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Ron Paul gagne un vote informel aux USA


Messages recommandés

http://www.dedefensa.org/article-operation_de_fraude_contre_ron_paul_dans_l_iowa__03_01_2012.html

Je ne sais pas ce que ça vaut. A retenir :

»It now appears our rulers will engineer the result they desire – Romney in the lead with Santorum second – and they have the police state apparatus in place to micromanage the effort under the guise of hacktivist and Occupy terrorism threats…»

Nous verrons.

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Un libéral classique, ça se fait rare.

Notons son énorme blocage qui l'empêche de considérer la question majeure du libéralisme contemporain : la pertinence et l'extension du concept de domaine régalien. C'est ce qui lui rend les idées libertariennes incompréhensibles et désagréables, et ce pourquoi il utilise sa version soft du point Godwin : "c'est utopique" pour les écarter d'un revers de main.

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http://www.dedefensa…03_01_2012.html

Je ne sais pas ce que ça vaut. A retenir :

Nous verrons.

J'aime bien les articles de dedefensa sur les avions. Mais je hausse des sourcils parfois sur traitement des sujets abordés. J'ai l'impression que ce qu'ils aiment chez Ron Paul c'est son non-interventionnisme militaire sans que le reste ne les effleure.

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Millière continue avec son homme de paille qui élude le problème de sens commun mis en avant par les non-interventionnistes. L'homme de paille est que les "libertariens" prétendraient ou présupposeraient qu'il n'y a pas "besoin" d'intervenir un peu partout car on serait dans un monde de bisounours. Et le problème il l'élude en prenant comme point de départ l'existence des criminels sans se poser la question de leur émergence. C'est un donné ultime pour lui. Et le problème c'est que lorsqu'on victimise des gens un peu partout, on doit s'attendre à voir émerger des ennemis (ou de nouveaux ennemis) un peu partout. Millière parle de complexité mais c'est du verbiage. D'un point de vue empirique, il ne regarde que ce qu'il veut bien voir. C'est évident avec l'exemple des réfugiés palestiniens dont les droits ne sont soit-disant absolument pas violés (et il n'y a pas d'ambiguïté puisqu'il se réclame de Locke, c'est bien des droits dont les libertariens parlent). Ses vues sont extrêmement simplistes. En réalité il ne peut expliquer par exemple pourquoi les Etats-Unis sont plus pris pour cible que disons la Suisse.

Aussi, son précédent article montre qu'il entend par "libertarien" les anarchistes. Comme souvent, on ramène des désaccords entre libéraux déclarés à anarchisme vs minarchisme. Bullshit. Cela ne se réduit aucunement à cela. Encore une façon (sans expliquer d'ailleurs) d'éluder les problèmes. Les anarchistes libéraux historiquement, ce n'est pas grand monde. La tradition non-interventionniste par contre…

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Boarf, je trouve l'article de Millière plutôt bon ; et puis ça nous change des libertariens bobos de NY.

Bon, on peut quant même avoir des réserves quant à sa qualification de guerre juste (selon st Thomas d'Aquin) des différentes interventions américaines.

Je cite wikibéral :

La doctrine de la guerre juste

Pour saint Thomas, la guerre est un phénomène qui doit être circonscrit par des principes de justice. A cet effet, pour qu'elle soit qualifiée de "juste", elle doit répondre à trois critères :

- L’auctoritas principis : l'action guerrière n'est licite que sous la conduite de l'autorité publique et n'a pas à obéir aux intérêts particuliers d'une persona privata;

- La causa justa : l'agression et la convoitise ne peuvent commander une guerre juste. Le jus ad bellum (droit d'entrée en guerre) est légitime quand il s'agit de se défendre contre une offensive.

- et l’ intentio recta : à savoir la défense du bien commun.

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Je savais realclearpolitics malhonnête et ayant un fort parti pris pour Romney mais ils ne s'en cachent même plus. Ils ont une moyenne des sondages (les X derniers sondages selon ce qui les arrange). Seulement voila, le succès de Paul en Iowa les embête tellement pour continuer à placer Romney en tête qu'ils ont osé ne plus prendre les X derniers sondages mais les X derniers sondages sauf ceux où Ron Paul marque trop de points.

On est dans le domaine de la malhonnêteté ridicule et flagrante. C'est vraiment un torchon ce site:

http://www.realclear…imary-1588.html

Sinon, on a déjà droit aux conspirationnistes justifiant la défaite de Ron Paul avant la sortie des résultats:

http://www.dedefensa.org/article-operation_de_fraude_contre_ron_paul_dans_l_iowa__03_01_2012.html

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Aussi, son précédent article montre qu'il entend par "libertarien" les anarchistes. Comme souvent, on ramène des désaccords entre libéraux déclarés à anarchisme vs minarchisme. Bullshit. Cela ne se réduit aucunement à cela. Encore une façon (sans expliquer d'ailleurs) d'éluder les problèmes.

Pas convaincu. En France, ça a un sens de donner un tel sens au mot, puisque la tradition libérale n'a pas été volée et violée par la gauche… elle y est plutôt entrée dans le coma d'où peu ont tenté de la sortir.

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Pas convaincu. En France, ça a un sens de donner un tel sens au mot, puisque la tradition libérale n'a pas été volée et violée par la gauche… elle y est plutôt entrée dans le coma d'où peu ont tenté de la sortir.

Mais le problème n'est pas d'utiliser cette terminologie. Le problème est de ramener toute substance d'une discussion à ces débats. C'est n'imp.

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Dans cet article Guy Millière surfe sur l'ambiguité libertarian vs. libertarien. J'y vois une crispation néoconservatrice face au neutralisme paulien. Libre à lui de promouvoir une autre variante de libéralisme, mais cela ne lui permet pas d'exclure des figures emblématiques du libéralisme US comme Ron Paul d'autant que le libéralisme de Guy Millière est encapsulé dans un néoconservatisme très interventionniste en politique étrangère ce qui est minoritaire parmi les libéraux et couramment considéré comme une composante non libérale du parti républicain qui regroupe conservatives + libertarians (= libéraux) + neoconservatives.

En France le label libéral n'a pas été capté par la gauche anti libérale, mais elle émet des velléités en la matière. On a entendu la peu crédible sortie de Delanoë , à l'ENS Canto-Sperber essaye de promouvoir une vision du mot anti-droit-divin avec un privilège excessif siècle-des lumièèèèèèèrrrrrresque augmenté de Hobbes, la page Wikipedia faisait la part belle à cette vision partielle avant qu'elle ne soit recadrée avec référence de la date tardive de l'apparition du vocable et une perspective multi-séculaire sur la genèse du concept.

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Le problème de Millière, ce n'est pas sa connaissance de la théorie libérale, c'est son observation et sa description du réel, sérieusement pour ne pas dire complètement déformée par ses positions néo-conservatrices et sa fidélité rabique à l'interventionnisme américain. On le voit très bien sur sa compréhension du programme de Ron Paul. A moins qu'il ne comprenne pas aussi bien l'anglais qu'il le prétend ?

Les résultats officiels du caucus de l'Iowa:

http://caucuses.desm…caucus/results/

Avec 96% des résultats, Ron Paul est 3ème avec 21%. La grande surprise est que Santorum est légèrement devant Romney, à 24%. Ce n'est pas la bonne nouvelle escomptée mais notre poulain est toujours dans la course.

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Dans cet article Guy Millière surfe sur l'ambiguité libertarian vs. libertarien. J'y vois une crispation néoconservatrice face au neutralisme paulien. Libre à lui de promouvoir une autre variante de libéralisme, mais cela ne lui permet pas d'exclure des figures emblématiques du libéralisme US comme Ron Paul d'autant que le libéralisme de Guy Millière est encapsulé dans un néoconservatisme très interventionniste en politique étrangère ce qui est minoritaire parmi les libéraux et couramment considéré comme une composante non libérale du parti républicain qui regroupe conservatives + libertarians (= libéraux) + neoconservatives.

En France le label libéral n'a pas été capté par la gauche anti libérale, mais elle émet des velléités en la matière. On a entendu la peu crédible sortie de Delanoë , à l'ENS Canto-Sperber essaye de promouvoir une vision du mot anti-droit-divin avec un privilège excessif siècle-des lumièèèèèèèrrrrrresque augmenté de Hobbes, la page Wikipedia faisait la part belle à cette vision partielle avant qu'elle ne soit recadrée avec référence de la date tardive de l'apparition du vocable et une perspective multi-séculaire sur la genèse du concept.

J'avais lu un de ses livres à l'époque : " Ce que veut Bush" , ( tout un programme ce titre) et j'ai jamais vu un auteur aussi condescendant. " Les Etats- Unis sont supérieurs et les autres pays sont en déclin ( sauf bien sûr ceux qui sont alliés des Etats-Unis) c'est du manichéisme grand format. Je ne comprend pas qu'on puisse qualifier Guy Millière de libéral même un seul instant.

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J'ai vu un discours de Santorum ce matin (sur France 3) et j'ai trouvé qu'il passe très bien dans les médias. Il s'est concentré sur l'économie, en piquant une bonne partie du discours de Ron Paul sur la "liberty" et la baisse des dépenses et en lançant des piques à Romney, en rappelant l'épisode du "romneycare". Il m'a paru beaucoup plus dangereux que ses petits scores dans les sondages le donnent à penser.

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Romney et Santorum sont surtout deux conservateurs, l'un mou, l'autre plus conséquent, mais qu'on attendait pas franchement. En effet il présente mieux que Romney également, et ce n'est pas vraiment une bonne nouvelle pour les libertariens, il faut que Ron Paul fasse au moins deuxième dans les prochains états qui pratiqueront ces primaires.

Romney n'est certes pas foncièrement conservateur, il suit le trend electoral, or le trend ces jours ci semble être plutôt au conservatisme. Même la comm de Ron Paul a ce caractère bizarre en ce moment de le présenter comme un conservateur, tout en continuant à critiquer le big government chez les autres…

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1er: Romney: 24,6 % (30015 voix)

2ème: Santorum: 24,5 % (30007 voix)

3ème: Paul : 21,4% (26219 voix)

C'est très serré et ces trois-là se détachent, Ron Paul tient bon.

Par contre pour Gingrich c'est pas brillant, seulement 13%.

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Santorum a axé sa campagne uniquement sur l'Iowa pour profiter de l'effet médiatique du premier vote, tout comme Huckabee en 2008. Il explosera en vol, la question est de savoir comment voteront dans les autres états les 25% qu'il a représenté dans l'Iowa .

A noter que Mitt Romney fait un peu moins bien qu'en 2008 alors que Ron Paul fait plus que doubler son score.

Bref rien de perdu, la dynamique est bonne.

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C'est quand même très bizare ce décompte des votes fait à l'extérieur de l'Iowa, avec un résultat où les deux premiers sont à 8 voix d'écart. Ca ressemble à s'y méprendre à du foutage de gueule avec aveux discret.

Je me souviens des procédures bananières des votes des circonscriptions de l'UMP : listes brutes pour les uns, listes avec coordonnées pour le chouchou, décompte en coulisse avec de bonnes raisons de penser que des bulletins avaient été permutés à l'occasion (il y avait même eu des vantardises du chouchou en ce sens). Quelques années auparavant les décomptes des votes locaux des militants du RPR sortaient quelques secondes après que les urnes soient rentrées en coulisses pour décompte, ce qui était carrément la preuve d'un foutage de gueule officiel. En réponse un personnage actuellement au sommet départemental de l'UMP déclarait "que voulez vous on ne peut pas accepter n'importe qui". Bilan : le n'importe qui, c'est eux.

Je ne sais pas à quoi ressemble la procédure des primaires US, espérons qu'il y ait des assesseurs des candidats présents lors des cellés avant transport et lors du dépouillement…

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Santorum et Romney en tête, comme par hasard. Après un décompte en dehors de l'Iowa. Alors que Santorum se prenait des taules avant.

C'est parfaitement crédible.

(du reste, pourquoi les sondages sont corrects pour Romney et Paul et pourquoi se sont-ils soudainement aussi plantés sur Santorum ?)

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(du reste, pourquoi les sondages sont corrects pour Romney et Paul et pourquoi se sont-ils soudainement aussi plantés sur Santorum ?)

Ces derniers jours les sondages avaient montré la percée fulgurante de Santorum, ce vote ne fait que le confirmer. Je pense qu'il a récupéré des voix par ci par là des anciens Cain ou Perry.

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J'ai vu un discours de Santorum ce matin (sur France 3) et j'ai trouvé qu'il passe très bien dans les médias. Il s'est concentré sur l'économie, en piquant une bonne partie du discours de Ron Paul sur la "liberty" et la baisse des dépenses et en lançant des piques à Romney, en rappelant l'épisode du "romneycare". Il m'a paru beaucoup plus dangereux que ses petits scores dans les sondages le donnent à penser.

Je pense que c'est très surfait. Comme quelqu'un l'a dit plus bas, Santorum a tout misé sur l'Iowa. Par rapport à cette dernière remarque, j'aimerais ajouter un constat : il est sans doute facile de passer avec un discours d'évangéliste et anti-avortement en Iowa, mais est-ce que ce sera le cas sur la côte Est ? Tout le monde se met contre Romney en le qualifiant de "New Hampshire moderate", ce qui est sans doute vrai, mais est-ce que ce n'est pas que les électorats sont radicalement différents d'un Etat à l'autre ? Les derniers sondages pour le New Hampshire montrent Romney largement en tête avec Ron Paul derrière (assez loin). Je suis assez sceptique quand à la probabilité que Rick Santorum puisse capitaliser sur ce qu'il a fait dans l'Iowa, d'autant plus que la campagne de diabolisation va bientôt commencer ; sa montée a été tellement rapide que le MSM n'a pas encore réussi à se le farcir proprement, mais ça ne saurait tarder.

A noter que Mitt Romney fait un peu moins bien qu'en 2008 alors que Ron Paul fait plus que doubler son score.

Bref rien de perdu, la dynamique est bonne.

Oui et non : en termes relatifs, c'est clair que la progression est foudroyante par rapport à 2008 (ce qui est bon signe pour le long terme et peut-être la relève avec Rand Paul), mais Ron Paul avait besoin de terminer au moins second pour créer un élan. Je crains que sa troisième place ne fragilise sa campagne. Cependant, cette primaire a été tellement imprévisible jusque là que je me garderais bien d'aller plus loin dans la spéculation.

Romney n'est certes pas foncièrement conservateur, il suit le trend electoral, or le trend ces jours ci semble être plutôt au conservatisme. Même la comm de Ron Paul a ce caractère bizarre en ce moment de le présenter comme un conservateur, tout en continuant à critiquer le big government chez les autres

Je ne vois pas la contradiction. Les libéraux conservateurs, ça existe. Le conservatisme, c'est aussi la conservation d'une tradition de liberté, bien ancrée dans la culture américaine. Bien entendu, certains conservateurs, du type Santorum, sont ce que j'appelle des fire and brimstone conservatives ; ils sont là pour mettre la Bible sur la table et emmerder tout le monde avec leurs sottises, imposer l'interdiction de l'avortement, virer les homosexuels de l'armée et autres niceties qui sont la marque de fabrique de tout big-government conservative. Cela n'empêche qu'il y a des conservateurs qui ne sont pas dans cette lignée du tout. Par exemple, je considère à titre personnel l'avortement comme quelque chose d'assez écoeurant, excepté certains cas, mais je n'entends pas imposer mes choix de vie aux autres (seulement essayer de convaincre par le débat). Après, il y a une autre dimension au débat : est-ce que l'embryon est un être humain en pleine possession de ses droits, auquel cas, il a un droit naturel à la vie. La question est tout sauf simple. Pour beaucoup d'autres problèmes, on y voit plus clair : pour les homosexuels dans l'armée, clairement les virer des forces armées irait à l'encontre du principe d'égalité devant le droit, les orientations sexuelles des uns et des autres n'affectant nullement la capacité à combattre. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a les conservateurs qui sont en faveur de principes moraux mais n'entendent pas les imposer par la force ou la coercition gouvernementale, mais essaient de les avancer par le débat, puis il y a les conservateurs à la Santorum qui veulent imposer leurs préjugés et leurs principes au reste de la population. Ron Paul est à titre personnel un conservateur en plus d'être un libertarien, mais il n'entend pas contraindre tous les autres à se comporter comme lui s'il devait devenir Président. Pas la moindre contradiction là-dedans.

Ces derniers jours les sondages avaient montré la percée fulgurante de Santorum, ce vote ne fait que le confirmer. Je pense qu'il a récupéré des voix par ci par là des anciens Cain ou Perry.

Oui, sans doute. Ceci étant, Perry a dit qu'il était l'heure de la prière (tiens, ça m'aurait étonné, quand on voit l'un de ces clips, cf. ci-dessous), ce qui semble vouloir dire qu'il considère sérieusemment de se retirer de la course. Ite, missa est. Si Perry se retire, c'est un vivier dans lequel piocher. Je pense quand même que la plupart des fidèles de Cain se sont probablement ralliés à Ron Paul, Cain était l'un de ceux qui avait un message assez proche (quoiqu'allant bien que Paul dans l'application du raisonnement). Pour les électeurs de Perry, c'est difficile de dire où ils vont aller s'il se retirait. Une partie rejoindrait sans doute Rick Santorum (les plus religieux et interventionnistes en termes de politique étrangère), mais les autres ? Je doute que Ron Paul bénéficie en tout cas significativement du retrait de Perry de la course, le retrait de Bachmann serait probablement susceptible de plus l'avantager.



Faith in Perry can make America strong again.

:dentier:

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Un point d'analyse que les flamands ont soulevé et qui m'avait échappé; si Perry se retire, Paul deviendra le numéro 1 au Texas, sans compter le boost de dons. L'électorat de Santorum se dispersera probablement entre Paul et Gingrich. Ca pourrait ramener un trio de tête au New Hampshire. Le fait que Romney soit en mauvais terme avec tous les candidats influents garanti par contre la victoire de Paul en Virginie où ils ne sont que deux à se présenter.

Bref, on a encore beaucoup de choses intéressantes à voir. ;)

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Je ne vois pas la contradiction. Les libéraux conservateurs, ça existe. Le conservatisme, c'est aussi la conservation d'une tradition de liberté, bien ancrée dans la culture américaine. Bien entendu, certains conservateurs, du type Santorum, sont ce que j'appelle des fire and brimstone conservatives ; ils sont là pour mettre la Bible sur la table et emmerder tout le monde avec leurs sottises, imposer l'interdiction de l'avortement, virer les homosexuels de l'armée et autres niceties qui sont la marque de fabrique de tout big-government conservative. Cela n'empêche qu'il y a des conservateurs qui ne sont pas dans cette lignée du tout. Par exemple, je considère à titre personnel l'avortement comme quelque chose d'assez écoeurant, excepté certains cas, mais je n'entends pas imposer mes choix de vie aux autres (seulement essayer de convaincre par le débat). Après, il y a une autre dimension au débat : est-ce que l'embryon est un être humain en pleine possession de ses droits, auquel cas, il a un droit naturel à la vie. La question est tout sauf simple. Pour beaucoup d'autres problèmes, on y voit plus clair : pour les homosexuels dans l'armée, clairement les virer des forces armées irait à l'encontre du principe d'égalité devant le droit, les orientations sexuelles des uns et des autres n'affectant nullement la capacité à combattre. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a les conservateurs qui sont en faveur de principes moraux mais n'entendent pas les imposer par la force ou la coercition gouvernementale, mais essaient de les avancer par le débat, puis il y a les conservateurs à la Santorum qui veulent imposer leurs préjugés et leurs principes au reste de la population. Ron Paul est à titre personnel un conservateur en plus d'être un libertarien, mais il n'entend pas contraindre tous les autres à se comporter comme lui s'il devait devenir Président. Pas la moindre contradiction là-dedans.

On est d'accord, il y a un conservatisme moral qui n'engage à rien sur le plan politique, surtout pour un libéral.

Ce que tu dis, c'est qu'un candidat comme Ron Paul apparaît dans le débat comme personne morale et comme décideur politique, c'est tout à fait possible. Mais quand il essaie de convaincre sur un plan moral, doit-il le faire en tant que candidat à l'élection ?

A mon avis c'est un risque qu'il prend, même s'il ne compte pas par son programme politique imposer ses choix moraux. C'est un pari sur les convictions morales de l'électorat, or à mon avis la force électorale de Ron Paul c'était d'unifier les libéraux quels que soient les moeurs, voire même de convertir au libéralisme des gens qui y voyaient un moyen de dépolitiser les moeurs. C'est peut-être surtout une façon à mon avis de charmer l'électorat conservateur en se servant surtout de l'étiquette, c'est ce paradoxe que je voulais pointer. Si tu es un conservateur consistent et que tu veux du politique moral, tu préfèreras voter pour un vrai conservateur, et si tu es un libéral consistent, tu n'est pas forcément intéressé par les vues morales de Ron Paul.

En effet les cas que tu choisis sont ambiguës sur leur nature morale ou politique mais comme tu le montres et comme un libertarien le penserait surement, ils entrent dans le cas du devoir pour la loi d'assurer les droits naturels et constitutionnels, notamment l'égalité devant la loi, il relèvent donc d'une morale plus fondamentale que la morale des moeurs. A mon avis ils sont donc à considérer comme politique et pas moraux, encore que pour la question de l'armée, ça n'est pas évident, j'y reviens à la fin. (Alors après il faut évidemment bien mesurer le critère pour ne pas tomber dans un gonflement du droit sur ces questions d'intégrité de la personne, comme c'est le risque aujourd'hui).

Mais toutes les questions ne relèvent pas de cette "morale du droit", c'est typiquement le cas des situations d'échange sur le marché. Par exemple on avait reproché à Ron Paul de ne pas prendre position contre Rand Paul, qui avait défendu le droit pour un employeur de ne pas accepter un contrat de travail sur critère racial. Or à mon avis la question se règle tout à fait par un processus de débat moral et de régulation par le marché, et ne nécessite pas qu'on refuse à cet employeur ce droit. Alors évidemment pour l'engagement dans l'armée c'est différent puisque c'est un organe d'état, unique qui plus est. On peut considérer que c'est une atteinte à un éventuel "droit de participer à sa propre défense", parce que l'exécutif a été confisqué par l'Etat. Celui à qui on refuse une place dans l'armée se retrouve contraint a ne pas avoir d'autre moyen de défense, en l'absence de "liberté de la défense". Ce droit naturel n'est plus vraiment assuré par l'individu car l'Etat s'en charge, mais l'Etat ne fournit pas non plus là un emploi puisqu'il est le seul employeur…

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On est d'accord, il y a un conservatisme moral qui n'engage à rien sur le plan politique, surtout pour un libéral.

Ce que tu dis, c'est qu'un candidat comme Ron Paul apparaît dans le débat comme personne morale et comme décideur politique, c'est tout à fait possible. Mais quand il essaie de convaincre sur un plan moral, doit-il le faire en tant que candidat à l'élection ?

A mon avis c'est un risque qu'il prend, même s'il ne compte pas par son programme politique imposer ses choix moraux. C'est un pari sur les convictions morales de l'électorat, or à mon avis la force électorale de Ron Paul c'était d'unifier les libéraux quels que soient les moeurs, voire même de convertir au libéralisme des gens qui y voyaient un moyen de dépolitiser les moeurs. C'est peut-être surtout une façon à mon avis de charmer l'électorat conservateur en se servant surtout de l'étiquette, c'est ce paradoxe que je voulais pointer.

En effet les cas que tu choisis sont ambiguës sur leur nature morale ou politique mais comme tu le montres et comme un libertarien le penserait surement, ils entrent dans le cas du devoir pour la loi d'assurer les droits naturels et constitutionnels, notamment l'égalité devant la loi, il relèvent donc d'une morale plus fondamentale que la morale des moeurs. A mon avis ils sont donc à considérer comme politique et pas moraux, encore que pour la question de l'armée, ça n'est pas évident, j'y reviens à la fin. (Alors après il faut évidemment bien mesurer le critère pour ne pas tomber dans un gonflement du droit sur ces questions d'intégrité de la personne, comme c'est le risque aujourd'hui).

Mais toutes les questions ne relèvent pas de cette "morale du droit", c'est typiquement le cas des situations d'échange sur le marché. Par exemple on avait reproché à Ron Paul de ne pas prendre position contre Rand Paul, qui avait défendu le droit pour un employeur de ne pas accepter un contrat de travail sur critère racial. Or à mon avis la question se règle tout à fait par un processus de débat moral et de régulation par le marché, et ne nécessite pas qu'on refuse à cet employeur ce droit. Alors évidemment pour l'engagement dans l'armée c'est différent puisque c'est un organe d'état, unique qui plus est. On peut considérer que c'est une atteinte à un éventuel "droit de participer à sa propre défense", parce que l'exécutif a été confisqué par l'Etat. Celui à qui on refuse une place dans l'armée se retrouve contraint a ne pas avoir d'autre moyen de défense, en l'absence de "liberté de la défense". Ce droit naturel n'est plus vraiment assuré par l'individu car l'Etat s'en charge, mais l'Etat ne fournit pas non plus là un emploi puisqu'il est le seul employeur…

Ron Paul joue indubitablement des préférences des électeurs à des fins électoralistes, mais je pense qu'il fait aussi écho à ses propres convictions. Il a dans les faits l'un des électorats les plus diversifiés (Rick Santorum, à titre d'illustration contraire, a surtout bénéficié d'importantes concentrations de catholiques et d'évangélistes dans l'Iowa) : y compris des homosexuels (qui savent pourtant parfaitement que Ron Paul n'est pas un grand fan de l'homosexualité à titre personnel), des pro-life qui savent qu'ils n'interdira pas l'avortement au niveau fédéral, des pro-choice qui savent aussi cela, etc.

D'accord sur la hiérarchie des droits (constitutionnels versus morale). La question de l'avortement est clairement, et tu l'as déjà fait remarquer, très ambiguë de ce point de vue. Tout repose sur la définition de ce qu'est l'embryon. Le droit à la vie est l'un des droits naturels les plus importants qui soient, c'est le sous-bassement même du libéralisme. Si l'embryon est un être humain en possession de ses droits, il en découle qu'il ne peut y avoir d'avortement sans abolir/suspendre ce droit. Si l'embryon n'est pas un être humain, l'avortement ne remet pas en cause le droit à la vie. Et tout le problème est de dire ce qu'il en est. Je n'ai moi-même pas d'avis définitif sur la question. J'imagine que pour cela, il faut revenir à la définition de ce qu'est un être humain (conscience de soi-même ?) avec tout ce que cela comporte de cahots sur la route.

Eh bien, effectivement, le fait que l'armée soit un appareil d'Etat, chose que je ne conteste pas en tant que partisan d'un champ régalien de compétences pour l'Etat, implique que la configuration soit quelque peu différente. Après, je suis totalement d'accord avec Rand Paul (et le raisonnement vaut aussi pour les orientations sexuelles). C'est le droit de tout employeur de faire son choix sur les critères qu'il souhaite, fussent-ils choquants pour le public dans sa majorité. Le cas d'école typique est celui de Milton Friedman (je crois me souvenir que c'était dans un chapitre de Capitalism and Freedom) : un restaurateur blanc dans l'un des Etats du Sud refuse d'employer un serveur noir, car cela détournerait probablement beaucoup de ses clients (contexte des années 1960). Les tenants de la discrimination positive forceraient l'employeur à employer quelqu'un qui pourrait contribuer à diminuer son activité. Milton Friedman explique alors que si l'employeur fait ce qui est favorable à son affaire. S'il laisse entrer ses préjugés dans ces considérations, c'est probablement qu'il ne sera pas un bon gestionnaire s'il ne décide pas strictement sur la base de la productivité marginale qu'un employé peut lui apporter. Résultat : le marché devrait éliminer peu à peu les employeurs qui se basent sur des ressentis et ne sélectionnent pas sur la base de la productivité marginale de l'employé (potentielle à défaut d'être toujours parfaitement observable). Pour l'armée, je ne vois pas en quoi le fait d'être homosexuel, hétérosexuel, transexuel, lesbienne ou autre a quoi que ce soit à faire avec la capacité de défendre son pays en cas de conflit. Un employeur privé s'impose lui-même ses préférences, l'Etat les impose à tous, à ce titre, l'Etat peut vite dégénérer dans l'oppression envers certains groupes de personnes avec à sa disposition sa puissance coercitive. Sans égalité en droits devant l'Etat, on se trouve dans une sorte de régime à deux vitesses et des citoyens de première et de deuxième zones.

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Comme j'ai envie d'etre optimiste, je dirais que Newt Gingrich (13%) et Michele Bachmann (5%) représentent un bon reservoir de voix pour Ron Paul s'ils abandonnent la course.

n'oublions pas aussi qu'il s'agit du caucus republicain et que Ron Paul attire nombre de democrates sur ses positions anti guerre.

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