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Révolution au Moyen-Orient


Invité rogermila

Messages recommandés

Il semble que c'était une blagounette de Kerry (qui à l'air particulierement mauvais dans cette histoire) reprise par les russes, probablement après une consultation avec Assad.

Assad, ça l'arrenge vachement cette option, c'est assez génial en fait, il peut normaliser ses relations avec pas mal de monde et ensuite hurler comme un putois que les "rebelles" utilisent l'arme chimique contre un pays qui est signataire du traité, montrant qu'il est le gentil et que les autres sont les méchants, un superbe retournement de situation si ils arrivent à le faire passer.

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C'est pas rassurant :/

 

 

Qu'est-ce que tu veux dire?

 

Tu parles de la fin de l'interview? Si c'est le cas je pense qu'il faut bien comprendre que quand Assad dit que l'avenir est imprévisible, et qu'on ne sait pas si des armes chimiques pourraient être utilisées, ce n'est pas forcément une menace de sa part d'utiliser des armes ou d'engager des représailles. Parce qu'il a l'air de considérer qu'il n'est pas maître de ce qu'il va se passer et que l'imprévisibilité est plutôt celle des autres factions en jeu.

Qu'il soit en partie responsable, ou se serve, comme certains le suggèrent de ce chaos et de cette imprévisibilité ou non, il est clair que c'est un de ses arguments pour dissuader les occidentaux d'attaquer, au risque d'enflammer la région.

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Qu'est-ce que tu veux dire?

 

Tu parles de la fin de l'interview? Si c'est le cas je pense qu'il faut bien comprendre que quand Assad dit que l'avenir est imprévisible, et qu'on ne sait pas si des armes chimiques pourraient être utilisées, ce n'est pas forcément une menace de sa part d'utiliser des armes ou d'engager des représailles. Parce qu'il a l'air de considérer qu'il n'est pas maître de ce qu'il va se passer et que l'imprévisibilité est plutôt celle des autres factions en jeu.

Qu'il soit en partie responsable, ou se serve, comme certains le suggèrent de ce chaos et de cette imprévisibilité ou non, il est clair que c'est un de ses arguments pour dissuader les occidentaux d'attaquer, au risque d'enflammer la région.

 

Je pensais à ça, oui.

 

Sinon, voilà un lien vers l'intégralité de l'interview : http://www.charlierose.com/watch/60263639

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Très intéressant : Jean Bricmont, le fameux physicien de "l'affaire Sokal & Bricmont", ancien libertaire proche de Chomsky qui écrivait dans le Monde Diplo, explique son ralliement à la droite libertarienne à cause de l'affaire syrienne. Selon lui les élites de la gauche humanitaire, engluées dans une mythologie victimaire héritée du romantisme révolutionnaire, sont de fait complètement intoxiquées par la pensée néo-conservatrice et néo-colonialiste. Seule la droite libertarienne a aujourd'hui une analyse correcte de la situation, de la nature des forces en présence - singulièrement du nouveau rôle d'équilibre de la Russie qu'on a vu dans l'affaire Snowden - et s'oppose effectivement à l'impérialisme américain, en défendant une politique anti interventionniste favorable à la souveraineté des peuples. Il critique aussi le rôle de l'idéologie compassionnelle et les manipulations des ONG, qui n'ont pas peu contribué à la propagande de masse pour préparer les mentalités à ce néo-colonialisme occidental.

 

Il prône donc à l'occasion du remaniement des cartes internationales et de la nouvelle donne géopolitique, un rapprochement entre ce qui reste de la gauche anticoloniale rationaliste et la droite libertarienne opposée aux interventions militaires. Bref, selon Jean Bricmont, le pacifisme a changé de camp.

 

Cette gauche qui prend ses désirs pour la réalité
 
Mondialisation.ca, 04 septembre 2013
 

L’article ci-dessous a été écrit pour un public américain et son but était de critiquer une pétition de « solidarité avec le peuple syrien » qui reflète toutes les ambiguïtés de la pensée de la gauche occidentale sur la question de la guerre et de l’impérialisme, ambiguïtés qui ont pour conséquence qu’aucune opposition systématique aux politiques américaines n’émane de la gauche, alors que ces politiques deviennent de plus en plus impopulaires au niveau de l’opinion publique, même en Europe.

--------------------------------------------------------------------------------

La droite dont je parle, libertarienne ou paléo-conservatrice, n’a pas vraiment d’équivalent en Europe : les libertariens défendent la liberté la plus plus absolue du marché, mais aussi les libertés individuelles et sont farouchement opposé au militarisme et aux politiques d’ingérence. Le site http://antiwar.com/ reflète bien leur point de vue. Les paléo-conservateurs sont socialement conservateurs et étaient très anti-communistes pendant la guerre froide, mais n’ont pas suivi les néo-conservateurs dans la politique d’ingérence post guerre froide, politique qui prétend défendre les intérêts américains, mais qui, par le plus grand des hasards, coïncident le plus souvent avec ceux d’Israël. Le sitehttp://www.theamericanconservative.com/ exprime le point de vue paléo-conservateur.L’institut Ron Paul regroupe des libertariens mais aussi Denis Kucinich, l’ex-membre le plus progressiste de la Chambre des Représentants. L’ex-secrétaire au Trésor sous l’administration Reagan, donc « de droite », Paul Craig Roberts, allie critique radicale de l’impérialisme mais aussi des politiques économiques néo-libérales (http://www.paulcraigroberts.org/).

 

En France, le PCF a commencé par accepter, sans preuves, la responsabilité du « régime de Bachar al Assad » , tout en s’opposant à l’intervention militaire de la France, ce qu’a fait aussiJean-Luc Mélenchon. Le NPA affirme son « soutien total à la révolution syrienne » ,tout en refusant ce que la plupart de ces révolutionnaires demandent, à savoir une intervention militaire étrangère (http://www.npa2009.org/node/38502). Probablement une nouvelle application de la dialectique. Le site médiapart, aussi classé à gauche, a publié un appel dithyrambique à la guerre en Syrie, appel qui incorpore toutes les invocations d’usage dans l’arsenal du terrorisme intellectuel (Mein Kampf, Auschwitz…).

 

Le Front National, par contre, a dés le début exprimé son scepticisme, et son opposition à une intervention française, ce qu’il avait déjà fait lors de la guerre en Libye. Dire cela n’est pas faire l’apologie du FN, mais constater un fait : comme aux Etats-Unis, une partie de la droite « extrême » est opposée aux guerres de façon plus consistante que le plus gros de la gauche. Je ne propose pas une « alliance » avec le FN, qui est de toutes façons impossible, mais j’invite la gauche, y compris radicale, à se poser honnêtement des questions : ne serait-ce pas elle qui, aveuglée par l’idéologie de l’ingérence humanitaire, a fini par adopter des positions anciennement d’extrême droite (soutien aux guerres américaines, rejet de la Charte de l’ONU et mépris à l’égard des positions de la Russie, de la Chine ou de l’Amérique Latine) et a ainsi laissé au FN le champ libre pour occuper des positions traditionnellement de gauche (scepticisme par rapport à la propagande de guerre et respect de la souveraineté nationale) ? (...)

 

Tout d’abord, la présentation des faits concernant la Syrie est très douteuse. Je ne suis pas un expert de la Syrie, mais si le peuple est tellement uni contre le régime, comment se fait-il qu’il a résisté si longtemps ? Il y a eu relativement peu de défections dans l’armée ou dans le personnel diplomatique et politique. Étant donné que la majorité des Syriens sont sunnites et que l’on décrit constamment le régime comme basé sur le soutien de la “secte alaouite”, quelque chose laisse à désirer dans cette description des évènements en Syrie.

 

Ensuite, que cela nous plaise ou non, les actions de “la Russie, la Chine et l’Iran” en Syrie ont été conformes au droit international, contrairement à celles des “États-Unis et de ses alliés du Golfe”. Du point de vue du droit international, le gouvernement actuel de la Syrie est légitime et répondre à ses demandes d’aide est parfaitement légal, tandis qu’armer des rebelles ne l’est pas. Bien entendu, les personnes de gauche qui signent la pétition émettraient probablement des objections à cet aspect du droit international, parce qu’il avantage les gouvernements par rapport aux insurgés. Mais imaginez un instant le chaos qui surviendrait si chaque grande puissance armait les rebelles de son choix partout sur terre. On peut déplorer la vente d’armes à des “dictatures”, mais les États-Unis peuvent difficilement faire la leçon au monde à ce sujet.

 

De plus, ce sont “la Russie et la Chine” qui, par leurs votes aux Nations unies, ont évité une nouvelle intervention américaine, comme celle en Libye, contre laquelle la gauche occidentale s’est opposée avec beaucoup de modération, voire pas du tout. En fait, puisque les États-Unis ont utilisé la résolution des Nations unies sur la Libye pour mener à bien un changement de régime que la résolution n’autorisait pas, n’est-il pas normal que la Russie et la Chine considèrent qu’elles ont été dupées en Libye et disent : “plus jamais ça !” ?

 

La pétition voit les évènements en Syrie comme une “extension de la révolte zapatiste au Mexique, du mouvement des sans-terre au Brésil, des révoltes contre l’exploitation néolibérale en Europe et en Amérique du Nord, ainsi qu’un écho des mouvements pour la liberté iranien, russe et chinois.”, mais ils se gardent bien de les mettre en lien avec les gouvernements anti-impérialistes en Amérique latine, puisque ceux-ci se positionnent fermement contre les interventions étrangères et pour le respect de la souveraineté nationale.

 

Enfin, qu’est-ce qui devrait laisser quiconque penser que le départ “immédiat” de Bachar al-Assad mènerait à une “Syrie libre, unifiée et indépendante” ? Les exemples de l’Irak et de la Libye ne suffisent-ils pas à jeter quelques doutes sur des déclarations aussi optimistes ?

 

Cela nous amène au deuxième problème de cette pétition, qui est sa tendance au romantisme révolutionnaire. La gauche occidentale d’aujourd’hui est la première à dénoncer les régimes “staliniens” du passé, y compris ceux de Mao, Kim Il-sung ou Pol Pot. Oublient-ils cependant que Lénine a combattu le tsarisme, que Staline s’est battu contre Hitler, Mao contre le Kuomintang, Kim Il-sung contre les Japonais et que ces deux derniers, ainsi que Pol Pot, se sont battus contre les États-Unis ? Si nous devions tirer quelque leçon de l’Histoire, c’est que la lutte contre l’oppression ne nous transforme pas forcément en des saints. Et comme tant de révolutions violentes dans le passé ont mal tourné, sur la base de quoi devrions-nous croire que la “révolution” en Syrie, chaque jour contrôlée un peu plus par des fanatiques religieux, émergera comme un brillant exemple de liberté et de démocratie ?

Il y a déjà eu des propositions répétées de négociations par “la Russie, la Chine et l’Iran”, ainsi que de la part du “régime d’Assad” avec l’opposition ainsi qu’avec ses soutiens (les “États-Unis et ses alliés du Golfe”). Ne devrait-on pas accorder une chance à la paix et à la diplomatie ? Le “régime syrien” a modifié sa constitution ; pourquoi être si certain que ceci ne peut pas mener à un “avenir démocratique”, mais qu’une révolution violente le peut ? Ne devrait-on pas accorder une chance au réformisme ?

 

Toutefois, le défaut principal de cette pétition, ainsi que d’autres appels similaires lancés auparavant par la gauche interventionniste humanitaire, est : à qui s’adressent-ils ? Les rebelles en Syrie veulent autant d’armes sophistiquées que possible – aucun signataire de la pétition ne peut les leur livrer et il est difficile de comprendre comment “la société civile mondiale, plutôt que des gouvernements inefficaces et manipulateurs” peut le faire. Ces rebelles veulent que les gouvernements occidentaux leur fournissent de telles armes – ils n’en ont cure de ce que la gauche occidentale pense. Et ces gouvernements occidentaux sont à peine conscients de l’existence même de cette gauche qui confond ses désirs avec la réalité. Et même s’ils l’étaient, pourquoi écouteraient-ils des gens qui ne bénéficient d’aucun soutien populaire significatif et donc d’aucun moyen de faire pression sur les gouvernements ? La meilleure preuve de ce fait est donnée par la cause à laquelle tant de signataires ont consacré une grande partie de leur vie : la Palestine. Existe-t-il un seul gouvernement occidental qui accorde quelque attention au “mouvement de solidarité avec la Palestine” ?

 

Le simple fait que la pétition n’a pas d’effet en Syrie ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’effet tout court. Elle affaiblit et embrouille ce qui reste des sensibilités pacifistes, en soulignant que “notre” priorité doit être de vaines démonstrations de solidarité avec une rébellion qui est déjà appuyée militairement par l’Occident. Une fois cet état d’esprit acquis, il devient psychologiquement difficile de s’opposer aux interventions américaines dans les affaires intérieures de la Syrie, puisque une intervention est précisément ce que recherchent les révolutionnaires que nous devons “soutenir” (et qui, apparemment, n’ont pas remarqué, contrairement aux signataires de la pétition, que l’Occident vise à “réprimer et subvertir l’insurrection”). Bien sûr, les défenseurs de la pétition diront qu’ils ne “soutiennent” pas les extrémistes les plus violents en Syrie, mais qui exactement soutiennent-ils alors et comment ? Par ailleurs, la fausse impression que “les puissances mondiales ont abandonné le peuple syrien” (alors qu’en réalité, un flux constant d’armes et de djihadistes arrivent en Syrie) est due en partie au fait que les États-Unis ne sont pas assez fous que pour risquer une guerre mondiale, puisque la Russie semble déterminée à défendre la souveraineté de la Syrie. L’idée que nous puissions nous trouver au bord d’une guerre mondiale ne semble jamais venir à l’esprit des signataires.

 

Les défenseurs de la pétition diront probablement que “nous” devons dénoncer à la fois l’impérialisme américain et les régimes oppressifs contre lesquels le “peuple” se révolte. Or, cela n’illustre que l’étendue de leurs illusions : pourquoi prétendre faire deux choses à la fois, lorsqu’on n’est pas plus capable de faire l’une que l’autre, même partiellement ?

 

Si de telles pétitions sont pires que de ne rien faire, que devrait faire la gauche ? Avant tout, s’occuper de ses propres affaires, ce qui signifie lutter dans son propre pays. Ceci est bien plus difficile que d’exprimer une solidarité dénuée de sens avec des gens dans des pays lointains. Et lutter pour quoi ? Pour la paix à travers la démilitarisation de l’Occident, pour une politique de non-intervention et pour placer la diplomatie, non les menaces militaires, au centre des relations internationales. Incidemment, une politique de non-intervention est prônée par les libertariens et la droite paléo-conservatrice. Ce fait, plus l’invocation de l’entre-deux-guerres (la guerre civile espagnole, les accords de Munich), est constamment utilisée par la gauche pour donner à l’anti-interventionnisme une mauvaise réputation. Mais c’est stupide : Hitler n’est pas réellement en train de réapparaître constamment et il n’y a pas de menaces militaires graves à l’encontre de l’Occident. De plus, dans la situation présente, la réduction des coûts de l’Empire est une préoccupation parfaitement légitime pour les citoyens américains.

 

En fait, il serait tout à fait possible de former une large coalition gauche-droite de gens opposés au militarisme et à l’interventionnisme. Il va de soi qu’au sein de cette coalition, les gens pourraient toujours s’opposer sur le mariage homosexuel mais, aussi importante que soit cette question, elle ne devrait peut-être pas nous empêcher de travailler ensemble sur des questions qui pourraient également sembler importantes pour certaines personnes, telles que la paix mondiale, la défense des Nations unies et du droit international ou le démantèlement de l’empire américain et ses bases militaires. En outre, il est probable qu’une majorité du public américain pourrait être gagnée à de telles positions si l’on mettait sur pied des campagnes prolongées et bien organisées pour le persuader.

 

Mais bien sûr, l’esprit de la pétition va exactement à l’encontre de ceci, vers plus d’implication et d’interventions. De nombreux signataires pensent certainement qu’ils sont anti-impérialistes et pacifistes, et certains d’entre eux ont tenu un rôle important lorsqu’il s’agissait de s’opposer à des guerres américaines précédentes. Ils ne semblent néanmoins pas avoir remarqué que les tactiques de l’impérialisme ont changé depuis l’époque des mouvements de libération nationale. À présent que la décolonisation est complète (excepté en Palestine), les États-Unis ne s’attaquent pas aux mouvements de libération, mais aux gouvernements qu’ils considèrent comme trop indépendants. Et, pour ce faire, ils utilisent divers moyens qui sont similaires dans leurs tactiques aux mouvements révolutionnaires ou progressistes du passé : la lutte armée, la désobéissance civile, des O”N”G financées par des gouvernements, des révolutions colorées, etc.

 

Le dernier exemple en date de ces tactiques est la tentative par les gouvernements occidentaux d’utiliser la communauté LGBT comme troupes d’assaut idéologiques contre la Russie et les Jeux olympiques d’hiver, dans un effort évident pour dévier l’attention publique du fait embarrassant que, dans l’affaire Snowden, c’est la Russie et non les États-Unis qui est du côté de la liberté. Il y a de quoi craindre que la gauche interventionniste humanitaire ne suive le courant dominant en faveur de cette nouvelle croisade. Pourtant, comme l’a signalé Gilad Atzmon, avec son style habituel légèrement provocateur, il est peu probable que cela aide les membres de la communauté LGBT en Russie, étant donné que ce type de soutien permet à leurs opposants de les désigner comme porteurs de l’influence étrangère. Il n’est pas bon pour quelque minorité que ce soit, dans n’importe quel endroit, d’être vue comme des agents d’une puissance étrangère, et surtout, d’un gouvernement aussi détesté pour son arrogance et son interventionnisme que la présente administration américaine. Et incidemment, les gens qui appellent au boycott des Jeux d’hiver en Russie n’ont pas émis d’objection au fait d’organiser les Jeux olympiques à Londres, ce que implique qu’à leurs yeux, prendre des mesures homophobes est un crime sérieux, tandis que mener des guerres en Afghanistan et en Irak ne sont que de simples peccadilles.

 

Les personnes qui succombent aux illusions du romantisme révolutionnaire ou qui se rangent aux côtés du camp le plus faible en apparence, comme les rebelles syriens aujourd’hui, sans tenir compte du programme de celui-ci, sont bernées par les tactiques de l’impérialisme d’aujourd’hui. En revanche, ceux qui aspirent à un ordre mondial plus pacifique et plus juste et qui pensent qu’une condition préalable à cet ordre est l’affaiblissement de l’impérialisme américain s’aperçoivent facilement de ces pièges. Ces deux différentes visions du monde divisent à la fois la gauche et la droite : les interventionnistes progressistes et les néo-conservateurs d’un côté, les libertariens, les paléo-conservateurs et les militants de la gauche traditionnelle de l’autre, et cela pourrait exiger qu’apparaissent de nouvelles alliances inédites.

 

 

http://www.mondialisation.ca/cette-gauche-qui-prend-ses-desirs-pour-la-realite/5348128

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Oui, très intéressant.

Je suis loin d'être contre un tel rapprochement, mais de telles alliances n'ont-elles pas déjà été tenté pendant la guerre du Vietnam ?

Je ne m'y connais pas bien sur cela.

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Intéressant en effet, d'autant plus que c'est un argument qui va dans le sens d'un certain article de CP sur les sensibilités politiques qui concluait sur le fait que le libéralisme devait théoriquement "revenir par l'extrême gauche" après avoir disparu "à l'extrême droite". Sans faire d'amalgame avec une pièce de boulevard, c'est quand même assez amusant.

 

En fait ce que l'auteur appelle 'les paleo-conservateurs' semble coller assez bien à la définition du conservatisme que nous avons pu lire ici même il n'y a pas bien longtemps. Me trompe-je ?

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Intéressant en effet, d'autant plus que c'est un argument qui va dans le sens d'un certain article de CP sur les sensibilités politiques qui concluait sur le fait que le libéralisme devait théoriquement "revenir par l'extrême gauche" après avoir disparu "à l'extrême droite". Sans faire d'amalgame avec une pièce de boulevard, c'est quand même assez amusant.

 

J'aurais dit le contraire plutôt. A cet égard il y a un passage lumineux dans cet article, où il explique comment les gouvernements occidentaux se servent de la prétendue cause LGBT pour déstabiliser les sociétés qui résistent à leurs plans. J'y ajouterais l'idéologie nihiliste du genre, en tout cas l'augmentation du contrôle social sous le masque de la lutte contre les discriminations, c'est une thèse que j'ai souvent défendue ici.

 

"Le dernier exemple en date de ces tactiques est la tentative par les gouvernements occidentaux d’utiliser la communauté LGBT comme troupes d’assaut idéologiques contre la Russie et les Jeux olympiques d’hiver, dans un effort évident pour dévier l’attention publique du fait embarrassant que, dans l’affaire Snowden, c’est la Russie et non les États-Unis qui est du côté de la liberté. Il y a de quoi craindre que la gauche interventionniste humanitaire ne suive le courant dominant en faveur de cette nouvelle croisade. "

En fait ce que l'auteur appelle 'les paleo-conservateurs' semble coller assez bien à la définition du conservatisme que nous avons pu lire ici même il n'y a pas bien longtemps. Me trompe-je ?

En effet, bien vu.

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J'aurais dit le contraire plutôt. A cet égard il y a un passage lumineux dans cet article, où il explique comment les gouvernements occidentaux se servent de la prétendue cause LGBT pour déstabiliser les sociétés qui résistent à leurs plans. J'y ajouterais l'idéologie nihiliste du genre, en tout cas l'augmentation du contrôle social sous le masque de la lutte contre les discriminations, c'est une thèse que j'ai souvent défendue ici.

 

"Le dernier exemple en date de ces tactiques est la tentative par les gouvernements occidentaux d’utiliser la communauté LGBT comme troupes d’assaut idéologiques contre la Russie et les Jeux olympiques d’hiver, dans un effort évident pour dévier l’attention publique du fait embarrassant que, dans l’affaire Snowden, c’est la Russie et non les États-Unis qui est du côté de la liberté. Il y a de quoi craindre que la gauche interventionniste humanitaire ne suive le courant dominant en faveur de cette nouvelle croisade. "

 

Humm j'ai du mal m'exprimer sur ce point, la concision c'est pas toujours un avantage.

 

L'article de CP en question avait pour propos que les sensibilités politiques et les idéologies politiques ne sont pas fixes les unes par rapport aux autres, et qu'une idéologie donnée peut tout à fait être 'de gauche' à un moment donné et 'de droite' à un autre moment – ou l'inverse.

 

Là en l'occurrence, le libertarianisme qui est généralement plutôt vu (par le vugus pecum) comme ayant une sensibilité d'extrême-droite se retrouve tout d'un coup propulsé dans le "camp du bien" ce qui – toujours pour le vulgus pecum – est généralement synonyme d'extrême gauche.

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En relisant, cette idée d'une alliance entre gauche tradi anti-guerre, libertarien et paléoconservateur me plaît énormément. Mais j'ai vraiment la sensation qu'elle n'est pas tenable, surtout du côté gauche.

Une alliance de circonstance, juste en réaction à ce conflit, j'ai plutôt l'impression que ça péricliterait rapidement.

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Intéressant en effet, d'autant plus que c'est un argument qui va dans le sens d'un certain article de CP sur les sensibilités politiques qui concluait sur le fait que le libéralisme devait théoriquement "revenir par l'extrême gauche" après avoir disparu "à l'extrême droite". Sans faire d'amalgame avec une pièce de boulevard, c'est quand même assez amusant.

C'est ce que je pense effectivement.

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Il semble que c'était une blagounette de Kerry (qui à l'air particulierement mauvais dans cette histoire) reprise par les russes, probablement après une consultation avec Assad.

Assad, ça l'arrenge vachement cette option, c'est assez génial en fait, il peut normaliser ses relations avec pas mal de monde et ensuite hurler comme un putois que les "rebelles" utilisent l'arme chimique contre un pays qui est signataire du traité, montrant qu'il est le gentil et que les autres sont les méchants, un superbe retournement de situation si ils arrivent à le faire passer.

En fait plus j'y réfléchis, et plus je me dis que les américains ont bien joué, Kerry est tout sauf un amateur, il a lâché cette phrase genre ouais pourquoi pas, l'ambassadeur russe saute immédiatement sur l'occasion. Entre-temps et depuis le G20, Kerry était en permanence au téléphone avec cet ambassadeur, ça fait vraiment "on est arrivés à se mettre d'accord, la Russie recule un peu mais on les laisse sauver la face en faisant que ce soient eux qui fasse la demande officielle".
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En relisant, cette idée d'une alliance entre gauche tradi anti-guerre, libertarien et paléoconservateur me plaît énormément. Mais j'ai vraiment la sensation qu'elle n'est pas tenable, surtout du côté gauche.

La gauche n'était clairement anti-guerre que pendant la guerre froide, parce que la guerre, c'était forcément la guerre contre les sovietiques.

Le fait est que pour la gauche radicale, la paix, c'est l'absence de résistance au socialisme, donc ils sont anti guerre contre les gens plus socialistes q'eux, c'est pas compliqué.

Maintenant ce que j'expose içi, c'est l'histoire idéologique deu rapport à la guerre des mouvements politiques hein, pas forcément les motivations individuelles, il y a très certainement des pacifistes qui sont de gauche parce qu'ils sont pacifistes et pas qui sont pacifistes parce qu'ils sont victimes de la propagande gauchiste hein !

D'ailleurs, les néo-cons ont bien retenu de leur histoire communiste ce biais, pour eux, la paix, c'est l'absence de résistance à la démocratie libérale.

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J'imagine que ces produits de mort ne sont pas du tout volatils, et ne se disséminent pas dans l'air en cas de bombardement humanitaire.

Et bien le gaz moutarde par exemple, ça retombe très vite au sol en brouillard et en goutelettes, paraît-il.

Sinon, on peut toujours envoyer des tracts la veille signalant "écoutez les mecs, barrez-vous de là, demain ça va chauffer". Ca a déjà été fait.

Je crois que Poutine est de ton avis (et moi aussi).

+1. Et c'est rarissime que j'approuve un chef d'Etat russe, ça m'en coûte vachement.
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Intéressant le récit de l'otage italien libéré : on y apprend que les brigades islamistes soutenues par l'Axe du Bien ont rétabli l'esclavage en Syrie, elles vendent et revendent les prisonniers comme des marchandises sur des marchés aux esclaves.  

 

http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/09/10/j-ai-rencontre-le-pays-du-mal_3473937_3208.html

 

Le créateur et chef du groupe de nos ravisseurs était un soi-disant émir qui se fait appeler Abou Omar, vraisemblablement un surnom. Il a formé sa brigade en recrutant des gens du coin, plus bandits qu'islamistes ou révolutionnaires. Cet Abou Omar couvre ses trafics et activités illicites d'un vernis d'islamisme et collabore avec le groupe qui nous a récupérés ensuite, Al-Farouq. Cette faction très connue de la révolution syrienne fait partie du Conseil national syrien et ses représentants rencontrent les gouvernements européens. (...)

 

Nous avons été confiés à une brigade djihadiste de Jabhat Al-Nosra. C'est le seul moment où nous avons été traités comme des êtres humains, et même avec une certaine sympathie : par exemple, ils nous ont nourris de ce qu'ils mangeaient eux-mêmes. Les combattants du Jabhat Al-Nosra mènent une vie très simple. Ce sont des guerriers radicaux, des islamistes fanatiques qui ont pour ambition de faire de la Syrie un Etat islamique et de transformer tout le Moyen-Orient (...)Même les enfants et les vieux ont essayé de nous faire du mal. Je le dis peut-être en termes un peu trop éthiques mais en Syrie, j'ai vraiment rencontré le pays du Mal.

 

RÉDUITS À DES MARCHANDISES

 

Nous étions traités comme des animaux, enfermés dans de petites pièces aux fenêtres closes malgré la chaleur étouffante, jetés sur des paillasses, nourris de leurs restes. De toute ma vie, jamais je n'avais ressenti cette humiliation quotidienne qui consiste à être empêché d'accomplir les choses les plus simples comme aller aux toilettes, à devoir demander et s'entendre toujours répondre non. Je crois qu'ils éprouvaient un vrai plaisir à voir l'occidental riche réduit à l'état de mendiant.

 

Ils nous ont tiré dessus, arrêtés, ramenés dans la maison où nous étions enfermés et rendus à nos geôliers pour nous punir. Lesquels nous ont enfermés pendant trois jours dans un sorte de cagibi avec les mains attachées dans le dos, presque pieds et poings liés. Notre valeur n'était que marchande.

Mais si on détruit la marchandise, on s'expose à ne pas en obtenir le prix qu'on en attend. Nous avions vraiment l'impression de n'être que des sacs de blé, des objets qui n'ont de la valeur que tant qu'ils peuvent être vendus. Ils pouvaient nous rouer de coups de pieds, mais pas nous tuer. S'ils nous avaient trop abîmés, ou définitivement, nous aurions perdu toute valeur marchande. L'horrible loi de l'otage.

 

n.b : on notera l'alignement de la ligne éditoriale de ce canard en fonction des reculades hollandaises (merci les russes), il n'y a plus d'appel enthousiaste à bombarder Bachar al Hitler, depuis quelques jours.

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Sinon, on peut toujours envoyer des tracts la veille signalant "écoutez les mecs, barrez-vous de là, demain ça va chauffer". Ca a déjà été fait.

 

 

[troll] tu veux dire comme pour l'attentat de l'hôtel King David ? [/troll]

Bon, manque plus que SCM à etre d'accord pour bombarder les séouds et on aura fait quelque chose d'inimaginable sur lib.org.

 

Bah, on aura réussi à faire le ménage de tous ces idiots de neo-cons, voilà tout.

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C'est curieux. On dit que la France a 10 ans de retard sur les USA.

 

Il y a 10 ans, un pitre américain a attaqué l'Irak... Ici, un pitre français veut attaquer la Syrie...

 

Hollandouille va finir par renommer des plats russes ou chinois...

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