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Révolution au Moyen-Orient


Invité rogermila

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La campagne libyenne de Bernard-Henri Lévy

Mots clés : Camapgne, Opération, Militaire, LIBYE, FRANCE, DIPLOMATIE, Bernard-Henri Levy

Par Renaud Girard

18/03/2011 | Mise à jour : 21:53 Réactions (12)

Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro

Arrivé en retard en Égypte, BHL est un artisan important du virage diplomatique international qui vient de s'opérer vis-à-vis de la Libye.

Il y a dix-huit ans, Bernard-Henri Lévy avait déjà réussi un beau coup diplomatique en emmenant personnellement le président bosniaque Alija Izetbegovic - dont il soutenait la cause depuis le début de la guerre civile yougoslave - dans le bureau de François Mitterrand à l'Élysée. Mais, cette fois, notre dandy national, «ministre des Affaires étrangères» à ses heures, aura fait encore plus fort : entraîner la France - et à sa suite tout l'Occident - dans la guerre, afin de débarrasser la Libye d'un dictateur sanguinaire qui, il n'y a pas si longtemps, jouissait du privilège de planter sa tente en plein VIII e arrondissement de Paris.

Tout commence à la fin du mois de février, quand BHL se rend au Caire, pour écrire un reportage destiné à Libération, journal dont il est administrateur. Très en retard par rapport aux reporters professionnels du monde entier, il arrive sur place alors que Moubarak est déjà tombé. Personne ne remarque même son papier. Au moment où il s'apprête à s'envoler pour Paris, lui parviennent sur son BlackBerry les premières nouvelles de l'insurrection libyenne à Benghazi, et de sa sanglante répression par les forces de Kadhafi. Il hésite, mais monte quand même dans l'avion. Après quatre jours passés à Paris, il repart et se rue, à l'instar de dizaines d'autres journalistes occidentaux, vers une Cyrénaïque libérée par son peuple de la police du dictateur. Pour faire le trajet de la frontière égyptienne à Tobrouk, BHL, accompagné de son fidèle Gilles Herzog, ne trouve pas de taxi : il monte dans la camionnette d'un marchand ambulant de légumes. À Benghazi, il s'installe sur la Corniche, à l'hôtel Tibesti, où le grouillement des journalistes lui rappelle sans doute l'Holiday Inn de Sarajevo. À ce moment-là, surpassé par les ténors des grandes télévisions anglo-saxonnes, BHL n'est qu'un troisième couteau au sein du grand cirque médiatique qui couvre l'insurrection des tribus de l'est de la Libye.

«Accepterais-tu de recevoir les Massoud libyens ?»

C'est seulement le vendredi 4 mars que BHL réussit à prendre un envol, qui va le faire passer progressivement du statut de reporter de guerre amateur à celui d'acteur majeur de la diplomatie mondiale. Dans l'après-midi, à force de traîner sur la Corniche devant le bâtiment de la Cour suprême servant de QG improvisé à la nouvelle opposition, à force de baratiner un porte-parole autoproclamé du Conseil national de transition (CNT), BHL parvient à se faire conduire dans la villa de Moustapha Abdeljalil, l'ancien ministre de la Justice devenu le chef politique de la rébellion. Coup de maître ; il est seul ; il a largué le troupeau des journaleux. Mais il ne se contente pas de faire une interview exclusive. Il passe directement à la diplomatie parallèle et secrète. Au maître de la Libye nouvelle, qui le reçoit entouré de son cabinet tout juste formé, il dit que les Libyens libres sont le sel de la terre et que le monde entier les regarde. Voilà pour l'entrée. Vient très vite le plat principal : BHL invite en France ses interlocuteurs, leur promettant de tout faire pour les amener à l'Élysée. Le soir venu, il parvient, depuis son téléphone satellite, à joindre Nicolas Sarkozy : «Accepterais-tu de recevoir les Massoud libyens ?» Le président de la République donne aussitôt son accord.

http://www.lefigaro.fr/international/2011/…-henri-levy.php

J'en peux plus de ce type! :icon_up:

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Invité Arn0
Aux States oui on a besoin du vote du Congrès *, en France non.

*Décembre 1941: soumission au vote du Congrès de l' entrée en guerre des Etats-Unis contre le Japon après l'attaque surprise de Pearl Harbor.

Question bonus :

Qui fut la seule personne du Congrès qui vota contre ?

Ça c'est en théorie.

Tiens, une femme… Bizarrement, je ne suis pas étonné.

Car seule une femme pouvait avoir le courage de résister à la pression sociale et politique immense de ce genre de situation ? :icon_up:

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Non, c'était Jeannette Rankin représentante du Montana

Encore une peacenik qui ne s'est jamais mariée, et qui a fini par se réfugier dans le nihilisme indien. Ce genre de nanas ne m'inspire pas grand chose de bon. :icon_up:

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Invité Arn0

Si j'ai bien compris les USA ne vont pas intervenir directement ?

Si c'est bien le cas c'est quand même un fait géopolitique majeur il me semble.

Plus directement cela aura des conséquences sur le déroulement de la guerre (puisque c'est bien une guerre) elle-même : il me semble que l'invasion est inenvisageable pour la France et le RU.

La question qui se pose c'est si Kadhafi respecte le cessez le feu et que les occidentaux s'en contentent comme ils le devraient : quelle est l'évolution possible ? Un long statut quo ? Une négociation ?

Je suis perplexe je ne sais pas du tout où cela va nous mener.

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Je suis perplexe je ne sais pas du tout où cela va nous mener.

Moi je n'y connais rien et je n'y comprends pas grand chose à tout ce foutoir, mais à vu de nez je dirais qu'on (l'occident) est encore en train de partir s'embourber pour un bon bout de temps dans un sacré merdier dont personne ne sortira grandi.

C'était ma fine analyse géopolitique de la soirée :icon_up:

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J'en peux plus de ce type! :icon_up:

Tu parles de Nicolas Sarkozy? De tous ces types qui l'ont invité, tendu le micro, depuis qu'il s'est rendu coupable de cette pantalonnade.

Lévy, lui, joue son jeu, il en a bien le droit. Il a le droit de faire le mongol si il veut : ce sont ceux qui l'écoutent qui sont à blâmer.

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Tout ce qui se passe est tellement logique : l'humanitarisme occidental prend inexorablement le dessus, des groupes politiques étrangers mettent à profit cette passion pour réaliser leurs objectifs politiques.

Pour le tiermondisme d'hier comme pour le "démocratisme" d'aujourd'hui, les partis politiques des pays pauvres se servent des passions occidentales comme levier de changement politique et social.

La question est de savoir où les occidentaux sauront s'arrêter dans la logique de l'intervention.

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Tout ce qui se passe est tellement logique : l'humanitarisme occidental prend inexorablement le dessus, des groupes politiques étrangers mettent à profit cette passion pour réaliser leurs objectifs politiques.

Pour le tiermondisme d'hier comme pour le "démocratisme" d'aujourd'hui, les partis politiques des pays pauvres se servent des passions occidentales comme levier de changement politique et social.

La question est de savoir où les occidentaux sauront s'arrêter dans la logique de l'intervention.

Il me semble que le prix de ce deal "soutien à l'humanitarisme contre couverture des pétromonarchies" consistant à fermer les yeux sur la répression au Bahrein est dors et déjà trop élevé pour les occidentaux, étant donné l'implication de l'Iran et le risque de régionalisation via le Yémen.

Pendant ce temps, la colère grondait dans les mosquées chiites, où les imams appelaient au djihad. Tandis que sur les écrans des télévisions sympathisantes a la cause, des bandes annonces exhortaient les descendants d’Ali à manifester au Liban en Irak ou au Yémen. Sur fond de propagande, la division inter musulmane est à l’œuvre.

Fort du soutien militaire reçu lundi par les pays du Golfe, la monarchie bahreïnie a voulu frapper vite et fort. Après l’instauration de l’état d’urgence mardi après-midi, la reprise en main paraissait inévitable. Loin du « massacre » prédit par l’opposition, l’offensive militaire a surtout été minutieusement planifiée. D’abord par une opération sur l’île de Sitra, la base arrière de la révolte, où les amitiés iraniennes de la majorité chiite seraient les plus fortes. « Le royaume ne veut pas d’une banlieue sud qui lui échappe », note un observateur étranger, en référence au bastion chiite du Hezbollah à Beyrouth.

http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2011/03/…hiite-etou.html

D'autre part le risque de cette intervention est de créer une balkanisation de la Libye, avec un Etat terroriste en secession au Maghreb, les conséquences seraient un Afghanistan bis.

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Je rappelle que Gérard Longuet est ministre de la Défense, où est-ce qu'il a disparu celui-là? Un engagement armé de l'Etat français devrait tout de même le solliciter en terme de charge de travail, non?

Non, ce n'est pas le ministre qui fait la guerre!

Tout au plus un ministre de la défense sert à préparer la guerre, mais une fois celle-ci déclenchée, il ne sert à rien, car tout est du ressort de l'état major et du Président de la République.

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Non, ce n'est pas le ministre qui fait la guerre!

Tout au plus un ministre de la défense sert à préparer la guerre, mais une fois celle-ci déclenchée, il ne sert à rien, car tout est du ressort de l'état major et du Président de la République.

Hé bien sache que j'ai jeté un oeil à la liste des ministres de la Défense français, et en parallèle aux quelques interventions de la plus grande des armées du monde ici ou là (Kosovo, guerre du Golfe I, Cote d'Ivoire, Afghanistan, etc.) Hé bien mis à part Chevènement qui avait fait une sorte de clash avec Mitterand, et éventuellement Jacques Chaban-Delmas (ainsi que Messmer et Debré, mais là on parle d'un demi-siècle), l'ensemble des ministres n'a jamais été qu'une très longue liste de nobody. Un truc de ouf.

Même pour nous qui suivons l'actualité politique, regardez la liste : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_min…R.C3.A9publique

Au pire, un ministre n'a laissé aucune trace ou fait aucune action, au mieux il aura fait l'actualité parce qu'il aura servi de fusible pour telle ou telle affaire (MAM, Hernu par exemple).

Ca vaudrait le coup d'écrire un truc là-dessus, non?

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Ca vaudrait le coup d'écrire un truc là-dessus, non?

Non, la défense relève directement du président de la République, pas du ministre de la défense, et cela même en cohabitation.

Idem pour le ministre des affaires étrangères.

Et je n'ai pas souvenir de clash à ce niveau là que cela soit avec le gouvernement Balladur ou les gouvernements Jospin.

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Ah bah j'ai bien fait de citer la source, alors, comment ont-ils fait pour donner une telle info sur cette chaine? :icon_up:

A cause de la confusion qui a entouré l'évènement : il semble qu'il ai été abattu par erreur par la DCA rebelle (cf la légende de la photo).

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Invité rogermila

L'Egypte est trés… très mal barrée.

Des centaines de militants islamistes ont jeté des pierres sur l'opposant égyptien Mohamed ElBaradei alors qu'il allait voter pour le référendum constitutionnel aujourd'hui au Caire.

Candidat déclaré à la présidence en Egypte, il a été bousculé aujourd'hui par une foule hostile et n'a pu entrer dans un bureau de vote pour participer au référendum constitutionnel.

"Nous ne voulons pas de toi, nous ne voulons pas de toi", a scandé un groupe de jeunes. L'ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a été bousculé alors qu'il rejoignait la file d'attente pour voter et été contraint de rentrer dans sa voiture.

Des opposants ont alors jeté des pierres sur la voiture d'ElBaradei, qui s'est prononcé contre les amendements constitutionnels.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/03/…des-pierres.php

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La campagne libyenne de Bernard-Henri Lévy […] «Accepterais-tu de recevoir les Massoud libyens ?»

Les "Massoud libyens" ne sont pas des gens biens, apparemment :

Le Conseil de transition mis en place à Benghazi est un curieux cocktail d'ex-caciques du régime, de "bourgeois" éduqués, de chebabs (jeunes). Son président est un ancien ministre de la Justice de Kadhafi, son chef d'état-major un ancien ministre de l'Intérieur. Ils ont évidemment cautionné les crimes du système et sont probablement éligibles à la Cour pénale internationale. Les chebabs ont rarement lu Tocqueville et ne sont pas, non plus, uniquement animés par le souci de défendre les droits de l'homme. Le danger, en fait, est de voir la Libye transformée en une nouvelle Somalie.

http://www.lepoint.fr/monde/ou-va-le-monde…1308654_231.php

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22h10. Selon deux « diplomates occidentaux hauts placés » cités par le New York Times, « la réunion de Paris organisée par Nicolas Sarkozy a probablement différé les opérations militaires pour arrêter la progression des troupes du colonel Khadafi à Benghazi ». L'article du New York Times poursuit :

« Les premiers raids aériens français, qui n'étaient pas coordonnés avec les autres pays, ont irrité certains pays présents à la réunion, selon un diplomate haut placé d'un pays de l'Otan. Les informations sur les mouvements des troupes de Kadhafi vers Benghazi étaient clairs depuis vendredi, mais la France a bloqué tout accord de l'Otan sur les raids aériens jusqu'à la réunion de Paris, a affirmé ce diplomate, suggérant que les vols auraient pu commencer pendant la nuit de vendredi à samedi avant que les troupes du colonel Khadafi atteignent la ville. »

Un autre éclairage est donné par le site du Monde :

« La France a catégoriquement refusé que l'Otan intervienne dans les raids immédiats et urgents en Libye, estimant que cela s'agirait d'un très mauvais signal envers les pays arabes. Signe que l'Alliance n'a pas été consultée, son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, n'était pas à Paris samedi. »

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Je trouve Kadhafi bien libéral.

Dans une allocution diffusée par la télévision d'Etat libyenne, il a ajouté qu'il allait faire ouvrir les arsenaux afin que tous types d'armes soient distribués à la population dans le but de défendre le pays.

«Il est désormais nécessaire d'ouvrir les dépôts et d'armer toutes les masses, avec tout type d'armes, pour défendre l'indépendance, l'unité et l'honneur de la Libye», a-t-il martelé.

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Il a intérêt à ce qu'un maximum de gens soient armés, afin de maximiser les risques de bavure par les avions occidentaux. Le jour où l'un deux tire par erreur sur une position rebelle et non pro-Kadhafi, c'est Noël pour le dictateur.

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Il a intérêt à ce qu'un maximum de gens soient armés, afin de maximiser les risques de bavure par les avions occidentaux. Le jour où l'un deux tire par erreur sur une position rebelle et non pro-Kadhafi, c'est Noël pour le dictateur.

Je crois malheureusement que l'on surestime le soutien de la population aux rebelles, ça risque d'être bien plus difficile qu'on ne le croit au début et quand on voit que les rebelles ont cautionné dans le passé les meurtres de Khadafi, on ne peut pas exclure certains retournages de veste si nécessaire. Niquer Khadafi à distance ne va pas être de la tarte, il résistera, et je ne crois pas que de la sorte on rende service aux rebelles, seules des frappes aériennes n'y changeront rien, si on veut mettre Khadafi dehors il va falloir aller là-bas.

Ceci dit la Libye ne sera pas aussi problématique que l'Afghanistan vallonée, une société bien plus arriérée, divisée en une multitude de clans et qui n'ont rien perdre, qui voient l'étranger comme un envahisseur au même titre que les talibans. Je vois plus une situation à l'irakienne, même si différences il y a. Si on veut envahir le pays, encore faut-il ouvrir une brèche là-bas sur un port et débarquer le matériel et les hommes, ou alors entrer par la Tunisie ou l'Egypte, ça prendra un peu de temps, ce sera le plus difficile, mais une fois dans le pays ça devrait aller vite, car le pays est désertique, le relief plat, ça ne devrait pas poser des problèmes majeurs à la coalition pour avancer vers Tripoli et mettre Khadafi dehors.

Mais bon notre bon gouvernement français néo-con a dû y réfléchir…ou pas. Peut-être que BHL s'y connait en stratégie militaire, sait-on jamais! <–<

On remarquera que les Etats-Unis ne font rien pour le moment, une vieille Europe social-démocrate croulant sous la dette, les déficits publics et un modèle social poussiéreux est-elle capable de mener sa propre guerre? Est-ce bien raisonnable?

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Pragmatiquement, ça va encore coûter un pont, rapporter que dalle, et générer certainement au moins autant d'emmerdes que ça peut potentiellement en résoudre.

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Je crois malheureusement que l'on surestime le soutien de la population aux rebelles, ça risque d'être bien plus difficile qu'on ne le croit au début et quand on voit que les rebelles ont cautionné dans le passé les meurtres de Khadafi, on ne peut pas exclure certains retournages de veste si nécessaire.

Je ne pense pas avoir décrit ce conflit interne comme une guerre entre les forces du mal et les forces du bien. Il y a beaucoup à dire sur le sujet.

Niquer Khadafi à distance ne va pas être de la tarte, il résistera, et je ne crois pas que de la sorte on rende service aux rebelles, seules des frappes aériennes n'y changeront rien, si on veut mettre Khadafi dehors il va falloir aller là-bas.

Je crois que l'objectif prioritaire, avec la sauvegarde des populations civiles, est l'unité du pays. Un partitionnement à la Yougoslave, c'est l'inconnu.

On remarquera que les Etats-Unis ne font rien pour le moment, une Europe croulant sous la dette et les déficits publics est-elle capable de mener sa propre guerre? Est-ce bien raisonnable?

Le commandement de l'opération se trouve sur une base américaine en Allemagne.

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