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Le fondement du Droit naturel


Messages recommandés

Les "nourriture, territoire de chasse ou de reproduction" sont à lui tant qu'il a la force de les défendre...

 

Si vous voulez dire que les animaux n'ont pas de loi ni de notion de droit, c'est vrai. Il n'empêche qu'il existe chez eux une ébauche de la notion de propriété défendue par la force et non par le droit et que cela valide l'approche jus-naturaliste pour l'homme qui remplace par la raison, la force par le droit.

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Ha mais je ne dit pas qu'un animal se sent pas propriétaire de telle ou telle chose, il se sent propriétaire, aucun doute la dessus, du lion et son territoire à l'écureuil qui cache ses noisettes pour l'hivers.

 

Il y ont un besoin d'être propriétaire.

 

Mais on est bien d'accord, aucun droit naturel ne leur garanti que leur propriété va le rester...

 

On fait de "besoins naturels" des "droits naturels". Le passage ne me parait pour le moins pas évident.

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On fait de "besoins naturels" des "droits naturels". Le passage ne me parait pour le moins pas évident.

 

Pourtant, c'est une nécessité pour l'homme de faire ce passage à moins d'en rester comme les animaux à la loi du plus fort.

Et la machine qui conduit à passer de la force au droit, c'est la raison, le bon sens et les mécanismes qui y conduisent naturellement, c'est l’intérêt partagé dans la spécialisation du travail, l'effet synergique d'une coopération (bien sur il y a toujours des violents ou des tricheurs, mais dès que le nombre de coopérants est suffisant, ils deviennent perdants). Dans ce contexte coopératif et de spécialisation du travail, la notion de propriété de l'outil de travail puis du fruit de son travail devient fondamentale.

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Si droit naturel il y a, il me semblerait naturel qu'il soit vrai pour tous. Cela semble pour le moins délicat, avec des difficultés sensibles.

Erreur conceptuelle classique n°1 : non, ce n'est pas parce qu'à un moment donné à un endroit donné on ne respecte pas un point donné du DN que le DN est "réfuté" (sinon ça ne serait pas la peine d'aller chercher plus loin que la France). On n'est pas en train de faire des maths.

 

Force est de constater que c'est par culture (le Nazisme, le Marxiste, etc.) que les plus grandes horreurs ont été faites

Erreur conceptuelle classique n°2 : l'opposition catégorique entre nature et culture, c'est très surfait. L'humain est un animal dont la nature est de sécréter une culture.

 

il parait difficile d'isoler ne serait-ce qu'un droit naturel "minimal".

Erreur conceptuelle classique n°1 bis : ce n'est pas parce qu'à un moment donné à un endroit donné on ne respecte pas un point donné du DN que ce point du DN est "réfuté", cette manière de raisonner revient au point 1 puisqu'en cherchant un noyau solide au DN elle le vide systématiquement de son contenu.

 

Si naturellement les animaux ne font pas des horreurs avec des dizaines de millions de morts, ne tuent pas leur enfants (sauf dans certain cas de force majeure, pour se nourrir) etc., le droit de propriété en revanche ne semble pas les émouvoir un brin.

Erreur conceptuelle classique n°2 bis : le DN n'a rien à voir avec le comportement des humains dans un hypothétique "état de nature", encore moins avec les plantes et les animaux. C'est un piège rhétorique qui amène tout droit au bon sauvage, à l'antispécisme et autres délires du genre.

À l'individualisme mal compris aussi, d'ailleurs, puisque ça nie la société.

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Pourtant, c'est une nécessité pour l'homme de faire ce passage à moins d'en rester comme les animaux à la loi du plus fort.

Et la machine qui conduit à passer de la force au droit, c'est la raison, le bon sens et les mécanismes qui y conduisent naturellement, c'est l’intérêt partagé dans la spécialisation du travail, l'effet synergique d'une coopération (bien sur il y a toujours des violents ou des tricheurs, mais dès que le nombre de coopérants est suffisant, ils deviennent perdants). Dans ce contexte coopératif et de spécialisation du travail, la notion de propriété de l'outil de travail puis du fruit de son travail devient fondamentale.

 

 

Mais je ne dis en aucun cas le contraire, il y a besoin de "droits", je doute seulement qu'ils puissent en exister des "naturels".

 

Et pour (essayer) d'aller plus loin, dans le passage entre "les besoins naturels" et les "droits naturels" toutes les plus belles démonstrations qu'il doit exister ont certainement dues utiliser de la culture. 

 

Bref, du coup, elles ne valent pas un clou.

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Mes parents avaient chargés mon grand-père qui était a un age assez avancé, d'allumer le feu dans une cheminé en lui montrant ou était le bois et etc...

 

Il allait systématiquement voler le bois du voisin.

 

Une fois ou je saisissais sur le fait, et lui faisais la morale, il m'a répondu sans me regarder : "le bois, il est a celui qui le brule".

 

Si droit naturel il y a, il me semblerait naturel qu'il soit vrai pour tous. Cela semble pour le moins délicat, avec des difficultés sensibles.

 

Tu parles toi-même de vol et ton grand-père cachait son action, et donc il considérait que c'était du vol.

 

cqfd

 

Le droit naturel existe parce qu'il est su, senti, présent en puissance, pas parce que chacun y défererait.

 

 

Force est de constater que c'est par culture (le Nazisme, le Marxiste, etc.) que les plus grandes horreurs ont été faites, il parait difficile d'isoler ne serait-ce qu'un droit naturel "minimal". Si naturellement les animaux ne font pas des horreurs avec des 10zaines de millions de morts, ne tuent pas leur enfants (sauf dans certain cas de force majeure, pour se nourrir), etc., le droit de propriété en revanche ne semble pas les émouvoir un brin.

 

Le droit naturel "minimal" le voilà : "le bois, il est a celui qui le brule". Evidemment, si le droit naturel "minimal" est là, il n'apporte pas grand chose.

L'animal défend son territoire. C'est dur à constater ?

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Mais je ne dis en aucun cas le contraire, il y a besoin de "droits", je doute seulement qu'ils puissent en exister des "naturels".

 

Et pour (essayer) d'aller plus loin, dans le passage entre "les besoins naturels" et les "droits naturels" toutes les plus belles démonstrations qu'il doit exister ont certainement dues utiliser de la culture. 

 

Bref, du coup, elles ne valent pas un clou.

 

Ce n'est pas parce que l'homme cherche les sources du droit dans sa nature (par la culture ou sa raison, on appelle ça comme on veut) que cela fait de ce droit, un droit positif culturel.

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Ce n'est pas parce que l'homme cherche les sources du droit dans sa nature (par la culture ou sa raison, on appelle ça comme on veut) que cela fait de ce droit, un droit positif culturel.

 

Mais est-ce que de rechercher dans sa nature n'est pas le moteur de sa culture ?

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Define "naturel"

 

Hé bien dans le contexte et après tes remarques, j'essaierai par le définir par rapport à ce qu'il n'est pas.

 

Le droit je vois bien ce que c'est, comme tout le monde, je pense.

 

Si on dit qu'il y a un droit naturel, j'imagine qu'il y a un autre droit, que j'ai eu la faiblesse de qualifier de culturel.

 

Je dirai donc, le droit naturel est ce qui reste du droit quand on y a retranché le droit culturel.

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Hé bien dans le contexte et après tes remarques, j'essaierai par le définir par rapport à ce qu'il n'est pas.

 

Le droit je vois bien ce que c'est, comme tout le monde, je pense.

 

Si on dit qu'il y a un droit naturel, j'imagine qu'il y a un autre droit, que j'ai eu la faiblesse de qualifier de culturel.

 

Je dirai donc, le droit naturel est ce qui reste du droit quand on y a retranché le droit culturel.

 

Perdu, droit naturel s'oppose à droit positif.

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Je lisais Wiki sur votre truc là :

 

L'expression droit naturel est susceptible d'acceptions légèrement différentes :

  • recherche du juste par une analyse rationnelle et concrète des réalités sociales dans leur contexte mondial, orientée par la considération de la finalité de l'homme dans l'Univers ;
  • principes immuables, découverts par la raison, permettant d'éprouver la valeur des règles de conduite admises par ledroit objectif, qui dérivent du comportement « naturel » (instinctif) des êtres.

 

"recherche du juste" heuu oui, c'est qui qui recherche le juste, platon, ou le christ lui même peut-être ?

"orientée par la considération de la finalité de l'homme dans l'Univers", c'est une plaisanterie ?

"découverts par la raison", oui bien sûr, mais par la raison de qui ?

 

De wiki : "Bien que la philosophie antique se soit beaucoup préoccupée de la différence entre la " nature " (physis, φúσις) d'un côté et la " loi " ou " coutume " (nomos, νóμος) de l'autre, il n'y a pas, à proprement parler, de « droit naturel » en Grèce"

 

Quel bon sens ces Grecs antiques !!

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Je lisais Wiki sur votre truc là :

 

L'expression droit naturel est susceptible d'acceptions légèrement différentes :

  • recherche du juste par une analyse rationnelle et concrète des réalités sociales dans leur contexte mondial, orientée par la considération de la finalité de l'homme dans l'Univers ;
  • principes immuables, découverts par la raison, permettant d'éprouver la valeur des règles de conduite admises par ledroit objectif, qui dérivent du comportement « naturel » (instinctif) des êtres.

 

"recherche du juste" heuu oui, c'est qui qui recherche le juste, platon, ou le christ lui même peut-être ?

"orientée par la considération de la finalité de l'homme dans l'Univers", c'est une plaisanterie ?

"découverts par la raison", oui bien sûr, mais par la raison de qui ?

 

De wiki : "Bien que la philosophie antique se soit beaucoup préoccupée de la différence entre la " nature " (physis, φúσις) d'un côté et la " loi " ou " coutume " (nomos, νóμος) de l'autre, il n'y a pas, à proprement parler, de « droit naturel » en Grèce"

 

Quel bon sens ces Grecs antiques !!

Ouais, merci de nous rappeller qu'on commence sa culture dans un livre plutôt que sur un forum.

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Bruxibru >

La « nature » de droit naturel ne fait pas référence à la nature, les petits zoizeaux, le shampoing à la camomille, la jungle ou l’herbe verte, mais à la nature de quelque chose.
« Nature : ensemble des caractères fondamentaux propres à un être ou une chose » comme dit si bien un gros livre un peu ennuyeux à lire de A à Z mais si pratique pour comprendre une langue.

http://www.dantou.fr/DroitNaturel.html

 

Dans le Droit naturel, le mot nature ne fait pas référence à "l'état de nature" en opposition à la culture, mais à la nature dans le sens de l'essence, c'est à dire par exemple de la nature humaine.

 

Les catastrophes comme le nazisme ou le communisme reposaient tous les deux sur une vision fantasmée de la nature humaine ou carrément un déni de celle-ci. Pour ces deux idéologies, il n'y avait pas de droits naturels, seulement la loi du plus fort.

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Vous avez raison, ce n'est pas en référence à l'état de nature, mais à la nature elle même. Dieu ! Nous aurait dit ce Panthéiste de Spinoza.

 

Wiki : "Le droit positif et le droit naturel sont deux formes de droit, contraires, puisque l'une est dictée par les Hommes, et la seconde par la nature."

 

Bizarre ce reste de nihilisme dans ces rangs.

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Vous avez raison, ce n'est pas en référence à l'état de nature, mais à la nature elle même. Dieu ! Nous aurait dit ce Panthéiste de Spinoza.

 

Comme en science on se sert aussi de la nature des choses, sans nécessairement faire référence à Dieu. La notion de nature humaine ou la loi de la gravité n'ont pas forcément besoin de s'appuyer sur une croyance religieuse.

 

"On devrait tout de même s’étonner que tant de philosophes modernes froncent le nez chaque fois qu’on parle de la “nature” d’une chose, comme s’il s’agissait d’introduire dans la discussion des éléments de mystique ou de surnaturel. Une pomme, si on la lâche, il faut bien qu’elle tombe par terre : nous observons le phénomène et l’attribuons à la nature de la pomme (et du monde en général). Deux atomes d’hydrogène combinés à un atome d’oxygène produiront une molécule d’eau — phénomène qui est caractéristique de la nature de l’hydrogène, de l’oxygène et de l’eau. Il n’y a rien d’ésotérique ni de mystique dans ce genre d’observations. Pourquoi donc se battre sur le concept de “nature” ? Le fait est que l’univers consiste en une myriade de choses ou entités observables. On ne peut douter qu’il s’agisse là d’un fait d’observation. Puisque l’univers n’est pas constitué d’une masse homogène, d’une seule entité, il s’ensuit que chacune des choses diverses qui le composent possède des attributs différents, sans quoi il s’agirait d’une seule et même chose. Mais alors, si A, B, C, etc. ont des attributs différents, il s’ensuit forcément qu’ils ont des natures différentes. Il s’ensuit aussi que quand ces différentes choses viendront en contact et en interaction, cela produira un résultat spécifique et bien défini. Bref, des causes spécifiques et circonscrites produisent des effets spécifiques et circonscrits. Le comportement observable de chacune de ces entités représente la loi de sa nature, laquelle loi embrasse ce qui se produit comme résultat des interactions. L’édifice construit à partir de ces lois peut être appelé la structure de la loi naturelle. Où se trouve la “mystique” là-dedans ?"

 

Murray Rothbard (L'Éthique de la Liberté, Chapitre 2)

 

 

Wiki : "Le droit positif et le droit naturel sont deux formes de droit, contraires, puisque l'une est dictée par les Hommes, et la seconde par la nature."

 

Bizarre ce reste de nihilisme dans ces rangs.

 

Plus exactement, le droit positif et le Droit naturel ne sont pas contraires tant que le premier se fonde sur le deuxième. Ce qui est contraire au jusnaturalisme c'est le positivisme juridique.

 

droitpositifetnaturel.png

 

D'autre part, ce n'est pas parce que le mot "Droit naturel" n'était pas encore utilisé dans la Grece antique que celui-ci n'était pas en quelque sorte déjà théorisé à l'époque. Aristote est l'une des plus grandes références du Droit naturel classique. Et dans l'histoire d'Antigone, la théorie du Droit naturel est déjà en germe.

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droitpositifetnaturel.png

 

 

 Je suis dubitatif. Par exemple dans le truc : "Règles reconnues comme juste par la raison", j'ai plusieurs lumières qui clignotent.

 

Par la raison de qui ? Sur quelles bases ? à partir de quels constats de la "nature" humaine ?

 

Les tentatives de définition de l'essence de l'homme, sa nature, du bien et du mal en soi sont des échecs considérables de la philosophie normale, après, si la "philosophie du droit" a trouvé, bravo :)

 

Un droit naturel, donc toujours vrai (moralité stable dans le temps) et pour tous (moralité unique pour tous).

 

Ces idéaux sont toujours attirant, mais comme le Christianisme et le Marxisme ils portent souvent en eux des totalitarismes pavés de bons sentiments.

 

C'est quoi qui ne vous va pas avec le droit positif ? C'est pas mal l'empirisme sur ces sujets, quand on s'est trompé : on change.

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 Par la raison de qui ? Sur quelles bases ? à partir de quels constats de la "nature" humaine ?

Par la raison de qui se propose de chercher de façon rationnelle les notions de justices universelles qui découlent de la nature des sociétés humaines.

Sur la base de la Loi naturelle.

Plusieurs choses. Par exemple le fait que toutes les sociétés humaines prohibent le vol et le meurtre.

 

"Une critique courante et facile que nous font les adversaires de la loi naturelle est la suivante : “qui donc établira ces prétendues vérités sur la nature de l’homme ?” La réponse ne consiste pas à dire qui mais quoi, car il s’agit tout simplement de la raison humaine. La raison de l’homme est objective, ce qui veut dire que tout homme peut l’employer pour découvrir des vérités sur l’univers. Demander “— En quoi consiste la nature de l’homme ?” c’est s’exposer à ce qu’on vous réponde derechef : “— Mais allez donc trouver ça vous-même!” C’est comme si on prétendait contredire quelqu’un qui aurait affirmé que la nature du cuivre est susceptible d’un examen scientifique, en le défiant d’énoncer immédiatement toutes les lois découvertes sur ce métal."

 

Murray Rothbard, L'Éthique de la Liberté (Toujours le chapitre 2)

 

Les tentatives de définition de l'essence de l'homme, sa nature, du bien et du mal en soi sont des échecs considérables de la philosophie normale, après, si la "philosophie du droit" a trouvé, bravo :)

Que l'on puisse se tromper sur la nature humaine est hors-sujet. Ce n'est pas parce qu'on a pas encore réussi à définir totalement ce qu'est la nature humaine que celle-ci n'existe pas ou que cela ne vaut pas la peine de chercher, quitte à faire des erreurs.

La vérité n’est pas une fille qui saute au cou de qui ne la désire pas.

 

"Dans le domaine des lois pures de la physique, le concept de “nature” ne se distinguera de la terminologie positiviste moderne qu’à un niveau élevé du discours philosophique ; quand c’est à l’homme qu’on l’applique, il semble susciter beaucoup plus de controverse. Et pourtant, si les pommes, les cailloux et les roses ont chacun leur nature spécifique, l’homme serait-il la seule entité, le seul être, à ne pas en avoir ? Et si l’homme possède bel et bien une nature, pourquoi ne pourrait-on pas la soumettre à l’observation rationnelle et à la réflexion ? Si toutes les choses ont une nature, alors il faut bien admettre que celle de l’homme peut être examinée ; on voit donc à quel point le rejet sans appel du concept de nature de l’homme auquel on assiste aujourd’hui est arbitraire et a priori."

 

Murray Rothbard, L'Éthique de la Liberté (Encore et toujours le chapitre 2)

 

 

Un droit naturel, donc toujours vrai (moralité stable dans le temps) et pour tous (moralité unique pour tous).

Il ne s'agit pas exactement d'une moralité unique pour tous. Le Droit naturel c'est au contraire le seul Droit ce qui permet la coexistence de différentes formes de moralité.

 

Je cite Jesrad :

 

 

La source universelle de conflit n’est pas dans la conception que chacun se fait du bien et du mal, elle est dans le mode d’action dans la poursuite de ces conceptions. La question de « quelles sont ces conceptions » est entièrement subvertie par la question, d’un niveau différent et d’un ordre de pensée distinct, du cadre et du mode d’atteinte de ces buts moraux.

 

Pour vous présenter les choses autrement: l’impact culturel et/ou éducatif et/ou inné (on n’est pas vraiment sûr, même aujourd’hui, qu’on n’hérite pas de certaines valeurs de manière biologique), quel qu’il soit et quelles que soient ses conséquences en matière de morale personnelle, est sans importance parce que le monde dans lequel se réalise la totalité de cet impact reste et demeure à jamais la réalité objective. Ce fait absolu et indépassable que nous existons dans le monde réel conditionne nécessairement l’idée que l’on se fait du bien et du mal parce qu’il a le pouvoir de nous donner tort, et non l’inverse parce que nous n’avons pas la possibilité de changer le fonctionnement de la réalité simplement en décidant qu’elle fonctionne « méchamment » ou « mal ».

 

Cela établi, l’objection traditionnelle qui suit est que « l’Univers étant indifférent d’un point de vue moral, de simples faits indépendants de la conscience humaine ne peuvent avoir de valeur éthique et donc la réalité objective ne saurait avoir de conséquences morale ». On peut appeler cela « l’objection de la séparation science-wertfrei/humain-normatif ».

 

Et la réponse (tout aussi traditionnelle) à cette objection est qu’en réalité la totalité de la morale est une conséquence objective du fonctionnement spécifique de la réalité, avec démonstration à base de Théorie des Jeux: le test du dilemme du prisonnier itératif, par simple ajout de joueurs, suffit pour engendrer, d’une base de départ wertfrei, toute la gamme morale connue (honnêteté et mensonge, loyauté et trahison, altruisme et égoïsme, justice et apathie, etc.) comme des conséquences de l’hypothèse de départ qu’il y ait plusieurs joueurs et de tous les choix qu’ils peuvent faire.

 

Pour résumer: le fait de l’existence de multiples consciences dans la même réalité, pouvant chacune définir des valeurs morales (et ce quelles que soient ces morales: toutes les possibilités de déroulement du jeu sont déroulées), est la véritable « source » de la morale, puisqu’elle engendre le domaine tout entier de l’interaction consciente: s’il n’y avait qu’une seule conscience dans l’Univers, la morale n’existerait pas et serait absolument sans objet.

 

Les jugements de valeur n’existent qu’à l’intérieur des consciences, mais les consciences n’existent qu’à l’intérieur de la réalité.

 

Dans l’article ci-dessus, je dis peut-être un peu vite que « Il n’y a d’arbitraire dans le droit que dans la mesure où nous percevons mal ou interprétons de manière erronée les faits qui se présentent à nous », c’est inexact: il y a bien de l’arbitraire (« morale en kits » des religions ?) mais celle-ci est circonscrite à l’intérieur de chaque conscience. Pour paraphraser je ne sais plus qui, la liberté de pensée est totale puisqu’à l’intérieur de la tête de quelqu’un il n’y a que les règles qu’il se choisit. Mais sitôt que des jugements de valeur s’inscrivent dans une action se déroulant dans la réalité objective, c’est cette dernière qui impose ses règles.

 

Si c’est encore flou, je peux vous proposer une autre façon de poser le problème: mettons que A et B aient des conceptions différentes du bien et du mal. L’interaction tangible, donc dans cet espace commun qui existe entre les consciences de A et de B qu’est la réalité, se fera nécessairement d’une manière qui va soit:

- ne violer ni les jugements de A ni ceux de B

- violer ceux de A sans violer ceux de B

- violer ceux de B sans violer ceux de A

- violer ceux des deux

 

Donc, quels que soient ces jugements, la nature fondamentale de l’interaction (action tangible qui dépasse la seule pensée) tombera nécessairement dans l’un de ces quatre domaines, et donc on peut établir une catégorisation ABSOLUE de toute action, avec pour seules « bonnes » actions celles qui ne violent pas les jugements de A ni de B, et « mauvaises » celles qui violent ceux de l’un et/ou de l’autre. Et dans tout ça, on n’a pas eu le moindre besoin d’examiner ces jugements eux-mêmes !

 

Et si les valeurs sont totalement incompatibles, me demandez-vous ? On peut établir alors que toute catégorie de paires ou n-uplets de valeurs qui engendrent un ensemble nul de « bonne » action, sont eux-même « mauvais » puisqu’ils débouchent inévitablement sur de « mauvaises » actions. Et en prenant simplement le même jeu de valeurs pour A comme pour B, on peut déterminer si ce jeu est « bon » lorsqu’il ne débouche que vers des actions du premier type, et « mauvais » dans les autres cas. Voilà comment on passe du wertfrei au normatif.

 

Bref: vous pouvez vous choisir vos valeurs (en kit ou pas), ça ne changera pas le fait que chacun se les choisit et qu’elles peuvent différer entre nous. C’est bien là le fondement de votre objection de départ, non ? Eh bien l’implication de cette hypothèse de départ, dans une réalité objective commune à des consciences multiples, est l’émergence du cadre de droit décrit dans l’article, indépendamment du contenu de ces valeurs.

 

Ces idéaux sont toujours attirant, mais comme le Christianisme et le Marxisme ils portent souvent en eux des totalitarismes pavés de bons sentiments.

C'est seulement parce que tu ne comprends ce qu'est le Droit naturel. Je vais faire mon barman :

 

"Le Droit naturel est le processus qui permet de découvrir le meilleur règlement possible d'une situation conflictuelle entre les êtres humains en se fondant sur la Loi naturelle."

 

C'est à dire les :

 

"...conditions nécessaires que les êtres humains doivent respecter pour qu’une société humaine puisse survivre, se développer, être le lieu où les hommes puissent s’épanouir le plus possible, bref, être une société humaine digne de ce nom. Or la détermination de ces conditions ne se fonde pas sur la volonté arbitraire des hommes mais sur la compréhension rationnelle de la Loi naturelle qui conforme la vie des êtres humains en société."

 

C'est quoi qui ne vous va pas avec le droit positif ? C'est pas mal l'empirisme sur ces sujets, quand on s'est trompé : on change.

S'il n'y a pas de Droit naturel, alors on ne peut pas "se tromper". C'est justement le Droit naturel qui est très empirique. Il se dégage de l'observation des millions de décisions judiciaires rendues depuis l'aube des temps à travers le monde. Le Droit naturel est simplement le seul droit qui ait émergé naturellement et ce progressivement au fil de l'évolution. C'est une sorte de convergence à long terme.

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Une caricature imaginaire d'excès du droit positif : ceux qui ne portent pas de tutu rose le dimanche auront une amende.

 

On voit bien que rien dans la nature de l'homme ne permet de dire que ne pas porter de tutu rose le dimanche puisse cause un tord.

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On voit bien que rien dans la nature de l'homme ne permet de dire que ne pas porter de tutu rose le dimanche puisse cause un tord.

Ouais mais avec les externalités, en ne portant pas de tutu rose tu peux provoquer la troisième guerre mondiale.

Ergo il faut porter un tutu rose le dimanche. Je ne sors jamais sans.

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Et si on dit les lois de la nature ? Comme par exemple les lois de la nature de l'homme ou des sociétés humaines.

Il est aussi évident que le pingouin ne peut pas se développer d'une bonne façon et réaliser sa nature de pingouin dans un appartement ou dans la jungle équatoriale que l'homme ne peut pas évoluer de façon épanouie dans un environnement concentrationnaire. Ceci est lié à la Loi naturelle. Tout comme chaque plante a besoin d'un environnement particulier pour bien se développer.

En d'autres termes, il existe une norme plus adaptée à leur nature qui permet aux êtres humains de mieux survivre et prospérer.

 

"Eux qui se prétendent scientifiques et claironnent que l’homme n’est qu’un animal, le considèrent pourtant moins comme un élément de la nature soumis comme tel à ses lois, que le moindre des insectes. Ils reconnaissent que chaque espèce vivante possède un mode particulier de survie propre à sa nature, ils ne prétendent pas qu’un poisson puisse vivre hors de l’eau ou qu’un chien puisse survivre sans son odorat; mais l’homme, le plus complexe des êtres, peut survivre, selon eux, de n’importe quelle manière; l’homme n’a pas d’identité, pas de nature...."

A. Rand

 

Ainsi on passe de "ce qui est" (Loi naturelle) à "ce qui doit être" (Droit naturel). La Loi naturelle est descriptive, tandis que le Droit naturel est prescriptif.

 

  1. Loi naturelle : La sardine ne vit bien que dans l'eau froide. Il est donc dans la nature de la sardine de vivre dans l'eau froide. (Constat après études et observations, c'est à dire usage de la raison.)
  2. Droit naturel : La sardine a le droit de vivre dans l'eau froide.

(C'est une métaphore pour comprendre hein, vu qu'il n'y a pas de "droit de la sardine".)

 

Après, personne ne dit que définir la nature humaine était facile. Ça fait 2500 ans qu'on planche encore dessus. Mais on a appris quelques trucs quand même : on a remarqué qu'aucune société humaine ne pouvait se développer correctement si le vol ou le meurtre restait impuni.

 

"L’éthique de la loi naturelle affirme qu’en ce qui concerne tout être vivant, ce qui est bon est ce qui convient le mieux à ce type de créature ; le “bon” et le mauvais dépendent donc de la nature de la créature en question. . Ainsi, le professeur Cropsey écrit : “La doctrine classique [de la loi naturelle] soutient que chaque chose est excellente dans la mesure où elle peut faire ce pour quoi son espèce est naturellement disposée… En quoi ce qui est naturel est-il bon ? [Parce que] par exemple, nous ne pouvons ni ne devons nous empêcher de distinguer entre les bêtes inutiles et les bêtes utilisables ; et […] que la norme empiriquement la plus évidente et la plus rationnelle des services que peut rendre la chose, ou des limites de son action, est donnée par sa nature. Ce n’est pas parce qu’ils sont naturels que nous trouvons que les éléphants sont bons, ni parce que la nature serait moralement juste - quelque sens que cette expression puisse avoir-. Nous jugeons qu’un éléphant particulier est bon à la lumière de ce que la nature des éléphants leur permet de faire et d’être.” Dans le cas de l’homme, l’éthique de la loi naturelle affirme que ce qui est bon ou mauvais peut être défini comme ce qui favorise ou au contraire empêche la réalisation de ce qui est le plus approprié à la nature humaine."

 

Murray Rothbard, L'Éthique de la Liberté (Chapitre 2, une fois de plus.)

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La loi naturelle est le commandement transcendant de Dieu, de la nature ou de notre nature.

 

Le droit naturel classique est un ordonnancement des choses bon, conforme à la loi naturelle.

Le droit naturel moderne est la somme des prérogatives qui se déduisent de notre nature.

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Immuable, la loi naturelle est commune à tous les peuples. Ses préceptes jouent vis-à-vis de l’action humaine le même rôle que les principes premiers vis-à-vis des sciences. Elle est universellement accessible à la raison : « il y a en tout humain une inclination naturelle à agir conformément à sa raison, ce qui est proprement agir selon la vertu. » Lui appartient ce que l’instinct naturel apprend à tous les animaux : l’union du mâle et de la femelle, le soin des petits, la conservation de la vie etc. Lui appartient aussi tout ce qui relève d’un désir conforme à notre nature propre d’être raisonnable : éviter l’ignorance, ne pas nuire au prochain ...

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@gio

Le Droit est un discours qu'un tribunal utilisera pour juger un litige entre deux individus. Le "Droit d'une sardine" n'a donc, amha, aucun sens. Un texte qui ne pourrait pas servir à un tribunal  pour juger un litige entre deux individus ne fait pas partie du Droit. Le Droit est opérationnel pour aider un juge à trancher un litige, sinon ce n'est pas du Droit. 

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@gio

Le Droit est un discours qu'un tribunal utilisera pour juger un litige entre deux individus. Le "Droit d'une sardine" n'a donc, amha, aucun sens.

C'est ce que j'ai écrit.

 

Un texte qui ne pourrait pas servir à un tribunal  pour juger un litige entre deux individus ne fait pas partie du Droit. Le Droit est opérationnel pour aider un juge à trancher un litige, sinon ce n'est pas du Droit. 

Et le rapport avec ce que j'ai écrit ?

 

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