand on est un honnête citoyen, on n’a pas besoin de masquer son visage».

[dailymotion]x1a21k[/dailymotion]

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J'aime bien l'explication de Freejazz sur la dictature de la transparence, ça ne m'était pas venu à l'esprit.

Sans relancer un énième débat sur la privatisation des rues, je ne vois pas quels arguments crédibles peuvent être avancés pour dire que porter une burqa serait illégal, défierait "l'autorité publique" (beurk, ça laisse un sale goût rien qu'en le disant) ou encore dérangerait "l'ordre public" (il m'en restait un bout dans la gorge).

Tout de même il faut dans les rapports contractuels une capacité d'identification, dans un mariage par exemple, la signature ne suffit pas toujours.

Mais ce n'est pas une raison pour l'interdire. Cela peut juste invalider le dit contrat

Si une femme refuse des soins nécessaire et/ou d'enlever sa tenue pour la soigner ont peut aussi raisonnablement considérer qu'une violence est exercé sur elle pour le respect de règles qu'elle ne partage pas. La tyranie familiale existe aussi, tout le problème est de savoir ce qui relève du souhait et de la peur.

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notre député des Alpes maritimes envisageait au départ d’en faire une infraction à part entière ! Il en explique d’ailleurs avec clarté l’ambition dans une question qu’il posait à la ministre de l’Intérieur le 29 avril dernier: «Quand on est un honnête citoyen, on n’a pas besoin de masquer son visage»

Ni ses nichons et ses fesses. :icon_up:

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Ca me rappelle un peu la logique d'Hadopi : les honnêtes citoyens ne s'inquiètent pas qu'un inconnu certifié par une instance Bidule ait accès à leurs conversations et dossiers par le Net. Ouvrir le courrier d'un particulier, le mettre sur écoute et fouiller chez lui se retrouve dans les mains de grouillots quelconques. Seuls des suspects peuvent s'opposer à cette mesure.

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Invité Arn0

La loi Hadopi ne prévoit pas l'accès à la correspondance privé sur internet ni aux dossiers présents sur l'ordinateur mais le relevé automatique des adresses IP sur les réseaux P2P. J'imagine qu'il y a une confusion avec la Lopsi.

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La loi Hadopi ne prévoit pas l'accès à la correspondance privé sur internet ni aux dossiers présents sur l'ordinateur mais le relevé automatiques des adresses IP sur les réseaux P2P.

Mais q'est donc un message sur un réseau P2P si ce n'est de la correspondance privée ?

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Invité Arn0
Mais q'est donc un message sur un réseau P2P si ce n'est de la correspondance privée ?

De quels messages parles-tu ?

Les fichiers mis à disposition sur un réseau P2P peuvent effectivement être public (accessible à tous, que ce soit par l'interface d'un logiciel ou si un tracker est disponible sur une liste présente sur un site web ouvert à tous) ou privé mais ce dernier cas n'est pas concerné par le fichage automatique.

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Tu aurais déjà pu demander ce que sont ces mystérieux "droits des femmes" qui légitimeraient la répression de la liberté de culte ?

Foutre son doigt dans ce genre d'engrenage, c'est des maux de tête assurés. J'ai eu la même conversation avec deux amis qui me parlaient des "valeurs françaises", bizarrement, ils ont pas réussi à me définir ce qu'étaient que ces fameuses "valeurs de la République française".

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J'imagine qu'il y a une confusion avec la Lopsi.

C'est fort possible.

***

Je trouve succulente la répétition des mêmes schémas & discours que lors de la loi-laïcité. L'avis des premières concernées n'existe même pas. :icon_up:

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