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L'insurrection qui vient…


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Je suis en train de lire ce livre. Il est disponible en PDF ici : (badurl) http://zinelibrary.info/files/pdf_Insurrection.pdf (badurl)

Qu'en pensez-vous ?

Un extrait :

La France est un produit de son école, et non l’inverse. Nous vivons dans un pays excessivement

scolaire, où l’on se souvient du passage du bac

comme d’un moment marquant de la vie. Où des

retraités vous parlent encore de leur échec, quarante ans plus tôt, à tel ou tel examen, et combien cela a grevé toute leur carrière, toute leur vie.

L’école de la République a formé depuis un siècle

et demi un type de subjectivités étatisées, reconnaissables entre toutes. Des gens qui acceptent la

sélection et la compétition à condition que les

chances soient égales. Qui attendent de la vie que

chacun y soit récompensé comme dans un

concours, selon son mérite. Qui demandent toujours la permission avant de prendre. Qui respectent muettement la culture, les règlements et les

premiers de la classe. Même leur attachement à

leurs grands intellectuels critiques et leur rejet

du capitalisme sont empreints de cet amour de

l’école. C’est cette construction étatique des subjectivités qui s’effondre chaque jour un peu plus

avec la décadence de l’institution scolaire. La réapparition, depuis vingt ans, de l’école et de la cul

ture de la rue en concurrence de l’école de la

République et de sa culture en carton est le plus

profond traumatisme que subit actuellement l’universalisme français. Sur ce point, la droite la plus

extrême se réconcilie par avance avec la gauche la

plus virulente. Le seul nom de Jules Ferry, ministre

de Thiers durant l’écrasement de la Commune et

théoricien de la colonisation, devrait pourtant suf-

fire à nous rendre suspecte cette institution.

p.21

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Je suis en train de lire ce livre. Il est disponible en PDF ici : (badurl) http://zinelibrary.info/files/pdf_Insurrection.pdf (badurl)

Qu'en pensez-vous ?

Un extrait :

Je l'ai lu juste après les sabotages de TGV. C'est toujours amusant de lire des pamphlets révolutionnaires, ça donne un petit frisson, d'autant que celui-ci n'est pas mal écrit. Maintenant, sur le fond, c'est très simpliste. Ce bouquin donne une analyse gauchiste des émeutes dans les banlieues, rêvant d'un axe révolutionnaire unissant cailleras et ouvriers. C'est totalement illusoire, les révoltés des banlieues ne sont en aucun cas socialistes. Ils sont dans "l'animalité", ils sont dans une logique de meute, ne respectant que les forts (ils ne sont en rien libéraux d'ailleurs). Tenter de les récupérer est assez drôle.

Sur l'école, on retrouve une vieille antienne gauchiste contre l'école. On peut ergoter sur l'élitisme républicain mais l'analyse me semble là encore faible. Les Français ont mal à leur école car ils voient bien que les copinages, les magouilles, les passe-droits pullulent. La croyance au mérite, à la progression sociale grâce au savoir ont vécu. Sauf que l'analyse des Français est fausse : ils pensent que c'est la faute au méchant libéralisme. Alors que le problème vient d'élites qui ont par diverses lois et règlements entravé la mobilité sociale.

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Arrivé aux alentours de la page 100.

Je suis très agréablement surpris. Je m'attendais à un pamphlet d'extrême gauche, c'est un pamphlet anarchiste réellement anti-Etat. La mainmise de l'Etat sur l'économie est archi-soulignée, le flicage des libertés civiles aussi. Ils kiffent l'ordre spontané.

Son succès populaire est une excellente chose s'il a permis à des types de gauche de lire le passage suivant :

Dans ce pays foncièrement politique qu’est la

France, le pouvoir industriel a toujours été soumis au pouvoir étatique. L’activité économique n’a

jamais cessé d’être soupçonneusement encadrée

par une administration tatillonne. Les grands

patrons qui ne sont pas issus de la noblesse d’État

façon Polytechnique-ENA sont les parias du monde

des affaires où l’on admet, en coulisse, qu’ils font

un peu pitié.

[…]

Malgré

le grand bluff des années 1980, le culte de l’entreprise

n’a jamais pris en France. Quiconque écrit un livre

pour la vilipender s’assure un best-seller.Les managers, leurs mœurs et leur littérature ont beau parader en public, il reste autour d’eux un cordon

sanitaire de ricanement, un océan de mépris, une

mer de sarcasmes. L’entrepreneur ne fait pas partie de la famille. À tout prendre, dans la hiérarchie de la détestation, on lui préfère le flic. Être

fonctionnaire reste, contre vents et marées, contre

golden boys et privatisations, la définition entendue du bon travail.

p28

Le seul problème est son incapacité à penser la société complexe, ce qui se traduit par la promotion d'un modèle de société foncièrement réactionnaire (il fait la promotion des "communes" autogérées où l'argent disparait - mais curieusement le troc et les marchés spontanés de rue sont toujours là, :icon_up: ; concrêtement c'est le retour à une société tribale et atomisée, la préhistoire en jeans, quoi). Mais comme c'est infaisable, le résultat sera un mélange de groupes sociaux de tailles variables et d'orientations différentes, de marchés libres et de monnaies non étatiques, 100% anarcap-compatible, parfait.

Il y a aussi évidemment de gros problèmes de cohérence (il faut que les gens se défendent et défendent leurs outils ; mais le vol et le pillage des autres est permis), bug.

Il faut faire la jonction entre leur bouillonement, le DN, notre théorie politique capable de penser la société complexe et l'économie autrichienne et hop, on a un mouvement minarchiste/arnarchite capitaliste. On leur donne notre théorie politique et économique, ils nous donnent leur soif d'action.

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Il faut faire la jonction entre leur bouillonement, le DN, notre théorie politique capable de penser la société complexe et l'économie autrichienne et hop, on a un mouvement minarchiste/arnarchite capitaliste.

La majorité d’entre eux est attire par le radicalisme et pour le radicalisme, la dernière fois qu’on a essayé volontairement de faire un pont, ça a crée des modaux en masse et le libéralisme ne s’en est toujours pas remis, l'économie autrichienne leur est accessible, mais la société complexe, c'est précisément ce qui rebute les radicaux.

Ceux qui sont attirés par la vérité, ils viendront à nous en cherchant à comprendre l’ennemi, ceux qui sont attirés par le radicalisme, je n’en veux pas de mon coté, merci, une seule révolution libérale en France menée par des radicaux me suffit, je ne souhaite pas une nouvelle terreur…

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C'est bien écrit, mais c'est fourre tout, avec en plus les naïvetés de rigueur quand il s'agit d'écrire un pamphlet d'extG (les propos sur les flics). Si les trois quarts de l'ouvrage se lisent plutôt bien, quand on passe à la dernière partie sur les solutions proposées, ça devient plus flou et plus lyriques (les auteurs en appellent aux mannes de la commune révolutionnaire, ce qui est bien gentil, mais un peu court après un développement tortueux et assez dense).

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