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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

Messages recommandés

1 hour ago, Nick de Cusa said:

Voilà.

Spoiler

Le système de santé américain hyper-réglementé mis en évidence par le COVID-19

Libérez le système de santé et le marché y pourvoira – si on le laisse faire.

Par Josh Withrow

Il n’y a pas besoin de chercher très loin pour trouver des douzaines d’exemples d’entreprises privées qui se démènent pour venir en aide à nos professionnels de santé surchargés en leur apportant les équipements de protection et les outils dont ils ont désespérément besoin pour sauver des vies.   Des entreprises du textile qui produisent à plein régime des masques et des vêtements de protection pour médecins.  Des constructeurs qui reconfigurent leurs chaînes d’assemblage pour produire des respirateurs.  Des distilleries qui fabriquent du gel hydroalcoolique.  De nombreuses entreprises se démènent aussi d’autres façons, en imaginant comment rendre service à leur entourage et protéger leurs travailleurs du mieux qu’elles peuvent, ou en réorganisant leur production afin de réapprovisionner certains rayons de magasin complètement dégarnis par des acheteurs paniqués.

Un mépris généralisé pour les grandes entreprises

Certaines personnes, pourtant, ne semblent pas capables de dépasser leur mépris généralisé pour les grandes entreprises, dont elles considèrent qu’elles ne font rien d’autre qu’exploiter le peuple pour faire du profit.   Prenez les réactions lorsque le Président Trump a invité un certain nombre des principaux PDG de grands groupes à se réunir à la Maison blanche pour parler de la manière dont leurs entreprises travaillent à soutenir la lutte contre la pandémie.  Ce tweet d’un journaliste de Vox est assez représentatif d’une réaction très répandue chez les commentateurs plutôt à gauche dans les médias sociaux :

Trump qui parade avec les dirigeants de toutes ces entreprises privées au lieu de parler des efforts de l’administration, c’est un reflet du peu d’efforts que son gouvernement fait pour réagir au coronavirus.

-          Aaron Rupar (@atrupar), 30 mars 2020

J’imagine que les cyniques peuvent douter des motivations de ces entreprises, sont-elles véritablement altruistes ou juste en train d’utiliser cette occasion pour mettre leur marque en avant.  Mais en fait leurs motivations n’ont pas d’importance.  Aucun de ces efforts du secteur privé pour combattre la pandémie ne devrait surprendre ceux qui comprennent ce que sont les marchés libres et comment ils fonctionnent – là où il y a de la demande, des entrepreneurs trouveront un moyen de la satisfaire, si on les laisse faire.   Peu importe que ces entreprises soient motivées par la charité ou simplement par la possibilité d’augmenter leur part de marché si le résultat final c’est que les gens obtiennent ce dont ils ont désespérément besoin aussi vite que possible.

La merveille des marchés libres

C’est la merveille des gens libres qu’on laisse entre en relation et faire des affaires librement – le capitalisme aide à faire se rencontrer des gens qui possèdent ce que d’autres veulent ou dont ils ont besoin, sans jugement.  Comme l’a affirmé sans détour Walter Williams, « le capitalisme a permis à chacun de devenir riche en servant son prochain ».   Ce n’est pas comme si toutes ces entreprises gagnaient gros en contribuant à alléger la crise ; la plupart n’en font rien.  La valeur est subjective, après tout, et la plupart des PDG placent la vie de leur prochain au-dessus de l’argent.

Bien entendu, des marxistes comme le maire de New-York Bill DeBlasio voient ça, et toute crise, comme une occasion à ne pas manquer de contrôler et de piloter l’économie par eux-mêmes, à la manière soviétique.  DeBlasio et d’autres ont appelé Trump à utiliser les pouvoirs étendus de l’administration pour nationaliser des entreprises et leur production dans les faits en invoquant la loi sur la production de défense (Defense Production Act – DPA).  Bien que le Président ait plutôt refusé de l’utiliser jusqu’à présent, sa nomination récente de Peter Navarro, un faucon en matière de commerce, incroyablement rétrograde sur le plan économique, pour mener la mise en application de la DPA est inquiétante, de même que son utilisation de la DPA pour tenter d’empêcher 3M d’expédier des respirateurs outre-mer.

La gesticulation de Trump avec la DPA et ses menaces de réquisition d’une usine inoccupée de GM pour produire plus de respirateurs font de belles annonces mais une mauvaise politique, en particulier alors que, comme mentionné précédemment, des entreprises comme Ford sont déjà engagées pour répondre précisément à ce besoin.   Combien voulez-vous parier que les quelques entreprises qui produisent déjà des respirateurs volontairement ont des chances de faire mieux que celles qui se font enrôler ?

A l’avenir, il faudra prêter attention à ce que notre système de santé ait tout ce qui lui a manqué pour combattre cette maladie, et probablement bien d’autres choses.   Il y aura très probablement des pressions pour mettre en place plus d’infrastructures de soin avec des fonds fédéraux.  Dans l’esprit de beaucoup, l’administration devra investir pour compenser là où le « marché » a échoué.

Cette conception repose sur l’idée préconçue qu’il y avait un marché libre et qu’il a échoué.   Le moindre regard sur la réglementation et les lois qui corsettent la santé met en évidence un réseau complexe de restrictions empilées sur la pratique de la médecine, que le Dr Robert Graboyes a pertinemment surnommé « la forteresse de la santé », désignée comme telle car les murs légaux érigés tout autour empêchent toute sorte de nouveaux venus d’y pénétrer sans une autorisation expresse.

Oter les chaînes du système de santé

Pourquoi manque-t-il des lits dans tant d’hôpitaux ?  Pourquoi n’ont-ils pas assez de respirateurs, de scanners tomographiques et autres équipements essentiels ?  Pourquoi y a-t-il une pénurie de professionnels de santé et pourquoi les médecins prennent-ils leur retraite à un rythme tel qu’on ne peut les remplacer ?

Un sacré bout de réponse se trouve dans la forteresse érigée à tous les niveaux : fédéral, étatique et local.  Les lois sur le « certificat de besoin » permettent aux fournisseurs d’interdire à leurs concurrents d’acheter des infrastructures de santé dans leur région.  Les lois sur le « périmètre d’exercice » coincent des assistants médicaux et des infirmiers hautement expérimentés dans des rôles étroitement définis qui obligent les patients à attendre de rares médecins.   Les avantages fiscaux des mutuelles de santé financées par les employeurs et les restrictions au marché de l’assurance individuelle lient les services de santé aux emplois et cachent les incitations financières alors que les gens dépendent de systèmes de tiers-payants.

Les pressions réglementaires anti-concurrentielles sur le système de santé sont profondes.  Tout est réglementé, depuis les professionnels de santé jusqu’à la construction de nouveaux locaux ; les prix sont manipulés et fixés par des subventions, des statuts et des tiers payeurs.  La meilleure chose que l’administration puisse faire pour améliorer le système de santé est de lui ôter ses chaînes.

Libérez-le, et le marché y pourvoira – si on le laisse faire.

 

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6 hours ago, Séverine B said:

 

Voilà.

 

Spoiler

La surveillance de masse se répand en même temps que le COVID-19

La surveillance administrative et la collecte de données sont des sujets controversés depuis longtemps aux Etats-Unis et la pandémie COVID-19 actuelle nous montre pourquoi.

Par Mitchell Nemeth

Les conséquences sociétales qui découlent de la récente pandémie à coronavirus ont été partiellement atténuées par les capacités technologiques croissantes de notre société.  Les environnements de télétravail, la logistique assistée par la technologie et la gestion de la chaîne d’approvisionnement, les boutiques en ligne et la livraison d’épicerie directement au consommateur sont des traits de notre société.   Grâce aux progrès technologiques des deux dernières décennies, une grande partie de la population active est en mesure de continuer à travailler alors même que de nombreux locaux d’entreprises sont physiquement fermés.  Nous devons une grande part de ce succès aux technologies de l’information et, en particulier, à nos capacités à collecter, stocker et partager des données.

La puissance de calcul croissante, la collecte sophistiquée et le partage de données, ainsi que des algorithmes puissants participent au soutien de notre économie, autant que possible.  Cette combinaison de facteurs, avec l’assentiment du consommateur, a produit par bien des aspects un dispositif de surveillance potentiel.  Contrairement à la version science-fiction de la surveillance étatique, ces outils de surveillance sont largement alimentés avec l’assentiment et la compréhension du consommateur.

La connaissance que le consommateur ou l’utilisateur a des effets secondaires potentiels est peut-être limitée, mais tous les services ont un coût.  Ce coût prend la forme de compromis par lesquels les consommateurs comprennent qu’un service en ligne gratuit comme Facebook peut fournir une plateforme de média social en échange du droit d’utiliser les données transmises au bénéfice de Facebook.

Paré pour fliquer

Pendant cette pandémie, une bonne part de notre vie a été mise sens dessus dessous.  La majorité de la population américaine est en mode « restez chez vous » ou confinée par décret.  Les restrictions varient selon les Etats, les municipalités ou les comtés.  Ces décrets ont obligé la plupart des Américains à adapter leur mode de vie au moyen de la technologie et de l’accès Internet sans fil à haut débit.  Ce que la plupart des Américains ne comprennent pas encore c’est la collecte sophistiquée et le partage de données qui s’effectuent très discrètement.  Certains peuvent s’en rendre compte lorsqu’ils cherchent un produit sur un appareil électronique et voient apparaître des publicités pour le même produit sur un appareil totalement distinct.

En coulisse, des entreprises ne se contentent pas de vendre des produits ou services ; elles échangent des éléments d’information pour affiner le ciblage de clients précis.  Shoshana Zuboff, professeur à Harvard Business School, a forgé l’expression « capitalisme de surveillance » pour décrire ce phénomène.  Le capitalisme de surveillance est « la capture unilatérale de pratiques de personnes privées comme matière première gratuite à transformer en données comportementales.  Ces données sont ensuite conditionnées sous forme de prévisions et vendues sur les marchés à terme du comportement. »

Pourquoi ce dispositif de surveillance est-il important pendant cette pandémie ?

De manière générale les Américains se méfient des incursions dans leur vie privée, que ce soit par l’administration ou par des entreprises.  En ces temps de crise, les individus ont plus tendance à « fermer les yeux » sur les entorses aux libertés publiques.   Malheureusement, l’Amérique a institué des mesures désastreuses lors des périodes de crises des dernières décennies.  Nous devrions nous assurer que de telles mesures dévastatrices ne soient pas mises en œuvre durant cette pandémie.

Le 10 avril, Apple et Google ont annoncé un effort commun pour « permettre l’usage de la technologie Bluetooth pour aider les administrations et les autorités de santé à réduire la propagation du virus, avec la sécurité et le respect de la vie privée des utilisateurs au cœur du dispositif. »  Le nouveau coronavirus est transmis lors de contacts rapprochés.  Comme l’a fait remarquer le communiqué de presse de Google, « les organismes de santé publique ont compris que le suivi de contacts est un outil de valeur pour aider à contenir la propagation » ; le suivi de contacts n’est pas un concept nouveau en lui-même.

Certains pays dans le monde ont mis en œuvre de telles mesures. Par exemple, le gouvernement israélien a récemment fait voter une loi qui permet à leur agence de sécurité de faire du suivi de contacts.  Le suivi de contacts consiste à identifier les personnes qui ont été en contact avec une personne infectée, ainsi qu’à collecter d’autres informations sur la nature du contact.  C’est une version de la quarantaine beaucoup plus précise que le confinement.  Cet effort conjoint entre Apple et Google permet aux individus d’adhérer en téléchargeant une application officielle.  Contrairement à d’autres pays, les Etats-Unis se reposent sur des efforts dirigés par le secteur privé pour mener le suivi de contact.

Est-ce légal ?

La surveillance administrative et la collecte de données sont des sujets controversés depuis longtemps aux Etats-Unis, quoique sous des formes diverses.  Le quatrième amendement de la Constitution des Etats-Unis garantit le droit « d'être garantis dans leur personne, leur domicile, leurs papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées. »

Dans l’arrêt Carpenter contre Etats-Unis, la Cour suprême a statué que « la collecte par l’administration d’enregistrements de localisation d’antennes-relais constituait une perquisition au sens du quatrième amendement » et que l’administration devait donc disposer d’un mandat pour effectuer ces recherches.   L’arrêt Carpenter ne traite pas la question qui sous-tend la « doctrine du tiers » qui recouvre « les attentes en matière de confidentialité concernant les informations volontairement confiées à un tiers » par une personne privée.  Il reste que la manière dont l’administration distingue les informations de localisation d’antennes-relais collectées par les smartphones d’autres informations similaires n’est pas claire. 

Avec le déluge de décrets locaux ou étatiques qui interdisent certaines activités, dans bien des cas sous peine d’arrestation, il est prudent de demander si de tels comportements peuvent amener une situation où l’administration aura besoin de surveillance.  L’arrêt Carpenter a répondu à une question et en même temps en a posé bien plus.  Sur le site Protocol, Charles Levinson évoque un produit nommé Localiser X qui « permet aux enquêteurs de tracer une clôture numérique autour d’une adresse ou d’une zone, de positionner les équipements mobiles qui sont passés dans cette zone et de voir où ces équipements sont allés, en remontant sur plusieurs mois ».  Selon l’article, les conditions d’utilisation de Localiser X interdisent de se servir de cet outil en justice comme élément de preuve.

CNN a récemment publié un article qui met en évidence l’utilisation d’un autre outil de suivi de localisation.   Nous avons tous entendu parler de cette histoire à propos de vacanciers du printemps en Floride qui ont « ignoré les avertissements demandant de pratiquer la distanciation sociale » et sont tombés malades du nouveau coronavirus.  X-mode, la société derrière l’outil, fournit des services de suivi de localisation et ensuite fournit les données qu’elle collecte aux annonceurs après les avoir anonymisés.  En quoi est-ce un problème ?  Cet outil moins connu génère énormément d’intérêt de la part de l’administration pour « utiliser les données de localisation des téléphones mobiles des américains pour essayer de suivre et éventuellement de juguler l’expansion du coronavirus ».

Un usage policier possible

Supposons une collecte massive et le partage d’éléments d’information, même des éléments dont nous ignorons l’existence.

La plupart des inquiétudes concernant la surveillance par l’administration disparaitraient si l’administration venait à adopter une attitude moins intrusive dans la vie de chacun d’entre nous.  Malheureusement, cette pandémie a produit plus de demande d’actions de l’administration, par exemple plus de réglementation, des listes d’adresses de cas de virus confirmés tenus par les services de police, des couvre-feux, des fermetures forcées d’activités « non-essentielles » et du financement public pour tout le monde.  Par exemple, le Juge Stuart Kyle Duncan a écrit à la majorité des Cours d’appel du 5ème circuit « L’arrêt Jacobson dit que tous les droits constitutionnels peuvent être raisonnablement restreints pour lutter en situation d’urgence de santé publique ».

Sachant la quantité formidable d’outils technologiques que l’administration a en sa possession, il est impératif que le secteur privé prenne l’initiative afin que l’administration ne soit pas tentée de le faire.   Google et Apple ont commencé à traiter la question du suivi de contacts ici aux Etats-Unis.  Si leur initiative n’aboutit pas, l’administration pourrait être tentée d’obliger les entreprises et les fournisseurs d’information à transmettre des données aux agences de surveillance.

Comme le Juge Anthony Kennedy l’a écrit dans Carpenter, « il est vrai que l’âge de la cybernétique a largement le pouvoir d’étendre et de restreindre les libertés individuelles dans une mesure incomparable avec les époques précédentes. »  Alors même que nos capacités technologiques se sont développées pour produire des possibilités et des moyens jamais vus au monde, nous devons rester vigilants.  Nous devons nous assurer que nos outils et ressources sont utilisés au bénéfice des personnes et non à celui de hauts fonctionnaires avides de pouvoir ou d’entreprises qui plient devant l’Etat.

 

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On 4/19/2020 at 3:22 PM, Nick de Cusa said:

Jeffrey Tucker. Quand Jesus a ete mis en quarantaine

 

https://www.aier.org/article/that-time-jesus-was-quarantined/

 

Amen.

Spoiler

Quand Jésus était en quarantaine

Jeffrey A. Tucker

 

La plupart d’entre nous n’ont pas réalisé, jusqu’à il y a peu, quelle remarquable flétrissure affecte les personnes (ou des peuples entiers) qu’on dit malades.  Même ceux qui ont eu le coronavirus et qui sont guéris (comme c’est le cas à 99%) sont à présent considérés comme suspects et traités comme on imagine les lépreux autrefois.

Les préjugés sont incroyables et les politiques qui en ont résulté sont extrêmes.  Cela a commencé avec l’interdiction des vols en provenance de Chine, puis d’Europe, du Royaume-Uni et d’Australie, ce qui a provoqué le chaos et un rapprochement social dans les aéroports dans tout le pays.  Puis le séparatisme est arrivé chez nous.  Les frontières des Etats se sont fermées.  Puis c’est arrivé encore plus près de chez nous.   La ville voisine ?   N’y allez pas.   Le pâté de maisons d’à côté ?  Restez à l’écart.   La porte à côté dans mon immeuble ?   Eloignez vous de mon entrée.   Les conjoints et les enfants eux-mêmes ne sont pas sûrs.   Restez à l’écart les uns des autres et aspergez-vous continuellement de désinfectant.

Des observateurs ont alerté sur le fait que toutes les frontières, pas seulement les frontières nationales, se durcissent, tout comme elles l’ont fait pendant est après la seconde guerre mondiale – ce qui a coûté cher en liberté et en prospérité.

Quand on voit la peur, la paranoïa et la haine incroyables que le coronavirus a déchaînés, on a un aperçu de ce qui a dû être une habitude humaine de longue date : soupçonner les autres de transmettre des maladies.   C’est étonnamment puissant, en particulier si ce n’est fait que de soupçons, de rumeurs, de préjugés et de calomnies, et cela affecte naturellement ceux qui sont différents d’une autre manière : les étrangers, ceux qui parlent une autre langue, ceux qui sont d’une autre classe sociale, d’un autre niveau de revenus.

J. Duncan et M. Derret ont écrit en 1987 (« No Stone Upon Another: Leprosy and the Temple ») que la maladie nommé lèpre dans la Bible était associée à la révélation de péchés dissimulés.  Toute personne qui en était porteuse était bannie du temple, non seulement pour éviter la contagion, mais surtout pour garder la pureté morale du lieu.   Il était courant que toute personne considérée comme un pécheur soit étiquetée comme lépreux à tort ou à raison.  Elle était forcée de chercher une forme de guérison pour recouvrer son droit d’accès et ne pas être tenue à l’écart pour toujours.  En attendant, toute personne qui l’approchait était aussi considérée comme impure.   Ils étaient contraints à l’isolement ce qui pouvait entraîner la mort émotionnelle ou physique.

A cette époque comme aujourd’hui l’apparition d’une pandémie est un mécanisme idéal pour monter les gens les uns contre les autres et pour renforcer le pouvoir, avec des résultats stupéfiants.  Dans les annales de l’histoire, 2020 sera gravée pour toujours comme l’année où les chrétiens eux-mêmes ont été bannis de leurs églises dans le monde entier – le dimanche de Pâques – par crainte de la maladie.

Le fait d’y penser amène à l’esprit ce passage de Saint Marc, chapitre 1, versets 40-45.

Un lépreux vient auprès de lui ; il le supplie et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »

41 Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »

42 À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié.

43 Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt

44 en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »

45 Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

Il y a un autre problème avec le terme de lèpre.   Les chercheurs qui étudient cette chose ne trouvent aucune preuve de quelque lèpre que ce soit à cette époque et en cet endroit.  Depuis 1950, les historiens de la médecine l’ont expliqué comme l’a résumé E.V. Hulse en 1975 :

D’après les faits médicaux, historiques et paléopathologiques, il est clair que la « lèpre » biblique n’est pas la lèpre moderne.   Il n’y pas la moindre indication que la maladie que nous appelons aujourd’hui lèpre n’existait pas au Proche Orient à l’époque de l’Ancien Testament et les descriptions de « sara » ne sont pas admises par les léprologues expérimentés comme relatives à la lèpre moderne.

De même avec le Nouveau Testament : « Non seulement il n’y a pas de description clinique de lepra dans le Nouveau Testament », écrit-il, « mais l’usage du mot lepra est en lui-même une forte preuve que la lèpre du Nouveau Testament n’était pas la lèpre moderne ».  Ce pourrait être une inflammation et un dessèchement de la peau ou bien ce pourrait être une manière de désigner quelqu’un de différent.

Dès qu’il y a une rumeur de maladie, tout le monde est suspect.  Si une personne est soupçonnée, il lui est difficile d’y échapper.   Les gens parlent.  Les gens ont peur.  Ils veulent que cette personne s’en aille et ne plus y penser.  Autrefois comme aujourd’hui.  Surtout en l’absence de tests !

Tout cela pour dire que l’homme que Jésus a rencontré n’avait peut-être aucune maladie, mais il était tout de même banni du temple car considéré comme impur.  Alors quand le prédicateur Jésus l’a déclaré pur, c’était peut-être un acte de compassion et d’amour.

Mais Jésus était aussi un homme pratique.  Il a demandé que l’homme purifié aille faire une purification rituelle.  Il a aussi demandé à l’homme : ne dis à personne que Jésus t’a touché.  Le gars l’a fait quand même.  Oups !

Et voilà : « Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts ».  Vous voyez le tableau.  Vous fréquentez quelqu’un qui a le corona, probablement parce que cette personne a elle-même fréquenté quelqu’un qui a le corona, et parce que cette personne s’est approchée de vous, vous devenez subitement suspect.  Direction la quarantaine pour 14 jours mon gars !

La bonne nouvelle c’est que malgré la quarantaine subie par le ministère de Jésus, « De partout cependant on venait à lui ».

Tout cela est parfaitement cohérent avec tout ce que nous connaissons du ministère de Jésus.    Les paraboles et le récit de sa vie sont plein d’histoires de destruction de préjugés, de barrières, de légendes et de murs artificiels d’appartenance à la tribu, la religion, la classe, le genre et la politique.   Il a parlé du bon Samaritain qui a aidé un étranger.   Il a lavé les pieds des pauvres.  Il a protégé la prostituée contre la lapidation.   Il a dit à ses disciples de prier pour les prisonniers et il a même accordé le salut à un collecteur d’impôts.  De même il a usé de son influence pour éliminer la flétrissure de la maladie, qu’elle soit vraie ou rumeur.

Notre époque nous rappelle qu’être désigné comme malade est une des formes de séparation sociale qui éloigne les gens les uns des autres et les rend plus dépendants du pouvoir.   Cela conduit les gens à avoir peur, à détester et à mettre à part.  Jésus, lui, ne s’est pas contenté de parler de ce sujet ; il l’a vécu, jusqu’à en subir lui-même le prix d’une mise en quarantaine.

Il la soigné les « lépreux » simplement en les déclarant purs, c’est-à-dire en leur donnant la permission de revenir en société.  C’était une situation semblable à celle de Simon le lépreux chez qui Jésus a mangé (Marc 14, 3-9).  En fait Simon n’avait pas vraiment la lèpre (disons, personne ne l’avait, mais il avait peut-être été malade un jour et avait acquis ce sobriquet pour la vie, le pauvre homme), mais même le fait de guérir ne suffit pas à réhabiliter quelqu’un qui a été malade.  Jésus, lui, s’en moque :  son rôle était d’anoblir, pas d’avilir.

Notre époque nous apprend beaucoup.  Nous pensions avoir entendu toutes les excuses possibles pour affaiblir la liberté et renforcer le pouvoir.  Les crises financières, le terrorisme, les inégalités, l’injustice, la discrimination, les micro-agressions, l’appropriation culturelle, le mondialisme et tout ce que vous voudrez, air connu.

Chaque fois qu’il y a une crise on nous dit la même chose : vous ne pouvez pas être libre ; vous devez plutôt obéir.  Ce que nous n’avions pas encore vu et vécu jusqu’à présent c’est cette vieille tendance à détruire la coopération sociale par la rumeur et la réalité de la maladie.

Jésus, lui, a connu ça.  Il a réagi avec compassion, courage moral et patience.  Puissions-nous faire de même.

 

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On 4/19/2020 at 11:26 AM, Séverine B said:

 

Et voici:

Spoiler

A quoi devrait ressembler l’Amérique post-pandémie ?

Par Bob DiCostanzo

Le coronavirus a pris la vie de plus de 154000 personnes.  C’est profondément triste et grave.  J’ai quelquefois l’impression que nous perdons de vue cette tragédie au cours du débat sur la « réouverture » du pays.

Mais je sais aussi que la réaction des administrations à la crise a des conséquences de vie et de mort.  Et nous devons résister énergiquement à toutes les décisions qui produiraient de bien plus grands maux.  Bien que le combat concernant l’avenir du pays ne soit pas au centre des préoccupations de beaucoup d’Américains, les libéraux doivent être prêts à exprimer en quoi une société plus libre est cruciale pour la reprise et en quoi elle est le meilleur moyen de nous préparer à une autre pandémie.

Commençons par la liberté économique.  Cette idée a sorti des milliards de personnes de la pauvreté et a créé d’énormes quantités de richesses, ce qui nous permet de lutter contre le coronavirus mortel.   Elargir la liberté économique n’a jamais été plus important.  C’est ce qui accélérera la reprise, mais cela exige d’abattre les barrières – impôts élevés, dépenses dispendieuses, fardeaux réglementaires, etc. – qui ont entravé la création de richesses et refusé à tant de monde la chance d’une vie meilleure.

La leçon de la dépression de 1920-1921 est instructive.  Si vous n’en avez jamais entendu parler, c’est sans doute parce qu’elle s’est terminée très rapidement.   En réaction à un ralentissement économique brutal au début des années 20, le gouvernement fédéral a coupé dans les dépenses et a laissé le marché libre fonctionner.   L’économie a repris rapidement et a ouvert la voie aux « années folles ».   Cet exemple qui montre le pouvoir des marchés forme un contraste saisissant avec la Grande Dépression qui a été prolongée par l’intervention de l’administration et ne s’est terminée que lorsqu’on a laissé le marché récupérer de la seconde guerre mondiale.

Espérons que les officiels apprennent des leçons du passé car les administrations dans tout le pays font face à leurs propres crises économiques et fiscales.  Selon le Comité pour un budget fédéral responsable, le déficit du budget fédéral est attendu à 3800 milliards de dollars pour cette année fiscale.  Et il va probablement augmenter encore plus lorsque le Congrès aura voté un autre programme de dépenses pour aider les entreprises et les Etats qui font face au coronavirus.  Pour situer les choses, le budget fédéral total pour 2015 était de 3700 milliards.

Si les administrations avaient mieux maîtrisé les dépenses, le secteur public et le secteur privé seraient en meilleure posture pour réagir à la pandémie.  Au lieu de ça, le gouvernement fédéral laisse filer des déficits historiques ; la Réserve fédérale a engagé une augmentation jamais vue des prêts ; et les officiels étatiques et locaux supplient pour obtenir des aides.

Cette crise ne devrait pas être utilisée pour promouvoir des administrations irresponsables et affermir des bureaucraties campées sur leurs positions.  Les administrations et autres agences indépendantes devraient réagir à ces défis en réduisant leurs dépenses et en restructurant leur fonctionnement pour être plus agiles et en meilleure posture pour affronter les crises futures.

Les officiels fédéraux devraient envisager de réduire leurs dépenses actuelles pour compenser le coût du quatrième programme d’aide Coronavirus qui doit être approuvé par le Congrès dans les prochaines semaines.  La liste de recommandations constituée par Chris Edwards du Cato Institute est un bon point de départ pour chercher réduction de dépenses.  L’administration fédérale devrait aussi attacher des conditions à toute aide fédérale, afin de s’assurer que les administrations étatiques et locales, ainsi que les agences, utilisent l’argent comme un tremplin pour la reprise plutôt que comme une béquille temporaire qui facilite la prodigalité.

Enfin, il nous faut une décentralisation radicale.  La réaction en situation d’urgence sanitaire ne devrait pas dépendre d’agences fédérales telles que l’Agence des produits alimentaires et des médicaments ou les Centres de contrôle et de prévention des maladies.  Les organisations hiérarchiques écrasent l’innovation, ce qui peut avoir des conséquences mortelles. Alléger ou éliminer les restrictions sur des choses telles que les tests et les vaccins devra être une priorité lorsque la crise sera passée.

Un autre facteur qui entrave la réaction au virus est la dépendance des Etats et des entreprises vis-à-vis de l’administration fédérale.  C’est le produit de notre échec collectif à empêcher la croissance du léviathan.  Washington D.C. a fait croître son pouvoir aux dépens de nous tous, ainsi que des administrations étatiques et locales.   New-York est malheureusement un bon exemple.

D.C. prend régulièrement plus d’argent aux New-Yorkais que ce qu’il restitue à l’Etat sous forme d’aide fédérale.   C’est problématique pour plusieurs raisons, y-compris le fait de limiter ce que des Etats comme celui de New-York peuvent faire en réaction à une pandémie.   La décentralisation atténue ce problème en permettant à plus de ressources et de pouvoir de rester auprès de la population dans les Etats plutôt que de les concentrer à D.C. où ils sont souvent mal utilisés ou détournés.

La décentralisation devrait aussi prendre la forme de l’abrogation de lois et règlements qui restreignent artificiellement la fourniture de services et de personnel médicaux, en laissant les décisions d’allocation de ressources au marché plutôt qu’à des bureaucrates de l’administration ou des intérêts particuliers qui cherchent à se protéger contre la concurrence.  Laisser le pouvoir au secteur public est le meilleur moyen de sauver des vies.

Le chemin qui nous attend sera difficile.  Les libéraux vont devoir se battre plus durement que jamais pour s’assurer que les politiques existant de longue date ou celles adoptées récemment ne deviennent pas notre ordinaire quotidien.

Nos vies et nos libertés en dépendent.

 

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On 4/19/2020 at 7:34 AM, Nick de Cusa said:

 

Et voilà.

Spoiler

Pour en finir avec la manie du PIB

Par Joseph Solis-Mullen

Alors que le COVID-19 nous incite à réévaluer les institutions et les méthodes normalisées de fonctionnement de par le monde, nous avons une occasion de réorienter notre pensée économique afin qu’elle reflète mieux les réalités du paysage économique moderne.  Cela commence par abandonner le PIB.

Le PIB (Produit Intérieur Brut, quelquefois mentionné comme Produit National Brut – PNB – une distinction sans importance pour ce qui nous concerne) est un anachronisme – c’est à peu près aussi utile pour nous renseigner sur la santé de l’économie moderne que de se contenter de compter le nombre de calories ingérées par une personne pour déterminer sa santé.

Le PIB c’est simplement la valeur monétaire totale de tous les biens et services qu’une société produit pendant une période donnée.

Inventé au milieu du vingtième siècle, le PIB est idéal pour analyser les capacités et la santé d’une économie industrialisée et homogène produisant peu de biens intangibles – il a été prévu pour compter des voitures, des réfrigérateurs, des tanks et des cartouches, et non pas des cours de yoga, du stockage dans le cloud, des conférences sur Zoom ou des chauffeurs Uber.  Il est significatif que les propriétés les plus saillantes du PIB sont qu’il est facile à calculer et facile à comprendre : additionnez tout – plus il y en a, mieux c’est.  Vous voyez ?  C’est simple !

Il y a trois problèmes fondamentaux dans le fait d’utiliser le PIB comme mesure globale de la santé d’une économie.  Le premier, son incapacité à faire des distinctions qualitatives, a été illustré plus haut en comparant le PIB avec la ration calorique d’un être humain.  Les distinctions qualitatives que le PIB ne sait pas faire sont de deux ordres : des différences qualitatives entre objets semblables et des différences qualitatives entre objets dissemblables.

Ce sera peut-être mieux illustré avec un exemple :

-          Un ordinateur portable aujourd’hui qui coûte 3000 dollars.

-          Un ordinateur portable d’il y a quinze ans qui coûte 3000 dollars.

Pour le PIB, ce sont deux contributions équivalentes à la santé de l’économie – pourtant, aucune personne sensée ne manquera d’apprécier l’énorme différence de capacité entre les deux ordinateurs portables en question.  Cette valeur est complètement ignorée si on utilise le PIB comme métrique.

De même, dans l’exemple suivant, qui illustre la deuxième manière par laquelle le PIB ne sait pas faire de distinction qualitative :

-          Des cigarettes pour une valeur de mille dollars.

-          Des respirateurs pour une valeur de mille dollars.

Là encore, aucune personne sensée ne se trompera sur le fait que ces deux choses contribuent de manière qualitativement différente à l’économie, sur le plan personnel et sur le plan national.  Mais à nouveau, en termes de PIB il n’y pas de différence entre les deux.

Le deuxième problème avec l’utilisation du PIB comme mesure globale de la santé de l’économie c’est qu’il ne recouvre aucune mesure des pertes subies par l’économie pendant l’année.

Y a-t-il eu des ouragans dévastateurs qui ont balayé le Golfe du Mexique ?   Tout ce qui figure dans les statistiques du PIB c’est une augmentation des dépenses de construction.

Y a-t-il eu la sortie de trois nouveaux modèles de smartphones et d’une micro-puce plus rapide cette année ?  Vous ne trouverez pas la dévaluation des modèles des années précédentes dans les comptes du PIB.

La production d’énergie a augmenté ?   Le coût de la dégradation de l’environnement est impossible à saisir par le PIB.

Enfin le troisième problème fondamental avec l’utilisation du PIB comme mesure globale de la santé de l’économie c’est qu’il ne prend pas en compte le travail non rémunéré – par exemple le temps passé à jardiner, à s’occuper des enfants ou à cuisiner.  Payez quelqu’un d’autre pour le faire et ce travail sera inclus dans le PIB ; faites-le vous-mêmes et il n’y sera pas.  Qu’est-ce que ça veut dire ?

Bien que le PIB soit facile à mettre en tableaux et à comprendre, ce qu’il nous dit a bien peu de rapport avec la santé véritable d’une économie moderne dans laquelle des choses comme le bonheur humain et la santé de l’environnement sont importantes.   Il est temps de passer à autre chose – peut-être avec une appli du Département américain du travail et des statistiques qui demande aux individus à la fin de chaque journée de récapituler ce qu’ils ont fait pendant cette journée :  ils ont fait leur propre lessive mais ils ont fait nettoyer quelques articles au pressing ; ils ont acheté du café mais ils l’ont acheté dans un lieu qui n’utilise que des matériaux recyclés et qui vérifie que ses fournisseurs s’accordent tous sur des principes éthiques au travail – etc.  Les données seraient disponibles directement chaque jour – une image bien plus fidèle de la santé économique de la nation.  Et ce n’est qu’une proposition parmi des centaines possibles.

Nous sommes à un moment où, je pense, beaucoup sont ouverts au questionnement et prêts à repenser certaines des valeurs centrales sous-jacentes et des hypothèses fondamentales de la superstructure socio-politico-économique qui a échoué à maîtriser l’épidémie de COVID-19.  Pour terminer je voudrais juste faire remarquer que selon la vision étroite du PIB quelqu’un qui va travailler à pied chaque jour au lieu de prendre sa voiture c’est « mauvais » pour l’économie.  Rien que ça, je pense, nous indique que nous devons aller au-delà du PIB qui est depuis longtemps un des outils conceptuels omniprésents pour comprendre le monde et son grand tourbillon de relations interdépendantes.

 

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Le 21/04/2020 à 15:10, fm06 a dit :

 

Et voici:

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A quoi devrait ressembler l’Amérique post-pandémie ?

 

Par Bob DiCostanzo

 

Le coronavirus a pris la vie de plus de 154000 personnes.  C’est profondément triste et grave.  J’ai quelquefois l’impression que nous perdons de vue cette tragédie au cours du débat sur la « réouverture » du pays.

 

Mais je sais aussi que la réaction des administrations à la crise a des conséquences de vie et de mort.  Et nous devons résister énergiquement à toutes les décisions qui produiraient de bien plus grands maux.  Bien que le combat concernant l’avenir du pays ne soit pas au centre des préoccupations de beaucoup d’Américains, les libéraux doivent être prêts à exprimer en quoi une société plus libre est cruciale pour la reprise et en quoi elle est le meilleur moyen de nous préparer à une autre pandémie.

 

Commençons par la liberté économique.  Cette idée a sorti des milliards de personnes de la pauvreté et a créé d’énormes quantités de richesses, ce qui nous permet de lutter contre le coronavirus mortel.   Elargir la liberté économique n’a jamais été plus important.  C’est ce qui accélérera la reprise, mais cela exige d’abattre les barrières – impôts élevés, dépenses dispendieuses, fardeaux réglementaires, etc. – qui ont entravé la création de richesses et refusé à tant de monde la chance d’une vie meilleure.

 

La leçon de la dépression de 1920-1921 est instructive.  Si vous n’en avez jamais entendu parler, c’est sans doute parce qu’elle s’est terminée très rapidement.   En réaction à un ralentissement économique brutal au début des années 20, le gouvernement fédéral a coupé dans les dépenses et a laissé le marché libre fonctionner.   L’économie a repris rapidement et a ouvert la voie aux « années folles ».   Cet exemple qui montre le pouvoir des marchés forme un contraste saisissant avec la Grande Dépression qui a été prolongée par l’intervention de l’administration et ne s’est terminée que lorsqu’on a laissé le marché récupérer de la seconde guerre mondiale.

 

Espérons que les officiels apprennent des leçons du passé car les administrations dans tout le pays font face à leurs propres crises économiques et fiscales.  Selon le Comité pour un budget fédéral responsable, le déficit du budget fédéral est attendu à 3800 milliards de dollars pour cette année fiscale.  Et il va probablement augmenter encore plus lorsque le Congrès aura voté un autre programme de dépenses pour aider les entreprises et les Etats qui font face au coronavirus.  Pour situer les choses, le budget fédéral total pour 2015 était de 3700 milliards.

 

Si les administrations avaient mieux maîtrisé les dépenses, le secteur public et le secteur privé seraient en meilleure posture pour réagir à la pandémie.  Au lieu de ça, le gouvernement fédéral laisse filer des déficits historiques ; la Réserve fédérale a engagé une augmentation jamais vue des prêts ; et les officiels étatiques et locaux supplient pour obtenir des aides.

 

Cette crise ne devrait pas être utilisée pour promouvoir des administrations irresponsables et affermir des bureaucraties campées sur leurs positions.  Les administrations et autres agences indépendantes devraient réagir à ces défis en réduisant leurs dépenses et en restructurant leur fonctionnement pour être plus agiles et en meilleure posture pour affronter les crises futures.

 

Les officiels fédéraux devraient envisager de réduire leurs dépenses actuelles pour compenser le coût du quatrième programme d’aide Coronavirus qui doit être approuvé par le Congrès dans les prochaines semaines.  La liste de recommandations constituée par Chris Edwards du Cato Institute est un bon point de départ pour chercher réduction de dépenses.  L’administration fédérale devrait aussi attacher des conditions à toute aide fédérale, afin de s’assurer que les administrations étatiques et locales, ainsi que les agences, utilisent l’argent comme un tremplin pour la reprise plutôt que comme une béquille temporaire qui facilite la prodigalité.

 

Enfin, il nous faut une décentralisation radicale.  La réaction en situation d’urgence sanitaire ne devrait pas dépendre d’agences fédérales telles que l’Agence des produits alimentaires et des médicaments ou les Centres de contrôle et de prévention des maladies.  Les organisations hiérarchiques écrasent l’innovation, ce qui peut avoir des conséquences mortelles. Alléger ou éliminer les restrictions sur des choses telles que les tests et les vaccins devra être une priorité lorsque la crise sera passée.

 

Un autre facteur qui entrave la réaction au virus est la dépendance des Etats et des entreprises vis-à-vis de l’administration fédérale.  C’est le produit de notre échec collectif à empêcher la croissance du léviathan.  Washington D.C. a fait croître son pouvoir aux dépens de nous tous, ainsi que des administrations étatiques et locales.   New-York est malheureusement un bon exemple.

 

D.C. prend régulièrement plus d’argent aux New-Yorkais que ce qu’il restitue à l’Etat sous forme d’aide fédérale.   C’est problématique pour plusieurs raisons, y-compris le fait de limiter ce que des Etats comme celui de New-York peuvent faire en réaction à une pandémie.   La décentralisation atténue ce problème en permettant à plus de ressources et de pouvoir de rester auprès de la population dans les Etats plutôt que de les concentrer à D.C. où ils sont souvent mal utilisés ou détournés.

 

La décentralisation devrait aussi prendre la forme de l’abrogation de lois et règlements qui restreignent artificiellement la fourniture de services et de personnel médicaux, en laissant les décisions d’allocation de ressources au marché plutôt qu’à des bureaucrates de l’administration ou des intérêts particuliers qui cherchent à se protéger contre la concurrence.  Laisser le pouvoir au secteur public est le meilleur moyen de sauver des vies.

 

Le chemin qui nous attend sera difficile.  Les libéraux vont devoir se battre plus durement que jamais pour s’assurer que les politiques existant de longue date ou celles adoptées récemment ne deviennent pas notre ordinaire quotidien.

 

Nos vies et nos libertés en dépendent.

 

 

 

Le 21/04/2020 à 17:57, fm06 a dit :

 

Et voilà.

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Pour en finir avec la manie du PIB

 

Par Joseph Solis-Mullen

 

Alors que le COVID-19 nous incite à réévaluer les institutions et les méthodes normalisées de fonctionnement de par le monde, nous avons une occasion de réorienter notre pensée économique afin qu’elle reflète mieux les réalités du paysage économique moderne.  Cela commence par abandonner le PIB.

 

Le PIB (Produit Intérieur Brut, quelquefois mentionné comme Produit National Brut – PNB – une distinction sans importance pour ce qui nous concerne) est un anachronisme – c’est à peu près aussi utile pour nous renseigner sur la santé de l’économie moderne que de se contenter de compter le nombre de calories ingérées par une personne pour déterminer sa santé.

 

Le PIB c’est simplement la valeur monétaire totale de tous les biens et services qu’une société produit pendant une période donnée.

 

Inventé au milieu du vingtième siècle, le PIB est idéal pour analyser les capacités et la santé d’une économie industrialisée et homogène produisant peu de biens intangibles – il a été prévu pour compter des voitures, des réfrigérateurs, des tanks et des cartouches, et non pas des cours de yoga, du stockage dans le cloud, des conférences sur Zoom ou des chauffeurs Uber.  Il est significatif que les propriétés les plus saillantes du PIB sont qu’il est facile à calculer et facile à comprendre : additionnez tout – plus il y en a, mieux c’est.  Vous voyez ?  C’est simple !

 

Il y a trois problèmes fondamentaux dans le fait d’utiliser le PIB comme mesure globale de la santé d’une économie.  Le premier, son incapacité à faire des distinctions qualitatives, a été illustré plus haut en comparant le PIB avec la ration calorique d’un être humain.  Les distinctions qualitatives que le PIB ne sait pas faire sont de deux ordres : des différences qualitatives entre objets semblables et des différences qualitatives entre objets dissemblables.

 

Ce sera peut-être mieux illustré avec un exemple :

 

-          Un ordinateur portable aujourd’hui qui coûte 3000 dollars.

 

-          Un ordinateur portable d’il y a quinze ans qui coûte 3000 dollars.

 

Pour le PIB, ce sont deux contributions équivalentes à la santé de l’économie – pourtant, aucune personne sensée ne manquera d’apprécier l’énorme différence de capacité entre les deux ordinateurs portables en question.  Cette valeur est complètement ignorée si on utilise le PIB comme métrique.

 

De même, dans l’exemple suivant, qui illustre la deuxième manière par laquelle le PIB ne sait pas faire de distinction qualitative :

 

-          Des cigarettes pour une valeur de mille dollars.

 

-          Des respirateurs pour une valeur de mille dollars.

 

Là encore, aucune personne sensée ne se trompera sur le fait que ces deux choses contribuent de manière qualitativement différente à l’économie, sur le plan personnel et sur le plan national.  Mais à nouveau, en termes de PIB il n’y pas de différence entre les deux.

 

Le deuxième problème avec l’utilisation du PIB comme mesure globale de la santé de l’économie c’est qu’il ne recouvre aucune mesure des pertes subies par l’économie pendant l’année.

 

Y a-t-il eu des ouragans dévastateurs qui ont balayé le Golfe du Mexique ?   Tout ce qui figure dans les statistiques du PIB c’est une augmentation des dépenses de construction.

 

Y a-t-il eu la sortie de trois nouveaux modèles de smartphones et d’une micro-puce plus rapide cette année ?  Vous ne trouverez pas la dévaluation des modèles des années précédentes dans les comptes du PIB.

 

La production d’énergie a augmenté ?   Le coût de la dégradation de l’environnement est impossible à saisir par le PIB.

 

Enfin le troisième problème fondamental avec l’utilisation du PIB comme mesure globale de la santé de l’économie c’est qu’il ne prend pas en compte le travail non rémunéré – par exemple le temps passé à jardiner, à s’occuper des enfants ou à cuisiner.  Payez quelqu’un d’autre pour le faire et ce travail sera inclus dans le PIB ; faites-le vous-mêmes et il n’y sera pas.  Qu’est-ce que ça veut dire ?

 

Bien que le PIB soit facile à mettre en tableaux et à comprendre, ce qu’il nous dit a bien peu de rapport avec la santé véritable d’une économie moderne dans laquelle des choses comme le bonheur humain et la santé de l’environnement sont importantes.   Il est temps de passer à autre chose – peut-être avec une appli du Département américain du travail et des statistiques qui demande aux individus à la fin de chaque journée de récapituler ce qu’ils ont fait pendant cette journée :  ils ont fait leur propre lessive mais ils ont fait nettoyer quelques articles au pressing ; ils ont acheté du café mais ils l’ont acheté dans un lieu qui n’utilise que des matériaux recyclés et qui vérifie que ses fournisseurs s’accordent tous sur des principes éthiques au travail – etc.  Les données seraient disponibles directement chaque jour – une image bien plus fidèle de la santé économique de la nation.  Et ce n’est qu’une proposition parmi des centaines possibles.

 

Nous sommes à un moment où, je pense, beaucoup sont ouverts au questionnement et prêts à repenser certaines des valeurs centrales sous-jacentes et des hypothèses fondamentales de la superstructure socio-politico-économique qui a échoué à maîtriser l’épidémie de COVID-19.  Pour terminer je voudrais juste faire remarquer que selon la vision étroite du PIB quelqu’un qui va travailler à pied chaque jour au lieu de prendre sa voiture c’est « mauvais » pour l’économie.  Rien que ça, je pense, nous indique que nous devons aller au-delà du PIB qui est depuis longtemps un des outils conceptuels omniprésents pour comprendre le monde et son grand tourbillon de relations interdépendantes.

 

 

 

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Révélation

  

Citation

Justin Amash se présente aux élections présidentielles en tant que Libertarien

 

Le membre du Congrès représentant le Michigan, qui en est à son cinquième mandat, rejoint le Parti Libertarien et rentre dans la compétition pour affronter les septuagénaires (Trump et Biden).

 

Plus de trois ans après l'avoir sérieusement envisagé, un an après s'être prononcé en faveur d'une procédure de destitution contre le président Donald Trump, neuf mois après avoir quitté le Parti Républicain, deux mois après avoir marqué une pause dans sa campagne de réélection au Congrès et à peine 22 jours avant que le Parti Libertarien (Libertarian Party - LP) ne choisisse son propre candidat, le député Justin Amash du Michigan, le membre le plus en faveur de la liberté au Congrès, a décidé de former un comité exploratoire sur une candidature à la présidence.

 

"Les Américains sont prêts pour des approches pratiques basées sur l'humilité et la confiance du peuple", a tweeté le membre du Congrès mardi soir. "Nous sommes prêts pour une présidence qui restaurera le respect de notre Constitution et rassemblera les gens."

 

Quadragénaire, ce fils de migrants du Moyen-Orient (sa mère est syrienne, son père est un réfugié palestinien) cherche à défendre un État restreint face aux candidats Donald Trump et Joe Biden. En tant que représentant du Parti Libertarien, il sera probablement le candidat le plus médiatique des cinquante dernières années. Il est aussi le premier à occuper simultanément une fonction élective. Et avec lui, cela fera la quatrième élection d’affilée où le candidat Libertarien est un ancien républicain.

 

Amash, lecteur de Friedrich Hayek, est devenu membre bienfaiteur du LP au cours des deux dernières semaines, répondant ainsi aux exigences minimales du parti en matière de nomination. Il dispose maintenant de trois semaines pour convaincre les délégués de le choisir. Le délai peut-être prolongé si le Comité national du LP décide de reprogrammer la convention nationale. En effet, comme pour les Démocrate, la primaire est perturbée par la pandémie. L'hôtel d'Austin où devait avoir lieu la convention a brusquement annulé l'événement. La décision du Comité est attendue le 2 mai.

 

Comme l'ancien gouverneur du Nouveau-Mexique Gary Johnson en 2012 et l'ancien membre du Congrès du Texas Ron Paul en 1988, Amash est actuellement le politicien préféré des partisans de la liberté. Il a longtemps été présenté comme l'héritier de Ron Paul au Capitole, s'est décrit comme "le seul membre libertarien du Congrès" et a déclaré à Reason en juillet 2017 qu'il préférait le qualificatif "libertarien" à "républicain à tendance libérale". Au Congrès, il aura tenté de déconstruire l'État de surveillance, de restaurer la responsabilité de ses membres et de s'opposer à la logorrhée législative.

 

Mais cela ne lui garantie pas l'investiture.

 

Le fondateur de la Future of Freedom Foundation, Jacob Hornberger, un pilier de l'antiguerre et de l'anti-Fed, qui a dominé jusqu'à présent les primaires, s'est fait plus tranchant dans ses critiques depuis que M. Amash a fait connaître son intérêt pour l’investiture du parti.

 

"À combien de congrès du LP le député Justin Amash a-t-il participé l'année dernière ? Aucun", a écrit Hornberger dans le cinquième volet d'une série qu'il a intitulée "Justin Amash, l'intrus du LP". "À combien de débats présidentiels du LP Amash a-t-il participé ? Aucun. En fait, la raison évidente pour laquelle Amash n'a pas assisté aux conventions d'État du LP et n'a pas participé aux débats présidentiels du LP est qu'il ne veut pas soumettre ses positions conservatrices à l'examen, à la critique et à la contestation des membres du LP et des autres candidats à la nomination présidentielle du LP".

 

Les critiques de Hornberger trouvent un écho même chez les supporters d'Amash. Les sympathisants se lassent de voir défiler des membres du Congrès. Le militant anarchiste Adam Kokesh, pour sa part, mène une campagne énergique depuis début de 2018.

 

Lors de la conférence LibertyCon de janvier 2019 à Washington DC, Amash a déclaré à Reason que le candidat libertarien idéal ne devrait pas être un "républicain mou" comme le controversé Bill Weld, devrait être "une personne persuasive pour les autres, qui peut faire participer les républicains et les démocrates, faire participer une grande partie de l'électorat, parce que vous ne pouvez pas simplement faire appel à des libertariens purs et durs et gagner l'élection".

 

Cette intervention, ainsi que plusieurs autres moments forts dont sa déclaration d'indépendance du Parti républicain du 4 juillet 2019 - qu'il a ponctué de propos tels que "le système biparti a évolué en une menace existentielle pour les valeurs et les institutions américaines" - ont fait saliver les membres du LP. La perspective d'une longue campagne présidentielle, à gorge déployée, avec l'un des membres du Congrès des plus éloquents et des plus médiatiques n’est jamais venue. Au lieu de cela, depuis 15 mois Hornberger, Kokesh, Vermin Supreme anarchiste satirique et plus d'une douzaine d'autres candidats se disputent la victoire pour représenter le LP.

 

Dans le seul sondage de 2020 confrontant les Républicains, les Démocrates et les Libertariens, seulement 1 % des intentions de votes sont en faveur d’Amash. Deux sondages en 2019 ont donné Amash à 5,5 %. Son impact potentiel dans l'état du Michigan (swing state) est un sujet que les deux partis suivront avec intérêt. Le climat politique reste malgré tout très polarisé et après une élection présidentielle 2016 très serrée, les électeurs auront tendances à voter pour les Républicains et les Démocrates plus que pour de petits candidats.

 

On ne sait pas encore si Amash se retirera de sa propre campagne de réélection au Congrès, ne pouvant pas briguer les deux postes en novembre.

 

 

 

Traduction https://reason.com/2020/04/28/justin-amash-is-running-for-president-as-a-libertarian/

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On 4/28/2020 at 9:30 AM, F. mas said:

Sinon un Philip Bagus sur les conséquences de la pandémie sur l'UE

 

https://mises.org/wire/covid-19-crisis-driving-eu-brink

 

Voilà.  J'aime beaucoup cet article ?

Spoiler

COVID-19 : l’Union Européenne au bord de la catastrophe

Par Philip Bagus

La zone Euro est une gigantesque machine à redistribuer de la monnaie.  Plusieurs Etats indépendants peuvent financer leurs dépenses par des déficits monétisés directement ou indirectement par une seule planche à billets.   Plus précisément, la Banque centrale européenne (BCE) peut acheter des obligations d’Etats directement sur le marché ou bien les accepter en garantie dans ses opérations de prêts, ce qui a pour effet d’augmenter la masse monétaire. Avec de cette monétisation, un Etat peut partiellement externaliser les coûts de son déficit au détriment des citoyens des autres pays de la zone Euro sous la forme d’un affaiblissement du pouvoir d’achat de l’Euro.  Cette configuration ressemble à une tragédie des biens communs.  La ressource possédée en commun est le pouvoir d’achat de l’Euro qui est exploité par plusieurs utilisateurs.  Ces utilisateurs sont les administrations de la zone Euro.   Ils émettent de la dette, ce qui augmente la création monétaire.  En faisant des déficits comparativement plus importants que leurs pairs, les Etats de la zone Euro peuvent tenter de vivre aux dépens des étrangers.

Il n’est pas surprenant que la plupart des administrations aient ignoré le nouveau traité institué à l’aube de la crise de la dette européenne pour réduire les dettes et les déficits.  Au cours des dernières années, avec une croissance économique modérée et des taux d’intérêt pratiquement à zéro, des Etats fortement endettés n’ont pas profité de la situation pour réduire leur dette. Ils ont plutôt profité de la hausse de la collecte de l’impôt et des faibles taux d’intérêt pour accélérer les dépenses publiques dans d’autres domaines.  Les Etats pensent qu’ils peuvent s’en tirer à bon compte.  La logique de ce comportement irresponsable est simple : à la prochaine crise ces Etats se contentent d’émettre encore plus d’obligations d’Etat, de les faire acheter par leurs banques et de faire payer les autres sous la forme d’une baisse de pouvoir d’achat de l’Euro.  Ces Etats croient que personne ne mettra fin à la monétisation car stopper ce mécanisme provoquerait un défaut sur la dette souveraine, ce qui causerait des dégâts aux autres Etats de la zone Euro.   Les banques européennes, et en particulier la BCE, sont gavées d’obligations d’Etats de la zone Euro.  Le défaut d’un Etat provoquerait des pertes non seulement dans le pays en défaut, mais pour toutes les banques de la zone Euro.  Cela conduirait à des faillites en cascade, une immense crise bancaire, une immense crise de dette souveraine et une immense crise économique.  La confiance dans l’Euro pourrait être sévèrement affectée par le risque d’(hyper-)inflation.

Bien que les Etats du sud comme l’Italie, la France et l’Espagne, n’aient pas utilisé les dernières années pour réduire leurs déficits, l’Allemagne et d’autres pays du nord comme les Pays-Bas ont réduit leurs dettes, ce qui, ironiquement, augmente le risque que les Etats du sud aient besoin du soutien financier de l’Allemagne et du nord.

Durant la panique de la pandémie COVID-19 et les confinements qui en ont résulté, l’Italie, l’Espagne et la France ont vigoureusement réclamé la « solidarité » de l’Allemagne, en faisant mine de menacer de quitter l’UE si leurs exigences n’étaient pas satisfaites.  Malgré leur incapacité à réduire les dépenses publiques et les déficits dans les périodes fastes, ils croient qu’ils ont droit à une aide financière.   Leurs déficits excessifs passés peuvent s’expliquer par la perspective d’une mutualisation européenne des dettes.  De fait, plusieurs schémas d’aide financière ont été institués pendant la panique du coronavirus.  La BCE a annoncé qu’elle achèterait pour 750 milliards d’Euros d’obligations et l’Union Européenne a approuvé un volet d’aide financière de 540 milliards.

Malheureusement, l’aléa moral qui est la conséquence de la mise en place de l’Euro a non seulement influencé l’excès de dépenses publiques mais encore il influence très probablement la réaction des Etats à l’épidémie.  Les coûts des confinements et des aides financières apportées aux citoyens et aux entreprises sont énormes.  Les Etats doivent examiner avec prudence la décision qui consiste à imposer un confinement coûteux.  Mais que se passe-t-il si un Etat peut faire porter une partie des coûts du confinement sur les autres avec de la dette supplémentaire ou des aides ?  Si cette possibilité existe, comme c’est le cas dans la zone Euro, il devient plus probable qu’un Etat décrète le confinement et le poursuive plus longtemps.  Au lieu de lever les restrictions aussi vite que possible, les Etats du sud les prolongent car ils comptent sur une aide financière et un soutien des Etats dont les finances sont en meilleure posture.  En ruinant leurs propres économies les Etats du sud font de fait monter la pression pour la mise en place de circuits de redistribution et au final d’un super-Etat européen.  Le raisonnement, illustré par le tristement célèbre ex-ministre grec des finances Yanis Varoufakis est le suivant :  si vous ne venez pas à notre secours nous ferons défaut, ce qui conduira à une crise bancaire européenne, de lourdes pertes pour la BCE et une forte récession.  Vous feriez mieux de nous aider.

Ainsi, la mise en place de l’Euro pourrait être responsable dans certains pays de la zone Euro de confinements suicidaires qui dureront plus longtemps qu’ailleurs avec toutes les conséquences néfastes d’un point de vue social, politique, sanitaire et économique.  Et il se peut que cette crise aboutisse à une décision radicale concernant l’avenir de l’Euro et ouvre la voie à un super-Etat européen.

 

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On 4/28/2020 at 8:05 AM, F. mas said:

Un rappel sur le keynésianisme (alors que tout le monde est en train de vouloir le remettre en selle)

 

https://fee.org/articles/generations-of-keynesian-policies-have-made-us-extremely-vulnerable-to-the-covid-19-economic-crisis/

 

Et voilà.  Vive la fête du (télé-)travail.

 

Spoiler

Des années de politiques keynésiennes nous ont rendus extrêmement vulnérables à la crise économique du COVID-19

Une économie privée d’épargne est bien peu résistante au moindre choc.

Par Mark Hornshaw

« Il y aura de plus un grand avantage à l’ordre des choses que je défends dans le fait que l’euthanasie du rentier, de l’investisseur inutile, ne sera aucunement soudaine, mais une continuation graduelle et prolongée de ce que nous avons vécu récemment en Grande Bretagne, et nous n’aurons pas besoin d’une révolution. »

Ce sont les mots de John Maynard Keynes dans sa Théorie Générale de 1936.  Ce que la Grande Bretagne avait « récemment vécu » à cette époque était la grande dépression.

Keynes utilise le mot français rentier pour exprimer son dédain du genre de personne que Henry Hazlitt décrit comme « l’horrible individu qui économise un peu d’argent et le met sur un compte épargne.  Ou alors il achète une obligation de United States Steel. »  L’œuvre de Hazlitt, l’échec de la nouvelle économie, est la meilleure source qui soit si vous voulez vraiment comprendre Keynes.

Bien que Keynes emprunte à la langue française lorsque ça l’arrange, il y a un autre mot français que vous ne trouverez pas dans sa Théorie « Générale » : l’entrepreneur.  Keynes voit le monde en termes de macro agrégats.  Dans son modèle le « capital » est homogène et toute « quantité » de ce capital qui existe au moment présent est considérée comme donnée ; de même pour le « travail ».

Dans le modèle keynésien il n’y a pas de procédé au cours du temps (intertemporel) pour calculer, choisir et produire les formes particulières de capital d’équipement qui permettent de produire des biens et services qui plaisent aux consommateurs.  S’il n’y a pas de diversité dans les biens d’équipement, pas de structure de la production, pas d’orientation d’avenir ni de choix, alors il n’y a pas besoin de l’entrepreneur.

Alors, lorsque Keynes observe dans le monde réel des personnes qui n’ont pas de rôle dans son modèle imaginaire (par exemple les entrepreneurs), il les dépeint comme des fardeaux sans valeur pour la société et il défend des politiques qui visent à les éliminer (et, en tant que Président de la Société britannique d’eugénisme, l’élimination des indésirables n’était pas confinée à la sphère économique).  Keynes à nouveau :

« [L’]euthanasie du rentier [signifierait] l’euthanasie du pouvoir croissant d’oppression du capitaliste qui exploite la valeur de rareté du capital.  L’intérêt de nos jours ne récompense aucun authentique sacrifice, pas plus que ne le fait le loyer de la terre.  Le propriétaire du capital peut obtenir un intérêt car le capital est rare, de même que le propriétaire de la terre peut obtenir un loyer car la terre est rare.  Mais, bien qu’il puisse y avoir des raisons intrinsèques à la rareté des terres, il n’y a pas de raison intrinsèque à la rareté du capital… »

L’équipement en capital ce sont des biens de production – des usines, des avions, des camions, des ordinateurs, des tournevis, des machines à expresso, etc.  Le mot capital est quelquefois utilisé de sorte qu’il inclut l’argent disponible pour acheter des biens de production.

Si vous prenez le dernier sens, plus large, le capital semble ne pas être rare, puisque la monnaie fiat peut être créée à volonté par les banquiers centraux.   Mais les véritables biens d’équipement tangibles dont vous avez besoin pour produire de véritables biens et services sont évidemment rares.  On ne peut pas les produire instantanément d’un clic de souris.  Et la nature des biens d’équipement disponibles est clairement importante – préférez vous une usine de machines à écrire ou une usine de microélectronique ?

Une fois choisie la sorte de biens d’équipement que vous préférez, il vous faut avancer dans le temps.  Pendant le temps consacré à produire ces biens d’équipement, vous devez faire un sacrifice – vous devez sacrifier la possibilité de consommer dans le temps présent, afin de vous concentrer à produire des machines qui produiront des biens de consommation dans un futur lointain.

Imaginez Robinson Crusoé naufragé sur une île.   Il rêve peut-être de construire un fort, un canot, un filet de pêche, un champ de blé et bien d’autres projets à long terme – des projets d’équipement.  Avant de pouvoir commencer ces projets il a d’abord besoin de fabriquer une hache, une pelle, et ainsi de suite, selon une longue séquence de production.  Mais ces projets à long terme prennent du temps et il est affamé, assoiffé, glacé et en danger maintenant.  Tous les efforts consacrés à ces objectifs de long terme sont faits au détriment des efforts de satisfaction de ses besoins immédiats de consommation.  Contrairement à l’affirmation de Keynes, le capital est authentiquement rare et il exige d’authentiques sacrifices.

Dans une société plus complexe comme la nôtre, nous pouvons profiter de la division du travail.  Cela n’enlève pas la rareté des biens d’équipement ni le besoin de sacrifier la consommation immédiate pour les produire.   Mais cela signifie que certains peuvent volontairement faire ce sacrifice, évitant ainsi aux autres de le faire.

La plupart des travailleurs veulent être payés immédiatement, avant que les produits finis soient prêts pour la vente et peu importe qu’ils soient vendus un jour avec ou sans bénéfice.  Par contre les entrepreneurs sont des gens qui ont épargné des ressources qu’ils ont décidé de ne pas consommer mais de les utiliser pour payer des travailleurs en espérant faire des bénéfices un jour.  Cet arrangement convient aux deux parties selon leur préférence.  Comme John Stuart Mill l’a fait remarquer en 1848 :

« Quelqu’un qui achète des marchandises et les consomme lui-même n’apporte rien aux classes laborieuses ; c’est seulement par ce qu’il s’abstient de consommer et qu’il dépense en rémunération directe de travailleurs en échange de leur travail qu’il apporte quelque chose aux classes laborieuses ou qu’il ajoute quelque chose au total de leurs emplois. »

Les entrepreneurs supportent l’incertitude du marché, ils font confiance à leurs prévisions et consacrent des ressources aux secteurs d’activités pour lesquels ils anticipent une demande.

Mais que se passe-t-il si quelqu’un possède cette vision entrepreneuriale mais pas les ressources épargnées ?  C’est précisément pour cela qu’il y a l’intérêt.

L’intérêt permet à une personne d’épargner et à une autre d’accéder à ces fonds épargnés pour les investir dans des activités profitables.  Le taux d’intérêt, lorsqu’il n’est pas manipulé par des banquiers centraux, est le moyen par lequel la société détermine le prix du sacrifice qui consiste à attendre.  Comme Mises l’a expliqué dans l’action humaine, cet « intérêt originel » ne peut jamais être éliminé.  Un taux d’intérêt originel de zéro signifierait que les gens acceptent indifféremment d’être payés tout de suite ou dans un million d’années.  Mais comme nous sommes tous des êtres limités dans le temps, une telle situation est inimaginable dans notre monde.

Alors que signifie un banquier central lorsqu’il déclare « nous abaissons les taux d’intérêts à zéro » ?  La banque centrale n’a pas de moyen magique pour que les gens apprécient indifféremment que leur satisfaction soit immédiate ou future.  Mais ils peuvent manipuler artificiellement le taux d’intérêt du marché en étant prêts à injecter autant de monnaie supplémentaire et de crédit dans « l’économie » (via leurs complices bien entendu) pour satisfaire la demande d’emprunts à ce taux.  Comme ils peuvent le faire avec des fonds nouvellement créés il n’y a besoin d’aucune incitation pour que les épargnants satisfassent la demande avec leur épargne.   Les emprunteurs peuvent emprunter ce que personne n’a épargné.  Le « rentier » est « euthanasié ».

Alors, quel est le problème ?   Le problème c’est que Crusoé ne veut pas juste une « représentation » de biens d’équipements, il veut un vrai canot.  Les banques centrales peuvent faire illusion pour que les gens « dépensent » de l’argent pour des projets d’investissements en l’absence de véritables ressources épargnés, mais ils ne peuvent pas créer par magie ces véritables ressources épargnées.  Keynes le savait mais il s’en moquait :

« Le chômage se développe, disons, parce que les gens demandent la lune ; on ne peut pas employer des hommes lorsque l’objet du désir (par exemple l’argent) est quelque chose qui ne peut pas être produit et dont la demande ne peut pas être rassasiée facilement. Il n’y a pas de remède, hormis en persuadant le public que la lune est faite de fromage et en ayant une usine de fromage (c’est-à-dire une banque centrale) contrôlée par l’Etat. »

L’interprétation de Hazlitt :

« La théorie qui sous-tend ce paragraphe est que le public est irrationnel, qu’on peut lui faire croire ce qu’on veut et que l’objet de l’Etat est d’être aux commandes de l’escroquerie. »

Mais peu importe que l’Etat pense que nous sommes naïfs, ou qu’ils soient créatifs dans leur manière de nous abuser, le fromage de Keynes (c’est-à-dire la monnaie créée) n’est pas la même chose que les véritables ressources que veulent les gens et pour lesquelles ils travaillent dur.  L’escroquerie conduit à une explosion artificielle de la dépense suivie d’un effondrement, ce qui a pour effet de consommer et d’assécher le capital.

La monnaie est une créance sur de véritables ressources, donc le fait d’en imprimer transfère une partie de cette créance à ceux qui reçoivent cette monnaie nouvelle, aux dépens de ceux qui ont travaillé dur pour les accumuler.  Un commentateur astucieux sur un réseau social a récemment ironisé « on se crève à bosser toute l’année pour 30.000 dollars alors qu’un banquier central clique sur un bouton de souris et crée 2.000.000.000.000 dollars. »   Chacun de ces dollars mis au monde d’un simple clic a le même pouvoir d’achat que les dollars pour lesquels on a travaillé dur.  Pourquoi travailler dur ?

Ludwig von Mises a résumé Keynes comme ceci :

Et alors, vraiment très tardivement, même les gens les plus simples découvriront que Keynes ne nous pas appris le « miracle… qui consiste à transformer une pierre en pain », mais le procédé pas du tout miraculeux qui consiste à manger son blé en herbe.

Dans un environnement où le taux d’intérêt est manipulé, plutôt que d’épargner et d’accumuler des ressources, chacun veut profiter des largesses de l’Etat et de la banque centrale, en mangeant le blé du voisin en herbe, de peur que le voisin le mange le premier.

En 2020 le monde est entré dans une situation de fermeture imposée par les Etats qui va plonger les économies dans une grave récession.  La situation est largement aggravée par les décennies de politiques économiques keynésiennes qui ont précédé.

Cet élément déclencheur du côté de l’offre arrive à un moment où les taux d’intérêts ont déjà été artificiellement réduits presque à zéro pendant dix ans ou plus dans de nombreux pays.  Dans un tel environnement, seuls des fous ont voulu épargner et tout le monde – ménages, entreprises et administrations – ont emprunté à mort alors que le crédit était peu cher et abondant.  Le monde est donc entré dans cette crise du coronavirus avec pratiquement aucun matelas d’épargne, avec des firmes et des employés qui vivent au jour le jour sur une montagne de dette.

Une telle économie n’a aucune résilience face au moindre choc.  Des entreprises sans le sou ne peuvent pas payer les salaires, donc des locataires sans le sou ne peuvent pas payer leur loyer, et donc des propriétaires sans le sou ne peuvent pas rembourser leurs emprunts, ce qui signifie que des banques sans le sou ne peuvent pas rester solvables, à moins d’une aide des Etats – mais que se passe-t-il si les Etats aussi sont sans le sou ?

Les Etats essaient de rassurer les électeurs que personne ne manquera d’aide.  Ne vous inquiétez pas cher électeur, le fardeau sera transféré ailleurs, pas sur vous.  Mais qui est cet autre ?   Il ne reste personne pour fournir des aides.   Nous sommes entrés dans la crise du coronavirus dans une situation économique où le rentier a déjà été euthanasié et où le blé en herbe a déjà été mangé.

Le seul « actif » hypothécable qui reste dans la société c’est les droits de collecte des impôts futurs par les Etats.  Mais ces droits ont été vendus en millions de petites tranches (les obligations d’Etat) et les Etats surendettés en vendent fébrilement de plus en plus.  Qui peut acheter ces obligations si plus personne n’a d’épargne en réserve ?

La seule chose qui reste aux Etats est de faire semblant d’acheter leurs propres obligations en imprimant de plus en plus de monnaie pour eux-mêmes.  Mais plus ils s’engagent dans cette voie apparemment aisée, moins il est motivant pour qui que ce soit de travailler pour vivre.   Si les gens ne produisent pas de véritables biens et services pour que les Etats les achètent, leur monnaie fiat est sans valeur.  Chacun reçoit un bon en or, mais il n’y a pas de chocolaterie.

Voilà le monde que Keynes voulait et que ses protégés de la planification centralisée ont produit en masse.

Bien joué, Monsieur Keynes.

 

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il y a 8 minutes, Nick de Cusa a dit :

Ma reponse a collecte 1200 impressions en peu de temps comme rien

Après Fettke & Cummins, la passe de trois pour cette semaine ? ?? 

  • Yea 1
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