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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

Messages recommandés

Ouais jte comprends il est pas facile et tu y as passé déjà pas mal de temps.

Je suis repassé sur les deux premières pages pour l'instant. Quelques notes si tu refais des traductions plus tard :

  • réduire la ponctuation et les répétitions pour fluidifer la lecture
  • ne pas prendre au mot tout ce qui est écrit selon l'origine de l'auteur (ici hispanophone)
  • fait attention a l'accord du participe passé en francais
  • affirmative action => discrimination positive
  • labour supply => offre en main d'oeuvre
  • free riders => passagers clandestins
  • piecing together => constituer, fabriquer, assembler, créer
  • uniform production factor => facteurs de production interchangeables / homogènes

J'ai du mal à traduire "processes of immigration" => processus (sous entendu ordre spontané) ou procédures (sous entendues légales) ?

Je suis pas sûr qu'on dise théorie pure en francais, ni de son sens...

  • Yea 1
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Il y a 11 heures, ttoinou a dit :

j'ai rien dit c'est moi qui suis mauvais

 Ca aurait pu, j'ai vraiment pas fait de relecture.. ;)

 

Je prends note des autres remarques.

Je m'interroge toujours sur une traduction, de savoir si je retranscris tel quel, ou bien si je me permets quelques "libertés" par rapport au texte principal. Sur les textes courts, pour lesquels je comprends la globalité (comme le texte précédent sur la psychologie morale), je me l'autorise. Par contre sur les textes plus longs, pour lesquels je n'ai pas ou peu de regard critique sur le sujet (comme ici), je m'abstiens de faire des changements. Du coup, là j'ai préféré retranscrire tel quel, et je voulais, une fois que tout avait été fait, repasser dessus pour fluidifier l'ensemble en essayant de garder l'esprit principal du texte traduit. Et là, dans celui-ci il répète beaucoup de fois les mêmes choses, et c'est limite si y a pas "migrate" dans chaque phrase. Je veux bien que ça soit le sujet, mais quand même. 

 

 

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Il y a 3 heures, Restless a dit :

Je m'interroge toujours sur une traduction, de savoir si je retranscris tel quel, ou bien si je me permets quelques "libertés" par rapport au texte principal.

Bonjour @Restless,

La question est moins de prendre des libertés avec le texte principal que d'aboutir à un texte final en français. La question qu'il faut se poser, c'est : ce que je lis en anglais et que je comprends intuitivement dans la langue d'origine, comment le dirait-on en français ? La traduction demande bien sûr une très bonne connaissance de la langue de départ, mais toute la valeur ajoutée consiste à trouver la bonne transposition dans la langue d'arrivée. Il n'y a pas qu'une seule solution possible, mais le suivi mot à mot tout au long du texte est presque certainement une erreur. Chaque langue a ses particularités, il n'y a aucune raison de les retrouver dans la traduction.

Exemple, (celui que je garde toujours à l'esprit pour m'efforcer de trouver la bonne traduction) :

They shoot horses, don't they (titre d'un roman de Horace McCoy)

Le mot à mot nous dit : "On abat les chevaux, n'est-ce pas ?" mais le traducteur a choisi : "On achève bien les chevaux." Il a intégré le sens d'origine et l'a transcris de la façon la plus française possible, et perso je trouve que c'est excellent.

"N'est-ce pas" et tout ce qui est "don't they" etc... est un énorme anglicisme qui se traduit parfois par "n'est-ce pas", mais pas toujours, loin de là.
Pour quelqu'un qui connaît bien l'anglais, la traduction est presque exclusivement un travail de français.

  • Yea 1
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En effet l'objectif numéro 1 est d'avoir un texte en français agréable (parfois il faut trouver un juste milieu pour ne pas déformer les propos de l'auteur !) et pour cela il faut être sûr de maîtriser le sens original du texte c'est pas tout le temps facile

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Il y a 15 heures, Vincent Andrès a dit :

et n'enlèvent le pain de la bouche à personne.

?

Il y a 15 heures, Vincent Andrès a dit :

je préfère lire une traduction avec qqs approximations que pas de trad du tout.

Absolument pas d'accord. Si on veut une trad par rapport à rien, autant qu'elle soit correcte. C'est très possible et ce serait plus en ligne avec "le nivellement par le haut" qu'on lisait à une époque sur le fronton de CP.

(Le principe du "ça a le mérite d'exister" est le principe même du  nivellement par le bas et du découragement de ceux qui ont envie de bien faire, puisque même le travail approximatif est jugé aussi bien que le travail correct. C'est très socialiste en fait.)

 

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il y a 37 minutes, Nathalie MP a dit :

... puisque même le travail approximatif est jugé aussi bien que le travail correct.

bah non, perso je fais très bien la différence entre une traduction soignée et une traduction avec qqs approximations.

Mais je suis heureux d'avoir les unes et les autres.

Car je préfère un approximatif qui existe qu'un idéal qui n'existe pas.

 

D'ailleurs, comparer de l'existant imparfait à de l'idéal virtuel, c'est très socialiste en fait :)

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il y a 2 minutes, Vincent Andrès a dit :

Car je préfère un approximatif qui existe qu'un idéal qui n'existe pas.

Qui a parlé d'idéal ? Pas moi.

Puisque vous faites la différence entre :

il y a 3 minutes, Vincent Andrès a dit :

traduction soignée et une traduction avec qqs approximations.

c'est bien qu'il existe du travail plus ou moins bien fait. Je pense que tout le monde est capable de le constater dans son environnement pro par exemple. 
Il me semble préférable de garder comme objectif d'aller vers le plus "soigné" possible.

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Rhooo ça va bien, les procès en socialisme. Avoir ici une traduction imparfaite est beaucoup mieux que rien, parce que tous ceux qui y ont accès peuvent la perfectionner. Ça peut aussi bien être une oeuvre d'artisan qu'un travail d'équipe. :)

 

Allez, assez joué maintenant. Au boulot ! :maniac:

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La meilleure manière de s'opposer aux nazis est de les laisser parler

 

 

Par Tom Mullen, le 18 Août 2017

 

 

Alors que le pays est encore ébranlé par des images choquantes des événements violents qui se sont déroulés le week-end dernier à Charlottesville, CNN rapporte que le soi-disant «Alt-Right» prévoit neuf événements pour ce week-end, y compris un «rassemblement de libre expression» à Boston. Évidemment, des contre-manifestations sont prévues, bien que la police locale envisage dans la plupart des cas de prendre des mesures pour tenir les groupes antagonistes à part pour éviter des violences.

 

Il me semble évident que cette stratégie sera critiquée puisqu'elle donnera aux suprématistes blancs, aux néo-nazis et à d'autres individus de la même trempe un espace sûr pour "cracher leur haine". C'est exact, ce sera le cas.. Et c'est précisément pour cela que c'est la bonne stratégie, et ce pour plusieurs raisons. C'est ainsi que cela aurait dû se passer à Charlottesville. Chaque personne impliquée aurait été à la fois plus libre et plus sûre.

 

 

L'A.C.L.U a raison sur ce point

 

Un sage a dit un jour : « le premier amendement n'est pas là pour que nous puissions parler de la météo. Nous l'avons pour que nous puissions dire des choses très controversées. ». Aucune personne sensée ne pense que les avocats membres de l'A.C.L.U* ont une quelconque sympathie envers ce que les intervenants du rassemblement « Unite the Right » avaient à prononcer le week-end dernier. Mais ils ont reconnu combien il était important de défendre leur droit de se réunir et d'exercer leurs droits, même pour dire des choses que l'écrasante majorité des Américains estiment offensant. Ainsi, l'A.C.L.U est allé au tribunal fédéral pour obtenir une décision locale de révoquer l'annulation de permis du groupe.

 

La question pertinente n'est pas "Pourquoi les laisser parler?", mais plutôt "pourquoi ne pas les laisser parler?". La réponse à cette dernière question est la peur. Les personnes bien intentionnées ont vraiment peur d'une éventuelle progression de ce groupe. Après tout, c'est déjà arrivé, non ? Et cela ne s'est pas produit dans un coin perdu de l'arrière pays du tiers monde, mais dans l'une des premières nations industrielles du monde. Il existe encore quelques rescapés de cette horreur.

 

Cela revient à savoir si les Américains sont prêts à se faire confiance ou non. Les médias ont usés de tout leur savoir-faire audiovisuel pour dépeindre la marche du week-end dernier comme le gong d'un sombre mouvement politique qui pourrait balayer le pays. Sérieusement ? Est-ce que quelqu'un va croire que quelques centaines de losers ressemblant aux nazis du film Blues Brothers vont réussir à convaincre un pourcentage important d'Américains qu'ils ont raison? "Le Juif utilise le Noir comme force contre vous". C'est mot pour mot ce qu'ils disaient à Charlottesville. Nous avions comme habitude de ridiculiser ce genre de choses.

 

 

La moquerie, avant la force

 

Entre toutes les critiques auxquels Trump a dû faire face suite à ses déclarations, il y a eu de surprenants moments de lucidité. Il est vrai que toutes les personnes qui se sont présentées pour protester contre la suppression de la statue n'étaient pas des suprématistes blancs ou des nazis. Et c'est aussi vrai que tous les contre-manifestants n'étaient pas pacifiques. Il faut un peu se mentir à soi-même pour ne pas voir les Antifas saisir l'occasion de faire ce qu'ils font toujours – à savoir agresser les gens et détruire le droit de propriété - tout comme les nazis ont saisi l'occasion du retrait de la statue pour prêcher leur message idiot. Les Américains n'ont pas à prendre part à cette lutte.

 

Mais nous devrions regarder du côté du Premier amendement lorsque des événements similaires auront lieu. Si nous avons perdu confiance en nos voisins, et ce, même pour rejeter les arguments des nazis, c'est que nous avons accepté d'abandonner la liberté elle-même. Nous pouvons accepter le reste des arguments des constructivistes qui cherchent à dominer tous les aspects de notre vie sociale et économique. Leur raisonnement est toujours le même: nous ne pouvons pas faire confiance à la liberté.

 

Les nazis devraient être autorisés à parler et avoir une large diffusion de leurs événements par les médias. Si cette approche avait été prise le week-end dernier, nous pourrions nous tous rire d'eux maintenant au lieu de pleurer la mort d'une femme innocente.

 

 

*Note : A.C.L.U (American Civil Liberties Union) : L'union américaine pour les libertés civiles

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Article source : The Best Anti-Nazi Strategy Is to Let Them Speak (Fee.org)

 

 

 

 

 

Note : J'ai pointé en gras rouge les doutes quant à la traduction.

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On 19/08/2017 at 7:09 PM, cedric.og said:

http://reason.com/archives/2016/11/28/the-secret-dangerous-world-of

The Secret, Dangerous World of Venezuelan Bitcoin Mining

 

Je suis dessus, sur proposition de @Rincevent. Il date un peu donc j'essaie d'adapter à minima.

 

https://semestriel.framapad.org/p/21345678765401249

C'est ma première traduction, donc payez attention aux barbarismes. Les liens HTML entre parenthèses sont à intégrer dans le texte sur la plateforme de publication.

 

Quote

Les Dangers du Monde Souterrain des Mineurs de Bitcoin au Vénézuela

Par Jim Epstein

 

Il y a quatre ans, les perspectives de carrière d'Alberto étaient pour le moins moroses. Le vénézuélien, âgé de 23 ans, venait d'obtenir un diplôme universitaire en informatique, mais l'économie de son pays avait déjà été mise en pièces par 13 ans de socialisme.

 

"Il y avait des possibilités d'emploi, mais payées à peine 15 euros par mois, avec notre habitude de voyager et d'acheter à l'étranger, nous ne pouvions pas nous satisfaire de cela", se souvient son ami Luis. Alberto et Luis - dont les noms ont été modifiés pour leur sécurité - ont fait équipe afin de créer une entreprise de prêt-à-porter, qui s'est vite révélée déficitaire.

 

C'est là qu'Alberto découvrit le minage de Bitcoins.

 

Sur un forum de jeux vidéo qu'il visitait régulièrement, il vit un autre membre décrire un système permettant d'être payé en une nouvelle monnaie numérique en échange de l'exécution d'un programme résolvant des calculs complexes sur son ordinateur. Ses parents lui ont immédiatement dit que tout cela ressemblait fort à une pyramide de Ponzi. Alberto, cependant, sentit que sa vie allait basculer.

 

Quatre ans plus tard, son pays est embourbé dans une crise humanitaire. Les rayons des supermarchés sont vides. Les enfants s'évanouissent de faim dans leur salle de classe. Un groupe de personnes a même récemment pénétré dans le zoo de Caracas pour y manger un cheval. La grande majorité des vénézuéliens dépendent uniquement d'une allocation mensuelle de l'état équivalant à environ 8 euros.

 

Alberto, quant à lui, gagne à son compte plus de 1 000 euros par jour grâce au minage de Bitcoins et d'autres crypto-monnaies.

 

Il fait partie de la communauté grandissante des mineurs de monnaies numériques du Venezuela. Face aux menaces croissantes de la criminalité et d'une véritable extorsion gouvernementale, ses membres communiquent via des espaces d'échanges en ligne secrets et prennent d'extrêmes précautions pour cacher leurs activités.

 

Dans un pays où la monnaie a perdu l'immense majorité de sa valeur en quelques années, et où la nourriture et autres nécessités de base sont devenues dangereusement rares, le Bitcoin fait office de véritable bouée de sauvetage à de nombreux vénézuéliens. Cette même économie socialiste qui a provoqué la crise dans tout le pays a rendu le procédé énergivore du minage de Bitcoins extrêmement rentable, mais aussi extrêmement dangereux.

 

Créé en 2008 par le mystérieux développeur uniquement connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, le Bitcoin est une monnaie numérique qui est basée sur un "Grand livre" (https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_livre) comptable décentralisé et qui n'est contrôlé par aucune banque centrale, société ou individu. C'est une monnaie dite "pair à pair" https://fr.wikipedia.org/wiki/Pair_à_pair, qui fonctionne grâce à Internet, ce qui limite considérablement le potentiel de régulation du gouvernement.

 

Le minage de Bitcoins est un procédé qui consiste à fournir la puissance de calcul nécessaire pour faire marcher et sécuriser ce réseau de monnaie décentralisée. Pour miner, n'importe qui peut acheter un ordinateur connecté à Internet et qui exécute des calculs complexes à très haute vitesse. Bien qu'il n'ait quasiment rien de commun avec l'exploitation minière de l'or, le résultat final est le même : les participants récupèrent un gain, tel des "pièces d'or" virtuelles; dans notre cas, des Bitcoins nouvellement générés.

 

Cette vocation est devenue populaire au Venezuela en partie à cause de l'état désastreux de l'économie du pays. Même les ingénieurs chevronnés sont dans l'incapacité de trouver un travail stable. En fin d'année, le taux de chômage devrait dépasser 30 pour cent.

 

Ironiquement, le principal facteur qui pousse les vénézuéliens à miner des Bitcoins est le contrôle des prix mis en place par le gouvernement socialiste : l'électricité est quasiment gratuite.

 

Le minage de Bitcoin a besoin d'une forte puissance de calcul, ce qui nécessite beaucoup d'électricité. Dans le reste du monde, les factures d’électricité grèvent les gains du minage. Dans les pays où le prix de l'énergie est élevé, cela peut même s'avérer trop couteux pour être rentable. Mais au Venezuela, le gouvernement a transformé le minage de Bitcoins en activité extrêmement profitable.

 

Le contrôle des prix, sans surprise, entraîne toujours de sérieuses pénuries, et les coupures fréquentes d'électricité dans le pays créent constamment des problèmes aux mineurs de Bitcoins. Mais ces derniers, plutôt que de baisser les bras, ont fait preuve d'ingéniosité et ont proposé des solutions de secours comme la délocalisation de leurs machines dans des zones industrielles, là où le service d'électricité est généralement correct.

 

Puisque le minage de Bitcoins est, au final, un procédé de conversion de la valeur de l'électricité en monnaie, les mineurs vénézuéliens s'engagent dans une forme d'arbitrage : ils achètent un produit fortement sous-évalué et le transforment en Bitcoins pour faire des bénéfices. Les mineurs ont finalement retourné le socialisme contre lui-même.

 

Ce faisant, ils disposent d'une monnaie donnant accès à beaucoup plus de pouvoir d'achat à l'étranger que le bolivar émis par le gouvernement, qui s'échange à environ un centième de centime d'euro sur le marché noir. Comme le dit le proverbe local, l'argent vénézuélien "n'est bon ni à acheter du papier toilette, ni à s'essuyer avec".

 

Le potentiel de Bitcoin, en tant qu'alternative aux monnaies officielles gouvernementales, est encore aujourd'hui sujet à controverse dans le reste du monde. Mais dans un pays qui manque de nourriture et de soins, la situation est toute autre. Bitcoin permet de maintenir les placards et les pharmacies pleins, rendant la vie un peu moins pénible au milieu d'un enfer socialiste.

 

Comme beaucoup d'utilisateurs de Bitcoin, Alberto, le mineur qui gagne 1 000 euros par jour, importe de la nourriture depuis les États-Unis à travers le service Prime Pantry d'Amazon. Cela serait inenvisageable avec des bolivars, refusés quasiment partout en dehors du Venezuela, et la rareté croissante de la monnaie américaine a rendu l'achat de produits étrangers en dollars de plus en plus difficile. Bien que le géant du commerce en ligne basé à Seattle n'accepte toujours pas les bitcoins, beaucoup d'entreprises servant d'intermédiaires le font. Alberto achète des cartes-cadeaux Amazon via le site Web eGifter qui accepte les Bitcoin, en utilisant un logiciel pour masquer l'emplacement de son ordinateur, puis achemine ses commandes à travers un service de livraison basé à Miami.

 

Le partenaire "minier" d'Alberto, Luis, 27 ans, achète de l'électroménager, du parfum, du savon et du shampooing sur Amazon. Récemment, il a acheté un porte-monnaie, un puzzle et une chemise de luxe.

 

La répression du gouvernement sur l'extraction de bitcoin a commencé avec l'arrestation de Joel Padrón, le gérant d'un service de livraison en difficulté. Il a passé trois mois et demi dans un centre de détention.

 

Alberto et Luis sont un bon exemple du nombre croissant de vénézuéliens utilisant Bitcoin pour se nourrir. Certains l'utilisent même pour maintenir leur activité commerciale en achetant des produits étrangers. Dans plus d'une douzaine d'interviews, les membres de la communauté, mineurs ou simples utilisateurs de la monnaie, ont décrit comment cette technologie a diminué leurs difficultés quotidiennes, leur permettant de vivre une vie raisonnablement confortable malgré la désintégration quasi-complète de la société. De nombreux utilisateurs de Bitcoin vivent dans la peur constante d'être découverts et ont accepté de nous parler uniquement sous couvert d'anonymat.

 

Alejandro, un mineur de 25 ans vivant dans l'état de Táchira, contribue à nourrir sa famille avec des courses achetées sur le site du géant américain Walmart en utilisant une carte Neteller, carte de crédit prépayée qui permet aux utilisateurs de déposer des bitcoins et de dépenser des dollars. Toutes les trois semaines, il charge sa carte avec des bitcoins et passe la frontière colombienne pour récupérer ses achats.

 

Jesús, âgé de 26 ans vivant à Barquisimeto, nous dit que le Bitcoin à sauvé son entreprise. Il est le propriétaire d'un petit magasin de téléphonie et d'informatique situé dans un centre commercial. En raison de l'arrêt des livraisons de ses fournisseurs pour restrictions commerciales en 2016, il s’apprêtait à fermer boutique avant de découvrir Bitcoin par le biais d'un ami. Aujourd'hui, il commande pour 400 euros sur Amazon par mois, et son entreprise a bien meilleure mine. «J'ai de nouveau accès aux produits dont j'ai besoin», dit-il, «difficiles à trouver ou extrêmement coûteux au Venezuela».

 

Ricardo, professeur de photographie de 30 ans, gagne environ 400 euros en revenus mensuels avec cinq ordinateurs de minage cachés dans une pièce insonorisée de la maison de sa famille. Sa mère a une maladie chronique du foie, et le médicament dont elle a besoin pour rester en vie n'est plus vendu au Venezuela. Avec les Bitcoins, il peut acheter le médicament auprès de vendeurs étrangers. "Bitcoin, dit-il, c'est notre seul espoir de survie aujourd'hui".

 

Bien que les mineurs de Bitcoin possèdent un accès privilégié aux produits étrangers, ils vivent également sous une menace constante. Beaucoup craignent d'être découvert par le Servicio Bolivariano d'Inteligencia Nacional (SEBIN), la police secrète du pays. Les agents de SEBIN recherchent les mineurs Bitcoins puis les rackettent sous la menace d'une arrestation et de poursuites pénales.

 

La répression du gouvernement a commencé en 2016 avec l'arrestation de Joel Padrón, le propriétaire de 31 ans d'un service de livraison en difficulté situé à Valence. En 2015, un ami lui a fait découvrir le minage de Bitcoins comme moyen d'éviter la faillite durant la crise économique. Après avoir acheté quatre ordinateurs en provenance de Chine spécialement conçus pour ses besoins, il invita trois amis à faire de même. Ils s'installèrent dans le bureau où Padrón dirigeait sa petite entreprise; et quand le propriétaire des bureaux finit par découvrir ce qu'il se tramait, il demanda immédiatement l'aide de Joel pour, à son tour, mettre en place des ordinateurs dédiés au minage.

 

Le 14 mars 2016, deux agents du SEBIN se présentèrent à Joel en lui affirmant que le fournisseur d'électricité avait détecté une consommation électrique anormalement élevée à cette adresse et exigèrent de pouvoir fouiller les locaux. Quelques heures après, il fut placé en détention provisoire. Joel passerai les trois prochains mois dans un centre de détention SEBIN, partageant une cellule de 70 mètres carrés avec 12 autres hommes. Parmi ses compagnons de cellule, José Perales, 46 ans, un autre mineur arrêté le même jour et Daniel Arraez, 30 ans, un employé de SurBitcoin, la plus grande plateforme d'échange de Bitcoins au Venezuela.

 

Joel dit que son arrestation était une façon d'envoyer un message à la communauté Bitcoin. Deux jours plus tard, le service public de télévision vénézuélienne, contrôlé par l'État, publia un reportage décrivant le Bitcoin comme un outil de «cybercriminels échappant aux politiques officielles de change».

 

Joel affirme qu'au même moment une autre connaissance mineure était visée par les agents du SEBIN qui lui ont dit :  «Donne-nous ton fric ou on va te mettre en prison comme ton ami». Plusieurs autres sources interrogées par nos soins ont également déclarées qu'elles connaissaient des mineurs extorqués par le SEBIN.

 

Le minage de Bitcoins n'est pas illégal au Venezuela, ce qui fait que Joel a été accusé à la place de «contrebande», de ne pas avoir déclaré l'importation des ordinateurs en provenance de Chine (ce dont Joel se défend) et pour «vol d'électricité». Lorsqu'ils ont fait une descente dans ses locaux, les officiers de SEBIN l'ont accusé d'«abuser de l'électricité» et de «causer les coupures de courant».

 

L'accusation de «vol d'électricité» représente un débat en cours dans la communauté Bitcoin : le minage est-il un gaspillage d'énergie? Et même dans le cas contraire, en raison des graves pénuries d'électricité ayant lieu dans le pays, devrait-il être réalisé n'importe où? Plutôt que d'augmenter les prix pour limiter la demande, le gouvernement a recours aux coupures sélectives. Récemment, des pannes journalières de quatre heures ont été relevées dans certaines régions du pays et les fonctionnaires ont reçu l'ordre de ne travailler que deux jours par semaine pour réduire la consommation d'énergie des immeubles de la fonction publique.

 

Mais le minage de Bitcoins est sans doute la meilleure utilisation possible de l'électricité au Venezuela, car il donne au pays ce dont il a le plus besoin : une monnaie relativement stable qui conserve sa valeur au travers des frontières.

 

Et ce ne sont pas seulement les mineurs qui en bénéficient. En vendant systématiquement certains de leurs Bitcoins pour des bolivars afin d'acheter de la nourriture sur le marché noir, les mineurs permettent aux non-mineurs d'échanger des bolivars pour des Bitcoins et ainsi de participer à cette nouvelle économie.

 

"Le gouvernement prend l'ensemble de la population en otage en les enfermant dans une monnaie qui implose», explique Andreas Antonopoulos, entrepreneur, écrivain et personnage influent de la communauté Bitcoin aux États-Unis. "Bitcoin libère ces otages".

 

Alors que de plus en plus de vénézuéliens se sont mis à compter sur Bitcoin, les mineurs du pays ont établi leurs propres communautés dédiées au commerce, la vente et le partage d'informations. Après avoir découvert Bitcoin en 2012, Alberto a partagé ses connaissances lors de rencontres entre ingénieurs et a même présentée la monnaie lors de conférences. Et lorsque la situation s'est aggravée vis à vis du gouvernement, les mineurs bitcoins, y compris Alberto, sont passés dans la clandestinité.

 

Une partie de cette activité souterraine se produit maintenant sur un groupe Facebook appelé "Bitcoin Venezuela", qui a débuté en mai 2013 par Randy Brito, un libertarien de 21 ans vivant en Espagne. Randy, dont les parents ont fui le Venezuela quand il avait 14 ans, a d'abord voulu que le groupe serve de forum éducatif, mais une fois «le minage devenu viral», dit-il, il l'a réorienté vers le commerce et l'aide des utilisateurs à améliorer leur vie difficile.

 

La plupart des utilisateurs de Bitcoin au Venezuela ne sont ni libéraux ni libertariens, dit Randy, mais cela n'a aucune importance car les principes libertariens sont intégrés au cœur même de la technologie. Bitcoin est très résistant aux interférences du gouvernement, étant la première monnaie numérique largement acceptée qui peut être échangée sans avoir recours à un intermédiaire bancaire. Il se rapproche donc de l'argent liquide, mais avec un avantage décisif sur les billets de banque : il peut être échangé via Internet et il n'y a donc pas de différence entre un acheteur dans la même rue ou à l'autre bout du monde.

 

Le groupe Facebook sert de facto de bazar en ligne, avec des annonces de voitures, vélos, bateaux, boissons alcoolisées, suppléments de protéines, savon, smartphones, chaussures, engins sportifs, jeux vidéos et... papier toilette. Ses  7 000 membres peuvent également acheter des produits pharmaceutiques venant de l'étranger, mais les échanges les plus courants concernent les pièces détachées d'ordinateur et les équipements miniers.

 

Étant donné que le Bitcoin n'a aucune propriété physique, il est également plus difficile à voler. Le Venezuela possède encore un marché noir robuste en dollars américains, mais le stockage des billets vert est extrêmement risqué dans un pays assiégé par le crime. «Les cambrioleurs reniflent et recherchent les dollars comme des chiens à la chasse», dit Hector, un médecin devenu mineur bitcoin.

 

Après l'arrestation de Joel Padrón en mars 2016, les quatre modérateurs de Bitcoin Venezuela, chargés de bannir les infiltrés et les fraudeurs, ont rendu le groupe "secret" sur Facebook, ce qui signifie qu'il n'apparaît pas dans les résultats de recherche. Les nouveaux membres ont besoin d'une autorisation pour le rejoindre, et les modérateurs utilisent un groupe Facebook secondaire pour filtrer les candidats possibles avant de les accepter.

 

Randy Brito encourage encore les utilisateurs à éviter de mettre sur leur profil toute information qui pourrait permettre de les identifier, et certains membres du groupe, y compris Alberto, y accèdent via un compte Facebook secondaire utilisant un faux nom. Les membres peuvent inviter de nouvelles personnes, et les modérateurs examinent ensuite les profils Facebook des invités avant de les accepter.

 

Cependant, la communauté Bitcoin du Venezuela n'est pas entièrement souterraine. CriptoNoticias, un site d'informations publié depuis Caracas, est consacré à la couverture de l'actualité du monde Bitcoin et de la blockchain. Le site, lancé en avril 2015, est principalement axé sur les nouvelles de l'industrie à l'extérieur du pays et couvre rarement la communauté minière grandissante du Venezuela. Il arrive cependant occasionnellement que les problèmes locaux y soient traités - y compris des réfutations des affirmations gouvernementales désignant Bitcoin comme un outil de criminels.

 

L'un des nombreux avantages de Bitcoin est qu'il a été conçu pour être à l'abris de tout contrôle des prix. En 2003, Hugo Chavez a imposé un désastreux système de fixation des prix. L'état offre, au mieux, 2150 bolivars par dollars alors que le marché noir en offre près de 7000.

 

Cet écart a entraîné une croissance exponentielle de SurBitcoin, la plus grande plateforme d'échange de Bitcoins au Venezuela. Le site facilite l'échange des bolivars en Bitcoins, qui peuvent ensuite être revendus pour des dollars. En utilisant les Bitcoins en tant que monnaie intermédiaire, il devient possible de battre le taux du marché noir en éliminant beaucoup de problèmes et de risques potentiels. De nombreux mineurs vénézuéliens s'appuient également sur SurBitcoin pour échanger leurs gains en Bitcoin pour des bolivars, qu'ils utilisent pour couvrir les dépenses courantes comme le loyer et la nourriture.

 

La plateforme d'échange SurBitcoin est opéré à 3000 kilomètres de Caracas, dans un hangar de transport reconverti surplombant le front de mer de Brooklyn. Elle est gérée par BlinkTrade, une société fondée en 2012 par Rodrigo Souza, ancien développeur de logiciels pour la Bourse de New York et connu pour ses vidéos Youtube où il mâche rarement ses mots.

 

Souza, 36 ans, a vu venir de loin que le Bitcoin aurait un énorme impact en Amérique latine. Brésilien libertarien ayant immigré aux États-Unis en 2008, il fut fasciné de voir un pays dans lequel l'inflation galopante n'était pas un frein constant pour l'économie. «J'ai été volé chaque jour de ma vie au Brésil» en raison de l'insistance du gouvernement à imprimer de plus de plus de monnaie, dit-il.

 

Il y a environ 1 200 transactions quotidiennes sur SurBitcoin, et le volume d'échange a été multiplié par 3 au cours de la dernière année. "Il y a beaucoup d'utilisateurs sur le site échangeant de petites sommes", explique Souza. L'échange moyen équivaut à environ 35 $. La première place de marché en Amérique Latine en volume est le Foxbit du Brésil, mais cette dernière est dépassée par SurBitcoin en terme de nombre d'échanges. Le gouvernement n'a pas fait fermer le service, explique Souza, en partie grâce au fait que plusieurs fonctionnaires "sont devenus nos clients".

 

Particulièrement pour les expatriés, SurBitcoin est une aubaine. Maria est une commerçante de 32 ans qui a quitté le Venezuela il y a trois ans pour le Brésil. Pour envoyer de l'argent à sa famille, elle a d'abord utilisé un messager humain : un ami faisait régulièrement passer de l'argent à travers la frontière et le déposait sur le compte bancaire de ses parents. "Cela durait plusieurs jours et était très dangereux", dit Maria. Aujourd'hui, elle envoie environ 300 euros à la maison chaque mois au travers de SurBitcoin sans tracas.

 

Depuis les États-Unis, il est possible de verser des fonds par l’intermédiaire de services comme MoneyGram et Western Union, mais des calculs rapides montrent qu'un utilisateur de SurBitcoin économiserait près de 40% par rapport à Western Union. Maria dit qu'au Brésil, MoneyGram nécessite un tel niveau de formalités administratives et impose des limites de versement tellement faibles qu'il ne valait pas la peine d'y passer tant de temps.

 

Souza dit qu'il est souvent approché par des individus qui cherchent à faire de larges transactions de bolivars vers Bitcoins. Il refuse de faire affaire avec eux, en partie par peur qu'ils ne dépouillent les petits acheteurs, mais également car ces riches individus sont «ceux que le gouvernement veut» : faire des affaires avec eux pourrait «causer des problèmes».

 

La plus grande crise de la plateforme a eu lieu lors de la répression du gouvernement en mars 2016, lorsqu'un employé de SurBitcoin, Daniel Arraez, vivant au Venezuela, a été arrêté par le SEBIN pour fraude fiscale et blanchiment d'argent. Après avoir passé sept mois en prison, Arraez a été libéré par un juge le 18 octobre 2016. Toujours dans l'attente d'une audience préalable au procès (https://news.bitcoin.com/venezuelan-bitcoin-miners-bribed-thrown-jail-secret-police/), Il a interdiction formelle de quitter le pays. Souza a refusé de discuter de cette affaire sur les conseils de son avocat.

 

Le compagnon de cellule de Daniel Arraez, Joel Padrón, le premier mineur bitcoin arrêté, a été libéré le 1er juillet 2016 après avoir accepté de témoigner.

 

Après l'arrestation de Joel en mars 2016, les amis d'Alberto lui ont conseillé de rentrer dans la clandestinité et d'effacer toute trace de sa présence en ligne. Mais la loi n'est pas la seule menace. Le nombre de crimes violents au Vénézuela a grimpé en flèche alors que l'économie s'effondrait, et les mineurs doivent faire extrêmement attention à cacher leur fortune relative.

 

Alberto et ses partenaires, y compris Luis, cachent leurs opérations de minage de Bitcoins dans les quartiers les plus pauvres de Caracas, là où la police n'est pas susceptible d'aller. Alberto porte des vêtements bon marché et conduit une voiture d'occasion pour ne pas se faire remarquer.

 

Cependant, on peut rapidement se rendre compte qu'il n'est pas représentatif d'une personne de 27 ans au Vénézuela. Les familles élargies ont tendance à cohabiter et collaborer pour mettre leurs ressources limitées en commun, mais Alberto partage un appartement à Caracas uniquement avec sa femme. Chaque mois, il convertit des Bitcoins en bolivars et achète environ 100 kilogrammes de poulet sur le marché noir, qu'il répartir ensuite pour les donner à une douzaine de membres de sa famille. Quand il veut sortir après le coucher du soleil, Alberto appelle un service de sécurité qui lui envoie deux gardes du corps et une voiture pare-balles.

 

"Mes voisins supposent que nous avons un lien fort avec le gouvernement", dit-il.

 

Alberto est particulièrement prudent ces derniers temps. Un soir d'été, le partenaire minier d'Alberto, Luis, conduisait vers chez lui après avoir déposé un ami dans le quartier d'El Marques. Il était sur le point de rentrer sur l'autoroute Cota Mil, une artère majeure à Caracas. Il était 20 heures, et cette ville de 3,3 millions d'habitants, championne mondiale du meurtre, était déjà une ville fantôme.

 

Le crime à Caracas a toujours été un problème majeur dans la vie de Luis, mais à l'époque où le président Nicolás Maduro a pris la relève de Hugo Chavez, décédé d'un cancer en 2013, la violence s'est accrue au point d'étouffer toute la vie de la ville. Personne ne sort plus une fois le soleil couché. Il y a cinq ans, les rues auraient été remplies de voitures, mais cette nuit là, Luis conduisait le seul véhicule en vue.

 

En pleine conversation avec sa petite amie assise côté passager, Luis remarqua soudainement une voiture dans son rétroviseur qui fonçait vers lui. Il se déplaça vers la voie de gauche. La voiture le dépassa, le moteur vrombissant, se rabattit sur la même voie, puis freina soudainement, entraînant une collision avec la voiture de Luis.

 

Sept hommes armés jusqu'aux dents bondirent en dehors de la voiture, pointant le pare-brise de Luis. L'un d'entre eux tenait une grenade. Ils ordonnèrent au couple de sortir de la voiture. Luis pris la main de sa petite amie et lui dit de rester calme.

 

Ils passèrent les cinq heures qui suivirent à l'arrière du véhicule des ravisseurs avec des armes à feu braquées sur la tempe alors que les hommes négociaient une rançon. Au milieu de la nuit, le père de Luis, lui aussi un mineur Bitcoin, se présenta avec un sac contenant l'équivalent de 5 000€ sous forme de billets en dollars et euros qu'il avait frénétiquement rassemblés auprès d'amis et de voisins. Les ravisseurs exigèrent également des lunettes, du parfum, des montres et des bijoux.

 

Luis a été la victime de ce que l'on appelle au Venezuela un «enlèvement express», un fait récurrent dans une ville qui ressemble à une zone de guerre après la tombée de la nuit. Il semble qu'il ait été ciblé aléatoirement, ses agresseurs n'ayant pas eu connaissance de son activité de minage. Les jours qui suivirent, Luis remboursa progressivement sa dette en vendant des Bitcoins pour acheter des dollars américains.

 

Au fur et à mesure que la criminalité et la crise économique s'installent, beaucoup de mineurs bitcoins du pays cherchent une issue de secours.

 

Luis et Alberto se préparent pour quitter le Venezuela aussitôt qu'il leur sera possible. Leur plan est d'aller avec un groupe d'amis en Argentine, pays choisi car il «se remet progressivement du désastre», dit Luis.

 

Alberto envisage également de demander un visa de travail aux États-Unis. Il réfléchit déjà à sa prochaine entreprise : commercialiser sa version d'un petit ordinateur appelé «contrôleur» qui redémarre automatiquement le minage des Bitcoins après un problème technique. Alberto a inventé lui-même la machine, selon lui particulièrement efficace pour automatiser la gestion matérielle et minimiser toute présence humaine dans ses centres de calcul.

 

Certains de ses partenaires ont accepté de rester sur place pour surveiller son "exploitation minière", car Alberto dit qu'il n'a d'autre choix que de partir. L'insécurité est simplement devenue insoutenable : qui veut vivre dans un pays où il est impossible de marcher la nuit dans les rues sans gardes armés?

 

Pour Luis, son enlèvement était la goutte qui a fait déborder le vase. "J'ai perdu toute foi en mon pays", dit-il. "Même si vous ne faites pas de vagues et agissez en bon citoyen, malgré la peur, vous finirez d'une manière ou d'une autre par avoir des problèmes. Être un honnête et modeste travailleur, qui produit et aide n'est plus valorisé par cette société".

 

Padrón envisage également de déménager aux États-Unis une fois sa liberté conditionnelle terminée l'année prochaine. Il rêve de vivre à New York. "Avant d'être mis en prison, j'étais un vrai patriote", dit-il. "Mais après tout ce qui s'est passé, j'ai dit : "Non, c'est impossible". "Même si vous essayez de faire les choses correctement, il y a toujours quelqu'un qui va vous baiser."

 

Bien qu'il ait perdu contact avec José Perales, l'autre mineur Bitcoins qui a partagé sa cellule, Padrón pense que Perales n'a pas respecté les conditions de sa libération conditionnelle et a fui le pays.

 

Les ordinateurs de minage Bitcoins de Padrón ont été confisqués par des agents du SEBIN alors qu'il fut arrêté l'année dernière et ne lui ont jamais été rendus. Mais il a mis en place un système d'alerte : à chaque fois que les machines sont alimentées et connectées à son réseau de minage Bitcoins, il reçoit un email généré automatiquement.

 

Un mois après son arrestation, un message est arrivé dans la boîte de réception de Padrón. "Je pense que les officiers qui m'ont arrêté ont commencé à extraire des bitcoins", dit-il.

 

Rodrigo Souza, l'opérateur de la plateforme d'échange SurBitcoin, est convaincu que peu importe ce qui se passe dans le pays, Bitcoin continuera à miner le pouvoir de l’État. Son entreprise travaille avec une banque nationale pour faciliter les transactions en bolivars et l'État pourrait prendre des mesures pour révoquer ses autorisations à tout moment. Si cela devait arriver, dit Souza, ses clients commenceraient simplement à échanger des bitcoins via le site de mise en relation LocalBitcoins, où les individus se connectent en ligne et organisent des échanges entre eux.

 

Ce serait moins pratique, mais les utilisateurs sauraient se débrouiller. Bitcoin au Venezuela est une force inexorable et instoppable, dit Souza. "Comment arrêter un logiciel sur Internet?"

 

Note du traducteur : SurBitcoin a bien du être mis hors ligne temporairement en février 2017 (http://www.econotimes.com/SurBitcoin-temporarily-suspends-services-amid-bitcoin-related-arrests-in-Venezuela-523633) après la suspension du compte bancaire associé à la banque locale Banesco, ne voulant plus être associée à SurBitcoin. La plateforme a pu rouvrir ses portes deux semaines plus tard grâce à un nouveau partenaire bancaire (http://oilprice.com/Energy/Crude-Oil/Could-Bitcoin-Provide-A-Hedge-Against-Venezuelas-Failing-Oil-Industry.html).

 

Traduction de l'anglais : Cédric de Saint Martin

 

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Je trouve que le titre original serait mieux traduit parmi ces propositions : "Le monde dangereux et secret des mines vénézuéliennes de bitcoins" ou pour faire plus aguicheur "Découvrez le monde dangereux et secret des mines de bitcoins vénézuéliennes" ou encore "Venezuela : le monde dangereux et secret des mines de bitcoins"

  • Yea 1
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10 minutes ago, ttoinou said:

Je trouve que le titre original serait mieux traduit parmi ces propositions : "Le monde dangereux et secret des mines vénézuéliennes de bitcoins" ou pour faire plus aguicheur "Découvrez le monde dangereux et secret des mines de bitcoins vénézuéliennes" ou encore "Venezuela : le monde dangereux et secret des mines de bitcoins"

Pour être honnête, parmi les plus grandes difficultés que j'ai rencontrées, le titre est en tête de liste. Après avoir longtemps hésité, j'ai opté pour mon adaptation.

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Mais ma foi, cette traduction est excellente. Une seule petite remarque : "Randy, dont les parents ont fui le Venezuela à l'âge de 14 ans" devrait plutôt être "Randy, dont les parents ont fui le Venezuela quand il avait 14 ans". :)

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1 hour ago, Rincevent said:

Mais ma foi, cette traduction est excellente. Une seule petite remarque : "Randy, dont les parents ont fui le Venezuela à l'âge de 14 ans" devrait plutôt être "Randy, dont les parents ont fui le Venezuela quand il avait 14 ans". :)

Merci! Corrigé dans le post. Les parents auraient en effet été précoces dans le cas contraire...

Comment se passe la suite? Le google docs de la page 1 est toujours d'actu? Les traducteurs signent ou c'est "Par Contrepoints"?

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Le traducteur peut signer si il le veut (de préférence avec un "Prénom Nom" qu'avec un pseudo de forum, mais rien n'oblige à signer de son vrai nom, on peut s'inventer un autre pseudo).

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7 minutes ago, Rincevent said:

Le traducteur peut signer si il le veut (de préférence avec un "Prénom Nom" qu'avec un pseudo de forum, mais rien n'oblige à signer de son vrai nom, on peut s'inventer un autre pseudo).

J'aime bien assumer ce que je fais, j'édite le post à nouveau, je le mets en fin d'article, libre à la rédaction d'adapter à son style habituel.

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https://fee.org/articles/removing-statues-of-violent-bigots-start-with-che/

 

"Removing statues of violent bigots? Start with Che"

 

Article original de la "Fundacion Bases", un "think tank" libéral classique d'Argentine, l'article a été publié par Economist, FEE, Mises Brésil, Mises Hispano et autres sur le continent américain. Il y a versions en anglais, portugais et espagnol.

 

Je ne sais pas s'il y a interesse, parce que je ne sais pas si Che est connu/estimé/haï/aimé en France, comme est ici (continent américain).

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