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Laisser tomber les banques


Ray

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Pour en retourner à quelque chose de sérieux, j'avoue que les écrits de Rothbard sur le sujet m'ont laissé perplexe. En effet, Rothbard est clairement allergique à la réserve fractionnaire et parle à plusieurs reprises d'un ratio de 100% de réserves par rapport aux dépôts.

Malgré l'insistance de ses suiveurs, c'est un poit tout à fait marginal chez lui. D'ailleurs, Philippe Nataf m'a confié qu'en petit comité, Rothbard lui avait dit que le chiffre de 100 % n'avait aucune espèce d'importance en tant que tel. M'enfin, j'imagine qu'il faut demander le bras pour avoir la main, et que quand on se prend pour un prophète, il faut laisser à ses disciples un peu de grain à moudre pour débattre sans fin.

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C'est tout un sujet, si c'est de ça dont il s'agit, sur les réserves fractionnaires, beaucoup les trouvent tolérables, mais je suis d'accord avec tonton Murray sur le sujet, c'est du vol en barre.

Je ne vais pas m'étendre sur le sujet comme il le mériterait mais voici l'essentiel.

ça n'a pas plus de sens que de dire que tel ou tel tarif d'un commerçant est "du vol".

Le système français ne montre pas la contrepartie de la réserve fractionnaire car généralement les comptes ne sont pas rémunérés, en contrepartie de services dont l'Etat impose la gratuité. Ailleurs, les frais bancaires sont bien plus élevés mais en contrepartie les déposants touchent un pourcentage chaque année - ce qui n'aurait aucun sens si leur argent n'était pas investi.

En plus de ça, le lancement des systèmes de prêt "peer-to-peer" repose sur une douce utopie. La gestion du risque est un métier, et si des gens qui sont architecte, boulanger, ouvrier ou avocat décident eux-mêmes à qui ils vont prêter leurs économies, ils vont avoir de très, très grosses mauvaises surprises, très souvent. On peut dire ce qu'on veut, mais le niveau de risque d'un déposant dans une banque est quand même très, très faible.

Voir la réserve fractionnaire comme quelque chose d'étatique ou d'imposé, c'est du véritable révisionnisme. La réserve fractionnaire est née dès les premières banques, alors que la monnaie était encore de l'or - aucun rapport avec la monnaie fiat. C'est toute la différence entre un dépôt et un coffre : une banque reçoit vos dépôts gratuitement voire vous les rémunère, mais un coffre coûte fort cher.

Dans un système libéral, il ne peut pas ne pas exister tel ou tel type de contrat. Donc, les banques fractionnaires existeront forcément. Or, je doute fortement que les banques non fractionnaires puissent résister à leur concurrence tarifaire hors des périodes de crise ou de panique. Regardez-vous vous-mêmes : qui d'entre vous, pourtant militants contre la RF, détient vos économies hors des banques ? Les banques qui ne font strictement que du non-fractionnaire resteront donc des entreprises minoritaires opérant sur un marché de niche, et ce d'autant plus que les banques classiques peuvent parfaitement proposer des comptes à réserve totale.

Un bon réflexe libéral est de se dire qu'un système qui a besoin qu'on interdise la concurrence pour être rentable a peu de chances d'être viable. Et quel drôle de libéralisme où on interdirait un certain type de contrat. ça rejoint les billevesées sur la responsabilité limitée : il existe une tentation gauchiste chez certains libertariens, qui veut instaurer un certain contrôle des accords entre les gens en lieu et place de celui qui existe actuellement, au motif qu'ils ne seraient pas capables de connaître leur propre intérêt.

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Et bien je révisionne. Toute les banques en RF sont banqueroutes : dépôt demandable immédiatement, et une pyramide de cash à venir dans des années (les crédits). Problème de temps, forcément. Loi physique. ça ne peut que foirer. N'importe qui meurt dans ces conditions.

Une entité juridique qui continue à fonctionner alors qu'elle est morte née… Tous les jours, elle est encore plus morte que la veille.

Si tout de même, certains sont consentants, bien je n'ai rien contre les masos. Mais les gens sont ils vraiment au courant qu'ils se font absorber leur économies ? Tromperie ?

Mais on est légalement obligé d'accepter cette monnaie issue de la RF en premier lieu. Je veux la refuser. Je procède par où pour exiger d'être payé en autre chose ? (n'importe quoi qui ne puisse pas être crée à l’infini fera l'affaire)

Le jeu est truqué, au profit des créateurs ce schéma qui me semble vraiment mortel au vu du souci temporel. Poutoux. Et il semble que dans l'ordre chronologique du schéma la RF a toujours été imposé dès le premier souci, et ils n'ont cessé de se répéter encore et encore à travers tous les endroits où ça a été tenté. La RF a tué la concurrence ou l'absence de concurrence donne vie à la RF ? Osef, il y a du vol. Les banquiers je te les mettrais à Cayenne, en groupes. Pas seulement les législateurs corrompus qui ont collaboré. Poutoux. Avec plein de papier. Et on les libère au bout de 10 ans.

Mes économies sont hors banques. Enfin, je viens de commencer, je suis jeune, et je compte bien continuer, à économiser hors des banques au moins 10% de mes revenus quotidiens, toute ma vie, dans quoi que ce soit qui ne puisse pas être crée à l'infnini.

Des coffres pas chères ici :

http://www.zerohedge…store-your-gold

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Je ne vais pas m'étendre sur le sujet comme il le mériterait mais voici l'essentiel. ça n'a pas plus de sens que de dire que tel ou tel tarif d'un commerçant est "du vol". Le système français ne montre pas la contrepartie de la réserve fractionnaire car généralement les comptes ne sont pas rémunérés, en contrepartie de services dont l'Etat impose la gratuité. Ailleurs, les frais bancaires sont bien plus élevés mais en contrepartie les déposants touchent un pourcentage chaque année - ce qui n'aurait aucun sens si leur argent n'était pas investi. En plus de ça, le lancement des systèmes de prêt "peer-to-peer" repose sur une douce utopie. La gestion du risque est un métier, et si des gens qui sont architecte, boulanger, ouvrier ou avocat décident eux-mêmes à qui ils vont prêter leurs économies, ils vont avoir de très, très grosses mauvaises surprises, très souvent. On peut dire ce qu'on veut, mais le niveau de risque d'un déposant dans une banque est quand même très, très faible. Voir la réserve fractionnaire comme quelque chose d'étatique ou d'imposé, c'est du véritable révisionnisme. La réserve fractionnaire est née dès les premières banques, alors que la monnaie était encore de l'or - aucun rapport avec la monnaie fiat. C'est toute la différence entre un dépôt et un coffre : une banque reçoit vos dépôts gratuitement voire vous les rémunère, mais un coffre coûte fort cher. Dans un système libéral, il ne peut pas ne pas exister tel ou tel type de contrat. Donc, les banques fractionnaires existeront forcément. Or, je doute fortement que les banques non fractionnaires puissent résister à leur concurrence tarifaire hors des périodes de crise ou de panique. Regardez-vous vous-mêmes : qui d'entre vous, pourtant militants contre la RF, détient vos économies hors des banques ? Les banques qui ne font strictement que du non-fractionnaire resteront donc des entreprises minoritaires opérant sur un marché de niche, et ce d'autant plus que les banques classiques peuvent parfaitement proposer des comptes à réserve totale. Un bon réflexe libéral est de se dire qu'un système qui a besoin qu'on interdise la concurrence pour être rentable a peu de chances d'être viable. Et quel drôle de libéralisme où on interdirait un certain type de contrat. ça rejoint les billevesées sur la responsabilité limitée : il existe une tentation gauchiste chez certains libertariens, qui veut instaurer un certain contrôle des accords entre les gens en lieu et place de celui qui existe actuellement, au motif qu'ils ne seraient pas capables de connaître leur propre intérêt.

Je dois dire que je suis sceptique. Enfin, je cherche à me faire une opinion sur ce sujet.

Le problème avec le principe de réserve fractionnaire n'est-il pas qu'il s'agit d'un bidouillage de comptabilité qui aboutit à prêter de la monnaie tout en la laissant disponible au déposant ? Je veux dire que si je prête ma voiture à un tiers qui la loue, à condition qu'on se partage la rente, ma voiture me sera indisponible, je ne pourrais plus en jouir jusqu'à ce que le contrat arrive à son terme. N'est-ce pas pareil pour la monnaie ? N'est-ce pas un procédé frauduleux de faire cela ?

Si je place mon épargne à la banque pour qu'elle la prête et la fasse fructifier, il y a les comptes à terme pour cela, non ?

Que la RF existe depuis que les banques existent, et cela sans que l'état l'impose, ne justifie pas sa légitimité. La fraude, le viol, la spoliation ou encore le fait de vendre un bien à plusieurs personnes différentes n'ont pas attendu l'état pour exister.

Quant à la concurrence entre une banque à RF et une banque à réserve entière, ne serait-ce pas là une concurrence déloyale ?

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Je veux dire que si je prête ma voiture à un tiers qui la loue, à condition qu'on se partage la rente, ma voiture me sera indisponible, je ne pourrais plus en jouir jusqu'à ce que le contrat arrive à son terme. N'est-ce pas pareil pour la monnaie ? N'est-ce pas un procédé frauduleux de faire cela ?

Pour moi non ça n'est pas frauduleux. La seule chose à laquelle s'engage la banque, c'est de te restituer ton argent quand tu le demandes. Aussi longtemps qu'elle est capable de respecter cet engagement, tu n'as rien à lui reprocher. Je doute que dans le contrat que tu as signé lors de l'ouverture de ton compte, il y avait une mention du genre:

«le client dépose de l'argent et la banque n'a aucun droit d'en disposer sans son consentement»

D'ailleurs je trouve que dans l'ensemble les banquiers sont parfaitement honnêtes et n'induisent pas en erreur: par exemple sur un relevé de compte la colonne relative à ce que possède le client c'est bien crédit. C'est à dire que c'est bien une créance que possède le client envers la banque, et non un dépot. En gros ce qu'il faudrait c'est que les gens comprennent que lorsqu'ils déposent de l'argent à la banque, en fait ils le prêtent à la banque pour une durée indéterminée.

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par exemple sur un relevé de compte la colonne relative à ce que possède le client c'est bien crédit. C'est à dire que c'est bien une créance que possède le client envers la banque, et non un dépot.

Précisément.

Je suis si vous cherchez une banque qui offre un compte "de dépôt" et que vous êtes assez nombreux et/ou riches pour représenter une clientèle, je suis certain que ça peut s'arranger.

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Malgré l'insistance de ses suiveurs, c'est un poit tout à fait marginal chez lui. D'ailleurs, Philippe Nataf m'a confié qu'en petit comité, Rothbard lui avait dit que le chiffre de 100 % n'avait aucune espèce d'importance en tant que tel. M'enfin, j'imagine qu'il faut demander le bras pour avoir la main, et que quand on se prend pour un prophète, il faut laisser à ses disciples un peu de grain à moudre pour débattre sans fin.

Je ne me compte guère parmi ces "disciples du prophète". J'apprécie les écrits de Rothbard sur tout un tas de sujet, notamment l'histoire économique, mais il ne m'a convaincu ni sur la monnaie, ni sur la sécurité.

D'ailleurs je trouve que dans l'ensemble les banquiers sont parfaitement honnêtes et n'induisent pas en erreur: par exemple sur un relevé de compte la colonne relative à ce que possède le client c'est bien crédit. C'est à dire que c'est bien une créance que possède le client envers la banque, et non un dépot. En gros ce qu'il faudrait c'est que les gens comprennent que lorsqu'ils déposent de l'argent à la banque, en fait ils le prêtent à la banque pour une durée indéterminée.

+1

Du moment que le contrat indique cela clairement, c'est la responsabilité des déposants : personne ne les force à mettre leur argent en banque. La réserve fractionnaire ne me choque pas en soi, en revanche des ratios de 2%, c'est clairement une recette pour un bank run et une faillite. Admettons que les banques aillent même "seulement" jusqu'à 50%, ça réduirait quand même sacrément les risques en soi. Quelqu'un a comparé avec les ratios des banques écossaises au XVIIème (sûrement après Darien), mais les banques ont aujourd'hui beaucoup plus de produits et de services à offrir, des ratios de 50% en l'absence d'aléa moral créé par une banque centrale et de refus du principe de "liquidités illimitées", je pense que ce n'est pas si improbable que cela. C'est ce qui est dit juste au-dessus : du moment que la banque restitue sur demande l'argent déposé quand cela fait partie du contrat (comptes courants ou demand deposits, par opposition à time deposits), je ne vois pas où est le problème avec une réserve fractionnaire. Pour l'éliminer intégralement, il faudrait réglementer et nous savons tous ici ce que la réglementation bancaire a donné ces dernières années. Les ratios Bâle III sont bien un facteur de laxisme et non pas le contraire.

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Il y a une limite aux ratios de fonds propres sur un marché libre.

Quand on achète X$ d'actions d'entreprises, on a une rentabiité en dessous de laquelle on ne les achète pas.

Or, la rentabilité de chaque $ de capital d'une banque est inversement proportionnel à son ratio de fonds propres.

Personne ne va mettre 1$ pour une action qui va rapporter 10c de bénéfices (je ne parle pas de dividendes) en un siècle.

Donc, au dessus d'un certain ratio, les banques ne trouveraient plus du tout de capital, sauf à augmenter lourdement leurs tarifs.

Encore une fois le serpent se mort la queue, les ratios de fonds propres exigés par les régulationnistes sont impossibles à atteindre dans un marché libre : la majorité des gens considère le risque comme nul s'il est en dessous d'un certain seuil, et se focalisera sur le tarif.

Si vous avez assez d'argent, vous pouvez avoir dès aujourd'hui un compte à réserve totale de la façon suivante : vous allez voir une banque suffisamment souple pour être prête à faire du sur-mesure, vous faites un dépôt en coffre, vous signez un nantissement de ce dépôt et une autorisation de découvert qui va avec. Et hop, réserve totale, le contenu du coffre est à vous et à vous seulement. Suffit d'être un peu inventif. Evidemment, ça a un prix :

- un découvert coûte des intérêts dont le coût du risque, ici nul, ne représentée qu'une partie

- une location de coffre coûte d'autant plus cher qu'on veut y stocker une grande valeur (assurance)

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Il y a une limite aux ratios de fonds propres sur un marché libre.

Pas nécéssairement, il suffit que le prix d'une reserve totale soit en dessous du cout marginal de cette réserve totale pour le client, auquel cas, il va payer assez pour avoir une bonne rentabilité des fonds propres.

Ca existe déjà pour l'or physique, par contre, il est en effet peu probable que ça ai le moindre sens économique pour une monnaie fiat, pourquoi payer une fortune une reserve totale quand ça n'élimine que le risque mineur de contrepartie et non le risque majeur de change.

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Et en français ça donne ?

Je vais retenter en français.

Monsieur A dépose à la banque 100$.

Il peut les récupérer à partir de ce moment.

La banque doit donc, en puissance, immédiatement, 100$ à monsieur A. Tout le temps. Elle a une dette envers lui.

La banque va faire une pyramide de 900$ sur cette dette, et les distribuer à des tiers en échange de promesses de remboursement. Elle aura ainsi avec intérêts 1000$ pour rembourser monsieur A. Mais dans combien de temps ? Dans le laps de temps nécessaire à ce que les débiteurs de la banque la remboursent, peut être.

Elle a dans X années 1000 $, peut être ; et elle doit surement et maintenant 100$ à monsieur A. C'est une dette.

Elle est en banqueroute. Toute autre organisation qu'on ne nomme pas "une banque" a intérêt à aller voir le liquidateur avant que la situation n'empire (Madoff par exemple). Pour continuer à procéder, elle doit voler monsieur A aussi longtemps que ce dernier est dupe en diluant la valeur de son dépôt par la création ex nihilo.

Et la duperie ne dure jamais, du coup les banques et le Seigneur du coin se mettent toujours d'un commun accord aux dépends de Monsieur A pour le forcer à accepter l'arnaque. C'est pour faire de la RF que la concurrence est truquée. C'est la RF qui conduit inévitablement à la banqueroute ou à la fin de la concurrence par manigance politique. Inévitablement. Les deux alternatives possibles sont mauvaises, préjudiciables, donc condamnables. Le reste est impossible.

What can't last, won't.

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Monsieur A dépose à la banque 100$.

Il peut les récupérer à partir de ce moment.

La banque doit donc, en puissance, immédiatement, 100$ à monsieur A. Tout le temps. Elle a une dette envers lui.

La banque va faire une pyramide de 900$ sur cette dette, et les distribuer à des tiers en échange de promesses de remboursement. Elle aura ainsi avec intérêts 1000$ pour rembourser monsieur A. Mais dans combien de temps ? Dans le laps de temps nécessaire à ce que les débiteurs de la banque la remboursent, peut être.

Elle a dans X années 1000 $, peut être ; et elle doit surement et maintenant 100$ à monsieur A. C'est une dette.

Elle est en banqueroute. Toute autre organisation qu'on ne nomme pas "une banque" a intérêt à aller voir le liquidateur avant que la situation n'empire (Madoff par exemple).

Pourtant si tant est qu'on est prêt à accorder un pouvoir prédictif aux statistiques (ce qui est extrêmement douteux mais bon tout le monde le fait de nos jours alors…), il me semble que le business-model des banques fait sens.

Oui, la banque doit 100$ à monsieur A. Mais la banque sait d'expérience que les clients tels que monsieur A ne réclament pas leur argent tout de suite. Il y a un certain délai qui est facilement mesurable statistiquement.

De même l'argent que la banque prête n'est parfois pas remboursé, mais pas toujours. Là encore il y a un risque de défaut parfaitement mesurable d'un point de vue statistique.

Entre ces deux probabilités, il y a certainement des gens suffisamment doués en maths pour en déduire les paramètres nécessaires, comme les taux d'intérêt et les leviers de création monétaire, afin qu'au final les activités de la banque soient statistiquement rentables.

C'est du moins comme ça que je comprends la chose.

PS. Les assurances jonglent avec les probabilités tout le temps. Je ne vois pas pourquoi les banquiers n'auraient pas le droit d'en faire autant: après tout leur métier aussi tourne autour de la notion de risque.

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@sanksion

Ce que tu néglige c'est que la date d'échéance de la dette est optionnelle, on est en banqueroute quand on ne peut pas répondre a la demande explicite de ses créditeurs et qu'ils n'acceptent pas de négocier l'échéance, pas quand de manière comptable on peut hypothétiquement ne pas rembourser tout le monde si par hasard ils exercent tous leur option au même instant.

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Pourtant si tant est qu'on est prêt à accorder un pouvoir prédictif aux statistiques (ce qui est extrêmement douteux mais bon tout le monde le fait de nos jours alors…), il me semble que le business-model des banques fait sens.

Oui, la banque doit 100$ à monsieur A. Mais la banque sait d'expérience que les clients tels que monsieur A ne réclament pas leur argent tout de suite. Il y a un certain délai qui est facilement mesurable statistiquement.

De même l'argent que la banque prête n'est parfois pas remboursé, mais pas toujours. Là encore il y a un risque de défaut parfaitement mesurable d'un point de vue statistique.

Entre ces deux probabilités, il y a certainement des gens suffisamment doués en maths pour en déduire les paramètres nécessaires, comme les taux d'intérêt et les leviers de création monétaire, afin qu'au final les activités de la banque soient statistiquement rentables.

C'est du moins comme ça que je comprends la chose.

PS. Les assurances jonglent avec les probabilités tout le temps. Je ne vois pas pourquoi les banquiers n'auraient pas le droit d'en faire autant: après tout leur métier aussi tourne autour de la notion de risque.

Tout a fait, c'est la notion de risque qui est incomprise, accessoirement, une banque de dépôt pure qui garde la réserve est exposée à un certain nombre de risques aussi, risque d'incendie, d'invasion de zombies, de météorite sur la tronche, elle ne peut être assurée contre tout (et si elle l'est, ça ne fait que reporter le risque a l'assurance).

J'aimerai bien savoir si ceux qui pensent que la réserve fractionnaire est une fraude considèrent qu'une faillite de banque pour cause de catastrophe est frauduleuse, après tout, on est exactement dans la même situation, un risque considéré par la banque et par ses clients (sinon ils seraient allé dans une autre banque avec une protection anti-météorite) comme extrêmement faible s'est déclenché.

J'aimerai bien savoir si ceux qui pensent que la réserve fractionnaire est une fraude considèrent que tous les emprunteurs qui ne fournissent pas de garantie sont des fraudeurs.

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Monsieur A dépose à la banque 100$.

Il peut les récupérer à partir de ce moment.

La banque doit donc, en puissance, immédiatement, 100$ à monsieur A. Tout le temps. Elle a une dette envers lui.

Oui.

La banque va faire une pyramide de 900$ sur cette dette

Non. Elle ne peut pas. La banque n'a que 100$ de liquidité, elle ne peut distribuer que 100$ de liquidité.

Elle a dans X années 1000 $, peut être ; et elle doit surement et maintenant 100$ à monsieur A. C'est une dette.

Oui, mais il n'y a pas un monsieur A, il y a un million de messieurs A, et statistiquement, la probabilité qu'ils réclament tous leur argent en même temps est nulle. J'insiste : même dans le cas de vraies faillites fermes et définitives d'une banque, jamais il n'est arrivé que la totalité des dépôts soient réclamés. Alors en temps normal… C'est analogue au "coefficient de foisonnement" : tous les abonnés EDF ont le droit de tirer en moyenne X KWh sur leur compteur mais la puissance maximale nécessaire pour répondre à la demande est extrêmement inférieure au nombre d'abonnés fois X.

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Tout a fait, c'est la notion de risque qui est incomprise, accessoirement, une banque de dépôt pure qui garde la réserve est exposée à un certain nombre de risques aussi, risque d'incendie, d'invasion de zombies, de météorite sur la tronche, elle ne peut être assurée contre tout (et si elle l'est, ça ne fait que reporter le risque a l'assurance).

J'aimerai bien savoir si ceux qui pensent que la réserve fractionnaire est une fraude

Ce n'est pas la réserve fractionnaire qui constituerait une fraude mais le fait de parler de "dépôt" dans le contrat liant le client à son banquier alors que l'argent déposé n'est en fait pas conservé. Cependant, n'ayant pas épluché les contrats de comptes de dépôt, je ne dirais pas que cela constitue forcément une fraude.Tout dépend de comment le contrat est rédigé et même les banquiers ont droit à la présomption d'innocence. En revanche, le soupçon de fraude est tout-à-fait justifié dès lors que les banquiers intriguent avec les autorités étatiques pour réduire leur risque de faillite en imposant une monnaie fiat et une banque centrale à leurs clients.

considèrent qu'une faillite de banque pour cause de catastrophe est frauduleuse, après tout, on est exactement dans la même situation, un risque considéré par la banque et par ses clients (sinon ils seraient allé dans une autre banque avec une protection anti-météorite) comme extrêmement faible s'est déclenché.

Non, on n'est pas exactement dans la même situation. En cas de "bank run", le défaut de la banque a été sciemment organisé par le banquier, qui en a tiré un bénéfice. D'où le soupçon de fraude. La météorite est un cas de force majeure, i.e. complètement indépendant de la volonté du banquier.

De façon plus générale, ce débat est une fois de plus marqué par l'imprécision dans les termes. Déposer signifie "confier" et non pas "prêter". Et Rothbard n'a jamais prétendu interdire la réserve fractionnaire. Il pensait que la réserve fractionnaire n'existerait pas sur un marché bancaire parfaitement libre.

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On discute donc de trois normes pour un systéme bancaire

1 - La reserve à 100% (impossible)

2 - La banque 100% responsable

3 - La banque à responsabilité limitée (suicidaire)

Je ne vais pas m'étendre sur le sujet comme il le mériterait mais voici l'essentiel.

ça n'a pas plus de sens que de dire que tel ou tel tarif d'un commerçant est "du vol".

Le système français ne montre pas la contrepartie de la réserve fractionnaire car généralement les comptes ne sont pas rémunérés, en contrepartie de services dont l'Etat impose la gratuité. Ailleurs, les frais bancaires sont bien plus élevés mais en contrepartie les déposants touchent un pourcentage chaque année - ce qui n'aurait aucun sens si leur argent n'était pas investi.

En plus de ça, le lancement des systèmes de prêt "peer-to-peer" repose sur une douce utopie. La gestion du risque est un métier, et si des gens qui sont architecte, boulanger, ouvrier ou avocat décident eux-mêmes à qui ils vont prêter leurs économies, ils vont avoir de très, très grosses mauvaises surprises, très souvent. On peut dire ce qu'on veut, mais le niveau de risque d'un déposant dans une banque est quand même très, très faible.

Voir la réserve fractionnaire comme quelque chose d'étatique ou d'imposé, c'est du véritable révisionnisme. La réserve fractionnaire est née dès les premières banques, alors que la monnaie était encore de l'or - aucun rapport avec la monnaie fiat. C'est toute la différence entre un dépôt et un coffre : une banque reçoit vos dépôts gratuitement voire vous les rémunère, mais un coffre coûte fort cher.

oui

Dans un système libéral, il ne peut pas ne pas exister tel ou tel type de contrat. Donc, les banques fractionnaires existeront forcément. Or, je doute fortement que les banques non fractionnaires puissent résister à leur concurrence tarifaire hors des périodes de crise ou de panique. Regardez-vous vous-mêmes : qui d'entre vous, pourtant militants contre la RF, détient vos économies hors des banques ? Les banques qui ne font strictement que du non-fractionnaire resteront donc des entreprises minoritaires opérant sur un marché de niche, et ce d'autant plus que les banques classiques peuvent parfaitement proposer des comptes à réserve totale.

Plus encore la réserve à 100% est impossible, puisque on ne sait pas combien de billets sont effectivement susceptible de retour effectif, un certain nombre sont en effet perdus ou détruits.

Une réserve 100% ne pourrait donc être édictée que sur la base des billets émis et des comptes, donc dans les faits, supérieure à 100% dans une proportion inconnue et croissante avec le temps.

La réserve fractionnaire n'est donc pas seulement souhaitable, elle est naturellement obligatoire dé que l'on émet des créances.

Un bon réflexe libéral est de se dire qu'un système qui a besoin qu'on interdise la concurrence pour être rentable a peu de chances d'être viable. Et quel drôle de libéralisme où on interdirait un certain type de contrat. ça rejoint les billevesées sur la responsabilité limitée : il existe une tentation gauchiste chez certains libertariens, qui veut instaurer un certain contrôle des accords entre les gens en lieu et place de celui qui existe actuellement, au motif qu'ils ne seraient pas capables de connaître leur propre intérêt.

La responsabilité illimitée n'interdit nullement à un client de prendre tout le risque sur lui au moyen d'une close dans son contrat d'ouverture de compte.

En revanche la responsabilité limitée permet de s'exonérer de ses obligations de moyen et de résultât en cas de faillite, aux exceptions réglementaires prés (sarban oxley, dodd franck, Bâles et autres merdes constructivistes) c'est donc un droit légal de voler. Exactement comme lors d'un accident industriel qui détruit la vie de nombreuses familles dans un rayon donné, naturellement.

Il existe une tentation gauchiste chez certains libertariens, qui les poussent à renier le droit de propriété pour justifier l’existence d'institutions auxquelles ils sont attaché mais ne tenant que par l'intervention étatique…

Donc, au dessus d'un certain ratio, les banques ne trouveraient plus du tout de capital, sauf à augmenter lourdement leurs tarifs.

Encore une fois le serpent se mort la queue, les ratios de fonds propres exigés par les régulationnistes sont impossibles à atteindre dans un marché libre : la majorité des gens considère le risque comme nul s'il est en dessous d'un certain seuil, et se focalisera sur le tarif.

Les seuls ratios légitimes sont ceux qui seraient décidés par des dirigeants responsables, pas des fonctionnaires privés. Le prix n'a rien à faire là-dedans, certes il augmenterait en intégrant le risque complet, mais il couterait moins cher au contribuable que les renflouements actuels.

Elle est en banqueroute. Toute autre organisation qu'on ne nomme pas "une banque" a intérêt à aller voir le liquidateur avant que la situation n'empire (Madoff par exemple). Pour continuer à procéder, elle doit voler monsieur A aussi longtemps que ce dernier est dupe en diluant la valeur de son dépôt par la création ex nihilo.

Si la banque est en responsabilité illimitée, la contrepartie de cette création est le patrimoine du banquier (ie : dirigeants et actionnaires), par conséquent, cette création de substituts monétaires est limitée doublement par le fait de ne pas faire faillite et par le fait de ne pas risquer la ruine à 100% dans un tel cas.

Oui, mais il n'y a pas un monsieur A, il y a un million de messieurs A, et statistiquement, la probabilité qu'ils réclament tous leur argent en même temps est nulle. J'insiste : même dans le cas de vraies faillites fermes et définitives d'une banque, jamais il n'est arrivé que la totalité des dépôts soient réclamés. Alors en temps normal… C'est analogue au "coefficient de foisonnement" : tous les abonnés EDF ont le droit de tirer en moyenne X KWh sur leur compteur mais la puissance maximale nécessaire pour répondre à la demande est extrêmement inférieure au nombre d'abonnés fois X.

Le risque que A et B retire leur argent en même temps, n'est PAS indépendant, exemple, le bank run. La loi normale est donc inapplicable puisque c'est une de ses hypothèses.

L'argument GRANDE TAILLE des établissements atteint donc TRèS vite ses limites.

De nombreux "petits" banquiers responsables et en concurrence assureront certainement une sécurité bien plus grande.

Je rappel que la banque libre avec responsabilité limitée en nouvelle Angleterre, n’a pas évité les crises à répétitions.

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Un de ces jours je me fendrai d'un article pour expliquer pourquoi Rothbard n'a pas vraiment compris le problème, mais ça nécessite une argumentation sérieuse et développée que je n'ai pas le temps de produire en ce moment.

Comme la démonstration "merveilleusement simple" du théorème de Fermat ?

Je pense que c'est toi qui n'as pas compris l'argument de Rothbard ou qui sous-estimes le travail pour le contrer. En résumé, Rothbard démontre que, sur un marché libre (donc sans banque centrale, car ce serait un monopole sur la monnaie), une banque à réserve fractionnaire ne pourrait pas autoriser le retrait à tout moment, comme les banques de dépôt actuelles. Pourquoi ? Parce que n'importe quel concurrent ou organisation mal intentionnée pourrait provoquer sa faillite en y faisant un dépôt d'un certain ratio supérieur à ses réserves, en la laissant utiliser la réserve fractionnaire pour prêter une fraction de ce dépôt puis en retirant le dépôt brutalement et en une seule fois. Donc, une banque à réserve fractionnaire serait obligée de mettre des limites au retrait (note d'ailleurs que ce genre de limite existe aujourd'hui, si tu amènes 50 000 € en liquide sur ton compte, essaie un peu de retirer 50 000 € en liquide un mois plus tard, sans prévenir). Du coup, ton argument de la concurrence ne tient plus: seules les banques à réserve à 100% pourraient véritablement pratiquer le compte de dépôt tel que nous le connaissons aujourd'hui. Les banques à réserve fractionnaire seraient en fait des banques d'investissement (i.e. quand tu y mets de l'argent, en fait tu prêtes ton argent à la banque pour qu'elle le fasse fructifier). Il est évident qu'il s'agit d'un argument purement théorique (car un marché parfaitement libre n'existera jamais), pour démontrer que le principe même de la banque centrale et du monopole de la monnaie est frauduleux.

J'ajoute que tes arguments sont souvent fallacieux: si nous utilisons aujourd'hui des banques à réserve fractionnaire, c'est parce qu'elles sont protégées de la faillite par la banque centrale et parce que l'état nous impose le cartel bancaire sous l'égide de la banque centrale par le monopole de la monnaie fiat, le monopole de la commission bancaire et tout un tas de lois (notamment celle qui impose un compte professionnel à toute entreprise).

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c'est parce qu'elles sont protégées de la faillite par la banque centrale et parce que l'état nous impose le cartel bancaire sous l'égide de la banque centrale par le monopole de la monnaie fiat, le monopole de la commission bancaire et tout un tas de lois (notamment celle qui impose un compte professionnel à toute entreprise).

Il est en tous cas clair qu'elles auraient des fonds propres (liquidités, etc..) largement supérieurs à aujourd'hui, même si je ne suis pas de l'avis de rothbard.

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Il est en tous cas clair qu'elles auraient des fonds propres (liquidités, etc..) largement supérieurs à aujourd'hui, même si je ne suis pas de l'avis de rothbard.

En effet, on peut critiquer Rothbard sur ce point: il ne chiffre pas la hausse des réserves des banques sur un marché libre. Ses arguments sont simplifiés et idéalisés à l'extrême, pour vulgariser et convaincre.

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Je ne me compte guère parmi ces "disciples du prophète". J'apprécie les écrits de Rothbard sur tout un tas de sujet, notamment l'histoire économique, mais il ne m'a convaincu ni sur la monnaie, ni sur la sécurité.

Je suis moi-même loin de suivre le "prophète". J'ajouterais à la liste des points qui ne me convainquent pas chez le vieux Murray la politique étrangère, et la justification de sa stratégie personnelle (alliance avec l'extrème-gauche, puis avec l'extrème-droite).

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Je suis moi-même loin de suivre le "prophète". J'ajouterais à la liste des points qui ne me convainquent pas chez le vieux Murray la politique étrangère, et la justification de sa stratégie personnelle (alliance avec l'extrème-gauche, puis avec l'extrème-droite).

Je ne me suis pas encore intéressé à son traitement de la politique étrangère, que dit-il en somme ? Pour ce qui est de l'alliance avec les extrêmes, j'en avais entendu parler et c'est quelque chose qui m'avait paru extrêmement (c'est le cas de le dire) curieux, en effet. Je suis bien plus en phase avec la pensée de Hayek, même si je suis moins "modéré" que lui sur un certain nombre de questions. Je ne sais d'ailleurs plus où me classer entre libéralisme classique et minarchisme.

J'en profite pour te demander (HS, but never mind), car je sais que tu es bien plus avancé (euphémisme) que moi en termes de lectures libérales, si tu ne connais pas des ouvrages qui traitent de la question des routes (les privatiser, comment ? pourquoi ?), comme tu en parlais sur l'autre fil.

J'pense que le moins convaincant c'est quand même ses écrits sur les droits des enfants.

+1

D'ailleurs, nous discutions avec quelqu'un des positions de Bastiat là-dessus, car il est souvent accusé d'avoir soutenu le travail des enfants au XIXème siècle. Il me semblait avoir lu quelque chose dans ce sens, de mémoire, il disait que le travail des enfants faisait toute la différence entre la vie ou la mort de famille entières parfois, et qu'il préférait un enfant qui travaille à un enfant mort. Je n'arrive pas à retrouver ceci dans ses oeuvres. Peut-être même que ce n'est pas lui qui a écrit cela, mais quelqu'un qui interprétait sa pensée, je ne retrouve plus le passage. Est-ce que ça dit quelque chose à quelqu'un. Désolé pour le HS.

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Je pense que c'est toi qui n'as pas compris l'argument de Rothbard ou qui sous-estimes le travail pour le contrer.

Non, je ne le sous-estime pas, c'est bien pour ça que je n'y réponds pas en 5 minutes sur un forum.

En résumé, Rothbard démontre que, sur un marché libre (donc sans banque centrale, car ce serait un monopole sur la monnaie), une banque à réserve fractionnaire ne pourrait pas autoriser le retrait à tout moment, comme les banques de dépôt actuelles. Pourquoi ? Parce que n'importe quel concurrent ou organisation mal intentionnée pourrait provoquer sa faillite en y faisant un dépôt d'un certain ratio supérieur à ses réserves, en la laissant utiliser la réserve fractionnaire pour prêter une fraction de ce dépôt puis en retirant le dépôt brutalement et en une seule fois.

ça ne marche pas : n'importe quelle banque calcule ses besoins de liquidité en fonction des dépôts les plus importants par groupe. Donc, s'il existe un dépôt qui fait individuellement 10% du total des dépôts, ça augmente fortement le ratio de réserve qu'elle s'auto-impose, hors de toute réglementation. Je ne parle même pas des petites banques qui ont des ratios de réserve (auto-imposés) tels qu'en réalité, même si 50% des dépôts partaient, ça ne poserait qu'un simple problème de rentabilité.

Et si ça marchait, qu'est-ce qui empêcherait de le faire maintenant ? Les banques centrales ne font pas de découvert aux banques. Elles ne prêtent que sur gage.

Donc, une banque à réserve fractionnaire serait obligée de mettre des limites au retrait (note d'ailleurs que ce genre de limite existe aujourd'hui, si tu amènes 50 000 € en liquide sur ton compte, essaie un peu de retirer 50 000 € en liquide un mois plus tard, sans prévenir).

Attention à ne pas confondre retrait et virement. Les limites des retraits sont strictement liées à des problématiques de lutte anti-blanchiment imposées au banques par la réglementation. Par contre, une entreprise qui vend en direct peut parfaitement déposer 6.000€ par jour et faire des virements de salaires d'un total de 100.000€ à la fin du mois.

Du coup, ton argument de la concurrence ne tient plus: seules les banques à réserve à 100% pourraient véritablement pratiquer le compte de dépôt tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Bien sûr que non. Encore une fois, les réserves sont calculées en fonction de la concentration des dépôts.

J'ajoute que tes arguments sont souvent fallacieux: si nous utilisons aujourd'hui des banques à réserve fractionnaire, c'est parce qu'elles sont protégées de la faillite par la banque centrale et parce que l'état nous impose le cartel bancaire sous l'égide de la banque centrale par le monopole de la monnaie fiat, le monopole de la commission bancaire et tout un tas de lois (notamment celle qui impose un compte professionnel à toute entreprise).

Les banques existaient avant tout ce bordel et existeront longtemps après qu'il ait disparu.

Il est en tous cas clair qu'elles auraient des fonds propres (liquidités, etc..) largement supérieurs à aujourd'hui, même si je ne suis pas de l'avis de rothbard.

Attention à ne pas confondre fonds propres et liquidités.

On peut avoir beaucoup de fonds propres et beaucoup de liquidités (établissement de crédit sans dépôts, filiale d'un groupe industriel, qui prête aux clients de cette industrie), peu de fonds propres et beaucoup de liquidités (supermarché : les clients paient tout de suite, les fournisseurs sont payés 3 mois plus tard), beaucoup de fonds propres et peu de liquidités (compagnie foncière : tous les loyers partent en crédit-bail, tous les comptes sont à découvert, mais année après année, la valeur de l'actif augmente très fortement), ou peu de fonds propres et peu de liquidités (petite entreprise artisanale typique : peu de capital hors du savoir-faire des équipes et longs délais de paiement).

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ça ne marche pas : n'importe quelle banque calcule ses besoins de liquidité en fonction des dépôts les plus importants par groupe. Donc, s'il existe un dépôt qui fait individuellement 10% du total des dépôts, ça augmente fortement le ratio de réserve qu'elle s'auto-impose, hors de toute réglementation. Je ne parle même pas des petites banques qui ont des ratios de réserve (auto-imposés) tels qu'en réalité, même si 50% des dépôts partaient, ça ne poserait qu'un simple problème de rentabilité.

Ca ne résoud pas le problème. Le concurrent peut contourner les protections de la banque, en faisant de petits dépôts multiples par exemple. Et le plus fort est qu'il gagnera ainsi de l'argent, tout en mettant ses concurrents à réserve fractionnaire à sa merci.

Attention à ne pas confondre retrait et virement. Les limites des retraits sont strictement liées à des problématiques de lutte anti-blanchiment imposées au banques par la réglementation. Par contre, un commerçant peut parfaitement déposer 30.000€ par jour et faire des virements de salaires d'un total de 100.000€ à la fin du mois.

Le fait demeure qu'il ne s'agit pas vraiment d'un "dépôt": les espèces déposées dans la banque n'y sont plus. De façon plus générale, lorsqu'il y a réserve fractionnaire, il est abusif de parler de compte de "dépôt". La sémantique est importante dans les contrats.

Les banques existaient avant tout ce bordel et existeront longtemps après qu'il ait disparu.

C'est un fait que, sur les marchés bancaires libres, les réserves des banques sont beaucoup plus importantes (et en réalité proches de 100%) que pour un cartel disposant du monopole de la monnaie (qui peut se permettre d'abaisser ses ratios de réserves en comptant sur la monnaie fiat et la banque centrale pour se renflouer en cas de nécessité). Il y a donc de la vérité dans la position de Rothbard. De plus, et là aussi Rothbard a fait un travail de vulgarisation remarquable, la collusion des banquiers et de l'état s'exprime dans beaucoup de domaines, du contrôle de la monnaie à la politique étrangère.

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Si la banque est en responsabilité illimitée, la contrepartie de cette création est le patrimoine du banquier (ie : dirigeants et actionnaires), par conséquent, cette création de substituts monétaires est limitée doublement par le fait de ne pas faire faillite et par le fait de ne pas risquer la ruine à 100% dans un tel cas.

Sauf que ce patrimoine n'est pas infini. Que préfères-tu, contracter avec une banque dont les dirigeants responsables ont un patrimoine de 10M ou bien avec une banque à responsabilité limitée avec des fonds propres de 10G?

Le risque que A et B retire leur argent en même temps, n'est PAS indépendant, exemple, le bank run. La loi normale est donc inapplicable puisque c'est une de ses hypothèses.

Bien entendu. Je n'ai jamais parlé de loi normale. Exemple typique, en hiver, hop, tout le monde tirer sur les chauffages en même temps et si les centrales sont insuffisantes il peut y avoir des pannes. Même chose en cas de panique ; mais en cas de panique, la responsabilité illimitée ne changera rien pour les clients, sauf le plaisir intellectuel d'avoir un bouc émissaire puni.

Par contre, la responsabilité illimitée est ce qui permet d'obtenir les stratégies les plus sûres pour les clients, donc à titre perso je trouve ça préférable. Mais encore une fois, c'est au marché libre de décider ; si des gens veulent aller chez des entreprises à RL, c'est leur risque, leur problème.

L'argument GRANDE TAILLE des établissements atteint donc TRèS vite ses limites.

De nombreux "petits" banquiers responsables et en concurrence assureront certainement une sécurité bien plus grande.

Là pour le coup je suis d'accord à 200% : un bank run étant général limité à un "nom", il est préférable d'en avoir des milliers. C'est un des outils de limitation de ce risque. Mais il en existe d'autres, dont l'efficacité de certains dépend… du fait de ne pas en parler en public.

Ca ne résoud pas le problème. Le concurrent peut contourner les protections de la banque, en faisant de petits dépôts multiples par exemple.

Essaie de faire un dépôt sous un faux nom et on en reparle.

Et le plus fort est qu'il gagnera ainsi de l'argent, tout en mettant ses concurrents à réserve fractionnaire à sa merci.

Va falloir m'expliquer comment il va gagner de l'argent.

Le fait demeure qu'il ne s'agit pas vraiment d'un "dépôt": les espèces déposées dans la banque n'y sont plus. De façon plus générale, lorsqu'il y a réserve fractionnaire, il est abusif de parler de compte de "dépôt". La sémantique est importante dans les contrats.

C'est plutôt toi qui n'a pas compris ce qu'est un dépôt. Un compte à vue n'est pas un coffre. D'ailleurs, curieusement, personne ne s'étonne de pouvoir tirer plus que ce qu'il a mis sur le compte.

C'est un fait que, sur les marchés bancaires libres, les réserves des banques sont beaucoup plus importantes (et en réalité proches de 100%)

Pure pétition de principe. ça me paraît vraiment impossible.

que pour un cartel disposant du monopole de la monnaie (qui peut se permettre d'abaisser ses ratios de réserves en comptant sur la monnaie fiat et la banque centrale pour se renflouer en cas de nécessité)

Il n'y a aucun rapport avec le monopole de la monnaie. Il existe d'autres moyens, libres, de liquidifier des actifs. Bien sûr ils ont un coût. Les banques centrales ont historiquement été créées pour remplacer les banques privées qui jouaient le rôle de prêteur en dernier ressort. Si demain elles disparaissaient, certaines banques s'y remettraient. La différence est que, bien sûr, dans un marché libre, celui qui est imprudent dans sa gestion de ses liquidités paierait fort cher ses prêts sur gages. Ce sont les tarifs qui sont hors marché, pas le principe.

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Je peux citer l'exemple d'une caisse régionale bancaire (banque de dépôts).

On utilisait un modèle pour faire des prévisions de trésorerie.

En début de mois le compte courant de la banque était rempli (grâce aux salaires des clients) et au fur et à mesure du mois le compte courant de la banque se dégradait (à cause des paiements et des retraits des clients). Pour ne pas avoir un compte débiteur (taux d'intérêts élevés par rapport au taux d'emprunt sur le marché) on avait 2 solutions :

- emprunter des liquidités sur le marché en émettant des CDN ou BMTN.

- emprunter des liquidités à l'organisme centrale du groupe (car l'exemple se situe au niveau de la caisse régionale).

Cette banque n'avait pas besoin d'aller au guichet de la banque centrale pour emprunter des liquidités car les dépôts et les emprunts sur le marché couvrait les besoins de refinancement mais elle le faisait parfois pour inciter les autres banques à utiliser les dispositifs mis en place par la banque centrale.

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[…] Essaie de faire un dépôt sous un faux nom et on en reparle.

Pourquoi un "faux nom" ? Les banques à 100% de réserve n'auraient pas le droit d'embaucher ?

Va falloir m'expliquer comment il va gagner de l'argent.

Avec la rémunération de ces "dépôts".

C'est plutôt toi qui n'a pas compris ce qu'est un dépôt. Un compte à vue n'est pas un coffre. D'ailleurs, curieusement, personne ne s'étonne de pouvoir tirer plus que ce qu'il a mis sur le compte.

Vérifie la définition de "déposer". Si je "dépose" quelque chose chez toi et que tu me promets que je peux le récupérer à tout instant, le prêter en tout ou partie à quelqu'un d'autre dès que j'ai le dos tourné n'est pas conforme à ta promesse, sauf si tu as le moyen de reproduire sur commande l'objet en question, ce qui correspond au rôle de la banque centrale. C'est en fait le coeur de l'argument de Rothbard, qui est plus sémantique que financier.

Pure pétition de principe. ça me paraît vraiment impossible.

Ca a été cité par bastiat (l'intervenant, pas le député des Landes), il me semble. Je retrouverai la citation quand tu démontreras pourquoi Rotbard n'a rien compris au film.

Il n'y a aucun rapport avec le monopole de la monnaie. Il existe d'autres moyens, libres, de liquidifier des actifs. Bien sûr ils ont un coût. Les banques centrales ont historiquement été créées pour remplacer les banques privées qui jouaient le rôle de prêteur en dernier ressort. Si demain elles disparaissaient, certaines banques s'y remettraient. La différence est que, bien sûr, dans un marché libre, celui qui est imprudent dans sa gestion de ses liquidités paierait fort cher ses prêts sur gages. Ce sont les tarifs qui sont hors marché, pas le principe.

Tu tournes en rond en présupposant ce que tu entends démontrer. Les banques centrales ont bien pour mission, entre autres, de sauvegarder le système bancaire mis en péril par l'utilisation de la réserve fractionnaire. Pour sauver les banques en difficulté, les banques centrales ont besoin de la monnaie fiat sinon elles ne pourraient pas créer de l'argent ex-nihilo pour couvrir les réserves manquantes de ces banques. Et la monnaie fiat ne dure que parce qu'elle nous est imposée par l'état (nous n'avons pas le choix). Et ne parlons pas du monopole de la commission bancaire ou des autres manoeuvres pour éliminer les concurrents gênants. Tout cela, de la réserve fractionnaire au monopole de la monnaie fiat, en passant par le monopole de la banque centrale, serait impossible sur un marché bancaire libre.

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Pourquoi un "faux nom" ? Les banques à 100% de réserve n'auraient pas le droit d'embaucher ?

Et le questionnaire sur l'origine des fonds, il serait rempli comment ?

Avec la rémunération de ces "dépôts".

La rémunération des dépôts à vue est faible. Un dépôt est d'autant mieux rémunéré qu'il est bloqué longtemps.

Vérifie la définition de "déposer". Si je "dépose" quelque chose chez toi et que tu me promets que je peux le récupérer à tout instant, le prêter en tout ou partie à quelqu'un d'autre dès que j'ai le dos tourné n'est pas conforme à ta promesse, sauf si tu as le moyen de reproduire sur commande l'objet en question, ce qui correspond au rôle de la banque centrale. C'est en fait le coeur de l'argument de Rothbard, qui est plus sémantique que financier.

Ben non, l'argent est fongible, je ne suis pas obligé de te rendre "tes" billets, je peux t'en rendre d'autres. C'est le même principe que la vente à découvert : j'emprunte des titres, je les vends, celui à qui j'emprunte sait pertinemment que je devrait en retrouver d'autres pour lui rendre ses titres.

Tu tournes en rond en présupposant ce que tu entends démontrer. Les banques centrales ont bien pour mission, entre autres, de sauvegarder le système bancaire mis en péril par l'utilisation de la réserve fractionnaire. Pour sauver les banques en difficulté, les banques centrales ont besoin de la monnaie fiat sinon elles ne pourraient pas créer de l'argent ex-nihilo pour couvrir les réserves manquantes de ces banques. Et la monnaie fiat ne dure que parce qu'elle nous est imposée par l'état (nous n'avons pas le choix). Et ne parlons pas du monopole de la commission bancaire ou des autres manoeuvres pour éliminer les concurrents gênants. Tout cela, de la réserve fractionnaire au monopole de la monnaie fiat, en passant par le monopole de la banque centrale, serait impossible sur un marché bancaire libre.

Les bonnes banques ont besoin de la banque centrale comme un poisson d'une canne à pêche. Je ne dis pas que certaines banques n'ont pas un business qui dépend de l'existence d'une banque centrale, mais ça, on le verra par l'épreuve des faits, et le problème se règlera par la concurrence qui les bouffera (probablement au sens propre : un rachat).

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