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Islam libéral


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Nous avons discuté des contradictions internes, des conditions et des impossibilités, qui font que cette image réformiste correspond à un simulacre, ou du moins à un constructivisme. J'ajoute que cette vision d'un islam domestiqué, apprivoisé et transformé par l'imaginaire progressiste est une réduction occidentalocentriste, qui pense la démocratie comme la fin de l'histoire et l'islam traditionnel comme un obstacle, voire un facteur d'arriération qu'il faudrait à tout prix réformer. C'est en ce sens que j'utilise l'adjectif soluble, qui comporte l'idée d'une conversion aux standards des démocraties libérales.

Cette réduction aux fantasmes occidentaux, revendiquant pourtant le droit à la différence et porte la pluralité comme étendard, méconnaît les spécificités du monde musulman et refuse de reconnaître son altérité. Il s'agit donc sous ce rapport d'une sorte de dénégation qui considère l'islam avec un oeil paternaliste et infantilisant, animée par des intentions thérapeutiques bienveillantes.

Ben oui, free jazz tape encore dans le mille. Je me permets d'ajouter que n'importe quel islamophobe cynique ne peut voir que d'un bon oeil l'éclosion d'un islam à la carte où, pour toute forme de recontextualisation du Coran, les réformistes de l'islam fassent de cette religion un truc de bisounours de la même façon que les réformistes de l'église catholique ont tué leur propre religion, avec le festivisme paritaire pour tout horizon.

En revanche, tout libéral conservateur animé par une quelconque éthique et un devoir de vérité ne peut que mettre en garde les musulmans face à ce deal que certains libéraux leur propose pour les rendre plus friendly.

Donc, oui, effectivement, entre cynisme et éthique personnelle, mon coeur balance :icon_up:

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Le nationalisme exacerbé est un remède de peuples décadents. La Turquie ressemble à la France en ce qu'elle n'a toujours pas réalisé que sa période de grandeur a pris fin.

Oui, ….Mais….Paris, c'est Paris, Istanbul, c'est Istanbul, …..Mêmes pleines de grands malades dans leurs têtes, quelles belles villes!!!

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l'éclosion d'un islam à la carte où, pour toute forme de recontextualisation du Coran, les réformistes de l'islam fassent de cette religion un truc de bisounours de la même façon que les réformistes de l'église catholique ont tué leur propre religion, avec le festivisme paritaire pour tout horizon.

Tu confonds la pratique quotidienne et individuelle des musulmans , et l'évolution théologique due aux travaux de théologiens, de juristes et de figures religieuses reconnues dans un contexte sans autorité religieuse suprême comme nous en disposons dans l'église catholique (qui a connu ses propres évolutions, on peut revenir sur Vatican II, un truc de bisounours sans doute ?). Un conflit ouvert oppose les tenants d'un islam qui refuse son évolution (le wahhabisme est pourtant récent) pourtant prévue dans les textes, et ceux qui défendent au contraire une pratique moderne de cette religion. Nous ne parlons pas de savoir comment les uns et les autres vivent leur foi, mais bien de théologie.

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Nos amis catholiques pourraient trouver discutables les vertus de Vatican II, mais s'il s'agit d'un prétexte pour imposer aux musulmans l'idéologie de 1789, je conseillerais à nos amis musulmans de se méfier de ce genre d'initiative.

A l'instar du CFCM évoqué plus haut, qui consiste en un machin politique fantoche ne représentant que lui-même, imposé par le ministère de l'intérieur (dont l'incurie en la matière est grande) en vue d'essayer de contrôler et de discipliner la communauté musulmane.

Pour rappel, les principales organisations représentatives telles que l'UOIF l'ont même déserté :

http://www.saphirnews.com/CFCM-la-Mosquee-…rent_a4544.html

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Tu confonds la pratique quotidienne et individuelle des musulmans , et l'évolution théologique due aux travaux de théologiens, de juristes et de figures religieuses reconnues dans un contexte sans autorité religieuse suprême comme nous en disposons dans l'église catholique (qui a connu ses propres évolutions, on peut revenir sur Vatican II, un truc de bisounours sans doute ?). Un conflit ouvert oppose les tenants d'un islam qui refuse son évolution (le wahhabisme est pourtant récent) pourtant prévue dans les textes, et ceux qui défendent au contraire une pratique moderne de cette religion. Nous ne parlons pas de savoir comment les uns et les autres vivent leur foi, mais bien de théologie.

Si les musulmans font leur Vatican II, il y aura des conséquences directes sur la pratique religieuse des musulmans. Certains catholiques considèrent que Vatican II a sonné le glas de l'église catholique, ils ne se trompent pas forcément, le débat est ouvert, d'où cette mise en garde adressée aux musulmans. L'enjeu pour leur propre religion est énorme, et accessoirement pour l'Europe étant donné que cette volonté de réformer l'islam semble plutôt se trouver en Europe ou tout du moins dans les pays occidentaux où il y a une présence musulmane.

En Europe nous avons suffisamment de recul pour comprendre ce que nous avons fait de l'église catholique et en quoi les réformateurs de l'église ont en partie stérilisé leur religion, faite désormais de vagues appels à l'amour et à la fraternité, au dialogue inter-religieux béat faisant abstraction de toutes les différences inconciliables entre islam et christianisme etc.

Il faudrait que tu nous expliques ce que tu entends pas 'islam moderne', tu risques d'effrayer plus d'un musulman avec ça, et pas forcément des dangereux terroristes, disons simplement des musulmans un peu traditionalistes.

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Nos amis catholiques pourraient trouver discutables les vertus de Vatican II, mais s'il s'agit d'un prétexte pour imposer aux musulmans l'idéologie de 1789, je conseillerais à nos amis musulmans de se méfier de ce genre d'initiative.

Il faut toujours se méfier de ce qu'autrui tente de nous imposer. En l'occurrence, j'ai le sentiment que certains voient d'un mauvais oeil une quelconque évolution de la façon de vivre sa religion, quelle qu'elle soit.

Par conséquent, il me semble souhaitable de convaincre les gens du caractère universel de la philosophie libérale. La liberté ne s'impose pas à autrui par contre elle est indispensable pour vivre sa religion.

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L'absence de hierarchie dans l'islam rapproche plus cette religion du protestantisme et de ses courants dans le monde.

Les théologiens et des autorités religieuses qui contestent la domination des salafistes se trouvent pris entre deux feux : celui des islamistes radicaux mais aussi celui des régimes corrompus qui instrumentalisent la religion pour asseoir leur pouvoir. Dans ce contexte de violence et de confusion, beaucoup des réformateurs contemporains ont dû fuir leur pays d'origine pour se mettre à l'abri en occident. Mais ils gardent des attaches dans leur pays d'origine où les débats font rage. Je crois qu'on mesure mal, en France, ce clivage majeur dans la pratique du Coran et l'interprétation des textes fondamentaux de l'islam dans les pays arabo-musulmans, ainsi qu'en Iran chiite.

Maintenant, une religion n'enseigne pas de fumer des pétard, de vivre son homosexualité sans complexe ou de coucher avec des partenaires multiples. En revanche, la modernité implique la sécularisation de la religion, l'égalité hommes -femmes et la fin de la polygamie, etc. Il restera toujours des questions en suspens, comme il en reste pour d'autres religions qui ont aussi leurs écoles, leurs pratiques et leurs exigences. Et malgré tout, il restera toujours des conservateurs plus radicaux dans leurs pratiques, ainsi que des intégristes marginaux qui transgressent la loi de leur pays joyeusement, parfois même tentés par la violence.

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Selon quels critères?

Selon quels critères?

Ah tiens, maintenant avoir une vie irréprochable demande à être détaillé : par exemple, être poli avec les gens, serviable, etc.

N'utilises-tu pas ton éthique personnelle pour qualifier qui est un bon musulman et qui est un mauvais?

N'importe quoi, cela s'appelle le common sense : aidez les personnes âgées, les femmes enceintes, être disponible pour autrui, etc.

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L'absence de hierarchie dans l'islam rapproche plus cette religion du protestantisme et de ses courants dans le monde.

Les théologiens et des autorités religieuses qui contestent la domination des salafistes se trouvent pris entre deux feux : celui des islamistes radicaux mais aussi celui des régimes corrompus qui instrumentalisent la religion pour asseoir leur pouvoir. Dans ce contexte de violence et de confusion, beaucoup des réformateurs contemporains ont dû fuir leur pays d'origine pour se mettre à l'abri en occident. Mais ils gardent des attaches dans leur pays d'origine où les débats font rage. Je crois qu'on mesure mal, en France, ce clivage majeur dans la pratique du Coran et l'interprétation des textes fondamentaux de l'islam dans les pays arabo-musulmans, ainsi qu'en Iran chiite.

Maintenant, une religion n'enseigne pas de fumer des pétard, de vivre son homosexualité sans complexe ou de coucher avec des partenaires multiples. En revanche, la modernité implique la sécularisation de la religion, l'égalité hommes -femmes et la fin de la polygamie, etc. Il restera toujours des questions en suspens, comme il en reste pour d'autres religions qui ont aussi leurs écoles, leurs pratiques et leurs exigences. Et malgré tout, il restera toujours des conservateurs plus radicaux dans leurs pratiques, ainsi que des intégristes marginaux qui transgressent la loi de leur pays joyeusement, parfois même tentés par la violence.

J'ai une vague idée de la fitna à laquelle tu fais allusion mais n'étant pas musulman je vois ça d'un regard extérieur.

En revanche, crois bien que ton hymne à la laïcité me va droit au coeur. Vive l'islam laïc :icon_up:

J'ajoute que ta comparaison avec le protestantisme me semble pertinente.

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Ça commence à me gaver de lire tous ces mots arabes écrits par des gens qui n'ont connaissent pas le sens exact….

Toi non plus alors bon :icon_up:

La seule personne ici qui a probablement étudié l'islam un peu sérieusement (et pour cause) c'est Esperluette.

Bon sinon on peut toujours poser nos question sur un site musulman avec un imam qui répond.

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En revanche, la modernité implique la sécularisation de la religion, l'égalité hommes -femmes et la fin de la polygamie, etc.

:icon_up: Qu'est-ce que ça veut dire exactement, désacraliser la religion ?

Et pourquoi doit-on se soumettre à la modernité qui est juste la mode du référent dominant à un moment donné ?

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Tu as mal lu. :icon_up:

J'ai relu. Et j'ai la même impression qu'au début: autant je suis assez d'accord avec le reste du message d'Aurel, autant cette affirmation m'apparaît discutable parce que très obscure.

En gros j'ai compris qu'il fallait raboter les préceptes religieux pour les faire rentrer dans le moule moderne.

Ou alors, était-ce une manière de dire que, par exemple, un mec qui cogne sa gonzesse ne pourra se défendre devant un tribunal en prétextant que c'est un précepte de sa religion?

Mais dans ce dernier cas, on ne parle plus de sécularisation.

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Un conflit ouvert oppose les tenants d'un islam qui refuse son évolution (le wahhabisme est pourtant récent) pourtant prévue dans les textes, et ceux qui défendent au contraire une pratique moderne de cette religion. Nous ne parlons pas de savoir comment les uns et les autres vivent leur foi, mais bien de théologie.

Tu souhaites la fin de l'histoire et l'hégémonie non discutée du moderne.

La fin de l'Autre non-libéral?

Vive l'universalisme des libéraux.

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Il faut toujours se méfier de ce qu'autrui tente de nous imposer. En l'occurrence, j'ai le sentiment que certains voient d'un mauvais oeil une quelconque évolution de la façon de vivre sa religion, quelle qu'elle soit.

C'est pourquoi les musulmans sont les mieux placés pour décider si leur religion a besoin d'un aggiornamento ou d'une réforme, et n'ont pas besoin d'être guidés par des éducateurs.

Si cela consiste à leur imposer pour leur bien nos standards laïcs de modernité assortis d'un brevet de libéralisme et d'arrières-pensées politiques, on comprend qu'ils voient d'un mauvais oeil cette évolution.

A ce sujet je recommande cette discussion instructive entre Finkielkraut et Tareq Oubrou, figure intellectuelle montante, où l'on entend que les choses sont un peu plus compliquées que l'opposition réductrice entre rationalistes éclairés par un progressisme bon teint contre tradis rétrogrades :

Philosophe et théologien, Tareq Oubrou affronte les questions que soulève la présence de l'islam dans la France laïque en se référant aussi bien à la pensée islamique traditionnelle qu'aux sciences humaines contemporaines. Il revisite la Tradition avec rigueur et audace, récusant autant le littéralisme aveugle que le modernisme sans frein. Dans ces entretiens, il confronte son propre parcours avec l'histoire récente de l'islam de France. Son bilan, sans complaisance, ouvre des perspectives nouvelles sur la formation des imâms, le rapport entre sharia et laïcité, le dialogue interreligieux, la comparaison des modèles français et anglo-saxon… Cet esprit libre et impliqué dans la communauté n'hésite pas à prendre des positions claires sur les problèmes les plus délicats.

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france…fusion_id=83214

Par conséquent, il me semble souhaitable de convaincre les gens du caractère universel de la philosophie libérale. La liberté ne s'impose pas à autrui par contre elle est indispensable pour vivre sa religion.

La philosophie libérale proclame un certain universalisme, qui concerne surtout les catégories et les normes de justice. Cela ne signifie pas qu'elle soit universellement exportable partout telle un phare de l'humanité, mais qu'elle part d'un sentiment d'optimisme un peu excessif. D'autre part je ne crois pas que Bastiat ou Tocqueville aient jamais pensé que toutes les cultures pourraient se convertir au libéralisme.

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Tu souhaites la fin de l'histoire et l'hégémonie non discutée du moderne.

La fin de l'Autre non-libéral?

Vive l'universalisme des libéraux.

Le libéralisme n'est pas du tout une philosophie du juste milieu. Entre l'assassin et sa victime, il ne choisit pas le "simple tabassage" .Oui, nous souhaitons l'éradication de l'oppression. Notre cause est juste ; que Dieu nous aide.

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Le libéralisme n'est pas du tout une philosophie du juste milieu. Entre l'assassin et sa victime, il ne choisit pas le "simple tabassage" .Oui, nous souhaitons l'éradication de l'oppression. Notre cause est juste ; que Dieu nous aide.

Rien que ça, eh bien bon courage. On est anar ou on l'est pas. Comme j'ai tendance à ne souhaiter que ce qui est réalisable, je suis pour le containment de l'oppression, pas son éradication car je sais que c'est impossible.

Ce projet d'éradication de l'oppression par la négation de l'altérité, dit autrement de la culture, a quelque chose de cauchemardesque. C'est comme ça qu'on en vient à projeter de construire des parcs Disneyland dans la banlieue de Bagdad une fois que l'Empire du Bien y aura exporté sa démocratie. Même schéma de pensée.

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Le libéralisme n'est pas du tout une philosophie du juste milieu. Entre l'assassin et sa victime, il ne choisit pas le "simple tabassage" .Oui, nous souhaitons l'éradication de l'oppression. Notre cause est juste ; que Dieu nous aide.

Je sais que c'est de l'humour, mais bof, a partir du moment où il y aura quelques pays libéraux, la seule liberté que je voudrais imposer aux autres, c’est celle de mouvement, que les victimes puissent se barrer.

La modernité, l’émancipation et tout le bagage qui va avec n’ont que peu de rapports avec la liberté…

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C'est pourquoi les musulmans sont les mieux placés pour décider si leur religion a besoin d'un aggiornamento ou d'une réforme, et n'ont pas besoin d'être guidés par des éducateurs.

Exactement. Encore faut-il être libre de décider. Voilà pourquoi la religion, quelle qu'elle soit, ne peut être vécue que dans un monde libre. Par conséquent, "l'Islam libéral" est un pléonasme. On ne peut pas être musulman (ou chrétien) par obligation, par coercition.

La philosophie libérale proclame un certain universalisme, qui concerne surtout les catégories et les normes de justice. Cela ne signifie pas qu'elle soit universellement exportable partout telle un phare de l'humanité, mais qu'elle part d'un sentiment d'optimisme un peu excessif. D'autre part je ne crois pas que Bastiat ou Tocqueville aient jamais pensé que toutes les cultures pourraient se convertir au libéralisme.

Il est clair que le libéralisme peut difficilement s'exporter chez les esclavagistes :icon_up:

Je sais bien que chez les musulmans, traditionnellement, institutions religieuses et institutions politiques sont souvent confondues ou très proches mais il ne faut pas se tromper de cible: ce sont bien les institutions outrepassant leur rôle qu'il faut combattre et pas la Foi.

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Sur l'articulation du théologique et du politique dans la pensée islamique et plus spécifiquement quant au rapport à la démocratie, une bonne synthèse des classiques par Makram Abbes.

Makram Abbes

Islam et politique à l'âge classique

PUF - 2009

La pensée politique de l'islam est habituellement abordée à partir des doctrines religieuses qui y sont nées ou des institutions ayant déterminé, de façon décisive, ses spécificités dans ce domaine. Ce livre renonce délibérément à cette perspective pour se consacrer à la pensée du pouvoir et du gouvernement qu'il étudie à travers trois traditions majeures : les textes des Miroirs des princes, ceux des juristes-théologiens, et ceux des philosophes. Un dernier chapitre consacré à Ibn Khaldûn permet de faire la synthèse de ces traditions et de montrer le seuil atteint par la pensée politique de l'islam à l'âge classique (VIIe-XVe siècle).

Ce travail montre comment, à partir du VIIIe siècle, se met en place une approche positive du politique qui permet de déceler les signes d'une pensée séculière présente même dans la tradition juridico-théologique qui se réclamait de la loi religieuse. Loin des considérations essentialistes ou apologétiques portant sur le politique en islam, ce livre invite à suivre les différentes élaborations théoriques en soulignant leur universalité, et en les comparant aux traditions occidentales, sans perdre de vue la perspective de les ancrer dans leurs contextes historiques. Par ailleurs, l'examen du lien entre le politique et le religieux — qui est le fil conducteur de ce livre — met en évidence les multiples facettes que recouvre le concept de « théologie politique », dont certains aspects continuent jusqu'à nos jours de conditionner les penseurs et les acteurs du politique dans le monde musulman.

Dans cet entretien Mr Oubrou explique les vertus d'une voie moyenne :

Sur le plan individuel, la religiosité se fait désormais par une approche individuelle ; la sécularisation et la modernité ont plongé les musulmans de France, comme les autres croyants, dans une autonomie, qui les amène à chercher des pratiques religieuses dans un tâtonnement total sans médiation des institutions classiques.

Dans ce contexte, on constate une tentation de crispation et de repli identitaire, qui s'explique aussi par des raisons sociales : plus on est dans la marge, plus on est tenté de construire une religion bouclier contre la société et les institutions. Une nouvelle forme de piétisme se développe dans nos lieux de culte. Il faut canaliser ce mouvement, le modérer, mais non pas chercher à l'éradiquer. Même s'il est difficile de dialoguer avec ces groupes, qui ne sont pas armés théologiquement pour discuter au fond, il ne faut pas les agresser car cela les poussera à se radicaliser. Peut-être cette catégorie de jeunes est-elle le signe d'un certain échec de la communauté à préserver ses fidèles de ce type de religiosité.

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Sur l'articulation du théologique et du politique dans la pensée islamique

J'avais déjà écrit des trucs sur le sujet : http://www.liberaux.org/index.php?s=&s…ost&p=62825

Donc, tout cela ne sont bien sûr que des fantasmes, il n'y a jamais eu de gouvernement islamique, simplement des types qui ont pris le pouvoir et conquis des territoires pour des motifs purement séculiers d'expansion.
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Exactement. Encore faut-il être libre de décider. Voilà pourquoi la religion, quelle qu'elle soit, ne peut être vécue que dans un monde libre. Par conséquent, "l'Islam libéral" est un pléonasme. On ne peut pas être musulman (ou chrétien) par obligation, par coercition.

Dans l'absolu, tu as peut être raison, mais j'ai quand même l'impression que cette vision est plus spécifiquement chrétienne.

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Le libéralisme n'est pas du tout une philosophie du juste milieu. Entre l'assassin et sa victime, il ne choisit pas le "simple tabassage" .Oui, nous souhaitons l'éradication de l'oppression. Notre cause est juste ; que Dieu nous aide.

Une utopie qui t'est personnelle et qui n'a que peu à voir avec le libéralisme.

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J'ai trouvé un texte intéressant sur l'Islam et l'humanisme.

Qu'en pensez-vous sachant que cet article a été écrit par des méchants pas beaux du MEMRI ?

Il (le manuel d'instruction religieuse) développe en particulier le concept de liberté politique, ramification naturelle de la liberté individuelle. L'individu avait le droit de critiquer le pouvoir : "La liberté politique signifie en premier lieu la liberté d’opinion et d’expression. Aux tous débuts de l’Etat islamique avaient été établies des libertés politiques ne muselant pas l’individu, même si ce dernier critiquait le gouverneur. L'Etat islamique autorisait même la formation de groupes et de partis aux opinions et aux principes différents [de ceux du gouverneur], que ces derniers défendaient franchement et explicitement."

Edit: finalement, plutôt que de parler d'Islam libéral (qui est une ineptie), il serait plus opportun de s'intéresser aux auteurs qui, à l'instar de Thomas d'Aquin pour le Christianisme, ont cherché à rattacher foi et raison comme les soufis par exemple.

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Une utopie qui t'est personnelle et qui n'a que peu à voir avec le libéralisme.

Les gens comme toi n'ont pas plus de droit moral de dire ce qui est et ce qui n'est pas le libéralisme, que les païens de définir le catholicisme. Tu n'en est pas, et la bonne parole conservatrice ne m'intéresse que pour autant qu'elle va dans le sens libéral. Dans le cas contraire il y a d'autres lieux pour cela.

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L'utopie est dans la portée des mots que tu emploies et par surcroit ta tirade anti-tiédeur se compose parfaitement avec celle des (anarcho)-communistes. Il te suffit seulement de comprendre que les oppresseurs sont aussi parmi les capitalistes.

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Je ramène ma fraise pour signaler que je créait un blog prochainement sur a la fois le libéralisme, l'islam et les rapports que peuvent entretenir et ont entretenu Islam et Libertés :

Dans le 1er billet que je publierais j'explique ma vision des choses ( qui est en faite celle d'amine maalouf et surement d'autres sociologues :icon_up: ) sur l'Islam et la liberté :

Billet numéro 1 : Voyage libéral en terres d’islam

Islam et libertés … Deux mots, deux conceptions de la vie paraissant comme opposées l’une a l’autre. Bien souvent l’Islam est perçu comme une religion hostile, froide, conservatrice.

Islam. Depuis que ce mot a été utilisé, il y a presque 1500 ans , pour la 1ere fois par des mendiants et des esclaves aspirant a la spiritualité et a une vie meilleure, que d’évènements ont eut lieu. Que de révolutions, de progrès, de spiritualité … Mais aussi de drames. Pour certains, il a été synonyme d’espoir. Pour d’autres d’obscurantisme, pour certains de spiritualité et pour certains d’oppression. Mais pour paraphraser un Islamologue célèbre, pour combien de milliard de personnes le coran , texte chaotique d’une immense poésie , appelant successivement a la paix puis au meurtre , a la création puis a la destruction ; pour combien de milliard de personnes cet ouvrage fut il la plus haute autorité morale ? Combien de milliard de vies ont-elles était influencée, d’une façon proche ou éloignée par ce texte décousu, sans structure rationnelle. Comme l’a dit Robinson , même un athée convaincu ne peut qu’être admiratif devant ce texte , qu’il soit inspiré par des forces irrationnelles ou par l’imaginaire d’un commerçant, aura tout de même créé des sociétés qui ont perdurés et perdureront encore… la ou tellement de système reposants sur la raison ce sont écroulés.

Ce blog est avant tout un carnet de voyage. Le voyage d’un commentateur Déiste mais non musulman et inspiré des thèses libérales en terre d’islam. Je n’ai qu’une ambition celle d’observer. Et qu’on objectif de décrire, de commenter et d’imaginer. Ma vision est avant tout positive : Je pense que l’islam, comme toute religion est une statue de Janus. Chacun peut y voir la tète qu’il veut. L’islam peut être tolérant libéral, progressiste, obscurantiste, réfractaire au progrès, socialiste et plus encore. Car ce ne sont pas les textes qui influencent l’esprit … Mais l’esprit qui projette son étique sur les textes. Un esprit réfractaire au progrès peut trouver dans le coran et l’islam une justification a son obscurantisme, et un esprit ouvert et tolérant en aura une autre lecture. Est-ce vraiment les textes sacrés qui inspirent l’idéologie ou les idéologies qui cherchent une justification dans leurs textes sacrés ? Nous penchons pour le second choix et justifierons cela dans les prochains billets.

Ce blog est donc le récit d’un voyageur qui observera la liberté sous toutes ces facettes dans une histoire, des courants et des dogmes musulmans contradictoires. Il mènera a Samarkand et a Bagdad, de l’age d’or de l’islam médiéval a son déclin progressif … Il me fera réfléchir sur la liberté … en terre d’islam et en histoire musulmane.

Je vous invite a suivre ce voyage et a l’enrichir de vos suggestions et remarques. Je me prépare petit a petit, attache ma ceinture et glisse doucement vers des considérations a la fois libérales … et orientales.

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