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Au-delà de l’offre et de la demande


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Au cas où vous n'auriez pas vu cette info. Parution mercredi prochain.

http://www.contrepoints.org/Au-dela-de-l-offre-et-de-la.html

Les Belles Lettres publient le 14 octobre prochain, dans la collection « Bibliothèque classique de la liberté », l’ouvrage le plus important de Wilhelm Röpke, fondateur de l’ordo-libéralisme.

Redécouverte lors des débats sur la Constitution européenne, l’extrême importance des thèses ordo-libérales (un libéralisme protecteur de l’ordre social et moral - et s’appuyant sur celui-ci) de l’économie allemand Wilhelm Röpke relatives à l’« économie sociale de marché » l’est à nouveau et encore davantage par de nombreux commentateurs dans l’actuel contexte de crise mondial du libéralisme libéral.

Cette réédition inédite du classique Au-delà de l’offre et de la demande met non seulement fin à l’impossibilité pour le public d’avoir directement accès aux thèses de la grande figure de l’école « néo-libérale » allemande de Fribourg que fut Röpke, mais propose la version la plus accomplie de sa pensée puisque ce livre a été le dernier publié par l’auteur. Sa lecture réservera en outre de grandes surprises à qui s’attend à ne simplement trouver qu’une critique du capitalisme de laissez-faire et l’apologie d’un libéralisme « social » : partisan de la libre-concurrence, Röpke y pourfend encore davantage les solutions économiques marquées par l’étatisme régulateur et ce qu’il appelle le « collectivisme » inhérent au socialisme et même à l’Etat-providence. Et il plaide pour un conservatisme moral non dénué de nostalgie pour la civilisation traditionnelle.

Le titre ne doit pas tromper : dans la perspective de Wilhelm Röpke (1899-1966), aller « au-delà de l’offre et de la demande » ne revient pas à dépasser et encore moins répudier l’économie de marché, mais à la réintégrer dans un lien social et un ordre moral aux connotations parfois très conservatrices. Et s’il récuse le laissez-faire utilitariste, l’auteur ne ménage pas davantage ses critiques à l’encontre de Keynes et surtout de l’État providence et du « socialisme fiscal » — accusés de conduire à un collectivisme liberticide et ruineux.

Donnant accès à la pensée parvenue à pleine maturation d’un néolibéral « social », cette réédition de la traduction de ’’Jensseits von Angebot und Nachfrage’’ (1958) jamais republiée depuis 1961 vient d’autant plus à son heure qu’elle éclaire le sens originel de l’idée d’« économie sociale de marché » (dont Röpke fut, avec Walter Eucken et Ludwig Erhard, le promoteur intellectuel) convoquée dans les récents débats sur la Constitution européenne puis ceux relatifs à la crise économique commencée en 2008.

368 p., ISBN-10 2-251-39050-2. Introduction par Patricia Commun.

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  • 3 weeks later...
Il n'y aurait pas de la justice sociale la dessous ?

Effectivement, l'ordo-libéralisme se propose de synthétiser liberté économique et justice sociale. Grosso modo, l'Etat fixe des règles/buts (politique familiale, éducation publique, restriction de la liberté de contracter entre un employé et un employeur, environnement) et laisse le mécanisme concurentiel du marché se débrouiller à l'intérieur de ses règles/buts.

On peut donc facilement dire beaucoup de mal de l'ordo-libéralisme. Cela dit :

1) "L'économie sociale de marché" est un héritage idéologique (un peu vidé de son sens originel) fondamental outre-Rhin (et on voit de plus en plus apparaître cette notion en dehors d'Allemagne à cause ou grâce à l'intégration européenne).

2) Les français sont restés en deçà de cette idéologie (il n'y a pas de consensus sur cette notion dans le pays, même pas au centre-droit) mais peut-être que certains intervenants ne seront pas d'accord avec ce que j'affirme.

3) Après 1945, "l'économie sociale de marché" peut aussi être vue comme un deal politique ("on vous donne la justice sociale, ça vous satisfait, comme ça vous êtes moins sensibles aux discours de révolution prolétarienne") face au modèle alternatif du socialisme/communisme soviétique.

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Effectivement, l'ordo-libéralisme se propose de synthétiser liberté économique et justice sociale. Grosso modo, l'Etat fixe des règles/buts (politique familiale, éducation publique, restriction de la liberté de contracter entre un employé et un employeur, environnement) et laisse le mécanisme concurentiel du marché se débrouiller à l'intérieur de ses règles/buts.

On peut donc facilement dire beaucoup de mal de l'ordo-libéralisme. Cela dit :

1) "L'économie sociale de marché" est un héritage idéologique (un peu vidé de son sens originel) fondamental outre-Rhin (et on voit de plus en plus apparaître cette notion en dehors d'Allemagne à cause ou grâce à l'intégration européenne).

2) Les français sont restés en deçà de cette idéologie (il n'y a pas de consensus sur cette notion dans le pays, même pas au centre-droit) mais peut-être que certains intervenants ne seront pas d'accord avec ce que j'affirme.

3) Après 1945, "l'économie sociale de marché" peut aussi être vue comme un deal politique ("on vous donne la justice sociale, ça vous satisfait, comme ça vous êtes moins sensibles aux discours de révolution prolétarienne") face au modèle alternatif du socialisme/communisme soviétique.

Justice social ça veut dire quoi, que la répartition naturelle est injuste ? :icon_up:

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3) Après 1945, "l'économie sociale de marché" peut aussi être vue comme un deal politique ("on vous donne la justice sociale, ça vous satisfait, comme ça vous êtes moins sensibles aux discours de révolution prolétarienne") face au modèle alternatif du socialisme/communisme soviétique.

D'autant qu'entre 1946 et 1966, l'économie allemande restait une des plus libres au monde.

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3) Après 1945, "l'économie sociale de marché" peut aussi être vue comme un deal politique ("on vous donne la justice sociale, ça vous satisfait, comme ça vous êtes moins sensibles aux discours de révolution prolétarienne") face au modèle alternatif du socialisme/communisme soviétique.

Oui, on pourrait parler et reparler de ce modèle et ça ferait des heureux (at left).

Mais pour ce qui est de concilier équité sociale - efficacité éco - liberté politique le tout dans un cadre contractuel d'individus qui acceptent d'adhérer à une société ordonnée, est-ce logiquement possible ? J'ai pas l'impression.

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