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Révolution au Moyen-Orient


Invité rogermila

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Quand nous avons visité la vallée de Qadisha,' Liban chrétien, on nous a dit que cela voulait dire: saint; sacré, vert, Kadosh, quoi!

Figure-toi que cette histoire de vert m'a intriguée et que, d'après mes recherches, le Prophète n'avait pas de prédilection particulière pour cette couleur.

Je pense qu'il s'agit plutôt d'un trait culturel. Le vert évoque l'abondance d'une terre fertile et irriguée, source de vie végétale, animale et humaine, image du Paradis. Surtout chez des populations inquiètes de la sécheresse.

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Comme dirait Hamon, il faut remettre le peuple tunisien dans le droit chemin. Ben Ali est juste un incompris. :icon_up:

Comme dirait Hamon, il faut remettre le peuple tunisien dans le droit chemin. Ben Ali est juste un incompris. :doigt:

Tu fais de l'écho ?

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A terme, espérons-le, leur économie va se relever par la libéralisation et la transparence, toutefois les semaines à venir s'annoncent rudes.

En espérant que les Tunisiens ne cèdent pas aux mirages d'un dictateur / socialiste / coco / allez savoir, qui leur promettra la stabilité et la prospérité en échange de leur liberté. Perso je m'inquiète des ingérences de gouvernement mafieux aggravant la situation pour bien montrer à leur peuple que mieux vaut subir le joug que suivre l'exemple tunisien.

Des services secrets s'affrontant par civils interposés pour réussir un coup d'Etat en période d'insurrection, ça me semble possible. Plausible. Envisageable. Etc.

Heureusement que la Tunisie n'a pas de grosses ressources en pétrole / diamants / uranium / autres ressources alléchantes…

***

La révolte populaire qui a provoqué vendredi la chute du régime tunisien du président Ben Ali et les violences postérieures ont causé 3 milliards de dinars (1,6 milliard d'euros) de pertes à l'économie, a annoncé à la télévision publique le ministre de l'Intérieur Ahmed Friaa.

Selon un calcul effectué par l'AFP, basé sur des chiffre du Fonds monétaire international, ce montant représente environ 4% du Produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie, qui s'est élevé en 2010 à 39,6 milliards d'euros. Ahmed Friaa a détaillé que la révolte populaire d'un mois qui a eu raison du régime de Ben Ali et les violences des derniers jours ont entraîné une perte de 2 milliards de dinars en raison de la paralysie des activités intérieures, et de 1 milliard de dinar à cause de l'arrêt des exportations.

L'activité économique du pays est actuellement presque totalement paralysée. La plupart des commerces et des banques sont fermés. L'activité touristique, qui contribue à hauteur de 6,5% au PIB et emploie 350.000 personnes est totalement à l'arrêt, depuis l'évacuation précipitée de milliers de vacanciers ces derniers jours.

© 2011 AFP

***

Edit : les anciens ministres de Ben Ali des restent aux postes-clés (Intérieur, Défense, Finance, Affaires étrangères). Autrement dit, les institutions restent verrouillées…

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Il est clair que les mois et années à venir vont être difficiles pour les tunisiens : même si tout se passe bien, il faut déjà 6 mois pour organiser des élections, il faudra des mois pour jeter un oeil et régler le cas des entreprises detenues par le camp Ben Ali-Trabelsi (une confiscation brutale unilatérale risque de faire des remous), etc.

Sans compter qu'une part de l'économie tunisienne dépend du marché noir, notamment avec la Libye, il n'est pas exclu que le Derek Zoolander du Maghreb décide, en concertation avec son ami Ben Ali, de mener la vie dure aux tunisiens sur ce plan, avec les conséquences économiques qu'on peut anticiper.

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Il est clair que les mois et années à venir vont être difficiles pour les tunisiens : même si tout se passe bien, il faut déjà 6 mois pour organiser des élections, il faudra des mois pour jeter un oeil et régler le cas des entreprises detenues par le camp Ben Ali-Trabelsi (une confiscation brutale unilatérale risque de faire des remous), etc.

Sans compter qu'une part de l'économie tunisienne dépend du marché noir, notamment avec la Libye, il n'est pas exclu que le Derek Zoolander du Maghreb décide, en concertation avec son ami Ben Ali, de mener la vie dure aux tunisiens sur ce plan, avec les conséquences économiques qu'on peut anticiper.

En tout cas, tant que les gens n'auront rien à bouffer, ils pourront tenter tous les types de gouvernements possibles, démocratiques ou non, avec ou sans élections, par devant, par derrière et en synchro avec des ryhtmes de rap, ça ne tiendra pas.

Tant que les révolutionnaires auront faim et rien dans leurs assiettes, ça va continuer à chier.

Les révolutions ont besoin de deux choses :

- plein de ventres vides

- aucune liberté d'expression pour ventiler les gargouillements

Et bien sûr, pour un bain de sang, il faut une révolution et un ratio de Mesquida défavorable.

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H16, ce que tu dis est malheureusement un scénario possible, cependant, histoire d'apporter d'autres éclairages pour les lecteurs, je dirais que :

- encore malheureusement, la Tunisie a déjà vécu de telles choses (en 1983, lors du doublement du prix de la farine et du pain), ce qui a conduit à des émeutes dans ce qui était à l'époque des bidonvilles (qui ont fait plus de 150 morts, et où d'ailleurs la déstabilisation du gouvernement a conduit à l'arrivée comme premier ministre, trois ans plus tard, d'un certain Zine el Abidine Ben Ali).

- un économiste est assez optimiste concernant la capacité de rebond du pays, article intéressant même si il est vraisemblablement très optimiste : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/e…economiste.html

Notamment, on pourra observer qu'au contraire d'autres émeutes dans le monde, les infrastuctures touristiques (une des principale sources de revenus) ont été préservées puisque pratiquement aucune exaction n'a été constatée de ce côté : les touristes risquent de déserter le pays pendant quelques mois, mais un retour à la normale sera à mon sens rapide dans ce domaine. Faudra juste un peu serrer les fesses quelques temps dans ce secteur…

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H16, ce que tu dis est malheureusement un scénario possible,

Ce n'est pas un scénario, mais une simple constatation. Je n'ai aucune idée de ce qui se passe en Tunisie et je n'y ai jamais mis les pieds, il m'est difficile de savoir ce que ça va donner. Je me borne à constater qu'ils ont encore des pb pour remplir leur ventre, et un ratio défavorable. Ils ont un peu gagné en liberté d'expression, c'est déjà ça…

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En tout cas, tant que les gens n'auront rien à bouffer, ils pourront tenter tous les types de gouvernements possibles, démocratiques ou non, avec ou sans élections, par devant, par derrière et en synchro avec des ryhtmes de rap, ça ne tiendra pas.

Je connais la théorie du ventre vide révolutionnaire, mais les acteurs de cette insurrection étaient-ils vraiment des gens affamés?

J'en doute, vu le rôle prépondérant que certains ici ont souligné d'internet, des réseaux sociaux et des téléphones portables. Ce qui signifierait au contraire que ce sont les jeunes de la classe moyenne éduquée, celle qui a profité de la croissance économique, qui a joué un rôle moteur. Si c'était le cas, cela confirmerait plusieurs choses:

la dictature de Ben Ali ne tenait que par la servitude volontaire de cette classe moyenne, en échange d'un certain modèle de développement et d'une promesse de sécurité. A la première difficulté économique, les conditions de la stabilité se sont effondrées. Or l'on retrouve un schéma similaire de servitude volontaire et de fragilité dans les régimes voisins.

ce sont en effet le commerce et l'enrichissement relatif des tunisiens qui ont permis de faire émerger une aspiration à plus de liberté.

les révolutions n'arrivent pas dans les époques d'arriération et de famine, mais au contraire dans les sociétés développées et éduquées.

le rôle de l'armée est central et le restera, étant donnée l'absence de culture démocratique dans la société civile.

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Invité rogermila
Je n'ai aucune idée de ce qui se passe en Tunisie et je n'y ai jamais mis les pieds.

Moi non plus, même avec des arguments touristiques défiant toute concurrence sur les prix.

Il suffisait d'aller dans un salon du tourisme quelconque en France et de visiter le stand officiel de la Tunisie pour comprendre.

Les quelques hotesses recrutées pour la circonstance servant à camoufler les apparatchiks au look bien facho qui gravitaient à proximité.On voyait bien que ces mecs à la solde du régime étaient tout sauf des professionnels du tourisme.

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Je trouve assez tordantes les contorsions de nos politiciens. ^–^

***

Sinon ça bruisse autour des pogonophobes.

Vendredi après-midi, dans une émission enregistrée juste avant l’annonce du départ de Ben Ali, Christophe Barbier assène que « l’inquiétude, c’est l’islamisme ». Face à lui, Ali Baddou et Jean-Michel Apathie, peu suspects pourtant d’islamogauchisme, rappellent les persécutions subies par les islamistes dans la plupart des régimes arabes. Extraits choisis :

- Christophe Barbier : Est-ce qu’il y a vraiment une alternative politique disponible ? Est-ce qu’il y a un Vaclav Havel tunisien ?(…) J’en suis pas sûr. Et l’inquiétude, c’est l’islamisme(…) Il y a, à un moment donné, un islamisme politique qui menace de prendre le pouvoir.

– Ali Baddou : Ah, bah oui, mais vous voulez la démocratie ou vous voulez la dictature ? C’est-à-dire qu’en l’occurrence, à un moment donné, il faut laisser les gens s’exprimer, voter, et l’islam politique existe en Tunisie, comme ailleurs… Vous parliez des Frères musulmans en Égypte, ils sont massacrés, ils sont tenus, euh, souvent torturés, arrêtés. Bon, en Tunisie, c’est le cas aussi, est-ce qu’il faut les laisser s’exprimer ou pas ?

– Christophe Barbier : Je veux la république. Si la république passe par la démocratie, c’est tant mieux, mais s’il faut parfois combattre les mécaniques démocratiques pour sauver la république…

– Jean-Michel Aphatie : Non, non… Les Frères musulmans ils pourrissent en prison en Égypte. Ils pourrissent en prison. Vous savez, on peut pas dire "je veux la république et des gens qui pourrissent en prison", ça va pas. Le fond du problème, c’est le rapport à l’islam. Si on soutient Ben Ali depuis autant de temps, c’est qu’on a peur de l’islam.

Christophe Barbier ne pipe mot. Et reprendra rapidement son discours idéologique après les commentaires de ses confrères présents à ses côtés, Sonia Mabrouk de Public Sénat -une journaliste franco-tunisienne toute aussi inquiète par l’islamisme- et Alain Duhamel.

– Christophe Barbier : Tout faire pour que l’islamisme n’arrive pas au pouvoir dans ces pays-là, c’est pas rendre service à nous, c’est rendre service à nous, et à eux, et aux peuples concernés… Tout plutôt que de les voir tomber dans ce qu’est devenu l’Iran ou l’Afghanistan.

– Jean-Michel Aphatie : Dans votre « tout », il y a des choses horribles. Dans votre « tout », il y a des choses horribles, Christophe. Il faut que vous vous débrouilliez avec des choses horribles.

– Christophe Barbier : « Y a la raison d’État et y a du cynisme, je suis d’accord, mais j’assume cette phrase : "Plutôt Ben Ali que les barbus" ».

(badurl) http://oumma.com/Christophe-Barbier-Plutot-Ben-Ali (badurl)

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Invité Arn0

Et puis on notera que bizarrement le régime Saoudien ne dérange pas tellement les pays occidentaux alors qu'en terme d'islamisme on peut difficilement faire pire. C'est ce qu'on appelle les principes à géométrie variable.

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Vous parliez des Frères musulmans en Égypte, ils sont massacrés, ils sont tenus, euh, souvent torturés, arrêtés

Ali Baddou raconte n'importe quoi. Il y a bien des coups de filet du pouvoir égyptien parmi les membres de la confrérie lors des campagnes électorales, mais ils sont généralement relâchés après les élections, sans massacre ni torture. Les Frères musulmans ont été officiellement interdits en tant que parti politique en 1954, mais ils sont toutefois relativement tolérés dans les faits, preuve en est qu'ils détenaient environ 1/5 è des sièges au parlement avant les récentes élections qu'ils ont boycottées pour protester contre le verrouillage de l'opposition par Moubarak.

Sonia Mabrouk de Public Sénat -une journaliste franco-tunisienne toute aussi inquiète par l’islamisme

Gageons qu'il ne devrait pas manquer de volontaires pour lui offrir l'asile politique.

lcp202010122120220115.jpg

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Et puis on notera que bizarrement le régime Saoudien ne dérange pas tellement les pays occidentaux alors qu'en terme d'islamisme on peut difficilement faire pire. C'est ce qu'on appelle les principes à géométrie variable.

En même temps, il ne s'agit pas à l'évidence d'un régime belliqueux, instable. L'Arabie Saoudite se caractérise par son conservatisme, et un ordre social particulièrement stable.

D'un point de vue diplomatique, on ne peut pas dire qu'il pose de problème particulier à la différence nette de l'Iran et de l'Afghanistan.

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Invité Arn0
En même temps, il ne s'agit pas à l'évidence d'un régime belliqueux, instable. L'Arabie Saoudite se caractérise par son conservatisme, et un ordre social particulièrement stable.

D'un point de vue diplomatique, on ne peut pas dire qu'il pose de problème particulier à la différence nette de l'Iran et de l'Afghanistan.

Mouais. On soulignera que presque tous les pirates du 11/09 était saoudiens et que leur chef est issu d'une grande famille saoudienne proche du pouvoir. Un vrai modèle de société stable et pacifique… :icon_up:
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Je trouve assez tordantes les contorsions de nos politiciens. ^–^

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Sinon ça bruisse autour des pogonophobes.

(badurl) http://oumma.com/Christophe-Barbier-Plutot-Ben-Ali (badurl)

Barbier a raison oui et non.

Non, quand on s'est engagé dans la voie démocratique, on s'est engagé dans des règles du jeu, on ne peut pas les rejeter au dernier moment parce que le résultat ne nous plait pas. Quand on a accepté cela, on se doit de respecter le résultat des urnes.

Non, Benali ne vaut pas franchement mieux que les barbus, et si les tunisiens l'ont rejeté c'est qu'il y a une raison.

Et non, la Tunisie n'a pas besoin et n'a pas envie de l'intervention de Barbier et de sa clique étatiste franchouille pour empêcher les islamistes d'arriver au pouvoir.

En revanche oui, il faut qu'une constitution rejète la possibilité que des groupes violents ou qui ne condamnent pas la violence comme moyen d'arriver à ses fins puissent se présenter à des élections. Et oui, une constitution doit pouvoir empêcher que des islamistes erradiquent les libertés.

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Mouais. On soulignera que presque tous les pirates du 11/09 était saoudiens et que leur chef est issu d'une grande famille saoudienne proche du pouvoir. Un vrai modèle de société stable et pacifique… :icon_up:

+1

C'est bien d'ailleurs l'Arabie Saoudite le berceau de l'islamisme radical, et l'autoritarisme et conservatisme du régime le déclencheur. Tout ceci s'est matérialisé par le recours à l'islam comme nid de contestation, contestation menée par les fils des grandes familles exclues du pouvoir.

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Mouais. On soulignera que presque tous les pirates du 11/09 était saoudiens et que leur chef est issu d'une grande famille saoudienne proche du pouvoir. Un vrai modèle de société stable et pacifique… :icon_up:

Justement, ce régime est d'autant plus stable qu'il est capable d'envoyer des terroristes à l'autre bout de la planète sans que cela fasse le moindre remou sur sa légitimité, et sans qu'il soit menacé de représailles !

Bon, je plaisante, mais j'ai l'impression que Ben Laden et les terroristes ne sont pas exactement des amis du régime Saoudien, non ?

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Invité Arn0
Justement, ce régime est d'autant plus stable qu'il est capable d'envoyer des terroristes à l'autre bout de la planète sans que cela fasse le moindre remou sur sa légitimité, et sans qu'il soit menacé de représailles !

Bon, je plaisante, mais j'ai l'impression que Ben Laden et les terroristes ne sont pas exactement des amis du régime Saoudien, non ?

Tout dépends ce qu'on appelle régime Saoudien : Ben Laden s'oppose à la famille régnante à cause de la politique d'alliance avec les américains, mais ce n'est pas une opposition au régime en lui même. Il avait, et a surement encore, des relais en son sein.

Plus largement il y a une responsabilité directe du gouvernement dans la propagation et le soutien des idées islamistes les plus radicales à travers le monde. C'est comme ça que les Saoud sont venus au pouvoir et manifestement ils n'ont pas changé leur fusils d'épaules.

Et l'Arabie Saoudite n'était pas pour rien dans la guerre contre l'Irak, et pousse aujourd'hui à la guerre contre l'Iran. Le tout bien sur en proclamant par ailleurs sa solidarité avec l'ensemble des pays musulmans.

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C'est bien d'ailleurs l'Arabie Saoudite le berceau de l'islamisme radical, et l'autoritarisme et conservatisme du régime le déclencheur.

Non, ça c'est la version pour le cinéma. Pour être précis il faudrait d'ailleurs distinguer islam légiste, social, politique et djihadiste, salafisme et néo-salafisme. Mais la matrice de ce que tu appelles "l'islamisme radical" vient d'Egypte, puis a contaminé le wahhabisme en se répandant jusqu'au Pakistan. Renseigne-toi par exemple sur Hassan Al-Banna, fondateur des Frères Musulmans, eux-mêmes aujourd'hui divisés entre un courant social réformiste et un courant politique expansionniste. Ou sur l'égyptien Al-Zawahiri :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ayman_al-Zawahiri

C'est pourquoi les conséquences d'un basculement islamiste en Egypte seraient énormes sur le Maghreb et le Machrek. Et aucune constitution ni aucun interventionnisme occidental ne les empêcherait, à supposer que ce soit souhaitable.

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Je connais la théorie du ventre vide révolutionnaire, mais les acteurs de cette insurrection étaient-ils vraiment des gens affamés?

Pas tous, mais suffisamment pour que ce soit significatif.

J'en doute, vu le rôle prépondérant que certains ici ont souligné d'internet, des réseaux sociaux et des téléphones portables. Ce qui signifierait au contraire que ce sont les jeunes de la classe moyenne éduquée, celle qui a profité de la croissance économique, qui a joué un rôle moteur. Si c'était le cas, cela confirmerait plusieurs choses:

la dictature de Ben Ali ne tenait que par la servitude volontaire de cette classe moyenne, en échange d'un certain modèle de développement et d'une promesse de sécurité. A la première difficulté économique, les conditions de la stabilité se sont effondrées. Or l'on retrouve un schéma similaire de servitude volontaire et de fragilité dans les régimes voisins.

ce sont en effet le commerce et l'enrichissement relatif des tunisiens qui ont permis de faire émerger une aspiration à plus de liberté.

les révolutions n'arrivent pas dans les époques d'arriération et de famine, mais au contraire dans les sociétés développées et éduquées.

le rôle de l'armée est central et le restera, étant donnée l'absence de culture démocratique dans la société civile.

A mon avis, ce sont des éléments supplémentaires, mais pas le principal.

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Je connais la théorie du ventre vide révolutionnaire, mais les acteurs de cette insurrection étaient-ils vraiment des gens affamés?

J'en doute, vu le rôle prépondérant que certains ici ont souligné d'internet, des réseaux sociaux et des téléphones portables. Ce qui signifierait au contraire que ce sont les jeunes de la classe moyenne éduquée, celle qui a profité de la croissance économique, qui a joué un rôle moteur. Si c'était le cas, cela confirmerait plusieurs choses:

la dictature de Ben Ali ne tenait que par la servitude volontaire de cette classe moyenne, en échange d'un certain modèle de développement et d'une promesse de sécurité. A la première difficulté économique, les conditions de la stabilité se sont effondrées. Or l'on retrouve un schéma similaire de servitude volontaire et de fragilité dans les régimes voisins.

ce sont en effet le commerce et l'enrichissement relatif des tunisiens qui ont permis de faire émerger une aspiration à plus de liberté.

les révolutions n'arrivent pas dans les époques d'arriération et de famine, mais au contraire dans les sociétés développées et éduquées.

le rôle de l'armée est central et le restera, étant donnée l'absence de culture démocratique dans la société civile.

Il ne s'agissait pas de servitude volontaire, mais de terreur pure et simple, installée petit à petit après l'arrivée de Ben Ali au poste de président. Par exemple, pour te donner un chiffre (pas précis, un ordre de grandeur), la France est, avec le Portugal, le pays d'Europe à la plus grosse densité policière. En Tunisie, il y a deux fois moins de flics qu'en France pour 6 fois moins d'habitants.

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Il ne s'agissait pas de servitude volontaire, mais de terreur pure et simple, installée petit à petit après l'arrivée de Ben Ali au poste de président. Par exemple, pour te donner un chiffre (pas précis, un ordre de grandeur), la France est, avec le Portugal, le pays d'Europe à la plus grosse densité policière. En Tunisie, il y a deux fois moins de flics qu'en France pour 6 fois moins d'habitants.

Ce qui fait une densité policière triple de celle de la France !

Comment le gvt tunisien va occuper ces types ?

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Non, ça c'est la version pour le cinéma. Pour être précis il faudrait d'ailleurs distinguer islam légiste, social, politique et djihadiste, salafisme et néo-salafisme. Mais la matrice de ce que tu appelles "l'islamisme radical" vient d'Egypte, puis a contaminé le wahhabisme en se répandant jusqu'au Pakistan. Renseigne-toi par exemple sur Hassan Al-Banna, fondateur des Frères Musulmans, eux-mêmes aujourd'hui divisés entre un courant social réformiste et un courant politique expansionniste. Ou sur l'égyptien Al-Zawahiri :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ayman_al-Zawahiri

C'est pourquoi les conséquences d'un basculement islamiste en Egypte seraient énormes sur le Maghreb et le Machrek. Et aucune constitution ni aucun interventionnisme occidental ne les empêcherait, à supposer que ce soit souhaitable.

Euh, on va pas lancer une discussion sur l'islamisme, mais le wahhabisme ça date des années 1750, soit près de 200 ans avant la naissance de l'inspirateur égyptien des Frères Musulmans à savoir Sayid Qutb.

Ensuite, lorsque l'on regarde au XXème siècle l'influence concrète des uns et des autres, les Frères Musulmans ont, en dehors de l'Egypte, inspiré le Hamas qui agit essentiellement dans la bande de Gaza. Les wahabites ont influencé, eux, à peu près tout ce qui se fait de pire en terme de terrorisme musulman, dans énormément de pays sunnites.

En particulier, les terroristes qui ont assassiné les deux ressortissants français au Niger se réclament non de Hassan el Banna, mais de Al Qaeda, au point de changer de nom et d'adopter ce dernier.

Le wahabisme est mon ennemi en tant qu'être humain, car c'est un mouvement d'essence purement esclavagiste, criminel.

L'islamisme à la mode des Frères musulmans est mon ennemi en tant que libéral : je ne vois par exemple pas en quoi ce mouvement est pire que le socialisme occidental.

Pour faire simple, j'ai l'impression que l'islamisme des Frères Musulmans, c'est un peu comme si un Mélenchon musulman prenait le pouvoir en France. Le wahabisme, c'est un peu comme si un Docteur Petiot musulman prenait le pouvoir en France.

Ce qui fait une densité policière triple de celle de la France !

Comment le gvt tunisien va occuper ces types ?

De mémoire, il y a 80 000 policiers en Tunisie, soit presque 1 flic pour 120 habitants, c'est un peu comme si il y avait 500 000 flics en France.

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Euh, on va pas lancer une discussion sur l'islamisme, mais le wahhabisme ça date des années 1750, soit près de 200 ans avant la naissance de l'inspirateur égyptien des Frères Musulmans à savoir Sayid Qutb.

Ensuite, lorsque l'on regarde au XXème siècle l'influence concrète des uns et des autres, les Frères Musulmans ont, en dehors de l'Egypte, inspiré le Hamas qui agit essentiellement dans la bande de Gaza. Les wahabites ont influencé, eux, à peu près tout ce qui se fait de pire en terme de terrorisme musulman, dans énormément de pays sunnites.

Le wahhabisme était au départ une sorte de secte d'illuminés traditionnalistes qui voulait réinventer un islam originel fantasmé. Une version plus intégrale qu'intégriste, qui a peu à voir avec les djihadistes actuels. En principe, ce courant prônait bien-sûr la charia comme seule source du droit mais refusait les formes institutionnelles d'engagement politique et donc, l'établissement de républiques islamiques autoritaires. Pour ce qui est du projet idéologique du panislamisme, à savoir l'établissement d'un nouveau califat et d'une oumma mondialisée, il faut chercher sa source en Egypte. Dans les années 1970, les jeunes wahhabites saoudiens avaient une vision du monde très rudimentaire, un peu couillons et naïfs, ne connaissaient rien aux relations internationales. Ils étaient surtout obsédés par la pureté et la conformité rigoureuse à l'islam. Puis au Pakistan, ils ont rencontré des militants des Frères musulmans, déjà engagés dans le Djihad. C'est à leur contact qu'ils se sont politisés, notamment sur la question palestinienne et la rhétorique anti-impérialiste. Ils ont appris la propagande des Frères musulmans, et ces derniers ont intégré en échange les prescriptions des wahhabites en matière d'observance religieuse. Toute cette mouvance terroriste islamique qui s'étend aujourd'hui en Afrique est née de cette convergence, mais sous l'impulsion et la direction donnée par des égyptiens, et non des saoudiens.

En particulier, les terroristes qui ont assassiné les deux ressortissants français au Niger se réclament non de Hassan el Banna, mais de Al Qaeda, au point de changer de nom et d'adopter ce dernier.

Qui est le fondateur et le cerveau de la Quaïda, sinon Al-Zawahiri, dont l'idéologie provient d'une scission des Frères Musulmans?

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Qui est le fondateur et le cerveau de la Quaïda, sinon Al-Zawahiri, dont l'idéologie provient d'une scission des Frères Musulmans?

Mouais, c'est un raccourci historique un peu rapide, Zawahiri est arrivé après, et était actif dans le groupe appelé Jihad islamique (égyptien), branche armée issue d'une scission avec les Frères Musulmans.

M'enfin, dire que l'influence sur l'islamisme est égyptienne (par l'existence de Sayid Qutb), c'est un peu comme dire que l'influence politique sur les pays anglo-saxons est française sous prétexte que Reagan citait Bastiat : certes, à l'époque, le libéralisme existait en France, mais en 2010, la rupture est depuis longtemps consommée avec ce courant, les libéraux n'existent pour ainsi dire pratiquement plus dans notre pays.

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