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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

Messages recommandés

On 6/30/2020 at 3:56 PM, Nick de Cusa said:

La vraie pandemie a ete un probleme de maisons de retraites 

 

https://www.aier.org/article/the-real-pandemic-was-a-nursing-home-problem/

 

Voilà:

Spoiler

Le vrai problème de la pandémie : les maisons de retraite

Par Peter C. Earle

Un article de l’Institut américain pour la recherche en économie (AIER)

A la fin du mois de juin, de nombreux gouverneurs ont remis en vigueur des mesures coronavirus qui étaient en cours d’arrêt.  Pourquoi ?  En raison d’une soi-disant « flambée » de nouvelles infections COVID-19.  D’autres Etats ont suspendu la levée progressive de leur confinement.  Etr cela malgré le fait que les décès américains du COVID-19 ont diminué de 90% par rapport à leur pic.

L’Etat de Washington envisage de faire du refus de porter un masque un délit.   Le gouverneur de l’Etat de New-York, Andrew Cuomo, a imposé de nouvelles interdictions pour les visiteurs venus d’autres Etats (avec le commentaire « en plus des forces de l’ordre, […] j’attends des personnes telles que les réceptionnistes d’hôtels […] qu’elles interrogent les voyageurs venant de certains Etats. »)  Le candidat Démocrate à la présidence Joe Biden a mentionné que s’il gagnait la présidence il pourrait y avoir une obligation fédérale de porter le masque.  La présidente de la Chambre des représentants a rapidement exprimé son soutien d’une telle mesure.

Tout cela et d’autres actualités, indiquent que, plutôt que d’approcher de la fin de la crise créée par l’Etat, nous pourrions être au seuil d’un nouveau commencement.  Le fait que l’augmentation du nombre d’infections puisse résulter principalement de l’augmentation massive des moyens de test ne semble effleurer personne, ni dans l’administration ni dans les médias.   Ils ne se sont pas aperçus non plus que la circulation beaucoup plus large de l’infection COVID-19, avec beaucoup de cas à symptômes modérés ou traités comme bénins, devrait réduire les inquiétudes : il semble que le nombre de personnes infectées par le nouveau coronavirus est largement supérieur à ce qui avait été estimé précédemment, avec des conséquences faibles voire nulles.

Ajoutons le fait que la reprise des infections peut être partiellement attribuée aux troubles à l’ordre public qui ont suivi le meurtre de George Floyd.  La prévalence des nouvelles infections COVID-19 parmi la génération Z et les milléniaux (sans compter leur prévalence dans les emplois qui demandent des tests, tels que la restauration rapide et les services) est certainement liée à l’hypocrisie du personnel politique qui leur a ordonné de rester à la maison, sans travailler et sans vie sociale, tout en réagissant avec un silence assourdissant lorsque les manifestations, les défilés et les émeutes se sont produits.

Remarquez la tendance récente des données en Californie :

[Tableau]

Ou dans le Minnesota :

[Graphique]

Alors que d’autres statistiques au sujet du bilan de l’épidémie de nouveau coronavirus se confirment, certains motifs commencent à apparaître au grand jour.  On peut dire avec de plus en plus de certitude que les Etats qui ont confiné ont eu quatre fois plus de décès que ceux qui ne l’ont pas fait.  L’efficacité des masques, de même, se révèle douteuse, ainsi que la distanciation sociale en l’absence de tests et de suivi de contacts (dont l’efficacité est de plus contestable).

La presse n’a pas vu (ou a ignoré) une révélation plus importante contenue dans le déluge de données.  A l’AIER nous avons remarqué les taux de mortalité stupéfiants dans les unités de soin de longue durée lors de la troisième semaine de mai.

Il y a à peine quelque jours le New-York Times a publié que 54000 morts causés par le COVID-19 (43% de tous les décès aux Etats-Unis) se sont produits parmi les résidents et le personnel des maisons de retraite :

Dans 24 Etats, les résidents et le personnel décédés comptent pour la moitié, voire plus de la moitié, de tous les décès causés par le virus.  De plus, le taux de décès des personnes infectées en relation avec des maisons de retraite est plus élevé que dans la population générale.  La médiane du taux de létalité – le nombre de décès divisé par le nombre de cas – dans les établissements à données fiables est de 17%, soit nettement au-dessus du taux de létalité de 5% au niveau national.

L’Etat de New-York n’est qu’un de Etats qui ont publié des décrets qui ont augmenté le bilan humain du virus.

Les Etats qui ont publié des décrets semblables à celui de Cuomo ont enregistré des résultats sinistrement comparables.  Le Michigan a perdu 5% des quelques 38000 résidents de maisons de retraite en raison du COVID-19 depuis le début de l’épidémie.  Le New-Jersey en a perdu 12% sur plus de 43000 résidents.  En Floride, où de tels transferts ont été empêchés, seulement 1,6% des 73000 résidents de maisons de retraite, sont décédés du virus.  La Californie, après avoir commencé à prendre une réglementation comme celle de New-York, l’a vite révisée.  Jusqu’à présent elle a perdu 2% de ses 103000 résidents en maison de retraite.

Et il faut garder à l’esprit que ce chiffre moyen de 43% est très fortement tiré vers le bas car cinq Etats ont eu zéro mort en maison de retraite alors que d’autres Etats ont eu jusqu’à 80% de leurs décès en maison de retraite.

[Tableau]

L’horreur de cette actualité est renforcée lorsqu’on examine attentivement le document qui a servi de base aux politiques de confinement.  L’avant-dernier paragraphe de l’article original de 2006 dans Nature – qui a servi de modèle pour les confinements – intitulé « Stratégies pour réduire les effets d’une pandémie grippale », comporte :

Le manque de données nous empêche de modéliser de manière fiable la transmission dans le contexte important des institutions d’hébergement (par exemple maisons de repos, prisons) et des établissements de soins ; il est tout de même nécessaire de prévoir dans le détail des antiviraux, des vaccins et des mesures de contrôle d’infection pour ces établissements.  Nous ne présentons pas de projection de l’impact de mesures de protection individuelle (par exemple des masques) sur la transmission, en raison une fois de plus du manque de données sur leur efficacité.

L’omission apparente de réflexion au sujet des personnes présentes dans les établissements de soins de longue durée par les épidémiologistes et les décideurs politiques, ainsi que le nombre totalement disproportionné de décès dans cette population, donne le contexte d’une série de mesures hâtives et furtives prises par les politiciens pour se dédouaner de leurs responsabilités (et accroître leur pouvoir).

Il est donc de plus en plus évident que, bien  qu’ils aient entraîné l’économie des Etats-Unis dans une dépression artificielle, en détruisant des dizaines de milliers d’entreprises et la vie de millions de citoyens, en élevant le niveau de violence familiale, de divorces, d’usage de drogues et de suicides, les politiques des administrations américaines ont échoué à protéger le segment le plus vulnérable de la population : les personnes en maisons de retraite et autres établissements de soins de longue durée.

En plus de tout cela, bien qu’il se soit écoulé 14 ans entre la publication des articles de « stratégies » et leur mise en œuvre dans le monde réel, il semble qu’aucune étude n’ait été faite pour étendre leurs conclusions à ces populations particulièrement exposées.

Il s’agit bien entendu d’un problème bien plus vaste que l’incapacité des méthodes de calcul les plus complexes à intégrer et prendre en compte des phénomènes de science sociale.  La sensibilité des personnes âgées ou en institution, et en particulier ceux avec des problèmes de santé préexistants, a été une préoccupation omniprésente dans pratiquement tous les protocoles médicaux.  Pourtant, entre les années 1970 et aujourd’hui, la connaissance humaine au sujet de la prévention et du contrôle des maladies – le produit d’institutions informelles et de mœurs culturelles – a été oublié ou perdu ; et dans un tel vide des décisions autoritaires prises d’en haut se sont répandues sur des bases scientistes :  des technocrates brandissant des modèles à base d’agents.

Les Américains s’attendent à ce que leurs agences d’Etat mentent et à ce que leur pronostics et leurs diagnostics échouent.   Les échecs de la réglementation sont largement plus courants que les réussites, et les réussites – quand il y en a – sont toujours et partout de véritables puits de conséquences inattendues.

Bien loin de produire de meilleures réactions, les modèles et les simulations utilisés comme des guides détaillés (plutôt que comme des indicateurs de haut niveau plutôt abstraits) amplifient au lieu d’atténuer les échecs de la planification centralisée.  La réaction à la pandémie à coronavirus guidée par les modèles, qui comporte désormais le sacrifice direct du segment de la population le plus vulnérable au virus, n’en est que le dernier.  Il rejoint la masse croissante des épisodes parmi lesquels on trouve la réaction de la Fed au boum financier des années 1920, et plus récemment la destruction de l’Irak pour cause d’armes de destruction massive qui n’ont jamais existé ainsi que la piteuse réaction à l’urgence de l’ouragan Katrina.

Pourquoi continuons-nous à les écouter ?

 

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On 7/3/2020 at 7:17 AM, Extremo said:

Adam Smith, révolution industrielle et abolitionnisme:

 

https://quillette.com/2020/06/22/the-father-of-capitalism-and-the-abolition-of-slavery/

 

Et revoilà:

Spoiler

Le père du capitalisme et l’abolition de l’esclavage

Par Matthew Lesh

Un article de Quillette

Selon une ritournelle devenue banale, l’esclavage et la traite des esclaves sont responsables de la révolution industrielle, voire de la totalité de la prospérité moderne.  L’esclavage est souvent appelé le « côté obscur » du capitalisme.  Un article récent du Guardian affirmait que la traite des esclaves « annonçait l’âge du capitalisme » et le journaliste du Guardian George Monbiot a déclaré sur Twitter : « Plus nous en découvrons sur notre propre histoire, moins le ‘commerce’ sur lequel la Grande Bretagne a bâti sa prospérité a l’air d’un échange et plus il a l’air d’un pillage.  Il signifiait extraire des ressources volées ainsi que les produits de l’esclavage, l’asservissement par la dette et l’accaparement de terres d’autres nations ».  Le même point de vue a été adopté par le maire de Londres Sadiq Khan qui a twitté : « C’est une triste vérité  qu’une grande partie de notre richesse a été tirée du commerce des esclaves ».

Mais que pensait le « père de l’économie moderne », Adam Smith, au sujet de l’esclavage ?  Et ce dernier est-il responsable de notre prospérité moderne ?

Adam Smith avançait que l’esclavage était non seulement moralement répréhensible, mais aussi économiquement nuisible.  Il a fourni des munitions économiques et morales au mouvement abolitionniste qui a porté ses fruits après sa mort en 1790.  Smith était pessimiste à propos de la possibilité de l’abolition complète, mais il était dans le camp du bien.

L’ouvrage de Smith, La richesse des nations, publié en 1776, contient ce qui est peut-être la critique économique la plus connue de l’esclavage.  Smith défendait le point de vue selon lequel des personnes libres travaillent plus que des esclaves et investissent dans l’amélioration des terres, motivés par leur intérêt de gagner plus.  Smith fait référence à la Rome antique où la culture du blé par des esclaves s’est dégradée.  Le coût de l’esclavage est « au bout du compte plus cher que tout », écrit Smith.

Sa pensée sur l’esclavage peut être retrouvée dans ses écrits antérieurs.  Dans les Leçons sur la justice, la police, les revenus et les armes achevées en 1763, bien avant que le mouvement abolitionniste britannique soit formalisé, Smith écrit :

Les esclaves cultivent uniquement pour eux-mêmes ; le surplus va au maître, ainsi donc ils ne se soucient pas de cultiver les terres au mieux.  Un homme libre conserve pour lui-même tout ce qui dépasse son fermage et il a donc un mobile pour son industrie.

Smith décrit comment les serfs en Europe de l’ouest – en relation féodale avec les seigneurs – ont été progressivement transformés en métayers libres tandis qu’ils achetaient du bétail et des outils.  Les récoltes ont été plus équitablement partagées entre le propriétaire et le métayer pour encourager un meilleur usage des terres et les métayers ont fini par évoluer en fermiers en payant simplement un loyer au propriétaire.  Alors que les Etats étaient plus stables, l’influence des seigneurs sur la vie des fermiers s’est aussi relâchée.

Le capitalisme était, comme Marx l‘a décrit, la prochaine étape dans le développement des relations humaines après la relation de servage féodal.  La société commerciale de Smith était en opposition directe avec la société d’esclavage.  Smith, au fond, est un défenseur des individus libres de se spécialiser et de commercer, y-compris de faire commerce de leur travail.  Le fait que chacun agisse selon son « intérêt propre » et non pas sous la contrainte engendre la prospérité générale.

La thèse de Smith à l’encontre de l’esclavage a été démontrée par l’Histoire :  les progrès énormes de la prospérité humaine se sont produits bien longtemps après la fin des relations féodales et l’abolition de l’esclavage et de la traite des esclaves.  Nous sommes considérablement plus riches que lorsque les maîtres détenaient des esclaves ou même lorsque les marchés aux esclaves proliféraient en Amérique.  La libération de l’humanité a amené une innovation et un esprit d’entreprise extraordinaires.  Cela n’est possible, comme Smith l’a avancé, que lorsque les individus peuvent profiter des fruits de leur propre travail (les esclaves ne peuvent rien posséder en propre et ne peuvent donc ni commercer ni choisir de se spécialiser).

Nous ne sommes pas devenus riches parce que, voilà quelques centaines d’années, des gens trimaient à la ferme dans des conditions épouvantables.  C’est en fait l’inverse.  « C’est précisément le remplacement de la force musculaire humaine par celle de la vapeur et des machines qui a éliminé la vilénie du commerce des esclaves et du travail forcé » a expliqué Tim Worstall.

La traite des esclaves n’a pas non plus financé la révolution industrielle.  Le grand économiste et historien Deirdre McCloskey explique que le commerce des esclaves, ainsi que les biens produits par des esclaves, étaient une toute petite fraction du commerce international britannique.  De plus les esclaves n’étaient pas passifs : de la Jamaïque à Saint Domingue ils se sont rebellés contre leurs maîtres.  Ces rébellions ont couté cher à mater.  Plus largement, McCloskey avance que la révolution industrielle a été accélérée par les innovations dans le pays et non par le commerce ou des rendements impérialistes minuscules.

Vu sous un autre angle, s’il suffisait à un pays pour être riche d’avoir un historique esclavagiste, alors les pays seraient riches en proportion de leur niveau historique d’esclavage, mais ce n’est pas le cas.  Le fait que l’Amérique ait connu un esclavage démesuré et soit devenue riche ne signifie pas que l’Amérique est devenue riche en raison de l’esclavage.  Beaucoup de pays qui ont eu un esclavage répandu dans le passé, comme les anciennes colonies espagnoles en Amérique du sud, ne sont pas particulièrement riches aujourd’hui.  Il y a bien d’autres explications plus plausibles à la prospérité humaine.

De plus, le fait que certains individus aient bâti des fortunes personnelles sur l’esclavage ne signifie pas que les nations en ont tellement profité globalement.   En fait, l’individu moyen non seulement n’a matériellement rien obtenu ou presque de l’Empire britannique et ses semblables – il a aussi dû financer des dépenses de défense énormes au cours de diverses guerres, jusqu’à payer de sa propre vie.  Dans tous les cas, prétendre que l’impérialisme a accéléré la révolution industrielle est anachronique : l’Empire a eu besoin de vapeur et de navires en acier, il est donc arrivé après le début de la révolution industrielle.

Au final, l’esclavage, la traite des esclaves et l’impérialisme étaient non seulement moralement répugnants, mais encore d’une valeur économique douteuse.   Un petit nombre de gens ont profité de la traite – et ils ont milité contre l’abolition.  Mais il ne faut pas confondre cela avec l’affirmation générale selon laquelle notre prospérité moderne est bâtie sur les profits d’une petite minorité voilà quelques centaines d’années.

Le point de vue moral

L’esclavage n’était pas simplement une mauvaise affaire.  Pour Smith, l’esclavage était inhumain et mauvais.  Dans les leçons mentionnées plus haut, Smith évoque le traitement brutal des esclaves dans la Rome antique où, à la nuit tombée, « on entendait d’autre bruit que les cris des esclaves punis par leurs maîtres ».

Ovide nous raconte que l’esclave qui gardait le portail y était enchaîné, et que les esclaves qui épandaient du fumier était enchaînés les uns aux autres de peur qu’ils s’enfuient et, plus cruel, lorsqu’un vieil esclave était incapable de travailler il était envoyé mourir sur une île voisine que la ville réservait à cet effet.

Smith remarquait aussi que :

Nous voyons combien les esclaves devaient avoir une vie misérable ; leur vie et leurs biens entièrement à la merci d’un autre, ainsi que leur liberté, si on peut dire qu’ils en avaient, encore à sa merci.

Le dégoût de Smith à l’idée de l’esclavage peut indiquer que son argumentaire économique était orienté ; il pourrait avoir cherché à montrer qu’un autre monde, sans esclavage, amènerait la prospérité afin de renforcer la thèse des abolitionnistes.

Smith était malgré tout remarquablement pessimiste au sujet des chances générales de l’abolition :

L’esclavage existe dans toutes les sociétés à leurs débuts et il procède d’une tendance à la tyrannie qui peut presque être considérée comme naturelle à l’humanité… Il sera en fait presque impossible de l’abolir totalement et partout.

Il pensait même que les sociétés, devenant plus riches, pourraient s’offrir plus d’esclaves.  Il minimisait la probabilité que des sociétés libres ou monarchiques ou des religions puissent mener à l’abolition.  A cette époque l’Empire britannique, ainsi que beaucoup d’autres, transportaient des millions de personnes d’Afrique en Amérique pour la traite des esclaves, une pratique incroyablement violente et barbare – souvent justifiée par un racisme extrême et incluant de la torture généralisée et de l’exploitation sexuelle.

Smith, heureusement, se trompait.   Cette pratique allait arriver à son terme.  Pendant les décennies qui ont suivi le mouvement britannique anti-esclavage a aboli l’esclavage dans tout l’Empire britannique et a contribué à accélérer le mouvement abolitionniste mondial.  (La traite des esclaves n’a jamais existé dans la loi anglaise ou écossaise – bien qu’il y ait eu quelques esclaves importés sous prétexte de travaux domestiques.)  Le parlementaire William Wilberforce a mené, avec les chercheurs Thomas Clarkson et Zachary Macaulay et des militants quakers et anglicans, toute une vie de croisade contre cette pratique barbare à partir de la fin des années 1780.  Ce groupe basé dans le sud-ouest de Londres a été nommé « la secte Clapham ».  Ils ont attiré l’attention sur ce problème, ont obtenu des soutiens de William Pitt à Edmund Burke, ont parcouru le pays, ont inventé des techniques de lobbying comme les pétitions parlementaires, ont écrit des pamphlets, ont imprimé des badges et tenu des réunions publiques.

On attribue largement à Smith une influence sur le mouvement contre l‘esclavage.  Son travail a été décrit comme « un lieu générateur d’idéologie abolitionniste ».  Smith a fourni les thèses économiques contre l’esclavage à la fois au Royaume-Uni et, plus tard, aux Etats-Unis.  Ses arguments contre l’esclavage ont été cités dans les premiers travaux anti esclavage.   Wilberforce, qui a rencontré Adam Smith en 1787, le citait souvent.  L’abolitionniste quaker James Cropper citait les idées de Smith  sur l’inefficacité économique de l’esclavage.  De plus, les idées de Smith sur l’éthique et l’empathie développées dans la Théorie des sentiments moraux (où ils décrit la « frivolité, la brutalité et la bassesse » des marchands d’esclaves) ont fini par influencer de manière significative la stratégie rhétorique du mouvement abolitionniste.   Smith, bien entendu, n’était pas seul.   Un large éventail de penseurs libéraux a défendu la cause de la suprématie de la personne et contre l’esclavage.

L’historien Niall Ferguson a écrit que ces campagnes ont permis d’aboutir à un extraordinaire « changement collectif des cœurs » face aux profiteurs de l’esclavage organisés et puissants.  En 1807 le Parlement a aboli la traite des esclaves dans tout l’Empire britannique, qui s’étendait sur des centaines de millions de personnes.  Mais ce n’est pas tout.  La Royal Navy a utilisé sa domination des mers pour éliminer la traite des esclaves des étrangers, à la fois en saisissant des navires négriers et en obligeant d’autres pays comme l’Espagne et le Portugal à signer des traités par lesquels ils s’engageaient à mettre fin à leur traite.

En 1860, l’escadre d’Afrique de l’ouest de la Royal Navy avait saisi approximativement 1600 navires impliqués dans l’esclavage et libéré 150 000 Africains à bord de ces vaisseaux.  On estime qu’environ 1857 membres de l’escadre sont morts de maladie ou au combat.  Freetown au Sierra Leone tire son nom de ses premiers occupants, des esclaves ramenés par les britanniques.   Selon Ferguson : « Les esclaves libérés passaient à pied sous une Arche de la Liberté portant l’inscription – aujourd’hui presque recouverte par la végétation : ‘Libérés de l’esclavage par la valeur et la philanthropie britanniques’. »  En 1833 l’esclavage était aboli dans tout l’Empire britannique.  La Société britannique et étrangère contre l’esclavage, aujourd’hui connue comme sous le nom Anti-Slavery International a été constituée en 1839 pour éradiquer l’esclavage sur tout le globe.  C’est la plus ancienne organisation de droits humains.

Tout cela a pris beaucoup trop de temps.  L’esclavage a été et continue à être (sous ses formes modernes) totalement répugnante.  Mais ce qui rend l’Empire britannique exceptionnel ce n’est pas son enchevêtrement avec la traite des esclaves, qui était la situation de quasiment tous les empires, comme l’explique Smith, mais plutôt sa croisade morale contre l’esclavage depuis le 19ème siècle.

Ce n’est pas un hasard si le lieu de naissance de la révolution industrielle est aussi le lieu de naissance du mouvement mondial contre l’esclavage.  L’esclavage est l’antithèse de l’économie de marché qui dépend de l’échange volontaire de travail.

L’esclavage est une constante de l’histoire humaine ; les libéraux des Lumières et les penseurs chrétiens ont contribué substantiellement à la cause de l’abolition.  Adam Smith était parmi ces premiers penseurs.  En 1764 un Américain anonyme a publié un pamphlet contre l’esclavage basé sur la Théorie des sentiments moraux.  Le pamphlet conclut à propos de Smith :

O combien il a bénéficié à l’humanité et m’a sauvé !

 

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On 5/11/2020 at 10:53 AM, fm06 said:

 

A propos, je suis en contact avec le David Zaruk, alias le Risk-Monger.  J'ai déjà fait quelques traductions pour lui.  Je pense que certains de ses articles pourraient être repris par CP.  Est-ce que ça vous intéresse?

 

Je n'ai pas vu de réponse.  Voici un article qui me semble pertinent:

https://risk-monger.com/2020/07/09/its-not-about-being-safe-its-about-being-safer

La crise COVID-19 révèle une mauvaise compréhension de la gestion de risques par le public comme par les décideurs.

 

Dites moi si l'article vous intéresse et je contacterai l'auteur pour avoir son feu vert avant de traduire.

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Le 15/07/2020 à 10:42, fm06 a dit :

 

Je n'ai pas vu de réponse.  Voici un article qui me semble pertinent:

https://risk-monger.com/2020/07/09/its-not-about-being-safe-its-about-being-safer

La crise COVID-19 révèle une mauvaise compréhension de la gestion de risques par le public comme par les décideurs.

 

Dites moi si l'article vous intéresse et je contacterai l'auteur pour avoir son feu vert avant de traduire.

 

Oui très bonne idée, nous sommes preneurs !

Merci.

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23 hours ago, Séverine B said:

 

Oui très bonne idée, nous sommes preneurs !

Merci.

 

Merci Séverine.  J'ai le feu vert de David Zaruk. Je le fais suivre à la rédaction et je fais la traduction dans la journée.

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Voici la traduction de https://risk-monger.com/2020/07/09/its-not-about-being-safe-its-about-being-safer

 

En bonus la présentation résumée de l'auteur (copiée du blog de Seppi, c'est un condensé de https://risk-monger.com/about-2/)

David pense que la faim, le SIDA et des maladies comme le paludisme sont les vraies menaces pour l'humanité – et non les matières plastiques, les OGM et les pesticides. Vous pouvez le suivre à plus petites doses (moins de poison) sur Twitter et la page Facebook de Risk-monger.

 

 

Spoiler

Vous avez-tout faux ! Risque zéro et amélioration de la sûreté

Un article du Risk-Monger

Quand serons-nous en sûreté vis-à-vis de la COVID-19 ?  Si je respecte le confinement, est-ce que je serai en sûreté ?   Quels sont les désinfectants, les savons et les médicaments qui peuvent garantir ma sûreté ?   Combien de temps faudra-t-il attendre un vaccin qui nous permettra de sortir en toute sûreté ?

Et maintenant visualisez le Risk-Monger dans son sous-sol poussiéreux en train de se cogner la tête contre son écran en hurlant : « Non ! Non ! Non !  Vous avez tout faux ! »

-          Qu’est-ce qui est faux ?

-          Tout !   Il n’y a pas de « sûreté »!

La suffocation de la société occidentale en 2020 n’est pas due au coronavirus de la COVID-19 mais à l’incapacité des gestionnaires de risques à mettre en œuvre les outils appropriés pour protéger les citoyens tout en assurant le bien public.  Nos systèmes de gestion des risques ont évolué pour se transformer en état d’esprit précautionneux avec un public irréaliste qui en est arrivé à espérer et à exiger d’être en sûreté et à l’abri du risque.

-          Si un produit n’est pas sûr à 100%, alors il faut le retirer des rayons.

-          Si vous ne pouvez pas prouver avec certitude qu’une substance ne provoque pas de perturbation endocrinienne, alors elle sera supprimée.

-          Si les chercheurs ne peuvent pas garantir la sûreté absolue dans tous les cas de figure des nouvelles technologies d’édition de gènes, alors elles doivent être interdites.

La précaution a rendu la gestion de risques facile (en cas de doute il suffit de dire « Non ! ») ce qui a mené à une autosatisfaction paresseuse de la part des autorités réglementaires (en particulier à Bruxelles).  L’utilisation du principe de précaution (tel que formulé par l’Agence européenne pour l’environnement) par l’Union Européenne exige tout simplement qu’un produit, une substance ou un procédé soit supprimé ou interdit si on ne peut pas prouver avec certitude qu’il est sûr.

Mais rien n’est sûr à 100%.

Malgré ses contradictions intrinsèques, l’aisance et la chance ont permis à cette perversité du principe de précaution de survivre en tant qu’outil bien pratique depuis au moins deux décennies.  Mais lorsque le coronavirus de la COVID-19 s’est répandu en Europe et aux Etats-Unis, les faiblesses sous-jacentes à la précaution ont éclaté au grand jour.  Le public a exigé d’être protégé d’un virus pernicieux souvent transmis par des super-contaminateurs asymptomatiques.  La situation était tout sauf sûre et exigeait de solides compétences en gestion des risques, au plus tôt et préventivement.

La gestion des risques des à la cowboy

La plupart des Etats de l’Union Européenne n’ont à peu près rien fait pour réduire l’exposition aux risques pendant les dix semaines qui ont précédé les confinements de la mi-mars.  Pendant cette période, alors que les officiels chinois et coréens combattaient leurs épidémies en construisant des hôpitaux, en remontant les chaînes de contamination, en testant, en investissant dans les équipements de protection individuelle et en protégeant les populations vulnérables, que faisaient les dirigeants occidentaux ?  Voici une chronologie abrégée.

Février :  Ils ont rassuré la population en disant qu’on serait en sûreté si on se lavait simplement les mains.

Mars : Le 11 mars, alors que les hôpitaux en Italie du nord étaient submergés et que les dirigeants confinaient leur pays, la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a twitté un message (en Italien) d’encouragement plutôt flippant « l’Europe souffre avec l’Italie ».  Je ne plaisante pas, c’était tout.

Fin mars :  Les dirigeants ont déclaré à leur population qu’on serait en sûreté si on restait à la maison (tout en continuant à se laver les mains).   Les gens sont soudainement sortis de leur torpeur précautionneuse avec des pertes d’emplois et de l’incertitude. Ensuite, alors que les taux de mortalité grimpaient et que les médias s’en sont emparés, les autorités n’ont eu d’autre choix que de fermer les écoles et les frontières.

Avril :  Il est devenu évident que les hôpitaux submergés n’étaient pas préparés et manquaient d’équipements de protection individuelle.  Là où les gestionnaires des risques avaient échoué, les individus se sont mobilisés : des entreprises ont se sont outillées pour concevoir et fabriquer des respirateurs ; des entrepreneurs ont utilisé leurs imprimantes 3D et ont produit des visières pour leur hôpital local.

Mai : Les autorités, voyant que les taux de mortalité dans les maisons de retraite grimpaient (un phénomène bien connu dès janvier en Chine et en Corée) ont commencé à fournir plus d’équipements de protection individuelle.

Juin : Certains représentants étatiques et l’OMS ont confusément suggéré que porter des masques pourrait aider à protéger la population (mais la plupart des Etats, au bout de cinq mois, n’étaient toujours pas en mesure de se procurer suffisamment d’équipements de protection).  Les citoyens se sont retrouvés livrés à eux-mêmes pour trouver le moyen de confectionner leurs propres masques.

Non seulement cette gestion des risques à la cowboy était un déni significatif de responsabilités, mais l’imposition des mesures de confinement a été faite sans tenir compte des conséquences économiques et sociétales catastrophiques.  Ce qui aurait dû être une épreuve de risque sanitaire momentané est devenu une destruction du bien-être sociétal pour toute une génération.

Les Etats occidentaux ont semblé incapables d’autre chose que d’appliquer des précautions (c’est-à-dire confiner la société et stopper toute activité) pour garantir que leurs citoyens soient en sûreté.  Mais personne n’était en sûreté.  Avec la COVID-19, chaque échec de la structure réglementaire reposant sur les faiblesses de la précaution a coûté d’innombrables vies.  Nous ne pouvons pas nous excuser en disant que nous ne pouvions pas savoir alors ce que nous savons maintenant.  En février j’ai écrit pourquoi nous devions commencer à porter des masques en occident (pour protéger les autres).  En mars, je hurlais pourquoi nos autorités devaient construire des pare-feux pour protéger les personnes vulnérables en maisons de retraite.  Avant la mi-avril beaucoup d’Etats remarquaient la montée des taux de mortalités dans ces établissements (en Belgique environ 50% de la mortalité totale) et à la fin mai des mesures ont enfin été prises pour restreindre l’accès aux maisons de retraite et fournir des équipements de protection au personnel.  C’était une honte et un manque de respect.  Les agriculteurs protègent leur bétail mieux que nous avons traité la génération qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale.

La précaution ne pouvait que promettre l’illusion de la sûreté ; elle ne pouvait pas garder les gens en sûreté.  « Être en sûreté » cela n’existe pas… sauf comme un idéal émotionnel.  Et alors qu’il est facile de faire porter la responsabilité de nos échecs sur des dirigeants  tels que Trump, Bolsonaro et Duterte, nos propres exigences de moutons qui veulent rester en sûreté résultent de bien plus qu’un despote mal informé.  Le sentiment d’être en sûreté, en tant que ressenti, est à déterminer par chacun.   Une personne peut considérer qu’une activité ou une substance est suffisamment sûre ; une autre peut la trouver mortellement dangereuse.  La seule chose commune à tous est le désir d’être « plus en sûreté » mais nos dirigeants devaient faire plus pour nous mettre en capacité que nous dire de nous laver les mains et de maintenir la distanciation sociale.  Les compétences personnelles en gestion des risques sont une responsabilité que nous devons réapprendre dans l’occident qui fut société d’abondance.

La gestion des risques consiste à améliorer la sûreté

Plutôt que de discuter de ce qui est sûr, les gestionnaires de risques sont chargés de la démarche itérative qui consiste à rendre l’activité, le procédé ou l’exposition à une substance plus sûrs.  Par exemple, si un carrefour très fréquenté connait plusieurs accidents, nous devons chercher des moyens de réduire les risques et d’assurer que le trafic circulera avec une meilleure sûreté tout en bénéficiant des avantages de l’usage de la route.  Exiger une sûreté totale impliquerait d’interdire les voitures et les vélos sur la route.

Alors que l’état d’esprit de la précaution impose l’exigence irrationnelle de « sûreté », la gestion des risques progresse continuellement vers une « meilleure sûreté ».  Appliquer des mesures de réduction des risques consiste à diminuer l’exposition au danger aussi bas que raisonnablement possible (as low as reasonably achievable – ALARA).  Cela ne signifie pas sûr à 100%, mais cela n’a jamais été une attente raisonnable (et elle n’est jamais atteignable).  Interdire à toutes les voitures de passer par ce carrefour n’est pas raisonnable ; construire des ponts au-dessus de tous les carrefours n’est sans doute pas atteignable.

Une « meilleure sûreté » dépend d’une grande variété de facteurs et de conditions qui doivent être examinés.  Ce que le gestionnaire de risque doit faire est d’examiner ces facteurs et de décider du niveau d’exposition raisonnable, de ce qui est atteignable et à partir de là, de travailler à réduire l’exposition autant que possible dans une démarche itérative continuelle.

Ironiquement, la sûreté est l’ennemie de l’amélioration de la sûreté.  Lorsque qu’un politicien expéditif impose la précaution, la démarche de gestion des risques est souvent interrompue.  Le produit ou le procédé est retiré du marché (de sorte que les itérations et les améliorations s’arrêtent) et, trop souvent, la conséquence malheureuse c’est que d’anciennes technologies et des solutions qui avaient échoué sont remises en selle.

Voici quelques exemples.

Des outils de protection des récoltes plus sûrs

Au cours des 50 dernières années, les gestionnaires de risques ont continuellement exigé des agronomes qu’ils réduisent notre exposition aux résidus de pesticides (au point où ils restent efficients et ne représentent pas un risque significatif).  Les activistes et lobbyistes du bio ont exigé le risque zéro et l’interdiction de tous les pesticides (de synthèse).  Dans notre société d’abondance, ils considéraient que nous pouvions payer plus cher pour avoir des aliments sans pesticides et que c’était faisable.  Les pauvres, pourtant, ne pouvaient pas se payer les prix haut de gamme, les agriculteurs ne pouvaient pas continuer à perdre des récoltes et les risques de sécurité alimentaires dans les pays en voie de développement ont suscité des questions d’éthique.  L’exigence zéro pesticide par précaution et le rejet des technologies avancées de production de semences n’étaient pas raisonnables et pas atteignables.

La communauté scientifique a progressivement développé des outils et des technologies de protection des récoltes plus sûrs de telle sorte que les risques sont actuellement minimaux.  « Nous ne sommes pas en sûreté ! » s’écrient les partisans du principe de précaution et ces technologies avancées sont souvent retirées du marché, ne laissant aux agriculteurs que des outils plus anciens, moins efficients, des aliments de moins bonne qualité et des risques de sécurité alimentaire plus élevés. La sûreté est l’ennemie de l’amélioration de la sûreté.

Des technologies plus sûres pour le climat

Les chercheurs développent continuellement des technologies qui émettent moins de CO2 dans les domaines de l’énergie et du transport, ils améliorent l’efficience dans le secteur du bâtiment et ils trouvent de meilleurs moyens de stocker du carbone dans l’agriculture.  Ces réductions assurent dans le même temps le maintien de la qualité de vie pour une population mondiale en augmentation.   Des groupes d’activistes alarmistes bien organisés exigent des solutions zéro carbone à court terme, en insistant sur la fin des automobiles, de la consommation de viande, de l’agriculture conventionnelle, du commerce international et des opérations financières.  Ils ont aussi réussi à limiter le développement des réacteurs nucléaires de deuxième génération et des technologies avancées de production de semences.  Ces mesures de précaution n’étaient pas raisonnables dans leur manière d’affecter la qualité de vie et elles ont eu pour effet d’augmenter les émissions de CO2.

Les progrès continuels dans les technologies bas carbone dans l’énergie, les transports et l’agriculture nous ont fourni les outils pour rendre notre avenir plus sûr et plus durable face aux menaces potentielles sur le climat et les écosystèmes. « Nous ne sommes pas en sûreté ! » s’écrient les partisans du principe de précaution et ils exigent que nous abandonnions le système capitaliste mondial qui a suscité de tels progrès technologiques, et ils s’attendent à ce que nous renoncions aux avantages sociétaux auxquels nous sommes habitués.  La sûreté est l’ennemie de l’amélioration de la sûreté.

Une COVID-19 plus sûre

(Cette partie est largement fictive puisque les sociétés occidentales n’ont plus de capacité de gestion des risques et en présence d’un tel échec la stratégie de confinement de précaution à risque zéro a été un acte réflexe).
Nous avons les technologies pour effectuer à haut niveau des tests, du suivi et de la remontée de chaînes de contamination pour contrôler la circulation du coronavirus COVID-19.  Avec une chaîne d’approvisionnement efficiente les gestionnaires de risques sont capables de fournir des équipements de protection individuelle pour s’assurer que les premiers secours et le personnel médical en première ligne soient correctement protégés.  En utilisant des technologies que les agriculteurs ont depuis des décennies pour protéger leur bétail contre les épidémies, les autorités peuvent éviter que le virus décime les populations les plus vulnérables :  celles des maisons de retraite.  Une population bien éduquée sera en mesure d’adopter certaines pratiques de vie quotidienne pour renforcer son système immunitaire et être soi-même plus en sûreté si la pandémie se répand.

« Nous ne sommes pas en sûreté ! » s’écrient les partisans du principe de précaution et ils exigent un confinement total des sociétés, des économies et des chaînes d’approvisionnement, laissant l’humanité plus vulnérable que jamais face aux stress économiques, sociaux, psychologiques et humanitaires. La sûreté est l’ennemie de l’amélioration de la sûreté.

Cette folie n’aurait pas dû se produire si nous n’étions pas aveuglés par l’état d’esprit de la précaution à risque zéro et que nous avions simplement géré nos risques pour les réduire autant que raisonnablement possible.

Mais la précaution n’est-elle pas plus sûre ?

A présent les partisans du principe de précaution pourraient revenir à la charge en déclarant que, face à l’incertitude, la précaution est toujours le choix le plus sûr – dans le doute abstiens-toi.  Alors que l’hygiène des mains et les masques réduisent l’exposition aux risques, le basculement par précaution vers le confinement total doit être évalué selon le principe ALARA – la précaution est-elle raisonnable et atteignable ?   Le principe de précaution ignore les conséquences, il implique que les avantages peuvent est doivent être abandonnés.

-          En interdisant tous les pesticides de synthèse on ne se soucie pas des rendements perdus, de l’insécurité alimentaire ou de la nécessité de cultiver plus de terres.

-          En rejetant des énergies innovantes ou des technologies de transmission mécanique les activistes ont accepté une augmentation de la précarité énergétique et une perte de qualité de vie.

-          En confinant les populations précipitamment sans avoir au préalable mis en œuvre d’autres mesures de réduction des risques, les graves conséquences pour l’économie, la santé mentale, la cohésion sociale, le développement mondial et le soutien social envers les plus vulnérables affecteront profondément la prochaine génération.

Aucune de ces mesures de précaution ne répondrait aux critères de raisonnable et atteignable ; aucune ne mène vers un monde plus sûr.  L’exigence de sûreté précautionneuse, dans son irrationnalité intransigeante, nous a mené vers un monde moins sûr.

L’amélioration de la sûreté est raisonnable et atteignable

Certains outils de gestion des risques ont été appliqués par les autorités occidentales à la suite des confinements de la pandémie COVID-19 mais avec des mois de retard et avec des coûts sociétaux et économiques invraisemblables. On peut espérer que les générations montantes dans les sociétés occidentales auront de meilleures pratiques en matière d’hygiène (ce qui devrait aussi réduire à l’avenir le nombre de maladies causées par des aliments).  Moins de pratiques coutumières comme les embrassades et les poignées de mains et plus de masques sur les visages réduiront probablement les épidémies graves dans le futur.  Le tout est de réduire l’exposition autant que raisonnablement possible (ALARA).  En d’autres termes, ces adaptations sociales sont à la fois raisonnables et atteignables.

Cette génération a énormément appris en virologie, au sujet des risques dus aux contact sociaux et l’importance d’investir dans un meilleur système de santé.  J’ose espérer qu’ils en viennent à comprendre que l’état d’esprit du risque zéro de la précaution est à la fois irrationnel et inatteignable.  Alors que les gens se débattent avec la notion de distanciation sociale, nous comprenons que nous ne sommes pas en sûreté.  La norme était un mètre de distance entre personnes, mais deux mètres seraient plus sûrs.  On peut aussi dire que 200 mètres d’écart seraient encore plus sûrs mais ce ne serait ni raisonnable ni atteignable.

La plupart des gens sont capables de comprendre ALARA.  C’est seulement un groupe de zélotes activistes mal intentionnés qui a imposé le concept du principe de précaution à une classe politique généralement opportuniste, ce qui a mené à une attente dangereuse de risque zéro et un état d’esprit moutonnier qui domine les faiseurs d’opinion.  Une grande partie de cette génération occidentale montante n’a connu que l’abondance et a pris l’habitude d’obtenir tout ce qu’elle veut.  Ils signent une pétition en donnant 2€ et s’attendent à ce que tout ce qui ne va pas disparaisse. « Pouf ! » avec la baguette magique simpliste et nous sommes en sûreté.  La précaution était l’outil idéal pour accorder des souhaits mais pas pour gérer des risques.  Cette génération gâtée va maintenant devoir apprendre que toutes les exigences ne sont pas réalisables ; tous les souhaits ne sont pas raisonnables.

L’amélioration de la sûreté est une question d’exposition

Les défenseurs de la précaution négligent le fait que les niveaux d’exposition peuvent être gérés.  Ils suivent l’approche basée sur le danger : s’il y a un danger il faut l’éliminer.   Par exemple si un produit chimique est dangereux (pas sûr) il doit être retiré du marché (peu importent ses avantages potentiels).  L’approche basée sur le risque consiste à mesurer l’exposition au danger, à trouver le meilleur moyen de gérer le risque et à réduire l’exposition autant que possible.   Il y a de de nombreuses façons de gérer l’exposition à un produit chimique de manière sûre tout en bénéficiant de ses avantages (manipuler avec précaution ! garder hors de portée des enfants ! etc.)

En occident la principale approche de la menace COVID-19 a été basée sur le danger : agir pour éviter toute exposition au coronavirus.  Donc les « gestionnaires de risques » ont conseillé à la population de se laver les mains régulièrement, de ne pas se toucher le visage et de rester à la maison – en imposant un confinement pervers (quoi qu’il en coûte).  Mais dans ce cas, l’existence de super-contaminateurs asymptomatiques porteurs d’un virus pernicieux signifiait qu’il était impossible d’empêcher toute exposition.  Il y a eu peu de conseil des autorités sur la manière de gérer le virus en cas d’exposition (hormis le fait de se mettre en quarantaine… pour protéger les autres).  Il y a eu des précautions mais pas de gestion du risque.

Chez Monger nous nous sommes préparés en vue de l’exposition du foyer au danger du coronavirus et nous avions besoin de réduire les risques.  C’était vital car Mme Monger sortait d’une affection respiratoire, j’ai une maladie cardiaque et je sors à peine d’une lutte de 18 mois contre l’infection d’un organe.   Fin janvier j’ai pris conscience que nos facteurs de risques étaient élevés au vu de la tempête qui approchait et nous avons commencé à faire de gros efforts pour nous refaire une santé (c’est-à-dire renforcer notre système immunitaire en partant du principe que nous contracterions probablement ce coronavirus).  Cinq mois plus tard, Mme Monger et moi-même sommes plus forts, plus minces et plus à même de survivre au coronavirus si nous sommes touchés.  Est-ce que nous sommes en sûreté ?  Non.  Mais nous sommes plus en sûreté et nous continuons à renforcer notre santé.

Il est parfaitement raisonnable de continuellement renforcer notre capacité à survivre à une exposition au virus.  Il est parfaitement déraisonnable de se terrer sur place avec une santé affaiblie en priant pour ne pas être exposé.

Alors ne vous contentez pas de vous laver les mains… cela ne vous mettra pas en sûreté.  La sûreté n’a jamais été une solution rationnelle.  Lorsque vos gestionnaires de risques vous rassurent concernant la manière de rester en sûreté face au coronavirus de la COVID-19, dites-leur ce qui est l’évidence même : « vous avez tout faux ! »

 

 

précaution-fev-2020.png

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Romer launched the idea of Charter Cities in a 2009 TED talk. It was primarily targeted at developing countries where the institutional prerequisites for growth  – reliable government, property security, the rule of all  – are lacking and preventing the take-off of development. 

 

svp, des suggestions pour "rule of all" ?

Merci.

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Bonjour à tous,

 

Période estivale signifiant période plus creuse en termes de production d'articles, nous sommes très preneurs de traductions.

 

En voici quelques-unes suggérées par la rédaction, mais si d'autres articles vous plaisent, be our guests ! (seul impératif : contenu libéral et pas d'article sur le climat ou sur le traitement du Covid) :

 

https://reason.com/2020/07/31/the-extremely-online-are-less-informed-about-political-news-more-informed-about-conspiracy-theories/

 

https://reason.com/2020/07/28/what-cancel-culture-has-in-common-with-medieval-outlawry/

 

https://mises.org/wire/buchanan-and-anarchism

 

https://fee.org/articles/how-ayn-rands-dystopian-novella-anticipated-cancel-culture/

 

https://fee.org/articles/why-george-orwells-warning-on-self-censorship-is-more-relevant-than-ever/

 

https://humanprogress.org/article.php?p=2809

 

N'hésitez pas à aller en chercher d'autres sur :

 

Reason,

FEE,

HumanProgress...

 

Merci à tous !

  • Yea 1
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On 8/1/2020 at 11:27 AM, Séverine B said:

 

Voilà.

Spoiler

Hyperconnectés et pourtant mal informés

Les personnes qui sont à fond sur les réseaux sont plutôt moins au courant des informations politiques et plutôt plus au courant des théories du complot.

Par Elizabeth Nolan Brown

Un article de Reason

La comédie humaine sur Facebook et Twitter ne laisse-t-elle plus de place à l’information politique ?  Passez ne serait-ce qu’un peu de temps sur les médias sociaux et vous aurez l’impression que chacun a quelque chose à dire sur la politique et les événements d’actualité.  Mais tout ce bavardage ne signifie pas que les consommateurs d’informations sont bien informés, selon un rapport du Centre de recherches Pew.

En analysant les sondages qu’il a effectués entre octobre dernier en juin 2020, le centre Pew a trouvé que « ceux qui se fient le plus aux médias sociaux pour les informations politiques se distinguent des autres consommateurs d’infos de diverses manières.  Ces adultes des USA, par exemple, suivent plutôt moins que les autres consommateurs d’infos les principaux sujets d’actualité, telles que l’épidémie de coronavirus et l’élection présidentielle 2020.  De plus, et peut-être est-ce lié, ce groupe a plutôt une moins bonne connaissance de ces sujets. »

L’analyse de Pew a tout d’abord examiné la manière dont les gens s’informent des sujets politiques de nos jours, et a trouvé que la principale source est la télévision.  Celle-ci est suivie de près par les sources Internet – sites d’infos, applications et médias sociaux – la radio venant loin derrière et la presse papier en dernier.

Plus de 40% ont déclaré que leur principale source est Internet, dont 25% indiquant que leurs sources les plus fréquentes sont les sites et applications d’information et 18% qui indiquent les médias sociaux.  Une fraction un peu plus élevée – 45% – a indiqué que la télévision était leur principale source d’infos politiques.  Parmi ceux-ci, 16% ont indiqué que leur principale source était une chaîne d’infos par câble ou une chaîne locale et 13% ont cité les grandes chaînes.  8% ont cité la radio et 3% les sources imprimées.

Sans surprise, ceux qui regardent les infos télévisées sont plus âgés et ceux qui consomment les infos des médias sociaux sont plutôt plus jeunes :

-          Les personnes de 65 ans et plus ne sont que 3% de ceux qui ont cité les médias sociaux comme étant leur principale source d’infos.  C’était le premier choix pour 48% des personnes de 18 à 29 ans et de 40% des 30-49 ans.

-          Les 65 ans et plus constituent la plus grande partie des consommateurs de presse papier, des grandes chaînes de télévision et de la télévision par câble, alors que les 50-64 ans constituent la plus grande partie des répondants qui s’informent principalement par les télévisions locales.

-          Les trentenaires et quadragénaires utilisent plutôt les sites ou applis d’information comme source principale d’infos politiques et ils s’informent aussi plus par la radio.

Vous trouverez plus de détails sur la démographie des consommateurs d’infos ici.

Il est intéressant de noter que le groupe qui préfère les médias sociaux porte le moins d’attention aux informations concernant les élections, le coronavirus et d’autres sujets d’actualité politique.  Par exemple :

Au début du mois de juin de cette année, à peine 8% des adultes des USA qui prennent leurs informations politiques principalement des réseaux sociaux disent qu’ils suivent les élections 2020 « de très près », à comparer à environ quatre fois plus pour ceux qui se tournent principalement vers la télévision par câble (37%) et la presse papier (33%).

Le seul groupe dont le niveau d’engagement est presque aussi bas est celui des adultes des USA qui prennent leurs informations politiques principalement des télévisions locales, dont 11% disent qu’ils suivent les infos concernant les élections de très près.  C’est un fil rouge de l’analyse :  le groupe des médias sociaux et le groupe des télévisions locales sont souvent comparables par leur plus faible niveau d’engagement et leur plus faible connaissance de l’actualité.

On ne sera donc pas surpris d’apprendre que les consommateurs d’infos par les télévisions locales et les médias sociaux ont fait de moins bons scores aux questions des enquêteurs de Pew concernant les positions politiques et les événements actuels :

Alors qu’au moins quatre personnes sur dix parmi ceux qui s’informent principalement par les sites et les applis d’information (45%), la radio (42%) et la presse papier (41%) se retrouvent dans la catégorie « bonnes connaissances en politique » ; ils sont seulement 17% parmi ceux qui s’informent principalement par les médias sociaux.  Seuls ceux du groupe « télévisions locales » font moins bien avec 10% dans la catégorie « bonnes connaissances en politique ».

Mais quand on en vient aux théories du complot – comme celles bâties sur l’idée que le coronavirus serait causé par la technologies 5G ou que les résultats des primaires démocrates dans l’Iowa auraient été retardés délibérément – les consommateurs d’infos qui privilégient les médias sociaux étaient autant ou plus au courant que ceux dont la principale source d’infos n’est pas les réseaux sociaux.

Et « dans certains cas, ceux qui s’informent au travers des réseaux sociaux ont plus tendance à croire des affirmations sans preuve », selon Pew.  Par exemple « au mois de de mars ceux qui s’informent principalement par les réseaux sociaux avaient plus tendance que les autres adultes des USA à déclarer que le virus de la COVID-19 avait été développé intentionnellement en laboratoire et moins tendance que la plupart des autres groupes à déclarer que le virus était arrivé naturellement ».

 

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Tu pourrais envoyer ta trad à rédaction@contrepoints.org ? Séverine ne bosse pas en semaine, je suis en off et Justine qui est sur le pont n'est pas sur le forum. En tout cas, un grand merci, ce que tu fais nous aide beaucoup. ?

  • Yea 2
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Le 04/08/2020 à 12:00, fm06 a dit :

 

Fait.  Je transmets à la rédaction par mail.

 

Le 05/08/2020 à 10:40, fm06 a dit :

 

Fait.  Transmis à la rédaction.

 

Le 04/08/2020 à 07:32, fm06 a dit :

Voilà qui est fait.

 

Mille mercis !

(NB : si si je bosse en semaine "aussi" ;)  : du jeudi au dimanche)

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Il y a 22 heures, Séverine B a dit :

Toujours en attente d'une bonne volonté :

 

 

 

Culture/histoire (allô, @Dardanus ? ;) )

 

https://fee.org/articles/the-battle-of-warsaw-celebrating-the-centennial-of-a-polish-victory/

 

 

 

 

Merci pour votre aide, toujours bienvenue ! ?

C'est fait.

https://www.contrepoints.org/wp-admin/post.php?post=378179&action=edit

  • Love 2
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