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L'euro : comment s'en débarrasser


F. mas

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Tout est dans le titre, JJ Rosa vient de sortir un nouvel essai sur l'euro, que je n'ai pas lu, mais qui me semble intéressant.

http://www.starzik.com/ebook/livre/L_Euro_comment_s_en_debarrasser_ISBN9782246788218-197794.html

Pour mémoire, une vidéo de l'économiste sur le même sujet et une réponse idiote formulée par le directeur des études de la fondapol, Dominique Reynié.

http://www.dailymotion.com/video/xgqnts_jean-jacques-rosa-la-france-doit-sortir-de-l-euro_news

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  • 3 weeks later...

J'avais loupé cette interview lumineuse de Rosa pour le Fig mag :

http://www.lefigaro….debarrasser.php

«L'euro a été soutenu de bout en bout par une coalition de dirigeants politiques, d'élites administratives, de responsables du grand patronat, parce que toutes nos industries européennes sont le plus souvent cartellisées»

À qui profite l'euro ?

Je me suis posé cette question dès l'écriture de L'Erreur européenne, en 1998, alors que la monnaie unique n'était encore qu'à l'état de projet. C'était un tel contresens économique! Pourquoi tous ces gens de gouvernement, fort intelligents, ont-ils choisi de s'engouffrer dans cette nasse? Il s'agissait à l'époque d'obliger les Européens réticents à construire un super-Etat, par l'artifice technique de l'union monétaire qui les contraindrait tôt ou tard à accepter aussi l'union budgétaire, et donc un Etat fédéral. Certains milieux patronaux ne sont pas demeurés en reste. L'euro a été soutenu de bout en bout par une coalition de dirigeants politiques, d'élites administratives, de responsables du grand patronat, parce que toutes nos industries européennes sont le plus souvent cartellisées.

L'intérêt d'un cartel est de fixer les prix ensemble, pour supprimer ainsi la concurrence, hausser les tarifs et dégager des profits plus importants. Le mouvement, élargi à l'Europe, est clair: un cartel national fonctionnera sans grand problème dans un espace fermé, sous la houlette d'autorités professionnelles adéquates. Mais dès que l'on ouvre les frontières, on se trouve aux prises avec des concurrents qui ne jouent pas le même jeu. D'où la tentation de reconstituer un cartel dans une zone plus large, avec ces nouveaux concurrents. Se pose alors le problème du contrôle des prix convenus. Si le taux de change bouge chaque jour, la tâche devient complexe. Il faut renégocier en permanence, alors que si vous supprimez les variations de change, tout redevient simple, comme à l'intérieur d'une seule économie nationale. La volonté de reconstituer le cartel industriel au niveau européen fonde la volonté de supprimer toute variation de change. Les Etats, finalement, considérés comme des entreprises, sont dans la même situation…

(…)

Le cartel multinational de l'euro ne durera pas, la guerre de sécession a déjà commencé, dites-vous…

Oui, pour toutes les raisons évoquées précédemment: un ensemble de pays pour lesquels une monnaie unique n'est pas un élément positif peut malgré tout fonctionner s'il dispose d'un Etat central et de finances publiques fédérales, comme aux Etats-Unis. C'est ce qu'avaient en tête les partisans de l'euro qui voulaient construire un super-Etat continental. Malheureusement cette erreur de stratégie, historique, a produit des conséquences économiques désastreuses. On s'est engagé dans la voie conduisant à la centralisation pour s'apercevoir finalement qu'elle était impraticable du fait des disparités entre pays. La guerre de sécession a donc commencé.

Elle n'oppose pas uniquement des Etats entre eux, mais des populations soucieuses de leur niveau de vie, d'une part, et des Trésors publics, grandes banques et grandes entreprises, d'autre part, qui entendent défendre jusqu'au bout leur avantage d'emprunteurs et leurs cartels intra-européens. Cette guerre ne s'arrêtera qu'avec la dissolution de l'euro. Catastrophe économique oblige : le mouvement est amorcé.

[dailymotion]xjitc8[/dailymotion]

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Mouais, le coup du cartel c'est de la grosse paranoïa.

Je suis certain que c'est plus compliqué que cette simple phrase, il y a tout de même eu des cartels en Europe, et pas qu'un peu. Voir notamment cette étude, à prendre avec des pincettes et du recul comme toujours : http://emmanuelcombe.org/portrait_robot_des_cartels23janvier2.pdf

On en trouve pas mal dans les industries de process, comme la chimie, le ciment, etc. Et la cause numéro 1 de la formation des cartels est l'existence de barrière à l'entrée sur un secteur géographique donné.

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On en trouve pas mal dans les industries de process, comme la chimie, le ciment, etc. Et la cause numéro 1 de la formation des cartels est l'existence de barrière à l'entrée sur un secteur géographique donné.

Une des causes principales de la formations des cartels est le manque de compétition qui ensuite "crée" des cartels qui ferment le marché par des barrières à l'entrée.

Rosa déclare d'un coté que la dévaluation crée la richesse, ce qui prouve une illusion monétaire keynesienne classique et d'un autre coté que l'abandon de l'euro est une affaire simple: ainsi l' utopie de richesse est non seulement évidente mais accessible immédiatement!

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