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Théorie(s) autrichienne(s) : un nain dans la science économique ?


DiabloSwing

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Si j'ai bien compris, il veut dire que l'ignorance et le dénie de cette école fait des autrichiens des génies incompris. Or le cas du "génie incompris" est un cas qui marche une fois sur mille.

Voilà. Et je me demandais aussi si ça venait d'un manque d'attrait universitaire (peu de maths, donc du coup, c'est aussi sérieux que l'histoire économique), ou bien si ce n'était pas assez convaincant, dans le sens où des têtes biens faites trouve cette approche surfaite :doigt: . Ce que je tenais à dire aussi, c'est qu'on mettait en avant la théorie néoclassique pour la désigner en tant que libérale, pour mieux la détruire grâce à l'apport keynesien (dans ma petite fac, respectivement 1ère année, et 2nde année).

Du coup on peut faire l'impasse sur Hayek, Mises & co. Avant d'être libéral, je pensais que c'était d'obscurs libéraux qui s'entêtaient à défendre leurs modèles, mais que les gens "sérieux" ont pris du temps pour les lire et les réfuter calmement. Enfin, préjugé de jeune étudiant qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez.

Il y a aussi un effet d'inertie : s'il y a peu d'enseignants-chercheurs en EA, cela n'incite pas à avoir davantage de crédits et de futurs étudiants qui se lancent dans cette "filière". Du coup, ça ne décolle jamais, et je vois mal l'Etat chercher à la revaloriser… :icon_up:

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Je trouve que même sans usage à profusion d'équations les autrichiens se débrouillent bien. Si maintenant leurs théories sont jugées irréalistes, considérées comme étant "simplement une théorie", alors oui, on change de registre.

Le débat décale sur "plus de maths" ou "moins de maths".

Si le courant dominant préconise leur modèle à eux, j'ai dans l'idée que cela a à voir avec les thèses autrichiennes avec lesquelles ils ne sont tout simplement pas d'accord.

Je voudrais quand même rappeler un point: si les autrichiens n'utilisent pas les maths, et s'ils utilisent une méthode particulière c'est parce qu'ils pensent que les autres méthodes sont FAUSSES. Pas simplement imprécises ou limitées, mais vraiment fausses.

La théorie de Friedman sur la monnaie par exemple est fausse pour moi… et dès qu'on tire une prescription d'une théorie fausse, ça fait des catastrophes (comme la bulle monétaire récente).

Et de ce point de vue, ce qui fait l'importance de la théorie autrichienne, c'est que contrairement aux autres théories elle est correcte. Maintenant, quelque soit le domaine de recherche, il me semble évident que la majorité des études produites sont vouées à être oubliées, elles ne font que participer à l'effort de recherche avant d'être dépassées … il n'est donc pas étonnant que le volume de théories justes soit moindre au jour le jour que celui des théories erronées. Sur le long terme, je parie sur l'école autrichienne (qui est plus anciennce que les pousses à la mode) !

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Il y a aussi un effet d'inertie : s'il y a peu d'enseignants-chercheurs en EA, cela n'incite pas à avoir davantage de crédits et de futurs étudiants qui se lancent dans cette "filière". Du coup, ça ne décolle jamais, et je vois mal l'Etat chercher à la revaloriser… :icon_up:

C'est ce que Kuhn a bien mis à jour concernant la sociologie des sciences dures : sont subventionnés les thèses qui font consensus dans la communauté scientifique avant l'émergence ce qu'il appelle une "révolution scientifique". Bref, les hommes d'Etat font la pluie et le beau temps sur les universités françaises, or les politiciens aiment les économistes qui font de belles prédictions macro-économiques. Deux notions incompatible avec l'EA. Donc l'EA ne sortira de l'ombre qu'avec l'émergence d'université libre ; qui elles mêmes ne pourraient émerger qu'avec une forte pression libérale dans l'opinion. C'est un cercle vicieux. :doigt:

La théorie de Friedman sur la monnaie par exemple est fausse pour moi… et dès qu'on tire une prescription d'une théorie fausse, ça fait des catastrophes (comme la bulle monétaire récente).

Le pire ça reste la « courbe de Phillips » (arbitrage inflation/chômage) faite à partir de données statistiques (donc tout sauf de la théorie sérieuse bien évidemment) anglo-saxonne dans les années 50. Ca a fait des dégâts économiques pas possibles, crise dite "pétrolière" comprise. Et on continue de l'enseigner en faisant croire aux étudiants qu'on manipule les prix et l'emplois comme un mécano répare sa voiture.

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:icon_up:

Certes, c'est bel et bien là l'originalité autrichienne. Mais attention, il n'y a pas qu'une seule épistémologie : Rothbard était réaliste, et Mises était conceptualiste.

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Oui, Mises a eu un coup de bol :doigt:

Tu veux dire qu'il a eu la chance que Rothbard ne se plante que sur ce genre de points mineurs, je suppose. :icon_up:

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Tu veux dire qu'il a eu la chance que Rothbard ne se plante que sur ce genre de points mineurs, je suppose. :icon_up:

Plutôt qu'il a eu la chance que Rothbard continue à lire après s'être rendu compte que les fondations étaient sableuses :doigt:

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Je voudrais quand même rappeler un point: si les autrichiens n'utilisent pas les maths, et s'ils utilisent une méthode particulière c'est parce qu'ils pensent que les autres méthodes sont FAUSSES. Pas simplement imprécises ou limitées, mais vraiment fausses.

La théorie de Friedman sur la monnaie par exemple est fausse pour moi… et dès qu'on tire une prescription d'une théorie fausse, ça fait des catastrophes (comme la bulle monétaire récente).

Et de ce point de vue, ce qui fait l'importance de la théorie autrichienne, c'est que contrairement aux autres théories elle est correcte. Maintenant, quelque soit le domaine de recherche, il me semble évident que la majorité des études produites sont vouées à être oubliées, elles ne font que participer à l'effort de recherche avant d'être dépassées … il n'est donc pas étonnant que le volume de théories justes soit moindre au jour le jour que celui des théories erronées. Sur le long terme, je parie sur l'école autrichienne (qui est plus anciennce que les pousses à la mode) !

D'un certain point de vue tu as raison. Le problème c'est que l'assertion autrichienne est la suivante : s'il est vrai qu'il existe des asymétrie d'information et des coûts de transaction, les mécanismes du marché les réduisent. En d'autres termes, ils supposent que dans une économie libre, il n'y a pas de solution au problème, puisqu'il n'y a justement pas de problème.

L'économie traditionnelle en revanche pense l'inverse. L'intervention de l'état, en réduisant les asymétries et les coûts de transaction, permettent d'atteindre l'optimalité : ils suggèrent qu'il le ferait mieux que le marché, ou parce que le marché en est incapable. Mais comme l'action de l'état est, comme l'action du marché, imparfaite, il faut sans cesse remanier l'état.

Donc comme tu dis, ça doit fournir un terrain propice aux publications de nouvelles théories.

Sinon,

http://www.huppi.com/kangaroo/L-aussm.htm

Mainstream scientists use a well-developed process called the scientific method. This method employs both data and theory. "Data" includes facts, evidence and statistics. "Theory" is the attempt to describe general laws, principles and causes and effects found in the data. Both form a cycle, as data goes into the formulation of theory, whose conclusions then engender more data collection in an attempt to confirm, refute or develop yet more theories. The accuracy of this process is verified by experimentation or prediction. Scientists believe they are on the right path when both theory and data agree; when they disagree, they know something is wrong. It could be the theory is wrong, or the data is badly collected or interpreted.

Austrians accept this method in principle, but argue that it is more appropriate for hard sciences like physics or chemistry, not soft sciences like sociology or economics. The problem is that humans, unlike electrons, have freedom of choice. They are therefore vastly more unpredictable, even if placed in the same situation twice. Within economics, Austrians favor a method called "apriorism." A priori knowledge is logic, or knowledge that exists in a person's mind prior to, and independent of, outer world experience. For example, the statement "two plus two equals four" is true whether or not a person goes out into his garden and verifies this by counting two pairs of tomatoes. What this means is that Austrians reject the attempt to learn economic laws through experiment or real world observation. The only true economic laws are those based on first principles, namely, logic.

In fact, if we accepted all the tenets of the Austrian School, we would have a second reason why it fails to qualify as science. To be a science, a school must produce theories that are falsifiable -- that is, verifiable. If a theory's correctness or falseness cannot be verified, then it is not science. Perhaps it's religion, or metaphysics, or an unsupported claim. Austrian economists make claims about the market (such as markets know better than governments), but then deny us the tools for verifying those claims (such as statistics). One might ask: how do they know?
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In fact, if we accepted all the tenets of the Austrian School, we would have a second reason why it fails to qualify as science. To be a science, a school must produce theories that are falsifiable

C'est ça, c'est Poppérien, ce n'est pas "all tenets of the EA". Et je doute que le critère poppérien soit justement applicable aux sciences sociales.

Cela impliquerait que l'on puisse faire des expériences avec des humains. Or, le type le dit lui-même, les gens ont des volontés, des valeurs, et apprennent.

Quand bien même on pourrait mettre une société en cage en controlant chaque paramètre, chaque nouvelle expérience sera forcément impactée par la précédente.

Cela n'a donc absolument rien à voir avec une expérience en sciences naturelles.

Quelqu'un sait si Popper a parlé de l'applicabilité de son critère de falsification aux sciences sociales ?

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In fact, if we accepted all the tenets of the Austrian School, we would have a second reason why it fails to qualify as science. To be a science, a school must produce theories that are falsifiable -- that is, verifiable. If a theory's correctness or falseness cannot be verified, then it is not science. Perhaps it's religion, or metaphysics, or an unsupported claim. Austrian economists make claims about the market (such as markets know better than governments), but then deny us the tools for verifying those claims (such as statistics). One might ask: how do they know?

C'est ridicule comme assertion, les autrichiens emploient des stats comme tous le monde. Ils ne cherchent pas de lois dessus, ce qui est différent.

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Quelqu'un sait si Popper a parlé de l'applicabilité de son critère de falsification aux sciences sociales ?

Oui, il en a parlé ; c’était soit dans « misère de l’historicisme », soit dans « l’avenir est ouvert ». Je ne me souviens plus de son argumentation exacte, mais il disait en gros que la différence entre sciences sociales et sciences naturelles n’était que quantitative, pas qualitative ; dans les sciences physiques non plus on ne peut reproduire EXACTEMENT les mêmes conditions, les croyances de l’expérimentateur peuvent avoir une influence sur la conclusion (interprétation des résultats…)

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Oui, il en a parlé ; c’était soit dans « misère de l’historicisme », soit dans « l’avenir est ouvert ». Je ne me souviens plus de son argumentation exacte, mais il disait en gros que la différence entre sciences sociales et sciences naturelles n’était que quantitative, pas qualitative ; dans les sciences physiques non plus on ne peut reproduire EXACTEMENT les mêmes conditions, les croyances de l’expérimentateur peuvent avoir une influence sur la conclusion (interprétation des résultats…)

étrange, car il y a une différence quantitative énorme entre les deux.

On contrôle autrement mieux les conditions de l'expérience dans les sciences de la nature que dans une expérience de science sociale.

Et puis, les objets physiques n'ont a priori pas vraiment de mémoire, ni de conscience, ou de capacité d'apprentissage.

Si il a effectivement dit cela, cela implique qu'il pourrait soutenir des œuvres dictatoriales, car cela serait "pour la science". Curieux.

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http://www.huppi.com/kangaroo/L-aussm.htm :
In fact, if we accepted all the tenets of the Austrian School, we would have a second reason why it fails to qualify as science. To be a science, a school must produce theories that are falsifiable -- that is, verifiable. If a theory's correctness or falseness cannot be verified, then it is not science. Perhaps it's religion, or metaphysics, or an unsupported claim. Austrian economists make claims about the market (such as markets know better than governments), but then deny us the tools for verifying those claims (such as statistics). One might ask: how do they know?
C'est ridicule comme assertion, les autrichiens emploient des stats comme tous le monde. Ils ne cherchent pas de lois dessus, ce qui est différent.

C'est ridicule en effet. Il suffit de considérer ne serait-ce que l'argument de Mises et Hayek sur les problèmes d'informations en économie socialiste. Cet argument peut être falsifié, en observant une économie socialiste qui arrive à produire autant de biens et services, en autant de quantité et variété que dans une économie de marché. Cet argument est donc tout ce qu'il y a de scientifique. On pourrait prendre d'autres exemples de tels arguments chez les autrichiens.

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C'est ridicule en effet. Il suffit de considérer ne serait-ce que l'argument de Mises et Hayek sur les problèmes d'informations en économie socialiste. Cet argument peut être falsifié, en observant une économie socialiste qui arrive à produire autant de biens et services, en autant de quantité et variété que dans une économie de marché. Cet argument est donc tout ce qu'il y a de scientifique. On pourrait prendre d'autres exemples de tels arguments chez les autrichiens.

Cette hypothèse est juste un peu farfelue et contraire aux faits, non ? (c'est une vraie question, juste parce que prendre cet exemple-là en particulier me semble curieux)

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Cette hypothèse est juste un peu farfelue et contraire aux faits, non ? (c'est une vraie question, juste parce que prendre cet exemple-là en particulier me semble curieux)

Ça te semble curieux parce que comme beaucoup tu sembles ne pas avoir compris ce que signifie falsifiable.

Falsifiable ne signifie pas falsifié. L'argument de Mises et Hayek n'a pas été falsifié par les faits : nous n'avons bien sûr jamais observé d'économie socialiste produisant autant de biens qu'une économie de marché (en union soviétique par exemple, tu avais trois bricoles dans les supermarchés, le plan merdait à chaque fois parce que les ouvriers ne savaient pas combien il fallait produire de clous par exemple).

Ce que je voulais dire, c'est que l'argument misesien et hayékien est falsifiable puisque — même si on n'en a jamais rencontrées (et nous devons être nombreux sur ce forum à penser qu'on en rencontrera jamais) — il "suffirait" d'observer une économie socialiste produisant autant de biens qu'une économie de marché pour le falsifier, tout comme il "suffit" d'observer un corbeau non-noir pour falsifier l'énoncé que tous les corbeaux sont noirs.

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étrange, car il y a une différence quantitative énorme entre les deux.

On contrôle autrement mieux les conditions de l'expérience dans les sciences de la nature que dans une expérience de science sociale.

Et puis, les objets physiques n'ont a priori pas vraiment de mémoire, ni de conscience, ou de capacité d'apprentissage.

Si il a effectivement dit cela, cela implique qu'il pourrait soutenir des œuvres dictatoriales, car cela serait "pour la science". Curieux.

Je ne pense pas. Le critère s'applique, simplement l'expérience ne peut être qu'individuelle. Par exemple, "prouver" que l'homme agit avec un objectif est relativement simple: il suffit de se poser soi-même la question.

Ce qui n'est pas possible, c'est de faire des tests "sociaux".

Ce que je voulais dire, c'est que l'argument misesien et hayékien est falsifiable puisque — même si on n'en a jamais rencontrées (et nous devons être nombreux sur ce forum à penser qu'on en rencontrera jamais) — il "suffirait" d'observer une économie socialiste produisant autant de biens qu'une économie de marché pour le falsifier, tout comme il "suffit" d'observer un corbeau non-noir pour falsifier l'énoncé que tous les corbeaux sont noirs.

Je ne pense pas, pas comme cela en tout cas: car il n'existe pas plus d'économie purement socialiste qu'il n'en existe de purement libérale à ce jour. Donc aucune observation ne peut totalement convaincre.

La bonne façon de faire et de regarder (ou faire une hypothèse sur) comment sont les personnes, et en déduire tout ce qui peut en être déduit.

Pour falsifier Mises, il suffit de s'attaquer à son axiome fondamental.

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Un gros trou béant, AMHA, c’est la rémunération des facteurs de production en dehors de l’ERE. À ma connaissance, c’est le vide théorique total sur cette question (mais je dois admettre que niveau économique, je ne connais pour ainsi dire rien sur la branche hayekienne de l’EA).

Euh, non je ne crois pas. Le prix des facteurs de production hors ERE dans le marché libre est traité comme il se doit lorsque Mises/Rothbard parlent de l'incertitude, des profits et pertes. Les facteurs sont "sous-payés" ou "sur-payés" suivant les erreurs d'anticipations des entrepreneurs. La simple existence des profits et pertes va nécessairemet de pair avec ces décalages de rémunération des facteurs. Cf. par exemple chap 8 de Man, Economy and State sur "Entrepreneurship and Change".

Là où il y a un trou en ce qui concerne les prix des facteurs, c'est plutôt sur l'impact des privilèges de monopole des business owners dans une société de marché entravé, i.e. la détermination des prix des facteurs quand leurs produits sont monopolisés. C'était l'objet de ma présentation à l'Austrian Scholars Conference pas plus tard qu'hier que de le combler. Audio ici.

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Cette hypothèse est juste un peu farfelue et contraire aux faits, non ?

Ce n'est pas seulement une hypothèse farfelue, c'est une hypothèse idiote: une système socialiste ne peut pas -par définition- produire autant de biens et services qu'un monde libre puisque cette production ne provient pas de la demande mais est décidée, planifiée en fonction de besoins supposés.

Par conséquent, on ne pourra jamais observer une "économie" socialiste produire plus de biens et et services qu'un monde libre.

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étrange, car il y a une différence quantitative énorme entre les deux.

On contrôle autrement mieux les conditions de l'expérience dans les sciences de la nature que dans une expérience de science sociale.

Et puis, les objets physiques n'ont a priori pas vraiment de mémoire, ni de conscience, ou de capacité d'apprentissage.

Si il a effectivement dit cela, cela implique qu'il pourrait soutenir des œuvres dictatoriales, car cela serait "pour la science". Curieux.

Non, le livre s'appelle "misère de l'historicisme", il s'oppose aux thèses qui veulent trouver des lois de l'histoire humaine et les mettre en application.

Pour ce qui est des sciences sociales, il est bien évident que la différence est notable avec les sciences physiques, mais il défend une approche de même nature, en employant le critère de rationalité. C'est un peu plus compliqué (et parfois même confus) que la dualité que tu sous-entend entre physicalisme et méthodes autrichiennes.

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Le fait est que l'école autrichienne, universitairement, n'existe à peu près pas (ce dont je me désole). Qui plus est, quelle idée originale et nouvelle a-t-elle pondu, durant ces 50 dernières années (ce dont je m'inquiète) ?

Ok, supposons pour les besoins de la discussion qu'aucune idée originale n'ait été pondu par des autrichiens depuis 50 ans. Et alors? Qu'y a-t-il de si formidable à produire quelque chose de très nouveau? Est-ce que tu ne serais pas en train de dire implicitement que ce qui est passé est dépassé et que ce qui vient après, i.e. ce qui est plus récent, est forcément meilleur? Ça y ressemble en tout cas.

A ce propos, je recommande fortement le speech de Steven Kates hier à l'ASC: Why Your Grandfather’s Economics Was Better Than Yours

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Ok, supposons pour les besoins de la discussion qu'aucune idée originale n'ait été pondu par des autrichiens depuis 50 ans. Et alors? Qu'y a-t-il de si formidable à produire quelque chose de très nouveau? Est-ce que tu ne serais pas en train de dire implicitement que ce qui est passé est dépassé et que ce qui vient après, i.e. ce qui est plus récent, est forcément meilleur? Ça y ressemble en tout cas.

+1

C'est d'ailleurs l'argument numéro un des étatistes (sans vouloir viser Rincevent) quand on leur oppose la clarté des écrits de Bastiat au gloubiboulga socialiste: Bastiat, c'est vieux, ça date du XIXe siècle. Et hop, on écarte logique et cohérence d'un revers de main.

On observe ici le travers principal du progressisme: nier et remettre en question tout ce qui vient du passé. On balaie l'expérience pour mettre en avant ceux qui braient plus fort que les autres.

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Ok, supposons pour les besoins de la discussion qu'aucune idée originale n'ait été pondu par des autrichiens depuis 50 ans. Et alors? Qu'y a-t-il de si formidable à produire quelque chose de très nouveau? Est-ce que tu ne serais pas en train de dire implicitement que ce qui est passé est dépassé et que ce qui vient après, i.e. ce qui est plus récent, est forcément meilleur? Ça y ressemble en tout cas.

En matière de sciences, une théorie abandonnée l’est rarement pour de mauvaises raisons (le premier qui sort « lyssenko » se prend un facepalm). Et une matière sans nouveauté est en général un signe d’abandon.

C'est d'ailleurs l'argument numéro un des étatistes (sans vouloir viser Rincevent) quand on leur oppose la clarté des écrits de Bastiat au gloubiboulga socialiste: Bastiat, c'est vieux, ça date du XIXe siècle. Et hop, on écarte logique et cohérence d'un revers de main.

1. Le gloubibougla socialiste date aussi du XIXe siècle.

2. Honnêtement, aujourd’hui, Bastiat, c’est bien pour de la vulgarisation. Celui qui n’a que ça comme référence au niveau universitaire (on parle ici des économistes ayant pour vocation à faire avancer la science économique hein, pas du propagandiste de la première feuille de choux venue), je pense qu’on peut lui dire : « rigolo ». Et ce n’est pas une insulte pour Bastiat ; lui-même disait (en mieux, comme toujours) la même chose de Say et avait parfaitement conscience que la postérité dirait ça de lui.

On observe ici le travers principal du progressisme: nier et remettre en question tout ce qui vient du passé. On balaie l'expérience pour mettre en avant ceux qui braient plus fort que les autres.

Il ne suffit pas de brailler pour faire tomber une théorie dans l’oubli. L’école autrichienne n’en est pas encore là, Dieu merci, mais comme Rincevent, je pense qu’on peut se poser des questions pour le long terme.

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ma présentation à l'Austrian Scholars Conference pas plus tard qu'hier que de le combler. Audio ici.

Mais dis-donc, c'est le début de la glwâre ! A toi la renommée, le champagne, les famapwâl lascives et autres tartines de Nutella ! :icon_up:

Ok, supposons pour les besoins de la discussion qu'aucune idée originale n'ait été pondu par des autrichiens depuis 50 ans. Et alors? Qu'y a-t-il de si formidable à produire quelque chose de très nouveau? Est-ce que tu ne serais pas en train de dire implicitement que ce qui est passé est dépassé et que ce qui vient après, i.e. ce qui est plus récent, est forcément meilleur? Ça y ressemble en tout cas.

Cette opinion est celle de la communauté universitaire (qu'il faut abreuver de nouveautés), pas nécessairement la mienne. Prends par exemple ce qu'en pense Mankiw.

Le problème de l'Ecole Autrichienne tient tout entier dans cette blague (qui en dit beaucoup sur la perception de l'EA par l'extérieur) :

"How many Austrian economists does it take to screw in a lightbulb?

All of them. First, Ludwig von Mises has to screw the bulb in personally. Then the rest of the Austrian economists have to spend the next 80 years writing about what a good job he did."

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Ce que je voulais dire, c'est que l'argument misesien et hayékien est falsifiable puisque — même si on n'en a jamais rencontrées (et nous devons être nombreux sur ce forum à penser qu'on en rencontrera jamais) — il "suffirait" d'observer une économie socialiste produisant autant de biens qu'une économie de marché pour le falsifier, tout comme il "suffit" d'observer un corbeau non-noir pour falsifier l'énoncé que tous les corbeaux sont noirs.

Techniquement, il faudrait trouver une économie qui produise autant de valeur, de richesses, et pas seulement autant de biens (l'exemple de Stakhanov vantait le productivisme… mais un productivisme aveugle aux besoins des clients).

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Ok, supposons pour les besoins de la discussion qu'aucune idée originale n'ait été pondu par des autrichiens depuis 50 ans. Et alors? Qu'y a-t-il de si formidable à produire quelque chose de très nouveau? Est-ce que tu ne serais pas en train de dire implicitement que ce qui est passé est dépassé et que ce qui vient après, i.e. ce qui est plus récent, est forcément meilleur? Ça y ressemble en tout cas.

Homme de paille. Ce n'est pas le propos.

Faire de la science, c'est pratiquer la recherche scientifique, et la recherche scientifique est sensée porter de nouveaux résultats, sans quoi il y a un problème.

Bastiat et Mises ont produit de nouveaux résultats en leur temps, et ça ne changera pas.

La critique ne porte pas sur Mises ou Bastiat, qui sont et resteront des références, mais sur les autrichiens aujourd'hui qui ne produisent rien de neuf.

On parle de science économique dans ce fil, et dire "j'ai raison, c'est sûr, donc j'arrête de chercher" n'est en aucun cas une attitude scientifique.

Le reste est de la politique.

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