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Traduction "Human Action Study guide"


Jean Baltazar

Messages recommandés

Bonjour,

Lecteur assidu de contrepoints.org et de ce forum, je me décide aujourd'hui à m'inscrire …

Mon homework des mois à venir se concentrera sur une énième lecture de Human Action. Seriez vous intéressés par une traduction du manuel de Bob Murphy, dont le pdf est disponible ici :

http://mises.org/resources/3810/Study-Guid…se-on-Economics

L'auteur à été contacté ce matin par email pour autorisation.

Une publication sur contrepoints est-elle possible ?

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Le manuel reprend le plan de L'Action Humaine en 39 chapitres. Avec pour chaque chapitre,

1. Un résumé du chapitre

2. Un commentaire "Why it matters?" précisant le contexte historique et/ou situant le chapitre dans l'eouvre.

3. Des "notes techniques" expliquant et clarifiant l'argumentation de Mises.

4. Une liste de questions pour approfondir d'étude du texte.

Au rythme d'un chapitre par semaine si j'arrive à suivre la cadence …. Ce format hebdomadaire n'est-il pas adapté à Contrepoints ? L'idée étant d'abord de faire connaitre cette oeuvre essentielle, ensuite de rendre le "pavé" plus abordable, et enfin d'y amener le plus possible de lecteurs par une publication récurante s'étalant sur une petite année…. Bien sure l'intégralité du texte sur librairal serait un plus, de même qu'un pdf téléchargeable …

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La réponse est arrivée : "Sure, it's in "the commons" so feel free to write it. We don't know if anyone else is doing it."

Bon, ben… go alors !

:icon_up:

J'ignore quel est ton niveau de compétence en traduction (je l'imagine déjà bien haut), mais d'ores et déjà je te souhaite un bon travail.

N'hésite pas à t'inspirer de l'Abrégé de l'Action Humaine (Ed. Belles Lettres).

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Premier jet, résumé du premier chapitre :

a suivre,

2. Un commentaire "Why it matters?" précisant le contexte historique et/ou situant le chapitre dans l'eouvre.

3. Des "notes techniques" expliquant et clarifiant l'argumentation de Mises.

4. Une liste de questions pour approfondir d'étude du texte.

si vous voyez une coquille, une amélioration , …

Chapitre I — L'homme acteur

Résumé

1 / Action intentionnelle et réaction animale

L'action humaine se définit en tant que comportement intentionnel. La caractéristique distinctive de l'action est que l'observateur attribue un but à l'acteur. L'action se différencie du comportement purement inconscient qu'est le réflexe. Un homme peut sursauter suite à un fort bruit. Ceci n'est pas nécessairement une action au sens Misséen.

La praxéologie est la science de l'action en tant que telle. C'est à dire que le domaine de la praxéologie contient tous les résultats qui peuvent être déduits du fait que les hommes ont des fins (i.e., des buts), et qu'ils adoptent des moyens pour essayer de les atteindre. Le contenu spécifique de ces fins, et le fait que les moyens choisis soit appropriés ou non, se situent en dehors du domaine de la praxéologie.

Toute action est un choix, par lequel l'acteur sélectionne une alternative qu'il préfère à une autre.

2 / Les conditions préalables de l'action humaine

Pour qu'une action soit initiée, l'acteur doit être dans un état d'insatisfaction ou ressentir une sensation de gêne. (S'il était parfaitement satisfait, il n'agirait pas.) En plus de la sensation de gêne, l'acteur doit être capable d'imaginer une situation plus satisfaisante. Finalement, l'acteur doit penser qu'une conduite préméditée aura le pouvoir d'éliminer ou de réduire l'insatisfaction. Si cette dernière condition devait manquer, la personne insatisfaite n'agirait pas, puisqu'elle serait incapable de concevoir une manière d'améliorer sa situation.

Du bonheur

Il est concevable de voir l'action comme étant la recherche du bonheur par l'homme. Cependant, une telle affirmation peut porter à confusion. En praxéologie, le bonheur (ou l'utilité, ou la satisfaction) est un terme purement formel, définit intégralement par les buts subjectifs de l'acteur lui-même.

Instincts et impulsions

Certaines écoles de pensée rejètent le caractère "rationnel" de la praxéologie. En effet, ces critiques soutiennent que l'homme est poussé par ses instincts, tels que le sont les autres animaux. Ces vues ont deux faiblesses. Premièrement, même si les critiques avaient raison, et que les hommes agissaient réellement sur la base de leurs "instincts", cela ne remettrait néanmoins pas en cause la validité de la praxéologie. Une action basée sur l'instinct reste une action, et la praxéologie étudie l'action en tant que telle, sans se soucier de ses causes sous-jacentes. Un second problème se pose à l'argument de l'instinct. Contrairement aux animaux inférieurs, les humains peuvent clairement réfréner leurs impulsions biologiques. Un martyr peut choisir d'aller au bûcher plutôt que de renoncer à ses croyances (en violant ainsi l'instinct de survie), et les couples en situation financière difficile peuvent utiliser leur raison pour contourner l'instinct de se reproduire.

3 / L'action humaine comme donné ultime

De par sa nature fondamentale, la science ne sera jamais en mesure de tout expliquer. La science progresse en repoussant toujours plus loin les limites de l'ignorance, mais quelque soit son développement, une discipline scientifique doit toujours prendre pour points de départ des hypothèses ou "donnés", et progresser ensuite (scientifiquement!) à partir de là. Dans l'étude scientifique de l'action, le point de départ ultime est l'action elle-même. La praxéologie considère simplement comme admis le fait que l'action existe, et suit le fil des implications de ce fait.

Toute étude des actions humaines doit s'en remettre au dualisme méthodologique. La première moitié de cette expression -"dualisme"- signifie simplement qu'il y a apparemment deux domaines différents de causalité. D'une part le monde matériel physique, dont la structure et les lois peuvent être décrits de manière toujours plus précise par les physiciens, les chimistes, et d'autres. D'autre part se trouve le monde mental ou subjectif, incluant les pensées, les émotions, les désirs, cet… La seconde moitié de l'expression -"méthodologique"- signifie que Mises ne prend pas position à propos de l'ultime querelle philosophique. C'est à dire que Mises concède qu'il se peut que les matérialistes aient raison; toute pensée est peut-être directement attribuée à une configuration d'atomes. Néanmoins, même si ceci est vrai d'un certain point de vue cosmique, Mises soutient que la relation "corps-esprit" est si mal comprise aujourd'hui, que le praxéologiste doit adopter le dualisme ne serait-ce que pour des raisons pragmatiques. Il semble bien que l'homme possède un libre arbitre et qu'il puisse véritablement choisir parmi des alternatives.

4 / Rationalité et irrationalité, subjectivisme et objectivité de la recherche praxéologique

L'expression "action rationnelle" est redondante, car toute action est nécessairement rationnelle en ce sens que l'acteur utilise des moyens pour (essayer de) parvenir à ses fins. De la même manière, il n'existe pas d'action irrationnelle. Parce que la praxéologie considère les préférences comme donnés, elle n'analyse pas leur contenu. Certains désirs, tels que nourriture et habitation, sont plus communs que d'autres, mais cela ne les rend pas plus "rationnels" pour autant. Il est également faux de juger une action comme irrationnelle simplement parce que les moyens choisis sont mal appropriés pour parvenir à la fin désirée. Tant que l'acteur croit vraiment que les moyens lui permettront d'atteindre son but, la tentative de mettre en oeuvre cette relation causale est une action.

La praxéologie fait voire le subjectivisme par le fait qu'elle considère les fins subjectives des acteurs telles qu'elles existent dans l'esprit de chaque personne. En s'abstenant de juger ces fins, la praxéologie en elle-même est objective.

5 / La causalité comme présupposé de l'action

La causalité est nécessaire à l'action, car sans comprendre cause et effet, un acteur ne pourrait jamais espérer changer le cours des évènements et augmenter ainsi son bonheur. Le principe d'incertitude d'Heisenberg et d'autres développements de la physique moderne ne changent rien à ce fait.

6 / L'alter ego

Tous les évènements doivent tomber dans le champs de la théologie ou dans celui de la causalité. C'est à dire que tous les évènements doivent être imputés soit aux intentions d'un acteur, soit au déroulement mécanique des lois de la physique. De nombreux penseurs condamnent la théologie à l'avance, mais, d'après leurs propres termes, les positivistes doivent admettre que l'hypothèse de l'alter ego - c'est à dire l'hypothèse selon laquelle la volonté de l'autre existe tout comme chacun est conscient de sa propre volonté - est très pragmatique. Ce principe fonctionne mieux que celui voyant simplement dans les mouvements corporels des autres, le résultat complexe de processus chimiques.

De l'effet bénéfique des instincts

De prime abord, il semble que l'interprétation du comportement instinctif d'un animal soit à mi-chemin entre théologie et causalité. Cependant, "l'instinct" est simplement un terme permettant de décrire une motivation que nous ignorons. Le comportementaliste lui-même adopte sans le savoir le vocabulaire de la praxéologie lorsqu'il analyse le comportement animal.

De la fin absolue

La praxéologie traite des fins subjectives d'hommes mortels. Il est sans importance de savoir si Dieu ou la Destiné manifeste dirige les affaires humaines vers une fin absolue.

L'homme végétatif

Certaines philosophies, tel que le bouddhisme, enseignent que le bonheur ne peut seulement être atteint qu'après avoir renoncé à tout but. Si un homme parvenait réellement à atteindre un tel état d'existence végétative, il arrêterait d'agir et la praxéologie ne s'appliquerait plus.

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Je ne me permettrai pas de juger la traduction dans son contenu. Voici juste ce qui, selon moi, mérite d'être corrigé au niveau orthographique après une lecture rapide :

Pour qu'une action soit initiée, l'acteur doit être dans un état d'insatisfaction ou ressentir une sensation de gène gêne.

En plus de la sensation de gène gêne, l'acteur doit être capable d'imaginer une situation plus satisfaisante.

Il est concevable de voire voir l'action comme étant la recherche du bonheur par l'homme. Cependant, une telle affirmation peut porter à confusion. En praxéologie, le bonheur (ou l'utilité, ou la satisfaction) est un terme purement formel, définit intégralement par les buts subjectifs de l'acteur lui-même.

L'action humaine comme donné donnée ultime

La science progresse en repoussant toujours plus loin les limites de l'ignorance, mais quelque soit son développement, une discipline scientifique doit toujours prendre pour points de départ des hypothèses ou "donnés" données, et progresser ensuite (scientifiquement!) à partir de là.

De la même manière, il n'existe pas d'action irrationnelle. Parce que la praxéologie considère les préférences comme donnés données, elle n'analyse pas leur contenu.

La praxéologie traite des fins subjectives d'hommes mortels. Il est irrelevant irrelevant n'est, à ma connaissance, pas un terme français : "n'est pas pertinent" me semble une traduction adaptée de savoir si Dieu ou la Destiné manifeste dirige les affaires humaines vers une fin ultime.

Merci pour ce travail et bon courage pour la suite.

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Merci Balder pour les corrections. le texte ci dessus est édité … gêne, voir, et irrelevant (j'avais utilisé "sans importance" dans la version du doc sauvée sur mon disque; "pas pertinent" me semble mieux en effet)

Concernant donné(e), j'ai adopté cette orthographe car "given" se trouve ainsi traduit dans le texte francais publié aux PU, visible ici : http://herve.dequengo.free.fr/Mises/AH/AH1.htm

Dans le Larousse,

donné : n. m. Philo. Ce qui est offert au sujet dans l'expérience, dans la connaissance sensible.

donnée : n. f. Elément fondamental servant de base à un raisonnement, à une recherche. Idée fondamentale qui sert de point de départ.

Je pense également que le second est mieux approprié.

De plus, si vous voyez des lourdeurs dans le style, une suggestion permettant de rendre la lecture plus fluide

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  • 3 weeks later...
  • 2 weeks later...

Chap 1, la suite : si vous voyez une coquille, faute d'orthographe, une amélioration , des lourdeurs dans le style, une suggestion permettant de rendre la lecture plus fluide…

En quoi cela est-il important ?

Many times in Human Action the modern reader may be puzzled by the pains Mises takes in critiquing particular views that seem obviously fallacious, or by the lengths to which Mises defends particular views that seem obviously correct. The reader must understand that Mises is not inventing straw men or being paranoid; respected thinkers really did advance the views he attacks, and really did attack economics with weak crit- icisms.

A de nombreuses reprises dans L'Action Humaine, le lecteur contemporain peut être déconcerté par la peine que Mises se donne à critiquer certaines vues qui semblent manifestement illusoires, ou par la longueur avec laquelle Mises défend certaines idées qui semblent manifestement correctes. Le lecteur doit comprendre que Mises n'invente pas des hommes de paille, pas plus qu'il n'est paranoïaque ; des penseurs respectés ont réellement avancé les vues qu'il attaque, et ont réellement attaqué l'économie avec des arguments faibles.

Mises takes care in the very beginning (pp. 11–13) to distin- guish rational action (a term he considers redundant, since action by definition is rational) from reflexive behavior. This is necessary because a very popular objection (pp. 15–16) to the enterprise of praxeology is the claim that people do not always behave “rationally,” and that men often behave like other ani- mals. To the extent that economics allegedly explains all human behavior as the product of sober deliberation, these critics think it is obviously unrealistic. By carefully limiting the scope of praxeology to human actions (rather than the more general class of all human behavior), by definition Mises has defused this par- ticular criticism. (In subsequent chapters, Mises will have much more to say on the role of reason in human affairs.)

Mises prend soins au tout début de distinguer l'action rationnelle (un terme qu'il considère redondant, puisque l'action est rationnelle par définition) du comportement reflex; Ceci est nécessaire car une objection très populaire faite à l'encontre de la praxéologie est l'affirmation selon laquelle l'homme ne se comporte pas toujours "rationnellement", et qu'il se comporte souvent comme les autres animaux. Dans la mesure où l'économie prétend expliquer tout comportement humain comme faisant suite à une délibération réfléchie, ces critiques pensent qu'elle est manifestement irréaliste. En limitant avec soins le domaine de la praxéologie aux actions humaines (plutôt qu'à la classe plus générale de tous les comportements humains), Mises a désamorcé cet argument particulier par définition. (Dans les chapitres suivants, Mises aura encore beaucoup plus à dire du rôle de la raison dans les affaires humaines).

The passages concerning happiness (pp. 14–15) relate to the evolving doctrine of utilitarianism. In its original Benthamite form, the criterion for goodness was that which caused more (net) pleasure than (net) pain. Even here the utilitarians recog- nized that certain pleasures (such as fine art or literature) pro- vided a longer duration of enjoyment than others (such as tobacco or wine). However, much of the literature did seem to be a sophisticated version of hedonism. Moreover, economists in the late 19th century tended to think of “utility” as a meas- urable quantity of psychic satisfaction. As Mises explains in this section, when he says that man acts to increase his happiness, this is a purely formal statement with no physiological assump- tions. Both the bank robber and missionary act to increase their utility. What praxeology has to say about the actions of the for- mer are just as valid for those of the latter, because praxeology concerns action as such.

Le passage à propos du bonheur fait référence au développement de la doctrine utilitariste. Dans sa forme originale selon Bentham, le critère de la "bonté" se définissait ainsi : ce qui est "bon" cause plus de plaisir que de peine. Même si les utilitaristes reconnaissaient que certains plaisirs (tels que l'art fin ou les lettres) apportent une jouissance de plus longue durée que d'autres (tels que le tabac ou le vin). Cependant, cette littérature dans sa plus grande part, ne semblait être qu'une version sophistiquée de l'hédonisme. De plus, les économistes de la fin du 19ième siècle avaient tendance à penser l'utilité comme une quantité mesurable de satisfaction psychique. Comme Mises l'explique dans cette partie du texte, lorsqu'il dit que l'homme agit pour augmenter sa satisfaction, il s'agit là d'un énoncé purement formel, sans assomption psychologique. Le voleur et le missionnaire agissent tous les deux pour augmenter leur utilité. Ce que la praxéologie a à dire des actions du premier est qu'elles sont tout aussi valides que celles du second, parce que la praxéologie concerne l'action en elle-même.

Notes techniques

Mises argues that an actor must believe “that pur- poseful behavior has the power to remove or at least to alleviate the felt uneasiness” (p. 14). This wording is ambiguous and might be too strong a requirement. In order to act, a person must merely believe that a particular choice will possibly alleviate the uneasiness. For example, a skeptical man with a terminal illness might, in desperation, consult a faith healer, even though he strongly doubts it will have any effect. (Although Mises’s wording is actually consistent with such cases, other Austrian expositions explicitly—and erro- neously—say that an actor must believe that his action will remove uneasiness. The present note is provided to remove any confusion.)

(1) Mises soutient qu'un acteur doit penser "qu'une conduite préméditée aura le pouvoir d'éliminer ou de réduire l'insatisfaction". Cette formulation est ambiguë et peut être trop restrictive. Pour agir, une personne doit simplement penser qu'un choix particulier aura la possibilité de réduire l'insatisfaction. Par exemple, un homme soufrant d'une maladie en phase terminale peut, désespéré, consulter un guérisseur, même s'il doute fortement que ceci puisse avoir un effet. (Bien que l'énoncé de Mises soit compatible avec un tel cas, d'autres Autrichiens disent de manière explicite - et erronée - qu'un acteur doit croire que son action supprimera l'insatisfaction. L'objectif de cette note est d'éliminer toute confusion.)

There is some ambiguity in the discussion of ulti- mate givens. On the one hand, Mises clearly states that human action is an ultimate given; it is the title of section 3 (p. 17). On the other, praxeology has much to say on the necessary prerequisites for action; this is the title of section 2 (p. 13). One possible solution to this apparent contradiction is to recall that action is not simply the outward behavior of the actor; the action as such necessar- ily includes the subjective motivations of the actor as well. In this sense, it would be inappropriate to say that someone’s value judgments “caused” an action; action is still an ultimate given and cannot be reduced to antecedent constituents. (For an imperfect analogy: the homicide is not simply caused by the killer’s hatred of the victim; without the intention it wouldn’t be murder in the first place.)

(2) Il y a une certaine ambiguïté dans la discussion des données absolues. D'une part Mises affirme clairement que l'action humaine est une donnée absolue ; c'est le titre de la section 3. D'autre part, la praxéologie a beaucoup à dire des pré requis à l'action ; c'est le titre de la section 2. Une solution possible à cette contradiction apparente est de se rappeler que l'action n'est pas simplement le comportement apparent de l'acteur ; l'action elle-même inclut également et nécessairement les motivations subjectives de l'acteur. En ce sens, il serait inapproprié de dire que les jugements de valeur de quelqu'un aient causé une action. L'action reste une donnée ultime et ne peut être réduite à des éléments constitutifs antécédents. (Pour faire une analogie imparfaite : l'homicide n'est pas simplement causé par la haine du tueur envers sa victime ; sans l'intention, il n'y aurait pas de meurtre en premier lieu.)

At times, Mises is not careful to distinguish limits on praxeology versus limits on reason itself. For example, Mises says that

it is vain to pass judgment on other people’s aims and volitions. No man is qualified to declare what would make another man hap- pier or less discontented. (pp. 18–19)

Now it is true that praxeology as such does not analyze the content of people’s values or prefer- ences; it simply takes them as given. However, this alone doesn’t mean “it is vain to pass judg- ment on other people’s aims.” Surely Mises him- self disagreed passionately with, say, advocates of socialism, and one could infer that Mises did indeed condemn their aims. By the same token, parents all the time declare what would make their children happier, and surely these claims are not always incorrect (whatever the children might think at the time). To be on solid ground, one can say that no man can ever tell another man what his preferences are. Even so, there is nothing in praxeology that rules out a critique of another’s preferences; it is simply that praxeology itself can- not fashion such a critique.

(3) Parfois Mises ne prend pas soins de distinguer les limites de la praxéologie des limites de la raison. Par exemple, Mises dit "qu'il est vain de porter un jugement sur les buts et volitions de quelqu'un d'autre. Aucun homme n'est compétent pour déclarer que quelque chose rendrait un homme plus heureux ou moins insatisfait." Or il est vrai que la praxéologie n'analyse pas le contenu des valeurs ou des jugements des hommes ; elle les considère simplement comme données. Ceci ne signifie cependant pas "qu'il est vain de porter des jugements de valeur sur les buts de quelqu'un d'autre". Mises s'opposait certainement avec passion aux avocats du socialisme et l'on peut en déduire que Mises condamnait en effet leur but. De la même manière, les parents déclarent tout le temps ce qui rendrait leurs enfants plus heureux, et ces affirmations ne sont pas toujours incorrectes (quelque soit ce que l'enfant pense alors). Pour se reposer sur des fondations solides, l'on peut dire qu'aucun homme ne peut dicter à un autre ce que sont ses préférences. Même s'il en était ainsi, il n'y a rien dans la praxéologie qui puisse formuler la critique des préférences d'autrui ; la praxéologie elle-même n'est simplement pas capable de formuler une telle critique.

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Chapitre II — Les problèmes épistémologiques des sciences de l'action humaine

Résumé

1 / Praxéologie et histoire

Praxeology and history are the two main branches of the sci- ences of human action. History is the collection and systematic arrangement of all data of experience concerning human action. The natural sciences too deal with past events, but their suc- cessful use of induction relies on the experience of past experi- ments. In contrast, in the sciences of human action there can be no controlled experiment, and hence a different method is needed. Praxeology starts from the fact of human action and uses logical deduction to arrive at a priori truths that are valid for all action, both in the past and future.

La praxéologie et l'histoire sont les deux branches principales des sciences de l'activité humaine. L'histoire est le rassemblement et l'arrangement systématique de toutes les données d'expériences concernant l'action des hommes. Les sciences naturelles traitent aussi de faits passés, mais leur utilisation heureuse de l'induction se base l'expérience d'expérimentations passées. En contraste, dans les sciences de l'action humaine, il ne peut y avoir d'expérimentation contrôlée, et il s'en suit qu'une méthode différente est recuise. La praxéologie s'appuie sur le fait de l'action humaine et utilise la déduction logique pour arriver à des vérités à priori qui sont valides pour toute action, à la fois dans le passé et dans le futur.

2 / Le caractère formel et aprioriste de la praxéologie

The logical structure of the human mind is an unanalyzable given. One cannot “prove” logical relations because such a proof itself would rely on logic. The principles of causality (cause and effect) and teleology (i.e., understanding certain events by ascribing conscious motivations) are also necessary prerequisites for the mind to make sense of the world.

La structure logique de l'esprit humain est une donnée inanalysable. On ne peut pas "prouver" les relations logiques parce qu'une telle preuve reposerait elle-même sur la logique. Les principes de la causalité (cause et effet) et de la théologie (i.e. comprendre certains évènements en attribuant des motivation conscientes) sont également des principes pré requis à l'esprit pour donner du sens au monde.

The Alleged Logical Heterogeneity of Primitive Man

Certain anthropologists believe that the members of primi- tive tribes possess “prelogical” minds. This confuses the content of their minds with the logical structure. People who do a rain dance are still adopting means to achieve an end; it is simply that they have different technological beliefs from Westerners.

La prétendue hétérogénéité logique du primitif

Certains anthropologues croient que les membres des tribus primitives possèdent un esprit "prélogique". C'est confondre le contenu de leurs pensées avec la structure logique. Les peuples qui pratiques la danse de la pluie adoptent pourtant des moyens pour atteindre des fins ; ils ont simplement des croyances technologiques différentes de celles des occidentaux.

3 / L'a priori et la réalité

Even though praxeology’s claims are a priori, they still “teach us” something about reality. Geometrical or mathemati- cal theorems are also “mere” transformations of the initial premises or axioms, yet mathematicians certainly add to human knowledge and allow people to achieve more in the real world.

Far from relying on past experience to generalize and reach a tentative theory of economics, when it comes to human action we can only interpret past exchanges, costs, and so forth with an antecedent knowledge of praxeology. Without knowing before- hand about action, we would only perceive bodily motions, not buying and selling.

Bien que ce qu'affirme la praxéologie soit à priori, ces affirmations nous apprennent néanmoins quelque chose à propos de la réalité. Les théorèmes géométriques ou mathématiques sont également des transformations "pures et simples" de prémisses ou d'axiomes initiaux, cependant es mathématiciens contribuent sûrement au savoir humain et ils permettent aux hommes des accomplissement supérieurs dans le monde réel.

Loin de se fonder sur l'expérience passée pour généraliser et atteindre une théorie économique hésitante, lorsqu'on en vient à l'action humaine, nous pouvons seulement interpréter les échanges passés, les coûts, et ainsi de suite sur la base d'une connaissance antérieure de la praxéologie. Sans connaissance préalable de l'action humaine, nous ne percevrions que des déplacements matériels, pas des achats et des ventes.

4 / Le principe de l'individualisme méthodologique

Praxeology concerns the actions of individuals. It is true that people may behave differently when they view themselves as members of a nation, or when in the midst of an unruly mob. Even so, the “nation” does not bomb another country; individ- uals in the armed forces choose to obey such orders.

La praxéologie concerne les actions des individus. Il est vrai que les hommes puissent se comporter différemment lorsqu'ils se voient comme les membres d'une nation, ou lorsqu'ils sont au sein d'une foule indisciplinée. Quoi qu'il en soit, la "nation" ne bombarde pas un autre pays ; des individus dans les forces armées choisissent d'obéir à de tels ordres.

I and We

The collectivist mindset is apparent when people refer to “we” when in fact such individuals had nothing to do with the actions in question. If a U.S. citizen says, “We won World War I,” this of course is literally false. There is no such confusion in the term “I.”

Je et Nous

L'état d'esprit collectiviste est apparent quand des hommes se réfèrent à "nous" alors que ces mêmes individus n'ont rien à voire avec les actions en question. Si un citoyen américain dit, "Nous avons gagné la première guerre mondiale," ceci est bien entendu littéralement faux. Une telle confusion n'existe pas avec le terme "je".

5 / Le principe du singularisme méthodologique

Praxeology deals with individual actions, not vague action in general. Those who think in terms of universals fall into traps such as the classical water-diamond paradox: why is the price of diamonds higher than the price of water, when the latter is more important?

La praxéologie traite d'actions individuelles, pas d'une action vague en général. Ceux qui pensent en terme d'universalité tombent dans des pièges tels que le paradoxe classique eau-diamant ; pourquoi le prix des diamants est-il plus élevé alors que l'eau est si essentielle?

6 / L'individu et les aspects changeants de l'action humaine

Although the “common man” doesn’t “think for himself,” he still chooses to act in the traditional way. If someone votes Republican because her father did, she is still acting in the prax- eological sense.

Bien que "l'homme commun" ne "pense pas par lui-même", il choisit néanmoins d'agir au sens traditionnel. Si une personne vote pour les républicains parce que son père le faisait, elle agit néanmoins au sens praxéologique.

7 / Le champ et la méthode spécifique de l'histoire

The historian can’t simply let the facts speak for themselves, because this would lead to a cacophony. Rather he must use his prior value judgments and theories to determine what is rele- vant and then present the facts accordingly.

The historian can and must rely on the knowledge of other disciplines. But when praxeology, physics, mathematics, etc. cannot contribute anything else to the interpretation of a his- torical event, the historian relies on understanding, which is his unique contribution.

L'historien ne peut laisser les faits parler simplement d'eux-même, car ceci conduirait à une cacophonie. Il doit plutôt utiliser ses jugements de valeur et théories préalables pour déterminer ce qui est pertinent et présenter alors les faits en conséquence.

L'historien peut et doit s'appuyer sur le savoir d'autres disciplines. Mais si la praxéologie, les sciences physiques, les mathématiques, etc. ne peuvent contribuer à l'interprétation entière d'un évènement historique, l'historien s'appuie sur la compréhension, qui est son unique contribution.

8 / Conceptualisation et interprétation

The task of the sciences of human action is the comprehen- sion of the meaning and relevance of human action. Conception is the tool of praxeology, while understanding is the tool of his- tory.

Natural History and Human History

The natural sciences too deal with historical events, espe- cially in the fields of cosmology and geology. However, they still rely exclusively on the methods of the natural sciences and do not involve understanding.

La tâche des sciences de l'action humain est la compréhension du sens et de la pertinence de l'action humaine. La conceptualisation est l'outil de la praxéologie ; l'interprétation est l'outil de l'histoire.

Histoire naturelle et histoire humaine

Les sciences naturelles ont également à faire aux évènements passés, spécialement dans le domaine de la cosmologie et de la géologie. Néanmoins elles opèrent exclusivement selon les méthodes épistémologiques des sciences naturelles et n'ont rien à faire de l'appréciation.

9 / Sur les types idéaux

The historian relies on ideal types that represent his judg- ments of relevance. Unlike the concepts of praxeology or even the natural sciences, ideal types cannot be described by necessary and sufficient attributes. What economic theory says about “the entrepreneur” is valid for all entrepreneurs, but the historian’s use of the term may apply only to a particular period or people.

L'historien s'en remet à des types idéaux qui représentent ses jugements de pertinence. A la différence des concepts de la praxéologie ou même des sciences naturelles, les types idéaux ne peuvent être décrits par des attributs nécessaires et suffisants. Ce que la théorie économique dit de "l'entrepreneur" est valide pour tous les entrepreneurs, mais l'utilisation par l'historien de ce terme peut seulement ne s'appliquer qu'à certaines périodes ou personnes en particulier.

10 / La procédure de la science économique

Economics proceeds with logical deductions from the fact of action. It can study special cases of action by considering spe- cific conditions in which action could occur (for example, if there is a universally accepted medium of exchange).

It would be possible to study the implications of human action in worlds that are utterly different from our own. For example praxeology could consider the case where labor yields no disutility. Yet the end of science is to know reality, and so praxeology restricts its inquiries to those cases where the pre- conditions could be achieved in the real world. Even so, these deductions are completely a priori. We use our experience to sift out the relevant from the irrelevant chains of thought; we do not use our experience to determine the validity of a particular chain of reasoning.

L'économie procède par déductions logiques à partir du fait de l'action. Elle peut étudier des cas particuliers d'actions en considérant des conditions spécifiques dans lesquelles l'action pourrait se produire (par exemple s'il existe un media d'échange universellement accepté).

Il serait possible d'étudier les implications de l'action humaine dans des mondes complètement différents du notre. Par exemple la praxéologie pourrait considérer la situation dans laquelle le travail ne présente aucune désutilité. Cependant, la finalité de la science est de connaitre la réalité, et ainsi la praxéologie restreint ses investigations à ces cas pour lesquels les pré conditions peuvent être présentes dans le monde réel. Quoi qu'il en soit, ses déductions sont complètement a priori. Nous utilisons notre propre expérience pour différencier les chaines de pensées qui sont pertinentes de celles qui ne le sont pas ; nous n'utilisons pas notre expérience pour déterminer la validité d'une chaine de raisonnement particulière.

11 / La portée limitée des concepts praxéologiques

Praxeology only makes sense when applied to acting human beings. It breaks down into paradox with a being such as the Christian God. Action implies uneasiness, yet an omnipotent being would in one fell swoop achieve perfect contentment.

La praxéologie ne fait sens seulement lorsqu'elle s'applique à êtres humains agissants. Elle deviendrait paradoxale avec un être tel que le dieu chrétien. L'action implique la gêne, cependant un être omnipotent atteindrait d'un coup d'un seul le contentement parfait.

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En quoi cela est-il important ?

Epistemology seeks to answer the question, “How can we ever ‘know’ something?” In this chapter, Mises establishes the epistemological foundations of praxeology, that is, he explains how it is that economists and other social scientists can arrive at beliefs concerning actors and have confidence in their conclu- sions.

L'épistémologie cherche à répondre à la question, "comment pouvons nous seulement "savoir" quelque chose?" Dans ce chapitre, Mises établit les fondations épistémologiques de la praxéologie, c'est à dire qu'il explique comment les économistes ou d'autres scientifiques du domaine social peuvent arriver à des convictions à propos des acteurs et avoir confiance dans leurs conclusions.

Especially as the 20th century progressed, most economists thought that they needed to ape the method of the physicists to arrive at “scientific” laws in their field. Mises’s insistence that praxeology’s propositions are “a priori” thus struck them as shocking and quaint.

Au cours du 20ième siècle, la plupart des économistes pensèrent qu'ils avaient besoin de singer la méthode des physiciens pour arriver à des lois "scientifiques" dans leur domaine. Ainsi l'insistance de Mises sur le fait que les propositions de la praxéologie sont a priori les heurte, leur semblant choquante et baroque.

If a statement is a priori, its truth can be established without external observations. For example, we can verify the Pythagorean theorem without measuring triangles to “test” the claim. On the other hand, if a statement is a posteriori, then logic alone cannot verify or refute it. For example, if someone says, “the sun emits heat,” then sensory observation is necessary to evaluate the claim.

Si un énoncé est a priori, sa vérité peut être établie sans l'aide d'observations externes. Par exemple, nous pouvons vérifier le théorème de Pythagore sans mesurer de triangle pour "tester" la proposition. D'autre part, si un énoncé est a posteriori, il s'en suit que la logique seule ne peut ni le vérifier ni le réfuter. Par exemple, si quelqu'un dit, "Le soleil émet de la chaleur," des observations sensorielles sont alors nécessaires pour évaluer la proposition.

Notes techniques

Mises’s taxonomy is a bit confusing. On page 12, he had defined praxeology as the general theory of human action. Yet in the present chapter, on page 30, he refers to praxeology as simply one branch in the “sciences of human action.”

(1) La taxonomie de Mises porte un peu à confusion. A la page 12, il a défini la praxéologie comme une théorie générale de l'action humaine. Cependant, dans le présent chapitre, à la page 30, il se réfère à la praxéologie comme étant simplement une branche des "sciences de l'action humaine."

Mises claims that the natural sciences advance because of their reliance on experiments, which

can be used for induction, a peculiar proce- dure of inference which has given prag- matic evidence of its expediency, although its satisfactory epistemological characteri- zation is still an unsolved problem. (p. 31)

All Mises means here is that philosophers at least since David Hume have noted that there is actu- ally a fallacy involved in the method of the natu- ral sciences. Simply because X led to Y 35 times in a row in the laboratory, does not logically imply that X causes Y. Even so, no one can deny that the experimental method has “worked” in the natural sciences.

(2) Mises prétend que les sciences naturelles progressent parce qu'elles se reposent sur des expérimentations, qui "peuvent être utilisées pour l'induction, procédé particulier d'enchaînement déductif qui a donné la preuve pragmatique de son efficacité, bien que le problème de sa caractérisation épistémologique n'ait pas reçu jusqu'à présent de solution satisfaisante."

Tout ce que Mises veut dire ici est que les philosophes, au moins depuis David Hume, ont noté qu'il existe une erreur dans la méthode des sciences naturelles. Que X ait conduit à Y 35 fois de suite dans un laboratoire n'implique pas de manière logique que X est la cause de Y. Malgré tout, personne ne peut nier que méthode expérimentale ait "marché" pour les sciences naturelles.

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Merci Balder pour les corrections. le texte ci dessus est édité … gêne, voir, et irrelevant (j'avais utilisé "sans importance" dans la version du doc sauvée sur mon disque; "pas pertinent" me semble mieux en effet)

Concernant donné(e), j'ai adopté cette orthographe car "given" se trouve ainsi traduit dans le texte francais publié aux PU, visible ici : http://herve.dequengo.free.fr/Mises/AH/AH1.htm

Dans le Larousse,

donné : n. m. Philo. Ce qui est offert au sujet dans l'expérience, dans la connaissance sensible.

donnée : n. f. Elément fondamental servant de base à un raisonnement, à une recherche. Idée fondamentale qui sert de point de départ.

Je pense également que le second est mieux approprié.

De plus, si vous voyez des lourdeurs dans le style, une suggestion permettant de rendre la lecture plus fluide

Il me semble que c'est "un donné" qui convient quand Mises parle de "ultimate given" et des données pour les "datas".

Au fait, il pourrait être plus commode pour ceux qui veulent relire ton travail de leur fournir paragraphe par paragraphe ta version et la version originale en anglais.

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Chapitre I — L'homme acteur

Résumé

1 / Action intentionnelle et réaction animale

L'action humaine se définit en tant que comportement intentionnel. La caractéristique distinctive de l'action est que l'observateur attribue un but à l'acteur. L'action se différencie du comportement purement inconscient qu'est le réflexe. Un homme peut sursauter suite à un fort bruit. Ceci n'est pas nécessairement une action au sens Misséen.

Evidemment, il est difficile de traduire cela. Mais ce qui est certain dans un tel adjectif c'est que le nom propre sur lequel il est basé ne doit pas être écorché, il ne peut y avoir deux "s" donc et d'accent. "misesien" est moche mais me semble être la meilleure solution.

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Au fait, il pourrait être plus commode pour ceux qui veulent relire ton travail de leur fournir paragraphe par paragraphe ta version et la version originale en anglais.

Voilà qui est fait … J'ai un doute sur les temps des verbes, il faut que je potasse un peu ça ….

Concernant "donné" ou "donnée", le moins casse tête est de se fier à la traduction parue aux presses universitaires, le plus juste, je ne sais pas !

Pour "Misséen", j'ai lamentablement !!!??? et n'ai rien vu lors des relectures qui furent pourtant nombreuses pour ce passage ! En englais, c'est bien "Misesian", merci d'avoir relevé, je serai très certainement passé à travers …

Merci également aux auteurs des posts d'encouragement.

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Evidemment, il est difficile de traduire cela. Mais ce qui est certain dans un tel adjectif c'est que le nom propre sur lequel il est basé ne doit pas être écorché, il ne peut y avoir deux "s" donc et d'accent. "misesien" est moche mais me semble être la meilleure solution.

Pourquoi ne pas dire simplement action au sens de Mises…

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J'ai une dificulté avec "draws on" dans la phrase : Hans-Hermann Hoppe draws on Kant to apply yet another distinction, that between analytic and synthetic statements.

Comment le traduiriez-vous ?

Hans-Hermann Hoppe s'inspire de Kant en appliquant une autre distinction

A la suite de Kant, Hans-Hermann Hoppe applique…

Hans-Hermann Hoppe emprunte à Kant en appliquant…

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Mises distinguishes between a priori and a poste- riori statements (see “Why It Matters” above). Hans-Hermann Hoppe draws on Kant to apply yet another distinction, that between analytic and synthetic statements. (Analytic can be deter- mined simply by analyzing the components of the proposition—e.g., “A bachelor is an unmarried male”—while synthetic statements add to our knowledge; they refer to the “real world” and are not merely definitional.) Hoppe argues that Mises’s grand achievement was to prove the exis- tence of true, synthetic a priori propositions— something that Hume and other philosophers considered impossible.

Though a fascinating extension of the Misesian framework, it is interesting to note that in Human Action, Mises himself never discusses the analytic/syn- thetic dichotomy.

(3) Mises fait la distinction entre énoncés a priori et a posteriori (voir "En quoi cela est-il important ?" plus haut). A la suite de Kant, Hans-Hermann Hoppe établit une autre distinction, entre énoncés analytiques et synthétiques. (Les énoncés analytiques se reconnaissent simplement en analysant les composants d'une proposition - e.g., "Un célibataire est un homme non marrie" - tandis que les énoncés synthétiques participent à notre savoir ; ils se réfèrent au "monde réel" et ne sont pas définitionnels.) Hoppe avance que le grand accomplissement de Mises a été de prouver l'existence de véritables propositions synthétiques a priori - chose que Hume et d'autres philosophes considéraient impossible.

Bien qu'il s'agisse d'une extension fascinante du framework Misesien, il est intéressant de noter que dans L'Action Humaine, Mises lui-même ne discute jamais la dichotomie analytique / synthétique.

Chapitre III — L'économie et la révolte contre la raison

Résumé

1 / La révolte contre la raison

La raison est l'outil premier de l'homme agissant. La révolte moderne contre la raison ne fut pas causée par des revendications exagérées émanant des philosophes rationalistes. Ce qui arriva en réalité fut que les opposants socialistes aux économistes classiques ne purent défaire leurs arguments, et de ce fait ils contestèrent la raison elle-même. Une fois que les écluses furent lâchées dans cette sphère, le nihilisme et le scepticisme infiltrèrent d'autre branches de la pensée.

2 / L'aspect logique du polylogisme

Le polylogisme prétend que l'esprit bourgeois opère d'après des principes différents de l'esprit prolétarien, tandis que le polylogisme racial prête une structure logique différente aux esprits de diverses races. Ces doctrines s'effondrent si un ouvrier devient propriétaire d'usine, ou lorsque des parents de races différentes engendrent une progéniture métisse.

Il n'était pas suffisant aux marxistes de rejeter les enseignements de Ricardo et d'autres économistes classiques en se référant à leurs esprits bourgeois ; pour être consistant, Marx et ses partisans auraient du spécifier les axiomes de la logique prolétarienne versus ceux de la logique bourgeoise, et de démontrer pourquoi les théories économiques ricardiennes étaient valables dans ce dernier système mais pas dans le premier. Aucun polyligiste ne s'est manifestement jamais essayé à une telle démonstration.

3 / L'aspect praxéologique du polylogisme

Les marxistes utilisent le terme "idéologie" pour dénoter une doctrine qui est incorrecte (suivant la logique prolétarienne, correcte) mais qui néanmoins sert les intérêts d'une classe particulière. Une telle posture est intenable, en effet comment pourrait-il bien être dans l'intérêt d'une classe de croire en des idées fausses?

Marx développa le polylogisme afin de discréditer les objections au socialisme émises par les économistes. Au lieu de réfuter leurs arguments, il énonça simplement que leurs doctrines favorisaient la bourgeoisie. Néanmoins des motivations psychologiques, aussi viles soit-elles, n'affectent pas la validité d'une théorie, qui ou se tient ou s'effondre sur la base de son propre bien fondé.

4 / Polylogisme racial

L'affirmation selon laquelle des races différentes possèdent une structure de l'esprit différente néglige le fait que la raison fonctionne. Si en effet d'autres races possédaient des esprits qui ne pourraient saisir cause ou effet, ou qui ne pourrait pas reconnaitre un déduction valide, alors la sélection naturelle aurait éliminé ces membres qui se sont appuyés sur leurs "esprits." Dans la mesure ou d'autres organismes se sont hissé au-dessus du comportement des animaux, ils doivent nécessairement partager la logique (couronnée de succès) dont jouit la race blanche.

5 / Polylogisme et vision du monde

Une version plus nuancée du polylogisme soutient simplement que diverses classes ou races partagent des jugements de valeur et une compréhension historique similaires. Néanmoins cette revendication plus faible fait de même fi de l'hétérogénéité qui existe au sein des classes et de races. Elle répète également l'erreurs des polylogistes consistant à penser qu'il peut être bénéfique de porter un jugement erroné.

6 / Plaidoyer pour la raison

La raison est un donné absolu, un fait non rationnel ; On ne peut établir la validité de la raison elle-même par un argument logique. Cependant, c'est l'outil premier de l'homme dans l'action, et elle distingue l'homme des autres animaux. Un mode irrationnel de pensée est une chose qui ne peut exister. Renoncer à la raison et s'en remettre à "l'instinct" détruirait les fondements de la civilisation.

En quoi cela est-il important ?

Mises considère qu'il est crucial de démolir la notion marxiste de polylogisme. S'il ne s'attaquait directement à cette idée, la praxéologie toute entière reposerait sur des fondations instables. Quelque soit la cohérence de ses démonstrations dans la suite de l'ouvrage, le critique pourrait les rejeter en bloc car basées sur la "logique bourgeoise."

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Notes techniques

It is interesting that Mises’s handling of Marxian polylogism illustrates his very points on the mat- ter. Mises claims that the motivation for Marx to develop his doctrine was the need to challenge the classical economists (p. 78). Yet Mises’s critique doesn’t end there. He spends countless pages in Human Action detailing the defects of polylogism.

(1) Il est intéressant de noter que la manière dont Mises traite le polylogisme marxiste illustre précisément son point de vue en la matière. Mises affirme que la motivation de Marx pour développer sa doctrine était le besoin de contester les économistes classique (p. 78). Cependant la critique de Mises ne s'arrête pas là. Il consacre d'innombrables pages dans L'Action Humaine à détailler les déficiences du polylogisme.

Marxian polylogism is a very strong doctrine and should not be confused with superficially similar attitudes. Mises does not deny that people with different backgrounds may “think differently” about some issues. What he does deny is that such people’s minds operate according to different log- ical structures. Mises also is aware that certain groups can benefit from the perpetuation of faulty beliefs. But the true Marxist doesn’t claim that the capitalists financed pamphlets on laissez-faire, knowing full well that the doctrines were wrong. On the contrary, the true Marxist must say that the capitalist mind was incapable of seeing the flaws in the doctrines, because to do so would be detrimental to his interests.

(2) Le polylogisme de Marx est une doctrine très forte qui ne devrait pas être confondue avec des points de vue en apparence similaires. Mises ne nie pas que des gens aux origines différentes puissent "penser différemment" à propos de certaines questions. Ce qu'il nie est que les esprits de ces personnes opèrent selon des structures différentes. De même Mises est conscient que certains groupes puissent bénéficier de la perpétuation de croyances erronées. Mais le véritable marxiste ne prétend pas que les capitalistes aient financé des pamphlets favorables au laissez-faire, en sachant pertinemment que ces doctrines étaient fausses. Au contraire, le véritable marxiste devait dire que l'esprit capitaliste était incapable de distinguer les imperfections dans les doctrines, parce que le faire aurait été au détriment de ses intérêts.

Mises affirms Hoppe’s interpretation regarding synthetic a priori truths (though not in these terms) when he writes,

(3) Mises soutient l'interprétation de Hoppe concernant les vérités synthétiques a priori (toutefois sans utiliser ces termes) lorsqu'il écrit,

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Chapitre IV — Une première analyse de la catégorie de l'action

Résumé

1 / Fins et moyens

La fin (ou but ou visée) est le résultat envisagé par un acteur. Les moyens sont tout ce qui est utilisé pour atteindre la fin. La fin et les moyens n'existent pas dans l'univers physique mais sont le produit d'un esprit faisant des appréciations tandis qu'il examine son environnement physique.

La praxéologie ne s'intéresse pas à un acteur idéalisé dont les fins sont nobles et qui connait les meilleurs moyens pour parvenir à toute fin. Au contraire, la praxéologie considère les buts d'un acteur et ses pensées visant à les atteindre comme le point de départ de l'analyse. Si des gens pensent de manière erronée qu'une certaine racine possède des propriétés médicinales, ceci génèrera un prix sur le marché. L'économiste doit considérer les gens tels qu'ils sont pour expliquer les phénomènes de marché.

La distinction communément faite entre les biens gratuits et les biens économiques n'est d'aucune utilité, car un bien gratuit n'est pas rare et il est plus approprié de le considérer comme une condition générale du bien être humain. Les biens qui satisfont directement les désirs humains sont des biens de consommation ou (selon la terminologie Mengerienne) des biens du premier ordre. Les biens qui ne satisfont les désirs que de manière indirecte, avec l'assistance d'autres biens, son classés en tant que biens de production, ou facteurs de production ou (suivant Menger) biens d'ordre supérieur. On peut de manière conceptuelle classer les biens d'ordre supérieur selon leur degrés d'éloignement de la fin ultime (NdT : la consommation); les biens du second ordre coopèrent pour produire des biens de premier ordre (de consommation), tandis que les biens du troisième ordre sont utilisés pour produire les biens du second ordre, et ainsi de suite.

Les biens non matériels sont appelés services.

2 / L'échelle de valeur

Un acteur possède des fins concurrentes, pour chaque action donnée, il doit satisfaire des désirs alors que d'autres ne sont pas exhaussés. Le praxéologiste interprète ce comportement en disant que la fin satisfaite était plus haute que les autres sur l'échelle de valeurs. La valeur ne réside pas dans les objets mais dans les esprits des acteurs qui classent ces objets comme étant soit directement désirables soit des moyens permettant d'atteindre d'autres fins plus absolues.

3 / L'échelle des besoins

Bien que d'autres disciplines (telles que la physiologie) puissent utilement distinguer les bections "réels" des besoins "conditionnés" artificiels, l'économie n'a aucun besoin d'un tel schéma. L'ensemble de l'économie peut être bâtie à partir de l'échelle de valeurs subjectives que possèdent des individus réels.

4 / L'action en tant qu'échange

Une action est une tentative de substituer une situation qui est plus satisfaisante à une situation moins désirable. En ce sens, toutes les actions sont des échanges volontaires. Ce qui est abandonné est le prix de l'action, tandis que les couts de l'action correspondent à la valeur du prix payé. Une autre manière d'exprimer cela est de dire que le cout d'une action consiste en la valeur placée dans la satisfaction à laquelle on doit renoncer afin de parvenir à la fin choisie.

La différence entre la valeur du prix (i.e., le cout) d'une action, et le but atteint, est le gain ou profit ou rendement net d'une action. En ce sens, le profit est une catégorie purement subjective et n'est pas mesurable, car une augmentation de contentement est un phénomène psychique qui défie le traitement quantitatif. Les actions peuvent seulement classer les fins de manière ordinale, i.e., premier, deuxième, troisième, etc. Un échange nous montre seulement ce qui est préféré, non pas "combien" cela est préféré.

Les acteurs sont faillibles, souvent une action ne permettra pas de parvenir à la fin envisagée. Cependant, si le résultat atteint reste préférable à la situation d'origine, alors l'acteur jouit tout de même d'un profit (bien qu'il soit plus petit que celui initialement espéré). Mais si le résultat effectif est plus insatisfaisant que ce qui a été sacrifié en accomplissant l'action, alors l'acteur subit une perte.

En quoi cela est-il important ?

Ce chapitre relativement court semble assez simple, mais il est vraiment extraordinaire et mérite une étude attentionnée car c'est ici que Mises fait finalement le lien entre ses "tangentes philosophiques" et "l'économie à proprement parler." En particulier, Mises montre que le concept d'action implique les concepts de valeur, prix, cout, profit et perte. Ceux-ci ne sont pas simplement des ramifications bourgeonnant dans un marché organisé où des biens s'échangent contre de la monnaie, mais sont véritablement des catégories fondamentales qui existeraient également pour un acteur isolé qui ferait "du troc" avec la nature.

Dans ce chapitre, Mises établit également le framework de l'approche "Autrichienne" de la structure du capital, où les biens sont hiérarchisés selon leur éloignement de l'acte final de consommation.

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Chapitre V — Le temps

Résumé

1 / Le temps comme facteur praxéologique

In a logical system (such as mathematics) all of the implica- tions are coexistent and interdependent. It is not true that the axioms of geometry “cause” its theorems to be true, even though a limited human mind must work step by step through a geometrical proof.

Dans un système logique (tel que les mathématiques) toutes les implications sont coexistantes et interdépendantes. Il n'est pas vrai que les axiomes de la géométrie "causent" la justesse de ses théorèmes, même si un esprit humain limité doit avancer pas à pas au cours d'une démonstration géométrique.

In the sense that praxeology is a logical system, it too is “out of time.” However, the system itself contains parts such as change, causality, and the notions of sooner and later.

Thus the subject matter, the content, of praxeology is inti- mately related to time.

La praxéologie étant un système logique, elle aussi est "en dehors du temps." Néanmoins, le système lui-même contient des parties telles que changement, causalité et les notions de tôt et tard.

Ainsi le sujet, le contenu, de la praxéologie est intimement lié au temps.

2 / Passé, présent et futur

It is action that makes man aware of the flux of time. Time itself is a praxeological category; one can’t make sense of time without understanding action, and one can’t understand action without the concept of time.

C'est l'action qui rend l'homme conscient du flux du temps. Le temps est une catégorie praxéologique; on ne peut comprendre le temps sans comprendre l'action et on ne peut comprendre l'action sans le concept de temps.

In other disciplines such as philosophy or physics, “the pres- ent” is simply an idealized boundary line between the past and the future. But in praxeology, there is a real, extended present.

Dans d'autres disciplines comme la philosophie ou la physique, "le présent" est simplement un trait d'union idéalisé entre le passé et le futur. Mais dans la praxéologie, il existe un présent étendu, réel.

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