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Nick de Cusa

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L'Ukraine met fin a son rapprochement avec l'UE. http://eureferendum.com/blogview.aspx?blogno=84504

 

Cela ne fait pas si longtemps que ça qu'un certain M. Cameron prononçait un discours europhile extrêmement polémique. C'était le jour où la Croatie est devenue le 28e Etat-membre, lors de sa visite de l'ex-république soviétique du Kazakhstan.

 

S'adressant aux étudiants Kazakh de la capitale Astena, il a affirmé que "la Grande-Bretagne avait toujours soutenu l'élargissement de l'Union européenne", ajoutant que "notre point de vue sur l'UE est qu'elle devrait être une large organisation coopérative de libre-échange et qu'elle devrait s'étendre, comme ce fut le cas, de l'Atlantique à l'Oural".

 

L'Oural, naturellement, représente la frontière non-officielle entre l'Europe et l'Asie et la remarque de M. Cameron avait vocation à exprimer sa conviction que l'Ukraine, qui fut autrefois le panier à pain de l'URSS, devrait faire partie de l'UE.

 

Cependant, cette idée, partagée d'une manière différente par un homme politique allemand d'assez mauvaise réputation, semble pour le moins compromise. Une semaine avant que n'arrive la date à laquelle l'Ukraine devait signer un jalon important dans l'accord d'association avec l'UE, Kiev a décidé de geler tout le processus.

 

Le texte en était à sa version définitive lorsque le Parlement a décidé de ne pas validé le projet de loi qui devait permettre à Yulia Timoshenko de suivre un traitement médical en Allemagne. Sa libération était en effet une condition sina qua non pour la signature de l'accord d'association.

 

Deux heures plus tard, le gouvernement ukrainien a annoncé avoir décidé d'interrompre les préparatifs pour la signature de l'accord d'association avec l'UE. Cette déclaration soulignait qu'une décision avait été prise dans la perspective de discussions avec "la Russie et d'autres pays de la Communauté des Etats indépendants".

 

L'Ukraine a déclaré qu'elle proposerait à l'UE la formation d'une "commission tripartie pour traiter de questions complexes". De plus, Kiev entend "reprendre un dialogue actif avec la Fédération russe, d'autres Etats de l'Union douanière mais aussi des membres de la Communauté des Etats indépendants sur la restauration de relations commerciales et économiques dans le but de sauvegarder et renforcer les efforts communs de développement économique".

 

Cette déclaration ne dit pas si l'Ukraine envisage de rejoindre l'Union douanière menée par l'ancien maître des républiques soviétiques, la Russie, que l'UE estime incompatible avec le statut d'Etat associé au bloc occidental.

 

Visiblement, à la suite de cette déclaration, les officiels européens étaient abasourdis. Au cours d'une conférence de presse quelques minutes après la révélation publique de la position Ukrainienne, Linas Linkevičius, ancien ministre de la Lituanie, actuellement à la présidence tournante de l'UE, déclarait que cette annonce était quelque peu ambiguë et que la meilleure option restait pour l'instant "l'attente" d'informations complémentaires.

 

Pour l'instant, il semble qu'aucune information complémentaire ne soit apparue, ce qui ne semble pas très positif pour "l'empire du mal".

 

Au bon vieux temps, les pays faisaient la queue pour rejoindre l'UE. Dorénavant, l'adhésion de la Norvège et l'Islande est exclue définitivement. Celle de la Turquie est très incertaine et les ex-satellites de l'Est s'éloignent petit à petit. La légende dit que si Le Projet* n'avance pas, il recule. L'idée qu'il se retrouve à court de vapeur dans les steppes de Russie est indéniablement présente une saveur indéniablement ironique.

 

Cela pourrait bien vouloir dire que le rêve est fini.

 

 

*en français dans le texte

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Tiens, c'est l'anniversaire de la mort de Kennedy. Et tiens, voilà un article plutôt favorable, et un autre plutôt défavorable à JFK, issus tout droit de Reason !

Kennedy, un président surfait ?

Par Gene Healy, paru sur Reason.com

Ce 22 Novembre marque le cinquantième anniversaire de l’assassinat du président Kennedy à Dallas en 1963. Mais à moins que vous ne vous soyez coupé de tout media, vous le saviez déjà.

Politico remarque l’imminence d’une « marée médiatique » à ce sujet, avec plus de cent nouveaux livres sur Kennedy, des dizaines d’émissions spéciales et plusieurs nouvelles applications iPad pour accompagner le triste anniversaire.

Dans une interview de Décembre 1963, la veuve du président a donné un nom à cette mystique Kennedy, racontant au journaliste Theodore White le goût de son époux pour les paroles de la comédie musicale de Lerner et Loewe sur le Roi Arthur : « Il y avait autrefois un endroit, brillant un moment, connu sous le nom de Camelot ».

Davantage qu’un « moment », Camelot s’est avéré un mythe persistant.

JFK se place dans le top 10 de la plupart des études d’historiens destinés à classer les présidents américains, et dans un sondage de Gallup en 2011, les Américains l’ont placé devant George Washington dans une liste des « plus grands présidents américains ».

Le meurtre de Kennedy était une tragédie nationale, c’est certain, mais une évaluation honnête de son œuvre montre que le trente-cinquième président, sans foi ni loi et imprudent, est vraiment surfait.

Peu après que celui qui était encore sénateur démocrate du Massachussetts ait annoncé sa candidature, Kennedy donna un discours remarquable, intitulé « La présidence en 1960 », dessinant une vue remarquablement étendue des devoirs et des pouvoirs présidentiels.

« Aujourd’hui, une conception restreinte de la présidence ne suffit pas », avançait JFK. La présidence doit être « le centre du leadership moral », « nous devons doter cette fonction d’une force et d’une vision extraordinaires. »

Et le président « doit être préparé à exercer l’ensemble des pouvoirs de sa fonction, tous ceux qui sont spécifiés, et certains qui ne le sont pas ».

En effet, JFK a rarement laissé des détails juridiques limiter son exercice du pouvoir présidentiel. A sa demande en 1961, le fisc a mis en place une « force de frappe », le Ideological Organizations Project, pour cibler les groupes qui s’opposaient à son gouvernement.

En 1962, outragé que les aciéristes américains aient augmenté leurs prix, il ordonna des écoutes téléphoniques, des contrôles fiscaux et des raid du FBI au petit matin au domicile de leurs dirigeants.

En 2011, Thomas E Ricks, journaliste, spécialiste des questions de sécurité et récipiendaire d’un prix Pulitzer, a émis l’avis que JFK « était sans doute le pire président américain du [vingtième] siècle ».

En politique étrangère, ajoute Ricks, « il a passé ses 35 mois à la Maison Blanche à aller de crise en fiasco ».

C’est vrai, après avoir lancé la désastreuse opération de la Baie des Cochons sur le conseil de la CIA, Kennedy a permis au monde de se retrouver au bord de la guerre thermonucléaire lors de la Crise des Missiles – non parce que les missiles soviétiques à Cuba altéraient l’équilibre stratégique du pouvoir (ce qui n’était pas le cas), mais parce que, comme l’a plus tard admis de Secrétaire à la Défense Robert McNamara, les missiles étaient « politiquement inacceptables » pour le président.

Qui plus est, l’aura de vitalité et de vigueur de Kennedy reposait sur des mesonges délibérés quand à son aptitude médicale pour la fonction : « Je n’ai jamais eu la maladie d’Addison […] Ma santé est excellente », affirmait JFK à un journaliste en 1961.

Comme le note Richard Reeves, biographe de JFK, ce dernier, qui « a reçu les derniers sacrements de l’Eglise Catholique au moins quatre fois étant adulte », était « une sorte de miracle médical, gardé en vie par des combinaisons complexes de pilules et d’injections », y compris un cocktail psychologiquement dangereux d’antidouleurs et d’amphétamines régulièrement administré par le médecin vedette Max Jacobson, dit « Dr Feelgood ».

En même temps, l’homme qui qualifiait la présidence de « centre du leadership moral » en Amérique a montré une promiscuité quasi-pathologique avec une ribambelle de starlettes et d’hôtesses de l’air, tâtonnant durant tout son mandat avec toute la délicatesse de Bob Filner, le maire de San Diego, quoi qu’il est vrai, avec davantage de succès [bob Filner a démissionné en Août dernier après plusieurs accusations de harcèlement sexuel, NdT].

Vu de près, sans la gaze de la sensiblerie, l’image n’est pas jolie : le « prince de l’Amérique » ressemble davantage au dorian Gray de la présidence impériale.

Le jugement peut sembler dur, mais cinquante ans après son décès, il n’est pas trop tôt pour exercer un droit d’inventaire sur l’héritage de JFK.

Kennedy était un conservateur

Par Ira Stoll, paru sur Reason.com

Ira Stoll, éditorialiste, s’entretient avec lui-même au sujet de son dernier livre, « JFK, Conservative », publié chez Houghton Mifflin Harcourt. Voici à quoi l’échange aurait pu ressembler.

Q : Pourquoi avoir écrit ce livre ?

R : Beaucoup de mes amis conservateurs méprisaient la famille Kennedy : je voulais les détromper. Et beaucoup de mes amis de gauches admiraient Kennady, mais pour de mauvaises raisons : je voulais les détromper.

Q : Quelle importance cela a-t-il, ce que les gens pensent de Kennedy ? Il est mort depuis cinquante ans.

R : Les mêmes problèmes qui se sont posés à Kennedy, la croissance économique, les baisses d’impôt, le dollar, le libre échange, la paix par la force, l’immigration, la réforme de l’Etat-Providence, tous sont encore avec nous aujourd’hui. Je pense qu’il a des idées qui pourraient éclairer nos débats politiques présents.

Q : Allons bon. Quand Kennedy a voulu réduire les impôts, le taux marginal était de 91 pourcent. Et quand il a renforcé l’armée, nous étions en conflit sur un plan mondial avec l’Union Soviétique. La situation est complètement différente de celle d’aujourd’hui.

R : Et bien, lisez le livre. Vous seriez surpris de la similarité de certains des arguments d’alors avec ceux de nos jours. Al Gore Sr., le sénateur démocrate du Tennessee qui était aussi le père le vice-président de Bill Clinton, dénonçait les réductions d’impôts comme étant des cadeaux faits aux riches. John Kenneth Galbraith, l’économiste keynésien de Harvard, s’opposait aux réductions d’impôt et leur préférait davantage de dépenses publiques. Le taux marginal d’imposition des gains en capital sous Kennedy était de 25 pourcent, et ce dernier voulait le réduire à 19,2 pourcent. En 2013, si vous comptez l’impôt pour Obamacare, ce même taux est de 23,8 pourcent.

Q : Pourquoi le livre s’intitule-t-il « JFK, Conservative », et non « JFK, Libertarian » ?

R : De nombreuses choses dans le livre résonneront sans doute aux oreilles des libertariens. Kennedy a probablement été influencé par un écrivain libertarien appelé Albert Jay Nock. Au début de sa carrière politique, JFK a prononcé des discours époustouflants sur l’individu contre l’Etat. Le 29 Janvier 1950, à Notre Dame, il a déclaré « Le pouvoir toujours plus étendu de l’Etat fédéral, l’absorption de beaucoup des fonctions que les Etats fédérés et les villes considéraient naguère comme de leur responsabilité, doit constituer une source de préoccupation pour tous ceux qui croient comme le patriote irlandais Henry Grattan que « Le contrôle des affaires locales est l’essence de la liberté ». Et sa remarque, dans son discours d’investiture, «Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous » était un appel à l’autonomie et une attaque contre l’Etat-providence. D’autres éléments, comme la politique étrangère de Kennedy et sa positions sur les problèmes sociaux, semblent moins attirantes pour les libertariens.

Q : Qu’en est-il du programme spatial et du Peace Corps ?

R : Ils sont parfois cités comme des exemples d’œuvres de gauche de Kennedy. Mais ce dernier était clair, le programme spatial avait pour but de battre l’Union Soviétique. « Sinon nous ne devrions pas dépenser autant d’argent, parce que l’espace ne m’intéresse pas tant que ça », dit-il a un représentant de la NASA dans une réunion budgétaire. Le Peace Corps était aussi un programme de guerre froide : la justification qu’en donnait Kennedy était que si les Américains n’allaient pas aider des pays à se développer, les Soviétiques gagneraient de l’influence dans le Tiers-Monde avec leurs propres équipes d’ingénieurs, de professeurs et de médecins.

Q : Si Kennedy était tellement un homme de droite, pourquoi les gens pensent-ils qu’il était de gauche ?

R : Deux de ses assistants les plus à gauche, Theodore Sorensen et Arthur Schlesinger Jr, ont écrit des livres qui, comme je le montre dans le mien, ont subtilement déformé le bilan du gouvernement dans leur propre direction politique. JFK, hélas, n’était plus là pour les contredire.

Q : Que pensez-vous que seront les réactions à votre livre ?

R : Comme le président Reagan le disait en 1984, « Quad je me met à parler […] de John F Kennedy, les opposants commencent à s’arracher les cheveux. Ils ne peuvent simplement pas le supporter. »

Q : Avez-vous découvert des surprises ?

R : Je n’avais pas réalisé, avant de faire les recherches pour mon livre, que c’était un juge de la Cour Suprème nommé par Kennedy, Byron White, qui avait rédigé l’opinion opposée à la cour dans l’affaire Roe vs Wade concernant l’avortement. Et je n’avais jamais réalisé à quel point Kennedy était catholique pratiquant. Il assistait à la messe chaque semaine, parfois davantage, et s’agenouillait pour prier avant de s’endormir. Comme Barbara Sinatra, la femme de Franck Sinatra, le raconte, « Jack était un catholique fervent et allait à l’église pour prier pour sa famille presque chaque jour tout en draguant toutes ces filles, ce que je considérais comme étrange ».

Q : D’autres surprises ?

R : Oui, mais il faudra lire le livre pour les découvrir.

As usual, auteur "Reason", et mention "Traducteur : Benajmin Guyot".

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Un enfant "raciste" pour refus d'éducation religieuse multiculturelle. http://blogs.telegraph.co.uk/news/danielhannan/100247284/refusal-will-result-in-a-racial-discrimination-note-being-attached-to-your-childs-educational-record/

 

Très court, quoique pour bien faire il faudrait traduire la lamentable lettre.

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Un enfant "raciste" pour refus d'éducation religieuse multiculturelle. http://blogs.telegraph.co.uk/news/danielhannan/100247284/refusal-will-result-in-a-racial-discrimination-note-being-attached-to-your-childs-educational-record/

 

Très court, quoique pour bien faire il faudrait traduire la lamentable lettre.

 

Je prends (et la lamentable lettre est traduite avec).

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Un enfant "raciste" pour refus d'éducation religieuse multiculturelle. http://blogs.telegraph.co.uk/news/danielhannan/100247284/refusal-will-result-in-a-racial-discrimination-note-being-attached-to-your-childs-educational-record/

Très court, quoique pour bien faire il faudrait traduire la lamentable lettre.

Plus d'un millier de commentaires... C'est un truc qui buzz outre-manche ?

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La grogne française, vue de l'étranger

 

Il s'agit de la traduction de l'article suivant : http://reason.com/blog/2013/11/20/french-government-deploys-devilishly-cle

L'article est à publier sous le nom de Florian H.

Bonne soirée à tous !

 

 

 

 

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La grogne française, vue de l’étranger

 

L’économie française est totalement à l’arrêt – et à vrai dire, elle est même entrée dans une phase de récession. Cette situation résulte du lourd et pénible fardeau de taxes et de règlementations qui pèse sur le pays. Les Français sont furieux et organisent des actions contre le niveau élevé des taxes, obligeant les fonctionnaires à faire, dans l’affolement des prédictions, selon lesquelles, la révolte serait imminente. Et alors que les Français cherchent à tout prix comment gagner sa vie et qu’ils courent après chaque petit plaisir, dans lesquels ils pourraient momentanément oublier leurs malheurs, les législateurs proposent de pénaliser la prostitution et ainsi, de rendre la pratique clandestine. C’est une proposition sacrément intelligente, qui empêche encore un peu plus de voir un dénouement heureux à toutes ces politiques … À moins qu’il n’y en ait pas !

 

La Deutsche Welle a écrit : 

 

La France a, de manière répétée, échoué à atteindre les objectifs fixés par l’Union Européenne en terme de déficit public, selon lesquels celui-ci ne devait pas dépasser 3% du PIB. Cette année, le déficit public devrait être d’environ 4% du PIB, et ce malgré l’augmentation des taxes. À partir de 2015, les dépenses publiques devraient être réduites afin d’atteindre l’objectif de 3% de déficit public. Toutefois, Standard & Poor’s a émis de sérieux doutes sur la capacité de la France à être à la hauteur de ses engagements.

 

De plus, la croissance stagne, entravée par la faible compétitivité d’un grand nombre d’entreprises, affirme Uterwedde. « Les entreprises produisent très souvent des produits plutôt simples – une Renault Twingo plutôt qu’une voiture de luxe, par exemple. Avec une telle gamme de produits et dans un contexte de marché concurrentiel, les pressions qui pèsent sur les coûts sont extrêmement importantes.

 

Le taux de chômage en France atteint des niveaux records : près de 11%. Standard & Poor’s estime que ce taux restera supérieur à 10% jusqu’en 2016. « Le chômage des jeunes est deux fois plus important qu’au niveau national, affirme Frédéric Schaeffer, et c’est pour cette raison que la plupart des politiques gouvernementales se concentrent sur cette question ».

 

 

De manière peu surprenante, Standard & Poor’s a dégradé d’un cran la note de la France, insistant sur le fait que le pays pourrait perdre sa capacité à rembourser sa dette.

 

En réaction à cette période mouvementée, le gouvernement français a, comme d’habitude, pris la décision d’équilibrer ses comptes en tentant de traire encore un peu plus les Français – une décision contre laquelle même l’Union Européenne a mis en garde en France. En conséquence, les Français se sentent accablés, mais ils sont également en colère. Bloomberg rapporte que « le gouvernement socialiste de Hollande fait face à une fronde contre les taxes et le lourd fardeau de règlementations, non seulement de la part des dirigeants – comme chacun pouvait s’y attendre – mais également de la part d’agriculteurs, de commerçants, de chauffeurs de poids-lourds et de joueurs de football.

 

Ces manifestations ne sont pas de petits rassemblements locaux. Un rapport du Ministère de l’Intérieur qui aurait dû rester secret a été dévoilé par le Figaro. Le Irish Times l’a résumé ainsi :

 

Les rapports mensuels du Ministère de l’Intérieur sont généralement rédigés dans une langue aseptisée et utilisent un vocabulaire précautionneusement choisi, ce qui, de manière évidente, rend encore plus alarmant l’avertissement fait au Ministre de l’Intérieur et au Président de la République. « Le bien-fondé et la légitimité des taxes » sont fortement remis en question, indique le rapport. « Un mécontentement latent associé à un sentiment de résignation s’est brutalement manifesté au travers de soudains accès de colère, quasi-spontanés, et qui se sont développés en dehors de tout mouvement social organisé.

 

La publication d’extraits de ce rapport coïncide avec l’émergence d’au moins une dizaine de mouvements de protestations, empruntant des noms d’animaux parmi lesquels on trouve les poussins, les dindons, les abeilles, les moutons, les dodos et les cigognes. Il y a également des bonnets rouges, verts, oranges et les « sacrifiés », qui s’opposent à l’augmentation de la TVA prévue pour le premier Janvier prochain. 

 

« La taxation est devenu le principal thème d’opposition au gouvernement », indique le rapport. Ce dernier parle également d’un climat « difficile » en France, d’un « sentiment d’un profond découragement qui prévaut, empêchant les Français de croire en un meilleur avenir». Ceci est le creuset d’une « possible explosion sociale », avertissent les Préfets, reprenant le slogan d’un syndicat d’artisans et de travailleurs du secteur du bâtiment : « Faites attention, ça va exploser ».

 

Et c’est à ce moment précis que le gouvernement français a proposé de verbaliser les clients des prostituées, ce qui a soulevé la colère des travailleuses du sexe, organisées autour de leur syndicat, le STRASS, mais également des clients eux-mêmes, et de célébrités craignant que la fameuse tolérance sexuelle qui existe en France soit remise en question.

 

La contributrice à Foreign Policy, Hanna Kozlowska, résume ainsi l’ampleur de cette colère :

 

Les prostituées ont trouvé de nombreux alliés dans leur lutte contre cette loi, qui, actuellement, n’a le soutien que de 20% des Français. L’industrie culturelle française n’a jamais répugné à mettre en scène l’amour physique (ndlr, en français dans le texte) – après tout, que serait un film français sans scène de nudité ? – et, aujourd’hui, cette industrie apporte tout son soutien aux travailleuses du sexe. Récemment, 70 célébrités françaises - notamment l’actrice Catherine Deneuve, qui a incarné une prostituée dans le film « Belle de Jour » - ont publié une pétition, dans laquelle elles estiment que la loi ne conduira qu’à la clandestinisation de l’activité.

 

« Sans soutenir ou promouvoir la prostitution, nous rejetons la pénalisation de ceux qui se prostituent, tout comme de ceux qui recherchent leurs services », affirme la crème de la crème (ndlr, en français dans le texte) de l’industrie culturelle française dans cette pétition, qui a également reçu la signature de chanteurs tels Charles Aznavour ou Antoine, et du réalisateur Claude Lelouch.

 

Les célébrités Françaises ont néanmoins pris leurs distances d’une précédente pétition, qui contestait cette même loi, et qui a suscité l’indignation. En Octobre, dans leur manifeste controversé, « 343 salauds » qui « en matière de prostitution, sont croyants, pratiquants ou agnostiques » écrivaient que « chacun a le droit de vendre librement ses charmes, et même le droit d’aimer faire cela ». Ils rajoutaient qu’ils « ne (voulaient) pas que les législateurs adoptent des lois réglant (leurs) désirs et plaisirs ».

 

Les agissements de Hollande et de sa clique sont brillants, si par « brillant », vous entendez « ajouter de l’huile sur le feu », juste pour voir le résultat …  

 

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Pour le moment j'avance lentement mais sûrement.

http://thoughtsonliberty.com/why-do-women-hate-freedom

Pourquoi les femmes haïssent-elles la liberté ?

Gina Luttrell le 18 novembre 2013

J’ai eu l’honneur d’être présente ce weekend à la Carolina Regional Conference organisée par Students For Liberty 2013, et je dois dire que c’était la meilleure des cinq conférences SFL auxquelles j’ai assisté jusqu’à présent. Les intervenants étaient très diversifiés, tant par leurs idées que par leurs parcours, et la salle était remplie de personnalités formidables du Southeast. Barbara Sostaita a géré l’organisation d’une main de maître et a été récompensée par un record historique pour le nombre de participants. Félicitations à elle et à son équipe ! Je suis très reconnaissante d’avoir pu contribuer à un tel évènement. Voici une retranscription de mon intervention :

Pourquoi les femmes haïssent-elles la liberté ?

Pourquoi n’y a-t-il pas de libertariennes et comment y remédier ?

Si on se penche sur les sympathisants d’à peu près toutes les organisations défendant la liberté, on tombe sur un ratio décourageant : 60 à 70% d’hommes. Visitez n’importe quel rassemblement de libéraux et vous constaterez immédiatement la disparité. Il semble, pour une raison quelconque, que les femmes ne tiennent pas tellement à la liberté.

Cela devrait être une source d’embarras et de questionnement pour nous tous. Après tout, le libéralisme classique a plus fait pour la condition des femmes que n’importe quelle autre idéologie dans l’Histoire : libertés sexuelles, droit de vote, fin des mariages forcés… ces avancées découlent de l’idée que les femmes sont des individus capables de faire des choix et de les assumer, ce qui est un principe fondamental du libéralisme. Les femmes devraient être à l’avant-garde de nos combats. Pourquoi sont-elles à la traîne ?

Certains suggèrent qu’il s’agit d’un problème de marketing. En fait, durant la dernière conférence internationale de SFL, pas moins de deux tables rondes étaient dédiées à la place des femmes dans le mouvement, cherchant à trouver des nouveaux « packages » pour mieux leur « vendre » nos idées. J’ai participé à ces deux réunions et j’y ai posé la même question : Pensez-vous que le sexisme assumé des milieux libertariens ait un lien avec la réticence qu’ont les femmes à y participer ? Pas de réponse.

Cela leur semblait absurde de penser que les libertariens soient sexistes. Tous les individus se valent, non ? Les femmes cherchent la liberté comme tout le monde, il faut juste les convaincre. Personne n’envisageait l’idée que les libertariens peuvent avoir des attitudes qui repoussent les femmes du mouvement.

Outre le sexisme actif, les libéraux ont tendance à écarter négligemment les questions qui intéressent les femmes, quand ils ne leurs expliquent pas carrément que les problèmes qu’elles soulèvent n’existent pas. Cette méthode de persuasion est typiquement de nature à dégoûter une femme de nos idées. Qui voudrait pour allié quelqu’un qui se moque de ce qui nous importe ? Qui voudrait être marginalisé de la sorte ? Pas moi. Aucune femme.

Durant ces tables rondes, au fil des discours, je ne pouvais m’empêcher de penser au film Dogma. Est-ce que vous le connaissez ? Si non, regardez-le, ça vaut le coup. C’est l’histoire d’un cardinal catholique (joué par George Carlin) qui propose une campagne publicitaire pour que l’Église redevienne « cool ». Une des idées de cette campagne est Buddy Christ, une statue de Jésus qui fait des clins d’œil et pointe du doigt pour ramener les jeunes à la messe. La blague, bien sûr, est que le problème de l’Église n’est pas (selon le film) l’emballage marketing mais la rigidité de ses principes et la manière dont elle traite les autres.

En d’autres termes les libéraux se trompent. Notre problème n’est pas notre message. C’est notre dogme.

À ce stade de mon intervention j’ai accusé plusieurs fois les libertariens de sexisme. Je suppose qu’il est temps d’apporter des preuves. Cette question du sexisme s’est manifestée l’année dernière dans la blogosphère libertarienne. Julie Borowki par exemple a expliqué dans une vidéo de deux minutes que les femmes n’aiment pas nos idées parce qu’elles sont victimes de la pop-culture. Happées par la propagande gauchiste des magazines féminins sur la libération sexuelle et l’avortement, elles préfèreraient acheter des bijoux plutôt que des moyens de contraception et s’en remettre à l’État pour gérer les conséquences. Sans surprise, cela a causé des remous et beaucoup de femmes se sont offusquées. Qui voudrait s’attacher à un mouvement où il s’expose à ce genre de jugements ?

Brian Caplan d’EconLog (dont vous connaissez certainement le très bon livre The Myth of the Rational Voter) a rejoint à la bagarre en invoquant le Myers-Briggs Type Indicator pour expliquer pourquoi les femmes ne sont pas libertariennes. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le MBTI, il s’agit d’un test de personnalité comprenant quatre dimensions dont l’une est Thinking (Pensée) contre Feeling (Sentiment). Partant du fait (avéré) que les femmes tendent à être « sentimentales » plutôt que « penseuses », Caplan nous dit :

« Pour résumer, Thinking signifie qu’on a la tête dure et le cœur dur, tandis que Feeling signifie qu’on a la tête et le cœur tendres. Ce n’est donc pas surprenant que les personnes privilégiant le Feeling soient plus souvent anti-capitalistes. De la même manière, j’ai souvent constaté que les hommes pensent plus facilement comme des économistes. »

En bref nous avons femmes = sentimentales = têtes molles. Par conséquent femmes = têtes molles. Oui, les femmes ont assez de logique pour comprendre ça ! Et oui, elles sont assez rationnelles pour saisir que vous insinuez qu’elles sont incapables de raisonner correctement. Et oui certaines femmes, comme moi, connaissent très bien le MBTI et savent que l’interprétation que fait Caplan de l’axe Thinking/Feeling est absolument fausse. Donc non seulement il généralise à outrance concernant les femmes, mais il utilise pour ce faire des connaissances mal digérées. Bien sûr que les femmes ne vont pas prendre ça avec le sourire.

Comprenez-moi bien, Julie et Bryan ont fait de grandes choses pour la défense de la liberté. J’ai eu le plaisir de les rencontrer tous les deux et je trouve que ce sont des personnes merveilleuses. Ils sont célébrés à raison pour le travail qu’ils fournissent. Mais c’est précisément le problème : quand de telles figures de proue du libéralisme font de telles déclarations, nous passons tous pour des sexistes.

Il y a d’autres formes de sexisme plus insidieuses dans notre mouvement. Des remarques durant les conférences comme « les femmes ne sont génétiquement pas équipées pour comprendre le libéralisme », ou « bien sûr que les femmes sont étatistes, elles veulent juste qu’on s’occupe d’elles », ou « le cerveau féminin n’est pas fait pour l’économie », ou « le droit de vote des femmes a ruiné notre pays ». Je pourrais continuer. J’ai entendu tout ça de mes propres oreilles. En personne. Face à face. Un contributeur de Reason m’a suggéré que le talent d’Obama est qu’il sait parler aux femmes. Vous pensez peut-être qu’il s’agit de simples plaisanteries, mais à force d’en entendre dans ce goût là on commence à se faire une idée du type de groupe qui exprime de tels sentiments.

Le Libertarian Party est la première vitrine que rencontrent beaucoup de libéraux potentiels. Pendant l’élection de 2012 on pouvait voir ceci sur une de leurs pages Facebook. Une telle image renvoie aux femmes, en particulier les femmes de gauche, le message que pour les libertariens elles ne sont que des corps à utiliser pour vendre des idées et pas des partenaires égaux dans la liberté.

Les exemples sont sans fin dès lors qu’on sait quoi chercher. Si vous voulez que plus de femmes nous rejoignent, la première étape doit être la fin de ce sexisme flagrant. Les libéraux devraient se corriger entre eux pour rectifier les affirmations incorrectes et éviter la perpétuation des stéréotypes sexistes. Je déteste faire la leçon aux hommes, mais vous êtes en position de force dans ce mouvement donc la charge retombe en grande partie sur vous. Quand les femmes dénoncent le sexisme, on a tendance à les trouver « trop sensibles » ou « sans humour ». Nous sommes immédiatement décrédibilisées. C’est à vous de dire quelque chose. Vous avez ce pouvoir et vous pouvez l’utiliser pour aider vos amies libertariennes, qui vous en seront reconnaissantes !

Laissez-moi vous poser à tous une question. Ces 30 derniers jours, combien d’entre vous ont parlé de discrimination par le genre ? De discrimination contre les LGBT ? De harcèlement sexuel ? De viol ? Du statut des sages-femmes ? Maintenant, parmi ceux qui ont évoqué ces sujets, combien d’entre vous ont dit qu’il ne s’agissait pas de vrais problèmes ? Qui a dévié la conversation vers les femmes en général pour rappeler que l’inégalité salariale est un mythe, que les différences de carrières sont dues à des choix personnels ou même, pourquoi pas, que les femmes violées auraient pu l’éviter d’une manière ou d’une autre dans la plupart des cas ?

Mes amis, nous touchons du doigt la seconde raison après le sexisme qui dégoûte les femmes du libéralisme. Les libéraux ne connaissent pas, ne s’intéressent pas ou ne « croient » pas aux atteintes à la liberté des femmes. Je peux vous assurer que les libertariens n’en parlaient jamais avant l’existence de Thoughts on Liberty (site libertarien où l’article est initialement paru et qui a pour but de donner la parole aux femmes NDT). Les femmes ne baissent jamais leur garde, même entre amis, par peur des agressions sexuelles. Elles ont l’impression qu’elles seront toujours défavorisées par rapport aux hommes car elles n’auront jamais le même salaire. Elles sont en permanence sous pression car elles doivent gérer en même temps une vie de mère et une carrière, et être victorieuses sur les deux plans. Leurs droits sur leur propre corps ne sont pas respectés quand elles donnent la vie : dans 23 états l’accouchement à domicile avec une sage-femme est illégal. Les femmes gays, transgenres, polyandres, asexuées, noires, hispaniques, pauvres ou toute autre catégorie marginale sont couramment ostracisées, mal représentées et parfois tout bonnement abusées.

Les libéraux ne prennent pas ces problèmes au sérieux. Nous avons l’air de nous en moquer.

Il existe des barrières concrètes à la liberté des femmes dans notre pays. Partout dans le monde la qualité de vie des femmes est significativement, substantiellement et visiblement affectée. Mais les libertariens préfèrent parler des taux marginaux d’imposition et des subventions agricoles.

Ce qui m’amène au sujet de l’économie. Que ce soit ou pas à cause de leur « tête molle », les femmes (en tous cas celles qui travaillent pour moi) ne sont pas sensibles au discours économique libéral. Thought on Liberty a hébergé au long de son existence une vingtaine d’auteurs dont seulement trois économistes. Nos sujets les plus populaires sont les questions sociales, la politique intérieure, les problèmes des femmes et la théorie. Sur 500 et quelques articles parus en un an, 19 concernaient l’économie bien qu’une section entière soit dédiée à ce sujet. Il est donc temps que les libertariens se rendent compte que la liberté concerne aussi, outre la loi de l’offre et de la demande, la vie des gens. Notre discours doit aller au-delà de l’économie et porter également sur ce qui intéresse les femmes : leur vie, leur maison, leur famille, leurs amis. Dans la mesure où je gagne 3 à 33% en moins que mes collègues masculins, je ne considère pas une augmentation d’impôt de 0.05% comme le meilleur sujet pour faire une crise de nerfs.

Voici le fin mot de l’histoire : ne partez pas du principe que tout le monde partage votre manière d’aborder le monde. Si une chose n’est pas un problème pour vous, cela ne signifie pas qu’elle n’est un problème pour personne. Dans le monde que vendent actuellement les libertariens les femmes sont laissées sur le bas-côté. Et tout ce que nous avons à dire pour notre défense c’est « liberté d’association, pas mon problème ». Mais de quelle liberté s’agit-il quand certains citoyens ne peuvent pas participer comme ils le voudraient et quand d’autres ont un avantage structurel ? Du point de vue des femmes la société vendue par les libéraux n’est pas une société libre. Pas pour elles. Et nous devrions être surpris quand elles ne se bousculent pas pour nous rejoindre ? Je ne suis pas surprise. Aucune astuce marketing ne peut sauver un produit qui a l’air pourri.

J’aimerais terminer brièvement par quelques témoignages recueillis sur Thoughts on Liberty une publication libertarienne en ligne exclusivement féminine.

« J’adore suivre vos divers articles politiques, c’est un domaine qui n’a commencé à m’intéresser que très récemment… Cela m’a pris un moment pour réaliser que j’étais libertarienne car je m’étais toujours considérée comme une personne de gauche. »

« J’aime TOL car vos articles sont bien écrits et qu’ils me concernent. J’aime la manière dont vous abordez parfois le féminisme et l’identité. Je n’aime pas me mettre dans des catégories mais c’est vrai que ma vie est TRES différente de celle du « blogueur libertarien typique » (homme blanc hétérosexuel). Bien sûr je suis d’accord avec certaines de leurs positions, mais en général je trouve ces blogs froids, impersonnels et dédaigneux, donc je les évite. Mon temps est précieux et je ne veux pas le gâcher avec ces gens dédaigneux, impersonnels et distants. Je crois que TOL fait du très bon travail pour toucher les femmes qui se sentent écartées des autres blogs/discussions. »

« Je voulais simplement vous faire savoir par message privé que votre blog a permis de renouveler les regards sur le libertariannisme partout où que je l’ai partagé, même pour des personnes qui en avaient été dégoûtées à cause de l’approche rhétorique de certains autres blogs ou sites. D’une certaine manière il est meilleur que les autres parce qu’il offre un *accès* aux *idées* d’une façon qui a été négligée trop longtemps et trop souvent par le mouvement libertarien. »

« Thoughts on Liberty a été capable d’attirer des lecteurs qui ne se seraient jamais tournés vers le libéralisme parce que nous arrivons à transcender le mainstream libertarien. Nous rejetons le sexisme, nous donnons la parole aux femmes et nous parlons de sujets qui intéressent les femmes. Nous écoutons. Nous nous engageons. Nous déplaçons les frontières. Et nous amenons des femmes vers la liberté. À vous de faire de même. »

 

C'est rigolo d'essayer de conserver un style d'écriture féminin. Sinon cet article est un énorme troll pour liborg. On y parle même MBTI.

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