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Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)


Brock

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il y a 47 minutes, NoName a dit :

c'est marrant parce qu'au delà de l'aversion que me produit Dune, j'ai également trouvé que le démarrage d'Hyperion était son point le plus faible, alors que j'ai adoré le bouquin. Après il faut aussi être clair, le démarrage d'un bouquin c'est vraiment le plus difficile.

 

Je ne suis pas tout à fait d'accord. En tant qu'écrivain amateur, je pense que c'est finir un livre le plus dur. Cela nécessite une ténacité absolument hors du commun. Bien pire que l'écriture d'une thèse à mon avis. Par contre, si on se limite aux livres effectivement achevés, ce sont évidemment les premières pages qui seront les plus cruciales, d'abord pour l'éditeur potentiel, et ensuite pour le lecteur. Mais souvent ce sont celles qui sont les plus faciles à écrire ! Certes, je me positionne plus du côté de l'auteur et toi du lecteur. Par curiosité, quels sont les ouvrages dont les premières pages t'ont le plus séduit en science-fiction ? Et cet intérêt s'est-il confirmé par la suite ?

 

Historiquement, il faut se rappeler que nos parents ou grand-parents (voire arrière-grand-parents, car j'ai cru comprendre qu'il y a des jeunes qui fréquentent ce forum) n'avaient pas accès à pléthore de livres, en particulier en littérature de genre. Question d'offre (on n'en éditait pas des quantités industrielles comme aujourd'hui) mais aussi de solvabilité de la demande (le livre était cher compte tenu du pouvoir d'achat, on ne pouvait pas pirater des epub, et les bibliothèques publiques regorgeaient des classiques, de littérature blanche et d'ouvrages pour la jeunesse dans le style de Fantômette ou le Club des cinq, mais investissaient plus timidement dans la science-fiction et encore moins dans la fantasy qui avait le tort d'être un genre presque exclusivement anglo-saxon à l'origine). Dans ma famille, les tomes de Dune, Fondation ou le Seigneur des Anneaux ont été usés jusqu'à la corde pour être passés encore et encore entre les mains de plusieurs générations de fratries. On les lisait et relisait, parce qu'il n'y avait rien d'autre dans le genre, et si le début n'était pas des plus enthousiasmant, on n'allait pas s'interrompre pour entamer un autre ouvrage plus prometteur. L'alternative, c'était de faire ses devoirs ou d'aller donner un coup de main au jardin pour déterrer les radis ou les patates (pour la génération de mes parents) ou pour tondre la pelouse (ça c'est ma génération, on s'est embourgeoisé).

  • Haha 1
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Il y a 1 heure, Boz a dit :

On reconnaît une âme pure au fait d'apprécier le début de LOTR.

Ce que j'ai trouvé dure dans LOTR c'est pas le début mais ce qui vient juste après (Gandalf qui se barre pendant 17 ans, tout ce moment de flottement entre la fiesta de Bilbon et le vrai début de l'aventure) 

  • Yea 2
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Il y a 1 heure, Cortalus a dit :

 

Je ne suis pas tout à fait d'accord. En tant qu'écrivain amateur, je pense que c'est finir un livre le plus dur. Cela nécessite une ténacité absolument hors du commun. Bien pire que l'écriture d'une thèse à mon avis. Par contre, si on se limite aux livres effectivement achevés, ce sont évidemment les premières pages qui seront les plus cruciales, d'abord pour l'éditeur potentiel, et ensuite pour le lecteur. Mais souvent ce sont celles qui sont les plus faciles à écrire ! Certes, je me positionne plus du côté de l'auteur et toi du lecteur. Par curiosité, quels sont les ouvrages dont les premières pages t'ont le plus séduit en science-fiction ? Et cet intérêt s'est-il confirmé par la suite ?

 

 On compare des choux et des carottes. L'écrivain qui fait son début sait déjà plus ou moins ce qui vient après. Pas le lecteur. Amha c'est pas du tout la même impression. 

 

C'est d'ailleurs pour que je commence souvent des livres et que je m'arrête, avant de les recommencer bien plus tard lorsque je sens l'appel arriver. Ça a été le cas pour l'essentiel de mes livres préférés. 

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il y a 1 minute, NoName a dit :

L'écrivain qui fait son début sait déjà plus ou moins ce qui vient après.

 

Tu serais surpris ! Certains auteurs fonctionnent ainsi, pas tous. Il y en a qui partent d'une idée et inventent au fur et à mesure. Et même les écrivains au tempérament le plus architecte et planificateur ne sont pas autant en contrôle qu'ils le souhaiteraient. Une intrigue et des personnages développent une vie propre quand l'écrivain a le souci de la cohérence interne chevillé au corps. Typiquement, on part d'une ébauche, d'une trame, puis on se saisit du stylo ou du pc pour commencer à enquiller les phrases, les paragraphes, les chapitres. Forcément, on ajoute du corps, de l'épaisseur, ce sont des détails, des couleurs, des textures issues de  inspirations du moment qui s'additionnent et se stratifient. Et dix chapitres plus tard on se rend compte que tel personnage ou un telle intrigue s'est éloignée du plan initial. La manière dont j'ai écris mon protagoniste n'est pas tout à fait celle dont je l'imaginais au début. De nouvelles idées sont apparues en cours d'écriture et progressivement elles génèrent des tensions avec l'intrigue initialement prévue. Que faire ? Reprendre l'écriture des premiers chapitres pour corriger la trajectoire ? Ou ajuster la trajectoire pour intégrer ces éléments imprévus ? D'expérience, on ne finit jamais un livre si on corrige constamment son début...

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5 hours ago, Cortalus said:

Par curiosité, quels sont les ouvrages dont les premières pages t'ont le plus séduit en science-fiction ? Et cet intérêt s'est-il confirmé par la suite ?

The Demolished Man et The Stars My Destination d'Alfred Bester ont les premières pages les plus prenantes dans ce que j'ai lu récemment. Par la suite ça part en couille dans le bon sens du terme. Disons que les premières pages sont prenantes comme du Jack Vance et que les dernières pages sont prenantes comme du Philip K. Dick, avec un passage par du Heinlein quelque part au milieu. Et que quand on est en train de lire on ne se rend pas compte de la transition.

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Je viens de finir Squid Game

La première moitié du premier épisode pue un peu du cul en mode exposition lente et avec un peu trop de décalage culturel, le dernier épisode est laxatif assure un atterrissage en douceur.

 

Et tout ce qu'il y a un au milieu ? C'est un mélange incroyable et parfaitement réussi de narration cinématographique, de mise en scène, de persos tangibles et des jeux du cirque revus avec la technologie du XXIe siècle. Un violence porn merveilleux et tourbillonnant, aussi cohérent que captivant. N'écoutez pas les bobos hypocrites qui vous parleront de "mise en abyme de la précarité sociale" et autres "dénonciation des zinégalités". Pas plus que les vieux cochons qui vont sur les sites de cul "pour se documenter" ou "pour mieux dénoncer la turpitude". Squid Game, c'est de l'adrénaline et de l'intensité à l'état pur. Un mélange trop crédible de coopération, de compétition impitoyable et de danger omniprésent, servi par une esthétique aussi fascinante qu'irréprochable.

 

A voir ABSOLUMENT. Merci @Lugaxker, pour le conseil.

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Le 31/10/2021 à 00:10, Antoninov a dit :

Perso je viens de finir:

 The Midnight Mass... Très bon. Glauque et un peu de métaphore sur le lavage de cerveau...

Homecoming (saison 1) avec Julia Roberts (et Sissi Spacek!). Très chouette. Belle photographie, atmosphère un peu angoissante, presque dystopique.


Pas pu finir Homecoming. Chiantissime, leeennnt.

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Le 31/10/2021 à 00:10, Antoninov a dit :

The Midnight Mass... Très bon. Glauque et un peu de métaphore sur le lavage de cerveau...

C'est totalement ce qui est en train de se passer dans le monde quand on y pense. Sauf qu'on n'est pas isolés sur une île :(

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J'ai commencé Inside job. Le concept est cool, mais suffisamment pour qu'on puisse regretter qu'ils n'aient pas pu en faire mieux que ça. Le personnage principal est sympa, mais son père est un Rick réchauffé, et dans l'ensemble les blagues sont un peu trop facile, je trouve. 

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Je suis au début de l'épisode 1 de la saison 2 de sex education (oui, j'ai du retard), et c'est tellement agréable de voir une mise en garde contre l'hystérie collective sanitaire, avec des masques et tout en plus. Et qui sort pile poil début 2020 (et donc écrit un an plus tôt, j'imagine). Comme quoi, nous ne sommes pas fous lorsque nous prétendons que notre vision des choses n'est pas différente de ce qui était encore la norme en 2019. Si seulement le public cible de cette série avait pris au sérieux l'avertissement... 

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Pas mal ce premier épisode de Dexter New Blood.

 

J'assume mon biais de préférer la petite ville paumée du nord de New York à Miami. Rien que niveau paysages, ça vaut le coup (y a un petit côté Twin Peaks même si c'est à l'autre bout du pays).

 

Comme d'habitude, c'est lent, pas mal de monologues intérieurs (Debra devient son ami imaginaire pour le coup). La victime de l'épisode (mini-spoilers) est un connard fini. Je ne me souviens plus du code pour savoir si il rentre dans la case gibier, mais on est content de le voir passer à table.

 

Pour la suite, il va falloir attendre de voir la gueule de l'antagoniste pour savoir si la saison va vraiment décoller.

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Il y a 18 heures, Cthulhu a dit :

Pas mal ce premier épisode de Dexter New Blood.

 

J'assume mon biais de préférer la petite ville paumée du nord de New York à Miami. Rien que niveau paysages, ça vaut le coup (y a un petit côté Twin Peaks même si c'est à l'autre bout du pays).

 

Comme d'habitude, c'est lent, pas mal de monologues intérieurs (Debra devient son ami imaginaire pour le coup). La victime de l'épisode (mini-spoilers) est un connard fini. Je ne me souviens plus du code pour savoir si il rentre dans la case gibier, mais on est content de le voir passer à table.

 

Pour la suite, il va falloir attendre de voir la gueule de l'antagoniste pour savoir si la saison va vraiment décoller.

Bien aimé aussi. Bon après je suis pas très objectif sur Dexter, je fais partie des quelques qui aiment bien les saisons de merde, même si objectivement ca tient pas la route sur la durée.

Content de revoir sa bouille, il vieillit bien.

Le code est simple, il buttait des slauds qui sortaient indemne du système policier/judicaire, donc à premiere vue ca colle toujours.

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  • 2 weeks later...

J'ai fini HIMYM et j'ai vraiment bien apprécié de suivre les parcours de ces jeunes adultes, de la post-adolescence à l'âge adulte. Évidemment, des épisodes un peu dispensables sur le nombre et les saisons, mais d'autres plus forts et attendrissants.

Du coup, je me sens un peu orpheline et je cherche un truc vaguement approchant, distrayant et pas prise de tête.

J'ai tenté Community, mais bof.

J'ai avancé dans Sex éducation, assez tordant effectivement cette histoire d'ados obsédés par le sexe qui trouvent un super conseiller puceau.

J'ai commencé Superstore, pas mal mais je suis pas sûre de suivre

 

Je vais essayer Modern Family

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il y a 2 minutes, Bisounours a dit :

J'ai fini HIMYM et j'ai vraiment bien apprécié de suivre les parcours de ces jeunes adultes, de la post-adolescence à l'âge adulte. Évidemment, des épisodes un peu dispensables sur le nombre et les saisons, mais d'autres plus forts et attendrissants.

Du coup, je me sens un peu orpheline et je cherche un truc vaguement approchant, distrayant et pas prise de tête.

J'ai tenté Community, mais bof.

J'ai avancé dans Sex éducation, assez tordant effectivement cette histoire d'ados obsédés par le sexe qui trouvent un super conseiller puceau.

J'ai commencé Superstore, pas mal mais je suis pas sûre de suivre

 

Je vais essayer Modern Family

Parc & Rec si c'est pas déjà fait, vraiment.

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à l’instant, Bisounours a dit :

Ben si, tu penses bien...

j'men souviens qu'on en avait déjà parlé, mais je ne savais plus si t'avais lâché Marleau. Bon tant lieux alors!

 

J'peux te déconseiller The Class déjà. J'étais dans la même situation que toi après HIM, et j'avais regardé ça. Pas longtemps après avoir compris que ça n'allait pas aller bien loin en voyant des acteurs disparaitre entre deux épisodes, ou en observant l'attitude blasée des survivants.

 

Du coup, quelques temps après, j'étais reparti sur Friends. Sinon tu connais Malcolm ? :D 

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il y a 6 minutes, RaHaN a dit :

j'étais reparti sur Friends. Sinon tu connais Malcolm ?

Ouais, je connais les deux pour les avoir regardées par intermittence lorsqu'elles passaient à la télé il y a quelques lurettes (et avec ma fille). Du coup, je suis moyennement motivée.

Je suis un peu dans la merde, là :P

 

Ah tiens, je pense à The IT crowd subitement

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9 hours ago, Adrian said:

Même sans connaître league of legends, vous pouvez regarder la série animée Arcane sur Netflix les yeux grand ouverts, une grande réussite.

 

@Waytosera d'accord !

 

Bravo au studio français Fortiche

il y a les musiques de K/DA?

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Il y a 18 heures, Bisounours a dit :

J'ai fini HIMYM et j'ai vraiment bien apprécié de suivre les parcours de ces jeunes adultes, de la post-adolescence à l'âge adulte. Évidemment, des épisodes un peu dispensables sur le nombre et les saisons, mais d'autres plus forts et attendrissants.

Du coup, je me sens un peu orpheline et je cherche un truc vaguement approchant, distrayant et pas prise de tête.

J'ai tenté Community, mais bof.

J'ai avancé dans Sex éducation, assez tordant effectivement cette histoire d'ados obsédés par le sexe qui trouvent un super conseiller puceau.

J'ai commencé Superstore, pas mal mais je suis pas sûre de suivre

 

Je vais essayer Modern Family

 

Community, il faut poursuivre !

  • Yea 1
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Le 20/11/2021 à 18:54, Bisounours a dit :

J'ai fini HIMYM et j'ai vraiment bien apprécié de suivre les parcours de ces jeunes adultes, de la post-adolescence à l'âge adulte. Évidemment, des épisodes un peu dispensables sur le nombre et les saisons, mais d'autres plus forts et attendrissants.

Du coup, je me sens un peu orpheline et je cherche un truc vaguement approchant, distrayant et pas prise de tête.

J'ai tenté Community, mais bof.

J'ai avancé dans Sex éducation, assez tordant effectivement cette histoire d'ados obsédés par le sexe qui trouvent un super conseiller puceau.

J'ai commencé Superstore, pas mal mais je suis pas sûre de suivre

 

Je vais essayer Modern Family

 

Il y a 19 heures, Johnnieboy a dit :

 

Community, il faut poursuivre !

 

+1 pour Community.

Je note que Sex Education vaut le coup d'oeil. J'ai vu quelques saisons de Superstore et il y a en effet quelques moments rigolos, mais cela demeure globalement assez médiocre. On sent trop qu'ils ont essayé de copier le Dwight Schrute de The Office pour le perso de l'adjointe dérangée, et ça ne marche pas. Au moins, la quantité de clin d'oeil "T'as vu on est woke !" reste supportable par rapport à quelque chose comme Brooklyn Nine Nine (dont le ton prêchi prêcha gâche complètement les dernières saisons).

En ce moment, je regarde Seinfeld. Au début, c'était à petites doses, un épisode par ci par là, par curiosité pour un phénomène télévisuel. Mais je n'étais pas plus emballé que ça. Et puis je me suis retrouvé à rire de plus en plus souvent. Certains épisodes sont des pépites. Et régulièrement je réalise que certaines expressions que j'entends ou lis chez les américains viennent en fait de cette série. Je sous-estimais à quel point elle a eu une influence majeure sur la culture populaire.

  • Yea 2
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J'avais beaucoup d'espoirs pour l'adaptation de Fondation et les plus grandes appréhensions pour celle de la Roue du temps.

Eh bien je suis totalement déçu pour Fondation alors que j'ai enchaîné les premiers épisodes de la Roue du temps et que j'attends impatiemment la suite.

 

Point commun entre les deux : le casting Benetton, qui change la race (voire le sexe dans le cas de Fondation) des personnages. Aucune de des deux séries ne le gère particulièrement bien à mon avis.

 

Dans Fondation, les planètes de la bordure extérieure semblent associées à une origine : orientale pour Anacréon, caucasienne pour Thespis, africaine pour Synnax. Alors que Trantor, la planète centrale, est cosmopolite. Comme si la galaxie était une version agrandie d'un pays typique où les grosses agglomérations forment des melting pots tandis qu'on observe moins de diversité génétique dans les espaces marginaux. Mais cela n'a pas de sens à l'échelle galactique, avec des voyages interstellaires. La technologie du "saut" rend en effet toutes les planètes à peu près équidistantes. Il ne peut donc pas y avoir d'équivalent de la vallée montagnarde isolée dans cet univers. On en est donc réduit à l'hypothèse que le peuplement de ces planètes s'est fait en suivant un programme de sélection génétique des colons, puis de restriction de l'immigration à la japonaise. Une politique étrangement rétrograde pour une société si avancée qu'elle a réussi à conquérir les étoiles. Ou alors les auteurs pensent que l'apartheid a de l'avenir (ce qui ne me surprendrait pas forcément vu les dérives des "wokes")  En tout état de cause, du point de vue diégétique, cela mériterait une explication ; et du point de vue extra-diégétique, cela paraît tout à fait incongru alors que la série veut manifestement porter un message en faveur de la diversité et de la paix entre les peuples. Au fond, j'ai l'impression que les auteurs se sont fixés sur les aspects paraboliques de leur récit et n'en ont tout simplement pas perçus toutes les implications. Le matériau de base d'Asimov était la chute de l'Empire romain d'occident. L'Empire s'effondrait sous son propre poids à cause d'une centralisation excessive entraînant stagnation puis décadence. Mais les auteurs de la série ont voulu changer ce thème pour se conformer à l'idéologie d'aujourd'hui : désormais, c'est l'uniformité génétique, et non plus la centralisation, qui est responsable de la chute de l'Empire. Empire qui est personnifié par un homme blanc, bien sûr. Ce n'est pas la seule manière dont la série trahit les livres. Le côté surnaturel en particulier est très présent dès le début. Alors qu'Asimovn'introduit les pouvoirs psys qu'à partir de Seconde Fondation, sous la forme d'un coup de théâtre qui bouscule les règles établies de l'univers.

Révélation

L'intrigue de la série repose notamment sur le concept du transfert mémoriel inter-générationnel. Pseudo-science qui sert à appuyer les demandes en réparation financière de l'esclavage aux États-Unis (le trauma des descendants d'esclaves serait similaire à celui de leurs ancêtres). Et c'est justement au sein d'une famille noire que ce phénomène intervient dans la série. Un clin d'oeil "t'as vu on est woke" bien lourdingue.

 

Enfin bref, si au moins tout cela était bien réalisé, avec des personnages attachants et des intrigues stimulantes. Mais ce n'est pas le cas. A aucun moment je n'ai réussi à m'investir émotionnellement. A partir de l'épisode six, je n'ai continué à regarder la série que par intérêt documentaire.

 

Dans la Roue du temps, le casting Benetton est traité presque à l'inverse de Fondation. Pour le coup, l'action commence dans une véritable petite vallée montagnarde reculée, où le reste du monde ne se manifeste que quelques fois dans l'année par l'arrivée d'un camelot itinérant. Eh bien, dans la série, cette communauté de quelques centaines d'âmes, qui vit à l'écart depuis plusieurs siècles, a autant de diversité génétique qu'un village olympique. Comment est-ce possible ? Ils volent ou achètent des enfants ? Ou alors le village a été fondé par une famille de blancs, une famille d'indiens, une famille de noirs, et depuis seuls les mariages entre cousins sont autorisés ? La série elle-même insiste sur l'endogamie de cette communauté ("le vieux sang est fort dans les Deux Rivières"). Bref, ça n'a aucun sens. Mais à la différence de Fondation, les auteurs de la série ne font pas de ces questions de race une thématique. C'est comme ça et puis c'est tout. On peut soupirer un bon coup, et puis profiter de la série qui est très distrayante pour le moment. Les environnements naturels et les décors sont spectaculaires, les monstres sont monstrueux, les acteurs font le job (Rosamund Pike est excellente en Moiraine). Pour le moment, l'ambiance du premier tome est très bien rendue. Le début de la Roue du temps n'est pas original, la série ne cherche pas à l'être, et ça marche. C'est du solide.

 

J'ai quand même l'impression que les auteurs de la série ont un peu atténué les personnages féminins. Pour mémoire, l'univers de la Roue du temps est une authentique société matriarcale. C'est un homme qui est à l'origine de l'équivalent du péché originel dans cet univers. Et depuis, l'usage de la magie est réservé aux femmes, la quasi totalité des dirigeants féodaux sont des femmes, et les hommes sont généralement traités comme des mineurs. L'exception est un ordre militaire du type templier qui est le rival des magiciennes. Dans les livres, cela se traduit par des personnages féminins très assertifs, voire agressifs. Souvent, les femmes rabrouent les hommes, les méprisent, les humilient, mais elles peuvent aussi se montrer protectrices et possessives envers les hommes. Les femmes ne se contentent pas de penser que les hommes sont d'éternels gamins (ça, c'est déjà le cas dans notre monde), elles les traitent comme d'éternels gamins et elles ont le pouvoir qui leur permet d'agir selon cette conviction. Mais la compétition intra-sexuelle féminine n'est pas en reste. La lutte pour la domination est toujours présente derrière les apparences de la sororité. Au milieu de tout ça, nos protagonistes masculins peinent à s'imposer, ils sont ballotés, utilisés, et vont devoir autant se défendre contre les femmes qui savent ce qui est bien pour eux que se battre contre le grand méchant seigneur des ténèbres. Bref, cette dynamique si particulière de la guerre des sexes est ce qui fait l’originalité de la Roue du temps. Mais cela ne plait pas aux "wokes" qui dénoncent l’œuvre comme machiste, à cause du traitement des personnages féminins. Pour faire court, l'idée qu'une féminité toxique existe et qu'elle pourrait se manifester sous des formes plus ouvertes dans une société matriarcale leur est intolérable. Je soupçonne donc que la série va limer les aspérités les plus tranchantes de certains personnages féminins, ce qui est un peu dommage à mon avis. On verra bien.

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