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Catherine Audard : Qu'est-ce que le libéralisme ?


Régis S.

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L'on a dit ici même tout le mal que l'on peut penser de la dame et de l'ouvrage qu'elle a commis. Je ne pourrai pas y aller, mais j'aurais aimé lui porter la contradiction.

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L'on a dit ici même tout le mal que l'on peut penser de la dame et de l'ouvrage qu'elle a commis. Je ne pourrai pas y aller, mais j'aurais aimé lui porter la contradiction.

Hum, bonne info, ça me dirait très fort d'y aller … même si je ne suis pas toujours à l'aise en interventions :icon_up:

Il suffirait de lui rappeler ce qu'est le libéralisme historique et le parcours du mot "liberalism" outre-atlantique, rq…

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Hum, bonne info, ça me dirait très fort d'y aller … même si je ne suis pas toujours à l'aise en interventions :icon_up:

Il suffirait de lui rappeler ce qu'est le libéralisme historique et le parcours du mot "liberalism" outre-atlantique, rq…

C'est en forgeant qu'on devient forgeron ! Et puis, cette proie me semble appropriée pour te faire les dents ; j'ai pas lu son bouquin mais j'en ai lu plusieurs résumés, dont celui de F.mas, et apparemment elle en raconte des conneries.

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Elle n'a pas honte la mère Audard, de présenter sa bouse à un cercle d'"épistémologie" !? Les usages hasardeux des termes "constitution", "état", "libéralisme du bonheur", libéralisme de la liberté" et "état de droit" (qui changent de signification toute les deux pages) dans son bouquin pourri auraient du suffire à ses animateurs pour la mettre dehors sans ménagement.

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Hum, bonne info, ça me dirait très fort d'y aller … même si je ne suis pas toujours à l'aise en interventions :icon_up:

Si il y a plusieurs autres libertariens dans la salle, ça pourra sans doute te rassurer. Et si ça dérape on sort l'artillerie lourde qui fait toujours très mal : Rand, Rothbard… et Hoppe. :doigt:

Elle n'a pas honte la mère Audard, de présenter sa bouse à un cercle d'"épistémologie" !? Les usages hasardeux des termes "constitution", "état", "libéralisme du bonheur", libéralisme de la liberté" et "état de droit" (qui changent de signification toute les deux pages) dans son bouquin pourri auraient du suffire à ses animateurs pour la mettre dehors sans ménagement.

En même temps la conférence se passe là où les étudiants d'économie de 2e et 3e cycle de Paris 1 font leurs études. Et à Paris 1, les étudiants en économie n'ont pas eu un seul cours de philosophie politique dans leurs cursus. Je veux dire, même sans parler d'Hayek ; ils ne savent pas qui est Hobbes ou Locke. Donc Audard peut raconter ses inepties, ça passera tranquillement.

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Si il y a plusieurs autres libertariens dans la salle, ça pourra sans doute te rassurer. Et si ça dérape on sort l'artillerie lourde qui fait toujours très mal : Rand, Rothbard… et Hoppe. :icon_up:

Sauf qu'elle pourra dire que le libertarianisme n'est pas le libéralisme. Assomez-la avec Constant, Say, Bastiat, ou même Friedman et Hayek, plutôt.

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Oui parce qu'en plus, cette buse prétend que Locke, Friedman et Nozick ne sont pas de véritables libéraux. Là encore, elle commet une erreur indigne en les expulsant de la famille libérale sous le prétexte fallacieux qu'ils glorifient le grand méchant marché.

Pourtant, elle est prête à reconnaître tout le long de son bouquin merdique que la défense de la propriété privée est une dimension essentielle de l'identité du libéralisme. Là où il y a propriété privée, il y a marché, et ce que je ne comprends pas (et ce qu'elle n'explique pas, tellement elle suinte le prosélytisme socialiste), c'est son manque de rigueur : si se concentrer sur cet aspect exclusif les fait sortir du libéralisme (parce que ça se fait au détriment d'autres aspects jugés essentiels pour sa définition, comme la séparation des pouvoirs, le limited government, etc) alors qu'en est-il de sa propre conception du "libéralisme du bonheur", qui essentialise l'égalitarisme au détriment d'autres aspects pourtant à longueur de pages jugés tout aussi déterminants ? Si elle avait traité son propre cas comme elle a traité le libertarisme, elle aurait du en conclure qu'elle n'était pas libérale non plus. Là aussi, il y a isolation et valorisation discrétionnaire d'un facteur (l'exigence d'égalité) au détriment d'autres attributs rétrogradés à des places secondaires (la propriété, la liberté comme non interférence arbitraire). Si une telle attitude suffit à se faire expulser du camp libéral, alors le social libéralisme n'est pas non plus un libéralisme.

Audard ici témoigne d'une préférence personnelle pour l'égalité sociale au détriment de la propriété en arguant de la pression des évènements (la révolution industrielle, le salariat, l'extension du paupérisme, toutes les bêtises recuites proposées de manière synthétique par K Polyani dans "La grande transformation") : suivant en cela Rawls, elle estime que le libéralisme n'a jamais eu de formulation cohérente avant l'utilitarisme (en termes hégélien, il est le Moment absolu du libéralisme, où il est à la fois intelligible, réel, et complètement rationnel) ce qui revient à l'ériger en norme unique pour juger de l'ensemble de la sensibilité libérale.

Mais là, je suis désolé, l'inversion de valeurs des différents termes entraîne un changement de sens assez profond pour faire des deux libéralismes proposés deux théories incompatibles entre elles, et surtout du "libéralisme du bonheur" une escroquerie, qui parle le même langage que le libéralisme classique, mais réorganise son champ lexical pour le vider de son sens : le libéralisme du bonheur conditionne l'essentiel de ce qui faisait l'identité du libéralisme "de la liberté" (liberté individuelle et propriété) aux libertés réelles, c'est à dire au welfare, ce qui revient à changer sa signification essentielle ou centrale (Si X devient conditionnel alors qu'à l'origine X était la condition de, alors tout change, on passe du libéralisme au socialisme libéral). Ce qu'il y a de malhonnête dans cette opération, c'est de prétendre explicitement conserver une même valeur à tous les termes, tout subordonnant certains aux seconds, sans explication réelle, sinon par les nécessités historiques (qui du coup justifie une nouvelle hiérarchisation des biens en faveur exclusive de l'utilitarisme et de ses successeurs plus ou moins fidèles).

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Oui parce qu'en plus, cette buse prétend que Locke, Friedman et Nozick ne sont pas de véritables libéraux. Là encore, elle commet une erreur indigne en les expulsant de la famille libérale sous le prétexte fallacieux qu'ils glorifient le grand méchant marché.

Locke ?!? Le John Locke dont on peut dire que l'ensemble de la tradition libérale qui l'a suivi n'est que notes de bas de pages de son oeuvre ? Quel culot !

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Elle fait de Locke un "proto" libéral : elle lui accorde d'avoir découvert la propriété, le consentement à la politique, mais lui reproche d'un peu trop croire à la loi divine, et de ne pas être spécialement libertin en matière de moeurs. La norme absolue, pour c'te conne, c'est l'utilitarisme du XIXe, et donc l'hédonisme moral procuré par la radicalisation matérialiste de l'idéologie de la prospérité. Alors c'est vrai que si on rapproche les deux perspectives, il y a un gouffre: pour Locke, la liberté n'est pas de multiplier les expériences à ou étendre sa zone de pouvoirs l'infini (maximiser sa liberté, comme dirait les séides de l'utilitarisme).

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Si il y a plusieurs autres libertariens dans la salle, ça pourra sans doute te rassurer. Et si ça dérape on sort l'artillerie lourde qui fait toujours très mal : Rand, Rothbard… et Hoppe. :icon_up:

Citer Rand, ce serait le bonheur …

Sauf qu'elle pourra dire que le libertarianisme n'est pas le libéralisme. Assomez-la avec Constant, Say, Bastiat, ou même Friedman et Hayek, plutôt.

Je pensais passer par une page d'histoire autant sur le mot "liberalism" que sur les libéraux classiques… donc oui.

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Dans une intervention à la façon d'une question à un intervenant prestigieux, une intervention de 30 à 40 secondes est déjà considérée comme longue. Il peut être très utile de s'entrainer à argumenter en temps très limité (c'est un euphémisme, hein).

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Elle fait de Locke un "proto" libéral : elle lui accorde d'avoir découvert la propriété, le consentement à la politique, mais lui reproche d'un peu trop croire à la loi divine, et de ne pas être spécialement libertin en matière de moeurs. La norme absolue, pour c'te conne, c'est l'utilitarisme du XIXe, et donc l'hédonisme moral procuré par la radicalisation matérialiste de l'idéologie de la prospérité. Alors c'est vrai que si on rapproche les deux perspectives, il y a un gouffre: pour Locke, la liberté n'est pas de multiplier les expériences à ou étendre sa zone de pouvoirs l'infini (maximiser sa liberté, comme dirait les séides de l'utilitarisme).

En tout cas c'est une philosophe libre :icon_up:

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Dans une intervention à la façon d'une question à un intervenant prestigieux, une intervention de 30 à 40 secondes est déjà considérée comme longue. Il peut être très utile de s'entrainer à argumenter en temps très limité (c'est un euphémisme, hein).

"Histoire" c'est une façon de parler: j'ai du mal à ne pas faire synthétique en général :icon_up:

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"Histoire" c'est une façon de parler: j'ai du mal à ne pas faire synthétique en général :icon_up:

Entraine-toi vraiment à faire 30 secondes à haute voix, avec chronomètre et tout ça. C'est facile à dire, mais très difficile à faire. Et s'entrainer à deux, c'est mieux, on peut ainsi vérifier qu'on tient des propos intelligibles.

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En tout cas c'est une philosophe libre :icon_up:

Mmmh non, et ça aussi ça m'énerve : son agenda est modelé en fonction de ses préférences et de ses intérêts personnels : elle est prof à la LSE, elle peut donc prendre fait et cause pour Rawls et consorts, mais comme Hayek a fait parti de la maison, elle est beaucoup moins dur avec lui (en tout cas, beaucoup moins dur qu'avec Friedman ou Nozick). Son intention est limpide : c'est une social-démocrate qui veut s'approprier le terme libéral et veut que tous les sociaux démocrates en fassent autant. Bouh !

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Mmmh non, et ça aussi ça m'énerve : son agenda est modelé en fonction de ses préférences et de ses intérêts personnels : elle est prof à la LSE, elle peut donc prendre fait et cause pour Rawls et consorts, mais comme Hayek a fait parti de la maison, elle est beaucoup moins dur avec lui (en tout cas, beaucoup moins dur qu'avec Friedman ou Nozick). Son intention est limpide : c'est une social-démocrate qui veut s'approprier le terme libéral et veut que tous les sociaux démocrates en fassent autant. Bouh !

Comme une mère maquerelle qui aurait trouvé une collerette de bonne soeur, et qui voudrait que ses filles en mettent parce que c'est joli et ça fait plus propre, en somme.

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