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Révolution au Moyen-Orient


Invité rogermila

Messages recommandés

L'opinion des Français sur un sujet à un instant t (suivi de la petite loi sur mesure qui va bien pour leur faire plaisir) et le virage à 180 degré de cette même opinion quelques mois plus tard, quand ils se rendent compte des conséquences concrètes de leurs choix, me fait penser que la majorité d'entre eux ont une mémoire d'huitre et la sagesse d'un chimpanzé.

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Je ne sais pas ce que tu désignes quand tu parles d'opinion publique, mais pour ma part je pense qu'en matière de politique étrangère, ce sont les donneurs de leçon officiels (la presse, les intellectuels) et les politiciens qui font l'opinion publique et pas l'inverse. Sur ces terrains là la manipulation est bien plus importante.

cqfd. Si ce sont les maîtres de l'opinion qui commandent, c'est bien que l'opinion est le facteur décisif.

Pourquoi le français lambda était radicalement contre l'intervention en IRak? parce qu'on lui a dit et répété que c'était Bush qui voulait faire la guerre pour de mauvaises raisons, tuer de pauvres irakiens innocents et unilatéralement. Pourquoi le français lambda était-il pour la guerre en Libye (guerre hautement comparable) ? Parce qu'on lui a dit que le peuple libyen était opprimé (tout comme le peuple irakien pourtant, il risquait tout autant de mourir d'ailleurs le pauvre peuple libyen) et que l'intervention se faisait avec l'aval de l'ONU (c'est-à-dire grace à l'accord de la Russie et de la Chine, mais ça on ne le lui a pas dit), mais tant pis là les intellectuels sont d'accord cette fois-ci, ils ne l'étaient pas en 2003.

A chaque fois on lui ressert en long et en large les raisons officielles (humanitaires la plupart du temps) jusqu'à ce que le français lambda soit d'accord.

La haine de Bush et le mépris des USA sont en France une passion plus forte que l'interventionisme humanitaire. Il s'agit ici d'inconséquence et non d'inconstance.

En fait, j'ai en tête la préface de Does America need a Foreign Policy, dans laquelle Kissinger bougonne contre la tendance démocratique à faire passer les humeurs de l'opinion politique (la domestic policy) avec les constantes de la politique étrangère à plus long terme. Ce sont aussi des critiques qu'on trouve chez un Carl Schmitt ou un Bainville, qui ne sont pas spécialement contemporains. J'aurai tendance à dire que pour eux, comme pour Metternich (ou un Donoso Cortès par exemple, que j'ai eu l'occasion d'étudier avec un peu plus de précision), on fait avec l'opinion publique, on ne se règle pas sur elle (surtout pour Cortés !).

On ne se règle pas sur elle mais c'est à mon sens la donnée, le fait, la contrainte de premier ordre.

J'ai retrouvé la citation en question (Metternich est une mine) :

"L'opinion publique est le plus puissant des moyens; un moyen qui telle la religion, pénètre dans les profondeurs les plus secrètes, là où les mesures administratives n'ont pas de prises. Mépriser l'opinion publique est aussi dangereux que mépriser les principes moraux… La postérité croira à peine que nous ayons regardé le silence comme un arme efficace à opposer aux clameurs de la partie adverse, et cela dans le siècle des mots… Les gazettes valent à Napoléon une armée de 300 000 hommes." (1808, cité dans la bio écrite par Valloton, p 359)

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On ne se règle pas sur elle mais c'est à mon sens la donnée, le fait, la contrainte de premier ordre.

J'ai retrouvé la citation en question (Metternich est une mine) :

"L'opinion publique est le plus puissant des moyens; un moyen qui telle la religion, pénètre dans les profondeurs les plus secrètes, là où les mesures administratives n'ont pas de prises. Mépriser l'opinion publique est aussi dangereux que mépriser les principes moraux… La postérité croira à peine que nous ayons regardé le silence comme un arme efficace à opposer aux clameurs de la partie adverse, et cela dans le siècle des mots… Les gazettes valent à Napoléon une armée de 300 000 hommes." (1808, cité dans la bio écrite par Valloton, p 359)

Convaincre le plus grand nombre pour agir en toute légitimité, on pourrait appeler ça comme ça.

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cqfd. Si ce sont les maîtres de l'opinion qui commandent, c'est bien que l'opinion est le facteur décisif.

La haine de Bush et le mépris des USA sont en France une passion plus forte que l'interventionisme humanitaire.

On ne se règle pas sur elle mais c'est à mon sens la donnée, le fait, la contrainte de premier ordre.

J'ai retrouvé la citation en question (Metternich est une mine) :

"L'opinion publique est le plus puissant des moyens; un moyen qui telle la religion, pénètre dans les profondeurs les plus secrètes, là où les mesures administratives n'ont pas de prises. Mépriser l'opinion publique est aussi dangereux que mépriser les principes moraux… La postérité croira à peine que nous ayons regardé le silence comme un arme efficace à opposer aux clameurs de la partie adverse, et cela dans le siècle des mots… Les gazettes valent à Napoléon une armée de 300 000 hommes." (1808, cité dans la bio écrite par Valloton, p 359)

La classe politique actuelle a bien appris sa leçon.

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Convaincre le plus grand nombre pour agir en toute légitimité, on pourrait appeler ça comme ça.

Et encore, convaincre est déjà bien généreux quand c'est de l'opinion publique qu'on parle. On ne convainc pas l'opinion publique à sa propre opinion. A la limite, on la convainc qu'on veut la même chose qu'elle et qu'on est son copain. Votez pour moi !

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En fait, je crois que pour comprendre la relation de la politique étrangère à l'opinion publique, il faut l'historiciser, ne serait-ce que pour comprendre les différences de signification entre ce qu'on considère être l'opinion publique aujourd'hui (l'opinion dominante de la société telle qu'elle s'exprime par les urnes, les journaux, etc) et les publicistes du 19e siècle (l'opinion des élites éclairés, lecteurs de gazettes, en gros les gens les plus lettrés capables de se forger une opinion et d'influencer le processus de décision). Jusqu'à la première partie du 19e, les politiques cherchent à modérer l'OP au sens 1 en s'appuyant sur celle au sens 2, et puis avec le triomphe des démocraties, on change de perspective : l'intrusion des masses dans le processus de décision oblige à prendre en compte l'OP au sens 1 et aussi, chose nouvelle, a tenté de la modeler. En effet, c'est aussi à ce moment là qu'apparaît la propagande politique en bon et due forme, et pas seulement au sein des régimes autoritaires.

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Invité rogermila

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Pour revenir au sujet, c'est au tour du Maroc: les barbus du PJD remportent les élections au parlement, le PAM et l’USFP sont écrasés.

Bon résumé de la situation sur la propagation attendue de l'automne islamiste:

En Egypte les Frères Musulmans et le parti salafiste arrivent nettement en tête au premier tour.

les Coptes egyptiens vont pouvoir faire leur valise

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http://blog.slateafrique.com/tawa-fi-tunis/2011/11/10/ces-petites-phrases-d%E2%80%99ennahdha-qui-derangent/

Au Parisien, le 9 novembre, Souad Abderrahim déclare «Il y a une phobie d’Ennahda dans ce pays. Mais les Tunisiens vont juger sur la pratique, et ils comprendront qu’on ne veut rien imposer. La Tunisie pratique un islam modéré, et Ennahda est un parti politique civil et modéré, respectueux des libertés» et l’article ajoute «Mère de deux enfants, Souad Abderrahim a mené l’essentiel de sa campagne sur la famille».

A la radio Monte Carlo Doualiya qui émet en langue arabe, le discours semble beaucoup plus conservateur et régressif sur le statut des femmesqui ont eu un enfant hors mariage : «les mères célibataires ne devraient pas aspirer à un cadre légal qui protège leurs droits» et que les «mères célibataires étaient une infamie» tout en ajoutant qu’elle avait honte pour la Tunisie par rapport aux autres pays du monde arabe.

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Invité rogermila

En Tunisie les affrontements entre partisans d'un état laic et les islamistes ne font que commencer.

Ce pays va à la catastrophe

Quelque 3 000 islamistes, parmi lesquels des salafistes, se sont rassemblés samedi devant l'Assemblée constituante, qui siège au palais du Bardo. Un cordon de policiers les sépare d'un millier de contre-manifestants laïques.

Des milliers d'islamistes et de laïques, en désaccord sur la place à accorder à l'islam dans la Tunisie de l'après-Ben Ali, ont organisé samedi 3 décembre des manifestations parallèles devant l'Assemblée constituante à Tunis.

Les deux courants s'affrontent depuis le début du "printemps des peuples arabes",

La dispute qui couvait a été relancée par l'occupation par un groupe d'islamistes conservateurs d'un campus universitaire des environs de Tunis pour exiger la ségrégation des sexes pendant les cours et le droit des femmes à porter le "niqab".

http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2011/12/03/en-tunisie-le-face-a-face-des-laiques-et-des-islamistes_1613146_1466522.html

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Pour Tahar Ben Jelloun, la prise de pouvoir des barbus n'est ni une catastrophe ni un progrès, mais un tournant qui risque de ralentir les réformes économiques.

Maroc : l'islam doit rester dans les mosquées

Point de vue | 05.12.11

par Tahar Ben Jelloun, écrivain et poète

Il est une expression vide de sens et surtout qui trompe son monde : "islamistes modérés". Un religieux qui investit le champ politique n'a que faire de la modération. Montesquieu explique dans De l'esprit des lois comment "le bien politique, comme le bien moral, se trouve toujours entre deux limites". Or les islamistes de par le monde ne connaissent que le versant extrême même s'ils tiennent un discours rassurant.

Nous savons que le religieux et le politique, conjugués avec les techniques modernes de la communication, aboutissent à un régime autocrate. La machine de la régression et de l'annulation des libertés individuelles se met en marche parfois déguisée sous le vocable de "la normalisation" et de "l'authenticité".

On marie l'irrationnel avec le droit objectif. Cela ne va pas ensemble, pire, cela aggrave les problèmes notamment dans le domaine économique. Le recours aux principes religieux pour lutter contre la pauvreté et la corruption est un leurre, une inadéquation totale avec les principes de modernité. On fait la morale aux gens au lieu de s'attaquer aux racines du mal qui sont d'ordre économique et politique.

L'islam bien compris est une belle religion ; elle devrait rester dans les coeurs et dans les mosquées. D'ailleurs Dieu insiste sur la responsabilité de la personne dans ses actes. Elle n'a pas besoin d'un gouvernement religieux pour lui dicter ce qu'elle a à faire. Or l'islamisme politique se caractérise en général par une action directe sur le mode de vie des gens.

Cela commence par quelques prêches moralisants et finit par des décrets et des lois (fatwas) qui gouvernent la vie quotidienne des citoyens. Il empêche de penser ou mieux pense à la place des citoyens. A quoi bon penser, douter, débattre puisque tout est écrit d'avance.

Le Maroc a de tout temps été musulman et n'a jamais éprouvé le besoin de mélanger la religion et la politique. Des confréries ont toujours existé, se comportant souvent de manière décalée par rapport au rite malékite et animant des débats critiques entre elles. Pourquoi ce pays tombe-t-il aujourd'hui entre les mains de politiciens ambitieux, assez bien implantés dans les milieux populaires et au programme assez flou ? Que s'est-il passé ? Je ne crois pas à l'effet domino, car la situation de la Tunisie n'a rien à voir avec ce que vit le Maroc, depuis l'arrivée du roi Mohammed VI.

Un constat : la démocratie en tant que système électoral a profité à un parti motivé et très actif sur le terrain. Ajoutons à cela le fait que les autres partis, les traditionnels et les nouveaux, qui sont tous musulmans mais ont plutôt un comportement laïque, n'ont pas su s'adresser au peuple et surtout à sa jeunesse désemparée. Le discours religieux est plus facile.

On a même entendu un candidat du Parti de la justice et du développement (PJD) promettre un "coin de paradis" à ceux qui auront voté pour lui. Le pire est que ça marche ! Allez concurrencer cette démagogie imbécile mais efficace !

L'islamisme marocain a été fabriqué depuis longtemps. On peut dater son émergence avec la politique irresponsable d'arabisation de l'enseignement dans le sens d'un monolinguisme où tout a été confié à la pensée islamique. Je me souviens en 1971 avoir quitté mon poste de professeur de philosophie le jour où le ministère de l'intérieur décida d'arabiser cet enseignement dans le but non avoué de limiter l'accès des élèves marocains aux textes jugés subversifs de la philosophie qui s'enseignait à l'époque en français.

On a remplacé les textes de Nietzsche, de Freud, de Marx, de Weber et bien d'autres par l'histoire de la pensée islamique, laquelle était enseignée parmi d'autres courants.

L'arabisation ratée de l'éducation nationale a été doublée par le recours à l'enseignement privé bilingue et ouvert sur d'autres cultures. Tous les responsables de cette politique n'ont pas ménagé leurs efforts pour inscrire leurs enfants dans les lycées de la Mission française ! Les diplômés francophones (en fait bilingues) trouvaient plus facilement du travail que ceux qui ne maîtrisaient que l'arabe.

Un fossé sociologique s'est creusé entre ces deux clans. Les islamistes vont recruter dans le milieu arabophone, frustré et marginalisé par le pouvoir.

Il n'y a pas que cet aspect qui a fait émerger l'islam politique au Maroc. La révolution iranienne, le travail de propagande des Frères musulmans, l'importance des chaînes satellitaires des pays du Golfe qui sont de véritables postes de prosélytisme, vont travailler l'imaginaire des Marocains enclins à entendre un discours qui les rassure d'autant plus que les autres partis ont montré leur incompétence ou leur naïveté.

L'autre élément important est que ces élections ne sont pas le résultat de la démocratie. Certes, les votes ont eu lieu sans interventions, sans truquages. Mais le fait que seulement 45 % des inscrits se soient déplacés pour voter veut dire que la pédagogie du travail démocratique n'a pas avancé. Car la démocratie n'est pas une technique mais une culture. Le Maroc n'a pas eu le temps de cultiver la démocratie dans les esprits.

Il faut du temps, car il ne suffit pas d'aller voter, encore faut-il voter dans un esprit qui met en avant les valeurs de la modernité (Etat de droit, respect de l'individu, etc.). Or tant que le champ religieux se mêle du politique, cette pédagogie est en échec.

Le Maroc n'est pas en mesure de faire l'économie d'une expérience islamiste. Espérons que ces politiciens ne feront pas trop de dégâts et ne feront pas fuir les touristes ni ne décourageront les investisseurs. On verra ce qu'ils feront une fois aux commandes.

Même noyés dans un gouvernement de coalition, les islamistes marocains risquent de bloquer l'évolution de ce pays où le fléau de la corruption, où la précarité et les inégalités sont de plus en plus intolérables.

Ces gros problèmes ne se résoudront pas par des prières, mais par une mobilisation rationnelle et une volonté politique qui fera de la lutte contre la pauvreté et la misère une priorité absolue.

Article paru dans l'édition du 06.12.11

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Le coup du double discours en langue occidentale et en langue arabe, c'est vraiment débile. À croire qu'ils ont envie de se faire prendre, vu le nombre de vidéos qui traînent déjÀ sur youtube. Sur un certain site ultrasioniste qui n'existe plus, il y en avait une collection entière classée par date.

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Le coup du double discours en langue occidentale et en langue arabe, c'est vraiment débile. À croire qu'ils ont envie de se faire prendre, vu le nombre de vidéos qui traînent déjÀ sur youtube. Sur un certain site ultrasioniste qui n'existe plus, il y en avait une collection entière classée par date.

Rached Ghannouchi a dit :

He dismissed fears that al-Nahda employed a "double discourse" (i.e. saying one thing in English and something else at home) as a relic of the Ben Ali era's propaganda. He acknowledged that al-Nahda was a large movement, with many distinct points of view, but insisted that "there are no people in al-Nahda who are takfiri [i.e. declaring opponents to be non-Muslims]; there is no one in al-Nahda that believes that violence is a means of change or to keep power; there is no one in al-Nahda that does not believe in equality between men and women; no one in al-Nahda believes that jihad is a way to impose Islam on the world."

But Ghannouchi clearly understands both the difficulty and the urgency of convincing Tunisian secularists and outside observers of those convictions. He told me that he expected the party to be judged by its performance. He insisted that al-Nahda's commitment to democracy had been strengthened by the Ben Ali experience, when thousands of its members were imprisoned or forced into exile. "The prosecution of al-Nahda movement could have led us to violence, and this is what Ben Ali wanted. But our experience in prison has deepened our belief in freedom and democracy, and Ben Ali failed to drag us into violence. And that's why he fell."

J'ai toujours entendu par exemple que Ramadan avait un double discours (notamment par Caroline Fourest) mais je n'ai jamais vu l'ombre d'une preuve. Les spécialistes du double discours sont essentiellement dans le golfe (plus évidemment Hamas plus Hezbollah, mais le contexte est particulier), mais ce sont ceux qui ne sont jamais dénoncés. La raison : comme le dit Ramadan, ils ont l'argent et le pétrole devant lequel tous les occidentaux s'agenouillent. Idem pour la version la plus hardcore du wahhabisme. On dénonce moins cela qu'un pauvre "Allahu akbar" place Tahrir.

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Rached Ghannouchi a dit :

J'ai toujours entendu par exemple que Ramadan avait un double discours (notamment par Caroline Fourest) mais je n'ai jamais vu l'ombre d'une preuve. Les spécialistes du double discours sont essentiellement dans le golfe (plus évidemment Hamas plus Hezbollah, mais le contexte est particulier), mais ce sont ceux qui ne sont jamais dénoncés. La raison : comme le dit Ramadan, ils ont l'argent et le pétrole devant lequel tous les occidentaux s'agenouillent. Idem pour la version la plus hardcore du wahhabisme. On dénonce moins cela qu'un pauvre "Allahu akbar" place Tahrir.

Concernant Ramadan, pas besoin de chercher un double discours, il s'est grillé en direct sur une chaîne française avec l'histoire du "moratoire".

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En début de semaine, j'ai rencontré plusieurs hauts représentants d'Ennahda, dont le fils très actif de l'un de ses deux fondateurs, et j'ai leur programme officiel en français en main (je veux bien le transmettre à un volontaire qui a le courage de le scanner). Egalement eu des échanges avec les représentants d'autres partis, de journalistes et même d'enciens ministre et responsables du régime de Ben Ali sur l'environnement général et Ennahda. L'ensemble va plutôt dans le bon sens. La menace d'une dérive d'Ennahda, mouvement aux courants variés, par sa branche la plus radicale, existe. Mais pour le moment, c'est loin d'être le cas.

Nous sommes loin du fantasme rogermillesque, même si les Tunisiens sont attentifs. Ennahda n'est pas pointu en économie, mais ils se sont entourés d'experts plutôt ouverts aux réformes de libéralisation. Quant au français, ils n'y sont pas hostiles, mais leur priorité est de redresser l'enseignement qui a beaucoup décliné depuis 10 ans. Ils souhaitent que les élèves sachent parler correctement, lire, écrire en arabe et compter, ce qui ne remet nullement en cause l'apprentissage du français comme seconde langue.. ni de l'anglais qui offre bien davantage de perspectives et qui gagne des parts de marché.

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Faut voir, hein, entre ce qu'un parti promet et ce qu'il fait réellement, hein… On verra bien. Pour ce que j'en ai compris jusque là (grâce aux Cafés Liberté où Habib Sayah était invité, notamment), Ghannouchi semble plutôt représenter la frange modérée du parti, tandis que Hamadi Jebali est beaucoup, beaucoup moins "centriste" qu'il ne voudrait nous faire croire.

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J'ai vu une interview d'un responsable de Ennahda récemment, ça puait vraiment l'hypocrisie et le discours appris par coeur pour rassurer dans les chaumières. Même Hollande est plus convainquant à côté. Enfin bref, on verra bien.

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la dernière thèse de BHL est assez amusante : il excuse le développement de l'islamisme et du radicalisme identitaire en Afrique du Nord en expliquant que l'Islam n'a pas encore connu son "fascisme" et doit suivre ce parcours à l'issue duquel les ces passions extrémistes doivent être purgées, à l'image de l'Allemagne et du Japon. BHL ne dit pas comment ce "fascislamisme" est censé s'arrêter (bombe atomique ou guerre mondiale ?)

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Pour ce que j'en ai compris jusque là (grâce aux Cafés Liberté où Habib Sayah était invité, notamment), Ghannouchi semble plutôt représenter la frange modérée du parti, tandis que Hamadi Jebali est beaucoup, beaucoup moins "centriste" qu'il ne voudrait nous faire croire.

C'est en effet ce que j'ai compris également, voir notamment l'interview de Ghannouchi dans Foreign Policy.

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la dernière thèse de BHL est assez amusante : il excuse le développement de l'islamisme et du radicalisme identitaire en Afrique du Nord en expliquant que l'Islam n'a pas encore connu son "fascisme" et doit suivre ce parcours à l'issue duquel les ces passions extrémistes doivent être purgées, à l'image de l'Allemagne et du Japon. BHL ne dit pas comment ce "fascislamisme" est censé s'arrêter (bombe atomique ou guerre mondiale ?)

Viendra ensuite la bonne social-démocratie qu'on aime tous . BHL est décidément très occidentalocentré.

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…Et pour les méchants qui l'ont poussé à s'immoler: :aille:

(pareil pour ceux qui lui ont vendu l'essence !)

Si tu pouvais faire l'économie de tes remarques idiotes, ça serait pas plus mal parfois.

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Si tu pouvais faire l'économie de tes remarques idiotes, ça serait pas plus mal parfois.

Qu'apporte ta remarque ?

De plus tu trouves idiot que je trouve que ceux qui ont fait qu'il s'est immolé ne sont pas méchants donc par élimination, tu dois trouver que ce sont des types bien, alors, eh bien pas moi !

J'ai franchement du mal à concevoir que sur ce forum des mecs trouvent que ceux qui ont fait qu'il s'est immolé pensent que ce sont des mecs bien.

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Stay classy, Egypt.

A Photo That Encapsulates the Horror of Egypt's Crackdown

Three soldiers beat a defenseless woman, pull off her abaya, and drag her down a Cairo street

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The above photo shows Egyptian army soldiers beating a young woman in Tahrir Square in Cairo on Saturday, the second straight day of clashes with protesters that began on Friday and continued overnight. There's no reason to believe that there was anything special about this woman or even about the way that soldiers treated her. Members of the army, once beloved by Egypt's activists for standing by their side during the revolution in February, have sent hundreds of men and women to the hospital over the last 48 hours and have killed at least 10, some with live ammunition fired into crowds.

But there is something especially barbaric about this photo. The taboo of violence against unarmed women is unusually strong in the Arab world. But to watch three soldiers beat a defenseless woman with batons, their fists, and for one extraordinarily cruel soldier with his boot, is not even the most provocative part. For these men to pull her black abaya above her head and expose her midriff and chest is, for Egypt, a profound and sexually charged humiliation. And there is a certain awful irony of using that abaya, a symbol of modesty and piety, to cover her face and drag her on the street that, though probably not intentional, will not be lost on Egyptian eyes. Here, below, is part of the photo pulled out in detail.

cairo%20dec17%20zoom.jpg

Activists managed to capture a video of the incident. It is difficult to watch. She takes so many blows to her head, and one man stomps on her chest so forcefully, that it's difficult to imagine she required anything less than hospitalization. Though one of the soldiers makes a half-hearted effort to cover her back up (after he is done beating her, of course, on the face and chest with a baton), she appears limp. Three soldiers pick her up from her arms and legs, and then the camera cuts away.

VIDEO: http://www.youtube.com/verify_contro…layer_embedded

The Egyptian military, the strongest and most powerful institution in the country and perhaps the Arab world, has taken a dramatic and dark turn since winning power earlier this year. Though it initially safeguarded the revolution in February by protecting protesters from President Hosni Mubarak's state security forces, it has gradually (if clumsily) consolidated power since his fall, declaring that it will retain independence from and control over any democratically elected government. As protests against the military have grown, the generals have abandoned their earlier pledges to support the people and refrain from violence against civilians. The SCAF -- the Supreme Council of the Armed Forces, a panel of top military leaders -- increasingly looks like Egypt's new dictator. Its troops, now openly attacking civilians, are unlikely to deescalate their war against democratic activism.

http://www.theatlant…ackdown/250147/

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Invité rogermila

L'incendie des musées fait-il aussi partie des buts de la Revolution ?

A deux pas de la place Tahrir, l'Institut d'Egypte fondé par Napoléon Bonaparte, incendié lors des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, n'est plus qu'une ruine où d'inestimables archives et ouvrages historiques sont partis en fumée.

http://www.liberation.fr/monde/01012378369-l-institut-d-egypte-fonde-par-bonaparte-est-parti-en-fumee

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Qu'apporte ta remarque ?

De plus tu trouves idiot que je trouve que ceux qui ont fait qu'il s'est immolé ne sont pas méchants donc par élimination, tu dois trouver que ce sont des types bien, alors, eh bien pas moi !

J'ai franchement du mal à concevoir que sur ce forum des mecs trouvent que ceux qui ont fait qu'il s'est immolé pensent que ce sont des mecs bien.

+1 s'immoler c'est quand même un acte très très con hein…

je ne vois pas au nom de quoi on devrait approuver et trouver formidable ce que ce monsieur a fait (au point que Delanoe va rebaptiser un endroit de Paris d'après son nom) alors que de toute évidence cet acte est celui de quelqu'un qui n'a pas la lumière à tous les étages.

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Je vois qu'on a droit à un feu d'artifice de remarques non pertinentes, avec yiggles toujours en pointe en la matière.

Sinon pour retourner sur le fond, une revue appelée "La revue" publie un dossier très intéressant sur les révolutions arabes, et notamment l'irruption des "islamistes" sur la scène politique. Je recommande fortement la lecture de celui-ci. Y est notamment cité cet excellent article de Juillet dernier de la revue Foreign Policy :

Why Middle East Studies Missed the Arab Spring

The Myth of Authoritarian Stability

by F. Gregory Gause III

Foreign Affairs

July/August 2011

http://www.foreignaf…s_missed-000000

http://www.campus-wa…rticle/id/11467

Summary: Middle East experts were as surprised as everyone else by the Arab revolts. Focused on explaining the stability of local autocracies in recent decades, they underestimated the hidden forces driving change. As they wipe the egg off their faces, they need to reconsider long-held assumptions about the Arab world.

The vast majority of academic specialists on the Arab world were as surprised as everyone else by the upheavals that toppled two Arab leaders last winter and that now threaten several others. It was clear that Arab regimes were deeply unpopular and faced serious demographic, economic, and political problems. Yet many academics focused on explaining what they saw as the most interesting and anomalous aspect of Arab politics: the persistence of undemocratic rulers.

Until this year, the Arab world boasted a long list of such leaders. Muammar al-Qaddafi took charge of Libya in 1969; the Assad family has ruled Syria since 1970; Ali Abdullah Saleh became president of North Yemen (later united with South Yemen) in 1978; Hosni Mubarak took charge of Egypt in 1981; and Zine el-Abidine Ben Ali ascended to Tunisia's presidency in 1987. The monarchies enjoyed even longer pedigrees, with the Hashemites running Jordan since its creation in 1920, the al-Saud family ruling a unified Saudi Arabia since 1932, and the Alaouite dynasty in Morocco first coming to power in the seventeenth century.

These regimes survived over a period of decades in which democratic waves rolled through East Asia, eastern Europe, Latin America, and sub-Saharan Africa. Even the Arab countries' neighbors in the Muslim Middle East (Iran and Turkey) experienced enormous political change in that period, with a revolution and three subsequent decades of political struggle in Iran and a quasi-Islamist party building a more open and democratic system in secular Turkey.

For many Middle East specialists, this remarkable record of regime stability in the face of numerous challenges demanded their attention and an explanation. I am one of those specialists. In the pages of this magazine in 2005 ("Can Democracy Stop Terrorism?" September/ October 2005), I argued that the United States should not encourage democracy in the Arab world because Washington's authoritarian Arab allies represented stable bets for the future. On that count, I was spectacularly wrong. I also predicted that democratic Arab governments would prove much less likely to cooperate with U.S. foreign policy goals in the region. This remains an open question. Although most of my colleagues expressed more support for U.S. efforts to encourage Arab political reform, I was hardly alone in my skepticism about the prospect of full-fledged democratic change in the face of these seemingly unshakable authoritarian regimes.

For Wael Ghonim and many others, political freedom outweighed economic opportunity.

Understanding what we missed and what we overestimated in our explanations of the stability of Arab authoritarianism -- and understanding why we did so -- is of more than just academic significance. Regional analysts must determine what changed in the forces that underpinned four decades of Arab regime stability and what new elements emerged to spark the current revolts. Doing so will allow U.S. policymakers to approach the Arab revolts more effectively by providing them insight into the factors that will drive postrevolutionary politics in the Arab world.

ARAB STATES AND THEIR MILITARIES

The first task is to establish what academia knew and did not know. To begin with, it is important to recognize that few, if any, political scientists working on the Middle East explained the peculiar stability of Arab regimes in cultural terms -- a sign of progress over the scholarship of earlier eras. The literature on how Arab dictators endured did not include old saws about how Islam is inimical to democracy or how Arab culture remains too patriarchal and traditional to support democratic change. We recognized how popular the concept of democracy was in the Arab world and that when given real electoral choices, Arabs turned out to vote in large numbers. We also understood that Arabs did not passively accept authoritarian rule. From Algeria to Saudi Arabia, Arab autocrats were able to stay in power over the past 40 years only by brutally suppressing popular attempts to unseat them, whether motivated by political repression or food prices. Arab citizens certainly demonstrated the desire and ability to mobilize against their governments. But those governments, before 2011, were extremely successful in co-opting and containing them.

As a result, academics directed their attention toward explaining the mechanisms that Arab states had developed to weather popular dissent. Although different scholars focused on different aspects of this question, from domestic institutions to government strategies, most attributed the stability of Arab dictatorships to two common factors: the military-security complex and state control over the economy. In each of these areas, we in the academic community made assumptions that, as valid as they might have been in the past, turned out to be wrong in 2011.

Most scholars assumed that no daylight existed between the ruling regimes and their military and security services. That assumption was not unreasonable. Many Arab presidents served in uniform before they took office, including Ben Ali and Mubarak. In the wake of the Arab military coups of the 1950s and 1960s, Arab leaders created institutions to exercise political control over their armies and, in some cases, established rival military forces to balance the army's weight. Arab armies helped ruling regimes win their civil wars and put down uprisings. As a result, most Middle East experts came to assume that Arab armies and security services would never break with their rulers.

This assumption obviously proved incorrect. Scholars did not predict or appreciate the variable ways in which Arab armies would react to the massive, peaceful protests this year. This oversight occurred because, as a group, Middle East experts had largely lost interest in studying the role of the military in Arab politics. Although this topic once represented a central feature of U.S. scholarship on the Middle East -- when the Arab military coups of the 1950s and 1960s occupied the academics of that era -- the remarkable stability of the Arab regimes since then led us to assume that the issue was no longer important. Yet a preliminary review of the unfolding revolts suggests that two factors drive how Arab militaries react to public unrest: the social composition of both the regime and its military and the level of institutionalization and professionalism in the army itself.

The countries in which the military, as an institution, sided with the protesters, Egypt and Tunisia, are two of the most homogeneous societies in the Arab world. Both are overwhelmingly Sunni. (The Coptic Christian minority in Egypt plays an important social role there but has little political clout.) Both the Egyptian and the Tunisian armies are relatively professional, with neither serving as the personal instrument of the ruler. Army leaders in both nations realized that their institutions could play an important role under new regimes and thus were willing to risk ushering out the old guard.

In Arab countries featuring less institutionalized forces, where the security services are led by and serve as the personal instruments of the ruler and his family, those forces have split or dissolved in the face of popular protests. In both Libya and Yemen, units led by the rulers' families have supported the regimes, while other units have defected to the opposition, stayed on the sidelines, or just gone home.

In divided societies, where the regime represents an ethnic, sectarian, or regional minority and has built an officer corps dominated by that overrepresented minority, the armies have thus far backed their regimes. The Sunni-led security forces in Bahrain, a Shiite-majority country, stood their ground against demonstrators to preserve the Sunni monarchy. The Jordanian army remains loyal to the monarchy despite unrest among the country's Palestinian majority. Saudi Arabia's National Guard, heavily recruited from central and western Arabian tribes, is standing by the central Arabian al-Saud dynasty. In each country, the logic is simple: if the regime falls and the majority takes over, the army leadership will likely be replaced as well.

The Syrian army's reaction to the crisis facing the Assad regime will offer an important test of this hypothesis. Members of the Assad family command important army units, and Alawites and members of other minority groups staff a good portion of the officer corps in the Sunni-majority country. If minority solidarity with the regime endures, Assad is likely to retain power. Yet if disaffected officers begin to see the army as an instrument of the Assad family itself, they could bring down the regime. Either way, once the dust settles, Middle East scholars will need to reexamine their assumptions about the relationship between Arab states and their militaries -- perhaps the key element in determining regime survival in a crisis.

Academic specialists on Arab politics, such as myself, have quite a bit of rethinking to do.

THE REFORM FACTOR

State control over the economy in the Middle East was another pillar of regime stability identified by academics. Scholars posited that Arab states with oil reserves and revenues deployed this wealth to control the economy, building patronage networks, providing social services, and directing the development of dependent private sectors. Through these funds, Arab rulers connected the interests of important constituencies to their survival and placated the rest of their citizens with handouts in times of crisis. Indeed, since the current uprisings began, only Libya among the major oil exporters (Algeria, Iraq, Kuwait, Libya, Qatar, Saudi Arabia, and the United Arab Emirates) has faced a serious challenge. Buoyed by high oil prices, the other oil exporters have been able to head off potential opposition by distributing resources through increased state salaries, higher subsidies for consumer goods, new state jobs, and direct handouts to citizens. Qaddafi's example establishes that oil money must be allocated properly, rather than wasted on pet projects and harebrained schemes, for it to protect a regime. The recent Arab revolts, then, would seem to validate this part of the academic paradigm on regime stability.

Yet this year's revolts have called the economic foundations of the regime stability argument into question when it comes to non-oil-producing states. Although Arab petrostates have relied on their oil revenues to avoid economic reform, changes in the world economy and the liberalizing requirements of foreign aid donors have over the past two decades forced non-oil-producing states to modernize their economies. A number of Arab regimes, including in Egypt, Jordan, Morocco, and Tunisia, have privatized state enterprises, encouraged foreign investment, created incentives to kick-start the private sector, and cut subsidies and state expenditures that previously consumed government budgets. Such Washington consensus-style economic reforms exacerbated inequalities and made life more difficult for the poor, but they also opened up new opportunities for local entrepreneurs and allowed the upper classes to enjoy greater consumer choice through liberalized trade regimes. Some Middle East specialists thought that economic liberalization could establish new bases of support for Arab authoritarians and encourage the economic growth necessary to grapple with the challenges of growing populations (as economic reforms in Turkey have led to greater support for the ruling Justice and Development Party there). Meanwhile, Western governments pushed the idea that economic reform represented a step toward political reform.

But these economic reforms backfired on those governments that embraced them most fully: Cairo and Tunis. Although both Egypt and Tunisia had achieved decent economic growth rates and received praise from the International Monetary Fund as recently as 2010, politically driven privatizations did not enhance the stability of their regimes. Instead, they created a new class of superwealthy entrepreneurs, including members of the presidents' families in both countries, which became the targets of popular ire. And the academics' assumption that these beneficiaries of economic reform would support the authoritarian regimes proved chimerical. The state-bred tycoons either fled or were unable to stop events and landed in postrevolutionary prison. The upper-middle class did not demonstrate in favor of Ben Ali or Mubarak. In fact, some members became revolutionary leaders themselves.

It is supremely ironic that the face of the Egyptian revolt was Wael Ghonim, the Egyptian Google executive. He is exactly the kind of person who was poised to succeed in the Egypt of Mubarak -- bilingual, educated at the American University of Cairo, and at home in the global business world. Yet he risked his future and life to organize the "We are all Khaled Said" Facebook page, in memory of a man beaten to death by Egyptian police, which helped mobilize Egyptians against the regime. For him and many others in similar economic circumstances, political freedom outweighed monetary opportunity.

Seeing what happened in Cairo and Tunis, other Arab leaders rushed to placate their citizens by raising state salaries, canceling planned subsidy cuts, and increasing the number of state jobs. In Saudi Arabia, for example, in February and March, King Abdullah announced new spending plans of more than $100 billion. The Saudis have the oil money to fulfill such pledges. In non-oil-producing states, such as Jordan, which halted its march down the road of economic reform once the trouble began, governments may not have the money to maintain the old social contract, whereby the state provided basic economic security in exchange for loyalty. Newly liberated Egypt and Tunisia are also confronting their inherited economic woes. Empowered electorates will demand a redistribution of wealth that the governments do not have and a renegotiation of the old social contract that the governments cannot fund.

Many Middle East scholars recognized that the neoliberal economic programs were causing political problems for Arab governments, but few foresaw their regime-shaking consequences. Academics overestimated both the ameliorating effect of the economic growth introduced by the reforms and the political clout of those who were benefiting from such policies. As a result, they underestimated the popular revulsion to the corruption and crony privatization that accompanied the reforms.

Oil wealth remains a fairly reliable tool for ensuring regime stability, at least when oil prices are high. Yet focused on how Arab regimes achieved stability through oil riches, Middle East scholars missed the destabilizing effects of poorly implemented liberal economic policies in the Arab world.

A NEW KIND OF PAN-ARABISM

Another factor missed by Middle East specialists had less to do with state policies and institutions than with cross-border Arab identity. It is not a coincidence that major political upheavals arose across the Arab world simultaneously. Arab activists and intellectuals carefully followed the protests of Iran's 2009 Green Movement, but no Arabs took to the streets in emulation of their Iranian neighbors. Yet in 2011, a month after a fruit vendor in Tunisia set himself on fire, the Arab world was engulfed in revolts. If any doubts remain that Arabs retain a sense of common political identity despite living in 20 different states, the events of this year should put them to rest.

Such strong pan-Arab sentiments should not have surprised the academic community. Much of the work on Arab politics in previous generations had focused on Arab nationalism and pan-Arabism, the ability of Arab leaders to mobilize political support across state borders based on the idea that all Arabs share a common political identity and fate. Yet many of us assumed that the cross-border appeal of Arab identity had waned in recent years, especially following the Arab defeat in the 1967 war with Israel. Egypt and Jordan had signed treaties with Israel, and the Palestinians and Syria had engaged in direct negotiations with Israel, breaking a cardinal taboo of pan-Arabism. U.S.-led wars against Iraq in 1990-91 and beginning in 2003 excited opposition in the Arab world but did not destabilize the governments that cooperated with the U.S. military plans -- a sign of waning pan-Arabism as much as government immunity to popular sentiment. It seemed that Arab states had become strong enough (with some exceptions, such as Lebanon and post-Saddam Hussein Iraq) to fend off ideological pressures from across their borders. Most Middle East scholars believed that pan-Arabism had gone dormant.

They thus missed the communal wave of 2011. Although the events of this year demonstrate the continued importance of Arab identity, pan-Arabism has taken a very different form than it did a half century ago under the leadership of Egyptian President Gamal Abdel Nasser. Then, Nasser, a charismatic leader with a powerful government, promoted popular ideas and drove events in other countries, using the new technology of his day, the transistor radio, to call on Arabs to oppose their own governments and follow him. Now, the very leaderless quality of the popular mobilizations in Egypt and Tunisia seems to have made them sources of inspiration across the Arab world.

In recent decades, Arab leaders, most notably Saddam during the Gulf War, have attempted to embrace Nasser's mantle and spark popular Arab movements. Even the Iranian leader Ayatollah Ruhollah Khomeini -- a Persian, not an Arab -- appealed to Islam to mobilize Arabs behind his banner. All these attempts failed. When the people of Tunisia and then Egypt overthrew their corrupt dictators, however, other Arabs found they could identify with them. The fact that these revolts succeeded gave hope (in some cases, such as in Bahrain, false hope) to other Arabs that they could do the same. The common enemy of the 2011 Arab revolts is not colonialism, U.S. power, or Israel, but Arabs' own rulers.

Academics will need to assess the restored importance of Arab identity to understand the future of Middle East politics. Unlike its predecessor, the new pan-Arabism does not appear to challenge the regional map. Arabs are not demonstrating to dissolve their states into one Arab entity; their agendas are almost exclusively domestic. But the Arab revolts have shown that what happens in one Arab state can affect others in unanticipated and powerful ways. As a result, scholars and policymakers can no longer approach countries on a case-by-case basis. The United States will have a hard time supporting democracy in one Arab country, such as Egypt, while standing by as other allies, such as Bahrain, crush peaceful democratic protests.

In addition, the new pan-Arabism will eventually bring the issue of Arab-Israeli peace back to the fore. Although none of the 2011 Arab revolts occurred in the name of the Palestinians, democratic Arab regimes will have to reflect popular opinion on Israel, which remains extremely low. Arab public opinion on the United States is influenced by Arabs' views on the Israeli-Palestinian conflict as much as by U.S. actions in other Arab countries. As a result, the United States will need to reactivate Israeli-Palestinian peace talks to anticipate the demands of Arab publics across the Middle East.

BACK TO THE DRAWING BOARD

Academic specialists on Arab politics, such as myself, have quite a bit of rethinking to do. That is both intellectually exciting and frightening. Explaining the stability of Arab authoritarians was an important analytic task, but it led some of us to underestimate the forces for change that were bubbling below, and at times above, the surface of Arab politics. It is impossible for social scientists to make precise predictions about the Arab world, and this should not be a goal. But academics must reexamine their assumptions on a number of issues, including the military's role in Arab politics, the effects of economic change on political stability, and the salience of a cross-border Arab identity, to get a sense of how Arab politics will now unfold.

As paradigms fall and theories are shredded by events on the ground, it is useful to recall that the Arab revolts resulted not from policy decisions taken in Washington or any other foreign capital but from indigenous economic, political, and social factors whose dynamics were extremely hard to forecast. In the wake of such unexpected upheavals, both academics and policymakers should approach the Arab world with humility about their ability to shape its future. That is best left to Arabs themselves.

Cela confirme tout ce que j'ai toujours dit, en plus. :)

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