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Nick de Cusa

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Jacob Appelbaum @ioerror 27 minil y a 27 minutes

The #landesverrat investigation against @netzpolitik is nearly over: https://www.generalbundesanwalt.de/de/showpress.php?newsid=561  Now - we must protect the whistleblower!

 

https://www.generalbundesanwalt.de/de/showpress.php?newsid=561

 

s'il y a un traducteur allemand,

je crois que c'est la news comme quoi les poursuites contre netzpolitic sont stoppées.

 

ça peut faire une brève buzz

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Comme je vois qu'il y a des bonnes volontés, j'en profite ;-)

Autres propositions d'articles à traduire :

https://danieljmitchell.wordpress.com/2015/08/06/budget-myths-and-facts-for-the-2016-campaign/

 

 

Campagne présidentielle américaine de 2016 : Les mythes et les réalités concernant le budget de l’Etat

 

J’ai un avis très mitigé sur le Comité pour un Budget Fédéral Responsable (Committee for a Responsible Federal Budget - CRFB), une organisation représentant les soi-disant experts du déficit de Washington.

Ils font pourtant du travail soigné et je suis toujours à l’aise quand je cite leurs chiffres.

 

Cependant, je suis fréquemment frustré parce qu’ils semblent penser qu’un accord sur le budget doit obligatoirement intégrer une partie relative à l’augmentation des taxes, en dépit des arguments qui montrent qu’une telle approche aura un effet contre-productif.

Ainsi, quand le CRFB a publié un fact checking fiscal pour tordre le cou à seize mythes supposés sur le budget de l’Etat qu’ils s’attendent à voir durant la campagne à venir,  je savais que j’y trouverais beaucoup de choses que j’apprecie….et beaucoup de choses que je n’apprécie pas.

 

Regardons maintenant leurs soi-disant mythes, avec ma contribution sur les analyses du CRFB.

 

Mythe #1 : nous pouvons continuer à emprunter sans conséquence.

Retour à la réalité : l’analyse du CRFB est en grande partie correcte. Si nous laissons la politique en pilote automatique, les changements démographiques et les programmes sociaux mal conçus mèneront à une augmentation sans fin du poids des dépenses de l’Etat dans l’économie, qui mènera elle-même à une augmentation du niveau de dette de l’Etat (et donc à une augmentation du poids des impôts). A un moment, cela aura de sérieuses conséquences, probablement une mauvaise politique monétaire (c’est-à-dire faire marcher la planche à billet pour financer le budget) et/ou une crise à la grecque (les investisseurs n’achetant plus de bonds d’Etats car ils n’ont pas confiance dans le remboursement de ces derniers).

La seule raison pour laquelle je ne suis pas totalement d’accord avec le CRFB est la suivante : nous pourrions emprunter à l’infini et sans aucune conséquence si l’accroissement de la dette était de 1% par an alors que, dans le même temps, la croissance de l’économie était de 3% par an. Malheureusement, étant donné qu’un niveau de croissance faible est devenu la norme, ce n’est pas un scénario réaliste.

 

Mythe #2 : Puisque les déficits baissent, nos problèmes de dette sont derrière nous.

 Retour à la réalité : Les experts de la CRFB ont raison. Les déficits annuels ont chuté à environ 500 Md$ après avoir dépassé les 1000 Md$ durant le premier mandat d’Obama, mais il s’agit seulement du calme avant la tempête. Comme déjà noté, les changements démographiques et les programmes sociaux sont des terreaux fertiles pour une augmentation du  poids de l’Etat et des déficits.

Ceci étant dit, je pense que le centre d’intérêt du CRFB n’est pas le bon. Ses experts sont concentrés sur la dette (le symptôme), alors qu’ils devraient réfléchir à la réduction le poids de l’Etat (le mal sous-jacent).

 

Mythe #3 : Il n’y a aucun mal à attendre pour résoudre nos problèmes de dette.

Retour à la réalité : Nous avons un problème de dépense. Les déficits et la dette sont uniquement les symptômes de ce problème. Mais à part cette erreur chronique, CRFB a raison quand il dit qu’il est préférable de traiter nos défis fiscaux plutôt tôt que tard.

CRFB propose une bonne analyse quand il énonce pourquoi il est plus facile de résoudre le problème en agissant rapidement. Cependant, il ne suffit pas de faire des calculs. Il est aussi important d’imposer certaines limitations dans les dépenses avant que la majorité de la population en âge de voter soit attirée par une sorte de dépendance à l’Etat. Une fois que vous arrivez au point où il y a plus de monde qui monte dans le train que de monde faisant avancer le train (pensez à la Grèce), les réformes deviennent impossibles.

 

Mythe #4 : La réduction du déficit est synonyme d’austérité, ce qui nuira à l’économie.

Retour à la réalité : Les experts du CRFB ont mis ce point dans la liste des mythes, mais ils sont en fait d’accord avec cette affirmation, en déclarant que les politiques de réduction des déficits « nuisent aux performances économiques et font augmenter le chômage ». Ils semblent même apprécier l’idée « d’une augmentation modérée du déficit à courte échéance afin d’éviter des coupes isolées à court terme », ce qui laminerait la plus grosse victoire du siècle en terme de bonne politique fiscale !

Il y a deux raisons à la confusion du CRFB. Premièrement, il semble accepter l’argument keynésien selon lequel un Etat obèse avec des déficits encourage la croissance, même s’il va sans dire que toutes les signaux prouvent le contraire. Deuxièmement, il n’arrive pas à distinguer la bonne austérité de la mauvaise austérité. Si l’austérité signifie des impôts plus élevés, comme cela a souvent été le cas en Europe, alors c’est clairement mauvais pour la croissance. Mais, si cela signifie une limitation dans les dépenses  (voire même une baisse des dépenses), alors c’est clairement bon pour la croissance. Il peut y avoir des perturbations à court terme puisque les ressources ne sont pas instantanément réalloués, mais les profits à long terme sont énormes car le travail et le capital sont utilisés de manière plus productive par le secteur privé.

 

Mythe #5 : une baisse des impôts permet d’augmenter les recettes de l’Etat.

Retour à la réalité : Je suis d’accord avec les experts du CRFB. En règle générale, une baisse des impôts réduira les recettes de l’Etat, même s’il peut y avoir des effets à la hausse induits par une assiette de revenus imposables élargie.

Cependant, il est aussi nécessaire de comprendre que toutes les baisses d’impôts ne se valent pas. Certaines baisses ont de très gros impacts du côté de « l’offre », en particulier une fois que le marché a eu la chance de s’ajuster en réponse à une politique plus favorable. C’est pourquoi une baisse de l’impôt sur les plus-values ou une abrogation de l’impôt sur la succession, pour citer quelques exemples, pourraient augmenter les revenus sur le long terme. Nous avons ainsi pu le vérifier lorsque Reagan a baissé le taux des impôts les plus élevés dans les années 80. A l’inverse, certaines baisses d’impôts, l’augmentation du nombre de parts par enfant par exemple, ne génèrent presque pas d’augmentation des recettes fiscales parce qu’il n’y a aucune incitation financière à agir de manière plus productive.

 

Mythe #6 : nous pouvons régler la dette rien qu’en taxant les 1% les plus fortunés. 

Retour à la réalité : Le rapport du CRFB rapporte correctement que des taux d’imposition confiscatoires appliqués aux hauts-revenus seraient contre-productifs pour la simple et bonne raison que les personnes aisées choisiraient tout simplement de gagner et déclarer moins de revenus. Le rapport ne mentionne même pas les dommages économiques indirects (et la baisse de l’assiette imposable), causés par une épargne, des investissements et un entreprenariat plus faibles.

Ironiquement, le CRFB semble reconnaitre que les taux d’imposition, passés un certain niveau, auraient pour conséquence un revenu moindre pour l’Etat. Cela implique bien sûr qu’il est possible (malgré leur analyse au mythe #5) que certaines baisses d’impôts augmentent les recettes fiscales.

 

Mythe #7 : Nous pouvons baisser les taux d’imposition en supprimant quelques niches fiscales ou allocations sociales nuisibles.

Retour à la réalité : Cela dépend de la définition de « nuisible ». Dans le rapport du CRFB, « nuisible » est assimilé à « impopulaire », afin de justifier leur argumentation.

Cependant, si l’on définit « nuisible » comme « économiquement stupide et malavisé », alors il y en a beaucoup dans le Code Général des Impôts qui pourraient – et devraient – être supprimées avec comme objectif de financer des taux d’imposition beaucoup plus faibles par ailleurs. Ces niches et allocations incluent par exemple l’aide contre l’exclusion de l’assurance santé, la déduction fiscale des intérêts de l’emprunt immobilier, la déduction fiscale des dons aux associations, et (surtout) la déduction fiscale des impôts locaux.

 

Mythe #8 : Toute augmentation des impôts handicapera la croissance.

Retour à la réalité : Les experts du CFRB ont raison. Une petite augmentation des impôts n’handicapera pas la croissance. En effet, il est même possible qu’une augmentation des impôts puisse générer plus de croissance si cette augmentation est liée à des politiques pro-croissance dans d’autres domaines. C’est exactement ce qu’il s’est passé pendant les années Clinton. Toutefois, revenons plutôt à la réalité. Toute augmentation d’impôts non triviale impactant la productivité aura des impacts négatifs sur les performances économiques et la compétitivité. Sur ce point, les deux arguments suivantes sont écrasantes : les taux d’imposition plus élevés affaiblissent la croissance et l’augmentation de la double taxation nuit à l’économie.

Le rapport du CRFB suggère que les dommages relatifs aux hausses d’impôts pourraient être compensés par les supposés impacts pro-croissance d’un moindre déficit du budget. Cependant, l’argumentaire en faveur d’une telle proposition est bancal. En outre, il y a une énorme quantité de données du monde entier montrant que l’augmentation des impôts aggrave la balance fiscale. Pour le dire simplement, l’augmentation des impôts n’améliore pas la limitation des dépenses publiques, elle la sape. Cela peut expliquer pourquoi le seul accord « bipartisan »sur le budget qui a vraiment mené à un budget équilibré a été celui qui baissait les impôts au lieu de les augmenter.

 

Mythe #9 : Medicare et la Sécurité Sociale sont des allocations mérités et ne devraient pas être remis en cause.

Retour à la réalité : CRFB a tout à fait raison pour celui-ci. La théorie des programmes d’assurance sociale comme Medicare ou la Sécurité Sociale est la suivante : les gens paient tant qu’ils sont jeunes et en retirent les avantages quand ils deviennent vieux. C’est pour cette raison qu’ils s’appellent « allocations méritées ».

Il y a pourtant un problème. Les politiciens n’aiment pas demander aux gens de payer et ils aiment leur donner des allocations, c’est pourquoi ces programmes sont mal conçus. Par exemple, le bénéficiaire moyen de Médicare coûte 3$ à la société alors qu’il cotise 1$. Le rapport cout/dépense de la Sécurité Sociale n’est pas aussi asymétrique mais elle a désespérément besoin d’être réformée à cause du changement démographique. Les réformes ne devraient pas seulement être pensées selon des considérations financières car elles pourrait piéger les gens dans un système de prestations mal conçu. Nous avons besoin d’une véritable réforme structurelle.

 

Mythe #10 : Abroger « l’Obamacare » règlera le problème de la dette.

Retour à la réalité : Obamacare est une loi très couteuse qui augmente le poids des dépenses de l’Etat et a rendu le système d’imposition plus lourd. Abroger cette loi améliorerait grandement la politique fiscale.

Mais le CRFB, à cause de sa obsession mal placée pour les déficits mentionnée plus haut, ne voit pas de problème avec l’Obamacare puisque les augmentations des impôts et  des dépenses sont sensiblement équivalents. Il est donc techniquement correct de dire qu’abroger cette loi ne réglera pas le problème de la dette. Cependant, cela aiderait à adresser le vrai problème fiscal des Etats-Unis, à savoir son secteur public onéreux et boursouflé.

 

Mythe #11 : Le problème du coût des soins de santé est réglé

Retour à la réalité : L’analyse du CRFB est correcte mais il aurait été bien de développer le problème de la tierce partie payeur.

 

Mythe #12 : Le déficit de la Sécurité Sociale peut tout simplement être résolu en augmentant les impôts ou en modulant l’éligibilité des personnes aisées en fonction de leurs ressources.

Retour à la réalité : A son crédit, le CRFB énonce des arguments contre la proposition du Président Obama d’imposer une taxe « Sécurité Sociale » sur tous les revenus du travail, ce qui ferait passer ce programme d’un système d’assurance sociale à un système de redistribution pure.

Sur le papier, un tel système pourrait vraiment éliminer une grande partie de l’énorme dette de la Sécurité Sociale. En réalité, cela engendrerait une énorme augmentation des taux d’imposition marginaux pour les investisseurs, les entrepreneurs et les propriétaires de petits commerces et cela aurait un impact économique très négatif.

 

Mythe #13 : On peut régler le problème de la dette en arrêtant le gâchis, la fraude, les abus, les provisions et les aides internationales.

Retour à la réalité : Les provisions (qui ont déjà été grandement retaillées) et les aides internationales sont des relativement petites parties du budget de l’Etat. Le CRFB a donc raison quand il dit que se passer de ces dépenses n’aura pas un impact énorme. Mais qu’en est-il plus largement ? Notre bordel fiscal (qui est un problème de dépense, pas un « problème de dette ») pourrait-il être résolu en arrêtant le gâchis, la fraude et les abus ?

Cela dépend en fait de la manière de définir « le gâchis, la fraude et les abus ». Si on utilise une définition étroite, comme « délit pénal », alors le gâchis, la fraude et les abus pourraient se chiffrer « seulement » à une paire de centaine de milliards de dollars par an. Mais, d’un point de vue économique (c’est-à-dire une allocation des ressources inefficace), ce sont des ministères entiers comme ceux du Logement, de l’Education, des Transports, de l’Agriculutre,…etc qui devraient être considérés comme du gâchis, de la fraude et des abus.

 

Mythe #14 : La croissance résout seule le problème de la dette.

Retour à la réalité : Le CRFB a raison. Une croissance plus rapide ne résoudra pas tous nos problèmes fiscaux, à moins que l’on fasse une hypothèse intenable selon laquelle la croissance économique sera plus rapide que la hausse des dépenses publiques. Mais même ce genre de supposition épique serait intenable puisque une croissance plus rapide oblige généralement l’Etat à donner des aides plus élevées dans le futur.

 

Mythe #15 : Un amendement pour équilibrer le budget est tout ce dont nous avons besoin pour régler le problème de la dette.

Retour à la réalité : Le CRFB explique précisément qu’un tel amendement est simplement un obstacle à de la dette supplémentaire. Les politiciens seraient tout de même obligés de changer les lois afin de remplir ces obligations. En fait, cette analyse manque le point crucial. Un amendement en vue d’équilibrer le budget est centré sur le déficit public, alors que le vrai problème est en fait le poids trop élevé de l’Etat dans l’économie, et sa croissance trop rapide. L’exigence d’un budget public à l’équilibre n’empêche pas des états comme la Californie et l’Illinois d’afficher de sérieux déséquilibres fiscaux et une compétitivité érodée. De même, les soi-disantes règles de Masstricht  anti-déficit et anti-dette dans l’Union Européenne n’ont pas empêché le chaos fiscal dans certains pays comme la France et la Grèce.

La vraie solution est donc d’avoir une sorte de plafond exécutoire sur les dépenses publiques. Cette approche fonctionne bien dans des juridictions comme la Suisse, Hong Kong ou le Colorado. Des recherches de l’IMF (une bureaucratie qui partage l’obsession mal placé du CRFB sur la dette) ont même conclu que les limites à l’expansion sont les seules règles fiscales qui marchent vraiment.

 

Mythe #16 : On peut régler le problème de la dette seulement en coupant dans les dépenses sociales.

Retour à la réalité : L’Etat fédéral dépense chaque année environ 1000 Md$ dans des programmes anti-pauvreté, ce qui représente environ un quart de la dépense totale. Supprimer cette mission de redistribution des revenus à  Washington abaisserait sensiblement le poids des dépenses au niveau fédéral (quelque peu compensé, il est vrai, par une augmentation des dépenses locales et d’états). De plus, pour ceux qui font une fixette sur les déficits, il est à noter que cela changerait les 500 Md$ de déficit actuels en 500 Md$ de bénéfices.

Ceci étant dit, il y aurait toujours un gros problème à long terme causé par les autres programmes fédéraux, en particulier la Sécurité Sociale et Medicare. LE CRFB a donc raison lorsqu’il prétend que gérer les dépenses sociales ne résout pas totalement le problème de long terme, que vous vous concentriez sur le problème de dépense ou la cause des emprunts.

 

C’est un article assez long, résumons donc les faits simplement :

·         Tout d’abord, nous savons qu’une limitation modeste des dépenses peut rapidement équilibrer le budget de l’Etat.

·         Ensuite, nous savons qu’un grand nombre de pays ont fait des progrès rapides avec des limitations de dépenses très modestes.

·         Enfin, nous savons que le choix d’augmenter les impôts mène simplement à plus de dépenses.

 

La seule question qui n’a pas de réponse est donc la suivante : pourquoi les experts du CRFB n’arrivent pas à additionner 2 et 2 pour faire 4 ?

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There you go.

 

 

 

Quatre mythes économiques qui perpétuent la crise de l'euro.
 
Trop de commentaires à propos de la crise grecque se sont concentrés sur la question de la sortie ou non de la Grèce de la zone euro et trop peu sur les problèmes structurels résultants de décennies de socialisme. Pendant ce temps, le gouvernement grec a empreinté davantage que le peuple grec ne peut rembourser, qu'une dévaluation ne fera pas disparaitre. Au contraire, plus d'argent facile nuira davantage.
La meilleure chose que l'Europe et la Grèce puissent faire maintenant est d'affronter les sophismes qui ont trop longtemps pollué le débat sur la Grèce, l'euro, l'austérité et la dette. Ci-dessous quatre idées fausses parmi les plus néfastes:
 
1- l'euro est trop fort pour la Grèce
Cette affirmation est généralement accompagnée d'une référence à une productivité grecque plus faible que les pays du nord de l'UE. Le raisonnement sous-jacent présente l'euro comme une monnaie qui ne convient pas à des pays aux niveaux de productivités trop éloignés. Il en découle ainsi une recommendation de sortir la Grèce de l'union monétaire européenne et rétablir la drachme. La Banque de Grèce établirait un taux de change très bas, rendant les produits grecs plus compétitifs.
Il y a bien de quoi faire un semestre de sophismes économiques impliqués dans cette suite logique. Une monnaie est un moyen indirect d'échange. Deux pays avec des niveaux de productivité différents peuvent utiliser le même moyen d'échange, comme cela se fait entre deux individus. Vous allez payer le fils de votre voisin pour tondre votre pelouse avec des euros que vous avez gagné dans un métier à forte valeur ajoutée et forte rémunération. Et pourtant vous utilisez tous les deux des euros. Il n'y a pas de raison pour que les grecs et les allemands n'utilisent pas la même monnaie. A l'époque de l'étalon-or, les monnaies nationales avaient une parité fixe par rapport à l'or et pouvaient s'échanger librement; ainsi, dans les faits, tous les pays utilisaient la même monnaie - l'or.
 
2- dévaluer la monnaie va aider la reprise économique grecque par l'exportation
En lien avec la fausse vérité ci-dessus, on retrouve la notion que la dévaluation de la monnaie va stimuler l'économique grecque grâce à une hausse des exportations. L'idée que les Grecs puissent donner davantage de drachmes contre une devise étrangère, rendant les exportations grecques plus compétitives dans la devise étrangère. Les exportations vont ainsi stimuler l'ensemble de l'économie. Mais une dévaluation ne fait que simplement transférer les richesses à l'intérieur d'une même zone monétaire.
Ainsi, l'effet Cantillon nous dit que les premiers récipiendaires de la nouvelle monnaie profitent de leur situation pour acheter des ressources aux prix existants. Les perdants sont ceux situés le plus loin de la croissance de la demande, tels que les retraités. Ils vont se rendre compte que leur pouvoir d'achat baisse, du fait de l'inflation générée par l'accroissement de la dépense. A terme, les exportateurs vont voir que le coût de leurs ressources a augmenté, et vont redemander une nouvelle émission de monnaie pour soutenir les exportations et éviter des pertes de revenus. Ils devront ainsi débourser plus pour leurs facteurs de production et augmenter leurs prix en monnaie locale. Ils vont alors devoir proposer davantage de devises locales pour maintenir les ventes aux clients étrangers de façon à ce que les prix n'augmentent pas dans la devise étrangère. Cette politique masque les problèmes structurels. Ce n'est pas un problème de monnaie.
 
3- instituer sa propre monnaie permettra au gouvernement d'éviter des mesures impopulaires
En d'autre termes, dévaluer la monnaie est une façon d'éviter l'austérité monstre tant redoutée. Les gouvernements feraient croire qu'il y a suffisamment de richesses à redistribuer des riches vers les pauvres. Il est convenu que les riches ont confisqué de manière abominable la richesse du peuple, et la redistribuer suivant le dogme socialiste amènera à l'abondance pour tous. On entend le slogan socialiste d'"abondance pour tous" depuis longtemps et pourtant n'a toujours pas permis la réduction de la pauvreté.
 
4- une monnaie doit être adossée à un pouvoir politique ayant une autorité fiscale
Milton Friedman a dit il y a des années, en référence à la création du système monétaire européen, qu'une union monétaire a besoin d'une union fiscale. Le Financial times du 27 juillet 2015 a cité le ministre des finances italien, Pier Carlo Padoan, affirmant que le seul moyen de sauver l'euro est de "tendre vers l'union politique".
Evidemment, les deux hommes font référence à la monnaie fiduciaire (c'est-à-dire imposée par l'Etat et ne reposant sur rien hormis les lois sur le cours légal d'une zone monétaire monopolistique). Une vraie monnaie - une monnaie saine - est le produit intermédiaire le plus pratique trouvé par le marché comme moyen d'échange. Une monnaie saine émerge d'un processus de marché et est une partie du marché en lui-même. Une monnaie saine est découverte par un marché et est utilisée librement par les parties prenantes. Personne n'est forcé d'utiliser une monnaie saine. Les utilisateurs d'une monnaie saine profitent de la protection de l'Etat de droit. Les faux-monnayeurs sont poursuivis. Les banquiers qui ne délivrent pas d'argent à la présentation de substitus tels que des certificats ou des chèques sont poursuivis également. Les meilleurs systèmes monétaires sont privés, parce qu'ils doivent opérer dans un Etat de droit. Les pires systèmes monétaires sont gérés par des gouvernements, parce que les gouvernement s'exemptent de l'Etat de droit.
 
Les grecs (et l'Europe) ont besoin de liberté monétaire
Abandonner l'euro ne résoudra par les problèmes de la Grèce, comme il ne résoudra par les nombreux problèmes structurels de l'union monétaire européenne. L'adhésion à ces fausses vérités a encouragé l'idée que quelques corrections peuvent réparer la situation de la Grèce dans l'euro.
Mais, et cela se confirme sondage après sondage, les Grecs eux-mêmes montrent que, bien qu'ils ne veuillent pas de l'austérité, ils ne veulent pas abandonner l'euro. Ils comprennent qu'une telle décision permettra au gouvernement de détruire le peu de richesse qu'il reste dans le pays. Les Grecs voient l'euro, avec tous ses défauts, comme supérieur à une drachme rétablie. En fait, la meilleure alternative pour la Grèce aujourd'hui est d'autoriser la libre compétition des monnaies qui permettrait aux grecs de choisir les monnaies qui leur semble les plus bénéfiques. De même, la Grèce devrait accueillir et protéger, via l'Etat de droit, l'établissement de monnaies privées.
Mais le problème fondamental de l'euro reste, et nous devons nous rappeler que le gouvernement grec lui-même a répondu de manière rationnelle à la structure de l'Union Européenne et de l'union monétaire européenne. Il a énormément emprunté à des taux bas à des prêteurs bien disposés. Il a accepté tous les euros nouvellement émis qui lui ont été offerts par les fonds d'organisations inadaptées. Ce n'est pas le seul pays à agir ainsi, simplement le premier pour lequel les conséquences néfastes de la mauvaise structure de l'UE sont apparues. Il y en aura d'autres et les conséquences seront encore plus importantes.

 

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Super, merci !

 

Sinon, un article actu brûlante, la première analyse d'open europe de la troisième opération de sauvetage de la Grèce qui vient de se tramer

 

http://openeurope.org.uk/blog/greece-reaches-technical-agreement-with-creditors/

 

Je prends.

En cours.

Disponible pour relecture/contribution ici : https://quotidien.framapad.org/p/greece-reaches-technical-agreement-with-creditors

 

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Des portraits depuis la prison racontent l'histoire des femmes dans la guerre contre la drogue

 

A travers toutes les Amériques, les politiques répressives de la drogue font des petits dealers et des consommateurs des cibles faciles, tout en faisant peu contre les trafiquants à grande échelle et le crime organisé. A côté de cela, les lois anti-drogue ont eu très peu d'effet sur la production, le trafic et la consommation de drogues illicites.
Au lieu de ca, la guerre contre le trafic de drogue a des conséquences dévastatrices sur les personnes et les communautés, en particulier celles en marge de la société, ce qui inclut les personne vivant dans la pauvreté, les travailleurs du sexe et les minorités ethnoculturelles.
En Amérique latine, certaines des conséquences les plus perverses ont été subies par les femmes, dont un certain nombre sont prises dans un cycle de pauvreté et d'addiction qui les incite à s'impliquer dans le commerce et le transport de drogues. Il est rare de voir des femmes emprisonnées pour des peines de trafic à grande échelle.
Leur implication limitée dans le trafic de drogue se fait à un risque très élevé - si elles se font prendre et sont reconnues coupables, leurs condamnations seront disproportionnées pour des crimes non violents. De telles sanctions détruisent non seulement ces femmes, mais aussi les familles qu'elles ont tant de peine à soutenir.
Un récent photoreportage publié par le Bureau de Washington sur l'Amérique latine (WOLA) illustre parfaitement cette réalité cruelle. Dans la prison Buen Pastor au Costa Rica, où les photos ont été prises, plus de 90 pourcent des femmes incarcérées ont trois enfants ou plus à charge. Une explosion du nombre de femmes emprisonnées pour des infractions liées à la drogue ont fait empirer la situation dans des prisons déjà surpeuplées et ont enfoncé ces femmes davantage dans la pauvreté.
Une fois libérées, ces femmes luttent pour trouver un emploi, n'ayant pas les compétences ou les opportunités dont elles ont besoin pour joindre les deux bouts. de ce fait, certaines retombent dans la vente ou le transport de drogues, tombant toujours plus dans un cercle vicieux de l'emprisonnement et de la pauvreté.
Le projet du WOLA a pour but de réformer les politiques anti-drogue afin de proposer des alternatives à l'emprisonnement et de modifier les peines pratiquées pour les infractions non violentes liées à la drogue, en particulier pour les femmes. Le projet WOLA est un des nombreux efforts soutenus par l'Open Society pour promouvoir les droits humains et une approche de santé publique dans le controle de la drogue, et réformer les politiques de justice qui encouragent l'incarcération de masse et ont un impact disproportionné sur les pauvres (par exemple, voir notre récent rapport, l'impact des politiques antidrogue sur les femmes).
Dans la perspective de la session spéciale de l'Assemblée Générale des Nations Unies sur les politiques antidrogue en 2016, les bénéficiaires jouen un rôle essentiel à travers les Etats-Unis et en Amérique latine dans la documentation de limpact dévastateur des politiques prohibitionnistes et en plaidant pour une approche sur le contrôle des drogues nouvelle, efficace et axée sur les droits, en particulier des femmes.

 

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Super, merci !

 

Sinon, un article actu brûlante, la première analyse d'open europe de la troisième opération de sauvetage de la Grèce qui vient de se tramer

 

http://openeurope.org.uk/blog/greece-reaches-technical-agreement-with-creditors/

 

Par Raoul Ruparel, co-directeur, le 11 Août 2015

 

La Grèce est arrivée à un accord technique avec ses créanciers.

 

Après toutes ces discussions nocturnes,  la Grèce semble être arrivée à un accord technique initial avec ses créanciers sur le contenu du troisième paquet de renflouement. Il s'agit maintenant d'arriver à un complexe accord politique dans la prochaine semaine.

 

Tags : Politique économique, zone euro, crise de la zone euro.

 

Je dois admettre que la rapidité des négociations et l'organisation d'un plan de renflouement sur 3 ans pour la Grèce m'ont surpris. Je pensais qu'il serait difficile pour eux d'éviter d'avoir recours à un second prêt relais. Néanmoins, il apparait maintenant qu'ils se dirigent vers un accord, bien que des obstacles restent sur le passage (comme toujours).

 

Bien que l'accord doive encore être finalisé et publié, des points clés ont circulé :

  • Montant total du renflouement à 85/86 Milliards d'€ comme attendu.
  • Des objectifs d’excédents primaires moins élevés qu'attendu à -0.25% du PIB en 2015, 0.5% en 2016, 1.75% en 2017 et 3.5% en 2018.
  • Il est anticipé que le PIB se contracte de 2.1% à 2.3% cette année, et de 0,5% en 2016.
  • Les banques Grecques pourraient recevoir jusqu'à 10 milliards d’€ avant même que leur évaluation complète ne soit terminée, à cause de l'état de leurs finances. Combiné avec les 3,2 milliards d'€ de remboursement à la BCE, les 7,16 milliards d'€ de prêt-relais et une somme allant jusqu'à 5 milliards pour que l'Etat [Grec] s'acquitte de ses arriérés, la première tranche pourrait totaliser plus de 25 milliards d'euros.
  • Un engagement de mettre au clair et de nettoyer les 95 milliards de créances douteuses au sein des banques grecques, bien qu'il n'y aucun consensus sur la manière de procéder. Il semble que les créanciers ne soient pas entièrement convaincus par une solution de type "mauvaise banque" (Peut-être parce qu'il pourrait s'avérer couteux de lui fournir tous les capitaux propres requis.).
  • Sont incluses 35 "actions prioritaires" (des réformes à mener avant le déblocage des fonds) qui nécessiteront probablement l'aval du parlement Grec Jeudi (voir Macropolis pour des explications sur les mesures clé).

De nombreuses questions restent en suspens.

 

La forme exacte que prendrait le fond de privation reste floue ainsi que la possibilité de le mettre en place avant le début du renflouement. Cela reste un sujet sensible pour tous les acteurs impliqués ainsi qu'une tâche colossale étant donnée la cible de 50 milliards d'€. Comme noté ci-dessus, des hésitations subsistent sur les plans de prise en charge des banques. Ceci repose au final sur la revue exhaustive qui doit être accomplie d'ici la fin octobre, mais avec potentiellement 10 milliards d'€ d'injections immédiates des actions pourraient être nécessaire avec cette date.

Il restera des interrogations au sujet des prévisions et sur l'ampleur de la récession induite par le contrôle des capitaux, qui pourrait dépasser les 2,3% du PIB.  Plus important cependant, atteindre un déficit primaire de 0,25% seulement cette année nécessitera probablement que d'autres ressources soient trouvées. Reste à préciser où elles seront trouvées.  Ainsi, il est difficile de suivre le gouvernement Grec quand il prétend que cet accord placera la Grèce sur une trajectoire plus facile que précédemment exigé. Les nouvelles cibles n'ont pas tant été négociées que rendues inévitables par les derniers dégâts économiques - prétendre faire des économies grâce à une crise économique majeure a un parfum de victoire à la Pyrrhus.

 

Un gros point d'interrogation subsiste à propos de l'implication exacte du FMI (sujet évoqué ici). Fournira-t-il des fonds ou jouera-t-il le rôle de simple observateur ? La complexité du sujet a été surlignée aujourd’hui quand le ministre Finlandais des finances, Alex Stubb, a proclamé que le FMI devait être impliqué. Son implication sera de plus en plus délicate puisque l'accord se contente de cibles d'excédent primaire abaissées (réduisant probablement la soutenabilité de la dette aux yeux du FMI) mais ne semble pas faire référence à un allègement de dette.  Bien sur, le renflouement peut être passé en force en utilisant la procédure d'urgence du MES [Mécanisme Européen de Stabilité], qui ne requiert qu'une majorité à 85% au lieu de l'unanimité, mais ce serait incroyablement toxique sur le plan politique. Il est également probable que la Finlande ne soit pas la seule avoir des préoccupations pour le FMI, l'Allemagne n'ayant toujours pas révélé sa position officielle.

 

Bien que l'approbation du parlement Grèce semble probable, ce ne sera pas la fin de l'histoire. Par ailleurs, l'ampleur de l'approbation comptera, particulièrement en regard du futur de Syriza et de la probabilité de nouvelles élections. Sans plus d'actes de rébellion, il est probable que de nouvelles élections soient repoussées autant que possible et que le parti soit en mesure de tenir d'un bloc pendant la mise en place du [plan de] renflouement.

 

Qu'arrivera-t-il ensuite ?

 

Le nouveau Mémorandum d'Entente [sic] qui devrait inclure le paquet de réforme dans le plan de renflouement, en même temps que la nouvelle analyse sur la soutenabilité de la dette, devrait être soumis au Parlement Grec ce soir ou demain et approuvé demain ou Jeudi. Ceci ouvrira la voie à une réunion ou téléconférence de l'Eurogroupe des ministres des finances de la zone Euro, Vendredi. Si l'accord passe ces deux étapes, alors les parlements nationaux commenceront les travaux d'approbation au début de la semaine prochaine afin que la première tranche puisse être débloquée pour le Jeudi 20 Août.

 

 

 

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je pourra le prendre pour uplib aussi stp ?

 

Oui, bien sûr.

 

 

Le plus gros problème de la Grèce est sa culture anticapitaliste.

 

Il est considéré comme politiquement incorrect de critiquer la culture ces temps-ci. Pourtant, plutôt qu’utiliser des euros ou des drachmes, dans l’Union Européenne ou en dehors, la Grèce doit, d’une manière ou une autre, régler son disfonctionnement culturel. Je ne parle pas de ses coutumes, de ses traditions, de son architecture ou de sa musique, et je ne parle pas non plus de sa nourriture. Je parle de sa culture anticapitaliste. Les négociations, les accords, les contre-accords, les référendums, les manifestations et tout ce qui tourne autour ne servent pas à grand-chose si les Grecs, dans leur ensemble, n’abandonnent pas l’étatisme en vogue et ne redécouvrent pas l’exceptionnel capitalisme grec.

 

L’Argentine en est un bon exemple. Un défaut de paiement et une crise souveraine amènent normalement une nation à se réorienter vers une attitude raisonnable et plus favorable au « marché » puisque la folie d’un état obèse, drogué à la dette et au socialisme de connivence, est alors totalement discrédité. C’est en tout cas une théorie intéressante. Dans la pratique, treize ans après le défaut de paiement de 2002, et après des années de très forte hausse de l’inflation,  de pénurie de dollars, de crise économique, l’Argentine continue à s’accrocher à ses responsables socialistes incapables et hyper-inflationnistes qui continuent d’envoyer l’économie dans le mur. Cet état de fait s’explique par le noyau culturel de l’Argentine qui n’a jamais changé. Quand votre culture est toxique, vous confondez le haut et le bas, le noir et le blanc, l’échec du socialisme avec l’échec du capitalisme.

 

Dans la Mentalité Anticapitaliste, Ludwig von Mises décrit cette culture anticapitaliste :

 

Cet inconnu pense que toutes ces nouvelles industries qui lui fournissent des équipements de base et n’existaient pas à l’époque de son père, apparaissent grâce à une sort de pouvoir mythique appelé le progrès. L’accumulation du capital, l’entreprenariat et l’ingéniosité technologique n’ont pas contribué du tout à cette production spontanée de prospérité. Si un homme a favorisé ce que cet inconnu appelle l’augmentation de la productivité du travail, alors cet homme est celui qui est sur la ligne d’assemblage…

Les auteurs de cette description de l’industrie capitaliste sont considérés dans les universités comme les meilleurs philosophes et bienfaiteurs de l’espèce humaine. Leurs enseignements se sont répandus avec émerveillement et admiration dans les millions de foyers qui sont équipés de postes de radio et de télévision, en plus de tous les autres gadgets.

 

Le plus gros risque de la Grèce n’est pas l’austérité, la fausse austérité, le défaut de paiement, l’euro ou la drachme. Ce n’est certainement pas non plus le fait d’être tenu à l’écart des marchés de la dette souveraine. Le plus gros risque de la Grèce est le maintien de sa culture hostile aux marchés libres et non régulés et sa manière d’être continuellement dépendant de l’Etat.

Prenons en second exemple un autre pays d’Amérique Latine : le Venezuela. Après avoir souffert de taux d’inflation handicapants tout au long des années 80 et 90, le peuple a voté en 1998 pour la planification centralisé et inflationniste d’Hugo Chavez. Ce même peuple l’a réélu en 2000, 2006 et 2012, et son successeur Nicolás Maduro en 2013, alors même que le pays était dans une spirale hyper inflationniste et meurtrière et allait tout droit vers un effondrement de son économie. Le problème du Venezuela n’était pas sa mauvaise gestion fiscale en fin de compte – c’était sa culture anticapitaliste.

Il en est de même pour la Grèce. Après avoir sécurisé une aide financière et avoir été autorisé à faire défaut en restructurant sa dette sur les cinquante prochaines années à des taux d’intérêt subventionnés – et après avoir vraiment réussi à retrouver une croissance économique en 2014 grâce à une baisse des impôts et une réduction de la taille de son administration boursouflée et sclérotique – cette désastreuse culture grecque a encore une fois été la plus forte et a permis l’élection d’une équipe d’extrémistes socialistes qui traine le pays dans une nouvelle galère. Bien entendu, de l’autre côté de la table des négociations, l’équipe de planificateurs centraux de l’Union Européenne, du FMI et de la Banque Centrale n’aide pas. Néanmoins, si la Grèce est bloquée entre deux négociateurs adeptes de la planification centralisée, c’est parce son peuple a été trop occupé à demander des petits cadeaux plutôt qu’à reprendre sa liberté.

 

La plupart des pays se mettent de difficulté – mais certains remontent la pente mieux que d’autres.

 

N’importe quelle nation souveraine peut dépasser son budget et se retrouver avec des difficultés financières, et la plupart l’ont expérimenté. Il n’y a pas très longtemps, en 1976, la Grande-Bretagne a été forcée de quémander de l’aide au FMI et a cédé sa souveraineté fiscale à ce dernier. A la fin de la seconde moitié des années 70, la Grande-Bretagne était en très mauvais état. De leur côté, les Etats-Unis ont fait discrètement défaut à leurs obligations internationales en 1971 et ont souffert d’une crise économique inflationniste retentissante pendant le reste des années 1970. Ces deux pays se sont vite remis, tout comme l’ont fait le Chili, l’Uruguay et les Philippines après leurs tourmentes financières et fiscales des années 70 et 80.

Cependant, certains pays ne s’en remettent pas aussi rapidement, et je crois que c’est le cas lorsque la culture nationale est, ou devient, fondamentalement anticapitaliste et se résigne de manière pathétique à dépendre de l’Etat du berceau au tombeau. En plus de l’Argentine et du Venezuela, nous voyons des malaises économiques et financiers se prolonger suite à des crises douloureuses dans des pays comme le Zimbabwe, le Ghana, la Bolivie, le Nigéria, la Russie, la Turquie et maintenant l’Europe du Sud. Ces pays ne semblent pas avoir appris de leurs erreurs puisqu’ils semblent ne pas vouloir ou ne pas arriver à comprendre la leçon au milieu du brouillard intellectuel inhérent à la culture du moment.

En fait, la leçon est claire. Une crise économique peut faire cahoter une nation fondamentalement pro-capitaliste (ou essentiellement pro-capitaliste) qui s’est perdu en chemin. Par contre, il n’y a aucune garantie de rétablissement quand la culture nationale s’est abaissée à de l’anticapitalisme infantile, de l’étatisme dysfonctionnel et de l’antagonisme envers la dynamique entrepreneurial et l’indépendance. Pour eux, une crise n’est pas le signe avant-coureur du rétablissement mais plutôt d’un long et profond déclin national. Seul un changement de culture résultant d’une propagation d’idées saines peut amener à la Grèce (et aux autres pays) une base fertile afin d’accepter des solutions réelles. La nécessité de propager de bons messages sur la liberté et les marchés libres est clairement plus urgente que jamais.

 

Ma traduction de "fauxsterity" est pas top, je pense. Si vous avez mieux, n'hésitez pas à modifier  :)

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