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L’impôt, c’est le vol


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J’observe souvent le raisonnement suivant chez les anarcaps : l’impôt n’est pas universellement consenti, donc l’argent de l’impôt est volé, donc toute l’activité de l’état financée par l’impôt est illégitime.

Il y a une faille majeure a ce raisonnement, dans une démocratie, l’impôt est consenti par une majorité de la population, cela n’empêche en rien bien entendu que ceux qui n’y consentent pas sont victime d’une extorsion (pas d’un vol…), mais si cette extorsion est illégitime, il n’y a aucune raison logique de considérer que tout le revenu fiscal est illégitime sous prétexte qu’une partie de celui-ci l’est.

Autrement dit, dans toute dépense publique, il y a un peu d’argent volé, l’état est bien un criminel, mais c’est un criminel dont la majorité des revenus proviens malgré tout d’une activité légitime.

*neuneu2k endosse sa combinaison en amiante

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…l’impôt n’est pas universellement consenti, donc l’argent de l’impôt est volé, donc toute l’activité de l’état financée par l’impôt est illégitime.

Le non sequitur est patent : le fait que l'impôt soit illégitime car non universellement consenti peut impliquer que le financement de l'activité de l'État soit illégitime, pas que cette activité elle-même soit illégitime.

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Vous ne pouvez présumé du consentement à l'impôt de la population, tout comme le fait d'aller voter ne montre en rien son consentement à la démocratie élective.

Moi je ne vois qui se plaigne de payer trop d'impôts alors que d'autres devraient en payer plus, donc ou est le consentement?

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Et bien pour certains anarcaps, l'état n'a pas de source de revenu légitime, je relativise cette position en montrant que si le principe de l'impôt mène a de l'extorsion, on ne peut pas en conclure que tout le revenu fiscal est illégitime.

Je sais, c'est évident, et si tout le monde est d'accord je dormirai mieux cette nuit sachant que j'ai confondu un moulin a vent avec un diable, mais j'ai bien cru voir des cornes et des pieds fourchus dans un coin.

Moi je ne vois qui se plaigne de payer trop d'impôts alors que d'autres devraient en payer plus, donc ou est le consentement?

Des gens qui sont fiers de payer des impôts, j'en croise tous les jours, qui se refusent a toute optimisation fiscale et qui pensent sincèrement faire le bien en payant.

Sont ils une faible minorité, je n'en sais rien, toit ce que je sais c'est que j'en croise nettement plus que des gens qui disent ne payer l'impôt que sous la contrainte.

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Et bien pour certains anarcaps, l'état n'a pas de source de revenu légitime, je relativise cette position en montrant que si le principe de l'impôt mène a de l'extorsion, on ne peut pas en conclure que tout le revenu fiscal est illégitime.

Le revenu fiscal correspond à la somme des ressources déclarées par les contribuables sur la déclaration des revenus, avant tout abattement.

Auriez voulu vous dire ressource fiscale?

Et je dirai que par définition si les prélèvements sont consenties alors les ressources ne peuvent être qualifiées de fiscales.

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Et je dirai que par définition si les prélèvements sont consenties alors les ressources ne peuvent être qualifiées de fiscales.

Ca se tiens, c'est tordu, mais ca se tiens.

Par contre, ca sauve la forme, mais pas le fond.

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Le problème pour moi est que chaque élection amène quelqu'un qui augmente la dépense publique et donc l'impôt (maintenant ou plus tard, ouvertement ou sous forme d'inflation).

Je ne crois pas que les représentants du peuple représentent les préférences, même d'une majorité.

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Je n'ai aucune idée de si l'impot est consenti par une minorité ou par une majorité, j'ai tendance a penser que la démocratie 'marche' et que si la majorité n'était pas consentante au principe de l'impôt tel qu'il est, il y aurai moins d'impôts.

Mais finalement, le point important c'est qu'on n'en sais rien, l'argument moral contre l'impôt est valide a partir du moment ou il n'est pas universellement consenti, et l'argument d'illegitimite du revenu de l'impôt est invalide a partir du moment ou il existe des contribuables volontaires.

Donc ca milite pour contester le principe de l'impôt, mais pas dans la position radicale et fausse de l'illegitimite totale de l'action étatique.

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Je n'ai aucune idée de si l'impot est consenti par une minorité ou par une majorité, j'ai tendance a penser que la démocratie 'marche' et que si la majorité n'était pas consentante au principe de l'impôt tel qu'il est, il y aurai moins d'impôts.

Naïf.

La démocratie élective ne fonctionne que parce que les élections ne servent à rien, et que le peuple n'a pas faim.

Mais finalement, le point important c'est qu'on n'en sais rien, l'argument moral contre l'impôt est valide a partir du moment ou il n'est pas universellement consenti, et l'argument d'illegitimite du revenu de l'impôt est invalide a partir du moment ou il existe des contribuables volontaires.

A partir du moment ou il n'existe que des contribuables volontaires.

Donc ca milite pour contester le principe de l'impôt, mais pas dans la position radicale et fausse de l'illegitimite totale de l'action étatique.

A partir du moment ou l'état viole le droit d'une personne il est illégitime.

L'état peut violer le droit de une personne une fois mais il ne peut pas violer le droit de 1 personne mille fois.

Non!

Allez merde soyez sympa encouragez le ce pauvre Emile.

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Je n'ai aucune idée de si l'impot est consenti par une minorité ou par une majorité, j'ai tendance a penser que la démocratie 'marche' et que si la majorité n'était pas consentante au principe de l'impôt tel qu'il est, il y aurai moins d'impôts.

Je ne suis pas sûr que le non consentement par l'impôt n'a pour conséquence QUE le fait de refuser de le payer de manière brute toutes choses égales par aillers, forçant ainsi à une baisse à l'élection suivante. Au contraire, les indicateurs me semblent être plus complexes :

- travail au noir, ou adoption de l'assistanat (un smicard avec une femme et deux enfants a intérêt à plutôt faire cela)

- réactions invisibles du type tel entrepreneur, avec 9 employés, refusant de facto d'embaucher une 10ème personne car alors tout un tas de nouvelles règles lui tombent dessus, qui sont autant de nouveaux coûts, taxes, etc.

- etc.

Bref : le non consentement à l'impôt n'a pas pour seule conséquence possible le fait de réclamer sa baisse, les stratégies pour obtenir celle-ci de facto sont très nombreuses.

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Je pense aussi que la réaction consistant à composer au jour le jour avec les règles du jeu est plus naturelle, et donc plus largement adoptée, que celle consistant à réclamer un changement de ces règles.

On a beau faire, malgré tous les discours sur l'éducation des peuples à la démocratie, la vaste majorité des gens ne s'intéresse pas spontanément à la dimension politique des choses, même quand ils y auraient objectivement intérêt.

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Je pense aussi que la réaction consistant à composer au jour le jour avec les règles du jeu est plus naturelle, et donc plus largement adoptée, que celle consistant à réclamer un changement de ces règles.

On a beau faire, malgré tous les discours sur l'éducation des peuples à la démocratie, la vaste majorité des gens ne s'intéresse pas spontanément à la dimension politique des choses, même quand ils y auraient objectivement intérêt.

Absolument, ces règles sont à mon avis prises un peu comme la météo : quelquechose contre lequel on ne peut absolument rien, mais dont on peut minimiser les effets (froid, humidité, etc.) au coup par coup.

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Puisque personne ne l'a encore mise :

"L'état c'est cette grande fiction dans laquelle tout le monde essaye de vivre aux dépends de tout le monde"

Le fait que si les gens acceptent de payer des impôts, c'est qu'ils espèrent en obtenir plus de bénéfices que s'il n'en payait pas : soit que les autres payent en moyenne plus d'impôts qu'eux, soit en pensant que l'état alloue mieux les ressources dans la production de bonheur que ne le fait le secteur privé.

Et ces gens acceptent alors de payer des impôts puisque tout le monde est obligé de payer, ce qui leur permet d'espérer…

Mais s'il n'y avait pas cette obligation, cet espoir s'envolerait…

On accepte la sodomie en espérant qu'après on aura le droit a des mots d'amour en récompense…

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les gens acceptent de payer des impôts

Mouai il ne faut pas généraliser. Un exemple parmi d'autres, combien de commerçants ne sous déclarent pas les espèces… La fraude fiscale (au sens légal :icon_up:) en France est une réalité. En fait ils sont contraints de payer, le choix n'existe pas.

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Le fait que si les gens acceptent de payer des impôts, c'est qu'ils espèrent en obtenir plus de bénéfices que s'il n'en payait pas : soit que les autres payent en moyenne plus d'impôts qu'eux, soit en pensant que l'état alloue mieux les ressources dans la production de bonheur que ne le fait le secteur privé.

Je crois que c'est plus complexe que cela.

D'abord, les gens ne mesurent pas ce qu'ils paient en impôt. En effet, ce que les gens appellent "impôts", ce sont les contributions directes, demandées par l'Etat par courrier sur la base d'une déclaration (de revenu, de patrimoine, etc.). On y trouve l'impôt sur le revenu (que plus de la moitié des français ne paient pas du tout, voire en reçoivent de l'argent via la prime pour l'emploi), les taxes foncières, la redevance TV, etc.

En réalité, l'impôt le plus contributif au budget de l'Etat, c'est la TVA, et de loin. Le souci, c'est que la TVA n'apparaît qu'en bas des facturettes, et tout le monde s'en fout. Donc on ne peut parler de consentement à quelquechose que les gens ne perçoivent pas dans leur grande majorité.

Ensuite, les "bénéfices" tirés de l'Etat sont tout aussi non-calculables. Qui mesure ce qu'il reçoit en alloc, en réduction de loyer parce qu'il a un HLM, sa réduction sur le paiement de la cantine (sur quotient familial) ou des transports.

Dans ces bénéfices, il y a trois choses différentes : les encaissements de "dons" directs de l'Etat (allocs et compagnie), les réductions en tout genre (logement social, etc.) et l'existence des services publics.

Le calcul est donc ici bien complexe à faire.

Au final, dire qu'il existe des gens prêts à comparer ces deux grandeurs me paraît être une pure vue de l'esprit.

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J’observe souvent le raisonnement suivant chez les anarcaps : l’impôt n’est pas universellement consenti, donc l’argent de l’impôt est volé, donc toute l’activité de l’état financée par l’impôt est illégitime.

Il y a une faille majeure a ce raisonnement, dans une démocratie, l’impôt est consenti par une majorité de la population, cela n’empêche en rien bien entendu que ceux qui n’y consentent pas sont victime d’une extorsion (pas d’un vol…), mais si cette extorsion est illégitime, il n’y a aucune raison logique de considérer que tout le revenu fiscal est illégitime sous prétexte qu’une partie de celui-ci l’est.

Autrement dit, dans toute dépense publique, il y a un peu d’argent volé, l’état est bien un criminel, mais c’est un criminel dont la majorité des revenus proviens malgré tout d’une activité légitime.

*neuneu2k endosse sa combinaison en amiante

En acceptant le fait que ce soit consenti, alors dans la situation où l'état n'obligerait plus à payer l'impôt qu'il demanderait par des outils coercitifs, les gens ne devraient-ils pas continuer à payer ?

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Invité jabial

Dans les pays où ça existe encore officiellement, combien d'esclaves prétendent accepter leur condition ?

Dans les pays où l'esclavage vient d'être aboli, combien choisissent de rester volontairement esclaves ?

Consentement mon œil. Rationalisation, oui. Les adultes normaux ne passent pas leur temps à être révoltés. On s'habitue à tout. Ce n'est pas pour ça que c'est juste.

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Le revenu fiscal correspond à la somme des ressources déclarées par les contribuables sur la déclaration des revenus, avant tout abattement.

Auriez voulu vous dire ressource fiscale?

Et je dirai que par définition si les prélèvements sont consenties alors les ressources ne peuvent être qualifiées de fiscales.

Oui, ou plus précisément, je dirais que les prélèvements ne peuvent être qualifiés d'impôts, car par définition, on ne peut pas imposer quelque chose à quelqu'un de consentant.

My 2 cents…

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J’observe souvent le raisonnement suivant chez les anarcaps : l’impôt n’est pas universellement consenti, donc l’argent de l’impôt est volé, donc toute l’activité de l’état financée par l’impôt est illégitime.

Chaque proposition du raisonnement est correcte, du moins pour certains libertariens. Mais l'enchainement entre elles de ces propositions n'est pas parfaitement logique.

Dans le paiement de l’impôt, le consentement des victimes est douteux. Seul l'avis individuel de chacun pourrait dire si le contribuable aurait donné ou non son consentement. Tant que cette acceptation explicite et individuelle de l’impôt n'est pas prouvée, nul ne peut prétendre valablement qu'il existerait un consentement à l’impôt.

La définition du vol est d'accaparer la propriété de l'autre sans son consentement. Selon moi, l’impôt est donc du vol. Mais certains ont une autre définition du vol.

Il y a une faille majeure a ce raisonnement, dans une démocratie, l’impôt est consenti par une majorité de la population,

Cette question du consentement n'a jamais été posée par l’État à chacun des contribuables. Il est donc incertain qu'une majorité de la population aurait donné sont consentement éclairé à une telle ponction fiscale. Une manière de le savoir serait de l'autoriser à ne payer tel impôt que s'il le souhaite. Nous pourrions alors vérifier quelle est proportion de contribuables qui ont consenti à cet impôt particulier.

Un argument de votre affirmation sur le consentement est dans la France serait "dans une démocratie". Dans une société commerciale, chaque actionnaire a donné, par avance, son consentement explicite, à chaque action du directeur général. Il existe alors une unanimité des actionnaires sur le consentement. Cette unanimité procède du contrat et uniquement du contrat. Ce contrat est constitué par les statuts de la société commerciale. Le vote d'un actionnaire procède d'un contrat ordinaire.

Mais la démocratie ne procède pas du contrat. Elle procède d'un simulacre de contrat, d'une illusion de contrat. Un bulletin de vote politique n'est ni un consentement, ni un accord. C'est un choix pour tenter d'éviter le pire.

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Est-ce que les contribuables qui se disent satisfaits de payer les impots ne sont pas "victimes" de l'illusion fiscale ? Comment accorder une valeur à un consentement extorqué par le mensonge et la tromperie ?

Dire que l'impôt c'est du vol est certainement une formule à l'emporte pièce, un slogan militant qui vise à frapper les esprits afin de démystifier l'Etat prestidigitateur. Que ce soit de l'extorsion ou du vol l'important est l'aspect immoral de ces pratiques. L'impossibilité de vérifier qu'on en a bien pour son argent, de calculer la valeur des services de l'Etat est en soi douteux sur l'honnêté du système. Sans doute seraient ils moins nombreux à se déclarer "contents" de payer l'impôt si les gens en avaient conscience.

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Invité jabial
Dans le paiement de l’impôt, le consentement des victimes est douteux. Seul l'avis individuel de chacun pourrait dire si le contribuable aurait donné ou non son consentement. Tant que cette acceptation explicite et individuelle de l’impôt n'est pas prouvée, nul ne peut prétendre valablement qu'il existerait un consentement à l’impôt.

Ça ne suffirait même pas car, comme je l'ai déjà expliqué, sans la possibilité que le refus ait un effet réel quelconque, beaucoup de gens s'adaptent instinctivement à ce qui est considéré comme un fait inéluctable, comme l'illustre la citation de Benjamin Franklin devenue proverbiale : "In this world nothing can be said for certain, except death and taxes" ("Dans ce monde rien ne peut être tenu pour certain, sauf la mort et les impôts").

Lorsque les institutions d'une société, qu'elle soit très primitive ou très moderne, fixent des cadres, les contestataires sont toujours une extrême minorité ; lorsqu'ils ne le sont plus, c'est le signe indéniable que ces institutions vacillent, et on peut généralement déjà reconnaître à ce stade les indicateurs d'une perte et donc d'un transfert de pouvoir effectif vers des éléments extérieurs qui constituent les candidats les plus probables pour constituer les institutions futures du nouveau régime vers lequel la transition, brutale ou au contraire progressive, s'opère.

Même pendant la seconde guerre mondiale, la plupart des gens ne considéraient pas comme anormales les mesures inhumaines prises par les gouvernements en place. Ceci ne s'explique pas uniquement par un miraculeux "antisémitisme universel" qui se serait répandu en quelques dizaines d'années sur l'Europe. Naturellement, l'être humain s'adapte.

Il ne saurait y avoir de consentement valable sans la garantie effective du droit de refuser.

Est-ce que les contribuables qui se disent satisfaits de payer les impots ne sont pas "victimes" de l'illusion fiscale ? Comment accorder une valeur à un consentement extorqué par le mensonge et la tromperie ?

Le mensonge et la tromperie ne sont rien par rapport à la force.

Seule la force est suffisante pour arracher le "consentement" à ce qui n'est ni plus, ni moins qu'un tribut payé dans des mains qui sont aussi étrangères à la société civile productrice de richesse qu'un Burgonde pouvait l'être à Rome.

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Le mensonge et la tromperie ne sont rien par rapport à la force.

Seule la force est suffisante pour arracher le "consentement" à ce qui n'est ni plus, ni moins qu'un tribut payé dans des mains qui sont aussi étrangères à la société civile productrice de richesse qu'un Burgonde pouvait l'être à Rome.

Mais au moins ce serait clair et on saurait à quoi s'en tenir. Alors qu'avec l'illusion on prend des vessies pour des lanternes.

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Invité jabial
Mais au moins ce serait clair et on saurait à quoi s'en tenir.

Mais comme je le dis, ce n'est pas l'État qui trompe, ce sont les gens qui se trompent eux-mêmes.

Et c'est normal.

Si les gens passaient leur temps à se révolter contre tout ce qui est injuste, ils ne vivraient plus.

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Mais comme je le dis, ce n'est pas l'État qui trompe, ce sont les gens qui se trompent eux-mêmes.

Et c'est normal.

Si les gens passaient leur temps à se révolter contre tout ce qui est injuste, ils ne vivraient plus.

Qu'ils n'aient ni le temps, ni le désir ni les moyens de résister me paraît justement fondé sur l'illusion sans doute volontaire en effet. C'est le consensus mou vers lequel chacun tend et se complait tant qu'il n'en souffre pas au delà d'une limite acceptable, et c'est bien naturel je te l'accorde.

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Invité jabial
Qu'ils n'aient ni le temps, ni le désir ni les moyens de résister me paraît justement fondé sur l'illusion sans doute volontaire en effet. C'est le consensus mou vers lequel chacun tend et se complet tant qu'il n'en souffre pas au delà d'une limite acceptable, et c'est bien naturel je te l'accorde.

Ce n'est pas une question de consensus mou. L'argent qui reste à la fin du mois est un sujet bien trop critique pour la plupart des gens pour être l'objet d'un consensus mou. C'est l'effet d'impuissance et d'inéluctabilité qui force le consentement. C'est une pure question de rapport de force. Certaines multinationales bénéficient par voie de rescrit de dérogations effectives au droit commun fiscal ; ceci est simplement une façon de masquer le fait que l'État n'a pas les moyens coercitifs de les forcer à payer plus que 10% d'impôts, en conséquence de quoi elles payent 10% et pas un centime de plus. Les PME et les particuliers, qui eux sont liés au territoire national par leur carnet de client ou leur emploi, n'ont pas cette capacité de quitter le territoire pour un coût absorbable et sans risque majeur. Le fait pour une entreprise comme Danone de délocaliser une usine a certes un coût élevé quand on regarde la valeur absolue, mais dans leur bilan ça représente un pouillème. A contrario, un particulier lambda qui change de pays se heurte à la nécessité de s'intégrer dans un marché du travail qu'il ne connaît pas et où il n'est pas introduit, raison pour laquelle la plupart des expatriations d'employés (y compris cadres) se font à l'initiative de l'employeur du pays d'attache ; quant à une PME, c'est encore pire, ses salariés et ses clients sont à un endroit donné, et même dans le cas où les équipes sont remplaçables, ce qui est rare, la désorganisation induite par un tel changement revient quasiment à jouer l'avenir de l'entreprise aux dés.

Donc c'est simple : les particuliers sont imposés à 70% IRPP+URSSAF+TVA, les PME à 40% IS+URSSAF+divers (sans prendre en compte le coût des effets de seuil générés par la réglementation, qui peuvent faire monter le taux réel bien plus haut à proportion inverse du CA), et les multinationales à 10% par le biais de montages officieusement tolérés voire même acceptés par rescrit, parce que sinon elle se barrent.

Et la conséquence immédiate est que pour payer moins d'impôts, il faut monter une structure qui peut facilement bouger, même à petite taille. Exemple ? Une boîte qui vit de son infrastructure internet, comme Google ou Facebook.

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Oui, mais on ne peut pas aussi rapidement conclure que le droit de refuser signifierait la disparition de toutes les recettes fiscales, surtout si celui-ci était accompagné (comme il se doit) de l'exclusion des services publics dont il est possible d'exclure.

Ce qui est intéressent pour mesurer le consentement, c'est les cas aux limites, je suis choqué par le nombre de frontaliers franco-suisses qui préfèrent vivre en France, or pour eux, la contrainte de l'éloignement géographique de leur famille et de leurs amis n'est pas du tout comparable aux franciliens :icon_up:

Je pense qu'on ne peut pas d'un coté donner une importance capitale a ceux qui expriment ouvertement leur rejet de l'impot et ne pas prendre en compte du tout ceux qui l'acceptent volontairement, ça n'empeche pas que l'impot est illégitime, mais il faut etre réaliste, il l'est dans son principe, et en particulier quand la cité deviens suffisament grande pour que voter avec ses pieds ai un cout prohibitif, mais il ne l'est pas systématiquement.

C'est comme les coups de fouets, il y a des gens qui aiment ça…

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Invité jabial
Oui, mais on ne peut pas aussi rapidement conclure que le droit de refuser signifierait la disparition de toutes les recettes fiscales, surtout si celui-ci était accompagné (comme il se doit) de l'exclusion des services publics dont il est possible d'exclure.

Certes, certes. Ceci dit, s'ils restaient monopolistiques, ce ne serait qu'une façon détournée de forcer l'impôt. Après tout, si j'utilise la force pour t'empêcher de chasser et que je te donne à manger seulement si tu cultive mon champs de coton, tu es toujours un esclave.

Ce qui est intéressent pour mesurer le consentement, c'est les cas aux limites, je suis choqué par le nombre de frontaliers franco-suisses qui préfèrent vivre en France, or pour eux, la contrainte de l'éloignement géographique de leur famille et de leurs amis n'est pas du tout comparable aux franciliens :icon_up:

Quelle proportion ?

Je pense qu'on ne peut pas d'un coté donner une importance capitale a ceux qui expriment ouvertement leur rejet de l'impot et ne pas prendre en compte du tout ceux qui l'acceptent volontairement, ça n'empeche pas que l'impot est illégitime, mais il faut etre réaliste, il l'est dans son principe, et en particulier quand la cité deviens suffisament grande pour que voter avec ses pieds ai un cout prohibitif, mais il ne l'est pas systématiquement.

Même dans ce cas, c'est la théorie de la goutte de poison dans le plat de nourriture qui s'applique.

C'est comme les coups de fouets, il y a des gens qui aiment ça…

Certainement pas assez pour cultiver tous les champs de coton du Sud des Etats-Unis.

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Invité Arn0
Oui, mais on ne peut pas aussi rapidement conclure que le droit de refuser signifierait la disparition de toutes les recettes fiscales, surtout si celui-ci était accompagné (comme il se doit) de l'exclusion des services publics dont il est possible d'exclure.

Ce qui est intéressent pour mesurer le consentement, c'est les cas aux limites, je suis choqué par le nombre de frontaliers franco-suisses qui préfèrent vivre en France, or pour eux, la contrainte de l'éloignement géographique de leur famille et de leurs amis n'est pas du tout comparable aux franciliens :icon_up:

Je pense qu'on ne peut pas d'un coté donner une importance capitale a ceux qui expriment ouvertement leur rejet de l'impot et ne pas prendre en compte du tout ceux qui l'acceptent volontairement, ça n'empeche pas que l'impot est illégitime, mais il faut etre réaliste, il l'est dans son principe, et en particulier quand la cité deviens suffisament grande pour que voter avec ses pieds ai un cout prohibitif, mais il ne l'est pas systématiquement.

C'est comme les coups de fouets, il y a des gens qui aiment ça…

Je pense qu'il faut distinguer une obligation vu comme légitime et un consentement à proprement parler.

La grande majorité des gens qui payent leurs impôts voient cette obligation comme étant parfaitement légitime pour eux et encore plus pour les autres ; même quand ils fraudent le plus souvent ils ne se considèrent pas intérieurement comme étant dans leur bon droit. C'est une grande différence avec le racket des mafias, et cela explique que beaucoup de gens paient des impôts auxquels ils pourraient échapper avantageusement, dans une certaine limite bien sur.

Mais cela ne change rien au fait qu'on ne leur a jamais demandé leur avis personnel sur le sujet, et qu'au niveau collectif l'existence d'une bonne partie des impôts ne repose pas sur un mécanisme de sacrifice consenti en connaissance de cause mais plutôt sur l'envie de taxer surtout "les autres" (évidemment ont est toujours l'autre de quelqu'un).

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