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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

Messages recommandés

il y a 16 minutes, PABerryer a dit :

 

Je veux bien le faire. 

ho en fait, je comptais le faire mais si tu te proposes :D

 

ha oui, et je corrige ce que j'ai dit. Le bonhomme qui a écrit ça est luxembourgeois. N'empêche que c'est publié dans un magzine américain.

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il y a 6 minutes, NoName a dit :

 

ha oui, et je corrige ce que j'ai dit. Le bonhomme qui a écrit ça est luxembourgeois. N'empêche que c'est publié dans un magzine américain.

Et il étudie en Lorraine. Vu que c'est Bill Wirtz de l'ESFL et qu'il écrit en 3 ou 4 langues, il a peut-être déjà une version en français ...

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Le 22/02/2017 à 14:41, F. mas a dit :

Un article un peu long, mais argumenté et qui fera sans doute débat (mais en forme de mise au point) : l'ethno-nationalisme antilibéral de D Trump

 

http://reason.com/blog/2017/02/17/trumps-anti-libertarian-ethno-nationalis

 

Et voilà ^_^: https://framadrop.org/r/X2xkqYBSjM#nf/BFgrDTrlqZXvnaTQDfgAG8eZUO0oKuZ3N9E59tk0=

J'imagine qu'il doit rester des coquilles et des manques de fluidité par-ci, par-là mais je suis devenue incapable de les voir.

Les citations de Mises sont tirées des versions françaises de ses livres.

 

Spoiler

Le dangereux nationalisme anti-libéral de Trump

 

 

http://reason.com/blog/2017/02/17/trumps-anti-libertarian-ethno-nationalis

 

Promettre de réduire la réglementation intérieure ou de secouer le système ne fait pas de vous un libéral bon teint. Trump représente en effet une menace sérieuse pour les valeurs fondamentales du libéralisme. Demandez donc à Ludwig Von Mises.

 

Par Brian Doherty

 

Le Président Donald Trump a signé un décret stipulant qu’à l’avenir le nombre total de réglementations fédérales diminuera via la suppression de deux régulations pour chaque nouvelle créée. Il a nommé à la tête de la Federal Communications Commission et du Ministère de l’Éducation deux personnalités qui veulent réformer leurs départements en faveur de la liberté de choisir. Trump se dit être un défenseur pur et dur du Second Amendement (bien qu’il soutienne aussi le fait de retirer le droit au port d’armes sur simple suspicion). Il a donné à la Cour Suprême un juge prêt à remettre sérieusement en cause les pouvoirs régulateurs et policiers de l’État. Trump prétend au moins vouloir voir baisser la dépense publique et les impôts.

 

Les libéraux, qui sont censés promouvoir ces objectifs dans le cadre plus large de la réduction du pouvoir de l’État sur nos propriétés et nos choix, ne devraient-ils pas admirer et soutenir Trump ? Même pas un peu?

 

Le libéralisme est bien plus que la défense d’une liste aléatoire d’actions déconnectées entre elles, même si celles-ci limitent dans une certaine mesure le périmètre et la dépense de l’État. (cf. Steven Horwitz, un économiste de tradition hayekienne, qui déclare très pertinemment qu’il est impossible d’un point de vue libéral de juger Trump en listant les transformations discrètes qu’il a impulsées dans la conduite de l’État dans certains domaines).

 

Le libéralisme est un ensemble unifié d'idées sur ce que devrait être l'organisation de l’ordre social. Ce qui lie ensemble toute cette philosophie c’est le fait de comprendre (ou de croire pour les sceptiques) que la violence à l'encontre des gens paisibles appauvrit, au final, tout le monde et est de toute façon presque toujours ou toujours immorale.

 

Chez la plupart des libéraux, les arguments pragmatiques et moraux contre l’agression des innocents se nourrissent mutuellement. Pour eux, la notion de ce qui est moral est enracinée dans celle, généralement fondée sur le droit, de ce qui permet l’épanouissement durable des hommes. Chez la majorité des libéraux, la liberté est à la fois une facette importante du développement humain et une part nécessaire à la plupart des autres aspects de ce développement.

 

Que nous devrions être libres de faire ce que nous voulons de nous-mêmes et de notre propriété légitimement acquise n'est rien de moins que le cœur du libéralisme. (Un débat complexe et tumultueux entoure les questions sur nos actions et quelles sont celles qui ne concernent que nous, et comment, pourquoi, et sous quelles circonstances la propriété est légitimement détenue et ce que cela implique pour son usage. De telles questions ne peuvent pas être résolues dans un seul article.)

 

Étant donnée la nature des capacités de production des hommes, la meilleure façon de s'assurer que le « nous » collectif s'enrichisse plus vite est de garantir la liberté individuelle d'échanger avec les personnes de notre choix, et ce faisant de construire une longue et complexe chaîne de production et d'échanges qui bénéficie à tous (ou même juste à certains/beaucoup d'entre nous), sans tenir compte des accidents que sont les frontières nationales.

 

Le libre-échange et l’immigration libre sont donc au centre de la vraie vision du libéralisme classique tel qu'il s'est développé aux États-Unis au XXème siècle. Si vous ne le comprenez pas et ne l'intégrez pas vous ne saisissez pas ce qu'est la liberté et n’œuvrez pas à sa promotion.

 

D'un point de vue libéral, le gouvernement Trump ne prend pas systématiquement les mauvaises décisions. Mais si parfois il vise juste, il ne faut y voir qu'un épiphénomène résultant de certaines alliances liées à la répartition du pouvoir au sein du parti Républicain ou bien des intérêts des entreprises proches du président. On ne peut accorder à Trump et à son gouvernement aucune approche sérieuse et de principe sur la réduction de l’État ou l'extension de la liberté puisque le Trumpisme est fondamentalement un ennemi du libéralisme.

 

Si l'on se base sur ses premières priorités et ses conseillers les plus proches, quelle semble être l’essence du Trumpisme ? C'est la violation éhontée, énergique et insatiable du droit de choisir librement ce que nous faisons de notre propriété légitimement acquise et de notre énergie, et le déni acharné du principe qui veut que c’est grâce à la liberté nous créons des richesses immenses et sans précédent pour l'humanité. (Encore une fois la plupart des libéraux ne s'agrippe pas à la « liberté » en tant que valeur déconnectée des autres bien qu'ils la privilégient dans la plupart des cas. Ils croient aussi que, globalement, c'est bien la liberté qui favorise la maximisation des richesses et du bonheur. Le libéralisme est aussi bien une philosophie d'amélioration des conditions sociales qu'une philosophie des droits individuels).

 

Moins d'un mois depuis le début du mandat, le Trumpisme s'est avéré être sans doute possible bien plus centré sur une forme de nationalisme mal inspirée. Le gouvernement Trump a, avec une bêtise expéditive et implacable, brimé le droit des entreprises de décider de l’utilisation de leur capital, notre droit d'acheter des produits étrangers sans être inquiétés et la possibilité pour d'autres personnes de venir paisiblement dans notre pays. En cela, ce gouvernement part du principe qu'il vaut mieux ne pas commercer avec les personnes hors de nos frontières, qu'il revient au Chef de décider ce que les entreprises privées font de leur capital et de leurs ressources et que nous devrions accepter de nous ruiner pour l'amère satisfaction de garder plus de non-autochtones hors de chez nous (dans un contexte où ce soi-disant "problème" est quasi inexistant).

 

Trump est un dirigeant ouvertement anti-libéral d'une sorte que nous n'avons pas vue depuis longtemps. Le terme "ouvertement" est important ici. Ceux qui veulent minimiser la menace représentée par Trump peuvent, à juste titre, pointer du doigt les politiques minables et autoritaires que les gouvernements précédents et leurs alternatives fictives ont ou pourraient mener. Dans le contexte actuel du débat politique, cela compte à peine. Trump est notre président et c'est à sa politique que nous devons faire face et combattre. Ne jamais se risquer à sembler exagérer ou extrapoler à quel point exactement Trump est ou peut être néfaste est probablement une question d'amour propre pour certains, mais ce n’est pas ce qui aide nécessairement à promouvoir la liberté.

 

Cela importe si un président enrobe ses politiques protectionnistes, de gestion du commerce ou de restriction d’une appréciation marquée pour la diminution des droits de douanes et une immigration plus libre, ce qui doit au moins réduire les effets délétères à la marge. Quand le vice étatiste rend cet hommage à la vertu libérale, on ne fait au moins pas délibérément croire aux Américains que le pays sera plus fort si les biens et le travail sont plus coûteux.

 

Un président qui rejette ouvertement et fermement le principe de la liberté économique et échoue à en comprendre les bénéfices est en effet pire que celui qui ne fait que violer négligemment ces principes. (Il faut noter que dans un monde où nous devons produire et échanger pour vivre, la liberté économique est au cœur de la liberté humaine).

 

Trump et son gouvernement ne font pas que violer les principes fondamentaux de la liberté individuelle de manière imprudente ou indirectement en poursuivant d'autres objectifs. Le président est profondément et sincèrement opposé à la liberté économique. Plus que toute autre chose, Trump est un ennemi tapageur du libéralisme et fier de l'être.

 

La présence et la prédominance continues de Steve Bannon dans son cercle rapproché indique que le nationalisme version Trump tend vers l'ethno-nationalisme, bien que le gouvernement ne le dise pas explicitement. Bannon croit que la "société civile" américaine doit nécessairement exclure les immigrés asiatiques s’ils sont trop nombreux (bien que les personnes de cette origine représentent plus de 5 % de la population américaine).

 

Alors qu'il a prudemment évité d'en dire trop sur sa pensée depuis qu'il occupe cette position très influente à la Maison Blanche, il est difficile de ne pas conclure que le nationalisme de Bannon a une composante ethnique. Il a en effet précédemment déclaré que le média qu'il dirigeait, Breibart, était une "plate-forme pour l'alt-right" et la définition que donne son site de ce terme souvent et délibérément mal défini va dans le sens de l’ethno-nationalisme.

 

Le choix du gouvernement, apparemment sous l'impulsion de Bannon et de son acolyte Steven Miller, de démarrer son action par un "mur frontalier" cher et absurde, plus un déferlement de restrictions vaines (sauf dans leur cruauté et force de perturbation) à la mobilité des personnes venant d'un petit nombre de pays à majorité musulmane (et qui ne sont pas les pays musulmans d’où ont pu précédemment venir des menaces sérieuses d'actes terroristes envers les États-Unis) montre bien que l'argument de la "sécurité publique" ne tient pas. Ce sont soit des idiots, soit ces restrictions poursuivent un autre objectif.

 

Ce que ces restrictions de voyage, limitées mais si vitales pour le gouvernement Trump, ont montré c'est son avidité à construire un appareil de contrôle cher et déstabilisant à partir des peurs les plus spéculatives et les plus imaginaires. Un appareil de contrôle que Miller considère être un galop d'essai pour démontrer le pouvoir sans limitation du président sur certains sujets, même face aux tribunaux. Les peurs sur lesquelles il a décidé de se concentrer sont celles de "l'autre" qui est étranger même si cet autre étranger réside légalement aux États-Unis ou ne désire rien d'autre que de travailler pour et avec les Américains.

 

Si vous voulez vous faire une opinion sur le gouvernement Trump et prédire ses actions futures à partir des engagements clés qu'il a montrés, ses préférences, buts et méthodes tels qu'affichés sont extrêmement mauvais et à prendre bien plus au sérieux que les tours de passe-passe sémantiques (pour le moment) sur la diminution de la législation et des impôts.

 

Trump contre Mises

 

Le libre-échange et l’immigration libre ne se trouvent pas au milieu d'une pile quelconque de « politiques en faveur de la liberté » dans laquelle chacun peut piocher en espérant que le résultat final soit suffisant. Ils en sont le cœur. Le mépris de Trump pour ces principes démontre bien qu'on ne peut pas lui faire confiance pour défendre nos libertés fondamentales sauf si c’est ce qu'exige la contingence politique pure ou peut-être son odieux désir d'humilier les ennemis et les opposants qui obsèdent son gouvernement. (Oui, quelqu'un qui s'en prend à la gauche peut occasionnellement défendre une politique qui étend le champ de la liberté. Cela ne fait pas de "s'en prendre à la gauche" une attitude libérale en soi).

 

Qualifier Trump de quintessence de l’anti-libéral n’est-il qu’un symptôme irrépressible du Trump Derangement Syndrome ? La tradition moderne du libéralisme américain n'est pas un bloc unique et ne doit pas son existence à une seule personne, j'ai d'ailleurs écrit un livre de 700 pages sur le sujet intitulé Radicals for Capitalism.

 

Ceci étant dit, vue son influence sur presque tous les penseurs et toutes les institutions qui constituent le libéralisme américain moderne de la seconde guerre mondiale au XXIème siècle, on peut compter sur Ludwig Von Mises, l'immigré autrichien économiste et philosophe social, pour révéler quel est le cœur du libéralisme américain moderne.

 

Mises, chassé de son Autriche bien-aimée par les Nazis et témoin direct de la mort des principes libéraux par le fascisme ethno-national vantant l'homme fort, a consciencieusement et brillamment réfléchi et écrit sur chaque aspect de la philosophie sociale. Tout au long de sa carrière, il a identifié le libre-échange et l’immigration libre, dans le cadre d'un régime dont le droit respecte la propriété individuelle privée, comme le fondement d'une société libre. Ces principes, une fois encore, sont ceux pour lesquels Trump n'éprouve rien d'autre que du mépris.

 

Son expérience personnelle et professionnelle a enseigné à Mises de manière frappante pourquoi le nationalisme au cœur du Trumpisme est le pire ennemi du libéralisme classique, autrement dit de la tradition humaine, libératrice et créatrice de richesses que Mises a soutenue et fait progresser.

 

Le libéralisme de Mises, et donc le libéralisme moderne, ne s'est pas formé en réaction seulement au communisme marxiste mais tout autant contre la destruction de la richesse et de la vie occasionnée par l'étatisme autocrate, ethno-nationaliste et autarcique.

 

Presque comme si il avait prédit l'arrivée d'un Trump qui essayerait d'embobiner toute une nation pour qu'elle croit que le protectionnisme et des politiques migratoires d'exclusion puissent enrichir "le peuple" et non des intérêts particuliers, et comme si il avait voulu avertir les personnes pour qui la liberté est chère que ce ne serait pas juste une concession faite à la liste des libertés mais la fin des bénéfices et des victoires du marché libre (tout autant que le non-respect évident des faux-semblants qui veulent qu'on travaille pour "le peuple" et non pour des élites privilégiées), Mises écrivait dans son premier ouvrage magistral de philosophie politique, Socialisme (1922) :

 

«Empêcher l'afflux de nouveaux ouvriers devient un point cardinal du programme de la politique particulière…

Le libéralisme a montré qui faisait les frais de cette politique…
Un système qui protège les intérêts particuliers immédiats de différents groupements entrave la production générale et nuit en définitive à tous, y compris ceux qu'elle favorise en première ligne.Quel sera le résultat final pour l'individu, gagnera-t -il ou perdra-t -il avec le système de protection, comparativement au bénéfice que lui procurerait la pleine liberté de mouvement économique? Cela dépend du degré de protection qui lui est assuré à lui et à d'autres…
Du reste dès qu'existe, en principe, la possibilité de sauvegarder des intérêts particuliers et des privilèges, la lutte s'engage entre les intéressés pour savoir qui passera avant l'autre. Chacun cherche à devancer son voisin et à acquérir plus de privilèges que les autres, pour pouvoir encaisser plus d'avantages. L'idée d'une protection égale, sans aucune lacune, de tous les intérêts n'est qu'un mirage issu d'une théorie superficielle.
Car si tous les intérêts particuliers étaient également protégés, personne ne retireraient un avantage de cette protection. Tous sentiraient également les désavantages d'une productivité diminuée. Chaque individu a l'espoir d'obtenir pour lui-même une protection plus forte qui lui donnera l'avantage sur ceux qui sont moins protégés, et c'est cela seulement qui l'attire vers le système protectionniste. Chacun demande à ceux qui ont le pouvoir, de lui accorder et maintenir des privilèges particuliers.
En dévoilant les effets de la politique protectionniste le libéralisme a brisé les forces qui combattaient pour l'obtention de privilèges. On s'était enfin rendu compte, qu'en mettant les choses au mieux il n'y aurait que très peu de personnes pouvant retirer du système protectionniste un véritable bénéfice, et que la grande majorité y perdrait…
Pour rappeler à la vie le système protectionniste il fallait d'abord anéantir le libéralisme...Mais une fois que le libéralisme est complètement surmonté et que le système protectionniste n'a plus à redouter de lui aucune atteinte, rien ne s'oppose plus à l'élargissement du domaine des privilèges particuliers.»
Mises était si attaché, intellectuellement et émotionnellement, à l’immigration libre que cet homme habituellement pacifiste pensait que les barrières à l'immigration justifiait presque légitimement que les exclus puissent déclarer la guerre.
Son livre de 1944 Le Gouvernement Omnipotent, écrit après avoir vu les horreurs que l'autarcie ethno-nationale a apportées à l'Europe, encadre son interprétation de l’importance fondamentale et vitale du libre-échange et de l’immigration libre :
«...Nous devons imaginer un ordre mondial dans lequel le libéralisme serait souverain.... Dans ce monde libéral ou dans la partie libérale du monde, il y a propriété privée des moyens de production ; l'action du marché n'est pas gênée par l'intervention de l'État. Il n'y a pas de barrières douanières, les hommes peuvent vivre et travailler là où ils veulent. Des frontières sont tracées sur les cartes mais elles n'empêchent pas les migrations humaines ni le transport des marchandises. Les nationaux ne jouissent d'aucun droit qui soit refusé aux étrangers. Les gouvernements et leurs fonctionnaires restreignent leurs activités à la protection de la vie, de la santé et de la propriété contre toute agression frauduleuse ou violente. Ils ne font pas de discrimination contre les étrangers. Les tribunaux sont indépendants et protègent tout le monde avec efficacité contre les empiétements de l'administration. Les individus peuvent dire, écrire et imprimer ce qu'ils veulent. L'enseignement n'est pas soumis à l'intervention de l'État. Les gouvernements sont comme des veilleurs de nuit chargés par les citoyens de gérer le pouvoir de police. Les hommes en place sont considérés comme de simples mortels et non comme des surhommes ou des autorités paternelles ayant le droit et le devoir de tenir le peuple en tutelle. Les gouvernements n'ont pas le droit de prescrire aux citoyens la langue qu'ils doivent utiliser dans leurs rapports quotidiens, ni dans quelle langue ils doivent élever et instruire leurs enfants...
...Dans un tel monde L'État n'est pas une entité métaphysique, mais simplement le producteur de sécurité et de paix. C'est le gardien de nuit… Mais il remplit sa tâche de façon satisfaisante. Le sommeil des citoyens n'est pas troublé, des bombes ne détruisent pas son foyer et si quelqu'un frappe à sa porte tard dans la nuit, ce n'est certainement pas la Gestapo, ni l'O.G.P.U.

La réalité où nous devons vivre diffère énormément de ce monde parfait du libéralisme idéal ; mais cela est dû seulement au fait que les hommes ont rejeté le libéralisme pour l'étatisme.»

On ne peut pas dire que Trump est en train de tirer d'un chapeau nommé "positions libérales" quelques-unes d'entre elles tout en négligeant les autres et que, donc, les libéraux auraient des raisons d'être optimistes. On ne peut pas dire que, oh, le libre-échange et l'immigration libre existaient chez Mises parmi de nombreuses positions et que ses raisons pour les poser en principes étaient fantasques.
Ce sont, comme il l'a expliqué et le savait au plus profond de lui-même à cause de l'histoire terrible de l'Autriche et de l'Allemagne à laquelle il a survécu, le fondement du libéralisme. Si Trump et son équipe ne comprennent pas ça, on ne pourra jamais faire confiance ni à leurs instincts ni à leur intelligence dès qu'il s'agit de liberté.
Pourquoi certains libéraux ne semblent pas particulièrement alarmés par Trump

Des inquiétudes et des points de vue conflictuels ont dicté les réactions de nombreux libéraux face à Trump. (A l'ère des réseaux sociaux, il est beaucoup plus aisé, que l'on s'en réjouisse ou non, d’être exposé à un éventail très large de points de vue sans passer par le biais de médias reconnus). Les libéraux étant déjà tellement enclins à considérer la majorité de l’action de l’État américain, sous le contrôle des deux partis et d'une variété de politiciens, comme un mal épouvantable, nous avons poliment modéré notre sens, très vocal, de l’indignation publique face aux actions étatiques afin de ne pas être perçus comme des râleurs systématiques qu’on éviterait dans n’importe quel débat public.

 

Peut-être que la réalité sociologique rend les libéraux moins prompts à être les plus vocaux et les plus affolés au sujet de Trump. Comme beaucoup l'ont dit les semaines passées, Trump hérite de pouvoirs et d'un système qui existent et ont été exploités depuis longtemps, qu'il s'agisse des restrictions au voyage ou des expulsions. Chez les personnes d'inclinaison libérale, j'ai vu, et on peut le comprendre, une vague de réactions du type « Attendez, vous être en train de me dire que l’État vous fait peur maintenant ? » face aux plaintes les plus, disons, excessivement épouvantées. 

 

Nous vivons une époque de grande tension sur la rhétorique dans le discours politique américain. Quelqu'un avec un côté anticonformiste (et les libéraux le sont par nécessité) peut être enclin à minimiser la vision apocalyptique qui veut que Trump représente une menace nouvelle, unique en son genre et inadmissible pour la liberté américaine. Augurer l'arrivée d'un événement inhabituellement dramatique a un coût social et intellectuel. Même quelqu'un d’extrêmement inquiet sur Trump peut éprouver des réticences à prédire une répression intérieure sévère et sans précédent.

 

Mais l'accession au pouvoir même de Trump était sans précédent à bien des points de vue et son antilibéralisme fier et bien ancré a une certaine fraîcheur dans l'Amérique moderne. (Encore une fois le vice étatique rendant hommage aux vertus de la liberté est important ici). La présence et l'influence grandissante de Steve Bannon, qui est d'après ce que nous observons un véritable adepte enthousiaste de l'ethno-nationalisme, rend difficile à croire que Trump ne veuille pas appliquer autant que possible sa volonté d’autarcie économique et de restriction.

 

D'après ce qui a été observé les premières semaines du mandat, les vestiges de l'attachement des Républicains au marché libre et à la liberté dans ce royaume ont été purgés du parti afin de lui injecter une dose de Trumpisme pur et nocif. Nous ne pouvons donc pas compter sur ce parti ou sur ses anciens engagements rhétoriques pour freiner Trump.

 

Le nationalisme et le restrictionnisme de Trump sont une philosophie qui a déjà causé et continuera de causer beaucoup de misère, que ce soit de manière directe et patente pour les personnes dont les déplacements sont restreints, ou de manière indirecte et plus opaque dans l'amenuisement de la capacité du commerce international à créer des richesses.

 

Le président a décidé de faire de son premier conseiller, qui semble avoir une influence disproportionnée sur le gouvernement, un homme dont la seule préoccupation politique est à la fois stupide et malfaisante. Selon une conversation rapportée par l'historien Ronald Radosh (bien que Bannon par la suite dira ne pas s'en souvenir ni même avoir rencontré Radosh), Bannon revendique une approche « léniniste » pour atteindre son but, c'est-à-dire qu’il adhère à la pratique révolutionnaire de la terre brûlée qui vise la destruction de toutes les institutions existantes.

 

Je connais beaucoup de libéraux que cela fait sourire. Même Murray Rothbard, l’un des pères fondateurs du mouvement libertarien, pensait parfois en termes de stratégie léniniste ! Les libéraux ne détestent-ils pas le système ? Ne veulent-ils pas le voir tomber ?

 

La majorité des libéraux et moi-même détestons beaucoup de ce qui s’apparente au "système" et voudrions voir de nombreux de ses pans s'effondrer. Mais la détestation de Bannon pour les institutions modernes n'a presque aucun point commun avec celle des libéraux. Il ne veut pas plus de liberté mais un pouvoir étatique implacable qui soutiendrait sa vision propre de la classe privilégiée.

 

Il ne déteste pas les institutions modernes pour leur tyrannie, leur ingérence illégitime ou leur pouvoir de destruction sur la vie des gens. Bannon voit les libéraux comme ses ennemis et a raison de voir les choses ainsi. Il déteste l'establishment actuel car il a le sentiment qu'il n'est pas assez engagé dans une guerre à mort contre l'Islam radical. Il le déteste pour ne pas assez promouvoir un ethno-nationalisme autarcique qui ne rendra pas seulement les Américains plus pauvres et misérables mais le monde entier aussi.

 

 

Le tempérament de Trump (et pourquoi c’est loin d’être anodin)

 

Il y a une autre raison de penser qu'il y a de quoi s'alarmer avec Trump comme président. Cela touche à ce qui a toujours expliqué mon attirance viscérale pour le libéralisme et ce qui l’a fait résonner en moi dans ma jeunesse. Et c’est pour ça aussi que je trouve malavisé, d’un point de vue libéral, de se comporter comme un Vulcain sans émotion ne faisant que donner des bons ou des mauvais points à chaque politique débitée par Trump ou à chaque nomination effectuée par ses soins.

 

Si de nombreux libéraux détestent l'institution étatique ce n'est pas par aversion générique de "l’État" mais parce qu'ils honnissent la cruauté et le fait d'occasionner chez les autres une misère et une souffrance qui pouvaient être évitées. Et c'est pourtant ce qui sous-tend actuellement la majorité de l'action gouvernementale et semble être ce que Trump préfère dans celle-ci.

 

Oui, l’État est une institution dont la fonction première, le contrôle, est soutenue par la violence et financée via l’extorsion ; et est donc par essence une institution cruelle. Mais tout ce que fait l’État n'est pas fondamentalement mauvais, si on met de côté son mécanisme de financement. Certaines actions menées par l’État sont tout à fait pertinentes en dehors du fait que c'est l’État qui s'en occupe. Trump et son équipe semblent principalement se concentrer sur les mauvais types d'actions comme punir ou entraver les innocents et nous retirer le droit de commercer hors du périmètre que le chef juge approprié.

 

De l'immigration à la confiscation des biens en passant par le droit de préemption ou la guerre contre la drogue, Trump semble être particulièrement pernicieux et dédaigneux des vertus du petit commerce et des vertus américaines du vivre et laisser vivre; le tout dans une sorte de style Viking qui plaît à nombre de ses fans appréciant de voir un" chef mâle alpha" prendre les rênes et punir ceux qui sont perçus comme des ennemis.

 

Trump s'efforce avec beaucoup d’application à délégitimer toutes les structures de contre-pouvoir, comme la presse libre ou les tribunaux, qui pourraient lui rendre plus difficile l’obtention de ce qu'il veut. Il est favorable à un renforcement de la police et mentira pour que vous soyez d'accord avec lui. Son procureur général, Jeff Sessions, exemplifie parfaitement comment l’exercice du gouvernement peut être utilisé comme un instrument de punition.

 

Sans même aborder les types de politiques menées, sans préjuger de ce que vous connaissez ou pensez des anciens ou potentiels futurs présidents, il s'agit, d'un point de vue libéral, d'une épouvantable, vraiment épouvantable, combinaison d’attributs pour un président. Ceux qui se sentent concernés par la fragilité de notre dette et des structures monétaires ou par la réaction à avoir face à une nouvelle attaque terroriste devraient plutôt, selon moi, être uniquement préoccupés de l’occupation caudilliste de la Maison Blanche.

 

Dans la sphère intellectuelle du libéralisme, certains croient avec passion que Trump s’avérera être moins susceptible de causer destructions et morts à l'étranger par la guerre que ne le serait le président américain moyen. Je pense simplement qu'on n'a aucune bonne raison de croire que ce sera vrai, bien que ce serait merveilleux si ça se produisait.

 

Les priorités de ses premières semaines au pouvoir prouvent que ce qui le motive le plus sont une cruauté malfaisante née de l'ignorance et des actes autocratiques qui bouleversent les projets, les vies et les entreprises d'êtres humains paisibles. Des actions qui sont inutiles et causent des préjudices immenses.

 

De tels actes sont revendiqués avec fierté par Trump et ses appuis via une combinaison d'ignorance économique (l'autarcie commerciale et le désir de forcer les entreprises à utiliser leur propriété selon les désirs du chef) et des propos alarmistes, stupides et sans fondement (le mur frontalier, l'absurdité autour des immigrés et des réfugiés).

 

Par humeur, certains peuvent s'amuser du désarroi des gens de gauche parce que ces derniers ont contribué à la croissance de l’État, ou parce qu'ils éprouvent du mépris envers les valeurs que les autres choisissent librement, ou parce qu'ils sont arrogants, ou parce que vous n'aimez pas de quoi ils ont l’air, ou n'importe quoi d'autre. Mais se délecter des larmes de la gauche a un prix bien trop élevé : un individu qui visiblement se soucie nullement de démolir le commerce international pour prouver qu’il est fort.

 

A cause de ces élections malchanceuses, Trump dirige un pays quasiment à parti unique. Il est conseillé par un ethno-nationaliste fier de l'être et aime gouverner par des ukases exécutifs. Aucune de ces caractéristiques prépondérantes et bien visibles chez Trump et son gouvernement ne sont prometteuses pour un libéral.

 

Le mieux que les libéraux qui ont adopté une vision de long terme dans la culture politique américaine puissent dire c'est que Trump pourrait servir de leçon sur les dangers de la centralisation du pouvoir exécutif ou de celle des institutions éthiques de notre culture dans une machine dont les commandes peuvent être gagnées ou perdues aussi facilement que le contrôle de l’État fédéral.

 

Des gouvernements précédents ont bien sûr violé les principes du libre-échange et du cosmopolitisme mais ils ne les ont pas rejetés avec un tel enthousiasme, une telle malveillance et aussi publiquement tout en s'attendant à ce que la nation suive. En tant qu'adepte de Ludwig Von Mises, je suis en toute logique alarmé. Ce n’est pas mon rôle de donner des instructions aux autres libéraux sur les stratégies spécifiques à adopter. Mais ne pas faire publiquement obstruction à Donald Trump, qui représente pour la liberté une menace spécifique et revitalisée provenant de la droite populiste, n'aiderait pas le futur du libéralisme dans les États-Unis du XXIème siècle.

 

Adorateur de la déréglementation ou non, les libéraux, donc ceux qui sont dévoués à tout ce qui relève de la liberté, de la paix et de la prospérité sociale, devraient considérer comme vitale la défense de l'édifice entier du libéralisme, particulièrement devant un leader comme Trump. Peu importe ce qu'il peut faire à côté, Trump admire la force autoritaire et déteste laisser les individus et les entreprises faire leurs propres choix sur l'allocation de leurs argent et propriétés. Il a de plus choisi comme consigliere idéologique, parmi n'importe qui d'autre au monde, Bannon qui désire détruire les bénéfices fragiles mais vitaux de la civilisation internationale moderne en poursuivant son rêve fou et hideux.

 

Il est possible que cela ne finisse pas aussi mal qu'il n’y paraisse pour les libéraux. Ceux qui dressent les tableaux les plus noirs pour les quatre prochaines années sembleront peut-être avoir exagéré mais en observant ce qui s'est déjà passé avec les restrictions de voyages et des échanges, et les idées et attitudes dominantes qui imprègnent le gouvernement Trump, cela a l'air extrêmement mal parti.

 

 

  • Yea 1
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Le 28/02/2017 à 10:07, NoName a dit :

https://fee.org/articles/6-non-racism-reasons-to-reject-marine-le-pen/

 

c'est quand même ouf de devoir aller aux USA pour avoir un article anti-FN qui fasse preuve d'un peu d'intelligence.

 

 

6 Raisons de rejeter le Front National qui n'ont rien à voir avec le racisme.

 

La question de savoir si Marine Le Pen est personnellement raciste ne présente aucun intérêt politique. Voici six raisons de fond pour rejeter Marine Le Pen qui ne sont pas «à cause du racisme».

 

 

Sur la route des élections présidentielles françaises, la campagne de Marine Le Pen est étrangement similaire à celle de Donald Trump: confrontation avec les médias, nativisme et accusations de xénophobie. Pour éviter de donner le beau-rôle au candidat de l'extrême-droite en lui accolant des étiquettes, voici six raisons de fond pour rejeter Marine Le Pen qui ne sont pas «à cause du racisme».

 

1. Liberté d'expression

 

Les membres du parti politique de Le Pen, le Front national, parlent beaucoup de la liberté d'expression, mais seulement lorsque celle-ci sert leurs intérêts. Par exemple, en octobre 2015, le parti a fait campagne avec le slogan «Je Suis Marine» après que leur chef a été poursuivi pour avoir comparé les musulmans priant dans les rues parisiennes à l'occupation nazie.

 

Il s'avère que l'amour du Front national pour la liberté d'expression s'arrête là. Le Pen a récemment appelé le gouvernement à interdire toutes les manifestations contre la brutalité policière. Elle a dit que les manifestants ultra-violents, d'extrême gauche doivent être arrêtés, afin de rétablir l'ordre public.

 

Puisqu'il s'avère que certaines manifestations ont effectivement déclenché des violences, on pourrait penser que les préoccupations de Le Pen sont justifiées. Toutefois, rappelons que lorsque les protestations contre la Loi Travail se sont transformées en émeutes en Juin dernier et que le gouvernement a décidé d'interdire toutes les nouvelles manifestations, le chef du Front national a tweeté:

 

"L'interdiction des manifestations contre la #LoiTravail est une démission face aux casseurs et une atteinte grave à la démocratie. MLP"

 

2. Liberté de religion

 

Le Front national fait partie de ces groupes politiques qui interprètent la laïcité non seulement comme étant la neutralité de l'État, mais aussi la neutralité des citoyens, envers la religion. Le parti veut interdire «les signes religieux ostensibles» dans les lieux publics, y compris les hijabs et yamakas. Lors de sa visite en Israël, Marine Le Pen a déclaré que cette interdiction est un sacrifice nécessaire dans l'intérêt de la France.

 

Il est clair que Le Pen confond la laïcité avec l'éradication de la religion. Quelques universitaires déclarent que l'interdiction proposée serait de toute manière rejetée par le Conseil constitutionnel, considérant que « l'état ne peut pas prescrire ce que vous pouvez et ne pouvez pas porter ». Pourtant, considérant que l'interdiction française de la burqa, introduite en 2010, a été confirmée par la Cour européenne des Droits de l'Homme en 2014, rien ne semble impossible. Une chose est claire: le Front national n'est pas disposé à défendre vos droits en matière de liberté de culte.

 

3. Politique commerciale

 

Dans le programme présidentiel en 144 points de Le Pen, elle appelle à la défense des emplois français via un « protectionnisme intelligent ». Que le protectionnisme de Le Pen soit « intelligent » et « ciblé » ou non, - cette idée fait parti de la rhétorique de la droite française depuis quelques années déjà - il reste qu'il n'y a toujours aucune explication de ce en quoi cela consiste pour l'instant.

 

On peut supposer qu'il s'agira de sortir du marché unique de l'UE et d'imposer des droits de douane à l'importation, mais la question de savoir comment Le Pen réagira lorsque les autres pays feront de même et comment elle fera face aux inévitables hausses des prix à la consommation reste un mystère. Les potentiels soutiens de Le Pen doivent reconnaître ce que le protectionnisme implique réellement: moins de choix, des prix plus élevés, moins d'emplois et des l'empoisonnement des relations diplomatiques avec les partenaires commerciaux.

 

4. Immigration

 

Même si on considère l'immigration d'un point de vue autre que moral, c'est-à-dire d'offrir l'opportunité à ceux qui le veulent d'améliorer leurs conditions de vie et celle de leurs familles, il existe de nombreuses raisons économiques pour soutenir l'immigration, à la fois depuis et vers la France.

 

Dans une étude de 2015 publiée par l'Université Panthéon-Sorbonne de Paris, intitulée Politique d'immigration et performance macroéconomique en France, les chercheurs affirment que l'immigration a un impact « significativement positif » sur la croissance du PIB et, dans certains cas, sur le marché du travail dans son ensemble.

 

Diverse places of birth is a positive factor for the economic performance of a country. De plus, l'attitude des immigrants réagit de manière significative à la performance macroéconomique: tous les immigrants réagissent positivement à l'augmentation du PIB par habitant et les immigrants en quête de travail réagissent négativement au taux de chômage.

 

 

5. La guerre contre les drogues

 

A propos du cannabis, Marine Le Pen suit une politique de « tolérance zéro ». Pour sa présidentielle 2012, elle a déclaré qu'elle ne soutiendrait jamais la légalisation des drogues et que la France perdait la guerre contre la drogue « parce qu'on ne la mène pas ». En 2016, le ton de Le Pen n'a pas changé:

 

« Cette idée (la dépénalisation) est profondément dangereuse. Là où cela a été fait, cela a été dramatique, cela a été l’explosion de la drogue avec des problèmes de santé publique considérables ».

 

L'agence française de santé publique rapporte que 700 000 Français consomment quotidiennement du cannabis tandis que 1,4 million de citoyens fument au moins dix fois par mois. La République Française est l'un des pays européens les plus stricts en ce qui concerne l'interdiction des drogues, avec des pénalités de 3 750 € et jusqu'à un an en prison pour simple possession.

 

Les responsables parisiens devraient envisager une politique similaire à celle du Portugal, où la dépénalisation de toutes les drogues est en vigueur depuis 2001.

 

6. Pas de réformes

 

Plus généralement, Marine Le Pen n'est en rien différente du « système » étatiste qui a mis la France à genoux au cours des dernières décennies: elle en fait partie. Le Front national ne prévoit pas de réformer les privilèges ou l'envergure du secteur public. Au contraire, le parti suggère de ramener l'âge de la retraite à 60 ans, d'obliger les banques à prêter de l'argent aux petites et moyennes entreprises françaises et à augmenter à la fois les effectifs et les salaires du secteur public.

 

Les nationalistes français ignorent les réformes économiques et institutionnelles nécessaires à la croissance économique et à la prospérité qui permettraient de favoriser la cohésion sociale. Leur conservatisme social et des politiques économiques de gauche serait désastreuse pour la France; si désastreuse que la question de savoir si Marine Le Pen est personnellement raciste ne présente aucun intérêt politique.

 

 

Il manque:

- les liens

- la phrase ne rouge à traduire

- quelques points de mises ne pages (les tirets et les guillemets surtout)

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Il y a 19 heures, Axpoulpe a dit :

Moral outrage is self-serving

http://reason.com/blog/2017/03/01/moral-outrage-is-self-serving 

 

Un des meilleurs articles lus en 2017 pour ma part. Ca explique beaucoup à propos des SJW, et ça s'appuie sur de vraies études sociologiques au protocole scientifique. 

 

Une bonne âme pour le traduire ? 

 

Je peux le faire ce week-end. C'est vrai que c'est pas mal d'avoir un article qui valide nos intuitions.

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Le 01/03/2017 à 10:31, Nick de Cusa a dit :

L'alcool et la caféïne ont créé la civilisation,

 

https://www.cato.org/publications/commentary/alcohol-caffeine-created-civilization

L’alcool et la caféine ont créé la civilisation

 

Chelsea Follett, CATO Institute, 28 février 2017

Cet article a été publié initialement par USA Today le 28 février 2017.

 

 

Aucune drogue n’a eu plus d’influence sur la civilisation humaine que l’alcool et la caféine.

 

La nature les a créées pour tuer des êtres vivants bien plus petits que nous : les plantes sécrètent de la caféine pour empoisonner les insectes prédateurs, et la levure produit de l’éthanol afin de détruire les microbes concurrents.

 

En phase avec ses origines toxiques, l’alcool tue 3,3 millions de personnes par an. Ceci représente 5,9 % de l’ensemble des décès et 25 % si l’on s’en tient aux personnes âgées de 20 à 39 ans. L’alcool provoque des maladies du foie, de nombreux cancers et bien d’autres altérations sanitaires et sociales dévastatrices.

 

Mais d’un autre côté, des recherches scientifiques récentes semblent montrer que l’alcool pourrait avoir contribué au développement de la civilisation humaine.

 

La consommation d’alcool pourrait avoir favorisé la survie des premiers Homo sapiens. A une époque où l’on ne savait ni purifier l’eau ni préparer la nourriture dans de bonnes conditions d’hygiène, le risque d’ingérer des microbes dangereux était si élevé que les caractéristiques antiseptiques de l’alcool rendaient sa consommation plus sûre que celle de produits alternatifs sans alcool – et ce malgré les risques propres liés à l’alcool.

 

Il est fort possible que nos ancêtres primates aient aussi consommé de l’éthanol dans des fruits en décomposition. Robert Dudley, le chercheur à l’origine de l’hypothèse du « singe ivre », pense que les abus d’alcool contemporains proviennent d’un décalage entre l’environnement préhistorique et celui que nous connaissons aujourd’hui.

 

Au départ, les humains obtenaient de l’alcool à partir de plantes sauvages. Le vin de palme, toujours en vogue dans certaines régions d’Afrique et d’Asie, date très certainement de l’an 16 000 avant JC. Une boisson alcoolisée chilienne concoctée à partir de pommes de terre sauvages remonterait à 13 000 avant JC. Les spécialistes considèrent maintenant que le désir de disposer d’un approvisionnement stable en alcool a pu motiver les débuts de l’agriculture et la sédentarisation.

 

Des résidus découverts sur une poterie excavée sur le site archéologique de Jiahu en Chine prouvent que l’humanité a bu du vin de riz depuis au moins 7 000 avant JC. Le riz fut domestiqué en 8 000 avant JC, mais les habitants de Jiahu se mirent à l’agriculture plus tard, à peu près au moment où l’on sait qu’ils buvaient du vin de riz.

 

« La domestication des plantes était motivée par le désir d’avoir de plus grandes quantité de boissons alcoolisées, » soutient l‘archéologue Patrick McGovern. On considère généralement que les hommes ont cultivé le blé pour avoir du pain et que la bière en fut un produit dérivé. Aujourd’hui, certains chercheurs comme McGovern pensent que ce pourrait bien être l’inverse.

 

L’alcool nous accompagne depuis le début, mais l’utilisation de la caféine est plus récente. La consommation chinoise de thé caféiné remonte à 3 000 avant JC au moins, mais la découverte du café, dont le contenu en caféine est nettement plus fort, semble avoir eu lieu au Yémen au XVème siècle.

 

Avant le siècle des Lumières, les Européens buvaient de l’alcool à tous les moments de la journée. Puis, suite aux échanges commerciaux avec le monde arabe, les comportements se mirent à évoluer : le café, riche en caféine, donc stimulant, se répandit sur le continent et remplaça l’alcool dont les effets sont dépresseurs.

 

Comme le disait l’écrivain Tom Standage, « L’impact de l’introduction du café en Europe au cours du XVIIème siècle fut particulièrement perceptible, étant donné que les boissons les plus répandues à l’époque, même au petit-déjeuner, étaient des petites bières et des vins à faible teneur en alcool. Toutes deux présentaient moins de danger que l’eau qui risquait d’être contaminée …. Le café … apportait une alternative nouvelle et sûre aux boissons alcoolisées. Ceux qui se mirent à boire du café à la place de l’alcool se retrouvaient alertes et stimulés dès le matin, plutôt que relâchés et en état de légère ébriété. La quantité et la qualité de leur travail s’en trouvèrent grandement améliorées. L’Europe de l’Ouest commença à émerger du brouillard alcoolisé qu’elle avait connu pendant des siècles. »

 

Les cafés (coffeehouses) devinrent rapidement des lieux importants de la vie sociale où les clients débattaient politique et philosophie. Alors qu’il travaillait sur La Richesse des Nations, Adam Smith fréquentait le British sur Cockspur Street et le Turk’s Head.

 

Après l’affaire du Boston Tea Party, la plupart des Américains privilégièrent le café sur le thé, augmentant ainsi leur consommation de caféine. Pour Thomas Jefferson, le café était « la boisson favorite du monde civilisé. » Encore aujourd’hui, les Américains consomment trois fois plus de café que de thé. Selon les mots de l’historien Mark Pendergrast, « la Révolution française et la Révolution américaine furent décidées dans des cafés. »

 

Les Lumières et la Révolution industrielle se sont caractérisées par une explosion des innovations et des idées nouvelles. Les niveaux de vie ont augmenté en flèche. De nouvelles formes de gouvernement sont apparues. Plus récemment, la mondialisation a donné une nouvelle échelle à l’idée libérale classique de libre-échange pacifique, et a ainsi permis de réduire les inégalités dans le monde entier.

 

Aujourd’hui, malgré la croissance de la population, de moins en moins de personnes vivent dans la pauvreté. Les hommes vivent plus longtemps, ils sont mieux éduqués, et ils sont de plus en plus nombreux à profiter des avantages de la démocratie libérale.

 

La caféine est la drogue psychoactive la plus consommée dans le monde. L’alcool a permis à la civilisation de démarrer et a certainement contribué à aider l’humanité à surmonter sa détresse pendant les périodes de pauvreté implacable qui ont représenté la plus grande partie de l’histoire humaine. Mais ce fut la caféine qui nous donna les Lumières et nous aida à entrer dans une histoire de prospérité.

 

Article d’origine :

https://www.cato.org/publications/commentary/alcohol-caffeine-created-civilization

 

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Il y a 20 heures, Nathalie MP a dit :

L’alcool et la caféine ont créé la civilisation

 

Chelsea Follett, CATO Institute, 28 février 2017

Cet article a été publié initialement par USA Today le 28 février 2017.

 

 

 

 

L'auteur (d'origine, pas la traductrice !) me semble énoncer des wagons de bourdes. Même si c'est très fun de lire ce genre de propos, il faudrait remanier 2 ou 3 choses (et du coup, faire dire à l'auteur ce qu'il ne dit pas).

Comment faire : mettre des astérisques à chaque raté ?

J'explique plus bas.

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J'ai mis en gras les problèmes.

 

L’alcool et la caféine ont créé la civilisation

 

Chelsea Follett, CATO Institute, 28 février 2017

Cet article a été publié initialement par USA Today le 28 février 2017.

 

 

Aucune drogue n’a eu plus d’influence sur la civilisation humaine que l’alcool et la caféine. Si : le sucre. Expériences scientifiques à l'appui.

 

La nature les a créées pour tuer des êtres vivants bien plus petits que nous : les plantes sécrètent de la caféine pour empoisonner les insectes prédateurs, et la levure produit de l’éthanol afin de détruire les microbes concurrents. DETERMINISME !!!

 

En phase avec ses origines toxiques, l’alcool tue 3,3 millions de personnes par an. Ceci représente 5,9 % de l’ensemble des décès et 25 % si l’on s’en tient aux personnes âgées de 20 à 39 ans. L’alcool provoque des maladies du foie, de nombreux cancers et bien d’autres altérations sanitaires et sociales dévastatrices.

 

Mais d’un autre côté, des recherches scientifiques récentes semblent montrer que l’alcool pourrait avoir contribué au développement de la civilisation humaine.

 

La consommation d’alcool pourrait avoir favorisé la survie des premiers Homo sapiens. A une époque où l’on ne savait ni purifier l’eau ni préparer la nourriture dans de bonnes conditions d’hygiène, le risque d’ingérer des microbes dangereux était si élevé que les caractéristiques antiseptiques de l’alcool rendaient sa consommation plus sûre que celle de produits alternatifs sans alcool – et ce malgré les risques propres liés à l’alcool.

 

Il est fort possible que nos ancêtres primates aient aussi consommé de l’éthanol dans des fruits en décomposition. Robert Dudley, le chercheur à l’origine de l’hypothèse du « singe ivre », pense que les abus d’alcool contemporains proviennent d’un décalage entre l’environnement préhistorique et celui que nous connaissons aujourd’hui.

 

Au départ, les humains obtenaient de l’alcool à partir de plantes sauvages. Le vin de palme, toujours en vogue dans certaines régions d’Afrique et d’Asie, date très certainement de l’an 16 000 avant JC. Une boisson alcoolisée chilienne concoctée à partir de pommes de terre sauvages remonterait à 13 000 avant JC. Les spécialistes considèrent maintenant que le désir de disposer d’un approvisionnement stable en alcool a pu motiver les débuts de l’agriculture et la sédentarisation.

 

Des résidus découverts sur une poterie excavée sur le site archéologique de Jiahu en Chine prouvent que l’humanité a bu du vin de riz depuis au moins 7 000 avant JC. Le riz fut domestiqué en 8 000 avant JC, mais les habitants de Jiahu se mirent à l’agriculture plus tard, à peu près au moment où l’on sait qu’ils buvaient du vin de riz.

 

« La domestication des plantes était motivée par le désir d’avoir de plus grandes quantité de boissons alcoolisées, » soutient l‘archéologue Patrick McGovern. On considère généralement que les hommes ont cultivé le blé pour avoir du pain et que la bière en fut un produit dérivé. Aujourd’hui, certains chercheurs comme McGovern pensent que ce pourrait bien être l’inverse. On frôle le n’importe quoi : le besoin d’ingérer de l’alcool était plus important que celui de manger ??

 

L’alcool nous accompagne depuis le début, mais l’utilisation de la caféine est plus récente. La consommation chinoise de thé caféiné remonte à 3 000 avant JC au moins, mais la découverte du café, dont le contenu en caféine est nettement plus fort, semble avoir eu lieu au Yémen au XVème siècle.

 

Avant le siècle des Lumières, les Européens buvaient de l’alcool à tous les moments de la journée. Puis, suite aux échanges commerciaux avec le monde arabe, les comportements se mirent à évoluer : le café, riche en caféine, donc stimulant, se répandit sur le continent et remplaça l’alcool dont les effets sont dépresseurs.

 

Comme le disait l’écrivain Tom Standage, « L’impact de l’introduction du café en Europe au cours du XVIIème siècle fut particulièrement perceptible, étant donné que les boissons les plus répandues à l’époque, même au petit-déjeuner, étaient des petites bières et des vins à faible teneur en alcool. Toutes deux présentaient moins de danger que l’eau qui risquait d’être contaminée …. Le café … apportait une alternative nouvelle et sûre aux boissons alcoolisées. Ceux qui se mirent à boire du café à la place de l’alcool se retrouvaient alertes et stimulés dès le matin, plutôt que relâchés et en état de légère ébriété. La quantité et la qualité de leur travail s’en trouvèrent grandement améliorées. L’Europe de l’Ouest commença à émerger du brouillard alcoolisé qu’elle avait connu pendant des siècles. »

 

Les cafés (coffeehouses) devinrent rapidement des lieux importants de la vie sociale où les clients débattaient politique et philosophie. Alors qu’il travaillait sur La Richesse des Nations, Adam Smith fréquentait le British sur Cockspur Street et le Turk’s Head.

 

Après l’affaire du Boston Tea Party, la plupart des Américains privilégièrent le café sur le thé, augmentant ainsi leur consommation de caféine. Pour Thomas Jefferson, le café était « la boisson favorite du monde civilisé. » Encore aujourd’hui, les Américains consomment trois fois plus de café que de thé. Selon les mots de l’historien Mark Pendergrast, « la Révolution française et la Révolution américaine furent décidées dans des cafés. »

 

Les Lumières et la Révolution industrielle se sont caractérisées par une explosion des innovations et des idées nouvelles. Les niveaux de vie ont augmenté en flèche. De nouvelles formes de gouvernement sont apparues. Plus récemment, la mondialisation a donné une nouvelle échelle à l’idée libérale classique de libre-échange pacifique, et a ainsi permis de réduire les inégalités dans le monde entier.

 

Aujourd’hui, malgré la croissance de la population, de moins en moins de personnes vivent dans la pauvreté. Les hommes vivent plus longtemps, ils sont mieux éduqués, et ils sont de plus en plus nombreux à profiter des avantages de la démocratie libérale.

 

La caféine est la drogue psychoactive la plus consommée dans le monde.

"Psychoactive"... c'est vague. Affirmation un peu catégorique.

L’alcool a permis à la civilisation de démarrer et a certainement contribué à aider l’humanité à surmonter sa détresse pendant les périodes de pauvreté implacable qui ont représenté la plus grande partie de l’histoire humaine. Mais ce fut la caféine qui nous donna les Lumières et nous aida à entrer dans une histoire de prospérité.

 

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« La domestication des plantes était motivée par le désir d’avoir de plus grandes quantité de boissons alcoolisées, » soutient l‘archéologue Patrick McGovern. On considère généralement que les hommes ont cultivé le blé pour avoir du pain et que la bière en fut un produit dérivé. Aujourd’hui, certains chercheurs comme McGovern pensent que ce pourrait bien être l’inverse. On frôle le n’importe quoi : le besoin d’ingérer de l’alcool était plus important que celui de manger ??"

 

Ça peut vouloir dire quepkus simplement que trouver de l'alcool était plus dur que de trouver à bouffer, ce qui est presque certain. 

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Le 02/03/2017 à 15:35, Axpoulpe a dit :

Moral outrage is self-serving

http://reason.com/blog/2017/03/01/moral-outrage-is-self-serving 

 

Un des meilleurs articles lus en 2017 pour ma part. Ca explique beaucoup à propos des SJW, et ça s'appuie sur de vraies études sociologiques au protocole scientifique. 

 

Une bonne âme pour le traduire ? 

 

J'ai pris le parti de traduire 'moral outrage' par indignation morale/s'indigner mais il existe peut-être une meilleure traduction. Le 'morale' est parfois un peu de trop à mon oreille mais je ne sais pas s'il est opportun de l'enlever. Je ne suis pas vraiment satisfaite du titre.

Document à télécharger ici: https://framadrop.org/r/ISOWaQP_e7#6OID5T+8xgLw64cmxndkgkbSKy7Lg2kUUGvEDGAu5PA=

 

Citation

http://reason.com/blog/2017/03/01/moral-outrage-is-self-serving

 

S’indigner est égoïste selon les psychologues

 

 

Constamment en colère contre les injustices de ce monde ? Vous être probablement en train de compenser.

 

Par Elizabeth Nolan Brown

 

Lorsque les gens se mettent en colère devant les injustices qu’ils perçoivent mais qui ne les affectent pas personnellement, nous avons tendance à présumer que ce sentiment provient de leur altruisme, une "sollicitude désintéressée pour le bien-être des autres". Mais de nouvelles recherches suggèrent que l’expression d’une telle sollicitude envers les autres, ce que les spécialistes des sciences sociales désignent sous le nom d’"indignation morale", n’est souvent qu’une fonction de notre propre intérêt, exercée pour apaiser notre sentiment de culpabilité personnelle vis-à-vis des maux de la société ou pour renforcer (vis-à-vis de nous-mêmes et des autres) notre statut de Gens Très Biens.

 

On pense souvent que s’indigner "au nom de la victime d’une violation morale [perçue]" est une "émotion prosociale" ancrée dans "un désir de restaurer la justice en se battant au nom des persécutés", expliquent Zachary Rothschild, professeur de psychologie à Bowdoin, et Lucas A. Keefer, professeur de psychologie à l’University of Southern Mississippi, dans la dernière édition de Motivation and Emotion. Cependant, cette interprétation conventionnelle, l’indignation morale comme prérogative des êtres particulièrement vertueux, est "remise en cause" par les recherches sur la culpabilité, nous affirment les deux psychologues :

 

«Le sentiment de culpabilité est une menace directe à l’image d’individu moral que nous avons de nous-mêmes. Par conséquent, la recherche sur la culpabilité nous informe que cette émotion déclenche des stratégies visant à apaiser cette culpabilité et qui n’impliquent par forcément de corriger nos actions. De plus, la recherche montre que les individus répondent aux références à la culpabilité morale de leur groupe par un sentiment d’indignation envers les préjudices causés par des tiers. Ces découvertes suggèrent que le sentiment d’indignation morale, que l’on a longtemps cru fondé sur le seul souci de maintenir la justice, peut parfois être l’illustration d’un effort pour conserver son identité morale.»

 

Pour évaluer ce postulat de la chaîne culpabilité-indignation-réaffirmation morale, Rothschild et Keefer ont conduit cinq études séparées analysant les relations entre la colère, l’empathie, l’identité, la culpabilité individuelle et collective, la perception de soi et l’expression de l’indignation morale.

 

Dans chaque étude, on a présenté à plusieurs groupes de personnes interrogées (recrutées via le programme Mechanical Turk d’Amazon) un faux article de journal soit sur l’exploitation des travailleurs dans les pays en voie de développement, soit sur le changement climatique. Pour les études utilisant l’article sur le changement climatique, la moitié des participants a lu que les consommateurs américains étaient les principaux responsables du changement climatique dû à l’homme. L’autre moitié a lu qu’il fallait au contraire surtout blâmer les consommateurs chinois. Pour l’article sur l’exploitation des travailleurs, les participants de l’une des études étaient incités à réfléchir aux petits gestes par lesquels ils contribuaient potentiellement au travail des enfants, au trafic de main d’œuvre et aux conditions de travail déplorables dans les "sweatshops". Dans une autre étude, les personnes interrogées étaient informées des mauvaises conditions dans les usines fabriquant des produits Apple et de l’échec de l’entreprise pour y mettre fin. Après avoir été exposés à chacun de leurs articles, les participants ont répondu à une série de courts questionnaires et à des exercices pour évaluer leurs niveaux de culpabilité personnelle, de culpabilité collective, de colère envers des tiers ("les multinationales", "les sociétés pétrolières internationales") impliqués dans la destruction de l’environnement et l’exploitation des travailleurs, de désir de voir quelqu’un puni et de croyance dans leur propre position morale ; ainsi que pour évaluer leurs convictions de base sur les sujets en question et les émotions positives et négatives qu’ils suscitent. Voici en substance les conclusions de Rothschild et Keefer :

 

  1. Déclencher un sentiment de culpabilité personnelle pour un problème a augmenté l’indignation morale dirigée vers une cible tiers. Par exemple, les participants qui ont lu que les Américains étaient les principaux responsables du changement climatique "ont présenté un degré d’indignation significativement plus haut face à la destruction de l’environnement" causée par "les multinationales pétrolières" que ne l’ont fait ceux qui ont lu que la responsabilité incombait aux Chinois.

  1. Plus les participants se sont sentis coupables de complicité potentielle, plus ils ont désiré "punir un tiers via une indignation morale accrue à son encontre." Par exemple, les participants de l’étude n°1 ont lu sur l’exploitation des travailleurs dans les sweatshops et ont évalué leur identification aux habitudes du consommateur moyen censées contribuer au problème. Puis, ils ont évalué leur niveau de colère envers les "compagnies internationales" qui perpétuent ce système d’exploitation et leur désir de les punir. Les résultats ont montré qu’une hausse de la culpabilité "anticipait une envie plus forte de punir les responsables de préjudices, cela à cause d’une hausse de l’indignation morale contre la cible."

  1. Avoir l’opportunité d’exprimer leur indignation contre un tiers a diminué la culpabilité de ceux qui se sentaient menacés par "l’immoralité de leur groupe". On a évalué chez les participants qui ont lu que les Américains étaient les principaux responsables du changement climatique lié à l’homme un niveau de culpabilité considérablement plus élevé que chez ceux qui ont lu l’article blâmant la Chine quand ils n’avaient pas eu l’opportunité d’exprimer leur colère envers un tiers ou de lui faire endosser la responsabilité. Cependant, avoir donné aux personnes qui ont lu l’article sur les États-Unis l’opportunité de s’emporter contre des entreprises abstraites les a menés à exprimer un niveau de culpabilité bien plus faible que le groupe Chine. Chez ce dernier, on a constaté des niveaux de culpabilité similaires, peu importait si les participants avaient pu, oui ou non, s’indigner.

  1. "L’opportunité de s’indigner contre les entreprises qui causent des dommages" a gonflé la perception qu’avaient les participants de leur propre moralité. Alors qu’on leur a demandé d’évaluer leur propre moralité après avoir lu l’article blâmant les Américains pour le changement climatique, les personnes interrogées se percevaient comme ayant un "caractère moral considérablement plus bas" que celles ayant lu l’autre article ; donc lorsqu’on ne leur a pas donné une échappatoire sous la forme d’un tiers à accabler. Le groupe États-Unis a exprimé un niveau de fierté morale similaire à celui du groupe Chine quand on lui a d’abord demandé d’évaluer le niveau de reproche que méritaient divers acteurs du monde de l’entreprise et son degré de colère envers ces acteurs. Dans cette étude et une autre similaire utilisant l’article sur l’exploitation des travailleurs, "avoir eu l’opportunité de s’indigner des préjudices causés par les entreprises a débouché, de manière significative, sur une meilleure évaluation de son propre caractère moral", comme les auteurs l’ont découvert.

     

  2. L’indignation morale causée par la culpabilité a diminué dès que les individus ont pu faire valoir leur bonté via des moyens alternatifs, "même dans un autre contexte sans lien." L’étude n°5 utilisait l’article sur l’exploitation des travailleurs et demandait aux participants d’évaluer leur niveau de "culpabilité collective" (par exemple "le sentiment de culpabilité pour le mal causé par son propre groupe") envers cette situation. Puis, on leur a donné un article sur les terribles conditions dans les usines de produits Apple. Après ça, un groupe témoin a répondu à un exercice neutre, tandis qu’on a demandé aux autres de décrire brièvement ce qui faisait d’eux une personne bonne et respectable. Les deux exercices étaient suivis d’une évaluation de leur empathie et de leur indignation morale. Les chercheurs ont découvert que pour ceux ayant un haut niveau de culpabilité collective avoir d’abord eu l’occasion de faire valoir leur bonté leur permettait de moins s’indigner contre les entreprises. Mais quand on leur donnait l’exercice neutre et qu’ils ne pouvaient donc pas démontrer qu’ils étaient des gens biens, ils s’indignaient plus au final contre des tiers. En parallèle, pour les personnes se sentant peu coupables au niveau collectif, affirmer au préalable leur bonté n’a donné lieu qu’à une hausse marginale de leur indignation morale contre les entreprises.

 

Tous ces résultats se sont vérifiés en prenant en compte l’opinion politique des participants, leur sensibilité générale et leurs sentiments préalables à propos des sujets traités.

 

Au final, les résultats des cinq études de Rothschild and Keefer sont, selon eux, "cohérents avec les recherches récentes montrant qu’une indignation morale dirigée hors du groupe peut être déclenchée en réponse à la perception d’une menace envers le statut moral du groupe." Les résultats suggèrent également que "l’indignation née d’une inquiétude sur son identité morale sert à compenser la menace d’une immoralité individuelle ou collective" et la dissonance cognitive potentiellement provoquée. Les résultats des études exposent "un lien entre la culpabilité et les expressions intéressées de l’indignation reflétant une sorte d’"hypocrisie morale" ou du moins une forme de colère amorale mais dotée d’une façade morale."

 

 

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J'essaye de rédiger, rapidement, un petit qq chose sur vault7.

Pour ceux qui veulent donner un coup de main, je pose du matériel à traduire ici :

https://mensuel.framapad.org/p/vault7ul

 

dont https://en.wikipedia.org/wiki/Vault_7

car l'équivalent fr est tout maigre à cette heure.

 

Si vous traduisez, svp traduisez directement dans le pad, pour qu'on ne duplique pas le travail.

 

 

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Le 07/03/2017 à 22:37, NoName a dit :

Comment le Portugal a gagner la guerre contre la drogue en ne la menant pas. 

 

http://feedproxy.google.com/~r/FEE-Freeman/~3/8FoZkqf2Fug/?utm_source=zapier&utm_medium=facebook

 

Je ferais ça jeudi ou vendredi

 

Bon en fait je ferais ça plus tard parce que mon chargeur d'ordinateur a disparu 

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Le 07/03/2017 à 22:37, NoName a dit :

Comment le Portugal a gagner la guerre contre la drogue en ne la menant pas. 

 

http://feedproxy.google.com/~r/FEE-Freeman/~3/8FoZkqf2Fug/?utm_source=zapier&utm_medium=facebook

 

Je ferais ça jeudi ou vendredi

 

J'ai retrouvé mon chargeur.

 

Comment le Portugal a gagné la guerre contre la drogue en ne la menant pas.

 

Depuis plus de 100 ans, les États-Unis cherchent à interdire la consommation de drogues. Les partisans de la prohibition affirment qu'en rendant illégales des substances comme le cannabis, la cocaïne et l'héroïne, l’État peut significativement réduire la criminalité liée à la drogue, combattre la toxicomanie et arrêter la propagation des maladies liées à la consommation de stupéfiants.

 

Cette politique n'a pas eu les effets escomptés. Michael Botticelli, directeur du Bureau de la politique nationale de contrôle des drogues, a déclaré que la guerre contre les drogues était constituée « d'échecs politiques et pratiques ».

 

Parmi les alternatives à la guerre contre la drogue, il existe l'option de la dépénalisation des drogues, c'est-à-dire l'assouplissement de l'application de la loi et sanctions pour les infractions liées à la drogue, et la légalisation de toutes les drogues.

 

Oui, toutes les drogues.

 

Le cobaye portugais

 

Ces options peuvent sembler contre-productives, mais les données racontent une autre histoire. En 2001, le Portugal a choqué le monde en votant la dépénalisation de toutes les drogues en réponse à un problème croissant d'héroïne.

 

Le trafic de drogue demeure illégal, mais les consommateurs de drogues sont considérés comme des malades plutôt que des criminels. Au lieu d'une arrestation et d'une incarcération immédiate, les personnes prises avec moins de 10 jours d'approvisionnement en drogues dures sont conduites devant un tribunal spécial d'experts légaux, de psychologues et de travailleurs sociaux. Le but est d'arriver à une solution qui s'occupe d'abord de la santé du patient, avec une petite amende occasionnelle ou un travail d'intérêt général.

 

Quinze ans plus tard, la catastrophe prédite par de nombreuses personnes est démentie par les données. La consommation de drogues parmi les jeunes de 15 à 24 ans a considérablement diminué et les décès dus à la drogue sont tombés de 80 en 2001 à 16 en 2012. Avant 2001, près de 100 000 consommateurs de drogues étaient en prison au Portugal. Dans les 10 premières années de l'adoption de la politique, ce nombre a été divisé par deux. Aujourd'hui, le Portugal possède l'un des taux de consommation de drogues les plus faibles de toute l'Europe.

 

Les gens quittent le marché des drogues et cherchent un traitement. Le nombre de personnes enregistrées en réhabilitation est passé de 6 000 en 1999 à plus de 24 000 en 2008. Le nombre de consommateurs d'héroïne qui se piquent est passé de 45% à 17%, ce qui est particulièrement importants lorsque l'on parle de maladies liées à la drogue : ainsi, les toxicomanes ne représentent plus que 20 pour cent des cas de VIH dans le pays, une amélioration significative par rapport aux 56 précédents.

 

Ces résultats peuvent être expliqués par des considérations économiques de base. À mesure que les gens obtiennent de l'aide pour combattre leur addiction à la drogue, le nombre d'utilisateurs, c'est-à-dire la demande de drogue, diminue. Lorsque la demande baisse, les fournisseurs de drogue constatent que leur entreprise autrefois lucrative ne porte plus ses fruits. Ils sortent donc du marché.

 

 

Redirection des ressources

 

Cela expliquerait pourquoi une étude de 2010 dans le British Journal of Criminology a révélé qu'après la dépénalisation, le Portugal a observé une réduction significative de l'emprisonnement de prétendus trafiquants de drogue, de 14 000 en 2000 à 5 000 en 2010. En fait, la proportion de personnes incarcérées pour crimes commis sous l'influence de stupéfiants ou pour nourrir leur addiction a chuté de 41 pour cent en 1999 à 21 pour cent en 2008.

 

En réorientant les ressources précédemment allouées à l'arrestation et à la mise en prison de toxicomanes, le Portugal a non seulement réprimé son problème de drogue, mais il a créé une société plus saine. Alex Steven, président de la Société internationale d'étude de la politique pharmaceutique, a déclaré: « La principale leçon à tirer, c'est que la dépénalisation de la drogue ne conduit pas nécessairement à la catastrophe, Et elle libère des ressources pour offrir des réponses plus efficaces aux problèmes que la consommation de drogues engendre. »

 

Il y a quelque chose à apprendre du traitement de la consommation de drogues comme une maladie physique et mentale. Considérons les résultats de la politique portugaise par rapport à l'approche américaine. Alors que les taux d'utilisation, d'incarcération et de maladie au Portugal ont tous baissé, la consommation de drogues aux États-Unis est demeurée relativement inchangée depuis une dizaine d'années. Chaque année, 1,5 million de personnes sont arrêtées mis arrêtées et mises en examen pour des faits liées à la drogue, dont 80 pour cent pour simple possession. La moitié de toutes les incarcérations fédérales sont reliées aux drogues.

 

Peu de gens pensent que l'usage de drogues n'est pas un problème. Sans aucun doute, la consommation de drogues pose des problèmes pour la santé publique et détruit de nombreuses vies. Cependant, lorsqu'on examine l'efficacité des politiques en matière de drogues, le modèle américain n'est rien de moins qu'un échec total. Il est temps de regarder les alternatives. Comme l'illustre le cas portugais, les politiques dites «radicales» peuvent être parfaitement raisonnables.

 

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