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Nick de Cusa

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Troisième sauvetage financier de la Grèce : les obstacles nationaux devraient être surmontés

 

Suite à la validation du troisième plan de sauvetage de la Grèce par les Ministres des Finances de la zone Euro vendredi, il ne reste plus que la validation de chaque état européen pour entériner l’accord. Dans certains pays, dont l’Allemagne et les Pays-Bas,  un vote parlementaire délicat sera nécessaire.

Raoul Ruparel d’Open Europe, analyse comment ces votes pourraient se passer et quels en seront les répercussions.

 

Quand on en vient à des problèmes comme les plans de sauvetage, on entend souvent le terme « procédure nationale » mais les partis prenants et les actions que cela implique ne sont pas tout à fait clairs. De manière générale, ce terme fait référence au processus de validation par les états membres des accords obtenus à l’Eurogroupe concernant des plans de sauvetage. Ce processus de validation est cependant différent selon les pays. La grande majorité a seulement besoin d’un accord du gouvernement. Puisque le Ministre des Finances a déjà accepté l’accord lors de l’Eurogroupe, cette procédure de validation nationale est seulement une formalité. A l’inverse, cinq pays, à minima, doivent impliquer leurs Parlements dans le processus de validation – Autriche, Allemagne, Finlande, Estonie et Portugal.

L’Espagne tiendra un débat et un vote parlementaire  sur le plan de sauvetage aujourd’hui (i.e. hier) bien qu’elle n’ait pas techniquement l’obligation de le faire. La Lituanie, bien que cela ne soit pas non plus obligatoire, a fait valider l’accord au Comité des Affaires Européenne de son Parlement hier (i.e. il y a deux jours). La Slovaquie peut aussi décider de procéder à un vote mais n’y est pas non plus obligée.

 

Allemagne

Le Bundestag organisera un débat et un vote parlementaire concernant le plan de sauvetage grec à partir de 8h mercredi (heure de Londres). Etant donné le soutien du jeune partenaire de la coalition, le SPD, il ne fait aucun doute que le plan sera validé. Cependant, il existe des rumeurs de rébellion importante au sein du parti d’Angela Merkel, le CDU/CSU. Le quotidien allemand Bild a recueilli des déclarations de membres dissidents du CDU/CSU : « 70 votes contre, ce serait ennuyeux - plus de 80, mauvais – au-delà de 100, une catastrophe… ».

 

[TWEET] :* Correction* 60 parlementaires du CDU/CSU (et non 50) ont voté contre l’octroi d’un mandat au gouvernement pour négocier un troisième plan de sauvetage grec.

 

Comme le montre le tweet ci-dessus, la proportion de rebelles a régulièrement augmenté. Il est tout à fait possible qu’elle augmente encore cette fois. Un volume de 60 à 100 parlementaire rebelles semble atteignable. De son côté, le parti essaie de faire rentrer les dissidents dans le rang, sans toujours beaucoup de succès cependant. Des rapports laissent entendre que la stratégie, élaborée en particulier par le rabatteur en chef Volker Kauder, a été excessive et  par conséquent contre-productive. Néanmoins, le fait que le Ministre des Finances allemand Wolfang Schäuble soit rentré dans le rang et ait validé l’accord devrait aider – si ce dernier considère suffisamment bon les termes de l’accord, alors beaucoup de parlementaires issues de la ligne dure pourraient être satisfaits.

Le niveau d’ambiguïté de l’accord peut également poser problème. En dépit des déclarations de Merkel selon lesquelles il ne fait aucun doute que le FMI sera impliqué, cela n’est pas encore le cas. De plus, l’implication du FMI place la barre assez haute en termes d’annulation de dette. De nombreux parlementaires allemands devront choisir s’ils souhaitent soutenir ce plan sans le FMI ou s’ils sont prêts à accorder une annulation de dette aussi importante que nécessaire pour impliquer le FMI dans l’accord.

 

Autriche

Selon l’agence de presse allemande DPA, qui propose un résumé utile sur tout cela,  le Parlement autrichien a uniquement besoin de fournir une validation via un sous-comité dont une rencontre est prévue aujourd’hui (i.e. hier). Cependant, la possibilité que le parlement tout entier rentre dans le processus de validation n’est pas écartée, bien qu’il n’y ait rien de prévu à ce jour. En dépit de quelques oppositions, l’accord devrait être obtenu sans peine.

 

Finlande

Le Parlement finlandais a déjà donné son accord depuis qu’un comité parlementaire exceptionnel a donné mandat au Ministère des Finances finlandais Alex Stubb pour approuver le plan en prévision de la rencontre des Ministères des Finances de la zone Euro vendredi dernier.

 

Portugal

Le Parlement portugais devra procéder à un vote. Aucune date n’a cependant été fixée pour le moment mais cela devra être avant jeudi. La validation est probable, le gouvernement étant motivé pour clore cette histoire afin de recentrer le débat au sein de la zone Euro sur le retour de la croissance. De plus, ils n’ont pas à gérer un parti populiste montant, à l’instar de leurs homologues espagnols.

 

Estonie

Une session extraordinaire du Parlement est organisée aujourd’hui (i.e. hier) à midi. Comme pour les autres pays baltiques qui ont subi une politique d’austérité lourde et un programme de dévaluation interne, la compassion de l’Estonie pour la Grèce est limitée. Le programme de réformes grec devrait cependant être suffisant pour obtenir une validation.

 

Pays-Bas

Les Pays-Bas n’ont pas l’obligation légale de procéder à un vote mais pourraient tout de même y être obligés à cause du niveau d’opposition aux plans de sauvetage. Le format exact du vote n’est pas encore clair mais il devrait être organisé mercredi autour de midi. Le gouvernement devrait soumettre une motion en faveur du plan de sauvetage, qui devrait être approuvée. Il est possible que le parti d’opposition PVV, mené par Geert Wilders, soumette une motion rejetant le plan de sauvetage et/ou une motion de censure à l’encontre du gouvernement. Ces deux motions devraient être rejetées. Si le Parlement décidait de ne pas soutenir le plan de sauvetage, cela serait politiquement destructeur pour le gouvernement de continuer à l’encourager. Le vote revêt donc plus d’importance que l’on peut le penser.

 

 

J'ai mis en rouge les dates correctes si vous faites paraître l'article demain.

 

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Par Matt Ridley (à l'origine dans le Wall Street Journal, envoyé à WUWT par l'auteur)

 
"Nous avons entendu ces mêmes arguments obsolètes auparavant", a déclaré le président Obama dans son discours sur le changement climatique de la semaine dernière, en référence à ceux qui craignent que le plan de réduction des émissions de carbone de l'Agence de Protection Environnementale (EPA) américaine ne fasse plus de mal que de bien. Le problème, c'est que nous aussi avons déjà entendu son argument vicié: que nous sommes condamnés si nous ne faisons pas ce que les groupes de pression environnementaux nous disent, et sauvés si nous le faisons. Et cela s'est souvent avéré être de très mauvais conseils.
 
Faire des prédictions désastreuses est ce que les groupes environnementaux font pour vivre, et c'est un marché concurrentiel, de sorte qu'ils exagèrent. Pratiquement chaque menace environnementale des dernières décennies a été grandement exagérée. Les pesticides n'ont pas causé d'épidémies de cancer, comme Rachel Carson le soutenait dans son livre de 1962 "Silent Spring"; les pluies acides n'ont pas dévastaté les forêts allemandes, comme le Parti Vert dans ce pays le prétendait dans les années 1980; le trou de la couche d'ozone n'a pas rendu les lapins et les saumons aveugles, contre quoi Al Gore nous a mis en garde dans les années 1990. Pourtant, il a été prouvé qu'il était gérable de prendre des mesures de précaution contre les pesticides, les pluies acides et l'amincissement de la couche d'ozone, il est donc possible que peu de mal fut fait.
 
Le changement climatique est différent. Le plan du président Obama de réduire les émissions de dioxyde de carbone provenant des centrales d'électricité de 32% (par rapport aux niveaux de 2005) d'ici à 2030 permettrait de réduire les émissions mondiales d'environ 2%. D'ici là, selon les données de l'Agence d'Information sur l'Energie (EIA) américaine analysés par le statisticien Kevin Dayaratna de la Heritage Foundation, le "plan carbone" pourrait représenter jusqu'à mille milliards de dollars de PIB perdu aux Etats-Unis. Les mesures nécessaires pour décarboniser l'énergie mondiale vont être bien plus cher. Nous ferions donc mieux d'être sûr que nous ne sommes pas en train d'éxagérer le problème.
 
Mais le problème n'est pas seulement que les menaces environnementales ont l'habitude de s'avérer moins grave qu'attendu(es); les remèdes se révèlent parfois pire que la maladie.
 
Les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont un bon exemple. Après 20 ans et des milliards de repas, il n'y a toujours pas de preuve qu'ils nuisent à la santé humaine, contre de nombreuses preuves de leurs avantages environnementaux et humanitaires. Cela fait des années que le "riz doré" génétiquement modifié et enrichi en vitamines est prêt à sauver des vies, mais se retrouve bloqué par Greenpeace à chaque étape. Les producteurs d'aubergine bangladais pulvérisent leurs cultures avec des insecticides jusqu'à 140 fois par saison, risquant leur propre santé, parce que la version génétiquement modifiée de la plante résistant aux insectes rencontre une opposition farouche de la part des écologistes. Une opposition aux OGM qui a certainement coûté des vies.
 
Du reste, qu'ont remplacé OGM? Avant l'invention des cultures transgéniques, le principal moyen de créer de nouvelles variétés se faisait par la "sélection par mutation": brouiller l'ADN d'une plante de manière aléatoire en utilisant des rayons gamma ou des mutagènes chimiques, dans l'espoir que certains des monstres ainsi produits auraient de meilleurs rendements ou de nouvelles caractéristiques. L'orge "Golden Promise", par exemple, une des céréales préférées des brasseurs organiques, a été conçue de cette façon. Cette méthode ne subit aucune réglementation particulière, tandis qu'un transfert précis de gènes bien connus, qui ne pourrait pas être moins sûr, en subit.
 
Les écologistes s'opposent actuellement aux pesticides néonicotinoïdes au motif qu'ils peuvent nuire aux populations d'abeilles, même si l'Union Européenne a constaté que le nombre d'abeilles a augmenté depuis leur introduction il y a vingt ans. La conséquence a été en Europe de pousser les agriculteurs vers des insecticides pyréthrinoïdes beaucoup plus nocifs, qui sont pulvérisés sur les cultures plutot que par traitement des semences, frappant ainsi les insectes inoffensifs. Et si les européens avaient été autorisés à cultiver des OGM, moins de pesticides serait nécessaire. Encore une fois, la précaution verte augmente les risques.
 
L'énergie nucléaire a été énergiquement combattue par le lobby de l'environnement pendant des décennies, à cause du danger qu'il représente. Pourtant, l'énergie nucléaire est responsable de moins de décès par unité d'énergie produite que le vent et l'énergie solaire. En comparaison avec les combustibles fossiles, l'énergie nucléaire a empêché 1,84 millions de décès de plus, selon une étude réalisée par deux chercheurs de la NASA. L'opposition à l'énergie nucléaire a coûté des vies.
 
De même pour l'opposition généralisée à la fracturation hydraulique du gaz de schiste, presque entièrement basée sur des mythes et des mensonges, comme Ronald Bailey, correspondant scientifique du magazine Reason, le rappelle. Cette opposition a considérablement retardé la croissance de la production de gaz en Europe et dans certaines parties des Etats-Unis. Cela signifie plus de dépendance vis-à-vis du gaz offshore, du gaz russe et du charbon, qui engendrent tous trois des problèmes de santé et environnementaux bien plus nocifs. L'opposition à la fracturation hydraulique a nui à l'environnement.
 
En bref, le mouvement écologiste a empêché à plusieurs reprises aux gens d'accéder à des technologies plus sûres et les a forcés à employer des technologies plus sales, plus risquées ou plus nocives. Il sait exploiter habilement les soupçons des gens vis-à-vis des nouveautés.
 
De nombreuses anciennes affirmations sur les dangers du changement climatique ont depuis été démystifiées. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a explicitement abandonné ses revendications précédentes que le paludisme empirerait probablement, que le Gulf Stream cesserait de s'écouler, que les calottes glaciaires du Groenland ou de l'Antarctique de l'Ouest se désintégreraient, qu'une libération soudaine de méthane de l'Arctique serait probable, que la mousson s'effondrerait ou que des sécheresses à long terme seraient plus probable.
 
En attendant, sur le revers de la médaille, et contrairement à notre expérience avec les pluies acides et la couche d'ozone, le prix financier, humanitaire et environnemental de la décarbonisation de la production d'énergie se révèle beaucoup plus fort que prévu. Malgré la baisse des coûts des panneaux solaires, le coût du système de l'énergie solaire, comprenant le foncier, la transmission, la maintenance et les dispositifs de seours de nuit, reste élevé. L'impact environnemental de l'énergie éolienne - déforestation, l'hécatombe des oiseaux de proie, et l'exploitation minière des terres rares - est pire que prévu. Selon le BP Statistical Review of World Energy, ces deux sources d'énergie cumulées fournissent tout juste 1,35% de l'énergie mondiale en 2014, réduisant les émissions par moins de la moitié de cela.
 
La pollution de l'air intérieur, principalement causée par la cuisson au feu de bois à l'intérieur, est la plus grande cause mondiale de décès lié à l'environnement. Il tue environ quatre millions de personnes chaque année, comme l'a noté SciDev.net, un site web d'informations scientifique à but non lucratif. Apporter à ces personnes des combustibles fossiles et du gaz pour l'électricité reste le moyen le moins cher et le plus rapide pour sauver ces vies. Soutenir que le moindre petit risque de changement climatique d'ici de nombreuses décennies est quelque chose dont ils devraient se préoccuper est carrément obscène.
 
M. Ridley est l'auteur de "The Optimist rationnel» (HarperCollins, 2010) et un membre de la Chambre des Lords britannique. Sa famille loue des terres pour l'exploitation du charbon dans le nord de l'Angleterre.

 

En gras et surligné j'ai un doute sur l'accord.

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Why Decentralized Planning Is Superior to Bureaucracy and Socialism

Capitalists Have a Better Plan | Foundation for Economic Education http://fee.org/freeman/capitalists-have-a-better-plan/via @feeonline

 

semble pas mal

 

up 

 

Article vraiment intéressant. Il met les points sur les i (et il n'est pas très long, ni très compliqué à traduire)

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Les capitalistes ont un meilleur plan.

 

Pourquoi la planification décentralisée est-elle supérieure à la bureaucratie et au socialisme ?

 

Pour les intellectuels du début du XXe siècle, le capitalisme ressemblait à l’anarchie. Pourquoi, se demandaient-ils, ferions-nous confiance à des indications réfléchies quand nous construisons une maison mais pas quand nous construisons une économie ?

A cette époque, il était à la mode chez les intellectuels socialistes d’adhérer à la théorie de la planification,  vue alors comme une façon bien plus rationnelle d’organiser l’activité économique. (F.A. Hayek a d’ailleurs écrit un célèbre essai sur ce phénomène). Les raisons de cette préférence pour la planification centralisée étaient pourtant complétement confuses, à la fois conceptuellement et empiriquement.

 

Ludwig Von Mises leur a répondu de la meilleure des façons, en faisant remarquer qu’il y a également de la « planification » dans une économie de marché. La différence tient au fait que la planification est décentralisée dans le marché, éparpillée entre des millions d’entrepreneurs et de propriétaires de ressources, incluant les travailleurs. Ainsi, dans le débat entre socialisme et capitalisme, la question n’est pas « Devrait-il y avoir une planification économique ? », mais plutôt « Devrait-on restreindre la charge de la conception du plan à quelques supposés experts désignés par un processus politique, ou devrait-on ouvrir les vannes et recevoir les données de millions de personnes qui pourraient avoir connaissance d’éléments essentiels ? ».

 

La seconde question est connue sous le nom du « problème de connaissance » (knowledge problem). Hayek faisait remarquer que, dans le monde réel, l’information est dispersée parmi une myriade d’individus. Par exemple, un directeur d’usine à Boise pourrait connaitre des éléments très détaillés sur les machines de sa ligne d’assemblage, que les planistes socialistes de Washington ne pourraient tout simplement pas prendre en compte lorsqu’ils dirigent les ressources productives de la nation. Hayek soutient que le système des prix dans une économie de marché peut être comparé à un « système de télécommunications » géant, qui transmettrait rapidement les bits indispensables de connaissances d’un nœud localisé à un autre. Un tel agencement « web » (c’est de moi) n’a pas besoin d’une hiérarchie bureaucratique dans laquelle chaque bit d’informations doit remonter la chaine de commandement, être traité par les experts en chef puis ensuite redescendre jusqu’aux subordonnées.

 

De manière complémentaire avec le problème de la connaissance dispersé d’Hayek, que nous comprenons mieux à présent, Mises a mis l’accent sur le problème de calcul de la planification socialiste. Même si l’on suppose que les planificateurs socialistes ont accès à toutes les informations techniques récentes à propos des ressources de production et ont tout le savoir-faire des ingénieurs à leur disposition, ils ne seraient toujours pas en mesure de planifier les activités économiques de la société. Ils seraient dans « le noir ».

Par définition, dans un régime socialiste, un groupe (les personnes dirigeant le pays, si l’on parle d’une organisation politique) possède toutes les ressources productives importantes – usines, forêts, terres, puits de pétrole, navires de charge, chemins de fer, entrepôts, eau, gaz, électricité…etc. Dans cette hypothèse, il ne peut y avoir aucun marché concurrentiel pour les « moyens de productions » (pour utiliser le terme de Karl Marx), c’est-à-dire qu’il n’y a pas de véritable prix pour ces articles.

 

A cause de ces faits inévitables, Mises soutient qu’aucun décisionnaire socialiste ne peut évaluer l’efficacité de son plan économique, même à postériori. En effet, celui-ci aurait une liste de ressources allouées à un processus précis – tant de tonnes d’acier, de caoutchouc, de bois et tant d’heures de travail humain. Il pourrait analyser les différences entre ces ressources et les biens produits – tant de maisons, de voitures ou de bouteilles de soda. Toutefois, comment le planiste socialiste saurait-il s’il doit continuer à produire cette quantité de biens à l’avenir, ou s’il doit augmenter ou réduire son volume de production ? Une utilisation différente de ces ressources produirait-elle un meilleur résultat ? Il n’en a tout simplement aucune idée. Sans les prix de marché, il n’existe pas de façon objective de comparer les ressources consommées par un processus de production précis avec les biens et services produits.

 

En revanche, le système des profits et des pertes fournit un retour critique dans une économie de marché. L’entrepreneur peut demander à des comptables d’attacher les prix de marché aux ressources consommées et aux biens et services produits par un processus précis. Bien que cela ne soit pas parfait, une telle méthode fournit au moins une direction. Ainsi, pour le dire simplement, une entreprise rentable est une entreprise qui affecte des ressources rares aux besoins que les consommateurs estiment le plus, comme leurs décisions en termes de dépense le démontrent.

 

A l’inverse, qu’est-ce que cela signifie si une entreprise n’est pas rentable ? Cela signifie que ses clients ne sont pas prêts à dépenser assez d’argent dans les biens produits pour recouvrer leurs dépenses monétaires (incluant les intérêts) nécessaires à l’achat de ces ressources. Et la raison pour laquelle ces ressources ont des prix de marchés qui leur sont propres tient au fait que d’autres entreprises parient sur eux. C’est pourquoi, selon  l’interprétation de Mises, une entreprise non rentable détourne les ressources de canaux productifs dans lesquels les consommateurs préféreraient (indirectement et implicitement) que les ressources soient utilisées.

 

On ne doit jamais oublié que le problème économique n’est pas de se demander « s’il est préférable d’allouer ces ressources rares à un projet X qui rendrait au moins quelques personnes plus riches ou de ne rien faire de ces ressources ». Il faut plutôt se demander « si allouer ces ressources rares à un projet X rend les gens plus riches qu’allouer ces ressources à un projet Y ».

 

Pour répondre à cette question, nous avons besoin de d’intégrer les ressources et biens produits hétérogènes dans un dénominateur commun : un système de prix. C’est pourquoi Mises met l’accent sur la suprématie de la propriété privée et sur l’utilisation d’une monnaie fiable, ces deux éléments étant les piliers d’une allocation des ressources rationnelle.

 

 

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+ Les 2 extraits de l’article mis en valeur :

[une entreprise rentable est une entreprise qui affecte des ressources rares aux besoins que les consommateurs estiment le plus, comme leurs décisions en termes de dépense le démontrent.]

[La planification est décentralisée dans le marché, éparpillée entre des millions d’entrepreneurs et des possesseurs de ressources.] 

 

Dédicace à Hannibal, le capitaliste avec un meilleur plan.

 

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New Human Freedom Index, U.S. Ranks 20th http://www.cato.org/blog/new-human-freedom-index-us-ranks-20thvia @CatoInstitute

 

Si quelqu'un est intéressé par ce sujet, il vaut mieux traduire l'article de Dan Mitchell, plus complet àmha : https://danieljmitchell.wordpress.com/2015/08/18/ranking-nations-for-overall-freedom-not-just-economic-liberty/

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La Réserve fédérale américaine joue avec l'idée de relever les taux d'intérêt, peut-être dès septembre de cette année. Après une période de taux d'intérêt quasi-nuls de six ans, une montée en puissance des coûts d'emprunt aura certainement d'énormes conséquences. Ce sera comme enlever le bol de punch sur lequel tout le plaisir de la soirée repose.

 
Les taux faibles de la Banque centrale ont alimenté l'inflation des prix des actifs
 
La situation actuelle a, bien sûr, sa propre histoire. Vers le milieu des années 1990, la politique monétaire expansionniste de la Fed - celle du président Alan Greenspan - a conduit à la bulle de la "nouvelle économie". Un accès facile au crédit et une expansion monétaire ont entraîné un gonflement des prix des actifs, en particulier des prix des actions et de leurs valorisations.

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Une brève histoire des taux d'intérêt bas
 
Lorsque cette bulle a éclaté, la Fed a réduit les taux de 6,5% en janvier 2001 à 1% en juin 2003. Elle a maintenu les taux d'emprunt à ce niveau jusqu'en juin 2004. Cette politique assouplie de la Fed a non seulement stoppé le ralentissement du crédit bancaire et de l'expansion monétaire, mais il a aussi semé les graines d'une bulle du crédit sans précédent qui a décollé dès mi-2002.
 
Lorsque la Fed y a mis fin en remontant les taux jusqu'à 5,25% en juin 2006, le boom du crédit fut quasi-condamné. La récession qui a suivi a généré la crise financière et économique la plus grave depuis la fin des années 20 et du début des années 30. Elle a impacté non seulement les États-Unis, mais aussi l'économie mondiale à une plus grande échelle.
 
Grâce aux idées de l'école autrichienne, nous connaissons la vraie source de tout ce mal. La cause profonde est la production de fausse monnaie des banques centrales à partir de rien. Ceci induit, nécessairement, un enchaînement d'expansions et de récessions, apportant grande misère à beaucoup de gens et d'entreprises et, à terme, ruinant le système monétaire et économique.
 
Les banques centrales - en coopération avec les banques commerciales - créent de l'argent supplémentaire via une expansion du crédit, abaissant ainsi artificiellement les taux d'intérêt du marché en dessous du niveau qui prévaudrait s'il n'y avait pas d'expansion du crédit et de création monétaire.
 
Une telle bulle finira en récession lorsque le crédit et l'expansion monétaire s'assècheront et que les taux d'intérêt monteront. Dans For A New Liberty (1973), Murray Rothbard a mis cette idée de façon succincte:
 
"Comme le dopage répété d'un cheval, la bulle est maintenue sur son chemin et à l'écart de son inévitable punition par des doses répétées et accélérées de stimulation du crédit bancaire. Ce n'est que lorsque l'expansion du crédit bancaire doit enfin s'arrêter ou fortement ralentir, soit parce que les banques sont fragilisées, soit parce que le public devient rétif à l'inflation continue, que le châtiment rattrape finalement la bulle. Dès que l'expansion du crédit s'arrête, le tribut doit être payé, et les réajustements inévitables doivent liquider les sur-investissements malsains liés à la bulle et réorienter l'économie vers la production de biens de consommation. Et, bien sûr, plus la bulle est maintenue dans le temps, plus les mauvais investissements devant être liquidés sont importants, et plus les réajustements devant être faits sont douloureux."
 
Pour maintenir la bulle, davantage de crédit et davantage de monnaie sont nécessaires, fournis à des taux d'intérêt toujours plus bas. D'une certaine manière les banquiers centraux du monde entier semblent connaître cette vision économique, vu que leurs politiques tentent désespérément d'encourager davantage de prêts bancaires et de création monétaire.
 
Pourquoi augmenter les taux maintenant?
 
Pourquoi alors les responsables de la Fed veulent-ils augmenter les taux? Peut-être que certains pensent qu'une politique de taux zéro de facto ne se justifie plus, vu que l'économie américaine montre des signes de retour à une croissance positive et durable, ce que les statistiques officielles semblent suggérer.
 
D'autres pourraient craindre que les investisseurs du marché du crédit vont quitter le navire une fois qu'ils seront convaincus que les taux d'intérêt américains resteront au plus bas pour toujours. Une telle attente pourrait porter un coup lourd, sinon mortel, aux marchés de crédit, faisant s'écrouler le système de la monnaie papier instable (unbacked paper money).
 
De toute manière, si les membres de la Fed font suivre leurs paroles par des actes, ils pourraient bientôt apprendre que les fantômes qu'ils ont appelés vont bel et bien apparaître - et ne vont peut-être pas disparaître. Par exemple, la hausse des taux américains va aspirer des capitaux du reste du monde, tirant ainsi le tapis sous les pieds de nombreux marchés émergents et développés.
 
Qui plus est, les conditions de crédit et de liquidité du monde entier vont se resserrer, provoquant chez les gouvernements affamés de crédit, les banques, et les consommateurs un réveil douloureux après avoir surfé sur la vague du crédit depuis un certain temps.
 
La Chine, qui a dévalué le taux de change du renminbi par rapport au dollar américain par un total de 3,5% les 11 et 12 août, semble avoir envoyé le message qu'elle ne veut pas suivre la politique de la Fed - et par sa dévaluation fait apparaître l'intention de hausse des taux de la Fed comme une entreprise extravagante.
 
Une normalisation des taux d'intérêt, après des années de taux d'intérêt trop bas, n'est pas possible sans un effondrement probable de la production et de l'emploi. Si la Fed va de l'avant avec son plan visant à augmenter les taux, les temps seront durs pour le système économique et financier mondial.
 
Par mesure de sécurité: ce serait la bonne chose à faire. Plus la bulle artificielle arrive à son terme tôt, plus la récession-dépression débute tôt, ce qui est un inévitable processus d'ajustement de l'économie afin de permettre la mise en place d'une reprise économique solide.
 
Note: Les opinions exprimées sur Mises.org ne sont pas nécessairement celles de l'Institut Mises.
 
J'arrive pas a traduire unbacked money paper. Je l'ai traduit par monnaie papier instable, mais c'est pas vraiment ca.
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