Aller au contenu

Islam libéral


Messages recommandés

Puisque je lis trop souvent des clichés sur l'islam et la richesse de son histoire et de sa pensée, j'ouvre un fil sur lequel je souhaite discuter de ce courant ancien, aujourd'hui mondialisé mais hélas persécuté par des fondamentalistes qui refusent cette approche moderne et libérale de la religion. L'islam est en crise, c'est un fait. Pour autant, il n'est pas, et n'a jamais été monolithique. Il y a déjà plusieurs courants au sein du sunnisme et du chiisme, nous orientons-nous vers un nouveau schisme majeur ?

Des mouvements existent partout dans le monde avec des sites, des représentants et une foule de pseudos et d'anonymes qui enseignent la théologie, prêchent dans les mosquées pour orienter les pratiques et la pensée islamique dans leur sens: Sisters in Islam, Islam for peace, etc.

Des figures assument publiquement leur discours libéral, elles ne sont hélas pas assez invitées ni reprises par les médias occidentaux, certainement parce que c'est moins sexy que de faire peur à l'auditoire avec des Tariq Ramadan. Elles sont en revanche reprises par des médias du monde arabe où ces débats existent. L'ouvrage "Réformer l'islam" d'Abdou Filali-Ansari mérite la lecture de ceux que le sujet intéresse. En France, citons les penseurs islamiques contemporains : Soheib et Ghaleb Bencheikh, Abdennour Bidar. Il y en a bien d'autres.

Le débat se fonde sur la tradition de disputation et l'effort de réflexion (ijtihad) qui n'est plus le seul apanage des autorités religieuses, oulémas ou muftis. Que penser de l'apostasie, de l'égalité homme-femme, du sécularisme, de l'application de la charia incompatible avec la laïcité, etc. Toutes ces questions sont au coeur de ces débats qui ne sont pas assez mis au grand jour en France, ni assez valorisés.

Le débat est ouvert.

Lien vers le commentaire

Fausse joie, moi qui croyais qu'il y avait un groupe musulman ultralibéral qui venait de se créer… Ici "libéral" veut simplement dire "normal". Mais des musulmans normaux, c'est pas une nouvelle hein, j'en croise plein tous les jours. C'est plutôt le Hezbollah qui se fait rare sous nos latitudes.

Lien vers le commentaire

L'institut Turgot avait organisé un débat sur ce thème en octobre dernier, introduit par un dialogue entre Yves Montenay, promoteur optimiste d'un islam éclairé, avec François Facchini, Maître de conférence à l'Université de Reims, qui explique en quoi l'islam en son essence et par son développement s'oppose à l'émergence d'un ordre libéral.

http://blog.turgot.org/index.php?post/Montenay-Islam

L’Islam comme religion et libéralisme économique

François Facchini : Je pense que l’Islam, comme religion, soutient un idéal économique qui n’est pas celui de l’ordre économique des libéraux.

Le libéralisme soutient un ordre social où les règles garantissent les libertés civiles. Elles déterminent ce que l’homme a le droit de faire et de ne pas faire. S’interroger sur la place des libertés dans les pays musulmans c’est étudier la place des libertés de culte, de la liberté de conscience, de la liberté d’opinion, des libertés économiques, de la liberté de réunion, de la liberté syndicale, de la liberté politique, etc. dans ces pays.

La liberté de culte donne le choix de sa religion. La liberté de conscience permet de ne pas avoir de croyances religieuses. La liberté d’opinion est un préalable aux libertés d’expression, de pensée et de la presse. Elle garantit la liberté de dire, d’écrire, et de diffuser n’importe quelle opinion. La liberté économique est la liberté de travailler et de consommer.

La liberté de travailler donne la possibilité de travailler pour soi (entrepreneur), pour les autres (salariat) ou de ne pas travailler. La liberté politique est principalement la liberté de désigner son chef et de contrôler ses décisions. Elle peut donner sous certaines conditions le droit de choisir son droit. Elle peut, aussi, entrer en opposition avec les autres libertés. Cela explique pourquoi les libéraux qui ne prônent pas la dissolution de l’Etat cherchent à encadrer les libertés politiques par une constitution qui garantit les droits individuels.

La relation entre l’islam et le libéralisme ne pose pas, pour cette raison, les mêmes problèmes et n’a pas les mêmes enjeux s’il s’agit du libéralisme économique, du libéralisme politique et/du libéralisme en matière de culte. Cette discussion porte uniquement sur les libertés économiques, sur le rapport qu’entretient l’Islam aux institutions du libre marché.

L’Islam est la deuxième religion dans le monde en nombre de croyant derrière le christianisme. Son expansion débute en 622, date à laquelle le prophète Mahomet est chassé de la Mecque et se réfugie à Médine. En 629 il reprend la Mecque et instaure le premier Etat de la civilisation islamique. L’histoire de l’islam n’est pas, en ce sens, que l’histoire d’une aventure spirituelle c’est aussi une aventure politique. Le prophète a dirigé un pays. Il a inspiré par sa parole et ses pratiques l’invention d’un système juridique, le droit musulman. Le droit musulman institutionnalise l’idéal de la cité de l’envoyé de Dieu. L’idéal de la cité musulman est l’équivalent de l’idéal de la cité libérale. Au lieu de donner naissance à la Common Law et au Code Civil il a produit le droit musulman. Ce droit est né autour des années 609-632 (ap. JC) dans la péninsule arabique avec les révélations du prophète. Ce droit musulman se distingue sur de nombreux points de l’idéal de l’ordre économique libéral. 1) Il sacralise un certain nombre d’inégalités là où le libéralisme économique défend l’égalité formelle devant le droit. Le droit musulman a sanctifié trois inégalités formelles : les relations maîtres – esclaves, les relations femmes – hommes et les relations entre croyants et non croyants. 2) Il statue sur le butin là où le libéralisme économique soutient les droits du propriétaire contre la coercition d’Etat (Sourate VIII Le Coran).. 3) Il privilégie la propriété collective des ressources naturelles et restreint les libertés des propriétaires sur la base de principes moraux là où le libéralisme économique légitime la privatisation et exclut toute forme de paternalisme moral. Ces règles morales restreignent les droits du propriétaire de plusieurs manières. Les libertés individuelles sont limités par l’interdit de l’usure, l’obligation de l’aumône légale, le droit de succession, l’absence de personnalité morale, les terres collectives, le droit éminent de l’Etat sur la terre, et l’interdiction de s’approprier l’eau et l’herbe. Toutes ces restrictions sont à l’origine d’institutions distinctes des institutions du free market. Toutes ces restrictions empêchent de soutenir que le droit musulman est favorable aux institutions du libre marché. Il est possible que ce droit ait évolué ou qu’il n’ait pas été complètement appliqué, mais il a inventé un idéal économique qui n’est pas l’idéal de la société libre des libéraux. Le droit musulman issu de l’interprétation des textes sacrés de l’islam ne prédisposait donc pas la civilisation musulmane à découvrir les institutions du capitalisme libéral. Elles créaient un esprit non capitaliste défavorable au libre marché.

La justification religieuse de l’esclavage, des inégalités hommes – femmes, musulmans – non musulmans, du butin, de la propriété collective des ressources naturelles, de l’interdiction de l’usure et de la spéculation, de l’obligation de la solidarité ont inspiré un modèle économique non capitaliste. Ce modèle est un modèle de rente et de distribution de privilèges aux individus qui font allégeances au pouvoir. L’idéal de la cité musulmane a eu pour effet de composition un système institutionnel non capitaliste et plutôt hostile à ses valeurs puritaines. Il a crée les conditions d’existence d’une civilisation prospère pour ses membres et avancée, mais qui n’était pas préparée à la concurrence avec un modèle économique alternatif, le capitalisme libéral. L’histoire des modèles économiques des empires musulmans conduit donc à soutenir que l’islam n’a pas prédisposé les musulmans à découvrir le libéralisme économique à l’institutionnaliser.

(…)

Si le droit musulman conduit à soutenir que l’islam n’a pas pour idéal économique du free market il y a peu de chance pour que les musulmans soient dans leur majorité favorable au libéralisme. Malgré les interprétations libérales des paroles de l’envoyé de Dieu donné par un institut comme le Minaret Institut de nombreuses enquêtes montrent que les musulmans sont généralement hostiles aux valeurs du libre marché et à ses institutions (Guiso et al. 2003, Zingages, 2004, Rajan et Zingales, 2004, Crosette, 2000, Inglehart, 2005). Elles exploitent généralement les résultats des enquêtes du World Value Survey. Nous ne présentons que les informations qui permettent de faire correspondre le droit musulman aux croyances économiques des musulmans. Nous constatons que les musulmans restent hostiles à l’égalité homme – travail sur le marché du travail, à la concurrence, et à la propriété privée. Ils sont, en revanche, plutôt favorables à la redistribution des richesses. Cela correspond aux restrictions juridiques ancestrales du droit musulman sur la propriété privée et les libertés individuelles décrites dans la première section.

(…)

Les Etats musulmans et libéralisme économique

Si le droit musulman ancestral et les croyances économiques des musulmans ne sont pas favorables aux valeurs du free market et à ses institutions il est peu probable que les pays où la population est majoritairement affiliée à l’islam respectent les libertés économiques. Pour s’en convaincre il suffit de se référer aux indices de libertés économiques proposés par un certain nombre d’organisation à but non lucratif américaine. Sur la base des indices de liberté économique de la fondation Heritage pour 2009 on peut affirmer que ce sont les pays dont la population est majoritairement affiliées à la religion chrétienne protestante qui possèdent les indices de liberté économique les plus élevés viennent ensuite les catholiques romains, malgré la faiblesse des indices moyens en Afrique noire, en Amérique du Sud, dans les Caraïbes et dans les Iles du Pacifique. Les autres affiliations religieuses sont représentées dans trop peu de pays pour donner une information significative. Les pays de l’aire musulmane sont, en revanche, plutôt non libres (source : World Fact Book pour les affiliations religieuses et Fraser Institute pour les indices de liberté économique : 1995 – 2007).

Le modèle dominant des pays musulmans et arabes en particulier reproduit les modèles de rente des empires arabes et ottomans. Il réhabilite une aristocratie d’Etat à l’origine d’un secteur public hégémonique et au service d’un système de redistribution caractérisé par le clientélisme, la menace et la corruption.

Lien vers le commentaire
Catholiques tradis, tout pareil, toussa.

L'expression "tout pareil" introduit une vision relativiste certes sympathique à première vue, mais illusoire par ses fausses équivalences. Ce qui se vérifie empiriquement :

"Sur la base des indices de liberté économique de la fondation Heritage pour 2009 on peut affirmer que ce sont les pays dont la population est majoritairement affiliées à la religion chrétienne protestante qui possèdent les indices de liberté économique les plus élevés viennent ensuite les catholiques romains, malgré la faiblesse des indices moyens en Afrique noire, en Amérique du Sud, dans les Caraïbes et dans les Iles du Pacifique. Les autres affiliations religieuses sont représentées dans trop peu de pays pour donner une information significative. Les pays de l’aire musulmane sont, en revanche, plutôt non libres (source : World Fact Book pour les affiliations religieuses et Fraser Institute pour les indices de liberté économique : 1995 – 2007)."

Le catholicisme n'a jamais prôné l'esclavage, il s'est au contraire diffusé contre cette institution antique. En revanche il a inventé la séparation du spirituel et du temporel (qui est dépourvue de sens pour les musulmans, puisque le Coran est l'unique source du Droit), a produit une justification théorique puissante de la propriété privée par la scolastique thomiste, puis la seconde scolastique a produit l'Ecole de Salamanque à laquelle se rattache l'école autrichienne.

Lien vers le commentaire
Le catholicisme n'a jamais prôné l'esclavage, il s'est au contraire diffusé contre cette institution antique.

Il s'est longtemps demandé si les esclaves avaient une âme. Les femmes aussi d'ailleurs. je me pose moi-même cette question parfois (non, c'est une boutade).

Je cherche les sources du débat qui opposa al-Afghani à Renan :

« Personne n’ignore, que le peuple arabe, alors qu’il était dans l’état de barbarie, s’est lancé dans la voie des progrès intellectuels et scientifiques avec une vitesse qui n’a été égalée que par la rapidité de ses conquêtes car, dans l’espace d’un siècle, il a acquis et s’est assimilé presque toutes les sciences grecques et persanes qui s’étaient développées lentement pendant des siècles sur le sol natal, comme il étendit sa domination de la presqu’île arabique jusqu’aux montagnes de l’Himalaya et au somment de Pyrénées. On peut dire que dans toute cette période les sciences firent des progrès étonnants chez les arabes et dans tous les pays soumis à leur domination. Rome et Byzance étaient alors les sièges des sciences théologiques et philosophiques ainsi que le centre lumineux et comme le foyer ardent de toutes les connaissances humaines. »

« Toute fois il est permis de se demander comment la civilisation arabe, après avoir jeté un si vif éclat dans le monde, s’est éteinte tout à coup ; comment ce flambeau ne s’est pas rallumé depuis, et pourquoi le monde arabe reste toujours enseveli dans de profondes ténèbres. »

Puis

« Toute fois il est permis de se demander comment la civilisation arabe, après avoir jeté un si vif éclat dans le monde, s’est éteinte tout à coup ; comment ce flambeau ne s’est pas rallumé depuis, et pourquoi le monde arabe reste toujours enseveli dans de profondes ténèbres. »

Je ne connaissais pas, grand merci !

Lien vers le commentaire
Des mouvements existent partout dans le monde avec des sites, des représentants et une foule de pseudos et d'anonymes qui enseignent la théologie, prêchent dans les mosquées pour orienter les pratiques et la pensée islamique dans leur sens: Sisters in Islam, Islam for peace, etc.

Je suis mauvaise langue mais on dirait les noms d'assoces gauchistes.

Des figures assument publiquement leur discours libéral, elles ne sont hélas pas assez invitées ni reprises par les médias occidentaux, certainement parce que c'est moins sexy que de faire peur à l'auditoire avec des Tariq Ramadan.

Si un Tariq Ramadan leur fait peur, alors il n'y a rien à en espérer.

Il s'est longtemps demandé si les esclaves avaient une âme. Les femmes aussi d'ailleurs

Propagande Jacobine.

Lien vers le commentaire
Il s'est longtemps demandé si les esclaves avaient une âme. Les femmes aussi d'ailleurs.

Si tu parles de la fameuse Controverse de Valladolid c'est faux, l'existence de l'âme chez les indiens n'a jamais fait l'objet d'un débat. Faut pas croire tout ce qu'on dit à la télé. Et pour cause c'est la théologie thomiste, qui reprenant les principes d'Aristote et des stoïciens, a théorisé le Droit naturel. Peux-tu citer une école de juristes musulmans qui reconnaît le Droit naturel découvert par la Raison?

Lien vers le commentaire

Quelqu'un peut-il confirmer ces propos de Le Pen en 1958 : "J’affirme que, dans la religion musulmane, rien ne s’oppose au point de vue moral à faire du croyant ou du pratiquant musulman un citoyen français complet. Bien au contraire, sur bien des principes, ses préceptes sont les mêmes que ceux de la religion chrétienne, fondement de la civilisation occidentale." ?

Lien vers le commentaire
Que vient faire JMLP dans un débat sur le libéralisme et l'islam?

C'est un avis amusant, mais tu as raison, cela n'enrichit pas davantage le débat.

Tu as mal lu. Il ne s'agit pas de libéralisme et d'islam, mais d'islam libéral.

Lien vers le commentaire
Il s'est longtemps demandé si les esclaves avaient une âme. Les femmes aussi d'ailleurs.

Café du commerce. Et portnawak au passage.*

En revanche, il est exact que le texte du Nouveau Testament n'interdit pas l'esclavage alors qu'il évoque le sujet.Uune épitre de Paul (celle à Philémon si je ne m'abuse) est un billet par lequel il renvoie un esclave qui s'était enfuit à son maître.

Je cherche les sources du débat qui opposa al-Afghani à Renan

Ce sont des citations de L'islamisme et la science ?

*si c'était une blague, sorry. :icon_up:

Lien vers le commentaire
Quelqu'un peut-il confirmer ces propos de Le Pen en 1958 : "J’affirme que, dans la religion musulmane, rien ne s’oppose au point de vue moral à faire du croyant ou du pratiquant musulman un citoyen français complet. Bien au contraire, sur bien des principes, ses préceptes sont les mêmes que ceux de la religion chrétienne, fondement de la civilisation occidentale." ?

iJO-0615f.jpg

Lien vers le commentaire
C'est un avis amusant, mais tu as raison, cela n'enrichit pas davantage le débat.

Je ne crois pas que ce genre de ficelle politicienne grossière fasse progresser la réflexion. Ou alors il fallait le proposer en taverne, si tu tenais absolument à le plonger dans les égouts où tu l'entraînes.

Tu as mal lu. Il ne s'agit pas de libéralisme et d'islam, mais d'islam libéral.

Avant de parler d'islam libéral, encore faut-il définir ces termes et déterminer si cette expression a du sens ou s'il s'agit d'une chimère linguistique.

Lien vers le commentaire
L'institut Turgot avait organisé un débat sur ce thème en octobre dernier, introduit par un dialogue entre Yves Montenay, promoteur optimiste d'un islam éclairé, avec François Facchini, Maître de conférence à l'Université de Reims, qui explique en quoi l'islam en son essence et par son développement s'oppose à l'émergence d'un ordre libéral.

http://blog.turgot.org/index.php?post/Montenay-Islam

Bon article. Là encore je m'imagine mal en quoi le libéralisme (tout comme la Démocratie) se verrait s'imposer partout. C'est quelque part réjouissant car ça permet des alternatives qui n'ont rien de superficielles, à l'égal du socialisme.

Lien vers le commentaire
Fausse joie, moi qui croyais qu'il y avait un groupe musulman ultralibéral qui venait de se créer… Ici "libéral" veut simplement dire "normal". Mais des musulmans normaux, c'est pas une nouvelle hein, j'en croise plein tous les jours. C'est plutôt le Hezbollah qui se fait rare sous nos latitudes.

Il y a bien une branche libérale du judaïsme, et ça n'a rien à voir avec le libéralisme. C'est juste une version soft et égalitaire (hommes-femmes) des traditionnels. Je suppose qu'il pourrait s'agir de même en Islam.

Lien vers le commentaire
L'institut Turgot avait organisé un débat sur ce thème en octobre dernier, introduit par un dialogue entre Yves Montenay, promoteur optimiste d'un islam éclairé, avec François Facchini, Maître de conférence à l'Université de Reims, qui explique en quoi l'islam en son essence et par son développement s'oppose à l'émergence d'un ordre libéral.

http://blog.turgot.org/index.php?post/Montenay-Islam

Tiens, c'est étonnant de la part de François un article aussi faible, on a l'impression qu'il a découvert l'islam et la problématique avec le liberalisme un quart d'heure avant d'écrire son papier.

Lien vers le commentaire
L'expression "tout pareil" introduit une vision relativiste certes sympathique à première vue, mais illusoire par ses fausses équivalences. Ce qui se vérifie empiriquement :

"Sur la base des indices de liberté économique de la fondation Heritage pour 2009 on peut affirmer que ce sont les pays dont la population est majoritairement affiliées à la religion chrétienne protestante qui possèdent les indices de liberté économique les plus élevés viennent ensuite les catholiques romains, malgré la faiblesse des indices moyens en Afrique noire, en Amérique du Sud, dans les Caraïbes et dans les Iles du Pacifique. Les autres affiliations religieuses sont représentées dans trop peu de pays pour donner une information significative. Les pays de l’aire musulmane sont, en revanche, plutôt non libres (source : World Fact Book pour les affiliations religieuses et Fraser Institute pour les indices de liberté économique : 1995 – 2007)."

A moins d'être complètement débile, on ne peut pas souscrire à de telles salades.

A l'exception de l'Arabie Saoudite et de l'Iran, l'ensemble des pays arabo-musulmans (pour ne prendre que cet exemple) sont issus de régimes NATIONALISTES et SOCIALISTES, combien de fois va falloir le répéter? :icon_up:

L'islam n'a strictement rien à voir là-dedans. Ca porte un nom ce genre de biais de raisonnements, Post hoc ergo propter hoc.

Je suis par ailleurs très heureux d'apprendre une chose nouvelle aujourd'hui : les pays de l'ancien pacte de Varsovie étaient tous des pays musulmans, les dictatures militaires sud-américaines aussi, le régime de Vichy, la Chine contemporaine, et tout un tas d'autres pays aussi.

Le catholicisme n'a jamais prôné l'esclavage, il s'est au contraire diffusé contre cette institution antique. En revanche il a inventé la séparation du spirituel et du temporel (qui est dépourvue de sens pour les musulmans, puisque le Coran est l'unique source du Droit), a produit une justification théorique puissante de la propriété privée par la scolastique thomiste, puis la seconde scolastique a produit l'Ecole de Salamanque à laquelle se rattache l'école autrichienne.

:doigt:

Avant de parler d'islam libéral, encore faut-il définir ces termes et déterminer si cette expression a du sens ou s'il s'agit d'une chimère linguistique.

Comme lorsque certains demandent des chiffres pour étayer une thèse, réclamer une définition de ce que tout le monde comprend est une façon d'ergoter et de tenter de lancer le débat sur une base biaisée.

Pour mettre à bas la propagande islamisto-free jazzienne du califat islamique, voir ceci : http://www.liberaux.org/index.php?s=&s…ost&p=62825

[..]

Plus clairement retranscrit : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/artic…t-l-islam-74043

Lien vers le commentaire
A l'exception de l'Arabie Saoudite et de l'Iran, l'ensemble des pays arabo-musulmans (pour ne prendre que cet exemple) sont issus de régimes NATIONALISTES et SOCIALISTES, combien de fois va falloir le répéter? :icon_up:

Je veux m'efforcer d'être conpréhensif. Mais force est de constater qu'aucun de ces pays arabo-musulman n'a produit de régime libéral au sens politique.

L'islam n'a strictement rien à voir là-dedans.

Tout comme le vrai communisme n'avait rien à voir avec son application dans les pays communistes?

On juge l'arbre à ses fruits.

Ca porte un nom ce genre de biais de raisonnements, Post hoc ergo propter hoc.

Non, la fréquence des occurences est suffisante pour établir un rapport consistant.

Comme lorsque certains demandent des chiffres pour étayer une thèse, réclamer une définition de ce que tout le monde comprend est une façon d'ergoter et de tenter de lancer le débat sur une base biaisée.

Définir les termes d'un débat est un préalable nécessaire pour aller des prémisses vers la conclusion. Ce qui n'a rien à voir avec la manie d'exiger un nombre avant même de savoir de quoi l'on parle et si ça existe. Par exemple demander combien y a-t-il de musulmans libéraux en France est impossible à déterminer précisément et d'autre part suppose d'avoir défini ce qu'on entend par là.

Pour mettre à bas la propagande islamisto-free jazzienne du califat islamique, voir ceci : http://www.liberaux.org/index.php?s=&s…ost&p=62825

Je ne crois pas avoir jamais parlé du Califat sur ce forum. Mais bon, nous sommes habitués à ta foncière malhonnêteté intellectuelle.

Lien vers le commentaire
Je veux m'efforcer d'être conpréhensif. Mais force est de constater qu'aucun de ces pays arabo-musulman n'a produit de régime libéral au sens politique.

Tout comme le vrai communisme n'avait rien à voir avec son application dans les pays communistes?

On juge l'arbre a ses fruits.

Déjà, je trouve que raisonner avec des proverbes c'est rigolo.

Ensuite, je tire comme conclusion de ce que tu as écrit la phrase suivante : "au moment de leur indépendance et jusqu'à présent, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Egypte, la Syrie, l'Irak, etc. étaient gouvernés par des Etats d'inspiration islamique."

C'est le sens de "on juge l'arbre à ses fruits". L'arbre, c'est l'islamisme ou l'islam, les fruits sont la situation actuelle, despotique de ses pays.

L'histoire revue et corrigée par free jazz. :doigt:

Je ne crois pas avoir jamais parlé du Califat sur ce forum. Mais bon, nous sommes habitués à ta foncière malhonnêteté intellectuelle.

:icon_up: Tu as lu le texte que tu as posté?

Le prophète a dirigé un pays.
Lien vers le commentaire
Puisque je lis trop souvent des clichés sur l'islam et la richesse de son histoire et de sa pensée, j'ouvre un fil sur lequel je souhaite discuter de ce courant ancien, aujourd'hui mondialisé mais hélas persécuté par des fondamentalistes qui refusent cette approche moderne et libérale de la religion. L'islam est en crise, c'est un fait. Pour autant, il n'est pas, et n'a jamais été monolithique. Il y a déjà plusieurs courants au sein du sunnisme et du chiisme, nous orientons-nous vers un nouveau schisme majeur ?

Des mouvements existent partout dans le monde avec des sites, des représentants et une foule de pseudos et d'anonymes qui enseignent la théologie, prêchent dans les mosquées pour orienter les pratiques et la pensée islamique dans leur sens: Sisters in Islam, Islam for peace, etc.

Des figures assument publiquement leur discours libéral, elles ne sont hélas pas assez invitées ni reprises par les médias occidentaux, certainement parce que c'est moins sexy que de faire peur à l'auditoire avec des Tariq Ramadan. Elles sont en revanche reprises par des médias du monde arabe où ces débats existent. L'ouvrage "Réformer l'islam" d'Abdou Filali-Ansari mérite la lecture de ceux que le sujet intéresse. En France, citons les penseurs islamiques contemporains : Soheib et Ghaleb Bencheikh, Abdennour Bidar. Il y en a bien d'autres.

Le débat se fonde sur la tradition de disputation et l'effort de réflexion (ijtihad) qui n'est plus le seul apanage des autorités religieuses, oulémas ou muftis. Que penser de l'apostasie, de l'égalité homme-femme, du sécularisme, de l'application de la charia incompatible avec la laïcité, etc. Toutes ces questions sont au coeur de ces débats qui ne sont pas assez mis au grand jour en France, ni assez valorisés.

Le débat est ouvert.

Oui, l'Islam n'est pas monobloc (et il est évident qu'il y a toujours eu des musulmans éclairés, pratiquant une religion adaptée à leur cas).

En revanche il me semble simplement faux de dire que sa tradition est per se compatible avec le libéralisme, si on entend par "tradition" la pratique concrète ancienne. Ce n'est pas du côté de la liberté économique que sa pêche, ni même de la liberté religieuse, mais du côté de la liberté politique. Je peux me tromper, mais chaque fois que j'ai creusé la question, je suis arrivé à la conclusion qu'à toutes les époques, la grande majorité des pratiques musulmanes impliquaient la domination du pouvoir religieux sur le pouvoir politique.

La relation entre religion et politique (et en particulier l'état) est le problème clef, à mon avis. Je pense que la seule façon -pour des "extérieurs"- de favoriser une issue pacifique à un tel noeud politico-religieux, c'est d'insister sur la séparation de la religion & l'état , et de travailler avec ceux des musulmans qui sont sincèrement dans cette tendance (attention aux usurpateurs, qui sont à mon avis majoritaires parmi ceux qui prennent la parole).

Lien vers le commentaire

Pour revenir au sujet, contrairement à ce que disent les talibans et certains ici-même, il existe un nombre incalculable de penseurs musulmans libéraux : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvements_li….C3.A9sentatifs

Notamment, Fatima Mernissi dont je suis en train de lire un livre (Le harem politique), ainsi que tout un tas d'autres cités dans les ouvrages (en français) de Rachid Benzine.

Lien vers le commentaire
Invité
Ce sujet ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.
×
×
  • Créer...